Siritz.com : Selon les chiffres publiés par la  Ficam, en 2017 et 2018, le chiffre d’affaires des industries techniques a chuté, alors que les années précédentes il avait augmenté. Comment l’expliquer ?

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fédération_des_industries_du_cinéma,_de_l%27audiovisuel_et_du_multimédia

Les causes de la baisse du chiffre affaires

Didier Huck : On avait noté une baisse des investissements dans le cinéma, de l’ordre d’une centaine de millions € par année, sans doute provenant des chaînes pour une partie importante. Et cela a été amplifié par la baisse de la part des industries techniques dans le budget des films, en pourcentage. Plus une baisse du budget moyen des œuvres cinématographiques françaises.

Siritz.com : Comment expliquer cette baisse en pourcentage des industries techniques dans le budget des films ?

DH : C’est significatif d’une baisse du financement disponible pour les films, donc d’une pression accrue sur les prix et sur le niveau des prestations demandées. Parce que le nombre d’œuvres n’a pas significativement diminué.

Siritz.com : Mais cela n’a-t-il  pas été compensé par une augmentation des tournages étrangers, américains et chinois, ainsi que des séries commandées par les plates-formes ?

DH : C’est vrai. Les productions étrangères ont amorti cette baisse, mais ne la compensent pas totalement. Dans ces productions de films et de séries étrangères une partie importante concerne l’animation. Bravo aux talents français. Mais ces productions ne concernent pas toutes les industries techniques. Sur l’audiovisuel, contrairement au cinéma qui fait appel au marché, une partie des productions intègrent les prestations techniques. Donc, la croissance de l’audiovisuel ne revient pas à 100% aux industries techniques. En revanche, avec le développement des séries, le doublage bénéficie d’une véritable croissance. Bien entendu, actuellement, nous sommes tous sur une mer déchaînée, avec des vagues gigantesques. Et le secteur est comme un grand bateau : quand l’avant est en haut de la vague, l’arrière est en bas. Et vice-versa. 

Siritz.com : Concrètement cela a eu quel effet sur chaque partie du bateau ?

DH : Le tournage a été fortement touché au premier semestre. La post-production a continué un peu en partie ce qui était en cours. Puis le tournage a repris, mais la post-production a chuté après avoir terminé les travaux en cours. Maintenant c’est le doublage qui chute. Et puis, dans le tournage, les séries ont fortement repris, alors que, dans le cinéma, ce n’est pas le cas des films à gros budget. Et les prévisions pour décembre et janvier sont plutôt sombres. Nous avons le sentiment que les chaînes, du fait de la baisse de leurs recettes, temporisent maintenant sur le lancement de nouveaux tournages de séries. Et puis, on est dans une période d’incertitude réglementaire dans l’attente des transpositions de la directive SMA. Cela va déterminer la stratégie des plates-formes. Mais aussi des chaînes. 

Siritz.com : Vous n’avez pas encore publié le chiffre d’affaires du secteur pour 2019. Est-ce que, d’après ce que vous en savez, la  baisse des deux années précédentes se poursuit ?

DH : La baisse se poursuit, à un rythme un peu plus faible, de l’ordre de 6%.

Le gouvernement a fait un travail exceptionnel

Siritz.com : Est-ce que les différents soutiens apportés par les pouvoirs publics pendant les trois mois d’arrêt total de l’activité ont été suffisants pour permettre aux entreprises de tenir le coup ?

DH : Le gouvernement a fait un travail exceptionnel. La batterie des mesures qui ont été prises a permis de réduire fortement le choc. Le chômage partiel a beaucoup aidé. Cela a évité que les talents partent et que l’on procède à des licenciements. Le report des charges sociales joue pour la trésorerie, conforté par les exonérations intervenues depuis. Le fonds de solidarité joue pour les petites entreprises. En revanche, les Prêts Garantis par l’Etat ont été attribués à un faible niveau aux entreprises de notre secteur. Environ 50% de nos demandes ont été refusées par les banques. 

Siritz.com : Donc les entreprises ont des problèmes de trésorerie.

DH : Oui, une trésorerie qui se tend fortement. Et surtout elles n’ont pas les moyens d’investir comme elles le devraient dans les perspectives de la transposition de la directive SMA.  Celle-ci va, sans doute, changer beaucoup de choses. Mais nous accueillons avec satisfaction les 10 millions fléchés industries techniques, annoncés par la Ministre de la Culture et le Président du CNC. Notamment pour le plan studio, initialement doté de 1 million, cela va faire un appui significatif.

Pas suffisant pour compenser les consommations de cash

Siritz.com : Les exploitants ont été visiblement très satisfaits des aides qui ont été annoncées lors de leur Congrès. Avant les annonces ils ne s’attendaient pas à autant et aussi vite. Est-ce que vous trouvez ces 10 millions suffisants ?

DH : C’est une excellente nouvelle et nous avons remercié la Ministre et le CNC. Mais, compte tenu des pertes et déficits prévisionnels des entreprises ça n’est évidemment pas suffisant pour compenser les consommations de cash pendant la période d’arrêt. Ce qui manque c’est autant qui ne pourra pas être investi. Or, il est important que les entreprises puissent investir pour augmenter leurs capacités. Et, pour l’instant, la répartition de ces 10 millions n’est pas connue. Nous allons commencer à en discuter. Néanmoins, passer de 1 millions € à 10 millions €, en sus des ressources de la CIT qui sont de 5 millions, c’est très significatif. C’est un changement d’ordre de grandeur. Nous insistons beaucoup pour qu’ils aient un effet structurant et compensent la disparition de fonds propres de nos entreprises. Il va évidemment falloir trouver des financements complémentaires. Par exemple, l’IFCIC va intervenir. Et, évidemment, les banques.

Siritz.com : Mais l’activité a repris fortement. Par exemple, pour les locations de matériel de tournage.

DH : Mais ce n’est pas pour ça que les marges pourront être reconstituées. Dans le tournage l’activité a effectivement repris fortement. Mais à tel point qu’il faut aller chercher du matériel à l’étranger. Donc, on perd de la marge.

Prévision de baisse de 33 à 40% en 2020

Siritz.com : Quelles sont vos prévisions de baisse de chiffre d’affaires en 2020 ?

DH : Une baisse moyenne des chiffres d’affaires des entreprises entre 33% et 40% selon les estimations faites au début de l’été, avec une temporalité différente suivant les secteurs. L’industrie vit actuellement avec une faible visibilité, y compris jusqu’à la fin de l’année.

Siritz.com : Jusqu’à maintenant les régions, notamment dans le cadre de leur convention avec les CNC, intervenaient pour soutenir les tournages sur leur territoire. Est-ce qu’elles commencent à chercher à soutenir les industries techniques,  surtout les studios qui, par leur existence même, attirent les tournages.

DH : Un peu l’Occitanie, essentiellement avec France tv.  Mais surtout la région PACA et l’Ile de France.  Pour les autres régions, il y a tout un travail qui se fait avec Film France pour optimiser les ressources. Dans le nouveau comité directeur de la Ficam il y a Olivier Marchetti, de Provence Studios, qui est vice-président de la Ficam (Marché Stock TV). Avec AMP représenté par Olivier Gerry (Marché Flux TV) au comité directeur, c’est une deuxième entreprise dont le siège est ancré dans les territoires. 

Il faudrait une augmentation temporaire de 10% du crédit à la production

Siritz.com : Si on regarde l’avenir, quels sont les grands enjeux des industries techniques ?

DH : Le premier enjeu c’est que la production cinématographique redémarre. Pour y parvenir il faudrait qu’il y ait une augmentation temporaire de 10% du crédit d’impôt à la production. En fait il s’agirait de consommer le crédit d’impôt qui n’a pas été attribué en 2020. Pour boucler les plans de financement. Parce que l’on voit bien qu’il y a un gap dans les plans de financement des films.

Siritz.com : Oui. Antoine Rein, le président de la commission d’agrément que nous avons interviewé, dit qu’il y a autant de films que les années précédents. Mais que sur les films à petit et moyen budget les producteurs doivent mettre de plus en plus salaire, frais généraux et parfois imprévus, en participation et  que les films à gros budget sont en attente. https://siritz.com/le-carrefour/antoine-rein-sur-la-production-cinema/

DH : Et il faut qu’il y ait aussi des films à gros budget pour que les industries techniques puissent vivre. Et, une fois que la directive sur la SMA aura été transposée, cela permettra à chacun d’y voir plus clair et où investir. Il est probable qu’il devrait y avoir un afflux de production de séries On aura donc besoin de capacités de tournage, notamment en ce qui concerne les studios. Sur les effets visuels l’augmentation du crédit d’impôt international à 40% à partir de 2 millions € d’effets visuels en France dans le budget est entré en vigueur. Cela devrait avoir un effet d’entrainement pour les effets visuels et sur l’ensemble des tournages. Il convient de proroger dès maintenant ce crédit d’impôt jusqu’à fin 2024 afin d’offrir une stabilité juridique aux producteurs internationaux qui se décident longtemps à l’avance. 

Siritz.com : Il va sans doute y avoir des exigences techniques supplémentaires des diffuseurs et producteurs. 

Le comité directeur de la FICAM

DH : C’est pourquoi la commission technique est coprésidée par Béatrice Bauwens de Mikros et Pascal Buron de TSF.  Il s’agit d’avoir l’approche de l’aval et de l’amont. 

Siritz.com : Vous venez d’être renouvelé comme président de la Ficam. Mais il y a eu des modifications du comité directeur.

DH : Quand j’ai été élu j’ai émis le souhait au comité directeur de se rapprocher le plus possible de la parité. Nous avons tenté de susciter des candidatures en binôme. Dans certains secteurs nous y sommes arrivés, dans d’autres non. J’ai également souhaité que l’on s’ouvre à d’autres marchés. Il y a le marché post-prod, avec un binôme couvrant le stock et le flux, ainsi que le marché publicité. Et nous avons créé le marché des applications numériques. Parce que, parmi nos adhérents, il y en a un certain nombre qui font des applications numériques à destination exclusive du cinéma et de l’audiovisuel. J’ai souhaité qu’ils soient bien représentés au comité directeur. Cécile Lima de Mobilis Pro, Octave Bory de Stepper et Tommaso Vergallo de Noir Lumière ont ainsi rejoint le comité directeur. Œuvrant dans des domaines complémentaires, cela nous permettra de nous remettre en permanence en question et de mélanger les cultures.

Roseline Bachelot a affirmé qu’elle va agir

Avant la crise sanitaire, le piratage était le principal fléau qui frappait le cinéma. Bien entendu, tous les professionnels du secteur considéraient, à juste titre,  que c’était du vol. Il avait, en outre, des conséquences économiques énormes pour le cinéma et l’audiovisuel. C’était en effet, pour les distributeurs de films,   la principale cause de la chute, des recettes de la vidéo : vente de DVD, VoD de location et de vente. Or, ces recettes sont indispensables pour amortir les pertes ou dégager une légère marge. 

C’est d’ailleurs du fait du développement de ce fléau mondial que les majors américaines ont décidé de passer à la sortie « day and date ». C’est à dire sur tous les territoires en même temps. Donc, bien que toutes nos salles soient ouvertes, ils n’y programment pas leurs films, sauf exception. Bien entendu, même si la France réussissait à éliminer le piratage sur son territoire, il continuerait dans les autres territoires. Ce qui justifierait le maintient des sorties mondiales des films américains. Mais, si notre pays réussissait à supprimer ce fléau ce serait une formidable incitation pour les pouvoirs publics de ces pays à nous imiter. 

Les incontestables résultats de notre mécanisme actuel de lutte

L’enjeu de la lutte contre le piratage est donc essentiel. Comment pouvons-nous  y parvenir ? Nous avons mis en place un mécanisme qui a obtenu d’incontestables résultats. Mais ces résultats sont insuffisants. Parce que notre mécanisme vise à faire fermer les sites pirates et nécessite de passer par les tribunaux pour y parvenir. Il a réussi à faire chuter les visionnages pirates de 16 millions par mois en 2015 à 8 millions par mois aujourd’hui. Mais cela reste énorme.

Les sites pirates ont néanmoins changé de nature. Comme l’a très bien expliqué Nicolas Seydoux, président de l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle, au Congrès de  la FNCF. https://siritz.com/editorial/les-lecons-du-congres-de-la-fncf-a-deauville/ Auparavant, on les trouvait facilement en cherchant sur Google. Maintenant, ils ont éclaté en une multitude de sites clones. On ne peut les trouver qu’en ayant de bonnes connaissances en technologies numériques. La chaîne des outils mise en place (ALPA, Hadopi, tribunaux) se révèle alors beaucoup moins efficace. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Association_de_lutte_contre_la_piraterie_audiovisuelle

Sanctionner le consommateur de l’œuvre piratée

Or, pour supprimer ces 8 millions de visionnages pirates mensuels, sanctionner et fermer des sites ne suffit pas : il faut sanctionner directement et systématiquement les consommateurs. Par une amende, comme les amendes aux infractions au code de la route. Mais les gouvernements se sont toujours opposés à ces mesures qui frapperaient leurs électeurs. Récemment, la  députée   Aurore Clément avait déposé un amendement instaurant cette amende. C’est le ministre de la Culture, Franck Riester, qui l’avait bloqué ! 

Or, Nicolas Seydoux fait justement remarquer que, désormais les pirates ne sont pas de jeunes citoyens désargentés. Mais des personnes disposant de solides connaissances dans les technologies numériques. Et qui sont tout à fait conscients que leur acte est de la contrefaçon, c’est  à dire du vol.

A ce même Congrès, la nouvelle ministre de la culture, Roseline Bachelot, a affirmé qu’elle allait s’attaquer sérieusement au problème. On verra si elle débloque l’amendement d’Aurore Clément. Par ailleurs, tous les fournisseurs d’accès ont accepté de bloqueur les sites de piratages détectés par l’ALPA. Sauf Orange dont l’Etat est actionnaire… Là encore, voyons ce qui va se passer.

L’enjeu de la lutte contre le piratage est essentiel pour le cinéma et l’audiovisuel sur notre territoire. Mais aussi au niveau mondial : si la France met en place ce mécanisme d’amendes systématiques, il sera efficace. Et il sera alors un modèle pour les autres Etats. Tout simplement parce qu’il sera créateur de valeur, c’est à dire de chiffre d’affaires et d’emplois. Par les temps qui courent, c’est un objectif de tous les Etats du monde.

Progression des pourcentages de budgets consacrés à la bande musicale

A partir des données financières fournies par Cinéfinances.info*, Siritz.com suit la place de la musique dans les budgets des films français.

En août a été publié le Top 5 des budgets de la bande originale. https://siritz.com/financine/le-top-5-de-musiques-de-film/

Puis a été publié le baromètre de ces budgets par rapport au budget des films. https://siritz.com/financine/les-musiques-de-films-en-du-budget/

Fin septembre un nouveau film est apparu en 4ème position dans le Top 5. C’est « Miss ».

https://fr.wikipedia.org/wiki/Miss_(film)

Cette comédie est une  coproduction franco-belge, réalisée par Ruben Alves, dont le budget de la bande musicale est 240 000 €, pour un film dont le budget total est de 6,1 millions €, soit 3,9% de ce budget. Cette musique est composée par Lambert, qui est allemand. 

La rémunération de son réalisateur est de 130 000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.

Siritzky.com a établi un nouveau baromètre de la musique de film en pourcentage du budget total. Le précédent avait été publié en août. https://siritz.com/financine/les-musiques-de-films-en-du-budget/

Pour les films français sortis en 2020 jusqu’à fin septembre

Le nouveau baromètre enregistre une légère hausse du budget moyen qui passe de 1,63% à 1,73% du budget total  et du budget médian qui passe de 1,45% à 1,5%.

Le budget moyen  correspond à celui de « Cuban network », réalisé par Olivier Assayas.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuban_Network.

Le budget moyen  correspond à celui de « Cuban network », réalisé par Olivier Assayas.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuban_Network. Elle a été confiée au compositeur espagnol Edouardo Cruz. La rémunération du réalisateur est de 314 000 €.

Le budget médian correspond à celui de « Les apparences », réalisé par Marc Fitoussi. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-marc-fitoussi-en-baisse/. Cette musique a été confiée à Bertrand Burgalat. A noter combien, dans ce film, Marc Fitoussi a su utiliser la musique  pour la montée du suspense.

Ce baromètre comprend les documentaires pour lesquels le pourcentage consacré à la bande musicale est souvent plus élevé que pour les films de fiction, parce que le budget global est limité. Comme on le voit la rémunération moyenne pour les films de fiction est, sauf exceptions très en-dessous des 2% que les films anglo-saxons consacrent à la bande musicale.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Pour les films français  sortis jusqu’à fin septembre

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

Hausse de la rémunération moyenne

Si on compare le baromètre à fin septembre à celui à fin août on voit une augmentation de la rémunération moyenne qui passe de 137 000 € à 167 000 €. De même la rémunération médiane passe de 100 000 € à 105 000 €. https://siritz.com/financine/barometre-des-realisateurs-de-films/

La rémunération moyenne est proche de celle Jean-Paul Salomé pour « La Daronne », qui est de 170 000 https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-jean-paul-salome/ et de Olivier Van Hoofstadt pour « Lucky ».

En revanche la rémunération maximale reste celle de Michel Hazanavicius pour le film « Un prince oublié » qui est de 1,4 millions €.  Néanmoins, elle ne représente que 5,6% du budget du film, ce qui n’est pas un des pourcentages les plus élevés.

Or, cette dernière rémunération est, en quelque sorte hors norme par rapport à celle des autres réalisateurs puisque la rémunération arrivant en seconde position n’est que de 675 000 €.

Nous avons donc établi un baromètre à fin septembre sans la rémunération la plus élevée. Comme on le voit la rémunération moyenne tombe de 167 000 € à 137 000 € alors que la rémunération médiane se maintient à 105 000 €.

Sans la rémunération de Michel Hazanavicius la rémunération moyenne chute.

La rémunération moyenne de 159 000 € correspond à celle  du réalisateur roumain Corneliu Porumboiu  pour « Les siffleurs ».  C’est un film au budget de 2,8 millions €. La France est un coproducteur minoritaire (16%) avec  la Roumanie (70%) et l’Allemgagne (14%).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Corneliu_Porumboiu

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

POUR LA REALISATION DE « MON COUSIN »

Ce film sort cette semaine.. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mon_cousin_(film)

C’est le 6ème long métrage dont il est le réalisateur. Dans sa carrière il a également réalisé des téléfilms, été scénariste et comédien.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jan_Kounen

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

C’est un film a budget élevé, puisqu’il est de 12 millions €. Son producteur délégué est Eskwad (Richard Grand-Pierre). Mais Pathé qui est coproducteur et distributeur est, de loin, le principal investisseur dans le film.

Pour la préparation, 46 jours de tournage et la post-production sa rémunération est de 400 000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est sensiblement plus que la rémunération moyenne des réalisateurs de films français sortis depuis le début de l’année.https://siritz.com/financine/barometre-des-realisateurs-de-films/

Yan Kounen a participé à l’écriture du scénario avec Vincent Lindon, qui est également l’un des deux interprètes principaux du film, et Fabrice Roger-Lacan. Ils se sont partagés 700 000€.

Sa précédente réalisation était pour un des 6 sketchs de la comédie « Les infidèles », sortie en 2012. Le budget était de 12 millions €.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Infidèles_(film,_2012)

Sa rémunération était de 67 500 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. A titre de comparaison, le salaire de Jean Dujardin était de 100 000 € et celui de Gilles Lelouch de 90 000 €.

Le film avait rassemblé plus de 2,3 millions de spectateurs.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Pour bien comprendre le défi devant lequel nous nous trouvons je vais vous donner un exemple concernant Metropolitan.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Metropolitan_Filmexport

Nous nous sommes retournés vers nos partenaires américains pour sortir « Greenland » de manière simultanée. Il était daté au mois d’août. Nous avons réussi à les convaincre qu’une ou deux semaines de décalage n’était pas un problème et qu’en France le piratage était extrêmement réprimé. Et, surtout, que le bénéfice d’une sortie anticipé était plus important que d’attendre encore. Nous avons eu la chance d’être écouté et d’avoir pu sortir « Greenland » au tout début du mois d’août.

Il se trouve que pour nos partenaires américains, le film a décalé d’août à septembre, puis, sur fin septembre, puis on ne sait plus.

Donc je conçois la difficulté des studios américains qui, sur leur propre marché, ne peuvent avoir aucune recette. Et qui ont produit un film comme « Greenland », dont le budget est de 60 millions €. Ils se disent nous allons autoriser certains pays à sortir, dans l’espoir de suivre. Si cela ne se fait pas, à terme, il y aura eu une destruction de valeur telle que  notre schéma économique disparaît de lui-même. Se pose alors la question de la pérennité de ce schéma.  Comment investir dans des films coûteux s’ils n’arrivent pas à récupérer la moitié de leur mise ? ce qui est à peu près l’équilibre entre le marché international et le marché domestique américain. Ils ne seront pas dans la capacité d’investir dans d’autres films.

La chance de la France

La solidarité est un bien nécessaire. Sans cela on ne peut  demander des efforts si cet effort crée la disparition de l’acteur économique. De la même manière que l’on ne peut demander aux exploitants de ne pas ouvrir leurs salles pour attirer de la fréquentation sinon c’est la disparition de cet acteur économique.

Nous, en France, nous avons la chance d’avoir une production importante, une économie encadrée, qui permet une très grande diversité de l’offre, qui a permis à ce que, globalement, 40% du marché, qui est la part de marché habituelle du cinéma français, soit le parachute, l’amortisseur de la chute de fréquentation. Sans cela on se retrouverait, comme dans beaucoup de pays, dans l’incapacité d’ouvrir les salles. 

On a  aussi la chance d’avoir un organisme, le CNC, qui est le pendant du gouvernement et qui défend les intérêts sectoriels. Et, à la différence de nombre de nos voisins, le soutien public qui a été apporté dans cette crise a été extrêmement important. Et, peut-être suffisant pour permettre à notre tissu industriel de passer cette période de crise.

Nous devons relever un défi permanent

Mais quelle perspective pouvons-nous offrir à notre secteur alors que nous sommes dans l’incertitude totale ?Je prends un exemple  dans notre activité de distributeur. Nous avons un film daté le 14 octobre, « The Good Criminal », avec Liam Neeson. C’est une production américaine. Dans la nuit je reçois un mail : « nous avons un problème, la plupart des salles américaines ne sont toujours pas ouvertes et nous n’aurons donc pas, aux Etats-Unis, une exposition suffisante. Nous allons décaler le film pour espérer avoir plus de salles disponibles ». Notre première réaction et de répondre : Et nous, que faisons nous ?

Le marché américain est le problème actuel

Donc nous devons relever un défi permanent. Nos partenaires américains sont confrontés à un problème de rentabilité. Et le public américains n’est pas là , non parce qu’il a peur d’aller au cinéma, mais parce qu’il est confiné.

Nous n’avons pas la force de frappe des plates-formes. Et le marché américain est le problème actuel. Tant qu’il ne se redressera pas, nous, comme  distributeur de productions visant un marché international, nous sommes dans l’incapacité de tenir tête aux plates-formes. Même si, tous les distributeurs hors Etats-Unis, sont présents  pour sortir les films sur leur territoire. 

Pour le festival de Toronto, des films achetés par les distributeurs hors Etats-Unis ne trouvaient comme acheteurs pour le marché américain que soit des plateformes de VoD, donc échappant à la salle, soit des plates-formes de S-Vod qui achetaient les droits mondiaux et demandaient aux différents distributeurs nationaux de leur rendre les droits. Donc, si le marché américain ne reprend pas, le problème restera entier.

Et il y a un deuxième phénomène qui nous pénalise beaucoup, c’est la chronologie des médias. On s’est rendu compte que certaines plates-formes voulaient accaparer certains films parce que la chronologie actuelle les obligeait à ne les diffuser que 36 mois après leur sortie en salle.

Maintenant on crie pour avoir cette diversité d’en haut

En France, depuis le début de l’année, il y  a eu 125 films qui sont sortis contre 145 l’année dernière sur la même période. Donc l’offre diversifiée est là. Mais il manque l’autre bout de la diversité : les films les plus populaires en faut. Ces 20 films qui font la différence permettent un rééquilibrage de la fréquentation et du compte d’exploitation.

Avant on criait pour avoir la diversité d’en bas. Maintenant  on crie pour avoir cette diversité d’en haut. 

Que peut-on faire ? Bénéficier du soutien d’un plan qui va soutenir l’activité et, notamment, permettre au secteur de la distribution d’apporter ses films. Assurer les distributeurs qu’en apportant leurs films ils vont pouvoir juste équilibrer pour que l’ensemble de la chaîne puisse continuer à être irriguée en films nationaux ou internationaux. Il faut que l’a diversité soit entendue : que l’on soutienne les petits, les moyens et les grands. Parce qu’aujourd’hui les grands sont dans la même position que nous. Ils disent : je ne veux pas perdre ou être avalé par une plate-forme.

Les propositions

On propose différentes mesures pour répondre au choc de l’offre : élargir le soutien aux structures, maintenir, voir élargir le soutien automatique aux sorties de films. Et que  l’on instaure pour les distributeurs un crédit d’impôt aux frais d’édition, pour diminuer le point mort de sortie des films, dont pour que le risque soit soutenable. Y compris pour les films et les distributeurs étrangers puisque, tout le monde est d’accord, c’est là où le bas blesse. 

Et n’oublions pas que nous sommes des nains par rapport aux plates-formes. Même les gros parmi nous sont des nains. L’enjeu pour nous nous est clair : comment permettre une offre suffisante pour que les salles retrouvent leur rentabilité. Et il faut donc créer un cercle vertueux.

QUI  A ETE RICHE D’ENSEIGNEMENTS 

IEn premier lieu, il est important que ce 75ème Congrès ait eu lieu. Certains pensaient que cela risquait de créer un cluster. Mais la FNCF a maintenu  cette manifestation, réunissant plus de 1 500 professionnels, pendant trois jours, dans une grande salle, des restaurants et une exposition. En effet, les exploitants incitent  le public à aller au cinéma où, affirment-ils, il ne risque rien. Le Congrès était l’occasion de donner l’exemple, puisque, comme dans les salles, les mesures de protection sanitaires étaient respectées avec rigueur. https://siritz.com/editorial/les-salles-de-cinema-en-grand-peril/

Des mesures exceptionnelles très bien accueillies

En second lieu, la ministre de la culture et le président du CNC ont annoncé des mesures de soutien financier exceptionnelles aux salles et aux distributeurs. Précises et simples, rapidement mises en œuvre, elles vont singulièrement alléger la trésorerie des entreprises dans les mois à venir. Il est clair que le cinéma est considéré comme un secteur stratégique pour le maintien de la vie sociale. Et aussi que le président du CNC a été chef d’entreprise et banquier. Et que la ministre de la culture a un rėel poids politique. 

https://www.cnc.fr/professionnels/actualites/plan-de-relance-des-filieres-du-cinema-et-de-laudiovisuel_1319933

En troisième lieu, il est désormais clair que le niveau de la fréquentation dépend bien de l’offre. En France, depuis la rėouverture en juin,  les films français performent ã un niveau proche du niveau qu’ils auraient atteint avant la crise. Les films art et essai résistent mėme globalement mieux comme le prouve une étude de de Comscore que nous avons publiée. https://siritz.com/financine/lart-essai-resiste-mieux/. Par ailleurs, étude réalisée par les exploitants espagnols, auprès du public qui allait au cinéma avant la pandémie, confirme ces observations : la baisse de la fréquentation y est beaucoup plus due à la faiblesse de l’offre qu’à la peur du Coronavirus. Et cette dernière est un facteur de moins en moins important de cette baisse.Par rapport ã tous ses voisins la France a la chance d’avoir une production nationale importante et de qualité qui permet de maintenir la fréquentation à 40 % de ce qu’elle ėtait ces dernières années. 

Mais elle restera à plus de 50% en-dessous tant que les plus gros  films américains seront absents. La première semaine de Tenet dans l’hexagone prouve que le public d’un  blockbuster est disposė ã rėpondre présent. Sa chute importante, dès la deuxième semaine, est sans doute due  ã son côté incompréhensible pour une partie des spectateurs.

Un marché mondialisé et forcément solidaire

Néanmoins, les États-Unis  représentent 40  ã 60% du marché de ces films américains. Or, actuellement, la plus grande partie des salles de New-York, de la Californie ou de Chicago sont fermées. Une sortie nationale est donc impossible. Et les majors restent attachées à une sortie mondiale, dite « day and date », parce qu’elles craignent le piratage qui ferait perdre des entrées importantes aux salles qui sortiraient bien après. 

De la même façon, le principal marché du prochain James Bond, «Demain peut-attendre »  est le marché britannique parce, qu’il s’agit d’un film anglais. Or, la pandémie repart au Royaume-Uni. Une parti du Pays de Galles est re-confinée et une grande partie des salles de cinéma pourraient être obligées de fermer. La sortie du film risque donc d’être reportée au Royaume-Uni et, de ce fait, dans le monde.

A Deauville la profession du cinéma a manifesté sa conscience qu’en France, toute la chaîne, de la fabrication à la diffusion du film était solidaire. Mais elle a également pris conscience que cette chaîne incluait tous les pays de la planète. Ce qui  implique que la pandémie soit stoppée sinon vaincue partout dans le monde.

SUR LES 4 DERNIÈRES SEMAINES

A partir des données fournies par Cinéfinances.info*, Siritz.com a analysé la rémunération fixe des  réalisateurs de plus importants films  français sortis depuis un mois. En distinguant à valoir sur droits d’auteur, salaire de  technicien et scénario. Ce dernier  poste comprend  ce qui est inclus à la ligne Sujet, celle-ci comprenant le plus souvent des rémunérations supplémentaires, rajoutées en cours ou à la fin du développement.

Cette dernière colonne n’apparaît pas dans la Rémunération d’un réalisateur dans la rubrique Cinescoop. Il y est néanmoins fait allusion. Elle n’est pas non plus prise en compte dans le Baromètre  de la rémunération des réalisateurs qui ne concerne que l’à valoir sur droits d’auteur et le salaire se technicien.

Ce tableau permet de voir que la répartition entre ces trois catégories de rémunération varie d’un film à l’autre. Mais le scénario constitue souvent une part importante de la rémunération.

Comme on le voit c’est, et de loin, Anne Fontaine, qui, pour « Police » reçoit  la plus forte rémunération. Mais c’est aussi le budget le plus élevé, dépassant 10 millions €. Sa rémunération totale représente 5,6% du budget.  La rémunération fixe pour le scénario est supérieure à son salaire de technicien ou son à valoir sur droit d’auteur de réalisateur. https://www.cinefinances.info/film/2168

En seconde position on trouve le duo Benoît Delepine et Gustave Kerven, avec une rémunération de 420 000 €. Cette rémunération représente 8,4% du budget. Leur scénario est plus élevé que leur salaire de technicien mais légèrement moins que leur à-valoir sur droits d’auteur. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-kerven-et-delepine/

Celui qui est, de loin, le moins rémunéré est Antoine de Maximy, le réalisateur de « J’irai mourir dans les Carpates ». Il ne reçoit en tout et pour tout que 46 000 €. Ce qui ne représente que 2,4% du budget.

https://fr.wikipedia.org/wiki/J%27irai_mourir_dans_les_Carpates

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

PS : Nous avions publié un comparatif de la rémunération de 4 réalisateurs de films sortis la semaine dernière dans lequel la rémunération d’un réalisateur était totalement fausse. Nous l’avons supprimé, mais nous présentons nos excuses à nos lecteurs.

Mise en participation et crédit d’impôt

Cette semaine sort la comédie « Boutchou », le premier film d’Adrien Piquet-Gauthier, dont c’est le premier long-métrage.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Boutchou

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

Le film, dont le budget est 4,2 millions, € est produit par Païva film (Simon Istolainen)  et co-distribué par l’Association Orange  Studios/UGC Distribution.

Comme on le voit le producteur a mis le crédit d’impôt dans le financement. Il a également mis 100%  de son salaire et de ses frais généraux. Et, ce qui est encore plus frappant c’est qu’il a mis en participation 80% des imprévus. Cela confirme ce que Marie Masmonteil disait  dans le Carrefour du 1 septembre à propos de son expérience de productrice. https://siritz.com/le-carrefour/marie-masmonteil-sur-la-production-cinema/

Cela confirme aussi , dans le Carrefour du 15 septembre, l’analyse  d’Antoine Rein, président de la Commission d’agrément.https://siritz.com/le-carrefour/antoine-rein-sur-la-production-cinema/

Les producteurs ont de plus en plus de mal à monter le financement de leurs films. Et c’était avant la crise sanitaire. En outre, quand ils y réussissent, ils n’ont souvent pas de quoi couvrir leurs frais généraux. De plus en plus souvent leur seule rémunération est le soutien automatique réservé au producteur délégué dans le plafond de 150 000 €.

Dans le plan de financement de ce film le principal investisseur est le pré-achat de la  télévision en clair. En revanche il n’y a pas de chaîne payante.

Le minimum garanti du distributeur vient juste en deuxième position par rapport à la télévision en chaîne.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

A la baisse de la fréquentation, dont celle due à la crise sanitaire

Comscore qui a établi pour le Score un baromètre des performances des films art et essai en 2020, nous a fourni les résultats de son analyse et nous l’en remercions.

https://www.comscore.com/fre/

On voit que quand la fréquentation globale baisse, comme en janvier, Février et au dėbut mars, la fréquentation des films art et essai baisse moins. Donc leur part de marché augmente.
Il est est de même depuis la rêouverture des salles après le confinement.

Cela s’explique sans doute par le fait que l’offre de ce type de films a ėtė maintenue, ce qui n’est pas le cas de l’offres de films non art et essai.


Indice de reprise depuis le 22 juin versus moyenne


Indice de reprise depuis le 22 juin versus minimum




La reprise a été plus forte pour les titres recommandés art et essai

Les films recommandés Art & Essai ont un indice supérieur à l’ensemble « Tous les films » pendant toute la période étudiée. L’indice de Reprise pour ces films recommandés est toujours supérieur à 60% de la moyenne des 5 dernières années.  Il est supérieur au niveau minimum des 5 dernières années à 8 occasions sur les 12 étudiées.