Un documentaire sur la vision de l’Europe par Bernard-Henri Levy

Ce documentaire a été réalisé par Camille Lotteau. C’est son premier documentaire en tant que réalisateur à part entière. Auparavant il avait été  ingénieur du son puis assistant.  C’est Margo Cinéma (François Margolin) qui l’a produit et Dulac Distribution qui le distribue.  

Le réalisateur suit Bernard Henri-Lévy lors des dernières élections européennes, ce qui lui donne l’occasion d’exprimer sa vision de l’Europe.

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

Ce  documentaire a un budget relativement élevé pour ce genre puisqu’il est de 1,515 millions €. Voici la structure de son financement :

Comme on le voit, c’est la chaîne à péage, en l’occurrence Canal+ qui est sa principale source de financement. Il y a deux chaînes publiques en clair qui sont à la fois coproductrices et ont pré-acheté. Le producteur délégué a investi une somme en numéraire non négligeable, mais il faut en déduire le crédit d’impôt. Il a également réinvesti du soutien automatique à la production.  Par ailleurs  il a mis tout son salaire et tous ses frais généraux en participation. Sophie Dulac Distribution n’a pas donné de minimum garanti mais avancera les frais d’édition.

La rémunération du réalisateur est de 50 000 €, ce qui est la moitié de la rémunération médiane des réalisateurs de longs métrages français. Mais, sauf quelques rares exceptions, quand les tournages sont très longs,  les réalisateurs de documentaire sont toujours beaucoup moins bien rémunérés que les réalisateurs de fiction ou d’animation. https://siritz.com/financine/le-barometre-de-la-remuneration-des-realisateurs/

Le précédent film de Margo  Cinéma était « Napalm », un  documentaire de Claude Lanzmann,  sort en 2017 et dont le budget était de 1,765 millions €. Il avait rassemblé 3 000 spectateurs.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Calamity une enfance de Martha Cannary

Ce dessin animé sort cette semaine en salle.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Calamity,_une_enfance_de_Martha_Jane_Cannary

Cette coproduction franco-danoise est réalisée par Rémi Chayé. C’est son second long métrage animé, son premier étant « Tout en haut du monde », sorti en 2016. Il avait réalisé 512 000 entrées.

Il est produit du côté français par Maybe Movies (Henri Magalon et Claire Lacombe), qui avaient déjà produits le premier film du réalisateur et, du côté Danois par Norlum. La France apporte 90% du financement. Le distributeur en salle français est Gebeka.

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article qui analyse la structure du financement de ce film.

Le budget du film est de 8,283 millions €. La suture de son financement est la suivante :

Ce qui est frappant c’est que, pour le financement de la part française, Maybe Movies a fait appel à 27 sources de financement extérieur : 3 coproducteurs, 6 aides sélectives du CNC, 6 aides sélectives de collectivités locales, 2 autres aides sélectives, 5 soficas, 3 préventes à des chaînes de télévision, un distributeur salle et un distributeur vidéo.

Par ailleurs ce financement comprend l’intégralité du crédit d’impôt, 46% de son salaire producteur et 9% de ses frais généraux.

Le producteur danois, quant à lui, a fait appel  à 4 sources de subvention, une prévente à une chaîne et un minimum garanti de distributeur salle. Et il a investi une certaine somme.

La rémunération du réalisateur est de 180 000 € ce qui sensiblement plus que la moyenne des réalisateurs de films français. Mais la durée de réalisation est bine supérieure à celle des réalisateurs de fiction. http://durée de réalisation est bine supérieure à celle des réalisateurs de fiction.

Post-Scriptum : Dans notre article d’hier sur la rémunération de Tarek Boudali, le réalisateur de « 30 jours max » nous avons écrit que la rémunération de Christophe Cervoni est de 250 000 €. Or ce dernier est le producteur du film et la rémunération citée est bien celle de Tarek Boudali, le réalisateur du film.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Pour « 30 jours Max »

Cette semaine sort « 30 jours Max », une comédie policière réalisée par Tarek Boudali. C’est don deuxième long métrage. Il est également interprète du film et mène aussi une carrière de comédien.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tarek_Boudali

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

Le film est produits par Axel production (Christophe Cervoni) pour un budget de 13 millions €. Le distributeur est StudioCanal.

https://fr.wikipedia.org/wiki/30_Jours_max

Pour la préparation,  39 jours de tournage et la post-production, la rémunération de Tarek Boudali est de 250 000 €, répartie à égalité entra à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. 

C’est très au-dessus de la rémunération moyenne des réalisateurs de films français. https://siritz.com/financine/le-barometre-de-la-remuneration-des-realisateurs/

Il a coécrit le scénario avec Pierre Dudan. Le budget comprend un poste de sujte pour 336 000 € comme rémunération complémentaire des auteurs.

Le premier film de Tarek Boudali est la comédie « Epouse-moi mon pote », sorti en 2017. Il était déjà produit par Axel films, pour un budget de 5,2 millions €, et distribué par Studio Canal.

Pour la préparation, 42 jours de tournage et la post-production, la rémunération du réalisateur était de 50 000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Le film avait rassemblé 2 475 000 spectateurs. Le film était tiré d’un livre que Tarek Boudali avait écrit avec Nadia Lakhdar et Khaled Amara. Leur rémunération avait été de 95 000 €.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Eviter l’effet domino

Depuis la réouverture de toutes le salles de cinéma françaises le 22 juin les distributeurs français ont joué le jeu, pariant sur le retour du public. Ce n’était pas du tout évident puisque le CNC, pour les inciter à sortir leurs films, a augmenté sensiblement leur soutien automatique.

Bien entendu ils ont repris l’exploitation de films qui avaient été interrompue par le confinement. Ce qui, par exemple,  a permis à « De Gaulle » d’atteindre 860 000 entrées et  « La bonne épouse » 632 000 entrées. Mais ils ont aussi sortis de nouveaux films, comme en période normale.  Plusieurs ont réalisé des entrées proches de celles qu’ils auraient atteintes sans crise du Coronavirus. Et, dans certains cas au-delà, ne serait-ce que parce qu’ils ont bénéficier d’une sortie et d’une couverture médiatique qu’ils n’auraient pas eu  si les films américains étaient présents. La preuve a été donc faite que que le cinéma répond à un vrai besoin des français, car le public n’a pas eu peur de retourner dans les salles.

« Le succès d’Antoinette »

Parmi ces succès, le plus spectaculaire à ce jour est sans doute « Antoinette dans les Cévennes ». Ce film sans star et à budget moyen a atteint 508 000 entrées en 3 semaines. Lors de sa seconde semaine il a réalisé plus d’entrées que la première, avant-premières comprises. Et, en 3ème semaine, avec 153 000 entrées,  il en est encore à  85% de la première semaine.

Le problème, comme on le sait c’est l’absence  de films américains qui représentent normalement entre 55 et 60% des entrées, et plus de 70% l’été.  Sauf l’exception de« Tenet » .  Il en est à 2,2 millions d’entrées et approche le score de « Dunkerque », le précédent film réalisé par Christopher Nolan.  Malheureusement, pour les blockbusters américains la France est un tout petit marché comparé au marché américain qui représente plus de 50% de la totalité de leur marché mondial. Or, aux Etats-Unis la plupart des salles de cinéma sont fermées dans les grandes villes. Et, comme dans la plupart des pays, le Coronavirus est loin d’y être maitrisé.

L’effet domino

Toutes les majors ont donc décidé de repousser sine die la sortie de leurs blockbusters. C’est à dire  de tirer un trait sur 55 à 60% des entrées de nos salles. Le dernier coup de massue a été le report du « James Bond ».

https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/10/05/james-bond-peut-attendre-pour-mourir-mais-les-cinemas-ont-deja-un-pied-dans-la-tombe_6054801_3234.html

C’est en fait un film britannique pour lequel le Royaume-Uni est le premier marché avec les Etats-Unis. La fermeture des salles du Pays de Galle et de celles des Etats-Unis a amené son producteur à cette décision. Et celle-ci a eu un effet domino puisqu’elle a amené  Cineworld  à refermer son circuit de salles britanniques et Regal, son circuit de salles américaines.  Son dirigeant a en effet expliqué qu’il perdrait moins d’argent en étant fermé qu’en restant ouvert.

Faute d’approvisionnement en films la plupart des salles du monde risquent de faire le même raisonnement. La France est une exception parce qu’elle a une production nationale importante. Mais cela permet seulement à ses exploitants de perdre moins d’argent que ceux des autres pays. Et le maintien de l’ouverture de notre parc de salle est une bénédiction pour les  producteurs et distributeurs de films français. Leur fermeture serait une catastrophe pour eux.

Le problème des assurances des tournages subsiste

Mais il y a une ombre supplémentaire au tableau : les assurances contre les risque de Coronavirus sont insuffisantes pour les films à gros budget et avec beaucoup de figurants. Leur tournage est donc suspendu. Or ils étaient indispensables pour permettre aux films français d’atteindre leurs 35 à 40% de part de marché.

Le gouvernement a annoncé au Congrès de Deauville un ensemble de mesures qui vont permettre aux salles de tenir jusqu’à la fin de l’année. https://siritz.com/editorial/les-lecons-du-congres-de-la-fncf-a-deauville/ Mais il faut dès maintenant penser à la suite. Car nul ne peut imaginer que la crise sanitaire aura alors disparu dans le monde. Faute de mesures supplémentaires les exploitants français seraient alors contraints d’avoir le même raisonnement que leurs confrères britanniques. Cela déclencherait un effet domino qui serait une catastrophe pour nos distributeurs qui cesseront d’accorder des minima garantis à des projets de films français.  Et donc pour nos producteurs, nos réalisateurs, comédiens, techniciens et  nos industries techniques.

Une poignée de productions seraient alors sauvées par les achats de plates-formes. Mais notre industrie du cinéma serait  à l’agonie.

L’amortissement du MG distributeur par les entrées salle en première semaine

Il s’agit de voir quel pourcentage du minimum garanti du distributeur pour un film français a été amorti par les entrées salles de la première semaine. 

Ce baromètre ne comprend pas les films pour lesquels le distributeur n’a pas accordé de minimum garanti. Il s’agit souvent de films dont le producteur  est son propre distributeur. Dans ce cas l’investissement n’est pas représentatif d’un risque distributeur mais du risque producteur. Il s’agit aussi de films à  petit budget pour lequel ce sont les frais d’édition qui constituent le risque essentiels. De même, les mandats du distributeur peuvent comprendre la salle, mais souvent aussi la vidéo et la vod, parfois les ventes internationales et même les ventes TV.

L’investissement du distributeur pris en compte n’est que le minimum garanti et non les frais d’édition. Mais on peut estimer que ceux-ci sont relativement proportionnés au minimum garanti.

Le calcul a été établi sur la base d’un revenu net de 2,4€ par entrée pour le distributeur. En revanche le soutien automatique et les soutiens sélectifs ne sont pas pris en compte.

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article sur le baromètre de la distribution en septembre.

Le minimum garanti d' »Antoinette dans les Cévennes » amorti dès la première semaine

Comme on le voit l’amortissement le plus rapide est de 119% dès la première semaine. C’est celui d’Ad vitam pour « Antoinette dans les Cévennes ». L’amortissement moyen est de 31%. Et l’amortissement le plus bas n’est que de 11%. C’est celui du minimum garanti de Studio Canal pour « Police ». Il faut remarquer que le distributeur a tous les mandats, y compris pour les ventes TV ultérieures.

Siritz.com publie ce baromètre mensuel depuis le mois de juillet.https://siritz.com/financine/le-barometre-de-la-distribution-en-aout/

Baisse régulière des pourcentages d’amortissement

 Le tableau ci-dessous permet de comparer les résultats de ces baromètres mensuels.

Chute continue des amortissements en première semaine

Ce qui est frappant c’est que les pourcentages d’amortissement diminuent mois après mois. Ceux de juillet sont le double de ceux de septembre.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Un film à petit budget produit par  TS Productions 

Ce film, réalisé par Raphaël Jacoulot, sort cette semaine.

https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Enfant_rêvé

C’est un film à petit budget (2,85 millions  €) qui a obtenu l’avance sur recette. Il est typique de la difficulté croissante que rencontrent les producteurs pour monter le financement des films à budget moyen ou petit. Et il illustre l’obligation pour ces producteurs de tirer sur les prix des industries techniques dont faisait état Didier Huck dans son Carrefour. https://siritz.com/le-carrefour/didier-huck-sur-nos-industries-techniques/

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article qui analyse la structure du financement de ce film.

Pas moins de 15 investisseurs en plus du producteur délégué

Tout d’abord, TS Productions (Myléna Poylo et Gille Sacuto) a dû trouver pas moins de 15 investisseurs pour boucler son financement, car il y a trois soficas, dont une adossée,  deux autres organismes ayant attribué une subvention et deux entreprises du groupe Canal+

Par ailleurs, la société de production a mis tout son salaire et ses frais généraux en participation. Or, avant que la préparation d’un film soit lancée, il y a des mois de travail, parfois des années, de lui même et de ses collaborateurs.

La principale source de financement est le  groupe Canal qui en fournit presque le quart. L’Avance sur recette arrive en seconde position,  avec  18% . Or, quand la productrice a commandé ce projet et que le scénario a été écrit rien ne garantissait que cette avance  allait être obtenue. Il est vrai qu’un soutien sélectif du CNC a été attribué pour le développement du projet.

Les soficas représentent 11% du financement et, comme pour beaucoup de films, sont indispensables pour boucler le budget. Elles vont prendre une part très importante des RNPP jusqu’à amortissement de 115% de leur investissement. De ce fait, sauf succès exceptionnel, la rémunération du producteur délégué proviendra essentiellement du soutien automatique qui lui est réservé. Et, éventuellement, des 10% d’imprévus qui n’auraient pas été dépensés. Néanmoins, comme il n’y a pas de financement par une chaîne de télévision en clair, cela laisse la possibilité d’une vente. Mais la fenêtre de diffusion sera alors de 3 ans.

A noter le minimum garanti, certes modeste, pour le mandat VoD et celui pour le mandat vente internationale.

Les précédents films de TS Productions

Le précédant film produit par TS productions était un documentaire, « Les petits maîtres du grand hôtel » sorti en 2017. Il avait un budget de 490 000 € et était distribué par Jour2fête.

Cette société a obtenu de nombreux prix, dont, en 2009, 7 Césars pour Séraphine, notamment celui du meilleur film.

http://tsproductions.fr/la-societe

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Pour « Parents d’élèves »

Ce film sort cette semaine. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Parents_d%27élèves

C’est le 4ème long métrage de cette réalisatrice qui a également réalisé des téléfilms.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Noémie_Saglio

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

Rectangle production (Edouard Weil, Alice Gérard) l’a produit pour un budget de 4,6 millions €. Il est distribué par le partenariat TF11 DA/UGC.

La rémunération de Noémie Saglio pour la préparation, 31  jours de tournage et la post-production, est de 170 000 €. Ils sont répartis à part égal entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Cela correspond à peu près à la rémunération moyenne des réalisateurs des films français sortis depuis le début de l’année. C’est un peu supérieur à cette rémunération moyenne hors la rémunération de 1,4 millions de Michel Hazanavicius pour « Le prince oublié ». https://siritz.com/financine/le-barometre-de-la-remuneration-des-realisateurs/

Quant au scénario, il a été co-écrit par Alice Girard, Marinette Levy et Mathias Gavarrry. Ils se sont partagés une rémunération de 30 000 €. En outre, 156 00 € de rémunération supplémentaire apparaissent dans le poste Sujet.

Sa rémunération pour « Telle mère, telle fille »

Le précédent film de Noémie Saglio était « Telle mère, telle fille », sorti en 2017. Il était produit par  Gaumont et Flamme films (Christian Gente) pour un budget de 6,7 millions €. 

Pour la préparation, 39 jours de tournage et la post-production, la rémunération de la réalisatrice était également  de 170 000 €. Ils étaient également répartis à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.

Le film, distribué par Gaumont, avait rassemblé 200 000 spectateurs.

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Siritz.com : Selon les chiffres publiés par la  Ficam, en 2017 et 2018, le chiffre d’affaires des industries techniques a chuté, alors que les années précédentes il avait augmenté. Comment l’expliquer ?

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fédération_des_industries_du_cinéma,_de_l%27audiovisuel_et_du_multimédia

Les causes de la baisse du chiffre affaires

Didier Huck : On avait noté une baisse des investissements dans le cinéma, de l’ordre d’une centaine de millions € par année, sans doute provenant des chaînes pour une partie importante. Et cela a été amplifié par la baisse de la part des industries techniques dans le budget des films, en pourcentage. Plus une baisse du budget moyen des œuvres cinématographiques françaises.

Siritz.com : Comment expliquer cette baisse en pourcentage des industries techniques dans le budget des films ?

DH : C’est significatif d’une baisse du financement disponible pour les films, donc d’une pression accrue sur les prix et sur le niveau des prestations demandées. Parce que le nombre d’œuvres n’a pas significativement diminué.

Siritz.com : Mais cela n’a-t-il  pas été compensé par une augmentation des tournages étrangers, américains et chinois, ainsi que des séries commandées par les plates-formes ?

DH : C’est vrai. Les productions étrangères ont amorti cette baisse, mais ne la compensent pas totalement. Dans ces productions de films et de séries étrangères une partie importante concerne l’animation. Bravo aux talents français. Mais ces productions ne concernent pas toutes les industries techniques. Sur l’audiovisuel, contrairement au cinéma qui fait appel au marché, une partie des productions intègrent les prestations techniques. Donc, la croissance de l’audiovisuel ne revient pas à 100% aux industries techniques. En revanche, avec le développement des séries, le doublage bénéficie d’une véritable croissance. Bien entendu, actuellement, nous sommes tous sur une mer déchaînée, avec des vagues gigantesques. Et le secteur est comme un grand bateau : quand l’avant est en haut de la vague, l’arrière est en bas. Et vice-versa. 

Siritz.com : Concrètement cela a eu quel effet sur chaque partie du bateau ?

DH : Le tournage a été fortement touché au premier semestre. La post-production a continué un peu en partie ce qui était en cours. Puis le tournage a repris, mais la post-production a chuté après avoir terminé les travaux en cours. Maintenant c’est le doublage qui chute. Et puis, dans le tournage, les séries ont fortement repris, alors que, dans le cinéma, ce n’est pas le cas des films à gros budget. Et les prévisions pour décembre et janvier sont plutôt sombres. Nous avons le sentiment que les chaînes, du fait de la baisse de leurs recettes, temporisent maintenant sur le lancement de nouveaux tournages de séries. Et puis, on est dans une période d’incertitude réglementaire dans l’attente des transpositions de la directive SMA. Cela va déterminer la stratégie des plates-formes. Mais aussi des chaînes. 

Siritz.com : Vous n’avez pas encore publié le chiffre d’affaires du secteur pour 2019. Est-ce que, d’après ce que vous en savez, la  baisse des deux années précédentes se poursuit ?

DH : La baisse se poursuit, à un rythme un peu plus faible, de l’ordre de 6%.

Le gouvernement a fait un travail exceptionnel

Siritz.com : Est-ce que les différents soutiens apportés par les pouvoirs publics pendant les trois mois d’arrêt total de l’activité ont été suffisants pour permettre aux entreprises de tenir le coup ?

DH : Le gouvernement a fait un travail exceptionnel. La batterie des mesures qui ont été prises a permis de réduire fortement le choc. Le chômage partiel a beaucoup aidé. Cela a évité que les talents partent et que l’on procède à des licenciements. Le report des charges sociales joue pour la trésorerie, conforté par les exonérations intervenues depuis. Le fonds de solidarité joue pour les petites entreprises. En revanche, les Prêts Garantis par l’Etat ont été attribués à un faible niveau aux entreprises de notre secteur. Environ 50% de nos demandes ont été refusées par les banques. 

Siritz.com : Donc les entreprises ont des problèmes de trésorerie.

DH : Oui, une trésorerie qui se tend fortement. Et surtout elles n’ont pas les moyens d’investir comme elles le devraient dans les perspectives de la transposition de la directive SMA.  Celle-ci va, sans doute, changer beaucoup de choses. Mais nous accueillons avec satisfaction les 10 millions fléchés industries techniques, annoncés par la Ministre de la Culture et le Président du CNC. Notamment pour le plan studio, initialement doté de 1 million, cela va faire un appui significatif.

Pas suffisant pour compenser les consommations de cash

Siritz.com : Les exploitants ont été visiblement très satisfaits des aides qui ont été annoncées lors de leur Congrès. Avant les annonces ils ne s’attendaient pas à autant et aussi vite. Est-ce que vous trouvez ces 10 millions suffisants ?

DH : C’est une excellente nouvelle et nous avons remercié la Ministre et le CNC. Mais, compte tenu des pertes et déficits prévisionnels des entreprises ça n’est évidemment pas suffisant pour compenser les consommations de cash pendant la période d’arrêt. Ce qui manque c’est autant qui ne pourra pas être investi. Or, il est important que les entreprises puissent investir pour augmenter leurs capacités. Et, pour l’instant, la répartition de ces 10 millions n’est pas connue. Nous allons commencer à en discuter. Néanmoins, passer de 1 millions € à 10 millions €, en sus des ressources de la CIT qui sont de 5 millions, c’est très significatif. C’est un changement d’ordre de grandeur. Nous insistons beaucoup pour qu’ils aient un effet structurant et compensent la disparition de fonds propres de nos entreprises. Il va évidemment falloir trouver des financements complémentaires. Par exemple, l’IFCIC va intervenir. Et, évidemment, les banques.

Siritz.com : Mais l’activité a repris fortement. Par exemple, pour les locations de matériel de tournage.

DH : Mais ce n’est pas pour ça que les marges pourront être reconstituées. Dans le tournage l’activité a effectivement repris fortement. Mais à tel point qu’il faut aller chercher du matériel à l’étranger. Donc, on perd de la marge.

Prévision de baisse de 33 à 40% en 2020

Siritz.com : Quelles sont vos prévisions de baisse de chiffre d’affaires en 2020 ?

DH : Une baisse moyenne des chiffres d’affaires des entreprises entre 33% et 40% selon les estimations faites au début de l’été, avec une temporalité différente suivant les secteurs. L’industrie vit actuellement avec une faible visibilité, y compris jusqu’à la fin de l’année.

Siritz.com : Jusqu’à maintenant les régions, notamment dans le cadre de leur convention avec les CNC, intervenaient pour soutenir les tournages sur leur territoire. Est-ce qu’elles commencent à chercher à soutenir les industries techniques,  surtout les studios qui, par leur existence même, attirent les tournages.

DH : Un peu l’Occitanie, essentiellement avec France tv.  Mais surtout la région PACA et l’Ile de France.  Pour les autres régions, il y a tout un travail qui se fait avec Film France pour optimiser les ressources. Dans le nouveau comité directeur de la Ficam il y a Olivier Marchetti, de Provence Studios, qui est vice-président de la Ficam (Marché Stock TV). Avec AMP représenté par Olivier Gerry (Marché Flux TV) au comité directeur, c’est une deuxième entreprise dont le siège est ancré dans les territoires. 

Il faudrait une augmentation temporaire de 10% du crédit à la production

Siritz.com : Si on regarde l’avenir, quels sont les grands enjeux des industries techniques ?

DH : Le premier enjeu c’est que la production cinématographique redémarre. Pour y parvenir il faudrait qu’il y ait une augmentation temporaire de 10% du crédit d’impôt à la production. En fait il s’agirait de consommer le crédit d’impôt qui n’a pas été attribué en 2020. Pour boucler les plans de financement. Parce que l’on voit bien qu’il y a un gap dans les plans de financement des films.

Siritz.com : Oui. Antoine Rein, le président de la commission d’agrément que nous avons interviewé, dit qu’il y a autant de films que les années précédents. Mais que sur les films à petit et moyen budget les producteurs doivent mettre de plus en plus salaire, frais généraux et parfois imprévus, en participation et  que les films à gros budget sont en attente. https://siritz.com/le-carrefour/antoine-rein-sur-la-production-cinema/

DH : Et il faut qu’il y ait aussi des films à gros budget pour que les industries techniques puissent vivre. Et, une fois que la directive sur la SMA aura été transposée, cela permettra à chacun d’y voir plus clair et où investir. Il est probable qu’il devrait y avoir un afflux de production de séries On aura donc besoin de capacités de tournage, notamment en ce qui concerne les studios. Sur les effets visuels l’augmentation du crédit d’impôt international à 40% à partir de 2 millions € d’effets visuels en France dans le budget est entré en vigueur. Cela devrait avoir un effet d’entrainement pour les effets visuels et sur l’ensemble des tournages. Il convient de proroger dès maintenant ce crédit d’impôt jusqu’à fin 2024 afin d’offrir une stabilité juridique aux producteurs internationaux qui se décident longtemps à l’avance. 

Siritz.com : Il va sans doute y avoir des exigences techniques supplémentaires des diffuseurs et producteurs. 

Le comité directeur de la FICAM

DH : C’est pourquoi la commission technique est coprésidée par Béatrice Bauwens de Mikros et Pascal Buron de TSF.  Il s’agit d’avoir l’approche de l’aval et de l’amont. 

Siritz.com : Vous venez d’être renouvelé comme président de la Ficam. Mais il y a eu des modifications du comité directeur.

DH : Quand j’ai été élu j’ai émis le souhait au comité directeur de se rapprocher le plus possible de la parité. Nous avons tenté de susciter des candidatures en binôme. Dans certains secteurs nous y sommes arrivés, dans d’autres non. J’ai également souhaité que l’on s’ouvre à d’autres marchés. Il y a le marché post-prod, avec un binôme couvrant le stock et le flux, ainsi que le marché publicité. Et nous avons créé le marché des applications numériques. Parce que, parmi nos adhérents, il y en a un certain nombre qui font des applications numériques à destination exclusive du cinéma et de l’audiovisuel. J’ai souhaité qu’ils soient bien représentés au comité directeur. Cécile Lima de Mobilis Pro, Octave Bory de Stepper et Tommaso Vergallo de Noir Lumière ont ainsi rejoint le comité directeur. Œuvrant dans des domaines complémentaires, cela nous permettra de nous remettre en permanence en question et de mélanger les cultures.

Roseline Bachelot a affirmé qu’elle va agir

Avant la crise sanitaire, le piratage était le principal fléau qui frappait le cinéma. Bien entendu, tous les professionnels du secteur considéraient, à juste titre,  que c’était du vol. Il avait, en outre, des conséquences économiques énormes pour le cinéma et l’audiovisuel. C’était en effet, pour les distributeurs de films,   la principale cause de la chute, des recettes de la vidéo : vente de DVD, VoD de location et de vente. Or, ces recettes sont indispensables pour amortir les pertes ou dégager une légère marge. 

C’est d’ailleurs du fait du développement de ce fléau mondial que les majors américaines ont décidé de passer à la sortie « day and date ». C’est à dire sur tous les territoires en même temps. Donc, bien que toutes nos salles soient ouvertes, ils n’y programment pas leurs films, sauf exception. Bien entendu, même si la France réussissait à éliminer le piratage sur son territoire, il continuerait dans les autres territoires. Ce qui justifierait le maintient des sorties mondiales des films américains. Mais, si notre pays réussissait à supprimer ce fléau ce serait une formidable incitation pour les pouvoirs publics de ces pays à nous imiter. 

Les incontestables résultats de notre mécanisme actuel de lutte

L’enjeu de la lutte contre le piratage est donc essentiel. Comment pouvons-nous  y parvenir ? Nous avons mis en place un mécanisme qui a obtenu d’incontestables résultats. Mais ces résultats sont insuffisants. Parce que notre mécanisme vise à faire fermer les sites pirates et nécessite de passer par les tribunaux pour y parvenir. Il a réussi à faire chuter les visionnages pirates de 16 millions par mois en 2015 à 8 millions par mois aujourd’hui. Mais cela reste énorme.

Les sites pirates ont néanmoins changé de nature. Comme l’a très bien expliqué Nicolas Seydoux, président de l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle, au Congrès de  la FNCF. https://siritz.com/editorial/les-lecons-du-congres-de-la-fncf-a-deauville/ Auparavant, on les trouvait facilement en cherchant sur Google. Maintenant, ils ont éclaté en une multitude de sites clones. On ne peut les trouver qu’en ayant de bonnes connaissances en technologies numériques. La chaîne des outils mise en place (ALPA, Hadopi, tribunaux) se révèle alors beaucoup moins efficace. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Association_de_lutte_contre_la_piraterie_audiovisuelle

Sanctionner le consommateur de l’œuvre piratée

Or, pour supprimer ces 8 millions de visionnages pirates mensuels, sanctionner et fermer des sites ne suffit pas : il faut sanctionner directement et systématiquement les consommateurs. Par une amende, comme les amendes aux infractions au code de la route. Mais les gouvernements se sont toujours opposés à ces mesures qui frapperaient leurs électeurs. Récemment, la  députée   Aurore Clément avait déposé un amendement instaurant cette amende. C’est le ministre de la Culture, Franck Riester, qui l’avait bloqué ! 

Or, Nicolas Seydoux fait justement remarquer que, désormais les pirates ne sont pas de jeunes citoyens désargentés. Mais des personnes disposant de solides connaissances dans les technologies numériques. Et qui sont tout à fait conscients que leur acte est de la contrefaçon, c’est  à dire du vol.

A ce même Congrès, la nouvelle ministre de la culture, Roseline Bachelot, a affirmé qu’elle allait s’attaquer sérieusement au problème. On verra si elle débloque l’amendement d’Aurore Clément. Par ailleurs, tous les fournisseurs d’accès ont accepté de bloqueur les sites de piratages détectés par l’ALPA. Sauf Orange dont l’Etat est actionnaire… Là encore, voyons ce qui va se passer.

L’enjeu de la lutte contre le piratage est essentiel pour le cinéma et l’audiovisuel sur notre territoire. Mais aussi au niveau mondial : si la France met en place ce mécanisme d’amendes systématiques, il sera efficace. Et il sera alors un modèle pour les autres Etats. Tout simplement parce qu’il sera créateur de valeur, c’est à dire de chiffre d’affaires et d’emplois. Par les temps qui courent, c’est un objectif de tous les Etats du monde.

Progression des pourcentages de budgets consacrés à la bande musicale

A partir des données financières fournies par Cinéfinances.info*, Siritz.com suit la place de la musique dans les budgets des films français.

En août a été publié le Top 5 des budgets de la bande originale. https://siritz.com/financine/le-top-5-de-musiques-de-film/

Puis a été publié le baromètre de ces budgets par rapport au budget des films. https://siritz.com/financine/les-musiques-de-films-en-du-budget/

Fin septembre un nouveau film est apparu en 4ème position dans le Top 5. C’est « Miss ».

https://fr.wikipedia.org/wiki/Miss_(film)

Cette comédie est une  coproduction franco-belge, réalisée par Ruben Alves, dont le budget de la bande musicale est 240 000 €, pour un film dont le budget total est de 6,1 millions €, soit 3,9% de ce budget. Cette musique est composée par Lambert, qui est allemand. 

La rémunération de son réalisateur est de 130 000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.

Siritzky.com a établi un nouveau baromètre de la musique de film en pourcentage du budget total. Le précédent avait été publié en août. https://siritz.com/financine/les-musiques-de-films-en-du-budget/

Pour les films français sortis en 2020 jusqu’à fin septembre

Le nouveau baromètre enregistre une légère hausse du budget moyen qui passe de 1,63% à 1,73% du budget total  et du budget médian qui passe de 1,45% à 1,5%.

Le budget moyen  correspond à celui de « Cuban network », réalisé par Olivier Assayas.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuban_Network.

Le budget moyen  correspond à celui de « Cuban network », réalisé par Olivier Assayas.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuban_Network. Elle a été confiée au compositeur espagnol Edouardo Cruz. La rémunération du réalisateur est de 314 000 €.

Le budget médian correspond à celui de « Les apparences », réalisé par Marc Fitoussi. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-marc-fitoussi-en-baisse/. Cette musique a été confiée à Bertrand Burgalat. A noter combien, dans ce film, Marc Fitoussi a su utiliser la musique  pour la montée du suspense.

Ce baromètre comprend les documentaires pour lesquels le pourcentage consacré à la bande musicale est souvent plus élevé que pour les films de fiction, parce que le budget global est limité. Comme on le voit la rémunération moyenne pour les films de fiction est, sauf exceptions très en-dessous des 2% que les films anglo-saxons consacrent à la bande musicale.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.