Siritz.com : Méditalents ce sont des ateliers d’écritures pour les auteurs du bassin méditerranéen. http://meditalents.net Comment les avez-vous financés? https://siritz.com/editorial/foisonnement-de-projets-prometteurs/
Didier Boujard : Au début, quand on visait uniquement les courts-métrages, par la chaîne CFI et par le Centre cinématographique Marocain. Quand on est passé au long métrage, CFI ne pouvait plus nous soutenir, le CNC a alors augmenté son soutien. Mais, le plus important c’est que les pays d’accueil (après le Maroc, l’Algérie, le Liban, etc…) prenaient en charge l’hébergement, les repas et même les voyages.
Siritz.com : Mais maintenant c’est à Marseille.
DB : J’ai proposé à la région Paca qu’il y ait deux pôles : Marseille et Ouarzazate au Maroc. Et la région Paca a commencé à nous aider de plus en plus, ainsi que la ville. Au début Méditalents c’était des ateliers d’écriture qui se consacraient au développement des projets, avec trois sessions par an. Mais, très vite je leur ai proposé de faire le Forum des coproductions. Pour que les projets trouvent des producteurs et se fassent. Et Muselier voulait développer les contacts méditerranéens et, notamment, l’accueil de productions étrangères. L’Institut français c’est associé à la région.
Siritz.com : Comment fonctionnent les ateliers d’écriture ?
DB : Au début ils ne concernaient que la fiction. On fait un appel à projet et on en prend 8 du pourtour Méditerranéen et de la Région Paca. On les reçoit trois fois 6 jours, avec en plus deux entretiens entre les sessions. Le but est d’aider le scénariste à sortir ce qu’il a dans le ventre et pas de lui faire faire ce que l’on croit être bon pour le marché : qu’est-ce que tu veux dire, voilà ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, quelles portes pourraient s’ouvrir. C’est pourquoi les auteurs reviennent.
Siritz.com : Qui choisit les projets ?
DB : Un comité de sélection qui change chaque année, mais avec des membres qui peuvent revenir. Les producteurs aiment y venir parce qu’ils trouvent des projets intéressants, qu’ils suivent à Méditalents et qu’ils y signent souvent. Et on a en outre deux intervenants scénaristes.
Siritz.com : Au bout des trois sessions à quoi aboutit-on ?
DB : En général à un premier jet, qui a une structure, une identité, avec une vision et qui est prêt à aller chercher un producteur s’il n’y en a pas déjà un. Et chercher des aides au développement. Parce qu’en moyenne un développement complet c’est trois ans. D’où l’idée de créer un Forum des coproductions pour que tous ceux passés par Méditalents puissent être candidats. Cette année on a deux projets sur onze qui viennent de Méditalents. Et puis, c’est une occasion de rencontres entre auteurs et producteurs de la Méditerranée, éventuellement pour monter d’autres projets. Si on n’était pas en confinement on aurait fait venir le double de personnes. Cette année 6 ou 7 sont venus en plus de ceux qui présentent les projets. En période normale c’est une quinzaine.
Siritz.com : Où en sont les projets des deux premières années ?
Un projet du Forum déjà tourné, un va l’être en septembre
DB : Du premier Forum un projet est déjà tourné et de celui de l’année dernière un autre va débuter son tournage en septembre.
Siritz.com : Vous donnez des prix.
DB : Il y a un prix de la Région Sud de 20 000 € en général coupé en un prix fiction et un prix documentaire. Puis il y a le prix du Label 42 Studio qui offre 3 jours de post-production dans la région.
Siritz.com : Depuis que Méditalents existe est-ce qu’on peut tirer une statistique du pourcentage qui débouchent sur une production effective ?
DB : De l’ordre de 30 à 35%. Cela varie énormément selon les années. L’année de « Un fils » de Mehdi Barsaoui, 80% des projets sont devenus des films. D’autres années il n’y en a eu qu’un seul.
Siritz.com : Depuis le début peut-on dégager une évolution du type de projets ?
DB : Il y a beaucoup de sujets de sociétés et des problèmes qu’elles rencontrent. Ce qu’on voit aussi c’est qu’il y a des pays qui travaillent plus que d’autres. Et il y a des pays avec lesquels la coproduction est plus difficile, comme l’Égypte.
Siritz.com : Pourquoi ?
DB : Parce qu’ils ont un cinéma extrêmement bavard. C’est vraiment Oum Khalsoum : la tragédie, le théâtre. A part pour quelques amateurs de ce type de cinéma, ça ne fait pas d’entrées hors de l’Égypte. Mais il y a des exceptions et certains veulent vraiment faire des coproductions internationales. Et, alors, ils travaillent leurs scénarios à l’européenne ou à l’anglo-saxonne, avec peu de dialogues. Mais, du coup, leurs films ne marchent pas en Égypte. Alors qu’un film Tunisien marche aussi bien en Tunisie qu’en France. Parce qu’entre le Maghreb et la Méditerranée du sud les gens bougent beaucoup. Et les télévisions françaises, italiennes ou espagnoles sont regardées de l’autre côté de la Méditerranée. Et beaucoup de chaînes américaines sont également captées. En Égypte c’est beaucoup plus les chaînes arabes.
Siritz.com : La Turquie semble un important pays producteur.
DB : Ils ont un cinéma très fort. Beaucoup de séries. Leurs séries inondent tout le Moyen-Orient et le monde arabe.
Siritz.com : Et ils ont un type de création ?
DB : C’est plus à l’européenne. Toute la bourgeoisie turque est très proche de l’Europe. Au contraire, à l’intérieur du pays, il y a un monde traditionnel qui génère un cinéma qui exprime cette tradition et n’a pas beaucoup évolué par rapport aux films produits par Marin Karmitz et qui montraient un monde très loin de nous. Où on y tuait sa soeur parce qu’elle avait fauté.
Siritz.com : On le voit dans les élections : Istanbul vote contre le gouvernement.
DB : Les auteurs et les producteurs avec lesquels on est en relation pourraient tous être aussi bien français ou italiens. Et, au niveau de l’écriture, on parle la même langue. Au Maroc c’est la même chose, entre la bourgeoisie des grandes villes et le monde de la campagne et des petites villes. Au Maroc il y a un énorme illettrisme. C’est pourquoi il y a d’énormes différences entre certaines séries et les films qui marchent chez nous.
Siritz.com : Est-ce qu’au fil des années on note des tendances marquantes.
Ceux qui viennent ici se constituent un réseau
DB : Ceux qui se rencontrent ici restent en contact et se constituent en réseau. Et puis, dans un premier film, on parle de soi. De soi, dans sa société, de ce qu’on vit.
Siritz.com : Le confinement ne va-t-il pas élargir vos participants ? Puisque cette année, certains n’ont pu participer, mais ils y sont parvenus, que par vidéo-conférence. C’est évidemment moins cher.
DB : Mais pour les sessions sur l’écriture il se passe beaucoup moins de chose en vidéoconférence. En présence, le corps parle.
Siritz.com : Mais pour les pitchs de production, beaucoup plus de producteurs peuvent y assister.
DB : Évidemment. L’objet de Méditalents c’est la connaissance des uns et des autres, en Méditerranée, mais aussi dans le monde par ce que la Méditerranée est un centre de civilisations, par le cinéma. Pour l’écriture, le grand enjeu c’est la connaissance des codes. Notamment les ateliers d’écritures visent, entre autres, à faire comprendre les codes d’un autre pays aux spectateurs. Pour que le spectateur comprenne mieux la société dont parle le film et les problématiques des personnages. Cela permet de montrer qu’ailleurs ne correspond pas forcément à l’idée qu’on en a à travers les infos.
Siritz.com : Nella Banfi est présidente du Forum des coproductions. https://siritz.com/le-carrefour/nella-banfi-on-va-vers-lexcellence/
DB : Elle a commencé à participer aux ateliers en 2014/15. Quand on a créé le Forum c’est tout naturellement qu’elle est devenue présidente.
LA RÉMUNÉRATION DE CHRISTOPHE BARRATIER
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « ENVOLE-MOI »
Le producteur Didier Rassam (Chapter 2) et le distributeur Pathé Films ont choisi de sortir ce film dès l’ouverture des salles de cinéma. https://fr.wikipedia.org/wiki/Envole-moi_(film,_2021)
C’est le 5ème long métrage réalisé par Christophe Barratier. https://fr.wikipedia.org/wiki/Christophe_Barratier
Rappelons que c’est lui qui avait réalisé « Les choristes », sorti en 2004 et qui avait rassemblé 8 669 000 entrées.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Son budget est de 7,2 millions €.
Pour la préparation, 39 jours de tournage et la post-production, la rémunération du réalisateur est 300 000€ répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est plus de 50% au-dessus du salaire moyen des réalisateurs de films français sortis en 2020. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/
Il s’agit d’un remake d’un film allemand de Andi Rogenhagen & Maggie Peren dont les droits ont été acquis 215 000 €. Le scénario, co-écrit par Mathieu Delaporte et Anthony Marciano a été payé 450 000 €.
A noter que Pathé n’a pas donné de minimum garanti.
Le précédent film de Christophe Barratier était « L’outsider », sorti en salle de 22 juin 2016. Il était produit par Jacques Perrin (Galatée Film) pour un budget initial de 8,3 millions € et distribué par Le Pacte.
Pour la préparation, 39 jours de tournage et la post-production, la rémunération du réalisateur est de 285 000 €, répartie entre 150 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 135 000 € de salaire de technicien.
C’est une adaptation du livre « L’engrenage » de Jérôme Kervier dont les droits ont été achetés 378 000 €.
Le film avait rassemblé 218 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
35% DES PROJETS DE MÉDITALENTS ABOUTISSENT
Le CarrefourSiritz.com : Méditalents ce sont des ateliers d’écritures pour les auteurs du bassin méditerranéen. http://meditalents.net Comment les avez-vous financés? https://siritz.com/editorial/foisonnement-de-projets-prometteurs/
Didier Boujard : Au début, quand on visait uniquement les courts-métrages, par la chaîne CFI et par le Centre cinématographique Marocain. Quand on est passé au long métrage, CFI ne pouvait plus nous soutenir, le CNC a alors augmenté son soutien. Mais, le plus important c’est que les pays d’accueil (après le Maroc, l’Algérie, le Liban, etc…) prenaient en charge l’hébergement, les repas et même les voyages.
Siritz.com : Mais maintenant c’est à Marseille.
DB : J’ai proposé à la région Paca qu’il y ait deux pôles : Marseille et Ouarzazate au Maroc. Et la région Paca a commencé à nous aider de plus en plus, ainsi que la ville. Au début Méditalents c’était des ateliers d’écriture qui se consacraient au développement des projets, avec trois sessions par an. Mais, très vite je leur ai proposé de faire le Forum des coproductions. Pour que les projets trouvent des producteurs et se fassent. Et Muselier voulait développer les contacts méditerranéens et, notamment, l’accueil de productions étrangères. L’Institut français c’est associé à la région.
Siritz.com : Comment fonctionnent les ateliers d’écriture ?
DB : Au début ils ne concernaient que la fiction. On fait un appel à projet et on en prend 8 du pourtour Méditerranéen et de la Région Paca. On les reçoit trois fois 6 jours, avec en plus deux entretiens entre les sessions. Le but est d’aider le scénariste à sortir ce qu’il a dans le ventre et pas de lui faire faire ce que l’on croit être bon pour le marché : qu’est-ce que tu veux dire, voilà ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, quelles portes pourraient s’ouvrir. C’est pourquoi les auteurs reviennent.
Siritz.com : Qui choisit les projets ?
DB : Un comité de sélection qui change chaque année, mais avec des membres qui peuvent revenir. Les producteurs aiment y venir parce qu’ils trouvent des projets intéressants, qu’ils suivent à Méditalents et qu’ils y signent souvent. Et on a en outre deux intervenants scénaristes.
Siritz.com : Au bout des trois sessions à quoi aboutit-on ?
DB : En général à un premier jet, qui a une structure, une identité, avec une vision et qui est prêt à aller chercher un producteur s’il n’y en a pas déjà un. Et chercher des aides au développement. Parce qu’en moyenne un développement complet c’est trois ans. D’où l’idée de créer un Forum des coproductions pour que tous ceux passés par Méditalents puissent être candidats. Cette année on a deux projets sur onze qui viennent de Méditalents. Et puis, c’est une occasion de rencontres entre auteurs et producteurs de la Méditerranée, éventuellement pour monter d’autres projets. Si on n’était pas en confinement on aurait fait venir le double de personnes. Cette année 6 ou 7 sont venus en plus de ceux qui présentent les projets. En période normale c’est une quinzaine.
Siritz.com : Où en sont les projets des deux premières années ?
Un projet du Forum déjà tourné, un va l’être en septembre
DB : Du premier Forum un projet est déjà tourné et de celui de l’année dernière un autre va débuter son tournage en septembre.
Siritz.com : Vous donnez des prix.
DB : Il y a un prix de la Région Sud de 20 000 € en général coupé en un prix fiction et un prix documentaire. Puis il y a le prix du Label 42 Studio qui offre 3 jours de post-production dans la région.
Siritz.com : Depuis que Méditalents existe est-ce qu’on peut tirer une statistique du pourcentage qui débouchent sur une production effective ?
DB : De l’ordre de 30 à 35%. Cela varie énormément selon les années. L’année de « Un fils » de Mehdi Barsaoui, 80% des projets sont devenus des films. D’autres années il n’y en a eu qu’un seul.
Siritz.com : Depuis le début peut-on dégager une évolution du type de projets ?
DB : Il y a beaucoup de sujets de sociétés et des problèmes qu’elles rencontrent. Ce qu’on voit aussi c’est qu’il y a des pays qui travaillent plus que d’autres. Et il y a des pays avec lesquels la coproduction est plus difficile, comme l’Égypte.
Siritz.com : Pourquoi ?
DB : Parce qu’ils ont un cinéma extrêmement bavard. C’est vraiment Oum Khalsoum : la tragédie, le théâtre. A part pour quelques amateurs de ce type de cinéma, ça ne fait pas d’entrées hors de l’Égypte. Mais il y a des exceptions et certains veulent vraiment faire des coproductions internationales. Et, alors, ils travaillent leurs scénarios à l’européenne ou à l’anglo-saxonne, avec peu de dialogues. Mais, du coup, leurs films ne marchent pas en Égypte. Alors qu’un film Tunisien marche aussi bien en Tunisie qu’en France. Parce qu’entre le Maghreb et la Méditerranée du sud les gens bougent beaucoup. Et les télévisions françaises, italiennes ou espagnoles sont regardées de l’autre côté de la Méditerranée. Et beaucoup de chaînes américaines sont également captées. En Égypte c’est beaucoup plus les chaînes arabes.
Siritz.com : La Turquie semble un important pays producteur.
DB : Ils ont un cinéma très fort. Beaucoup de séries. Leurs séries inondent tout le Moyen-Orient et le monde arabe.
Siritz.com : Et ils ont un type de création ?
DB : C’est plus à l’européenne. Toute la bourgeoisie turque est très proche de l’Europe. Au contraire, à l’intérieur du pays, il y a un monde traditionnel qui génère un cinéma qui exprime cette tradition et n’a pas beaucoup évolué par rapport aux films produits par Marin Karmitz et qui montraient un monde très loin de nous. Où on y tuait sa soeur parce qu’elle avait fauté.
Siritz.com : On le voit dans les élections : Istanbul vote contre le gouvernement.
DB : Les auteurs et les producteurs avec lesquels on est en relation pourraient tous être aussi bien français ou italiens. Et, au niveau de l’écriture, on parle la même langue. Au Maroc c’est la même chose, entre la bourgeoisie des grandes villes et le monde de la campagne et des petites villes. Au Maroc il y a un énorme illettrisme. C’est pourquoi il y a d’énormes différences entre certaines séries et les films qui marchent chez nous.
Siritz.com : Est-ce qu’au fil des années on note des tendances marquantes.
Ceux qui viennent ici se constituent un réseau
DB : Ceux qui se rencontrent ici restent en contact et se constituent en réseau. Et puis, dans un premier film, on parle de soi. De soi, dans sa société, de ce qu’on vit.
Siritz.com : Le confinement ne va-t-il pas élargir vos participants ? Puisque cette année, certains n’ont pu participer, mais ils y sont parvenus, que par vidéo-conférence. C’est évidemment moins cher.
DB : Mais pour les sessions sur l’écriture il se passe beaucoup moins de chose en vidéoconférence. En présence, le corps parle.
Siritz.com : Mais pour les pitchs de production, beaucoup plus de producteurs peuvent y assister.
DB : Évidemment. L’objet de Méditalents c’est la connaissance des uns et des autres, en Méditerranée, mais aussi dans le monde par ce que la Méditerranée est un centre de civilisations, par le cinéma. Pour l’écriture, le grand enjeu c’est la connaissance des codes. Notamment les ateliers d’écritures visent, entre autres, à faire comprendre les codes d’un autre pays aux spectateurs. Pour que le spectateur comprenne mieux la société dont parle le film et les problématiques des personnages. Cela permet de montrer qu’ailleurs ne correspond pas forcément à l’idée qu’on en a à travers les infos.
Siritz.com : Nella Banfi est présidente du Forum des coproductions. https://siritz.com/le-carrefour/nella-banfi-on-va-vers-lexcellence/
DB : Elle a commencé à participer aux ateliers en 2014/15. Quand on a créé le Forum c’est tout naturellement qu’elle est devenue présidente.
NELLA BANFI : ON VA VERS L’EXCELLENCE
Le CarrefourSiritz.com : Comme définir Méditalents et le Forum des coproductions. https://siritz.com/editorial/foisonnement-de-projets-prometteurs/
Nella Banfi : Méditalents c’est un lieu d’expertise sur l’écriture : les labs sur la fiction et les labs sur le doc. Le Forum des coproductions semblait tout à fait complémentaire : d’abord avoir un bon scénario pour un producteur, ensuite trouver un coproducteur.
Siritz.com : En trois ans avez-vous constaté une évolution ?
NB : En trois ans c’est difficile à dire. Mais je pense que, de plus en plus on va vers l’excellence. On le voit avec les projets de cette année. On a de vrais critères de sélection. Il se trouve que Didier et moi savons lire. Et puis c’est un vrai bonheur pour nous.
Siritz.com : Est-ce que la Méditerranée a une véritable identité culturelle ?
NB : La Méditerranée c’est un territoire, un territoire à part, qui est fédéré par ce truc bleu qui est au milieu, un dénominateur commun qui apporte une forme de lumière, un mode de vie. Ca fédère sans même qu’on en parle. Naturellement.
Siritz.com : Y-at-il un cinéma de la Méditerranée ?
NB : Oui. Sur la lumière, le choix de sujets, une forme d’humanisme. Mais ça n’est pas explicite. C’est comme ça.
Siritz.com : Ce qui est frappant sur les projets de cette année c’est qu’ils sont à la fois très ancrés sur la culture de leur pays et très universels.
NB : Quand on fait une sélection, on la fait d’abord sur la qualité du texte, puis, après, on essaye de faire des équilibres géopolitiques.
Siritz.com : Ce qui est également notable c’est que les budgets sont très très bas comparés à ceux d’un pays comme la France.
NB : La Méditerranée est pauvre. Les salaires sont très bas. Même le sud de l’Europe. Mais elle est inventive. Et ce ne sont pas des films au rabais. Toute la jeune génération est une génération du digital et elle est capable de faire des choses de grande qualité avec de petits budgets.
Siritz.com : Est-ce que le Forum est une caisse de résonnance qui touche des producteurs qui n’y viennent pas, par le bouche-à-oreille ?
NB : Tout à fait. Désormais il y a un tam-tam qui part d’ici. D’autant plus que le cinéma c’est un tout petit milieu. Dans les labs nous considérons que tous les gens qui sont là sont nos ambassadeurs. Maintenant Méditalents a 10 ans, c’est un véritable réseau et on lui envoie toutes nos infos. Notre crédo et mon expérience en tant que productrice est que tout est toujours possible. Là où il y a un problème il y a une solution.
LA RÉMUNÉRATION DE QUENTIN DUPIEUX
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « MANDIBULES »
Le distributeur Alexandre Mallet-Guy (Memento Films) et les producteurs Hugo Selignac et Vincent Mazel (Chi-Fou-Mi)sont parmi ceux qui ont choisi de sortir leur film dés le 19 mai, malgré la jauge à 35% et une seule séance du soir. Mais ils parient sur l’envie des spectateurs de se retrouver dans les salles obscures et une moindre concurrence par rapport à la période où l’exploitation des salles sera revenue à la normale.
La comédie fantastique « Mandibules » https://fr.wikipedia.org/wiki/Mandibules_(film) est le 9ème film réalisé par Quentin Dupieux qui est également connu pour son œuvre musicale sous le pseudonyme d’Ozio. https://fr.wikipedia.org/wiki/Quentin_Dupieux
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Le film a un budget initial de 4,5 millions €.
Pour la préparation, 33 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est 255 000 €, répartie entre 165 000 € d’à-valoir sur droits d’auteur et 90 000 € de salaire de technicien. C’est sensiblement plus que rémunération moyenne des réalisateurs de films français sortis en 2020.https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/
Il a en outre reçu 230 000 € pour le scénario.
Son précédent film comme réalisateur est « Le daim », sorti en salle le 19 juin 2019. Il avait été produit par Thomas et Mathieu Verhaeghe (Atelier de production) pour un budget initial de 4 millions € et distribué par Diaphana.
La rémunération du réalisateur était de 120 000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Il avait en outre touché 100 000 € d’à valoir pour le scénario.
Le film avait rassemblé 214 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
FOISONNEMENT DE PROJETS PROMETTEURS
ÉditorialAu 3ème Forum des Coproductions en Méditerranée
Il vient de se tenir au Mucem à Marseille et a tenu toutes ses promesses. Sur 80 projets envoyé en provenance de tous les pays du bassin méditerranéen, 11 avaient été sélectionnés et y ont été présentés. https://siritz.com/cinescoop/venez-a-meditalents-a-marseille/
Cette année, le fait marquant c’est que la plupart d’entre eux étaient très intéressants. http://meditalents.net/wp-content/uploads/2021/05/Forum-2021-Projets.pdf
L’idée de base de cette manifestation est que les pays Méditerranéens sont très divers mais appartiennent à une civilisation commune.
A titre d’exemple, réalisé par Mohamed Samir, le projet de comédie « Comme un coq en pâte » a potentiellement la force d’une « Grande bouffe » égyptienne. Il se passe dans une maison au Caire. Une mère possessive de 70 ans a couvé son fils pendant toute sa vie, le tenant éloigné des tentations du monde extérieur. A plus de 45 ans, il n’a pratiquement pas quitté la maison. Il est gros et gras, ignorant de ce qui se passe dehors. Mais la mère sent qu’elle est devenue vieille et qu’un jour prochain elle ne sera pas là pour couver son fils. Elle va donc lui chercher une épouse qui sera sa future mère couveuse. Elle lui en trouve une. Mais peu après les présentations éclate la Révolution. Le fils sort pour voir ce qui se passe et découvre un mouvement qui exprime sa propre révolte contre le joug. Le pouf va devenir un meneur de la Révolution.
Mohamed Samir
Le film est produit par Marwa Abdalla (marwa.daydream@gmail.com) et a déjà un coproducteur français, Claire Chassagne de Dolce vita films (claire@dolcevita-films.com. Et il n’a qu’un budget de 500 000 €. A l’issue du Forum il a remporté le prix de la fiction.
Un autre projet égyptien semble très original, la comédie dramatique, également égyptienne, très prometteuse, « Yalla ! ». Une mère, Bella, qui a 58 ans, organise un voyage en car à travers l’Égypte avec toutes ses amies d’enfance du Caire, du temps où elles étaient élèves de la même école française. Elle convainc son fils Tarek (36 ans) de les accompagner pour les filmer. Or, en dansant, chantant, buvant des révélations sortent, une révélation en entrainant une autre, y compris sur la sexualité de ces femmes ou de leur époux. Puis Tarak va se rendre compte que sa mère est atteinte d’un cancer fatal. Enfin il a lui-même une expérience homosexuelle avec le chauffeur du car.
Le film est réalisé par l’égyptien Tanner Ruggli et a un producteur suisse, Samir@dvfilm.ch. Le budget du film qui mêlera français et arabe est de 2,5 millions €. Samir cherche une coproduction avec la France et l’Égypte, ce qui déclencherait les aides franco-égyptiennes.
« Le poisson et le pistolet » aborde, un peu sous forme de fable, le sujet d’actualité de l’identité des jeunes issus de l’immigration algérienne. Pendant la guerre, d’Algérie deux amis choisissent des camps opposés : le FLN et les harkis. En France, deux générations plus tard, la petite fille de l’un croise, à Lyon, le petit-fils de l’autre. Finalement, ils vont à la fois assumer leur héritage et aider leurs pères à se réconcilier. Le film est réalisé par Sliman Bounia qui, jusqu’ici avait à son actifs des court-métrages primés et des documentaires. Il est produit par Jérémie Chevret, de Duno Films (jeremie@dunofilms.fr), installé à Lyon. Le budget est de 1,5 millions €.
Plusieurs documentaires marquants ont été présentés. Par exemple, « Écume » sur un sujet très important pour la société française : un centre d’éducation renforcée à Port-Vendre pour des délinquants mineurs. L’objectif est, notamment, en leur donnant la passion d’un sport ou d’un instrument de musique, de véritablement les insérer dans la vie. Mais, comme on le sait, le gouvernement envisage de fermer ces centres, optant pour le tout répressif, argument porteur électoralement, mais condamnant ces jeunes à être toute leur vie des délinquants.
Le film est réalisé par Julie Conte qui mène à la fois une carrière de direction de la photo en fiction et de réalisatrice de documentaires. Il est produit par Chantal Marchon de Videka Production (videka@wanadoo.fr). Il a obtenu le prix documentaire du Forum.
Autre documentaire au sujet très fort, « Souffle », aborde la question de la « surpêche » en Méditerranée dont les ressources sont limitées. Les conséquences de celle-ci vont être catastrophiques pour toute la Méditerranée, son environnement et son économie. C’est le premier long métrage d’Illaria Congiu. Il est produit par l’italien Francesco Lattarulo (francesco@mediterraneocinématographica.it) qui cherche un coproducteur français qui apporterait la post-production.
A noter que la région Paca, cherche à développer la post-production sur son territoire. Label 42 Studio a attribué un prix de trois jours de post-production gratuite au projet de fiction tunisienne « Tunis-Djerba » qui a également suscité beaucoup d’intérêt. Il est réalisé par Ammel Guellaty et a déjà une coproduction tunisienne (asmachiboub@yahoo.com) et marocaine (karim@hautlesmainsproductions.fr).
Ces cinq projets sont représentatifs de l’ensemble. Mais il est conseilléde consulter le document de présentation de l’ensemble des projets, car tous sont très intéressants. http://meditalent.net/wp-content/uploads/2021/05/Forum-2021-Projets.pdf
D’une manière générale, ce qui ressort de ces 11 projets c’est à la fois leur fort ancrage dans leur pays originaire et leur universalité.
LE POIDS DES MUSIQUES DE FILMS
FinanCinéCES CINQ DERNIÈRES ANNÉES
Le compositeur de la musique d’un film est l’un des auteurs du film, au même titre que le réalisateurs ou les scénaristes. Et la France compte certains des compositeurs de musique de film les plus célèbres dans le monde. Certains ont composé les bandes originales des plus grands succès d’Hollywood.
Siritz.com a établi un classement des bandes originales dont le budget est le plus élevé des films français sortis en salles ces cinq dernières années. Ce budget comprend l’à valoir sur droits d’auteur du compositeur, mais aussi les dépenses d’orchestration et d’enregistrement.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Le budget de la bande musicale de loin le plus élevé est celui de « Star 80, la suite », réalisé et produit par Thomas Langmann : 1 250 000 €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Stars_80,_la_suite.
C’est Marc Chouarain qui l’a composée. https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Chouarain.
Mais ce budget représente 6,23% de l’ensemble du budget initial du film.
En revanche, si l’on prend en compte le poids de cette bande musicale dans le budget initial des films, elle atteint 16,06% pour « Inna de yard », the soul of Jamaica», réalisé par Peter Webber. Il est vrai qu’il s’agit d’un documentaire sur l’enregistrement d’un album du groupe « Inna the yard ».
En 2016, arrive en tête la bande originale de « Juste la fin du monde », réalisé par Xavier Dolan, composée par Gabriel Yared.
Mais cette BO ne représente que 6,25% du devis du film.
En 2017, derrière la BO de « Stars 80, la suite », on trouve celle de « Valérian », réalisé par Luc Besson, composé par Alexandre Desplat. https://siritz.com/cinescoop/les-remunerations-de-luc-besson/
En 2018, c’est celle d’Éric Serra pour « Braqueurs d’élite », réalisé par Steven Squale, qui arrive en tête, avec un budget de 535 000 €.
En 2019, c’est le budget de la BO de « Nous finirons en semble », réalisé par Guillaume Canet, dont le budget est de 630 000 €. Mais il n’y a pas un seul compositeur, la musique étant composée de musiques pré-existantes de plusieurs artistes.
En 2020, c’est la BO de Raphael Hamburger pour « Play « , réalisé par Anthony Marciano, qui arrive en tête, avec un budget de 750 000 €.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LA RÉMUNÉRATION DE PHILIPPE LACHEAU
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE «ALIBI.COM »
Cette comédie est sortie en salle le 15 février 2017 sur 500 copies. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alibi.com
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Le film a été produit par Alexandra Fechner (Fechner Films) pour un budget initial de 7,5 millions €. Il été distribué par Gaumont.
Philippe Lacheau est un acteur, un scénariste et un réalisateur. C’est son troisième film en tant que réalisateur sur les cinq qu’il a réalisés. Il est également l’un des principaux interprètes de celui-ci.https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Lacheau
Pour la préparation, 52 jours de tournage et la post-production, la rémunération du réalisateur at été de 300 000 € répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est presque le double de la rémunération moyenne des réalisateurs de films français sortis en 2020. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/
Il a co-écrit le scénario avec Julien Arruti et Pierre Dudan. Ils ont reçu 30 000 € d’à-valoir et lui 20 000 €.
Le film a rassemblé 3 600 000 spectateurs.
Son film suivant est « Nicky Larson et le parfum de cupidon ». Il est sorti en salle le 6 février 2018. Il a été produit par Christophe Cervoni (Axel Film) pour un budget initial de 18,6 millions € et distribué par Sony qui a pris tous les mandats France.
Pour la préparation, 66 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur a été 600 000 €, répartie entre 325 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 275 000 € de salaire de technicien.
Il s’agit d’une adaptation des mangas de Tsukasa Hojo dont les droits ont été acquis pour 277 000 €. Philippe Lacheau a écrit le scénario et a reçu 250 000 €.
Le film a rassemblé 1,7 millions de spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LA RÉMUNÉRATION DE FRED CAYAVÉ
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE «RADIN !»
Cette comédie avec Dany Boon que TF1 a diffusé dimanche 9 mai, est sortie en salle le 28 septembre 2016 sur 650 copies. https://fr.wikipedia.org/wiki/Radin_!
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Le film a été produit par Éric Jehelmann et Philippe Rousselet pour (Mars Films) pour un budget de 11,5 millions € et distribué par Mars Distribution. C’est le 4ème long métrage réalisé par Fred Cayavé https://fr.wikipedia.org/wiki/Fred_Cavayé.
Pour la préparation, 50 jours de tournage et la post-production, la rémunération du réalisateur est de 250 000 € répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est beaucoup plus que la rémunération moyenne des réalisateurs de films français sortis en 2020.
https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/
Il a participé à la rédaction du scénario avec Laurent Turner et ils se sont partagés 250 000 €. En outre, il a reçu 277 000 € d’à valoir sur d’autres contrats.
TF1 a été coproducteur et a acheté deux passages, ce qui en fait, de loin la première source de financement du film. TF1 a en outre donné un minimum garanti élevé pour la distribution vidéo et un autre pour la distribution internationale. Canal+ a acheté les droits de passage pour la télévision payante.
« Radin! » a rassemblé 2 920 000 spectateurs.
Le film précédent réalisé par Fred Cayavé est « Méa culpa », sorti en salle sorti en salle le 5 février 2014. Il a été produit par Cyril Colbeau-Justin et Jean-Paptiste Dupont pour LGM et distribué par Gaumont.
Pour la préparation, 58 jours de tournage et la post-production, la rémunération du réalisateur était de 357 000 €, dont 182 000 € d’à-valoir sur droits d’auteur et 175 000 € de salaire de technicien.
« Méa culpa » a rassemblé 475 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LA RÉMUNÉRATION DE FLORENCE QUENTIN
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « BONNE POMME »
Cette comédie, interprétée par Gérard Depardieu et Catherine Deneuve, diffusée jeudi 6 mai par France 3, en 2ème partie de soirée, était sortie en salle, sur 326 copies, le 30 août 2017. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bonne_Pomme
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Elle a été produite par Dominique Besnehard (Mon voisin Productions) et Christine Gozlan (Telma films) pour un budget initial de 5 674 000 €. A noter que les producteurs ne se sont pas attribué de salaires dans les dépenses et ont investi 1 millions € en numéraire, mais sans prendre en compte le crédit d’impôt. C’est le 4ème long métrage réalisé par Florence Quentin qui est avant tout une scénariste (« La vie est un long fleuve tranquille », « Tatie Danielle », « Le bonheur est dans le pré », etc….) Son précédent film était la comédie « Leur morale et la notre », sortie en 2008. https://fr.wikipedia.org/wiki/Florence_Quentin
« Bonne Pomme » a été distribué par ARP sélection qui avait donné un minimum garanti de 235 000 € pour les mandats salle et vidéo. Il a rassemblé 235 000 spectateurs.
Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 150 000 €, dont 90 000 € d’à-valoir sur droits d’auteur et 60 000 € de salaire de technicien. C’est en-dessous du salaire moyen des réalisateurs de films français sortis en 2020. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/
Elle a coécrit le scénario avec Alexis Quentin.
Le film a été coproduit par Orange Studio à hauteur de 800 000 € qui a, en outre, acheté deux passages de télévision à péage, pour 700 000 € et 200 000 €. France 3 est également coproducteur pour 400 000 € et a acheté un passage pour 600 000 €. TF1 international a le mandat de vente à l’étranger pour 320 000 € de minimum garanti.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
IL FAUT SAUVER NOTRE CINÉMA
ÉditorialQUI EST GRAVEMENT MENACÉ
Donc il n’y aura pas d’accord entre tous les distributeurs sur la sortie régulée des quelques 450 films qui auraient dû sortir pendant le confinement. Et ce, malgré l’accord exceptionnel du Conseil de la concurrence pour qu’une telle « entente » puisse avoir lieu. https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/05/06/cinema-le-calendrier-concerte-de-sorties-des-films-est-mort-ne_6079345_3234.html
Mais, franchement, une telle régulation était-elle possible ? Ni souhaitable d’ailleurs ? Car elle visait à limiter la casse alors qu’il s’agit véritablement de sauver notre cinéma.
En effet, en période normale, il y a 12 à 14 nouveaux films qui sortent chaque semaine. A ce rythme, pour écouler ces 450 films il faudrait de 30 à 40 semaines. Mais, pendant cette période, vont arriver sur le marché 12 à 14 nouveaux films par semaine. Peut-être un peu moins, parce que, tout de même, partout dans le monde, la production s’est ralentie pendant le confinement. Disons donc 8 à 10 nouveaux films par semaine. Cela fait 20 à 24 films à sortir chaque semaine pendant 30 à 40 semaines.
La régulation n’aurait donc pu consister qu’à limiter le nombre de copies réservé à chaque film, et, notamment, aux films « porteurs », pour laisser de la place à tous les films. Et elle n’aurait pas assuré une présentation de tous ces films par tous les médias. En outre, il aurait fallu que les exploitants, qui viennent de subir une véritable hémorragie, acceptent ce nouveau sacrifice. Or, ils n’étaient même pas autour de la table destinée à organiser cette régulation.
Certes, il est probable que le public va avoir une folle envie de sortir pour se distraire et, donc, d’aller au cinéma. Mais la fréquentation ne va pas exploser par rapport aux 200 millions d’entrées de ces dernières années. Et, comme toujours, une minorité de films vont accaparer la majorité des entrées. Ce qui ne veut pas dire que des films d’auteurs, des premiers films ou des films de distributeurs indépendants ne vont pas tirer leurs marrons du feu parce que le public de ce genre de films aura très envie de les voir.
Mais, face à ce trop-plein, pour une grande partie des films à sortir, le distributeur n’a sans doute pas intérêt à aggraver sa situation en prenant en charge des frais d’éditions qu’il ne pourra amortir.
C’est pourquoi il serait souhaitable que les pouvoirs publics initient des discussions avec les chaînes et les plateformes pour qu’elles permettent aux films qui ne sortiront pas en salle d’être au moins diffusés. Car la non diffusion aggraverait le gâchis. Et l’État doit proposer des carottes pour que ces propositions aient la moindre chance d’aboutir. En effet, les films dont il s’agit sont dans leur grande majorité ceux qui n’intéressent pas les diffuseurs audiovisuels. Mais, en faisant preuve d’imagination, il y a peut-être des moyens de les rendre attractifs à un partie des publics de ces diffuseurs.
Bien entendu, ce constat est dramatique. Dramatique pour les distributeurs, les producteurs et tous ceux qui ont participé à la réalisation de ces films dont la très grande majorité vont rester sur le tapis. Tout simplement parce que les circonstances font qu’il y aura deux ou trois fois moins de films rentables qu’habituellement.
Pour éviter des catastrophes en cascade l’État devrait mettre en place un plan financier comme celui dont ont bénéficié toutes les entreprises pendant le confinement. Certes, jusqu’ici les coûts fixes des distributeurs et des producteurs ont été pris en charge, en grande partie. Mais pas leurs investissements qui représentent, de très loin le plus gros de leurs dépenses. Si l’État n’y parvenait pas, une grande partie de notre industrie cinématographique serait menacée de disparition. Certes, les grands groupes intégrés devraient pouvoir survivre. Mais le tissu de petites et moyennes entreprises qui contribuent à sa diversité, qui assurent une partie du renouvellement de sa création et constituent son secteur de recherche ne le pourraient pas. https://siritz.com/editorial/premieres-lecons-de-sortie-de-pandemie/