Le cinéma est-il un service culturel de première nécessité ?
La fréquentation de la semaine qui s’ouvre ce lundi fournira des indications essentielles sur la place du cinéma dans la vie quotidienne des français. En outre, il déterminera le choix des distributeurs sur les dates de sortie de leurs films dans les semaines et les mois à venir.
En effet, après trois mois de confinement, la question est de savoir si les français vont hésiter à retourner dans les salles alors que le Coronavirius rôde encore. Ou vont-ils tout simplement reprendre le cours de leurs habitudes. A moins qu’ils ne se précipitent dans les salles obscures pour compenser ce long sevrage d’un service de première nécessité. Or, un sondage de Médiamétrie la semaine dernière, pointe nettement vers cette dernière hypothèse. Il prévoit en effet que 18,7 millions de français affirment avoir l’intention d’aller au cinéma dans les 4 semaines qui viennent.
https://www.mediametrie.fr/fr/j-5-avant-le-retour-en-salles-quelles-intentions-pour-les-4-prochaines-semaines
A comparer avec 2018 et 2019
Ces 18,7 millions d’entrées sont à comparer avec les entrées de juin et de juillet des deux années précédentes. En 2019, qui a été une année de forte fréquentation, avec plus de 213 millions d’entrées, il y avait eu 12,47 millions d’entrées en juin et 18,23 millions en juillet. En 2018, qui, avec 201,2 millions d’entrées, avait été plus représentative des 10 dernières années, il y en avait eu 10 millions en juin et 13,94 millions en juillet. En outre, ce qui est également encourageant, c’est que le pourcentage a augmentė de 4% par rapport au sondage de la semaine dernière.
Ces résultats sont à priori logiques, parce que la fréquentation dépend avant tout de l’offre. Or, trois locomotives françaises reprennent leur exploitation stoppée par le confinement. Alors que le mois de juin n’est pas habituellement celui de ces locomotives. «La bonne épouse», distribué par Mémento films, avait, en 4 jours d’exploitation en mars, et alors que l’on parlait d’un confinement imminent, rassemblé 171 000 spectateurs. «De Gaulle», distribué par SND, avait rassemblé 512 000 spectateurs la semaine précédente, et 83 000 au cours de sa deuxième semaine de 4 jours. Ces deux films bénéficiaient en outre de bonnes critiques et d’un excellent bouche à oreille.
Enfin, la franchise « Ducobu 3 », distribuée par UGC, qui vise principalement les jeunes, a été arrêtée en 5ème semaine. Elle avait déjà atteint 1,466 millions d’entrées, dont 69 000 les 4 derniers jours.
Des chiffres élevés. Mais qui sait ?
D’ailleurs, le sondage de Médiamétrie indique que « De Gaulle » sera vu en priorité par 13% des français qui retourneront au cinéma, «Ducobu 3 »par 8% et » La bonne épouse » par 6%. Si on appliquait mécaniquement ces chiffres, cela donnerait 2,3 millions de spectateurs supplémentaires pour « De Gaulle », 1,4 millions pour « Ducobu 3 » et un million pour « La bonne épouse ». Des chiffres qui, si on les ajoute à ceux dėjà enregistrés, apparaissent très élevés. Mais qui sait ?
Normalement, les entrées d’un film à succès chutent de 35 ã 40% la seconde semaine. Une évolution qui n’est qu’apparente, car les chiffres de la première semaine sont gonflés par de nombreuses avant-premières les semaines précédentes. C’est pourquoi le pourcentage de baisse se ralentit les semaines suivantes.
Il est vrai que ces trois films ont un handicap : le gros de leur promotion a eu lieu il y a plus de trois mois. Mais il se peut qu’assidus et réguliers aient conservé le souvenir de ce qu’ils avaient l’intention de voir.
Quoi qu’il en soit, particulièrement significative sera, dès les premiers jours, la fréquentation de « De Gaulle » et de « La bonne épouse ». Prenons « De Gaulle », par rapport aux quelques 300 000/350 000 entrées de ce qu’aurait été une deuxième semaine normale. En tenant compte du fait que celle-ci aura 9 jours et que, 83 000 entrées ont déjà ėtė engrangées en deuxième semaine. Ce qui complique un peu le calcul.
Des craintes
Certains font remarquer que, la capacité des salles étant rėduite, cela va réduire la fréquentation. Mais la FNCF a évité la réduction de 50% de la jauge. Et, à part certains soirs, notamment le week-end, ou le dimanche après-midi, les salles sont rarement pleines. En outre, à ce stade, les salles ne ploient pas sous le nombre de films. Un écran pourra donc être rajoutė sans trop de difficulté pour un film véritablement porteur. Par ailleurs, les mesures de nettoiement sanitaire vont rėduire le nombre de séances. Il y aura sans doute une séance à 19h30 plutōt qu’une ã 20h et une autre à 22 h. Mais les spectateurs qui veulent voir un film sauront s’adapter à ces conditions. Et, si nécessaire, le film pourra, là encore, bénéficier de deux ėcrans avec des horaires dėcalės.
Certains distributeurs indépendants craignent justement de voir le nombre séances de leur film réduites et confinées aux mauvais horaires. Mais, compte tenu des films actuellement programmés on en est loin. Pour l’instant la prėoccupation des exploitants est plutôt de ne pas manquer de films. D’ailleurs, n’oublions pas que, cet été, le nombre de « blockbusters » américains, sortant sur beaucoup d’écrans, sera réduit. Il semble qu’il n’y en aura que deux. Mais si, compte tenu d’une fréquentation élevée et du soutien automatique renforcé, plusieurs films français porteurs étaient finalement avancés, les grands exploitants seraient alors tenus de respecter leurs engament å l’égard de la distribution indépendante.
En tout cas, si le sondage de Médiamétrie se révélait exacte, cela voudrait dire que le cinéma, c’est à dire un film dans une salle, est bien un service culturel de première nécessité pour les français. Après la catastrophe qui a frappé le secteur ce serait une nouvelle particulièrement réconfortante.
« De Gaulle », le test du retour du public
FinanCiné11 intervenants pour le financer
Cette semaine, les entrées de « De Gaulle », (comme celles de « La bonne épouse ») vont faire l’objet d’une attention particulière. Elles vont en effet indiquer très précisément si le public va profiter de la réouverture des salles pour retourner au cinéma. Dont il a été sevré pendant 3 mois. Voir aussi https://siritz.com/editorial/le-verdict-du-box-office-de-cette-semaine/?preview=true
« De Gaulle » était sorti le 4 mars. Il avait rassemblé 512 000 spectateurs dès la première semaine. Bénéficiant de bonnes critiques et d’un bon bouche à oreille, il était parti pour réaliser entre 1,5 et 2 millions d’entrées au box-office. Les quatre premiers jours de la seconde semaine, alors que l’on parlait déjà sérieusement de confinement, il avait encore rassemblé 84 000 entrées.
Dans ce film, réalisé par Gabriel Le Bomin, c’est Lambert Wilson qui interprète le général. Ce n’est pas une autobiographie. Il traite des quelques semaines au cours desquels ce jeune général refuse la capitulation. Et va continuer le combat depuis Londres. Avec, au début, comme seule arme, sa voix et son appel à la résistance. Aux côtés de Lambert Wilson on trouve Isabelle Carré qui joue son épouse et Olivier Gourmet.
Un film cher
Il s’agit d’un film cher (11,6 millions €, avec 42 jours de tournage, dont 4 aux Studios de Bry-sur-Marne). Il a été produit par Vertigo Productions (Farid Lahouassa et Aïssa Djabri) qui, l’année dernière, était le producteur de « La vérité si je mens : les débuts ».
Le producteur délégué a mis ses frais généraux et la plus grande partie de son salaire en participation. Il a surtout investi de 3 163 000 € en numéraire et 230 000 € en soutien à la préparation. Mais le crédit d’impôt n’est pas été pris en compte dans le financement.
Il a par ailleurs investi presque la totalité de son salaire producteur (461 000 €) et de ses frais généraux (646 000 ).
Il y a plusieurs coproducteurs : à la fois France télévisions, par France 2 (700 000 €) et France 3 (300 000 €). Mais aussi le distributeur SND (400 000 €). Ainsi que Les films de la Baleine (Philippe Goldefrain et Gio Léra) pour 200 000 €). Ces derniers étaient déjà coproducteurs de « La vérité si je mens : les débuts ». France 2 a également acheté un premier passage de télévision en clair (700 000 €) et France 3 (300 000 €) un second passage. Quant au premier passage de la télévision à péage il revient à Canal+ pour 1,524 millions €. Enfin, Multithématiques l’a acheté pour ses chaînes cinéma 200 000 €.
Le CNC a accordé une aide de 200 000 € à la création sonore et visuelle. Les régions Ile-de-France et Hauts-de-France ont apporté respectivement 500 000 € et 150 000 € de subvention. Enfin, Les amis de De Gaulle ont fourni une aide 170 000 €.
Pour la distribution SND a pris tous les mandats en échange de 1,8 millions de minimum garanti.
Voir aussi :
https://fr.wikipedia.org/wiki/De_Gaulle_(film)
Les articles de cette rubrique s’appuient sur les données fournies par https://cinefinances.info/ . C’est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Le verdict du box-office de cette semaine
ÉditorialLe cinéma est-il un service culturel de première nécessité ?
La fréquentation de la semaine qui s’ouvre ce lundi fournira des indications essentielles sur la place du cinéma dans la vie quotidienne des français. En outre, il déterminera le choix des distributeurs sur les dates de sortie de leurs films dans les semaines et les mois à venir.
En effet, après trois mois de confinement, la question est de savoir si les français vont hésiter à retourner dans les salles alors que le Coronavirius rôde encore. Ou vont-ils tout simplement reprendre le cours de leurs habitudes. A moins qu’ils ne se précipitent dans les salles obscures pour compenser ce long sevrage d’un service de première nécessité. Or, un sondage de Médiamétrie la semaine dernière, pointe nettement vers cette dernière hypothèse. Il prévoit en effet que 18,7 millions de français affirment avoir l’intention d’aller au cinéma dans les 4 semaines qui viennent.
https://www.mediametrie.fr/fr/j-5-avant-le-retour-en-salles-quelles-intentions-pour-les-4-prochaines-semaines
A comparer avec 2018 et 2019
Ces 18,7 millions d’entrées sont à comparer avec les entrées de juin et de juillet des deux années précédentes. En 2019, qui a été une année de forte fréquentation, avec plus de 213 millions d’entrées, il y avait eu 12,47 millions d’entrées en juin et 18,23 millions en juillet. En 2018, qui, avec 201,2 millions d’entrées, avait été plus représentative des 10 dernières années, il y en avait eu 10 millions en juin et 13,94 millions en juillet. En outre, ce qui est également encourageant, c’est que le pourcentage a augmentė de 4% par rapport au sondage de la semaine dernière.
Ces résultats sont à priori logiques, parce que la fréquentation dépend avant tout de l’offre. Or, trois locomotives françaises reprennent leur exploitation stoppée par le confinement. Alors que le mois de juin n’est pas habituellement celui de ces locomotives. «La bonne épouse», distribué par Mémento films, avait, en 4 jours d’exploitation en mars, et alors que l’on parlait d’un confinement imminent, rassemblé 171 000 spectateurs. «De Gaulle», distribué par SND, avait rassemblé 512 000 spectateurs la semaine précédente, et 83 000 au cours de sa deuxième semaine de 4 jours. Ces deux films bénéficiaient en outre de bonnes critiques et d’un excellent bouche à oreille.
Enfin, la franchise « Ducobu 3 », distribuée par UGC, qui vise principalement les jeunes, a été arrêtée en 5ème semaine. Elle avait déjà atteint 1,466 millions d’entrées, dont 69 000 les 4 derniers jours.
Des chiffres élevés. Mais qui sait ?
D’ailleurs, le sondage de Médiamétrie indique que « De Gaulle » sera vu en priorité par 13% des français qui retourneront au cinéma, «Ducobu 3 »par 8% et » La bonne épouse » par 6%. Si on appliquait mécaniquement ces chiffres, cela donnerait 2,3 millions de spectateurs supplémentaires pour « De Gaulle », 1,4 millions pour « Ducobu 3 » et un million pour « La bonne épouse ». Des chiffres qui, si on les ajoute à ceux dėjà enregistrés, apparaissent très élevés. Mais qui sait ?
Normalement, les entrées d’un film à succès chutent de 35 ã 40% la seconde semaine. Une évolution qui n’est qu’apparente, car les chiffres de la première semaine sont gonflés par de nombreuses avant-premières les semaines précédentes. C’est pourquoi le pourcentage de baisse se ralentit les semaines suivantes.
Il est vrai que ces trois films ont un handicap : le gros de leur promotion a eu lieu il y a plus de trois mois. Mais il se peut qu’assidus et réguliers aient conservé le souvenir de ce qu’ils avaient l’intention de voir.
Quoi qu’il en soit, particulièrement significative sera, dès les premiers jours, la fréquentation de « De Gaulle » et de « La bonne épouse ». Prenons « De Gaulle », par rapport aux quelques 300 000/350 000 entrées de ce qu’aurait été une deuxième semaine normale. En tenant compte du fait que celle-ci aura 9 jours et que, 83 000 entrées ont déjà ėtė engrangées en deuxième semaine. Ce qui complique un peu le calcul.
Des craintes
Certains font remarquer que, la capacité des salles étant rėduite, cela va réduire la fréquentation. Mais la FNCF a évité la réduction de 50% de la jauge. Et, à part certains soirs, notamment le week-end, ou le dimanche après-midi, les salles sont rarement pleines. En outre, à ce stade, les salles ne ploient pas sous le nombre de films. Un écran pourra donc être rajoutė sans trop de difficulté pour un film véritablement porteur. Par ailleurs, les mesures de nettoiement sanitaire vont rėduire le nombre de séances. Il y aura sans doute une séance à 19h30 plutōt qu’une ã 20h et une autre à 22 h. Mais les spectateurs qui veulent voir un film sauront s’adapter à ces conditions. Et, si nécessaire, le film pourra, là encore, bénéficier de deux ėcrans avec des horaires dėcalės.
Certains distributeurs indépendants craignent justement de voir le nombre séances de leur film réduites et confinées aux mauvais horaires. Mais, compte tenu des films actuellement programmés on en est loin. Pour l’instant la prėoccupation des exploitants est plutôt de ne pas manquer de films. D’ailleurs, n’oublions pas que, cet été, le nombre de « blockbusters » américains, sortant sur beaucoup d’écrans, sera réduit. Il semble qu’il n’y en aura que deux. Mais si, compte tenu d’une fréquentation élevée et du soutien automatique renforcé, plusieurs films français porteurs étaient finalement avancés, les grands exploitants seraient alors tenus de respecter leurs engament å l’égard de la distribution indépendante.
En tout cas, si le sondage de Médiamétrie se révélait exacte, cela voudrait dire que le cinéma, c’est à dire un film dans une salle, est bien un service culturel de première nécessité pour les français. Après la catastrophe qui a frappé le secteur ce serait une nouvelle particulièrement réconfortante.
La rémunération d’Olivier Baroux
Cinéscoop« I’m just a gigolo », un échec après plusieurs gros succès
Dimanche soir Canal+ a diffusé « I’m just a Gigolo ». Sorti en 2019, c’est le 10ème film réalisé par Olivier Baroux. Le budget du film, produit par Eskwad (Richard Grandpierre) et Chapter 2 (Dimitri Rassam), était de 10,3 millions €.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article
Il s’agit d’une adaptation de la comédie américaine « How to be a latin lover », jamais sortie en France. Les droits on été acquis pour 520 000 €. Le scénario a été co-écrit par Olivier Baroux et Kad Mérad, le principal interprète, pour 400 000€.
Pour 41 jours de tournage, la rémunération d’Olivier Baroux réalisateur est de 709 000 €, dont 350 000 € en à-valoir sur droits d’auteur et 359 000 € en salaire. C’est très au-dessus de la rémunération moyenne des réalisateurs français en 2019. https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/la-remuneration-des-realisateurs-des-films-francais-sortis-en-2019/ Mais Olivier Baroux est un habitué des grands succès.
Mais ce film a été un gros échec puisque, sorti sur 412 copies, il n’a rassemblé que 282 000 entrées.
Le précédent film du réalisateur était « Les Tuche 3-Liberté, égalité, fraternituche », sorti en 2018, et dont le budget était de 13 millions €. Il était produit par Eskwad et Pathé Films. Il avait rassemblé 5,587 millions de spectateurs. Sa rémunération avait été de 800 000 €, répartie en part égal entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire de réalisateur.
Le budget de « Les Tuche 2-Le rêve américain », sorti en 2016, était de 15,2 millions . La rémunération d’Olivier Baroux pour 51 jours de tournage était de 650 000 €, dont 350 000 € d’à-valoir sur droits d’auteur et 300 000 € de salaire. Le film avait rassemblé 4,6 millions de spectateurs.
Voir aussi :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Baroux
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
« Le Dindon » un coûteux échec
FinanCinéL’adaptation contemporaine de cette pièce à succès, avec un fort casting, n’a pas rassemblé le public attendu
Canal+ diffuse vendredi 19 juin, pour la première fois, « Le Dindon ». Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article. Voir aussi : https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-jalil-lespert/
Ce sont Cinéfrance Studios (Etienne Mallet et Julien Deris) et Pathé Films qui ont produit cette adaptation de la pièce de Feydeau, en la situant à la période contemporaine. Et ce, pour un budget de 14 millions €. Il s’agit d’une coproduction franco-belge. La part française est de 83%.
Les deux producteurs délégués français ont investi 2 millions € en numéraire. Ils ont également mis en participation 356 000 € de salaire producteur sur 580 000 € et 259 000 € de frais généraux sur 784 000 €. Plus rare ils ont investi en participation 260 000 € sur 1,1 millions d’imprévus. France 2 est coproducteur pour 750 000 € de numéraire. En revanche, le crédit d’impôt, qui doit être de l’ordre de l’investissement en numéraire, n’a pas été pris en compte.
La région Ile de France a accordé une subvention de 480 000 € et les placements de produits ont été estimés devoir rapporter 100 000 €.
Canal+ a pré-acheté le film pour 1,883 millions € et Multithématiques pour 334 000 €.
France 2 a pré-acheté 2 passages du film : un premier pour 750 000 € et un second pour 600 000€. Ce qui laisse à penser que la télévision publique y croyait beaucoup.
Pathé Films est distributeur, avec tous les mandats. A ce titre, la société a donné un minimum garanti de 3,5 millions €. « Le Dindon » est sorti le 25 septembre 2019 sur 693 copies. Il n’a rassemblé que 256 000 spectateurs. C’est évidemment un échec très important pour ce distributeur. Il entre dans la catégorie des « fausses martingales » que sont souvent les comédies à fort casting : https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/la-fausse-martingale-pour-le-succes-dun-film/
Le Belgique est coproductrice pour 2,4 millions € (17%), par le producteur Artémis (Patrick Quinet), qui a généré 2,27 millions € de Tax shelter.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
POUR LA RÉALISATION DU « DINDON »
CinéscoopLa rémunération de Jalil Lespert
« Le Dindon », que Canal + diffuse le vendredi 19 juin, a été réalisé par Jalil Lespert. C’est le 5ème long métrage de celui-ci, qui a eu une longue carrière de comédien. Il est produit Pathé et Cinéfrance. Il est distribué par Pathé Film. Son budget est de 14 millions €.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jalil_Lespert
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Pour ce film (voir aussi https://siritz.com/financine/le-dindon-un-couteux-echec/) dont la durée de tournage a été 35 jours et dont le budget était de 14 millions €, sa rémunération a été de 445 5000, répartie à part égal entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien réalisateur. Il a participé à l’écriture de l’adaptation de la pièce de Feydeau avec Guillaume Gallienne qui est l’un des principaux interprètes du film. Cette adaptation a été rémunérée 300 000 €.
Le précédent film réalisé par Jalil Jaspert était « Iris », produit par Wy Production (Wassimi Beji). Il était sorti en 2016. Sont le budget était de 8 millions €. Pour 35 jours de tournage sa rémunération avait été de 200 000 €, répartie à part égale entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien réalisateur. Il avait co-écrit le scénario avec trois autres scénaristes et ce scénario avait été rémunéré 160 000 €.
« Yves Saint-Laurent », sorti en 2014, avait également été produit par Wy Productions. Son budget était de 12 millions €. Pour 41 jours de tournage la rémunération de Jalil Lespert était de 220 000 €. Là encore, il avait co-écrit le scénario qui avait été rémunéré 240 000 € . Pour le sujet, sur les relations amoureuses du couturier et de Pierre Bergé, qu’il a apporté et qui a reçu le soutien de ce dernier, il a touché 90 000 €. Le film avait rassemblé 376 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Le montage financier de « Sauver ou périr »
FinanCinéOCS avant Canal+
Jeudi 18 juin, Canal+ rediffuse, sur Canal+ décalé, « Sauver ou périr », réalisé par Frédéric Tellier. Le film était sorti en salle en novembre 2018. Fait assez rare, il s’agit d’un deuxième passage sur la télévision payante, OCS ayant pris le premier passage. Voir aussi : https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-du-realisateur-frederic-tellier/
Les données financières de cet article ont été fournies par le site Cinéfinances.info*
C’est Single Man Productions (Julien Madon) qui a produit le film, pour un budget de 6,5 millions €. Cette société a investi 1,088 millions € en numéraire et 52 000 € en soutien financier. Mais elle a aussi mis en participation 350 000 des 371 000 de frais généraux.
Par ailleurs, une seconde société de production de Julien Madon, Labirynthe films, a investi 150 000 € en coproduction. De même, le distributeur Mars films (Stéphane Célérier), a investi 100 000 € en fonds de soutien. France 3 Cinéma est coproducteur pour 400 000 €, dont 250 000 € en numéraire et 150 000 € en soutien financier. Deux soficas adossées ont investi 450 000 € et un pool de soficas 550 000 €. Enfin, les recettes provenant de placements de produits sont évaluées à 80 000 €.
OCS a acquis le premier passage de télévision payante pour 1,6 millions €. (27% du budget). Et Canal+ le second pour 313 000 €. Enfin Multithématiques a pré-acheté les passages suivants pour 70 000 €. Donc, l’apport totale des chaînes à péages représente de 33% du budget. Ce cumule des trois sociétés est élevé si on le compare au cumul habituel de Canal+ et de Multithématiques : https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/combien-canal-et-multithematiques-achetent-conjointement-les-films-cinefinances-info-fournit-achats-en-pourcentage-du-devis/. Enfin, France 3 cinéma a pré-acheté le passage télévision gratuite 500 000 €.
Mars Films était le distributeur du film et avait un mandat pour les salles, la vidéo et l’international. Le minimum garanti était de 450 000 € et le film était sorti dans 340 salles. Ce fut un gros succès pour le distributeur, puisqu’il a rassemblé 1,014 millions de spectateurs.
A noter que la Belgique est coproducteur à 4% et a apporté 276 000 €.
Voir aussi :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sauver_ou_périr_(film)
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
La rémunération du réalisateur Frédéric Tellier
CinéscoopSon deuxième film pour le cinéma a été un succès
«Sauver ou périr », que Canal+ décalé présente ce soir (voir aussi https://siritz.com/financine/le-montage-financier-de-sauver-ou-perir/?preview=true&_thumbnail_id=2231), est le deuxième film réalisé par Frédéric Tellier pour la cinéma.
Cinéfinances.info* fournit les données qui permettent une analyse financière de la rémunération de ce dernier.
Le film est sorti en 2018. Il avait, depuis 2003, réalisé plusieurs films et séries pour la télévision. « Sauver ou périr » avait un budget de 6,5 millions €. Pour 41 jours de tournage, la rémunération de Frédéric Tellier a été de 122 000 €, répartie en 62 000 € d’à-valoir sur droits d’auteur et 60 000 € de salaire de technicien. Il a participé à l’écriture du scénario qui a été rémunéré 53 000 €.
Le film a été un succès et a rassemblé plus d’un million de spectateurs.
Le premier long métrage de cinéma du réalisateur, « L’Affaire SK1 » était sorti en 2015. Il avait été produit par Labyrinthe films (Julien Madon). Le tournage avait pris 8 semaines. La rémunération de Frédéric Tellier avait été de 100 000 €, répartie à part égal entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.
Le film traitait de l’affaire du tueur en série Guy Georges. Frédéric Tellier a fait une enquête de 6 ans sur le sujet. Puis il a co-écrit le scénario avec deux autres auteurs. L‘ensemble de ce travail est rémunéré 120 000 €.
« L’Affaire SK1 » avait rassemblé près de 400 000 spectateurs.
Voir aussi :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Frédéric_Tellier
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Le CNC augmente le soutien automatique
FinanCinéComme l’avait préconisé notre Editorial du 30 mars
Le CNC, a décidé d’augmenter le soutien automatique à la production, la distribution et l’exploitation. Dès le 22 juin et jusqu’au 30 août.Or, c’est ce que l’Editorial de Siritz.com du 30 mars préconisait. https://siritz.com/editorial/pour-faire-redemarrer-les-salles-de-cinema/
Mais il suggérait de faire financer cette mesure par une taxe exceptionnelle de solidarité sur le chiffre d’affaires de la S-Vod. En effet, selon l’Hadopi, le nombre d’abonnés de la S-VoD avait augmenté de plus de 30% en un an, notamment du fait du confinement. https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/boom-de-la-s-vod-en-un-an/
Cette activité a donc particulièrement bénéficié de la crise sanitaire, à la différence de toutes les autres activités culturelles et, notamment, du cinéma.
Mais, en tout état de cause, cette taxe aurait supposé le vote d’une loi par le Parlement et l’ordre du jour de celui-ci était déjà suffisamment encombré. En outre, le gouvernement préfère sans doute traiter du cas de la S-VoD à l’occasion de la transposition de la directive SMA. C’est donc le Trésor qui va fournir cette ressource au CNC.
Certes, la taxe que nous suggérions aurait procuré une recette de plus d’une vingtaine de millions € par mois, permettant de financer une augmentation de 50% du soutien automatique. Ce n’est pas le cas de celle financée par le Trésor qui ne concerne que les premières tranches du soutien.
Néanmoins, ce supplément sera tout de même une incitation des distributeurs à sortir leurs films au plus vite, pour bénéficier de cette recette supplémentaire. Car, si la fréquentation était inférieure à ce qu’elle serait en temps normal, la recette par place de cinéma sera augmentée. Et, rien ne dit que les spectateurs assidus et, aussi, les réguliers, ne vont pas se précipiter au cinéma dont ils ont été sevrés depuis 3 mois.
Voir le détail de la mesure :
https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/cinema-des-mesures-pour-inciter-les-films-a-sortir-en-salle-cet-ete-1215858
« L’incroyable histoire du facteur Cheval »
FinanCinéUn montage financier sans chaîne au départ
Mercredi OCS Max diffuse « L’incroyable histoire du facteur Cheval ». Ce film, réalisé par Nils Tavernier, était sorti en janvier 2019. Produit par Fechner films (Alexandra Fechner), sont budget était de 5 millions €.
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Incroyable_Histoire_du_facteur_Cheval
Les données financières de cet article sont fournies par Cinéfinances.info.*
Voir aussi : https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-nils-tavernier-realisateur/
Le producteur délégué a investi 1,189 millions € en numéraire et 821 000 € de crédit d’impôt à venir. Il a mis en participation ses 302 000 € de frais généraux. A noter que, dans le budget, il ne s’est pas attribué de salaire producteur. 3 coproducteurs sont également intervenus en numéraire : la société niçoise EMG (Flora Giaccobi) pour 1,2 millions €; le distributeur SND (Thierry Desmichelle) pour 500 000 € et Rhône-Alpes cinéma pour 300 000 €.
La région PACA a attribué une subvention de 100 000 € et le département de la Drôme de 50 000 €. Le CNC a accordé une aide aux nouvelles technologies de 120 000 €.
Enfin, SND a pris le film en distribution pour les mandats salle, vidéo et étranger hors Bénélux. Le film a été un succès en salle, puisque, sorti sur 382 copies, il a rassemblé 782 000 spectateurs. En outre, la Belgique est coproductrice (par Fechner Belgique) à 5%
A noter que ce montage financier n’inclut aucune chaîne. Le passage sur OCS constitue donc un financement supplémentaire qui doit être de l’ordre du million €. Et, compte tenu de son succès en salle et de son sujet, le film sera très probablement vendu à une chaîne gratuite.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
La rémunération de Nils Tavernier réalisateur
CinéscoopDans « L’incroyable histoire du facteur Cheval », en progression par rapport au précédent film
Nils Tavernier est le réalisateur de « L’incroyable histoire du facteur Cheval » qu’OCS Max diffuse ce mercredi. C’est son troisième long métrage de fiction. Il a également réalisé 4 documentaires. Comme son précédent film, « De toutes nos forces », c’est une autobiographie. Son premier long métrage de fiction « Aurore » était sorti en 2006. Avant de devenir réalisateur, comme son père, Bertrand Tavernier, Nils Tavernier avait été comédien. Voir : https://siritz.com/financine/lincroyable-histoire-du-facteur-cheval/
Voir aussi : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nils_Tavernier
Les données financières de cet article sont fournies par Cinéfinances.info*.
Le film a un budget de 5 millions €. Et il a rassemblé 782 000 spectateurs. Son tournage a duré 36 jours. La rémunération de Niels Tavernier a été de 121 000 €, dont 61 000 en à-valoir sur droits d’auteurs et 60 000 € de salaire de techhnicien. C’est un peu moins que la moyenne des rémunérations des réalisateurs de films français sortis en 2019. Mais supérieur à leur rémunération médiane : https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/remuneration-des-realisateurs-de-films-francais-de-fiction/
90 000 € pour « De toutes nos forces »
A titre de comparaison, pour « De toutes nos forces », son précédent film, la rémunération de Nils Tavernier réalisateur avait été de 90 000 €. Elle était répartie en 60 000 € d’à-valoir sur droits d’auteur et 30 000 € de salaire de technicien. Par ailleurs, il avait co-écrit le scénario avec Laurent Bertoni. Le film, sorti en 2013, était produit par Nord-Ouest Films (Christophe Rossignon et Philip Boëffard).
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.