En pourcentage du devis des films sortis en 2019

Le site Cinéfinances.info* publie le budget et le plan de financement de tous les films français qui sortent. A partir de ces données il établit des classements annuels qui permettent de situer un financement ou une dépense par rapport au marché d’une année donnée. Siritz.com a établi un baromètre de la rémunération des réalisateurs de films de fiction https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/remuneration-des-realisateurs-de-films-francais-de-fiction/

Il y ajoute un baromètre de cette rémunération, mais en pourcentage par rapport au devis de tous les films sortis en 2019. Mais ce baromètre concerne tous les films, qu’ils soient documentaires, de fiction ou d’animation. Il y en a 232.

Le pourcentage le plus élevé est de 15,6%. Il s’agit d’une rémunération de 15 000 € de Delphine Detrie, la réalisatrice du documentaire « Jeune bergère » dont le budget est de 96 000 €. La rémunération des réalisateurs de documentaire est souvent élevé en pourcentage, car le devis des films est bas. 

Delphine Detrie : un pourcentage élevé pour un documentaire à très petit budget

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeune_Bergère

La rémunération la plus élevée des films de fiction est celle des frères Dardenne pour « Le jeune Ahmed ». Elle est de 700 000 € pour un budget de 6,2 millions €, soit 11,3% du budget. Dans ce cas il est clair que les réalisateurs sont la vedette du film.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Jeune_Ahmed

11,3% pour les frères Dardenne qui sont toujours la star de leur film

Le pourcentage moyen est de 3%. A titre d’exemple, «sur « Doubles vies », Olivier Assayas a été rémunéré 139 000 € alors que le budget du film est de 4,6 millions €.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Doubles_Vies

Olivier Assayas bénéficie d’une rémunération égale à la moyenne de celle des réalisateurs

La rémunération médiane est de 2,1% du budget du film. Il y a autant de réalisateurs qui sont au-dessus de cette rémunération qu’en-dessous. A titre d’exemple, pour « Seules les bêtes », dont le budget est de 4,77 millions €, Dominik Moll a été rémunéré 100 000 €.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Seules_les_bêtes_(film)

La rémunération de Dominik Moll est à la médiane de celle de tous les réalisateurs

La rémunération de Jean-Pascal Zadi

Les exploitants comptent beaucoup sur « Tout simplement noir » qui sort ce mercredi, pour faire remonter d’un cran une fréquentation bien molle.  C’est une comédie à sketch sur l’identité noire.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tout_simplement_noir_(film)

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article

Ce film, produit et distribué par Gaumont, a un budget de 3,4 millions €. Canal+ l’a préacheté pour 830 000 €  ainsi que Multithématiques pour 80 000 €. En ce qui concerne la télévision gratuite c’est C8, une autre chaîne du groupe Canal+, qui l’a acheté 300 000 € en étant, en plus, coproducteur pour 80 000 €.

La carrière très variée de Jean-Pascal Zadi

« Tout simplement noir » est co-réalisé par Jean-Pascal Zadi et John Wax. Le second est un photographe de  plateau et n’avait jamais réalisé de film. Jean-Pascal Zadi est à la fois rappeur et acteur. Il a déjà réalisé des clips, un documentaire et autoproduit trois longs métrages. En 2013 et 2014 il a animé l’équipe de Before du Grand Journal, l’avant-programme de Canal+. C’est donc un visage connu des abonnés de la chaîne à péage. Puis il a  tenu, en 2015, une chronique sur la radio Mouv. II a également écrit un roman « Bastos à crédit »

Voir sa carrière : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pascal_Zadi

Pour  34 jours de tournage la rémunération des réalisateurs est de 110 000 €, dont 20 000 € en à-valoir sur droits d’auteurs et 90 000 € de salaire de technicien. C’est sensiblement plus que la rémunération médiane des réalisateurs de films de fiction sortis en 2019 https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/remuneration-des-realisateurs-de-films-francais-de-fiction/. Jean-Pascal Zadi est également le principal interprète du film.

A noter que le sujet apporté par Jean-Pascal Zadi a été rémunérée 90 000 €.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

La réalisatrice de « Papicha » révélation et succès de 2019

Ce mardi Canal+ diffuse pour la première fois « Papicha ». Ce film a été l’une des révélation et l’un des  succès marquants de l’année 2019. Il s’agit d’une coproduction à parts quasiment égales entre la France, la Belgique et l’Algérie. Il a été tourné à Alger en langue arabe.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Papicha

La révélation de la réalisatrice et de son interprète principale ainsi qu’ un succès commerciale

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article

Son budget est de 1,2 millions €. Jour2fête en a acquis les droits de distribution français pour la salle, la vidéo, la VoD et le couloir TV hertzienne, pour 25 000 €. Or, le film, sorti sur 147 copies, est resté 9 semaines à l’affiche et a atteint 260 000 entrées.

Il a été réalisé par Mounia Meddour Gens. Elle est née à Moscou d’une mère russe et d’un père algérien. Agée de 42 ans c’est son premier long métrage. Elle avait réalisé auparavant des documentaires et un court métrage.

Voir sa carrière : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mounia_Meddour

Le film a été sélectionné au Festival de Cannes 2019 à Un certain regard. Surtout, en 2020, il a décroché 2 Césars : celui du meilleur premier film et celui du meilleur espoir féminin, attribué à l’actrice principale de film, Lyna Khoudri.

Pour 29 jours de tournage la rémunération de la réalisatrice est de 45 250 €, dont 5 000 € d’à-valoir sur droits d’auteur et 40 250 € de salaire de technicienne. C’est quasiment la moitié de la rémunération médiane des films français sortis en 2019. https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/la-remuneration-des-realisateurs-des-films-francais-sortis-en-2019/ Mais, comme on l’a vu, le budget du film est très bas. La rémunération de la réalisatrice représente 3,75%  de celui-ci.

Elle a en outre reçu 10 000 € pour le scénario.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Siritz : Comment est-ce que vous êtes devenue décoratrice de film. 

Aline Bonetto : Par une succession de hasards et par une sorte d’évidence qui s’est imposée à moi. Je suis totalement autodidacte. Mon parcours a été guidé par ma soif de curiosité et d’aventures. Après avoir très tôt stoppé mes études je me suis essayée pendant un an à la mosaïque. L’envie de découvrir les terres lointaines et leurs cultures m’a conduit au cœur de l’Afrique pendant 18 mois, puis sur les routes de l’Inde, du Népal, du Sri Lanka, des Caraïbes. Pendant une dizaine d’années j’ai sillonné les routes et les fleuves, traversé des déserts, vu des huttes et des palais, admiré des sculptures de terre, de bois, de pierre et de marbre qui figuraient ici dieux et là diables. Et puis j’ai rencontré des gens si différents et pourtant si semblables. Apprendre à ouvrir les yeux, à sentir, à écouter, à capturer les couleurs, se souvenir des lignes, des textures, des lumières, des odeurs :  cela a été mon école.

Siritz : Mais voyager coûte cher. De quoi viviez-vous ?

AB : (rires). Je vivais de peu ! Mais néanmoins il fallait à chaque fois financer le prochain voyage. Pour ce faire, j’ai frappé à toutes les portes, saisi toutes les opportunités et vécu de nombreuses expériences : je me suis lancée dans le commerce de plantes médicinales, j’ai fabriqué des bijoux, des marionnettes, travaillé dans une galerie d’art asiatique, réalisé des chantiers de peinture et même vendu des ballons de baudruche à l’hélium !

J’ai vécu tous ces moments avec la même curiosité, le même enthousiasme. Mais rien n’était assez excitant pour durer longtemps. J’ai appris sur le terrain, par instinct, à travailler le décor en créant ma propre méthode

« J’ai rencontré le monde de la pub et des clips

Siritz : Et qu’est-ce qui vous a fait découvrir votre voie, décoratrice de cinéma ?

AB : J’ai rencontré, par le biais d’amis, le monde de la pub et des clips.  Je me souviens les avoir aidés bénévolement à fabriquer un culbuto géant  et d’autres éléments de décors. C’était tellement palpitant de rechercher et  d’associer différents savoir-faire et matériaux pour relever des défis artistiques et techniques. Le décorateur Jean-Philippe Carp m’a proposé de l’assister dans son prochain projet de pub. J’ai immédiatement accepté. C’est ainsi que, de pub en pub, j’ai appris, sur le terrain, par instinct, à travailler le décor en créant ma propre méthode. De mon enfance je garde un souvenir intense de moments passés dans un grenier plein de costumes de théâtre que j’enfilais pour m’inventer des vies aux aventures rocambolesques.  Cela a nourri un imaginaire ! Cet imaginaire je le traçais aussi au crayon. J’ai très tôt dessiné sur les marges de mes cahiers, les coins de nappes en papier, les blocs de téléphone. Alors, quand j’ai rencontré ce métier, ce fut mon évidence.

Siritz : Quelle évidence ?

AB : Il y avait là tout ce que je recherchais : jongler avec les lignes et les couleurs pour former des volumes, imaginer et créer, tout en relevant des challenges incroyables pour servir une idée, un concept, un scénario. Renouveler, réinventer, repartir à zéro à chaque projet. 

Faire plutôt qu’être

Je me souviens que Jean-Pierre Jeunet avait demandé à un étudiant en cinéma « qu’est-ce que vous voulez… être ou faire ? ». Pour ma part  et sans aucun doute, c’est « faire ». La décoration de film me le permet. A ma manière, j’ai sculpté ce métier de décoratrice autant qu’il m’a façonné.

Grâce à Claudie Ossard, productrice de grand talent, qui a notamment produit Beneix et Kusturica, j’ai rencontré Caro et Jeunet. Je travaillais souvent avec Claudie en pub et elle s’apprêtait à produire « Delicatessen », film ovni qu’elle seule a eu l’audace de produire. 

Siritz : Elle vous les a présenté dès « Delicatessen » ?

AB : Oui. Ils m’ont fait passer une sorte d’audition. Je suis venue avec mon dossier sous le bras que j’avais préparé après lecture du scénario. Je le leur ai présenté et, une fois que j’ai eu terminé,  ils sont restés de marbre, pendant un instant qui m’a paru interminable. Sans que je puisse détecté la moindre réaction. Puis, finalement, ils ont éclaté de rire et m’ont dit que j’allais faire partie de l’aventure. Et quelle aventure. Ce fut mon premier long métrage. 

Siritz : On peut dire que vous êtes entrée par la très grande porte. Mais avant de poursuivre sur votre carrière, vos collègues décoratrices et décorateurs, quel est, en général, leur itinéraire ?

Approcher la géographie du décor, ses volumes et ses couleurs.

AB : Ils ont pour la plupart fait des écoles d’architecture, de cinéma, entre autre l’excellente Femis ou quelques autres écoles privées.  Certains ont exercé au théâtre, créé des scènes de show TV ou même exercé leurs talents au Cirque du Soleil.  Il n’y a pas de parcours type. Chacun créée sa voie. Ce métier de décorateur est tellement complexe qu’une partie de celui-ci ne s’apprend qu’en faisant ! Tout commence par la lecture du scénario. S’ensuit alors un processus d’échange avec le metteur en scène pour approcher la géographie du décor, ses volumes et ses couleurs.

Au fur et à mesure de cet aller-retour avec le réalisateur, naissent des envies, des images. On « voit » les décors. Alors commence la valse des croquis, dessins et maquettes, car il faut que cette vision artistique s’inscrive dans une réalité technique et financière.  Ce n’est pas uniquement un travail d’architecte, de peintre, de sculpteur, d’illusionniste, c’est un jeu d’équilibriste entre volonté artistique, possibilité financière et timing.

Siritz : Chaque film c’est un autre voyage.

AB : Oui.  Plus qu’un travail d’équipe, la fabrication d’un film est véritablement l’aventure d’un équipage. Et, comme chaque film est un voyage différent, je constitue mon équipe en fonction du projet. Tout en conservant un noyau de techniciens qui m’accompagnent depuis fort longtemps et connaissent bien ma manière de travailler. Outre des assistants dessinateurs, des ensembliers, c’est à des menuisiers, des peintres, des sculpteurs, staffeurs et un très large panel de compétences auquel je fais appel.

Les décors de films sont ainsi le point de rencontre d’une grande variété de savoir-faire. Mon rôle est de choisir, synthétiser toutes ces énergies, les emmener dans mon sillage pour traduire une vision : la mienne. Qui n’est autre que le prolongement de la vision du metteur en scène. »

Définitivement, chaque film est un périple enrichissant. Je réalise à quel point ce métier fait écho à mes premières amours.

« Delicatessen » était presqu’entièrement story-boardé

Siritz : Jeunet et Caro  ce sont des réalisateurs qui créent un véritable univers. Par exemple, dès « Delicatessen », au stade du scénario  vous ont-ils déjà décrit cet univers ? Le décor, les costumes, la lumière ? Ou, à partir du scénario,  vous ont-ils demandé de faire des propositions ?

AB : Ils ont l’un et l’autre, un univers visuel poétique très marqué. Ils avaient énormément de références dès le départ. Le film était presque entièrement story-boardé tant ils avaient une idée précise des cadres et de la mise en scène. Nous avons bien sûr énormément échangé de références, d’images. C’est un travail essentiel avec tous les metteurs en scène pour s’imprégner de leur univers. Mais aussi saisir les envies qui ne sont pas nécessairement formulées. Bien que leurs intentions artistiques aient été clairement définies Caro et Jeunet restaient toujours à l’écoute de nouvelles suggestions.

Siritz : Dans les autres films que vous avez fait avec eux ils avaient toujours un story-board ?

AB : Oui. Que ce soit sur les films Caro-Jeunet ou Jeunet seul. Il y a toujours eu un story-board. Chez Jeunet il y a cette précision de métronome. C’est extraordinaire de voir à quel point il a son film en tête. C’est pour cela qu’il peut faire un story-board. Il affectionne le travail en studio qui offre un parfaite maitrise du tournage. Je me souviens des premiers jours dans Paris pour « Amélie Poulain » où Jean-Pierre a découvert les aléas du tournage en extérieur.

Jean-Pierre Jeunet est un metteur en scène qui travaille beaucoup en amont. Il aime tellement l’image qu’il ne veut rien négliger. Si un problème se présente, il a une grande capacité à rebondir et à trouver une solution de mise en scène aussi satisfaisante que l’idée originale. Je crois que ce qui nous unit, Jeunet et moi, c’est l’idée que chaque détail compte et qu’au fond, ils contribuent tous à raconter « l’histoire », en touches légères et délicates, apportant chacun sa note de poésie. »

Siritz : Dans un précédent Carrefour, Remy Chevrin, le directeur de la photo, disait que, sauf exception, la majorité des réalisateurs français n’avaient pas d’ambition visuelle. Qu’ils ne s’intéressaient qu’au texte et aux acteurs. Ce n’est évidemment pas le cas de Jeunet et Caro. https://siritz.com/le-carrefour/remy-chevrin-notre-cinema-manque-dambition-visuelle/. Dans un autre Carrefour, la créatrice de costumes,  Madeline Fontaine, a la même analyse, et rappelle que le cinéma est pourtant un art visuel.  https://siritz.com/le-carrefour/lapparence-revele-beaucoup-sur-les-personnages/ Mais, vous,  n’avez-vous  travaillé qu’avec des réalisateurs qui avaient cette ambition visuelle ?

La priorité de Lioret c’est l’acteur, les mots, le son

AB : Il y a autant de types de films que de réalisateurs. Ils sont effectivement peu nombreux à avoir une ambition visuelle forte, et lorsque c’est le cas, on peut parfois leur reprocher le côté « esthétisant » de leur film. Bien sûr, qui dit « ambition visuelle » dit aussi « avoir les moyens de ses ambitions ».

Mais on peut faire de très beaux films en se basant sur un bon script avec de bons dialogues et  une bonne direction d’acteur. Me vient en tête le film de Philippe Lioret « Le fils de Jean ». C’est un réalisateur  avec qui j’ai travaillé et que j’aime beaucoup. Il était ingénieur du son à l’origine. Sa priorité c’est la voix de l’acteur, les mots, le son. Pas les décors. Les films qu’il a fait sont pourtant très « beaux. J’adore les films  de Ken Loach et aussi ceux d’Alfonso Cuarón.  Peu importe où l’on met l’accent, ce qui compte, c’est de raconter une histoire avec force et sincérité. 

Moi aussi je me sens raconteur d’histoire à coup de pinceaux, de rideaux, de marteaux, de ciseaux, de tableaux.

Un véritable partenariat avec le/la directeur de la photo et le/la créateur de costume

Siritz : Après avoir discuté le plus en amont possible avec le réalisateur, est-ce que vous travaillez immédiatement avec le directeur de la photo, les costumiers, voire le monteur ?

AB : Très vite dans le processus de création d’un film, il est indispensable d’établir une triangulation entre lumière, décors et costumes pour travailler en cohérence artistique. Ce travail de la couleur, des volumes et des matières exige une relation étroite, un véritable partenariat avec le/la directeur de la photo et le/la créateur de costume.  En revanche, il est très rare de travailler en amont avec le monteur, c’est plutôt un travailleur de l’aval. Il est certains membres de l’équipe d’un film qu’un décorateur ne croisera pas souvent si ce n’est qu’à la projection.

Siritz : Vous avez travaillé avec des réalisateurs américains. Comment vous ont-ils choisie ?

AB : Pour mon travail sur des films qui ont eu un parcours international comme « Amélie Poulain » et « Un long Dimanche de Fiançailles » de Jeunet, pour lequel j’ai eu 2 nominations aux Oscars. Ce fut aussi le fait du hasard.  J’ai une première fois été appelée par Disney pour « Maleficient ». Déjà engagée sur un autre projet il ne m’était pas possible de faire le film, mais, j’ai accepter de travailler en amont pour établir un dossier d’intention artistique, et ce, avant qu’un metteur en scène ne soit attaché au projet. Par ailleurs, j’ai continué de travailler sur quelques films publicitaires entre les longs métrages, quand le timing le permettait. Notamment avec Chanel qui travaille avec de grands réalisateurs. L’approche de cette grande maison bien que publicitaire, est de mettre en avant l’excellence de la marque via l’excellence de l’image.  

J’ai rencontré le réalisateur Joe Wright, en travaillant avec lui sur 2 campagnes parfum, avec Keira Knightley. Les Studios Warner lui ont proposé de réaliser le film d’aventure « Pan »,  avec Hugh Jackman. Sa décoratrice anglaise, Sarah Greenwood, n’étant pas disponible, il m’a proposé de le rejoindre à Londres pour travailler ensemble sur ce projet. Je n’ai pas hésité à accepter.

Siritz : Et cela vous a ouvert la voie d’autres films américains

Une collaboration sur « Wonder woman »

AB : A la fin de ce film les studios Warner m’ont proposé de rencontrer la réalisatrice  Patty Jenkins, pour une collaboration sur « Wonder Woman ». Là encore je n’ai pas hésité. L’aventure s’étant très bien passée, j’ai retrouvé une nouvelle fois Patty Jenkins et Warner pour un deuxième volet de Wonder Woman qui devrait sortir en Octobre, la sortie ayant été repoussée suite à la crise sanitaire.

Une  collaboration très en amont, et tout au long du film, avec le superviseur  et l’équipe VFX

Siritz : Quel différence y a t il entre tourner sur un blockbuster américain et un film français.

AB : On est bien traité ! (rires). Il y a bien sûr 1000 petites différences. Mais, principalement, c’est la taille qui impressionne. La taille des studios, des équipes, des camions, des budgets, la fréquence des réunions et le nombre de personnes qui y participent. Il est fréquent d’avoir des équipes à 300 personnes et pour peu qu’il y ait quelques figurants, c’est 700 repas servis au déjeuner !  Ce qui diffère également sur ce type de film c’est la collaboration très en amont, et tout au long du film, avec le superviseur  et l’équipe VFX.  Pour le reste, après une petite période d’adaptation, ce n’est pas très différent de ce que nous connaissons.

Siritz : Pour fabriquer des décors vous travaillez avec des prestataires ?

AB : En France, non. L’équipe déco est composée d’intermittents. En Angleterre où sont tournés 80% des blockbusters américains, aussi d’ailleurs. C’est le statut le plus adapté à nos métiers.  Ce système offre une incroyable flexibilité qui permet de constituer chaque équipe en fonction des besoins d’un projet avec des techniciens compétents et enthousiastes.

Siritz : Vous n’avez jamais travaillé sur des séries. Pourtant, l’économie des séries repose sur un décor récurrent. Qui est donc essentiel. 

AB : Des propositions m’ont été faites, mais qui prenaient trop de temps. J’avoue préférer le format film, même en tant que spectatrice.  A l’exception de la série « Tchernobyl » qui m’a été proposée par son réalisateur Johan Renck et que j’aurais aimé faire si le timing l’avait permis. 

Je travaille pour le prochain Jeunet commandé par Netflix

Siritz : Vous êtes en train de travailler sur un ou plusieurs films ?

AB : Je travaillais en prépa sur deux films qui ont été interrompus, suite à la crise sanitaire  du Covid 19 : « Bigbug » de Jean-Pierre Jeunet pour Netflix produit par Eskwad et Tapioca. Il devrait redémarrer en prépa début août. Et, en second lieu,  « Astérix et Obélix – La route de la soie » réalisé par Guillaume Canet et produit par Trésor films, dont le tournage a été repoussé au printemps. Ces deux films sont totalement différents et c’est ce grand écart qui m’intéresse et me passionne.

«J’ai sculpté ce métier de décoratrice autant qu’il m’a façonné » explique la décoratrice de tous les films de Jeunet, des films publicitaires de Chanel  mais aussi de blockbusters américains. Elle a reçu un César et deux nominations aux Oscars. Elle raconte son parcours et explique les enjeux de son métier.

La rémunération de Nicolas Vanier

Vendredi dernier Canal+ a diffusé le premier passage de « Donne-moi des ailes » qui rappelle que Nicolas Vanier est une franchise du cinéma familial français.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Donne-moi_des_ailes

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article

Ce film d’aventure familiale était  sorti en 2019. Il est produit par Radar Films (Clément Miserez) et SND Audiovisuel FF (Thierry Desmichelle), filiale du groupe M6. Son budget est de 11,88 millions €. 

Un succès au box-office auquel Nicolas Vanier est habitué

Il est tiré des expériences de Christian Moullec qui organise des vols sur ULM accompagné d’oiseaux. Celui-ci a d’ailleurs participé à l’écriture du scénario avec Mathieu Petit et le réalisateur . Le scénario de cette incroyable aventure d’un vol en ULM, avec des oies sauvages, jusqu’en Laponie, a été  rémunéré 547 000 €.

Pour 50 jours de tournage, la rémunération de Nicolas Vannier, dont c’est le 9ème long métrage, a été de 320 000 €, répartie à part égale entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est plus du double de la rémunération moyenne des réalisateurs français en 2019. https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/la-remuneration-des-realisateurs-des-films-francais-sortis-en-2019/

Voir la riche carrière de Nicolas Vanier : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Vanier

Le film, distribué par SND et sorti sur 583 copies, a réalisé 1 437 000 entrées en 13 semaines d’exploitation.

Après le succès de « L’Ecole buissonnière »

Le précédent film de Nicolas Vanier était « L’Ecole buissonnière », sorti en 2017. Il était également produit par Radar Film, coproduit et distribué par Studio Canal. Il était tiré du roman éponyme de Nicolas Vanier qui avait été acheté 280 000 €. Les scénario, écrit par le réalisateur et Jérôme Tonnerre, avait été rémunéré 180 000 €. 

Pour 49 jours de tournage la rémunération de Nicolas Vanier en tant que réalisateur était de 420 000 € répartie à part égale entre à-valoir sur droit d’auteur et salaire de technicien. 

Le prochain film de Nicolas Vanier est « Poly », une adaptation du célèbre feuilleton de  Cécile Aubry. Il est produit par SND et Bonne Pioche (Emmanuel Priou). SND en est évidemment le distributeur. Il sortira en salle le 7 octobre.

Ainsi, Nicolas Vanier est l’un des grands réalisateurs français de films familiaux et il est une véritable « franchise »  pour SND.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Revoir profondément les aides sélectives 

Le fonds de soutien doit être rapidement réformé. Car, avant même l’arrivée du Coronavirus, il était devenu largement déficitaire. Une situation très grave puisque, pour le cinéma comme l’audiovisuel,  ce  soutien financier est l’un des rares mécanismes dont la France peut s’enorgueillir  de son efficacité.

La double nature du fonds de soutien

Cette efficacité est due à sa double nature. C’est  tout d’abord une épargne forcée : le produit de taxe de 10,7% sur les recettes des salles et de 5,15 % sur les recettes des chaînes  n’est reversé aux entreprises françaises de la filière que si elles le réinvestissent. Ce qui les oblige ã un dynamisme structurel. C’est, en second lieu, un droit de douane sur les oeuvres étrangères, et tout particulièrement américaines, puisque le soutien ne bénéficie qu’aux entreprises et aux oeuvres françaises. Ce qui permet de reverser globalement à celles-ci plus que leur part de la recette prélevée.

Par ailleurs, les américains ne peuvent se plaindre de ce droit de douane. Car, pour le cinéma, il  permet å la France d’être, de loin, leur second marché continental, du fait d’un superbe réseau de salles alimenté par la première production nationale de films. Malgré ce droit de douane, leur chiffre d’affaires net est donc plus élevé qu’ailleurs. Certes, le Royaume-Uni est un marché plus important pour les américains. Mais c’est essentiellement dû à la langue commune.

Il est vrai que l’efficacité du soutien est beaucoup moins visible pour la télévision. Mais c’est parce que les ressources de celles-ci sont structurellement limitées. Ainsi,  nous avons choisi à la fois d’avoir l’une des plus basses redevances d’Europe pour financer notre secteur public et d’interdire à des secteurs importants de faire de la publicité à la télévision. Néanmoins,  sans soutien, une grande partie de nos œuvres télévisuelles ne pourrait être  financée.

Le Coronavirus a évidemment aggravé le déficit du compte de soutien. D’abord, par le confinement et la fermeture des salles. Puis, par la baisse du chiffre d’affaires des chaînes gratuites, baisse qui risque de se prolonger. Enfin, par l’absence de films américains en salle. Et donc du mécanisme du droit de douane. Voir sur ce point : http://Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article

Mais, quand les films américains reprendront leurs sorties et les spectateurs leur fréquentation habituelle, le soutien financier retrouvera tout de même son déficit d’avant la crise sanitaire. Or, au mieux, on peut espérer  un maintien des recettes en provenance des salles et de la télévision. Certes, le produit de la  taxe payée par les plates-formes américaines de S-Vod augmentera. Mais son taux de 2% est faible et ne pourrait être aligné sur celui de la télévision payante que si son taux de TVA passait de 20 à 10%. Ce qui est  improbable, parce que ce serait une très mauvaise affaire pour les finances publiques.

Des critères de réussite précis et vérifiables

Pour supprimer ce déficit, la seule solution est donc de réduire les dépenses du fond de soutien. Or,  il serait contreproductif  de réduire le  soutien automatique, alors que  son efficacité est incontestable.  Reste les aides sélectives. Elles n’ont cessé de se développer au fil des années. L’une des causes de cette évolution c’est peut-être que c’est  un moyen, pour le président du CNC, de donner un os à ronger à des secteurs sous sa tutelle. Et de flatter les personnalités nommées dans les commissions d’attribution des aides.

Bien évidemment, la  création et le maintien de ces aides  peuvent être  justifiés. Mais, jusqu’à ce jour,  jamais, lors de leur création, on ne fixe le ou les objectifs à atteindre, si possible en les chiffrant. C’est à dire en définissant des critères de réussite précis et vérifiables. Et, jamais on n’impose de faire un bilan annuel, puis  quinquennal, des résultats atteints par rapport aux objectifs. Accompagné de suggestions.

Pour faire les indispensables économies il faut donc commencer à étudier chacune des aides sélectives existantes à cette aune. Et en hiérarchisant leur intérêt par rapport à une stratégie d’ensemble. Celles qui se trouvent en fin de listes devraient être supprimées ou réduites. Dans certain cas il pourrait d’ailleurs y  avoir fusion. En tout cas, comme, à l’évidence, il y a trop d’aides sélectives, il faut en limiter le nombre et n’en créer une nouvelle qui si on en a supprimé une autre au préalable.

Il est certain que, pour une profession qui n’a connu qu’un CNC qui fabriquait de nouvelles aides comme les banques centrales fabriquent de la nouvelle monnaie, le réveil va être douloureux. D’autant plus qu’il aura lieu au moment où la situation économique d’ensemble du secteur s’est détériorée. Mais cette subite détérioration ne fait qu’accélérer la nécessité de revoir tout l’écosystème  de notre cinéma et de notre audiovisuel. Une  révision qui  peut se révéler positive sur le long terme. https://siritz.com/editorial/__trashed-8/

Sans aucune chaîne française

« Jeunesse sauvage », est sorti en salle la semaine dernière. Son réalisateur est Frédéric Carpentier qui avait réalisé plusieurs courts métrages mais dont c’est le premier long métrage. Comme l’est « Jumbo », réalisé par Zoé Wittock, qui sort cette semaine https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-zoe-wittock-pour-jumbo/.

Il est produit par Madelaine Film (Frédéric de Goldschmidt et Virginie Lacombe). Il y a également une coproduction belge à 10%, avec Magellan Films.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeunesse_sauvage

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article

Le budget du film de 2,07 millions €.  Son financement a bénéficié de 450 000 € d’avance sur recette.  Par ailleurs, 170 000 € d’ISF cinéma y ont été investis. C’est une source de financement  qui commence à être de plus en plus utilisée. Les particuliers qui investissent dans un fonds utilisant ce mécanisme peuvent déduire 50% de leur ISF, dans la limité de 18 000 € par an. Alors que les soficas permettent de réduire 60% de l’IRPP dans la limite de 18 000 €.  D’ailleurs la sofica adossée Cofinova a également investi 200 000 €.

A noter que le producteur français, tout comme le producteur belge, ont inclus dans les financements un « apport en industrie » : 59 000 € pour Madeleine films et 5 500 € pour Magellan. Une source de financement assez originale.

Enfin,  les deux producteurs ont mis en participation  environ 90% de leur salaire producteur et de leurs frais généraux.

Orange studio est coproducteur pour 200 000 €. Néanmoins, le film n’a pas été pré-acheté par OCS, ni d’ailleurs par aucune chaîne payante ou gratuite.

La région Occitanie a accordé une subvention de 200 000 € et le distributeur Jou2fête 50 000 € pour la distribution en salle.

En Belgique, Screen-Bruxelles a apporté 23 000 € en échange des commandes à des prestataires de l’agglomération. Le film y bénéficie de 135 000 € de tax shelter et a prévu 17 000 € de vente à une chaîne belge.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Son premier long metrage de réalisatrice

Cette semaine vient de sortir « Jumbo », un film dramatique. C’est une coproduction  entre la société française Insolence Productions (Chantal Bertrand) pour 30% ;  Les Films Fauves (Gilles Chanial) du Luxembourg, pour 37% ; et  Kwassa Films (Anabelle Nezri) de la Belgique pour 33%.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jumbo_(film)

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article

La réalisatrice de « Jumbo » est Zoé Wittock. Elle est de nationalité belge. Le budget du film  est de 2,765 millions €.  C’est le premier long métrage de Zoé Wittock. Elle a fait un bachelor de cinéma dans une école internationale à Paris. Ensuite, aux États-Unis,  elle a fait un master en cinéma à l’American Film Institute (AFI). A partir de là,  elle a commencé à travailler dans le cinéma, sur des tournages, en assistanat réalisation, en attendant de pouvoir écrire et développer ses propres projets.  C’est ainsi qu’elle a réalisé quelques courts-métrages. 

Pour 33 jours de tournage sa rémunération a été  de 32 500 € dont 12 700 € en à-valoir sur droits d’auteur et 19 500 € de salaire de technicien.  A notre que le sujet a été rémunéré 22 500 €.

C’est très en-dessous de la rémunération médiane des réalisateurs de films français sortie en 2019. https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/la-remuneration-des-realisateurs-des-films-francais-sortis-en-2019/

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Pour « Les Parfums » produit par Les Films  du Velvet

« Les parfums »,  avec Emmanuelle Devos et Grégory Montel, est sorti hier sur plus de 550 copies. Il est distribué par Pyramide. C’est le troisième film  réalisé par Gregory Magne. Produit par les Films du Velvet (Fréderic Jouve), il a un budget de 2,68 millions €.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Parfums

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article

Pour 40 jours de tournage, la rémunération du réalisateur est de 64 000 €, dont 30 000 € en à-valoir sur droits d’auteur et 34 000 € en salaire de technicien. A noter que c’est très en-dessous de la rémunération médiane des réalisateurs de films français sortie en 2019. https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/la-remuneration-des-realisateurs-des-films-francais-sortis-en-2019/

 Par ailleurs, le sujet a été rémunéré 85 000 €.

C’est la grande nouveauté de la semaine. Le film bénéficie de bonnes critiques

Son précédent film

Le précédent film de Grégory Magne, « L’air de rien », sorti en 2012, avait déjà été produit par Les Films du Velvet. Son budget était de 960 000 €. Mais la réalisation était partagée avec Stéphane Viard. En outre, pour 27 jours de tournage leur rémunération était de 21 000 €, répartie en 5 000 € d’à-valoir sur les droits d’auteur et 16 000 € de salaire de technicien. Le film était une coproduction avec le Royaume-Uni (6% du financement). Il avait atteint 37 000 entrées.

Enfin, son premier film, « Vingt quatre heures par jour en mer » était un documentaire qu’il a réalisé en 2008 sur sa traversée de l’Atlantique en voilier et en solitaire.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Parfums

Un film d’avance sur recette

Canal+ a diffusé mardi soir « Mais vous êtes fous ». Ce film, sorti en 2019, était le premier film  réalisé Audrey Dewan qui, jusque là avait mené une carrière de journaliste et de scénariste.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mais_vous_êtes_fous

Cinéfinances.info*  a fourni les données qui permettent d’analyser le financement de « Mais vous êtes fous ».

Produit par Rectangle productions (Edouard Veil), il a un budget de 3,6 millions €. Il a bénéficié d’une avance sur recette de 650 000 €. Il est typique de nombre de films à budget moyen qui ont de plus en plus de mal à trouver leur financement. Le producteur a investi en numéraire 210 000 €  et 95 000 € de soutien à la préparation. Il a également investi tout son salaire producteur et tous ses frais généraux. Ainsi que le crédit d’impôt qu’il estime pouvoir toucher.

Audrey Diwan a mené une carrière de journaliste et a écrit de nombreux scénario de films

La Région  Ile de France sur le territoire de laquelle il a été tourné a accordé une subvention de 356 000 €. Les soficas Palatine Etoile 15 et  Cofinova 15 ont investi chacune 125 000 €.

Aucune chaîne en clair n’est coproductrice ni n’a pré-acheté un passage. En revanche Canal+ a acheté le premier passage de télévision à péage 788 000 € et Multithématiques les passages suivants 141 000 €. Le groupe Canal a donc financé 26 % du budget du film. C’est sensiblement supérieur à la moyenne des achats des films français en 2019. https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/combien-canal-et-multithematiques-achetent-conjointement-les-films-cinefinances-info-fournit-achats-en-pourcentage-du-devis/

Wild Bunch a assuré la distribution en salle avec également les mandats vidéo et vod. Son minimum garanti était de 150 000 €, avec une sortie sur 157 copies. Le groupe a également pris le mandat ventes internationales pour 50 000 €.

Le film a attiré 107 000 spectateurs dans l’hexagone.  Avec le soutien automatique ce devrait être  un investissement à peine équilibré pour Wild Bunch.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.