POUR LA RÉALISATION DE « LES APPARENCES »

Cette semaine sort «Les apparences», le 7ème long métrage réalisé par Marc Fitoussi. Il en est également le scénariste.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Fitoussi

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

Le budget du film est de 4 millions €. Il est produit par Thelma film (Christine Gozlan) en coproduction avec la société belge Scope Pictures ( Geneviève Lemal). Il distribué par SND (Thierry Michel) qui a tous les mandats hors Benelux.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Apparences

La rémunération de Marc Fitoussi est de 80 000 €, répartis à égalité entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Le film est une libre adaptation du roman « Trahie »  de Karin Alvetegen . C’est moins que la moyenne des réalisateurs de films français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/barometre-des-realisateurs-de-films/

Le précédent film du réalisateur était « Selfie », sorti en 2018. Produit par Mandoline Films (Adrien Desanges), son budget était de 5,4 millions € et il était distribué par Apollo Films (François Clerc).

La rémunération  de Marc Fitoussi était de 157 000 €, répartis entre 76 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 81 000 € de salaire de technicien.

Le films avait rassemblé 161 000 spectateurs.

Comme on le voit, pour son dernier film la rémunération de Marc Fitoussi en tant que réalisateur est donc en baisse par rapport à son précédent film. C’est sans doute en partie dû aux mauvaises performances de ce dernier.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Siritz.com : Dans le cinéma, il y a un médiateur nommé par décret pour régler les litiges entre exploitants ou entre exploitants et distributeurs. Comment vous situez-vous par rapport à ce médiateur ?

Gérald Bigle : Le médiateur du cinéma est un médiateur institutionnel, prévu par la loi (Article L 213-1 du Code du Cinéma) qui joue en fait un rôle d’arbitre (et non vraiment de médiateur).

Maitre Gérald Bigle

Siritz.com : Mais, d’une manière générale, qu’est-ce que la médiation comme mode de résolution des conflits ?

Serge Dahan : C’est un processus alternatif qui permet de régler un différend entre parties. Il a pour but, non pas de rendre une décision, comme pourrait l’être la décision d’un juge ou d’un arbitre, mais de trouver un terrain d’entente entre les parties pour que celles-ci sortent de la zone de conflit et entrent dans une zone de recherche de l’intérêt mutuel pour, non seulement trouver un accord, mais aussi, dans beaucoup de cas, préserver leurs relations futures.

Le médiateur est celui qui va jouer ce rôle de passerelle en formalisant, par le dialogue et l’échange, la vraie nature du différend. Il contribuera ainsi à rétablir les relations entre les parties.

Serge Dahan

La Médiation permet de sortir d’une philosophie conflictuelle pour rechercher une solution qui préserve les intérêts de chaque partie. Le médiateur a une approche juridique, économique psychologique. Il doit évidemment être neutre et indépendant

Siritz.com : J’imagine qu’il faut avoir une formation.

GB : Il y a des médiateurs individuels. Ils ont suivi une formation. Certains sont agréés par les Cours d’appel. Il y a des centres de formation. Par exemple, à Paris, il y a le CMAP de la Chambre de Commerce. Il y a des formations un peu plus universitaires, comme IFOMENE Il y a aussi des centres de médiation des professions comme les notaires, les experts comptables, les huissiers. Dans l’audiovisuel il y a l’AMAPA qui un centre issu de certains organismes professionnels.

Il y a des sociétés d’experts dans la gestion alternative des différends, comme notre société, « Terrain d’Entente ».

Docteur Henri Cohen-Solal

Les médiateurs peuvent être agréés par les cours d’appel comme c’est mon cas. Je suis associé fondateur de la société spécialisée dans la médiation, « Terrain d’Entente », avec Serge Dahan chef d’entreprise et ancien juge des Tribunaux de Commerce, Ruben Arnold qui est conseiller en stratégie et le docteur Henri Cohen-Solal qui est psychanalyste.

Ruben Arnold a étudié la médiation à la Harvard Law show et au CMAP

Siritz.com : Comment les parties entrent-elles en médiation ?

SD : Le préalable c’est que les deux parties soient d’accord pour engager un processus de médiation. C’est à l’opposé de la saisie d’un tribunal par une des parties qui prend l’initiative d’une procédure judiciaire pour vouloir trancher le conflit.

Par ailleurs, entrer dans un processus de médiation c’est, pour les parties, s’engager à respecter un certain nombre de règles dont celles de courtoisie, de respect de l’autre dans les échanges et de confidentialité

GB : Le champ de la médiation est très large. Conflits entre associés, entre entreprise, entre personnes ou même simple difficultés à résoudre…

Siritz.com : Y-a-t-il un texte général, par exemple d’ordre législatif, qui définit la médiation ?

GB : Les premiers médiateurs ont surtout été les anglo-saxons et, ensuite, le législateur français s’y est intéressé, poussé peut-être par les approches de l’Union européenne.

Il y a des articles du code de procédure civil (Articles 131-1 et suivant du CPC) qui fixent les éléments de la médiation.  Depuis 2019 (Loi du 23 mars 2019 sur la réforme de la justice), la tentative de médiation est obligatoire avant de lancer une assignation ou une plainte.

Il y a deux catégories de médiation : la médiation judiciaire et la médiation conventionnelle. Dans la première, c’est le juge qui propose, conseille la médiation. Dans la seconde, ce sont les parties qui décident d’elles-mêmes et directement de recourir à cette solution.

SD : En fait, le juge incite à la médiation. Les juges demandent qu’il y ait au préalable une réunion d’information des parties sur la médiation, et laissent aux parties la liberté de décider du recours à ce processus de règlement de leur différend.

Siritz.com : Est-ce que ça concerne tous les droits, sauf j’imagine, le pénal ?

GB : Oui. Le civil, le commercial, le social, voire l’administratif.

Siritz.com : Dans votre cas comment vous situez-vous ?

SD : Nous avons mis au point, avec succès, notre propre formule de médiation dans le respect des règles d’exercice de cette activité et nous pouvons dire que nous sommes avant tout expérimentés, neutres et indépendants. Faire appel à « Terrain d’Entente » c’est faire appel à des médiateurs qui réunissent des expertises en droit, en gestion et en finance d’entreprise, en ressources humaines, en psychologie sociale….

Siritz.com : Pour chaque médiation vous êtes tous les 4 présents ?

SD : Non. Nous intervenons soit seul, soit en co-médiation. Le choix du médiateur et de la co-médiation se prend en fonction de la nature du différend, de la difficulté à résoudre, du métier et du nombre de parties en cause.

Siritz.com : Mais est-ce que vous étudiez ensemble chaque affaire au préalable ?

GB : Nous nous appuyons sur les expertises de chacun

Siritz.com : Combien avez-vous traité d’affaires l’année dernière ?

SD : environ 20 dossiers

Siritz.com : Et quel est le taux de réussite ?

SD : Cela paraît étonnant, mais plus de 85% des dossiers ont abouti à un accord entre les parties. C’est très positif et surtout très prometteur

GB : Le taux de réussite de « Terrain d’Entente » est, nous pensons, lié à la complémentarité des profils des médiateurs de la société  et à notre propre processus de médiation.

Le taux de réussite et les commentaires, sur « Terrain d’Entente », faits par les Avocats et Conseils sont les clefs de la confiance des magistrats et des partenaires qui nous recommandent auprès des parties.

Les magistrats sont aussi favorables à la médiation pour désengorger les tribunaux et engagent les parties à nous contacter pour une première réunion d’information sur la médiation.

SD : En cette période de pandémie nous organisons cette première réunion en visioconférence et c’est gratuit. Cette réunion permet aux parties de décider ou pas d’entrer en médiation

GB : Ce sont les décideurs des parties en conflit qui doivent être présents à cette réunion. Chez « Terrain d’Entente » nous encourageons les parties à venir avec leur conseil. En cas de succès de la médiation et d’accord des parties les Conseils sont en charge de la rédaction d’un protocole.

Siritz.com : Une affaire représente combien de séances ?

SD : Difficile de répondre à cette question. Cela dépend de la nature du différend, du nombre de parties et de la volonté réelle de recherche d’un accord. En moyenne 2 à 3 séances d’une demi-journée permettent d’obtenir les conditions de l’accord

Siritz.com : Quel est le tarif ?

GB : Pour 2 séances 3000 € environ (c’est un forfait). Cela peut varier un peu en fonction de la complexité du dossier et du nombre de parties.

Siritz.com : Combien de temps pour traiter une affaire ?

SD : Moins de 3 mois. Mais notez que nous avons de nombreuses médiations qui ont réussi dans un délai bien inférieur.

Siritz.com : C’est beaucoup moins long et moins coûteux que la justice. Mais une partie ne peut refuser d’appliquer l’accord ?

GB : En principe, la médiation se termine par un protocole écrit, rédigé par les avocats et signé par les parties. Une autre particularité de la procédure c’est la totale confidentialité, ce qui n’est pas le cas avec la justice. Par ailleurs, le médiateur peut intervenir auprès de chaque partie sans que l’autre soit au courant, ce qui permet souvent de faire avancer les choses.

Siritz.com : La médiation a-t-elle tendance à se développer ?

GB : Oui. Du fait de son efficacité démontrée et aussi parce qu’ elle répond aux préoccupations et besoins de la justice d’aujourd’hui. C’est une solution pertinente, économique et rapide dans le respect strict de la confidentialité

Les médiateurs de » Terrain d’Entente » sont des personnes d’expérience soucieuses d’accompagner les parties pour la recherche d’une solution qui répond aux intérêts de chacun, se soucie de l’avenir, de la relation futur et contribue à l’apaisement.

www.terrain-d-entente.com

Mails : contact@terrain-d-entente.com

ENTRE MONDIALISATION ET SOUVERAINISME

A l’occasion du Festival de la fiction qui a eu lieu à Paris les chaînes de télévisions françaises ont réclamé un assouplissement de la loi sur l’audiovisuel. Le gouvernement avait prévu de la réformer mais a donné la priorité à l’application de la directive SMA. En vertu de celle-ci les plates-formes internationales vont, d’ici la fin de l’année, devenir un acteur important et puissant de notre écosystème audiovisuel. Or ces deux textes sont indissociables.

La mise en oeuvre de la directive SMA sera incontestablement profitable pour les producteurs, puisqu’ils vont avoir des clients supplémentaires et très riches. Il est vrai que c’étaient déjà des clients de plus en plus importants. Mais, désormais, le gros de leurs investissement sera consacré à l’acquisition pour le seul territoire français. Néanmoins, rien ne dit qu’ils ne subordonneront pas ce type de commande à un achat, à prix réduit et pour une longue durėe, des droits mondiaux.

Actuellement en tout cas, les diffuseurs français n’ont que des droits pour la France et de courte durée. Alors que, pour les films de cinéma entrant dans leurs engagements,  les grandes chaînes en clair ont des parts de production.  Les producteurs audiovisuels soulignent que les chaînes ne financent qu’au plus 70% du coût de leurs œuvres  contre 120 ou 125% en ce qui concerne les plates-formes.

Les chaînes coproductrices ?

Mais si les chaînes étaient coproductrices et acheteuses sur de longues durėes, peut-être qu’elles seraient plus motivées  pour commander des programmes qui ont un potentiel sur le marché mondial et une longue durėe de vie.

En fait, Marie Masmonteil, dans son Carrefour a bien posé la question de fonds : est-on pour une mondialisation permettant la plus forte concurrence ou pour un « souverainisme » qui vise à favoriser les diffuseurs français ? https://siritz.com/le-carrefour/marie-masmonteil-sur-la-production-cinema/

Ce débat est similaire à celui qui oppose les partisans du mondialisme qui conduit à produire en Asie pour faire baisser les prix, au bénéfice du consommateur et de la marge des entreprises. Mais au détriment de l’emploi  et de notre balance commerciale. Le meilleur système doit  évidemment prendre en compte ces deux approches. Toute la question est de savoir où l’on met le curseur.

Préserver notre écosystème de ventes et de préfinancements internationaux

Mais il est certain que l’on pourra  plus facilement imposer un écosystème à nos chaînes qu’aux les plates-formes mondiales qui sont plus puissantes que la plupart des États.

En tout ėtait de cause, nos producteurs doivent être conscients que, si les plates-formes continuent à acheter les droits monde, elles risquent d’affaiblir progressivement l’écosystème de cofinancements et de ventes internationales qu’ils ont réussi à bâtir. Ce serait au  dėtriment de leur indépendance.

Néanmoins, deux de ces plates-formes viennent de dėcouvrir  les limites et les inconvénients d’une diffusion planétaire dans un monde fractionné. 

Les limites de la diffusion planétaire

Ainsi, Netlix a acheté la diffusion hors hexagone du film de cinéma français «Mignonnes» . Celui-ci met en scènes des jeunes filles pubères de banlieue s’adonnant à des danses lascives, en réaction à l’ultra-conservatisme de leurs parents.Or patatra ! Ce sujet, qui vise un vaste public jeune et banlieusard, soulève l’hostilité bruyante et très politisée des conservateurs américains, notamment parmi les partisans de Trump, qui l’accusent d’exhibitionnisme pédophile.

https://www.courrierinternational.com/article/cinema-aux-etats-unis-la-polemique-sur-le-film-mignonnes-prend-des-proportions-ahurissantes

Quant à Disney, il a produit pour 200 millions $ un remake live de son dessin animé à succès Mulan. Presque partout il ne sortira pas en salle, mais en VoD pour les abonnées de Disney +, ou, en France, directement sur la nouvelle plate-forme. C’est une locomotive pour ce  service. Bien entendu tous ces exploitants sont furieux à l’égard de Disney.

Une mauvaise affaire pour l’image et le compte d’exploitation de Disney

Mais, en Chine, où Disney + n’est pas diffusé, il sort en salle. Et, s’agissant d’une héroïne chinoise, le public chinois est le premier visé. Or, là aussi, patatra ! Le public chinois s’offusque bruyamment de cette vision hollywoodienne de la culture chinoise. Et, aux États-Unis, Disney est très critiqué pour avoir tourné au Xinjiang, où les ouïgours sont victimes d’un génocide.

https://www.lesinrocks.com/2020/09/16/cinema/actualite-cinema/pourquoi-le-public-chinois-deteste-t-il-mulan/

POUR LA REALISATION « LES CHOSES QU’ON DIT, LES CHOSES QU’ON FAIT »

Le nouveau films réalisé par Emmanuel Mouret vient de sortir.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Choses_qu%27on_dit,_les_choses_qu%27on_fait

C’est son 10ème.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Emmanuel_Mouret

Comme les précédents il a été produit par Moby Dick Films (Férédic Nidermayer) et distribué par Pyramide distribution (Eric Lagesse)

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

Son budget est de 3,4 millions €, ce qui correspond à la moyenne des films français.

Pour la préparation, 37 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 125 000 €, dont 45 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 80 000  € de salaire de technicien.  C’est un peu moins que la rémunération moyenne des réalisateurs de films français déjà sortis en 2020. https://siritz.com/financine/barometre-des-realisateurs-de-films/

Mais Emmanuel Mouret a reçu aussi 120 000 € pour le scénario et 60 000 € de compléments qui sont inscrits dans la ligne Sujet du budget.

Le précédent film d’Emmanuel Mouret,  « Mademoiselle de Joncquières », était sorti en 2018. Son budget était de 3,6 millions €. Il était tiré d’un roman de Denis Diderot dont les droits avaient été achetés 70 000 €. La rémunération du réalisateur avait été de 40 000 €, dont 15 000 € en à valoir sur droits d’auteur et 25 000 € en salaire de technicien. Mais il avait touché en outre 70 000 € pour le scénario. 

Le film avait atteint presque 450 000 entrées, ce qui explique la hausse substantielle de la rémunération fixe totale d’Emmanuel Mouret.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

« ANTOINETTE DANS LES CEVENNES, UN BUDGET MOYEN

Cette semaine sort la comédie française « Antoinette  dans les Cévennes ». 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoinette_dans_les_Cévennes

Il est réalisé par Caroline Vignal dont c’est le deuxième film. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Caroline_Vignal

Cinéfinances.info* a fourni à Siritz.com les chiffres permettant d’analyser la structure de son  financement 

D’un budget de 3,75 millions €, il se situe dans la moyenne des budgets de films français. Il est produit par Chapka films (Laetitia Galitzine) et La Filmerie (Aurélie Riviere) . Le distributeur est Diaphana.

Cinéfinances.info* a fourni à Siritz.com les données pour analyser la structure du financement de ce film, comme il l’avait fait pour deux films sortis la semaine dernière. https://siritz.com/financine/deux-plans-de-financement-compares/

Comme on le voit, les producteurs ont mis 7,6% du financement sous forme de participation, avec leurs salaires et leurs frais généraux. C’est 78% du montant total de ceux-ci. Ils ont également versé près de 15% en numéraire ou en réinvestissement de soutien financier. Une somme à peu près équivalente au crédit d’impôt, qui n’est pas inclus dans le plan de financement.

L’Avance sur recette représente près de 12% du financement. Au même niveau que l’apport de la Belgique. Le film a été coproduit et pré-acheté  par une chaîne en clair qui a apporté près de 19% du financement tandis que le cumul du pré-achat de toutes les chaînes à péage en représente pratiquement autant.

Il y a deux soficas, dont une adossée, qui ont permis de financer 7% du budget.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Siritz.com : En période normale la Commission d’agrément se réunit une semaine sur deux. Pendant le confinement a-t-elle continué à se tenir ?

Antoine Rein : Oui. Au tout début le CNC nous envoyait les dossiers et on faisait les remarques par écrit. C’était un peu acrobatique. Et puis, au bout de deux ou trois réunions, les commissions sont devenues virtuelles.

Siritz.com : Et maintenant ça continue en virtuel ?

AR : Non. Ce sont de vrais commissions dans lesquelles on est présent.

Siritz.com : Depuis qu’il y a eu le confinement est-ce qu’on note des évolutions dans les dossiers présentés. Est-ce que les projets montés avant la crise ont été déposés tels quels, où certains ont-ils étaient modifiés pour tenir compte d’une situation nouvelle ?

AR : Pendant le confinement, pour ce qui est de l’agrément d’investissement, c’est à dire avant le tournage, il n’y avait pratiquement aucun dossier déposé. En tout cas plus aucune fiction. Quelques documentaires et quelques animations. Bien entendu, tous les tournages qui avaient commencé ont été interrompus.

Siritz.com : Et quand le confinement a cessé et que les tournages ont pu reprendre, est-ce qu’on note un changement dans les dossiers déposés à l’agrément d’investissement ?

Il y a le problème de l’assurance

AR : Au début il y a tout de suite eu le problème de l’assurance. https://siritz.com/le-carrefour/tournages-assurer-les-risques-pandemiques/ Les assureurs ne voulaient absolument pas assurer contre les risques du Coronavirus. Et, dans ces conditions, c’était tout simplement impossible de tourner. Aucun producteur ne pouvait prendre ce risque. Et puis il y a eu la mise en place de ce fonds de garantie du CNC pour l’assurance contre le Coronavirus. A partir de ce moment les tournages ont repris. Mais le fonds du CNC ne couvre que les tournages qui se passent en France. Ceux qui se passent en partie ou en totalité  à l’étranger n’ont donc pas repris.

Siritz.com : Mais ce fonds de garantie ne couvre qu’un pourcentage de certaines dépenses, il  y a une franchise importante et il est plafonné à un millions €. Cela reste donc un risque énorme pour un producteur.

AR : Oui. Pour un film à 2 ou 3 millions € c’est jouable tout en restant un gros risque pour les producteurs, compte tenu de la franchise importante. Mais pour un film à budget moyen, et, encore plus, à budget élevé, le risque est très élevé compte tenu du plafond du capital assuré (1 million €). 

Siritz.com : Les assureurs ont proposé une assurance complémentaire.

AR : Mais elle est tellement chère. Elle va au-delà du million, mais est également plafonnée à un niveau très bas. Elle ne présente aucun intérêt. Je ne pense pas qu’un seul producteur l’ait prise. Malgré les tentatives de certains courtiers, on peut vraiment dire que les assureurs n’ont pas tenu leur rôle.

Siritz.com : Est-ce que, quand les tournages ont repris, les plannings de tournages ont été modifiés ?

AR : A la sortie du confinement et quand il y a eu une assurance, on s’est demandé pour les films dont le tournage avait été interrompu et ceux dont le tournage devait commencer, s’il fallait ou pas attendre. On a élaboré des règles de protection sanitaires. Certains se sont dits que, même si la situation n’était pas très claire, il fallait tourner avant qu’une nouvelle vague arrive. D’autres se sont dits qu’ils étaient tellement dans l’inconnu sur ce qu’on allait pouvoir tourner et comment qu’il fallait attendre.

Siritz.com : Mais qu’est-ce que les mesures de protection sanitaires ont changé dans tournages ?

AR : Il faut un référent Covid. On prend la température de tout le monde tous les matins. S’ils ont de la température, on les renvoie chez eux et on les fait tester. Et si le test est positif on l’étend à ceux de l’équipe avec lesquels ils ont été en contact. On nettoie toutes les surfaces régulièrement. Cela fait perdre au moins une demi-heure par jour. 

Siritz.com : Et les scènes avec beaucoup de figurants ?

AR : Chacun fait ce qu’il veut. Mais, pour mon film, je me suis dit que les scènes avec foule il vaut mieux les tourner à la fin. Et je sais que, pour les « Tuche 4 »,  quand il y a eu le confinement, il leur restait quelques semaines de tournage. Ils  ont réécrit et quand le tournage a repris, les scènes avec foule ont dû être modifiées. Pour donner un exemple, dans mon film qui est en tournage, il y a une scène qui se passe gare de Lyon. On a eu l’autorisation d’y tourner et nos comédiens avaient le droit de ne pas porter le masque. Mais ces conditions sont en train de changer et on ne peut de toute façon pas étendre ça aux figurants. Du coup, la scène a fini par perdre son sens et nous avons changé de décor. Bien entendu, je ne dis pas ça sous forme de critique, mais juste pour expliquer l’adaptation à laquelle nous sommes confrontés.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Rein

Les grands investisseurs doivent rattraper leur retard

Siritz.com : Maintenant, quand on examine les projets qui arrivent à la Commission, est-ce qu’on ne note pas que les grands investisseurs habituels sont beaucoup plus frileux. Ils lisent le Ciné-chiffres comme nous tous et, globalement, il y a une très nette baisse de la fréquentation.

AR : Notre secteur est particulier. Parce qu’il y a tous ceux qui ont des obligations d’investir. Ils doivent remplir ces obligations et, compte tenu du confinement et de l’impossibilité de tourner à l’étranger, ils sont en retard dans l’exécution de ces obligations. Au contraire donc, il n’y a jamais eu autant de dossiers qui se présentent à l’agrément. Quand j’étais chez mon loueur de matériel, il me disait qu’il n’a jamais eu autant de locations de matériel un mois de septembre. La difficulté vient des distributeurs. Ils ont souffert comme nous tous de la crise. Pendant 3 ou 4 mois, ils n’ont pas sorti de films et ceux qu’ils avaient signés il faut bien qu’ils les sortent. Donc ils ont un surstock. Il se peut qu’à terme certains diminuent leurs investissements ou soient plus prudents sur leurs prochains investissements.

C’est encore plus bipolaire qu’avant

Siritz.com : Le distributeur a toujours été celui qui prenait le plus de risque. Et, quand je regarde la fréquentation, il y a encore quelques films qui marchent, réalisant des scores proches de ce que pouvait espérer leur distributeur. Mais la majorité ne marche pas du tout.

AR : Effectivement. C’est encore plus bipolaire qu’avant. J’ai l’impression que le film qui se plantait à 150 000 ou 100 000 entrées il y a quelques années n’en fait plus que 50 000. Aujourd’hui, quand on ne marche pas, on ne marche pas du tout. Mais je ne suis pas sûr pour autant que les proportions de films qui marchent ou ne marchent pas aient changé.

Siritz.com : Les distributeurs risquent d’être le goulot d’étranglement.

AR : Mais ils ont besoin de sortir des films pour faire du chiffre d’affaires et couvrir leurs frais généraux. Ce qui m’inquiète c’est le cinéma d’auteur. Les Festivals, qui sont le vrai tremplin du cinéma d’auteur, vont être encombrés des films qui n’ont pas pu y être présentés. Les distributeurs risquent de se faire une concurrence encore plus vive sur les films dits commerciaux ou les films d’auteurs reconnus, et sacrifier le cinéma d’auteur plus exigeant. Les plates-formes non plus n’ont pas une grosse appétence pour les films d’auteur de gens pas connus, malgré leurs grandes déclarations d’amour au cinéma.

Siritz.com : Mais Netflix a acheté «Mignonnes» qui est un film d’auteur et un premier film.

AR : Il y a toujours des exceptions. Et ils achètent davantage des films sur la banlieue ou sur les jeunes. Mais, de manière générale, les films hors comédie ou genre sont peu achetés par ces nouveaux intervenants.

De plus en plus de films à moins 1 million €

Siritz.com : Il semble qu’il y a beaucoup, peut-être de plus en plus, de films qui ne passent pas à la Commission d’investissement. 

AR : Attention. Ils peuvent très bien passer directement à l’agrément de production, après tournage. Cela veut juste dire qu’ils n’ont pas de financements encadrés (ie préachats télé, aides régionales, CNC, crédit d’impôt, soficas…). Ce sont souvent des documentaires, et parfois des fictions avec des budgets très limités. Mais on contrôle en Commission de production qu’ils ont bien respecté les minima syndicaux. Sinon, ils n’ont pas droit au soutien automatique du CNC et n’entrent pas dans les quotas des chaînes s’ils sont achetés. Il y a de plus en plus de films de moins un millions € de budget, notamment des documentaires. C’est ainsi qu’en moins de 10 ans, ils sont passés de 20% des films produits à 30%.

Siritz.com : Mais notez-vous des évolutions marquantes ?

AR : Il y a un peu plus de films produits, mais, parmi eux, il y a surtout de plus en plus de films à petit budget. Le budget moyen baisse, mais c’est surtout le budget médian qui chute (-12,5% en 2019). Par ailleurs, le  pourcentage d’aide publique est plafonné à 50%, ou à 60% si c’est un premier ou deuxième film et enfin à 70% s’il n’y a pas de crédit d’impôt. Or ces pourcentages sont frôlés de plus en plus souvent. Cela veut dire qu’il y a une dichotomie croissante entre les films de marché et les films subventionnés. Le fameux film du milieu devient de plus en plus difficile à financer. Avant, un film du milieu avait un budget entre 4 et 7 millions €. Aujourd’hui, quand on est au début de cette tranche, on est presqu’un gros film (la médiane est d’ailleurs à 2,35 M€ en 2019). Et il doit y avoir de moins en moins de très très gros budgets. Bref, les films entre 3,5 et 5 millions € sont de plus en plus difficiles à monter.

Siritz.Com : Y-a-t’il une autre évolution qui vous frappe ?

De plus en plus de production déléguée avec groupe

AR : Pour un producteur indépendant les conditions sont de plus en plus dures. Il y a de plus en plus de coproductions déléguées avec les groupes. C’est inquiétant parce que les producteurs indépendants font un travail de diversité et de développement que ne peuvent pas faire les groupes.

Siritz.com : Vous êtes un peu traités comme des producteurs exécutifs ?

AR : Ce qui n’est pas normal c’est qu’un producteur indépendant développe un projet pendant deux ans, va voir un groupe et se retrouve coproducteur délégué, avec des parts de recette tardives et donc très incertaines. On se retrouve effectivement quasi-producteur exécutif, alors qu’on a développé le projet. Le développement c’est le risque le plus important. Quand les groupes co-développent, c’est autre chose. Ils partagent le risque de développement. Mais quand on développe le film, que l’on va voir les chaînes et les régions, et qu’à la fin le distributeur devient coproducteur délégué, je trouve que ça n’est pas juste. Or je le vois de plus en plus.

Siritz.com : Vous êtes en tournage de votre nouveau film. Quel est son sujet ?

AR : « Les jeunes amants » est une histoire d’amour entre une femme, Fanny Ardant, et un homme plus jeune, Melvil Poupaud. La réalisatrice est Carine Tardieu, avec qui nous avions fait « Du vent dans mes mollets » et « Otez-moi d’un doute » qui avaient été deux succès. On a donc trouvé le financement assez rapidement. Mais le confinement a commencé la semaine où la préparation débutait…

Siritz.com : C’est elle qui a apporté le sujet ?

AR : Non. On est en coproduction avec Patrick Sobelman (Ex Nihilo). Il avait développé le projet avec Solveig Anspach, qui est décédée avant la fin de l’écriture. Et Solveig lui a fait promettre de trouver une réalisatrice pour reprendre le projet. Il l’a proposé à Carine qui a accepté de le reprendre, en le réécrivant.

Siritz.Com : J’imagine que le confinement a posé des problèmes. 

AR : Bien entendu, parce qu’on ne savait pas combien de temps il allait durer. Puis, si les comédiens devraient porter un masque ou rester à distance. Pendant les 6 semaines de confinement on n’a pas arrêté de changer d’avis sur la date de reprise. Vers la fin, on a décidé qu’on allait reprendre en septembre, pour avoir le temps de mieux préparer et de mieux connaître les conditions de travail. C’est une histoire d’amour qui ne pourrait être possible avec un monde où une grande partie de la population est masquée…

Baisse des durées de tournage

Siritz.com : Combien de temps de tournage ?

AR : 8 semaines. On tourne actuellement en Bretagne, qui est très épargnée par le virus, puis on revient à Paris et ensuite on va en Rhône-Alpes.

Siritz.com : C’est plus qu’un tournage moyen. 

AR : Oui. 8 semaines c’est devenu beaucoup. En 5 ans, le nombre de jours de tournage moyen a baissé de 5 jours. La moyenne est plutôt à 35 jours. Le budget est  un peu en-dessous de 5 millions € (ces fameux films difficiles à faire). On a France 2, Canal+, Ciné+,  des Soficas et 2 régions. C’est Diaphana qui distribue et MK2 qui s’occupe des ventes internationales. On a eu l’avance sur recettes, ce qui est la première fois pour mon associé et moi.

Siritz.com : Avec un tel financement, pas besoin de mettre votre salaire et vos frais généraux en participation.

AR : Si. Pas la totalité, mais une majeure partie. C’est ça qui est décourageant. Même en incluant le crédit d’impôt. Bien entendu, je ne me plains, car il faut bien comprendre que ces films qui ont ainsi tous les guichets sont des exceptions. La majorité des films que je vois à l’agrément se font dans des conditions difficiles. Cette catégorie permettait aux producteurs, il y 10 ans, de prendre une partie de ses frais généraux et/ou salaires. Aujourd’hui elle ne le permet pas, voire le producteur est obligé de prendre un risque au-delà de cette mise en participation. Si on rajoute les films que nous développons et qui ne voient pas le jour et la faible quotité de recettes qui nous revient, notre activité devient presque absurde économiquement. C’est pourquoi je suis choqué quand certains ne trouvent pas normal qu’on puisse s’octroyer parfois une partie de nos frais généraux.

Si une société de production fait un film par an, ce n’est pas avec 150 000 € de salaire et de frais généraux qu’elle va payer loyers, salaires et développements. La production est un métier d’apprentissage, c’est pourquoi on a progressivement plus de facilité avec les années. Mais les conditions générales se détériorent tellement que j’ai l’impression de monter un escalier roulant qui descend. Je repense souvent à mon expérience de président du Bloc ou du collège cinéma du SPI. Au début je me disais j’allais essayer d’améliorer les choses. Mais au final, on passait notre temps à éteindre les feux et à essayer de stabiliser la situation.

Siritz.com : Les Soficas, quand elles interviennent, prennent en premier, une grosse part des recettes. Il est rare qu’il reste grand-chose pour le producteur délégué.

AR : Il y a 10 ans je leur cédais beaucoup moins de parts pour plus d’argent investi. Mais, force est de constater que ce n’est pas pour autant qu’ils ont un meilleur taux de récupération. Les Soficas sont de plus en plus dures, mais c’est parce que le marché est de plus en plus difficile. En fait, hormis le soutien automatique du CNC réservé au producteur délégué, pour récupérer des recettes il faut que le film soit un gros succès. J’ai fait beaucoup de petits succès sur lesquels je n’ai obtenu aucune recette.

Siritz.com : Vous avez un autre projet ?

AR : J’ai une comédie familiale, très originale et dont nous sommes très contents : « Le sens de la famille » avec Franck Dubosc et Alexandra Lamy. Il est distribué par Gaumont et sort le 20 janvier 2021. Et j’ai trois films en début de casting et/ou de financement qui m’excitent beaucoup et me rendent confiants, malgré cette période difficile.

Les deux secteurs sont affectés, mais différemment

La télėvision et le cinéma  sont affectés très différemment par la crise actuelle. https://siritz.com/editorial/les-salles-de-cinema-en-grand-peril/A court terme la télėvision gratuite a vu ses recettes publicitaires baisser. Mais elle a pu en en grande partie compenser ce recul par un serrage des boulons. Et, à la rentrée, l’activité semble repartir.  Mais les chaînes n’ont pas la moindre visibilité sur les mois à venir. Pour la  télėvision payante les recettes publicitaires sont marginales. 

La menace de la S-VoD

Mais, sur le long terme, toutes les télėvisions vont être touchées par la S-VoD et certains services sociaux comme Facebook ou You tube. Les réseaux sociaux grignotent régulièrement des  parts de marché publicitaire. Et il n’est pas certain que,  pour les chaînes gratuites, la publicité ciblée et l’ouverture à celle des films  permette de compenser  cette évolution. En outre, l’élargissement de l’offre de la S-Vod va inévitablement grignoter l’audience de toutes les  chaînes. Pour l’instant, en France,  il y a quatre services de S-Vod : Netflix, Amazon Prime, Disney + et Apple TV. Mais s’y ajouteront sans doute les services qui existent dėjà aux Etats-Unis, HBO Premium et Peacock,  le service de S-Vod gratuit d’Universal, financé par la publicité. Il est enfin possible  que Facebook lance sa propre offre de programmes.

https://www.zdnet.fr/blogs/digital-home-revolution/l-enjeu-des-programmes-frais-pour-la-svod-39908695.htm

Canal + a rėagi de deux façons : en devenant, avec My Canal, un service de S-VoD disposant d’un important catalogue de programmes. Et en développant l’activité de distributeur de chaînes payantes et de S-Vod. A l’image d’ Apple et de Google qui  exploitent une importante activité de diffusion d’applications internet. Par ailleurs, nos  grands groupes de chaînes gratuites vont lancer Salto, un service de S-Vod utilisant leur catalogue. Mais s’il n’a pas un important budget pour financer des programmes exclusifs, il risque de ne pas faire le poids.

Surtout, les services américains s’adressent au marché mondial et ont donc des moyens sans commune mesure avec ceux de leurs concurrents français. Or, pour le cinéma, la fiction, le documentaire ou l’animation les talents ne sont pas multipliables ã l’infini et leur prix va finir par s’envoler. En outre, les services américains vont sans doute élargir leur offre aux grands événements sportifs, à l’information et au flux.

Les chaînes de tėlėvision n’ont pourtant pas perdu la bataille. Un groupe comme Canal a montré ses capacités d’adaptation. Et il pourra y avoir des alliances entre les grandes chaînes européennes payantes ou gratuites. Il  pourra y avoir aussi des alliances entre celles-ci et des plates-formes mondiales.

Bouleversement de l’économie du cinéma

Pour le cinéma la situation est beaucoup plus difficile. https://siritz.com/editorial/les-salles-de-cinema-en-grand-peril/ Même en période d’épidémie, il y a toujours des films rentables. Mais de moins en moins. Et, tant que le Coronavirus restera une menace, la fréquentation se maintiendra  en-dessous du niveau nécessaire à  l’équilibre des salles. Il faut donc que très vite le gouvernement mette en place un soutien qui permette à celles-ci de faire la soudure.

En outre, toute l’économie  de la production est bouleversée. Les tournages à l’étranger sont stoppés. Et les plates-formes de S-VoD vont picorer dans l’offre de films pour les diffuser directement, sans passage par les salles de cinéma. Les montants d’investissements encadrés ne peuvent donc être respectés. Et le CSA ne sait comment gérer ce déséquilibre dont il ne peut prévoir l’évolution. Est-ce que, quand la S-VoD sera intégrée dans l’économie  du cinéma, cette pratique disparaîtra ? Tout dėpendra sans doute de leur fenêtre de diffusion. Elles exigeront probablement la même que Canal +. Mais cette dernière, comme tous les investisseurs encadrés d’ailleurs,  pourrait aussi prėvoir dans son contrat que le rachat pour une sortie directe en S-VoD est impossible. Cela pourrait même être prévu par la réglementation.

Ceux de « Le bonheur des uns » et de « La Daronne »

Cette semaine sont sorties deux comédies françaises. Le site Cinéfinances.info* publie pour ses abonnés le budget et le plan de financement de ces deux films. Il a fourni à Siritz.com les chiffres pour analyser et comparer la structure de leur financement.

« Le bonheur des uns », produit par Cinéfrance Productions et Artémis, est distribué par SND. Son budget est de 6 450 000 €. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-daniel-cohen/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Bonheur_des_uns…

« La Daronne », produit par Les films du lendemain et La Boétie films. Est distribué par Le Pacte. Son budget est de 5,8 millions €. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-jean-paul-salome/

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Daronne

Le plan de financement initial de « Le bonheur des uns »  signale l’apport de chaînes, mais sans les citer. Les producteurs délégués ont mis la quasi-totalité de leur salaire, frais généraux et même imprévus en participation. Mais ils ne prennent pas en compte le crédit d’impôt qui doit être d’un montant supérieur. Le minimum garanti du  distributeur  représente 18% du financement. A noter que le soutien du CNC provient de 5 aides sélectives différentes.

Dans le plan de financement de « »La Daronne »  le producteur délégué ne met  rien en participation mais inscrit le crédit d’impôt prévisionnel. L’apport de la Belgique se situe, comme pour « Le bonheur des uns », autour de 5% et le minimum garanti du distributeur à 17% du budget. L’apport du fonds de soutien est de 10%, soit le double du « Bonheur des uns ».

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Les performances des distributeurs se dégradent par rapport à juillet

Désormais Siritz.com publie ce baromètre tous les mois. Il présente le pourcentage du minimum garanti couvert par les recettes salles de la première semaine des films français. Il permet d’avoir une idée des performances des investissements des distributeurs dans les films français qui sortent ce mois. 

Il ne tient pas compte de l’investissement en frais d’édition, mais l’on peut estimer que le distributeur les a proportionnés à son minimum garanti. Par ailleurs, le plus souvent, ce minimum garanti est accordé pour un mandat sur plusieurs médias qui, selon le film, ont plus ou moins de valeur. Enfin,  ne sont pas pris en compte les films où le distributeur n’a pas accordé de minimum garanti. C’est le cas, notamment, de films dont le distributeur est également producteur.

Bien entendu, l’évolution de la carrière des films est très variable. En moyenne, sur l’ensemble de leur carrière ils réalisent au moins 3 fois les entrées de la première semaine. Certains atteignent beaucoup plus et d’autres moins. Mais il s’agit d’un baromètre destiné à donner des tendances du marché.

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

En août  c’est « Terrible jungle », distribué par Appolo Films qui réalise la meilleure performance, puisque le minimum garanti, qui était de 140 000 € est largement couvert dés la première semaine par les recettes salles. Il a réalisé 83 000 entrées. Le film a ensuite chuté fortement, mais l’investissement du distributeur est certainement largement couvert.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Terrible_Jungle

Rezo films qui distribue « Just kids », n’a couvert de 10% son minimum garanti avec les recettes salle de sa première semaine. Et le film a ensuite chuté fortement.

Ce qui est en tout cas frappant c’est que les performances du mois d’août sont très au-dessous de celles du mois de juillet, aussi bien pour la meilleure performance que pour la moyenne ou la moins bonne. Et l’on sait que septembre est, en général, le plus mauvais mois de l’année en ce qui concerne la fréquentation. https://siritz.com/financine/barometre-de-la-distribution-en-juillet-2020/

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

POUR LA RÉALISATION DE « LE BONHEUR DES UNS »

Ce mercredi 9 septembre sort «Le bonheur des uns », réalisé par Daniel Cohen et distribué par SND. C’est une adaptation de la pièce de théâtre « L’île flottante », écrite par Daniel Cohen. Celui-ci mène en outre une carrière de comédien et de scénariste

https://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_Cohen_(cinéaste)

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

Produit par Cinéfrance studios (Julien Denis), le budget du film est de 6,5 millions €.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Bonheur_des_uns…

Pour 30 jours de tournage la rémunération de Daniel Cohen a été de 100 000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est sensiblement moins que la rémunération moyenne des réalisateurs de films français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/barometre-des-realisateurs-de-films/

Mais les droits d’adaptation de sa pièce ont été achetés 60 000 €. En outre, pour la scénario qu’il a écrit avec Olivier Dazat, ils se sont partagés une rémunération de 200 000 €.

Le précédent film réalisé par Olivier Cohen, « Comme un chef », était sorti en 2012. Il était interprété par Jean Reno et Mickael Youn.

D’un budget de 10 millions €, il était produit et distribué par Gaumont. Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production, la  rémunération de Daniel Cohen avait été de 277 000 €, dont 207 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 70 000 € de salaire de technicien. Il avait en outre reçu 270 000 € inscrits dans la ligne sujet. Le scénario avait, lui aussi été coécrit avec Olivier Dazat  qui avait reçu 50 000 €.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives