Pour les réalisateurs, les producteurs, les distributeurs et les exploitants de cinéma la lecture de « Le regard de l’homme aux lunettes blanches » de Philippe Reynaert* est un investissement particulièrement utile. Tout d’abord parce que celui qui a tant marqué le cinéma belge et européen https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Philippe_Reynaerty fait preuve à chaque page de son humour légendaire, que je vous laisse découvrir lors de votre lecture. Mais aussi parce qu’il constitue un formidable outil d’analyse pour tous ceux qui s’interrogent sur l’avenir de leur métier.
A titre d’exemple, il rappelle que seuls les Français utilisent le mot « audiovisuel « pour désigner tout ce qui n’est pas cinéma dans l’univers des images qui bougent ». Or, si l’on considère qu’il s’agit d’un même secteur, en 10 ans, en France, la production annuelle est passée de 1,5 milliards € à 3 milliards €.Quand on constate la baisse générale de la fréquentation il faut donc ne jamais ignorer cette donnée.Donc, certes, en France, comme dans la plupart des pays, depuis la crise du Covid, la fréquentation des salles de cinéma est en chute. Cela été dû à la baisse de la production de blockbusters américains à la suite de la grève des scénaristes et des comédiens. Mais cette production ne retrouvera sans doute jamais son niveau d’avant car, désormais, les majors, sauf Sony, réservent une partie de leurs investissements à leur plateformes et aux contenus de ces plateformes. Or le cinéma est un marché de l’offre.
En 2024, le cinéma français a en partie compensé cette baisse des scénaristes et de l’offre américaine puisque les films français ont vu leur fréquentation augmenter par rapport aux années d’avant Covid. Pour retrouver la fréquentation d’avant Covid le cinéma français et européen doit faire encore mieux. Or, de ce point de vue, Philippe Reynaert rappelle un éditorial de Christopher Nolan dans le Wall street journal en 2014 : » la salle de cinéma est à l’industrie du film ce que les concerts sont à l’industrie de la musique, et personne ne a à un concert pour se faire jouer un mp3 sur une scène déserte ». Cela ne veut pas dire qu’il ne faut produire que des superproductions spectaculaires. Encore que les français savent en faire qui sont des succès mondiaux, comme l’ont prouvé Luc Besson ou récemment « Le comte de Monte-Cristo ».
Mais Philippe Reynaert rappelle que sur les 32 films qui en France ont dépassé les 10 millions d’entrées, 42% sont des comédies. Et 12 sont des films français : tous des comédies.
Et là, Philippe Reynaert met les pieds dans le plat. Il rappelle le rapport de la Cour des comptes en 2019 qui soulignait que la moitié des quelques 300 films français produits avaient réalisé moins de 20 000 entrées. 300 films c’est beaucoup plus que le nombre de films produits par les États-Unis de 320 millions d’habitants. pour un marché intérieur A quoi il est répondu que cette diversité est un moyen d’augmenter les chances de trouver les pépites qui vont renouveler l’offre. Mais Philippe Reynaert rétorque que quantité n’est pas diversité : » on se demande comment on faisait dans les années 80 quand on tournait moitié moins de films qu’aujourd’hui et que la diversité était donc divisée par deux. Évidemment chacun des films français était vu en moyen par 60% de spectateur en plus qu’aujourd’hui. » Et il rappelle une évolution spectaculaire : En 2018, les 10 champions de box-office représentaient 24% du total des entrées. En 2022 ils en représentaient 32%.
Enfin, alors que l’animation traverse une crise, il rappelle que « l’anim est le genre cinématographique qui permet le plus facilement le partage du travail entre les différents territoires, et aussi, celui qui, par la magie du doublage, a le plus fort potentiel d’exportation : animateurs de tous les pays unissez-vous pour produire moins et mieux ! » Ajoutons que c’est le genre où lA peut dès à présent, abaisser considérablement les coûts de fabrication. Jusqu’à 10 fois. Mais l’IA est un formidable outil pour les talents, elle ne peut les remplacer.
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*Recueil de ses chroniques dans Écran total publié par les Editions Montparnasse
UNE COMÉDIE SUR L’ABSURDITÉ DES RÉSEAUX SOCIAUX
Cinéscoop« L’accident de piano » https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Accident_de_piano est le 14 ème long métrage réalisé par Quentin Dupieux qui est aussi scénariste et compositeur de musique électronique. https://fr.wikipedia.org/wiki/Quentin_Dupieux C’est une comédie sur l’absurdité des réseaux sociaux.
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Quentin Dupieux
Son budget prévisionnel est 8,6 millions €, soit trois quarts de plus que le budget prévisionnel moyen des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/Pour la préparation, 29 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 266 000 €, dont 130 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 136 000 € de salaire de technicien. C’est 2,2 fois la rémunération moyenne des réalisateurs. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-2025-comparee-a-2024/
Il a écrit le scénario pour 500 000 €. C’est près de trois fois le budget moyen des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/ Les rôles principaux ont reçu 600 000 €, soit plus du double de ce qu’ils reçoivent en moyenne. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-roles-principaux-en-2025/
La musique a été composée par Quentin Dupieux et Chilly Gonzales pour 150 000 €. C’est deux fois et demi ce que les compositeurs de musique de films reçoivent. https://siritz.com/financine/remuneration-des-compositeurs-de-musique/
Chi-Fou-Mi productions (Hugo Selignac) est producteur délégué. Rhône-Alpes Auvergne et Arte Cinéma sont coproducteurs. Canal+, Arte et Netflix l’ont préacheté. Diaphana a donné un million € de minimum garanti pour tous les mandats de distribution.
Le précédent film de Quentin Dupieux était « Le deuxième acte », sorti en 2024. Son budget prévisionnel était 6,6 millions €. Il avait le même producteur et le même distributeur et avait rassemblé 491 000 spectateurs. https://siritz.com/cinescoop/comedie-singuliere-de-quentin-dupieux/
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
UNE VITESSE ENDIABLÉE POUR PETITS ET GRANDS
CinéscoopLes studios d’animation TAT de Toulouse ont produit un nouveau film. « Falcon Express » https://fr.wikipedia.org/wiki/Falcon_Express est le premier long métrage d’animation réalisé par Benoit Daffis (animateur et graphiste) et Jean-Christophe Tassy (réalisateur, monteur). Il roule à une vitesse endiablée pour petits et grands.
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Jean-Christophe Tassy et Benoit Daffis
Son budget prévisionnel est 10,3 millions €, soit 80% de plus que le budget prévisionnel moyen des films d’animation français sortis en 2024. https://siritz.com/financine/les-barometres-2024-des-films-de-fiction/
Le rémunération des deux réalisateurs est 138 000 €, soit les trois quart de la rémunération moyenne des réalisateurs de films d’animation. Le scénario a été écrit par David Alaux, Eric Totsi et Jean-François Totsi pour 157 000 €. C’est un peu moins que la moyenne du budget des scénarios de films d’animation. Les comédiens ont été rémunérés 93 000 €. Le Feste Antonaci a composé la musique pour 90 000 €, soit pour un tiers de plus que la rémunération moyenne des compositeurs de musique de films français sortis depuis le début de cette année.
Le producteur délégué est donc TAT production (Jean-François Totsy, Éric Totsy et David Alaux). Apollo Films, Overdrive production et France 3 cinéma sont coproducteurs. 2 sofica non garanties y ont investi. Région Occitanie et Toulouse Métropole lui ont apporté leur soutien. Il a bénéficié de l’aide aux techniques d’animation du CNC ainsi que du soutien de la Sacem, de la Procirep et de l’Angoa. Canal+, Ciné+ et France télévisions l’ont préacheté. Apollo Distribution a donné un minimum garanti pour tous les mandats France et Kinology a donné un minimum garanti élevé pour le mandat de vente à l’étranger. Le film sort à New-York le 17 octobre sous le titre « pets in a train ».
Le précédent film produit par TAT production était « Les As de la jungle 2- 0pération Tour du monde », sorti en 2022. Il était réalisé par Benoît Somville, Yannick Moulin et Laurent Bru. Son budget prévisionnel était 8 millions € et distribué par SND. Il avait rassemblé 841 000 spectateurs. https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_As_de_la_jungle
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À LA RECHERCHE MUSICALE DU PASSÉ
CinéscoopDans son 21ème film dans le monde gitan, le réalisateur Tony Gatlif https://fr.wikipedia.org/wiki/Tony_Gatlif, « Ange » https://fr.wikipedia.org/wiki/Ange_(film,_2025) nous mène à la recherche musicale du passé.
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Tony Gatlif
Cette coproduction entre la France (95%) et la Suisse (5%) a un budget prévisionnel de 3 millions €, soit 85% du budget prévisionnel médian des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/ Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 130 000 ne€, dont 80 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 50 000 € de salaire de technicien. C’est un peu plus que la rémunération moyenne des réalisateurs de films. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-2025-comparee-a-2024/ Il a écrit le scénario pour 137 000 €, soit 20% de plus que le budget médian des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/
Les rôles principaux ont reçu 105 000 €. C’est 90% de leur rémunération médiane. La musique, qui est un élément important du film, a été composée par Carpotxa Mazulu pour 50 000 €, soit 80% de la rémunération moyenne des compositeurs de musique de films.
Princes production (Tony Gatlif) est le producteur délégué. Prince Films et Pastorale productions sont coproducteurs. Le film a bénéficié de l’avance sur recettes. Il a bénéficié de l’aide remboursable de la région Ile-de-France et de l’aide non remboursable de la région Occitanie. 2 sofica garanties y ont investi. Canal+ et Ciné+ l’ont préacheté. Diaphana a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution. Le producteur Suisse est Luma Fondation.
Le précédent film réalisé par Tony Gatlif était « Tom Medina », sorti en 2021. Il avait le même producteur délégué, le même distributeur et le même budget prévisionnel. Il avait rassemblé 25 000 spectateurs.
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À LA RECHERCHE DE CES P’TITS TRUCS
ÉditorialLe premier semestre 2025 se termine en berne : -11% part rapport au premier semestre de 2024, une année qui a terminé à 181 millions de spectateurs, c’est-à-dire à plus de 10% en-dessous du minimum des années pré-covid. C’est très insuffisant pour notre parc de salles ainsi que les investissements de nos producteurs et de nos distributeurs. Rien que cette semaine, pour la fête du cinéma, sortent un film d’action français (13 jours, 13 nuits, https://siritz.com/cinescoop/suspense-et-tension-dans-lenfer-de-kaboul/, dont le budget prévisionnel est 27 millions € et une comédie française (Le grand déplacement, https://siritz.com/cinescoop/premiere-mission-spatiale-panafricaine/) dont le budget prévisionnel est 17 millions €, ainsi qu’une blockbuster américain, avec Brad Pitt, dont le budget est 200 millions $. Ce sont des films dont, en période « normale » on attend qu’ils s’approchent des 4 ou 5 millions d’entrées alors qu’il semble que, au mieux, ils vont se situer entre 1 et 2 millions d’entrées.
Comme à chaque « crise » du cinéma (la dernière a vu la fréquentation chuter de 202 à 116 millions d’entrées de 1982 à 1993) on incrimine la concurrence. A l’époque c’était la vidéo, le piratage et la multiplication de l’offre de chaînes. Aujourd’hui ce sont les plateformes ou, même, les i-phones. En fait, la réalité réside dans l’offre. En 1993 le cinéma a trouvé la solution avec les multiplex, des salles de cinéma qui valaient le déplacement, ce qui n’était pas le cas des complexes, aux écrans timbre-poste et aux fauteuils inconfortables. Aujourd’hui il est plus que probable que la solution viendra d’une offre de films qui valent le déplacement par rapport à l’offre de séries sur les plateformes.
Ce n’est certainement l’IA qui va nous la trouver, puisqu’elle ne fait que copier ce qui existe déjà, mais le talent de producteurs, réalisateurs et scénaristes qui vont inventer des films très différents de ceux des dernières années comme des séries. Des films qui s’enracinent dans notre époque, une époque qui a profondément changé par rapport aux année pré-covid et ce, dans tous les domaines. Aucune plate-forme n’aurait commandé une série comique sur les handicapés mentaux.Et « Un p’tit truc en plus », qui a rassemblé plus de 10 millions de spectateurs, avait un budget prévisionnel de 7,6 millions €. https://siritz.com/editorial/le-ptit-truc-en-plus-du-cinema/Preuve que ce qui compte c’est l’innovation. Le cinéma doit partir à la recherche de ces p’tits trucs en plus.
PREMIÈRE MISSION SPATIALE PANAFRICAINE
CinéscoopLe second film coécrit, interprété et réalisé par le comédien Jean-Pascal Zadi https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pascal_Zadi est de nouveau, « Le grand déplacement » https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Grand_Déplacement. Une comédie sur la première mission spatiale panafricaine.
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Jean-Pascal Zadi
Cette coproduction entre la France (97%) et la Belgique (3%) a un budget prévisionnel de 17,1 millions €. C’est le 3ème plus élevé de tous les films français sortis depuis le début de l’année. Pour la préparation, 39 jours de tournage (dont 5 aux studios de Bry-sur-Marne et 15 à l’étranger) et la post-production la rémunération du réalisateur est de 200 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien, soit 60% de plus que la rémunération moyenne des réalisateurs. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-2025-comparee-a-2024/
Il a écrit le scénario avec Hélène Bararazunka pour 155 000 €. C’est 85% du budget moyen des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/.Les rôles principaux ont reçu 880 000 €. Cela la situe au 8ème rang des rémunérations les plus élevées de l’année. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-roles-principaux-en-2025/ La musique a été composée par Guillaume Roussel pour 202 000 €. Cela situe cette rémunération au 6ème rang de l’année. https://siritz.com/financine/remuneration-des-compositeurs-de-musique/
Les producteurs délégués sont Gaumont et Douze doigts productions (Jean-Pascal Zadi). Le film a bénéficié de l’aide du CNC aux effets spéciaux. Il a également bénéficié d’une aide remboursable de la Région Ile de France et d’une aide non remboursable du département de la Charente. OCS, Netflix, France 2 et Ciné+ l’ont préacheté. Gaumont le distribue avec tous les mandats mais sans minimum garanti.
Jean-Pascal Zadi a réalisé sont premier film, « Tout simplement noir » avec John Wax. https://siritz.com/cinescoop/pour-tout-simplement-noir/ Il était produit et distribué par Gaumont. Sorti en 2020 sont budget prévisionnel était 3,4 millions € et il avait rassemblé 760 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
UNE FUSION DE L’ANIMATION FRANÇAISE ET JAPONAISE
CinéscoopC’est le premier film réalisé par Maïlys Vallade https://www.imdb.com/fr/name/nm4922823/ et Liane-Cho Han https://www.linkedin.com/in/lianecho/?originalSubdomain=fr qui avaient déjà participé à plusieurs chefs d’oeuvre de l’animation en tant que scénariste, storyboardeur, animateur, auteur graphique, animateur 2D et superviseur. Il s’agit de « Amélie ou la métaphysique des tubes » https://fr.wikipedia.org/wiki/Amélie_et_la_Métaphysique_des_tubes#:~:text=Amélie%20et%20la%20Métaphysique%20des%20tubes%20est%20un%20film%20d,des%20tubes%20d’Amélie%20Nothomb.&text=Pour%20plus%20de%20détails%2C%20voir%20Fiche%20technique%20et%20Distributionest l’adaptation du livre homonyme de Nathalie Northomb. Leur film est une fusion de l’animation française et japonaise.
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Maïlyse Vallade
Liane-Cho Han
Son budget prévisionnel est 8,1 millions, soit 45% de plus que la moyenne des budgets prévisionnels moyens des films français d’animation sortis en 2024. https://siritz.com/cinescoop/le-barometre-2024-des-films-danimation/La rémunération des deux réalisateurs a été 52 000 €, dont 40 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 12 000 € de salaire de technicien, soit 20% de la rémunération des réalisateurs de films d’animation. Ils ont écrit le scénario avec Eddine Noël. Le budget global du scénario (achat de l’adaptation comprise) est 80 000 €, ce qui revient à la moitié du coût moyen des scénarios des films d’animation. La musique a été composée par Mari Fukuhara pour 80 000 €. C’est un tiers de plus que la rémunération moyenne des compositeurs de films français sortis cette année.https://siritz.com/financine/remuneration-des-compositeurs-de-musique/
Les producteurs délégués sont Ikki Films (Nidia Santiago et Edwina Liard) et Maybe moovies (Henri Magalon) qui ont bénéficié d’une sofica garantie. 2 Minutes et France 3 cinéma sont coproducteurs. 2 sofica garanties y ont investi. Le film a bénéficié de l’avance sur recettes, du soutien de Média, de l’aide remboursable de la région Ile-de-France et de l’aide non remboursable la région Aquitaine, du département de la Charente, de la région Réunion et de Cliclic.
Canal+, Ciné+ et France 3 l’ont préacheté. Haut et court a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution salle, vidéo et vod. Le Japon et la Corée l’avaient préacheté. Wild Bunch a donné un minimum garanti pour les ventes à l’étranger.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
SUSPENSE ET TENSION DANS L’ENFER DE KABOUL
CinéscoopLe 6ème long métrage réalisé par Martin Bourboulon, https://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Bourboulon « 13 jours, 13 nuits » https://fr.wikipedia.org/wiki/13_jours,_13_nuits nous offre suspense et tension dans l’enfer de Kaboul.
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Martin Bourboulon
Son budget prévisionnel est 27,5 millions €. C’est le budget le plus élevé des films français sortis depuis le début de l’année. Pour la préparation, 48 jours de tournage au Maroc et la post-production la rémunération du réalisateur est de 560 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Elle se situe au 3ème rang des rémunérations de réalisateurs cette année. Le film est une adaptation du livre « 13 jours, 13 nuits » dans l’enfer de Kaboul » du Mohamed Bida qui a participé à cette opération. Martin Bourboulon a écrit le scénario avec Alexandre Smia. Le budget global du scénario est 935 500 €, ce qui le situe, là encore, au 3ème rang des budgets de scénario cette année. Les rôles principaux ont reçu 1,334 000 €, soit, encore une fois, la 3ème rémunération de l’année. Enfin la musique a été composée par Guillaume Roussel pour 255 000 €, la deuxième rémunération de l’année.
Les producteurs délégués sont Chapter Tout (Dimitri Rassam) et Pathé. Galfin1 et 2, Les Films des Tournelles (Ange-Dominique Toussaint) et M6 films sont coproducteurs. Le producteur belge Umedia est coproducteur à 0,7%. Le film a obtenu le soutien aux effets spéciaux du CNC et l’aide à la musique originale de la Sacem. Canal+, Disney, M6 et W9 l’ont préacheté. Pathé a donné des minima garantis séparés pour les mandats salle, vidéo, VàD et international.
Les précédents films réalisés par Martin Bourboulon étaient « Les Trois mousquetaires-d’Artagnan » et « Les Trois mousquetaires-Milady ». Sortis en 2023, avec les mêmes producteurs délégués et le même distributeur, ils avaient chacun un budget prévisionnel de 36 millions €. D’Artagnan avait rassemblé 3,5 millions de spectateurs et Milady 2,6 million €.
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UNE ANIMATION OÙ TOUT EST FAIT MAIN
CinéscoopLe 14ème long métrage pour le cinéma réalisé par Michel Gondry https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Gondryest « Maya, donne-moi un autre titre » https://fr.wikipedia.org/wiki/Maya,_donne-moi_un_autre_titre#:~:text=Maya%2C%20donne%2Dmoi%20un%20autre%20titre%20est%20un%20film%20d,Gondry%20et%20sorti%20en%202025.&text=Pour%20plus%20de%20détails%2C%20voir,un%20titre%2C%20sorti%20en%202024.Maya, séparée de son père raconte l’histoire. Son père, Michel Gondry, réalise le film et sa mère raconte l’histoire. Michel Gondry explicitement défie l’IA, car c’est une animation où tout est fait main.
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Michel Gondry
Son budget prévisionnel est 714 000 €. C’est le quart du budget médian des films d’animation français sortis en 2024. https://siritz.com/cinescoop/le-barometre-2024-des-films-danimation/ Pour la préparation, le tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 35 000 €, dont 10 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 25 000 € de salaire de technicien. Là encore, c’est le quart de la rémunération médiane des réalisateurs. Michel Gondry a écrit le scénario pour 10 000 €, soit 15% du budget médian des scénarios. La musique a été composée par Jean-Michel Bernard pour 20 000 €, soit la moitié de la rémunération médiane des compositeurs de musique de films français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/remuneration-des-compositeurs-de-musique/
Le producteur délégué est Partizan Films (Georges Bermann). Domino Films est coproducteur. Le film a obtenu le soutien de Procirep-Angoa et le CNC ainsi que la Sacem lui ont apporté une aide à la musique originale de film. The Jokers film a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution.
Le précédent film réalisé par Michel Gondry était « Maya donne-moi un titre ». Il avait le même producteur délégué, le même distributeur et le même budget. Il avait rassemblé 32 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
LE REGARD DE L’HOMME AUX LUNETTES BLANCHES
ÉditorialPour les réalisateurs, les producteurs, les distributeurs et les exploitants de cinéma la lecture de « Le regard de l’homme aux lunettes blanches » de Philippe Reynaert* est un investissement particulièrement utile. Tout d’abord parce que celui qui a tant marqué le cinéma belge et européen https://fr.m.wikipedia.org/ wiki/Philippe_Reynaerty fait preuve à chaque page de son humour légendaire, que je vous laisse découvrir lors de votre lecture. Mais aussi parce qu’il constitue un formidable outil d’analyse pour tous ceux qui s’interrogent sur l’avenir de leur métier.
A titre d’exemple, il rappelle que seuls les Français utilisent le mot « audiovisuel « pour désigner tout ce qui n’est pas cinéma dans l’univers des images qui bougent ». Or, si l’on considère qu’il s’agit d’un même secteur, en 10 ans, en France, la production annuelle est passée de 1,5 milliards € à 3 milliards €.Quand on constate la baisse générale de la fréquentation il faut donc ne jamais ignorer cette donnée.Donc, certes, en France, comme dans la plupart des pays, depuis la crise du Covid, la fréquentation des salles de cinéma est en chute. Cela été dû à la baisse de la production de blockbusters américains à la suite de la grève des scénaristes et des comédiens. Mais cette production ne retrouvera sans doute jamais son niveau d’avant car, désormais, les majors, sauf Sony, réservent une partie de leurs investissements à leur plateformes et aux contenus de ces plateformes. Or le cinéma est un marché de l’offre.
En 2024, le cinéma français a en partie compensé cette baisse des scénaristes et de l’offre américaine puisque les films français ont vu leur fréquentation augmenter par rapport aux années d’avant Covid. Pour retrouver la fréquentation d’avant Covid le cinéma français et européen doit faire encore mieux. Or, de ce point de vue, Philippe Reynaert rappelle un éditorial de Christopher Nolan dans le Wall street journal en 2014 : » la salle de cinéma est à l’industrie du film ce que les concerts sont à l’industrie de la musique, et personne ne a à un concert pour se faire jouer un mp3 sur une scène déserte ». Cela ne veut pas dire qu’il ne faut produire que des superproductions spectaculaires. Encore que les français savent en faire qui sont des succès mondiaux, comme l’ont prouvé Luc Besson ou récemment « Le comte de Monte-Cristo ».
Mais Philippe Reynaert rappelle que sur les 32 films qui en France ont dépassé les 10 millions d’entrées, 42% sont des comédies. Et 12 sont des films français : tous des comédies.
Et là, Philippe Reynaert met les pieds dans le plat. Il rappelle le rapport de la Cour des comptes en 2019 qui soulignait que la moitié des quelques 300 films français produits avaient réalisé moins de 20 000 entrées. 300 films c’est beaucoup plus que le nombre de films produits par les États-Unis de 320 millions d’habitants. pour un marché intérieur A quoi il est répondu que cette diversité est un moyen d’augmenter les chances de trouver les pépites qui vont renouveler l’offre. Mais Philippe Reynaert rétorque que quantité n’est pas diversité : » on se demande comment on faisait dans les années 80 quand on tournait moitié moins de films qu’aujourd’hui et que la diversité était donc divisée par deux. Évidemment chacun des films français était vu en moyen par 60% de spectateur en plus qu’aujourd’hui. » Et il rappelle une évolution spectaculaire : En 2018, les 10 champions de box-office représentaient 24% du total des entrées. En 2022 ils en représentaient 32%.
Enfin, alors que l’animation traverse une crise, il rappelle que « l’anim est le genre cinématographique qui permet le plus facilement le partage du travail entre les différents territoires, et aussi, celui qui, par la magie du doublage, a le plus fort potentiel d’exportation : animateurs de tous les pays unissez-vous pour produire moins et mieux ! » Ajoutons que c’est le genre où lA peut dès à présent, abaisser considérablement les coûts de fabrication. Jusqu’à 10 fois. Mais l’IA est un formidable outil pour les talents, elle ne peut les remplacer.
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*Recueil de ses chroniques dans Écran total publié par les Editions Montparnasse
UN ROAD MOVIE EMMENÉ PAR UN HUMORISTE
CinéscoopLa comédie « Sur la route de papa » https://fr.wikipedia.org/wiki/Sur_la_route_de_papa est coréalisé par Nabil Aitakkaouali et Olivier Dacourt. C’est leur premier long métrage pour le cinéma. Nabil Aitakkaouali a déjà réalisé des séries. https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=1000020012.htmlOlivier Dacourt est un footballeur international qui a déjà réalisé des documentaires. https://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_DacourtIl s’agit d’un road movie emmené par un humoriste
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Nabil Aitakkaouali
Olivier Dacourt
C’est une coproduction entre la France (94%) et le Maroc (6%) au budget prévisionnel de 5,3 millions €, soit 10% de plus que le budget prévisionnel moyen des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/ Pour la préparation, 30 jours de tournage (dont 20 au Maroc), et la post-production la rémunération des deux réalisateurs est de 110 000 €, dont 50 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 60 000 € de salaire de technicien. C’est 90% de la rémunération moyenne des réalisateurs. Le scénario a été écrit par Nabil Aitakkaoui et Hakim Zouhani pour 100 000 €, soit 90% du budget médian des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/ Les rôles principaux ont reçu 326 000 €, ce qui correspond à un tiers de plus que leur rémunération moyenne. La musique du film a été composée pars Manuel Merlot et Cedrick Sanetens pour 80 000 €, soit 125% de la rémunération moyenne des compositeurs de la musique de films. https://siritz.com/financine/remuneration-des-compositeurs-de-musique/
Le producteur délégué est Gad Production (Olivier Dacourt). UGC Images est coproducteur. Une sofica y a investi. Canal+ et C8 l’ont préacheté. UGC Images a donné un minimum garanti pour les mandats salle et vidéo tandis que TF1 studio a le mandat de vente à l’étranger. Le producteur marocain est Lions Production (France Richard et Hicham El Gorfi).
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.