Pour les films français  sortis jusqu’à fin septembre

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

Hausse de la rémunération moyenne

Si on compare le baromètre à fin septembre à celui à fin août on voit une augmentation de la rémunération moyenne qui passe de 137 000 € à 167 000 €. De même la rémunération médiane passe de 100 000 € à 105 000 €. https://siritz.com/financine/barometre-des-realisateurs-de-films/

La rémunération moyenne est proche de celle Jean-Paul Salomé pour « La Daronne », qui est de 170 000 https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-jean-paul-salome/ et de Olivier Van Hoofstadt pour « Lucky ».

En revanche la rémunération maximale reste celle de Michel Hazanavicius pour le film « Un prince oublié » qui est de 1,4 millions €.  Néanmoins, elle ne représente que 5,6% du budget du film, ce qui n’est pas un des pourcentages les plus élevés.

Or, cette dernière rémunération est, en quelque sorte hors norme par rapport à celle des autres réalisateurs puisque la rémunération arrivant en seconde position n’est que de 675 000 €.

Nous avons donc établi un baromètre à fin septembre sans la rémunération la plus élevée. Comme on le voit la rémunération moyenne tombe de 167 000 € à 137 000 € alors que la rémunération médiane se maintient à 105 000 €.

Sans la rémunération de Michel Hazanavicius la rémunération moyenne chute.

La rémunération moyenne de 159 000 € correspond à celle  du réalisateur roumain Corneliu Porumboiu  pour « Les siffleurs ».  C’est un film au budget de 2,8 millions €. La France est un coproducteur minoritaire (16%) avec  la Roumanie (70%) et l’Allemgagne (14%).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Corneliu_Porumboiu

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

POUR LA REALISATION DE « MON COUSIN »

Ce film sort cette semaine.. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mon_cousin_(film)

C’est le 6ème long métrage dont il est le réalisateur. Dans sa carrière il a également réalisé des téléfilms, été scénariste et comédien.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jan_Kounen

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

C’est un film a budget élevé, puisqu’il est de 12 millions €. Son producteur délégué est Eskwad (Richard Grand-Pierre). Mais Pathé qui est coproducteur et distributeur est, de loin, le principal investisseur dans le film.

Pour la préparation, 46 jours de tournage et la post-production sa rémunération est de 400 000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est sensiblement plus que la rémunération moyenne des réalisateurs de films français sortis depuis le début de l’année.https://siritz.com/financine/barometre-des-realisateurs-de-films/

Yan Kounen a participé à l’écriture du scénario avec Vincent Lindon, qui est également l’un des deux interprètes principaux du film, et Fabrice Roger-Lacan. Ils se sont partagés 700 000€.

Sa précédente réalisation était pour un des 6 sketchs de la comédie « Les infidèles », sortie en 2012. Le budget était de 12 millions €.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Infidèles_(film,_2012)

Sa rémunération était de 67 500 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. A titre de comparaison, le salaire de Jean Dujardin était de 100 000 € et celui de Gilles Lelouch de 90 000 €.

Le film avait rassemblé plus de 2,3 millions de spectateurs.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Pour bien comprendre le défi devant lequel nous nous trouvons je vais vous donner un exemple concernant Metropolitan.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Metropolitan_Filmexport

Nous nous sommes retournés vers nos partenaires américains pour sortir « Greenland » de manière simultanée. Il était daté au mois d’août. Nous avons réussi à les convaincre qu’une ou deux semaines de décalage n’était pas un problème et qu’en France le piratage était extrêmement réprimé. Et, surtout, que le bénéfice d’une sortie anticipé était plus important que d’attendre encore. Nous avons eu la chance d’être écouté et d’avoir pu sortir « Greenland » au tout début du mois d’août.

Il se trouve que pour nos partenaires américains, le film a décalé d’août à septembre, puis, sur fin septembre, puis on ne sait plus.

Donc je conçois la difficulté des studios américains qui, sur leur propre marché, ne peuvent avoir aucune recette. Et qui ont produit un film comme « Greenland », dont le budget est de 60 millions €. Ils se disent nous allons autoriser certains pays à sortir, dans l’espoir de suivre. Si cela ne se fait pas, à terme, il y aura eu une destruction de valeur telle que  notre schéma économique disparaît de lui-même. Se pose alors la question de la pérennité de ce schéma.  Comment investir dans des films coûteux s’ils n’arrivent pas à récupérer la moitié de leur mise ? ce qui est à peu près l’équilibre entre le marché international et le marché domestique américain. Ils ne seront pas dans la capacité d’investir dans d’autres films.

La chance de la France

La solidarité est un bien nécessaire. Sans cela on ne peut  demander des efforts si cet effort crée la disparition de l’acteur économique. De la même manière que l’on ne peut demander aux exploitants de ne pas ouvrir leurs salles pour attirer de la fréquentation sinon c’est la disparition de cet acteur économique.

Nous, en France, nous avons la chance d’avoir une production importante, une économie encadrée, qui permet une très grande diversité de l’offre, qui a permis à ce que, globalement, 40% du marché, qui est la part de marché habituelle du cinéma français, soit le parachute, l’amortisseur de la chute de fréquentation. Sans cela on se retrouverait, comme dans beaucoup de pays, dans l’incapacité d’ouvrir les salles. 

On a  aussi la chance d’avoir un organisme, le CNC, qui est le pendant du gouvernement et qui défend les intérêts sectoriels. Et, à la différence de nombre de nos voisins, le soutien public qui a été apporté dans cette crise a été extrêmement important. Et, peut-être suffisant pour permettre à notre tissu industriel de passer cette période de crise.

Nous devons relever un défi permanent

Mais quelle perspective pouvons-nous offrir à notre secteur alors que nous sommes dans l’incertitude totale ?Je prends un exemple  dans notre activité de distributeur. Nous avons un film daté le 14 octobre, « The Good Criminal », avec Liam Neeson. C’est une production américaine. Dans la nuit je reçois un mail : « nous avons un problème, la plupart des salles américaines ne sont toujours pas ouvertes et nous n’aurons donc pas, aux Etats-Unis, une exposition suffisante. Nous allons décaler le film pour espérer avoir plus de salles disponibles ». Notre première réaction et de répondre : Et nous, que faisons nous ?

Le marché américain est le problème actuel

Donc nous devons relever un défi permanent. Nos partenaires américains sont confrontés à un problème de rentabilité. Et le public américains n’est pas là , non parce qu’il a peur d’aller au cinéma, mais parce qu’il est confiné.

Nous n’avons pas la force de frappe des plates-formes. Et le marché américain est le problème actuel. Tant qu’il ne se redressera pas, nous, comme  distributeur de productions visant un marché international, nous sommes dans l’incapacité de tenir tête aux plates-formes. Même si, tous les distributeurs hors Etats-Unis, sont présents  pour sortir les films sur leur territoire. 

Pour le festival de Toronto, des films achetés par les distributeurs hors Etats-Unis ne trouvaient comme acheteurs pour le marché américain que soit des plateformes de VoD, donc échappant à la salle, soit des plates-formes de S-Vod qui achetaient les droits mondiaux et demandaient aux différents distributeurs nationaux de leur rendre les droits. Donc, si le marché américain ne reprend pas, le problème restera entier.

Et il y a un deuxième phénomène qui nous pénalise beaucoup, c’est la chronologie des médias. On s’est rendu compte que certaines plates-formes voulaient accaparer certains films parce que la chronologie actuelle les obligeait à ne les diffuser que 36 mois après leur sortie en salle.

Maintenant on crie pour avoir cette diversité d’en haut

En France, depuis le début de l’année, il y  a eu 125 films qui sont sortis contre 145 l’année dernière sur la même période. Donc l’offre diversifiée est là. Mais il manque l’autre bout de la diversité : les films les plus populaires en faut. Ces 20 films qui font la différence permettent un rééquilibrage de la fréquentation et du compte d’exploitation.

Avant on criait pour avoir la diversité d’en bas. Maintenant  on crie pour avoir cette diversité d’en haut. 

Que peut-on faire ? Bénéficier du soutien d’un plan qui va soutenir l’activité et, notamment, permettre au secteur de la distribution d’apporter ses films. Assurer les distributeurs qu’en apportant leurs films ils vont pouvoir juste équilibrer pour que l’ensemble de la chaîne puisse continuer à être irriguée en films nationaux ou internationaux. Il faut que l’a diversité soit entendue : que l’on soutienne les petits, les moyens et les grands. Parce qu’aujourd’hui les grands sont dans la même position que nous. Ils disent : je ne veux pas perdre ou être avalé par une plate-forme.

Les propositions

On propose différentes mesures pour répondre au choc de l’offre : élargir le soutien aux structures, maintenir, voir élargir le soutien automatique aux sorties de films. Et que  l’on instaure pour les distributeurs un crédit d’impôt aux frais d’édition, pour diminuer le point mort de sortie des films, dont pour que le risque soit soutenable. Y compris pour les films et les distributeurs étrangers puisque, tout le monde est d’accord, c’est là où le bas blesse. 

Et n’oublions pas que nous sommes des nains par rapport aux plates-formes. Même les gros parmi nous sont des nains. L’enjeu pour nous nous est clair : comment permettre une offre suffisante pour que les salles retrouvent leur rentabilité. Et il faut donc créer un cercle vertueux.

QUI  A ETE RICHE D’ENSEIGNEMENTS 

IEn premier lieu, il est important que ce 75ème Congrès ait eu lieu. Certains pensaient que cela risquait de créer un cluster. Mais la FNCF a maintenu  cette manifestation, réunissant plus de 1 500 professionnels, pendant trois jours, dans une grande salle, des restaurants et une exposition. En effet, les exploitants incitent  le public à aller au cinéma où, affirment-ils, il ne risque rien. Le Congrès était l’occasion de donner l’exemple, puisque, comme dans les salles, les mesures de protection sanitaires étaient respectées avec rigueur. https://siritz.com/editorial/les-salles-de-cinema-en-grand-peril/

Des mesures exceptionnelles très bien accueillies

En second lieu, la ministre de la culture et le président du CNC ont annoncé des mesures de soutien financier exceptionnelles aux salles et aux distributeurs. Précises et simples, rapidement mises en œuvre, elles vont singulièrement alléger la trésorerie des entreprises dans les mois à venir. Il est clair que le cinéma est considéré comme un secteur stratégique pour le maintien de la vie sociale. Et aussi que le président du CNC a été chef d’entreprise et banquier. Et que la ministre de la culture a un rėel poids politique. 

https://www.cnc.fr/professionnels/actualites/plan-de-relance-des-filieres-du-cinema-et-de-laudiovisuel_1319933

En troisième lieu, il est désormais clair que le niveau de la fréquentation dépend bien de l’offre. En France, depuis la rėouverture en juin,  les films français performent ã un niveau proche du niveau qu’ils auraient atteint avant la crise. Les films art et essai résistent mėme globalement mieux comme le prouve une étude de de Comscore que nous avons publiée. https://siritz.com/financine/lart-essai-resiste-mieux/. Par ailleurs, étude réalisée par les exploitants espagnols, auprès du public qui allait au cinéma avant la pandémie, confirme ces observations : la baisse de la fréquentation y est beaucoup plus due à la faiblesse de l’offre qu’à la peur du Coronavirus. Et cette dernière est un facteur de moins en moins important de cette baisse.Par rapport ã tous ses voisins la France a la chance d’avoir une production nationale importante et de qualité qui permet de maintenir la fréquentation à 40 % de ce qu’elle ėtait ces dernières années. 

Mais elle restera à plus de 50% en-dessous tant que les plus gros  films américains seront absents. La première semaine de Tenet dans l’hexagone prouve que le public d’un  blockbuster est disposė ã rėpondre présent. Sa chute importante, dès la deuxième semaine, est sans doute due  ã son côté incompréhensible pour une partie des spectateurs.

Un marché mondialisé et forcément solidaire

Néanmoins, les États-Unis  représentent 40  ã 60% du marché de ces films américains. Or, actuellement, la plus grande partie des salles de New-York, de la Californie ou de Chicago sont fermées. Une sortie nationale est donc impossible. Et les majors restent attachées à une sortie mondiale, dite « day and date », parce qu’elles craignent le piratage qui ferait perdre des entrées importantes aux salles qui sortiraient bien après. 

De la même façon, le principal marché du prochain James Bond, «Demain peut-attendre »  est le marché britannique parce, qu’il s’agit d’un film anglais. Or, la pandémie repart au Royaume-Uni. Une parti du Pays de Galles est re-confinée et une grande partie des salles de cinéma pourraient être obligées de fermer. La sortie du film risque donc d’être reportée au Royaume-Uni et, de ce fait, dans le monde.

A Deauville la profession du cinéma a manifesté sa conscience qu’en France, toute la chaîne, de la fabrication à la diffusion du film était solidaire. Mais elle a également pris conscience que cette chaîne incluait tous les pays de la planète. Ce qui  implique que la pandémie soit stoppée sinon vaincue partout dans le monde.

SUR LES 4 DERNIÈRES SEMAINES

A partir des données fournies par Cinéfinances.info*, Siritz.com a analysé la rémunération fixe des  réalisateurs de plus importants films  français sortis depuis un mois. En distinguant à valoir sur droits d’auteur, salaire de  technicien et scénario. Ce dernier  poste comprend  ce qui est inclus à la ligne Sujet, celle-ci comprenant le plus souvent des rémunérations supplémentaires, rajoutées en cours ou à la fin du développement.

Cette dernière colonne n’apparaît pas dans la Rémunération d’un réalisateur dans la rubrique Cinescoop. Il y est néanmoins fait allusion. Elle n’est pas non plus prise en compte dans le Baromètre  de la rémunération des réalisateurs qui ne concerne que l’à valoir sur droits d’auteur et le salaire se technicien.

Ce tableau permet de voir que la répartition entre ces trois catégories de rémunération varie d’un film à l’autre. Mais le scénario constitue souvent une part importante de la rémunération.

Comme on le voit c’est, et de loin, Anne Fontaine, qui, pour « Police » reçoit  la plus forte rémunération. Mais c’est aussi le budget le plus élevé, dépassant 10 millions €. Sa rémunération totale représente 5,6% du budget.  La rémunération fixe pour le scénario est supérieure à son salaire de technicien ou son à valoir sur droit d’auteur de réalisateur. https://www.cinefinances.info/film/2168

En seconde position on trouve le duo Benoît Delepine et Gustave Kerven, avec une rémunération de 420 000 €. Cette rémunération représente 8,4% du budget. Leur scénario est plus élevé que leur salaire de technicien mais légèrement moins que leur à-valoir sur droits d’auteur. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-kerven-et-delepine/

Celui qui est, de loin, le moins rémunéré est Antoine de Maximy, le réalisateur de « J’irai mourir dans les Carpates ». Il ne reçoit en tout et pour tout que 46 000 €. Ce qui ne représente que 2,4% du budget.

https://fr.wikipedia.org/wiki/J%27irai_mourir_dans_les_Carpates

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

PS : Nous avions publié un comparatif de la rémunération de 4 réalisateurs de films sortis la semaine dernière dans lequel la rémunération d’un réalisateur était totalement fausse. Nous l’avons supprimé, mais nous présentons nos excuses à nos lecteurs.

Mise en participation et crédit d’impôt

Cette semaine sort la comédie « Boutchou », le premier film d’Adrien Piquet-Gauthier, dont c’est le premier long-métrage.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Boutchou

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

Le film, dont le budget est 4,2 millions, € est produit par Païva film (Simon Istolainen)  et co-distribué par l’Association Orange  Studios/UGC Distribution.

Comme on le voit le producteur a mis le crédit d’impôt dans le financement. Il a également mis 100%  de son salaire et de ses frais généraux. Et, ce qui est encore plus frappant c’est qu’il a mis en participation 80% des imprévus. Cela confirme ce que Marie Masmonteil disait  dans le Carrefour du 1 septembre à propos de son expérience de productrice. https://siritz.com/le-carrefour/marie-masmonteil-sur-la-production-cinema/

Cela confirme aussi , dans le Carrefour du 15 septembre, l’analyse  d’Antoine Rein, président de la Commission d’agrément.https://siritz.com/le-carrefour/antoine-rein-sur-la-production-cinema/

Les producteurs ont de plus en plus de mal à monter le financement de leurs films. Et c’était avant la crise sanitaire. En outre, quand ils y réussissent, ils n’ont souvent pas de quoi couvrir leurs frais généraux. De plus en plus souvent leur seule rémunération est le soutien automatique réservé au producteur délégué dans le plafond de 150 000 €.

Dans le plan de financement de ce film le principal investisseur est le pré-achat de la  télévision en clair. En revanche il n’y a pas de chaîne payante.

Le minimum garanti du distributeur vient juste en deuxième position par rapport à la télévision en chaîne.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

A la baisse de la fréquentation, dont celle due à la crise sanitaire

Comscore qui a établi pour le Score un baromètre des performances des films art et essai en 2020, nous a fourni les résultats de son analyse et nous l’en remercions.

https://www.comscore.com/fre/

On voit que quand la fréquentation globale baisse, comme en janvier, Février et au dėbut mars, la fréquentation des films art et essai baisse moins. Donc leur part de marché augmente.
Il est est de même depuis la rêouverture des salles après le confinement.

Cela s’explique sans doute par le fait que l’offre de ce type de films a ėtė maintenue, ce qui n’est pas le cas de l’offres de films non art et essai.


Indice de reprise depuis le 22 juin versus moyenne


Indice de reprise depuis le 22 juin versus minimum




La reprise a été plus forte pour les titres recommandés art et essai

Les films recommandés Art & Essai ont un indice supérieur à l’ensemble « Tous les films » pendant toute la période étudiée. L’indice de Reprise pour ces films recommandés est toujours supérieur à 60% de la moyenne des 5 dernières années.  Il est supérieur au niveau minimum des 5 dernières années à 8 occasions sur les 12 étudiées.

POUR LA RÉALISATION DE « LES APPARENCES »

Cette semaine sort «Les apparences», le 7ème long métrage réalisé par Marc Fitoussi. Il en est également le scénariste.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Fitoussi

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

Le budget du film est de 4 millions €. Il est produit par Thelma film (Christine Gozlan) en coproduction avec la société belge Scope Pictures ( Geneviève Lemal). Il distribué par SND (Thierry Michel) qui a tous les mandats hors Benelux.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Apparences

La rémunération de Marc Fitoussi est de 80 000 €, répartis à égalité entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Le film est une libre adaptation du roman « Trahie »  de Karin Alvetegen . C’est moins que la moyenne des réalisateurs de films français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/barometre-des-realisateurs-de-films/

Le précédent film du réalisateur était « Selfie », sorti en 2018. Produit par Mandoline Films (Adrien Desanges), son budget était de 5,4 millions € et il était distribué par Apollo Films (François Clerc).

La rémunération  de Marc Fitoussi était de 157 000 €, répartis entre 76 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 81 000 € de salaire de technicien.

Le films avait rassemblé 161 000 spectateurs.

Comme on le voit, pour son dernier film la rémunération de Marc Fitoussi en tant que réalisateur est donc en baisse par rapport à son précédent film. C’est sans doute en partie dû aux mauvaises performances de ce dernier.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Siritz.com : Dans le cinéma, il y a un médiateur nommé par décret pour régler les litiges entre exploitants ou entre exploitants et distributeurs. Comment vous situez-vous par rapport à ce médiateur ?

Gérald Bigle : Le médiateur du cinéma est un médiateur institutionnel, prévu par la loi (Article L 213-1 du Code du Cinéma) qui joue en fait un rôle d’arbitre (et non vraiment de médiateur).

Maitre Gérald Bigle

Siritz.com : Mais, d’une manière générale, qu’est-ce que la médiation comme mode de résolution des conflits ?

Serge Dahan : C’est un processus alternatif qui permet de régler un différend entre parties. Il a pour but, non pas de rendre une décision, comme pourrait l’être la décision d’un juge ou d’un arbitre, mais de trouver un terrain d’entente entre les parties pour que celles-ci sortent de la zone de conflit et entrent dans une zone de recherche de l’intérêt mutuel pour, non seulement trouver un accord, mais aussi, dans beaucoup de cas, préserver leurs relations futures.

Le médiateur est celui qui va jouer ce rôle de passerelle en formalisant, par le dialogue et l’échange, la vraie nature du différend. Il contribuera ainsi à rétablir les relations entre les parties.

Serge Dahan

La Médiation permet de sortir d’une philosophie conflictuelle pour rechercher une solution qui préserve les intérêts de chaque partie. Le médiateur a une approche juridique, économique psychologique. Il doit évidemment être neutre et indépendant

Siritz.com : J’imagine qu’il faut avoir une formation.

GB : Il y a des médiateurs individuels. Ils ont suivi une formation. Certains sont agréés par les Cours d’appel. Il y a des centres de formation. Par exemple, à Paris, il y a le CMAP de la Chambre de Commerce. Il y a des formations un peu plus universitaires, comme IFOMENE Il y a aussi des centres de médiation des professions comme les notaires, les experts comptables, les huissiers. Dans l’audiovisuel il y a l’AMAPA qui un centre issu de certains organismes professionnels.

Il y a des sociétés d’experts dans la gestion alternative des différends, comme notre société, « Terrain d’Entente ».

Docteur Henri Cohen-Solal

Les médiateurs peuvent être agréés par les cours d’appel comme c’est mon cas. Je suis associé fondateur de la société spécialisée dans la médiation, « Terrain d’Entente », avec Serge Dahan chef d’entreprise et ancien juge des Tribunaux de Commerce, Ruben Arnold qui est conseiller en stratégie et le docteur Henri Cohen-Solal qui est psychanalyste.

Ruben Arnold a étudié la médiation à la Harvard Law show et au CMAP

Siritz.com : Comment les parties entrent-elles en médiation ?

SD : Le préalable c’est que les deux parties soient d’accord pour engager un processus de médiation. C’est à l’opposé de la saisie d’un tribunal par une des parties qui prend l’initiative d’une procédure judiciaire pour vouloir trancher le conflit.

Par ailleurs, entrer dans un processus de médiation c’est, pour les parties, s’engager à respecter un certain nombre de règles dont celles de courtoisie, de respect de l’autre dans les échanges et de confidentialité

GB : Le champ de la médiation est très large. Conflits entre associés, entre entreprise, entre personnes ou même simple difficultés à résoudre…

Siritz.com : Y-a-t-il un texte général, par exemple d’ordre législatif, qui définit la médiation ?

GB : Les premiers médiateurs ont surtout été les anglo-saxons et, ensuite, le législateur français s’y est intéressé, poussé peut-être par les approches de l’Union européenne.

Il y a des articles du code de procédure civil (Articles 131-1 et suivant du CPC) qui fixent les éléments de la médiation.  Depuis 2019 (Loi du 23 mars 2019 sur la réforme de la justice), la tentative de médiation est obligatoire avant de lancer une assignation ou une plainte.

Il y a deux catégories de médiation : la médiation judiciaire et la médiation conventionnelle. Dans la première, c’est le juge qui propose, conseille la médiation. Dans la seconde, ce sont les parties qui décident d’elles-mêmes et directement de recourir à cette solution.

SD : En fait, le juge incite à la médiation. Les juges demandent qu’il y ait au préalable une réunion d’information des parties sur la médiation, et laissent aux parties la liberté de décider du recours à ce processus de règlement de leur différend.

Siritz.com : Est-ce que ça concerne tous les droits, sauf j’imagine, le pénal ?

GB : Oui. Le civil, le commercial, le social, voire l’administratif.

Siritz.com : Dans votre cas comment vous situez-vous ?

SD : Nous avons mis au point, avec succès, notre propre formule de médiation dans le respect des règles d’exercice de cette activité et nous pouvons dire que nous sommes avant tout expérimentés, neutres et indépendants. Faire appel à « Terrain d’Entente » c’est faire appel à des médiateurs qui réunissent des expertises en droit, en gestion et en finance d’entreprise, en ressources humaines, en psychologie sociale….

Siritz.com : Pour chaque médiation vous êtes tous les 4 présents ?

SD : Non. Nous intervenons soit seul, soit en co-médiation. Le choix du médiateur et de la co-médiation se prend en fonction de la nature du différend, de la difficulté à résoudre, du métier et du nombre de parties en cause.

Siritz.com : Mais est-ce que vous étudiez ensemble chaque affaire au préalable ?

GB : Nous nous appuyons sur les expertises de chacun

Siritz.com : Combien avez-vous traité d’affaires l’année dernière ?

SD : environ 20 dossiers

Siritz.com : Et quel est le taux de réussite ?

SD : Cela paraît étonnant, mais plus de 85% des dossiers ont abouti à un accord entre les parties. C’est très positif et surtout très prometteur

GB : Le taux de réussite de « Terrain d’Entente » est, nous pensons, lié à la complémentarité des profils des médiateurs de la société  et à notre propre processus de médiation.

Le taux de réussite et les commentaires, sur « Terrain d’Entente », faits par les Avocats et Conseils sont les clefs de la confiance des magistrats et des partenaires qui nous recommandent auprès des parties.

Les magistrats sont aussi favorables à la médiation pour désengorger les tribunaux et engagent les parties à nous contacter pour une première réunion d’information sur la médiation.

SD : En cette période de pandémie nous organisons cette première réunion en visioconférence et c’est gratuit. Cette réunion permet aux parties de décider ou pas d’entrer en médiation

GB : Ce sont les décideurs des parties en conflit qui doivent être présents à cette réunion. Chez « Terrain d’Entente » nous encourageons les parties à venir avec leur conseil. En cas de succès de la médiation et d’accord des parties les Conseils sont en charge de la rédaction d’un protocole.

Siritz.com : Une affaire représente combien de séances ?

SD : Difficile de répondre à cette question. Cela dépend de la nature du différend, du nombre de parties et de la volonté réelle de recherche d’un accord. En moyenne 2 à 3 séances d’une demi-journée permettent d’obtenir les conditions de l’accord

Siritz.com : Quel est le tarif ?

GB : Pour 2 séances 3000 € environ (c’est un forfait). Cela peut varier un peu en fonction de la complexité du dossier et du nombre de parties.

Siritz.com : Combien de temps pour traiter une affaire ?

SD : Moins de 3 mois. Mais notez que nous avons de nombreuses médiations qui ont réussi dans un délai bien inférieur.

Siritz.com : C’est beaucoup moins long et moins coûteux que la justice. Mais une partie ne peut refuser d’appliquer l’accord ?

GB : En principe, la médiation se termine par un protocole écrit, rédigé par les avocats et signé par les parties. Une autre particularité de la procédure c’est la totale confidentialité, ce qui n’est pas le cas avec la justice. Par ailleurs, le médiateur peut intervenir auprès de chaque partie sans que l’autre soit au courant, ce qui permet souvent de faire avancer les choses.

Siritz.com : La médiation a-t-elle tendance à se développer ?

GB : Oui. Du fait de son efficacité démontrée et aussi parce qu’ elle répond aux préoccupations et besoins de la justice d’aujourd’hui. C’est une solution pertinente, économique et rapide dans le respect strict de la confidentialité

Les médiateurs de » Terrain d’Entente » sont des personnes d’expérience soucieuses d’accompagner les parties pour la recherche d’une solution qui répond aux intérêts de chacun, se soucie de l’avenir, de la relation futur et contribue à l’apaisement.

www.terrain-d-entente.com

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ENTRE MONDIALISATION ET SOUVERAINISME

A l’occasion du Festival de la fiction qui a eu lieu à Paris les chaînes de télévisions françaises ont réclamé un assouplissement de la loi sur l’audiovisuel. Le gouvernement avait prévu de la réformer mais a donné la priorité à l’application de la directive SMA. En vertu de celle-ci les plates-formes internationales vont, d’ici la fin de l’année, devenir un acteur important et puissant de notre écosystème audiovisuel. Or ces deux textes sont indissociables.

La mise en oeuvre de la directive SMA sera incontestablement profitable pour les producteurs, puisqu’ils vont avoir des clients supplémentaires et très riches. Il est vrai que c’étaient déjà des clients de plus en plus importants. Mais, désormais, le gros de leurs investissement sera consacré à l’acquisition pour le seul territoire français. Néanmoins, rien ne dit qu’ils ne subordonneront pas ce type de commande à un achat, à prix réduit et pour une longue durėe, des droits mondiaux.

Actuellement en tout cas, les diffuseurs français n’ont que des droits pour la France et de courte durée. Alors que, pour les films de cinéma entrant dans leurs engagements,  les grandes chaînes en clair ont des parts de production.  Les producteurs audiovisuels soulignent que les chaînes ne financent qu’au plus 70% du coût de leurs œuvres  contre 120 ou 125% en ce qui concerne les plates-formes.

Les chaînes coproductrices ?

Mais si les chaînes étaient coproductrices et acheteuses sur de longues durėes, peut-être qu’elles seraient plus motivées  pour commander des programmes qui ont un potentiel sur le marché mondial et une longue durėe de vie.

En fait, Marie Masmonteil, dans son Carrefour a bien posé la question de fonds : est-on pour une mondialisation permettant la plus forte concurrence ou pour un « souverainisme » qui vise à favoriser les diffuseurs français ? https://siritz.com/le-carrefour/marie-masmonteil-sur-la-production-cinema/

Ce débat est similaire à celui qui oppose les partisans du mondialisme qui conduit à produire en Asie pour faire baisser les prix, au bénéfice du consommateur et de la marge des entreprises. Mais au détriment de l’emploi  et de notre balance commerciale. Le meilleur système doit  évidemment prendre en compte ces deux approches. Toute la question est de savoir où l’on met le curseur.

Préserver notre écosystème de ventes et de préfinancements internationaux

Mais il est certain que l’on pourra  plus facilement imposer un écosystème à nos chaînes qu’aux les plates-formes mondiales qui sont plus puissantes que la plupart des États.

En tout ėtait de cause, nos producteurs doivent être conscients que, si les plates-formes continuent à acheter les droits monde, elles risquent d’affaiblir progressivement l’écosystème de cofinancements et de ventes internationales qu’ils ont réussi à bâtir. Ce serait au  dėtriment de leur indépendance.

Néanmoins, deux de ces plates-formes viennent de dėcouvrir  les limites et les inconvénients d’une diffusion planétaire dans un monde fractionné. 

Les limites de la diffusion planétaire

Ainsi, Netlix a acheté la diffusion hors hexagone du film de cinéma français «Mignonnes» . Celui-ci met en scènes des jeunes filles pubères de banlieue s’adonnant à des danses lascives, en réaction à l’ultra-conservatisme de leurs parents.Or patatra ! Ce sujet, qui vise un vaste public jeune et banlieusard, soulève l’hostilité bruyante et très politisée des conservateurs américains, notamment parmi les partisans de Trump, qui l’accusent d’exhibitionnisme pédophile.

https://www.courrierinternational.com/article/cinema-aux-etats-unis-la-polemique-sur-le-film-mignonnes-prend-des-proportions-ahurissantes

Quant à Disney, il a produit pour 200 millions $ un remake live de son dessin animé à succès Mulan. Presque partout il ne sortira pas en salle, mais en VoD pour les abonnées de Disney +, ou, en France, directement sur la nouvelle plate-forme. C’est une locomotive pour ce  service. Bien entendu tous ces exploitants sont furieux à l’égard de Disney.

Une mauvaise affaire pour l’image et le compte d’exploitation de Disney

Mais, en Chine, où Disney + n’est pas diffusé, il sort en salle. Et, s’agissant d’une héroïne chinoise, le public chinois est le premier visé. Or, là aussi, patatra ! Le public chinois s’offusque bruyamment de cette vision hollywoodienne de la culture chinoise. Et, aux États-Unis, Disney est très critiqué pour avoir tourné au Xinjiang, où les ouïgours sont victimes d’un génocide.

https://www.lesinrocks.com/2020/09/16/cinema/actualite-cinema/pourquoi-le-public-chinois-deteste-t-il-mulan/