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L'édito de Serge
Serge Siritzki

LES LECONS DU CONGRES DE LA FNCF A DEAUVILLE

Par Serge Siritzky

QUI  A ETE RICHE D’ENSEIGNEMENTS 

IEn premier lieu, il est important que ce 75ème Congrès ait eu lieu. Certains pensaient que cela risquait de créer un cluster. Mais la FNCF a maintenu  cette manifestation, réunissant plus de 1 500 professionnels, pendant trois jours, dans une grande salle, des restaurants et une exposition. En effet, les exploitants incitent  le public à aller au cinéma où, affirment-ils, il ne risque rien. Le Congrès était l’occasion de donner l’exemple, puisque, comme dans les salles, les mesures de protection sanitaires étaient respectées avec rigueur. https://siritz.com/editorial/les-salles-de-cinema-en-grand-peril/

Des mesures exceptionnelles très bien accueillies

En second lieu, la ministre de la culture et le président du CNC ont annoncé des mesures de soutien financier exceptionnelles aux salles et aux distributeurs. Précises et simples, rapidement mises en œuvre, elles vont singulièrement alléger la trésorerie des entreprises dans les mois à venir. Il est clair que le cinéma est considéré comme un secteur stratégique pour le maintien de la vie sociale. Et aussi que le président du CNC a été chef d’entreprise et banquier. Et que la ministre de la culture a un rėel poids politique. 

https://www.cnc.fr/professionnels/actualites/plan-de-relance-des-filieres-du-cinema-et-de-laudiovisuel_1319933

En troisième lieu, il est désormais clair que le niveau de la fréquentation dépend bien de l’offre. En France, depuis la rėouverture en juin,  les films français performent ã un niveau proche du niveau qu’ils auraient atteint avant la crise. Les films art et essai résistent mėme globalement mieux comme le prouve une étude de de Comscore que nous avons publiée. https://siritz.com/financine/lart-essai-resiste-mieux/. Par ailleurs, étude réalisée par les exploitants espagnols, auprès du public qui allait au cinéma avant la pandémie, confirme ces observations : la baisse de la fréquentation y est beaucoup plus due à la faiblesse de l’offre qu’à la peur du Coronavirus. Et cette dernière est un facteur de moins en moins important de cette baisse.Par rapport ã tous ses voisins la France a la chance d’avoir une production nationale importante et de qualité qui permet de maintenir la fréquentation à 40 % de ce qu’elle ėtait ces dernières années. 

Mais elle restera à plus de 50% en-dessous tant que les plus gros  films américains seront absents. La première semaine de Tenet dans l’hexagone prouve que le public d’un  blockbuster est disposė ã rėpondre présent. Sa chute importante, dès la deuxième semaine, est sans doute due  ã son côté incompréhensible pour une partie des spectateurs.

Un marché mondialisé et forcément solidaire

Néanmoins, les États-Unis  représentent 40  ã 60% du marché de ces films américains. Or, actuellement, la plus grande partie des salles de New-York, de la Californie ou de Chicago sont fermées. Une sortie nationale est donc impossible. Et les majors restent attachées à une sortie mondiale, dite « day and date », parce qu’elles craignent le piratage qui ferait perdre des entrées importantes aux salles qui sortiraient bien après. 

De la même façon, le principal marché du prochain James Bond, «Demain peut-attendre »  est le marché britannique parce, qu’il s’agit d’un film anglais. Or, la pandémie repart au Royaume-Uni. Une parti du Pays de Galles est re-confinée et une grande partie des salles de cinéma pourraient être obligées de fermer. La sortie du film risque donc d’être reportée au Royaume-Uni et, de ce fait, dans le monde.

A Deauville la profession du cinéma a manifesté sa conscience qu’en France, toute la chaîne, de la fabrication à la diffusion du film était solidaire. Mais elle a également pris conscience que cette chaîne incluait tous les pays de la planète. Ce qui  implique que la pandémie soit stoppée sinon vaincue partout dans le monde.

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