Siritz.com : Méditalents ce sont des ateliers d’écritures pour les auteurs du bassin méditerranéen. http://meditalents.net Comment les avez-vous financés? https://siritz.com/editorial/foisonnement-de-projets-prometteurs/
Didier Boujard : Au début, quand on visait uniquement les courts-métrages, par la chaîne CFI et par le Centre cinématographique Marocain. Quand on est passé au long métrage, CFI ne pouvait plus nous soutenir, le CNC a alors augmenté son soutien. Mais, le plus important c’est que les pays d’accueil (après le Maroc, l’Algérie, le Liban, etc…) prenaient en charge l’hébergement, les repas et même les voyages.
Siritz.com : Mais maintenant c’est à Marseille.
DB : J’ai proposé à la région Paca qu’il y ait deux pôles : Marseille et Ouarzazate au Maroc. Et la région Paca a commencé à nous aider de plus en plus, ainsi que la ville. Au début Méditalents c’était des ateliers d’écriture qui se consacraient au développement des projets, avec trois sessions par an. Mais, très vite je leur ai proposé de faire le Forum des coproductions. Pour que les projets trouvent des producteurs et se fassent. Et Muselier voulait développer les contacts méditerranéens et, notamment, l’accueil de productions étrangères. L’Institut français c’est associé à la région.
Siritz.com : Comment fonctionnent les ateliers d’écriture ?
DB : Au début ils ne concernaient que la fiction. On fait un appel à projet et on en prend 8 du pourtour Méditerranéen et de la Région Paca. On les reçoit trois fois 6 jours, avec en plus deux entretiens entre les sessions. Le but est d’aider le scénariste à sortir ce qu’il a dans le ventre et pas de lui faire faire ce que l’on croit être bon pour le marché : qu’est-ce que tu veux dire, voilà ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, quelles portes pourraient s’ouvrir. C’est pourquoi les auteurs reviennent.
Siritz.com : Qui choisit les projets ?
DB : Un comité de sélection qui change chaque année, mais avec des membres qui peuvent revenir. Les producteurs aiment y venir parce qu’ils trouvent des projets intéressants, qu’ils suivent à Méditalents et qu’ils y signent souvent. Et on a en outre deux intervenants scénaristes.
Siritz.com : Au bout des trois sessions à quoi aboutit-on ?
DB : En général à un premier jet, qui a une structure, une identité, avec une vision et qui est prêt à aller chercher un producteur s’il n’y en a pas déjà un. Et chercher des aides au développement. Parce qu’en moyenne un développement complet c’est trois ans. D’où l’idée de créer un Forum des coproductions pour que tous ceux passés par Méditalents puissent être candidats. Cette année on a deux projets sur onze qui viennent de Méditalents. Et puis, c’est une occasion de rencontres entre auteurs et producteurs de la Méditerranée, éventuellement pour monter d’autres projets. Si on n’était pas en confinement on aurait fait venir le double de personnes. Cette année 6 ou 7 sont venus en plus de ceux qui présentent les projets. En période normale c’est une quinzaine.
Siritz.com : Où en sont les projets des deux premières années ?
Un projet du Forum déjà tourné, un va l’être en septembre
DB : Du premier Forum un projet est déjà tourné et de celui de l’année dernière un autre va débuter son tournage en septembre.
Siritz.com : Vous donnez des prix.
DB : Il y a un prix de la Région Sud de 20 000 € en général coupé en un prix fiction et un prix documentaire. Puis il y a le prix du Label 42 Studio qui offre 3 jours de post-production dans la région.
Siritz.com : Depuis que Méditalents existe est-ce qu’on peut tirer une statistique du pourcentage qui débouchent sur une production effective ?
DB : De l’ordre de 30 à 35%. Cela varie énormément selon les années. L’année de « Un fils » de Mehdi Barsaoui, 80% des projets sont devenus des films. D’autres années il n’y en a eu qu’un seul.
Siritz.com : Depuis le début peut-on dégager une évolution du type de projets ?
DB : Il y a beaucoup de sujets de sociétés et des problèmes qu’elles rencontrent. Ce qu’on voit aussi c’est qu’il y a des pays qui travaillent plus que d’autres. Et il y a des pays avec lesquels la coproduction est plus difficile, comme l’Égypte.
Siritz.com : Pourquoi ?
DB : Parce qu’ils ont un cinéma extrêmement bavard. C’est vraiment Oum Khalsoum : la tragédie, le théâtre. A part pour quelques amateurs de ce type de cinéma, ça ne fait pas d’entrées hors de l’Égypte. Mais il y a des exceptions et certains veulent vraiment faire des coproductions internationales. Et, alors, ils travaillent leurs scénarios à l’européenne ou à l’anglo-saxonne, avec peu de dialogues. Mais, du coup, leurs films ne marchent pas en Égypte. Alors qu’un film Tunisien marche aussi bien en Tunisie qu’en France. Parce qu’entre le Maghreb et la Méditerranée du sud les gens bougent beaucoup. Et les télévisions françaises, italiennes ou espagnoles sont regardées de l’autre côté de la Méditerranée. Et beaucoup de chaînes américaines sont également captées. En Égypte c’est beaucoup plus les chaînes arabes.
Siritz.com : La Turquie semble un important pays producteur.
DB : Ils ont un cinéma très fort. Beaucoup de séries. Leurs séries inondent tout le Moyen-Orient et le monde arabe.
Siritz.com : Et ils ont un type de création ?
DB : C’est plus à l’européenne. Toute la bourgeoisie turque est très proche de l’Europe. Au contraire, à l’intérieur du pays, il y a un monde traditionnel qui génère un cinéma qui exprime cette tradition et n’a pas beaucoup évolué par rapport aux films produits par Marin Karmitz et qui montraient un monde très loin de nous. Où on y tuait sa soeur parce qu’elle avait fauté.
Siritz.com : On le voit dans les élections : Istanbul vote contre le gouvernement.
DB : Les auteurs et les producteurs avec lesquels on est en relation pourraient tous être aussi bien français ou italiens. Et, au niveau de l’écriture, on parle la même langue. Au Maroc c’est la même chose, entre la bourgeoisie des grandes villes et le monde de la campagne et des petites villes. Au Maroc il y a un énorme illettrisme. C’est pourquoi il y a d’énormes différences entre certaines séries et les films qui marchent chez nous.
Siritz.com : Est-ce qu’au fil des années on note des tendances marquantes.
Ceux qui viennent ici se constituent un réseau
DB : Ceux qui se rencontrent ici restent en contact et se constituent en réseau. Et puis, dans un premier film, on parle de soi. De soi, dans sa société, de ce qu’on vit.
Siritz.com : Le confinement ne va-t-il pas élargir vos participants ? Puisque cette année, certains n’ont pu participer, mais ils y sont parvenus, que par vidéo-conférence. C’est évidemment moins cher.
DB : Mais pour les sessions sur l’écriture il se passe beaucoup moins de chose en vidéoconférence. En présence, le corps parle.
Siritz.com : Mais pour les pitchs de production, beaucoup plus de producteurs peuvent y assister.
DB : Évidemment. L’objet de Méditalents c’est la connaissance des uns et des autres, en Méditerranée, mais aussi dans le monde par ce que la Méditerranée est un centre de civilisations, par le cinéma. Pour l’écriture, le grand enjeu c’est la connaissance des codes. Notamment les ateliers d’écritures visent, entre autres, à faire comprendre les codes d’un autre pays aux spectateurs. Pour que le spectateur comprenne mieux la société dont parle le film et les problématiques des personnages. Cela permet de montrer qu’ailleurs ne correspond pas forcément à l’idée qu’on en a à travers les infos.
Siritz.com : Nella Banfi est présidente du Forum des coproductions. https://siritz.com/le-carrefour/nella-banfi-on-va-vers-lexcellence/
DB : Elle a commencé à participer aux ateliers en 2014/15. Quand on a créé le Forum c’est tout naturellement qu’elle est devenue présidente.
LA RÉMUNÉRATION DE MICHÈLE LAROQUE
CinéscoopTRÈS AU-DESSUS DE LA MOYENNE
Cette fois-ci la rémunération de la réalisatrice de la comédie « Chacun pour soi », dont elle est aussi l’interprète principale, est enfin supérieure à celle des réalisateurs de la moyenne des films sortis en 2020.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/
En effet, pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production, elle est de 350 000 €, répartie entre 150 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 200 000 € de salaire de technicien.
Le scénario est coécrit avec Julien Colombani qui a reçu 75 000 €. Michèle Laroque a, de son côté, reçu 200 000 € de rémunération complémentaire pour le sujet.
Le film est produit par Alain Terzian (Alter Films) et Studio Canal pour un budget de 6 millions €. Il est distribué par Studio Canal qui, en échange de son minimum garanti dépassant le 8% du budget, a tous les mandats. Il est coproduit par France 2 et il a été pré-acheté par Canal+, Multithématiques, France 2 et C8. Il est aidé par la Région Ile de France.
C’est le second long métrage réalisé par Michèle Laroque.
Son premier, « Brillantissime », était sorti en 2018. Il avait été produit par Nolita films et princesse Béli pour 6 millions €. Studio Canal en était déjà le distributeur. Il avait été coproduit par France 2 et pré-acheté par Canal+, Multithématiques et France 2. Il avait bénéficié de plus de 200 000 € de crowdfunding ainsi que du soutien de la région Paca et de la ville de Nice. Il avait rassemblé 621 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
BAISSE DE LA RÉMUNÉRATION DES RÉALISATEURS
FinanCinéTENDANCE LOURDE OU HASARD DES SORTIES ?
Pratiquement tous les films français sortis depuis la réouverture des salles, y compris ceux qui sont des coproductions minoritaires avec le Royaume-Uni ou les États-Unis, la rémunération des réalisateurs, c’est-à-dire le cumul de l’à valoir sur droits d‘auteur et du salaire de technicien, est de l’ordre de 50 000 €.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-realisateurs-en-mai-2021/
Cette semaine c’est même le cas de tous, à l’exception de celle de Jérémie Guez pour « Sons of Philadelphia » qui est légèrement au-dessus.
C’est pourquoi la rémunération moyenne de ces réalisateurs est inférieure à la moitié du salaire médian des réalisateurs de films français sortis en 2020.
https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/
Certes, ces réalisateurs reçoivent parfois une forte rémunération pour leur scénario ou leur adaptation, comme c’est le cas pour Florian Zeller pour « The father ». Et il a parfois négocié cette réduction des charges fixes, et donc du risque pris par le producteur, contre un pourcentage plus élevé sur le chiffre d’affaires. Or, « The father » qui a remporté deux oscars, est promis a avoir une véritable carrière internationale, comme la pièce dont il est l’adaptation.
https://www.linternaute.com/cinema/tous-les-films/2547072-the-father-bouleversant-magistral-les-critiques-du-film-avec-anthony-hopkins/
Cela tient aussi au fait qu’une partie des films ont des budgets peu élevés :
Seuls « « Sons of Philadelphia » et « The father » ont des budgets « moyens ».
Mais, comme on le voit dans le tableau des rémunérations pour les films sortis cette semaine c’est tout de même impressionnant :
Cette modicité des rémunérations est-elle une tendance lourde ou un simple hasard ? On le verra pour les films sortant le 2 juin. C’est en tout cas pourquoi nos baromètres sont un outil très utile pour connaître les tendances du marché et se situer.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
POKER ENTRE CANAL+ ET LE CINÉMA ?
ÉditorialQUI BLUFF ?
L’inclusion des plateformes internationales dans notre régulation donne lieu à une véritable partie de poker. Celles-ci grignotent petit à petit l’audience des chaînes françaises. Il est donc non seulement justifié mais également vitale de les soumettre aux obligations d’investissement dans les œuvres européennes et d’expression originale françaises et qu’elles alimentent le compte de soutien.
Mais ce projet pose deux problèmes de taille. Tout d’abord ces plateformes devraient investir 25% de leur chiffre d’affaires en France dans les oeuvres européennes ou d’expression originale française, dont 20%, soit 5% de leur chiffre d’affaires, dans les films de cinéma. Dans ce cas, elles pourraient diffuser ces films 12 mois après leur sortie en salle contre 36 mois actuellement. Mais, comme on le sait, ces 5% qu’on leur demande de financer et de diffuser représente sensiblement plus que ce que leur public semble attendre. Car ce public semble avant tout friand de séries.
Mais, à ce stade, les professionnels du cinéma et les pouvoirs publics ont l’intention de tenir bon. Seulement, apparait alors un second problème, celui de la chronologie des médias. En effet, la fenêtre de Canal+, qui doit actuellement investir 12,5% de son chiffre d’affaires dans le pré-achat de films français, se situe à 8 mois, avec des dérogations à 6 mois. La chaîne estime qu’une priorité sur les plateformes de seulement 4 mois après la sortie en salle pour deux fois-et-demi plus d’investissement n’est pas sérieux et réclame d’avancer sa fenêtre de 4 mois et de passer les films seulement 4 mois après la sortie en salle, avec des dérogations à 3 mois. Ce que tous les exploitants, et la plupart des distributeurs et des producteurs refusent formellement.
Maxime Saada, le président du directoire du groupe Canal+ vient de suggérer, dans un interview au Figaro, que s’il n’obtenait pas satisfaction sa chaîne changerait de statut et opterait pour le statut de plateforme. Les professionnels du cinéma estiment que c’est du bluff car les obligations d’investissement de Canal+ passeraient de 16,5 % à 20 ou 25% et sa tva de 10 à 20 %. Donc ces dépenses doubleraient. Mais Canal+ pourrait économiser la location de son réseau TNT en faisant basculer sans trop de problèmes la plupart de ses abonnés TNT sur la réception internet. https://www.lefigaro.fr/medias/l-ultimatum-de-canal-au-cinema-francais-20210525
Surtout, Maxime Saada affirme, sans doute à juste titre, que le film de cinéma français n’est plus du tout un produit d’appel de la chaîne. Et que ce sont encore les films américains et désormais les séries qui le sont. Donc, ce basculement amènerait un doublement des dépenses de la chaîne mais une multiplication par quatre des investissements de Canal+ dans le produit phare. Encore faut-il être en mesure de multiplier par quatre les commandes de séries de la qualité du « Bureau des légendes » ou d’« Engrenage ».
Ce serait évidemment un virage risqué pour le groupe. Mais ce serait pour le cinéma une véritable catastrophe pour le cinéma français car Canal+ est, de loin, la principale source de financement de ses films. https://siritz.com/editorial/plateformes-des-enjeux-contradictoires/
LA RÉMUNÉRATION DE FLORIAN ZELLER
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « THE FATHER »
L’adaptation cinématographique de cette pièce de théâtre qui a été un succès mondial a reçu 2 oscars, celui de la meilleure adaptation et celui du meilleur acteur. https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Father_(film,_2020)
C’est son auteur qui a réalisé cette adaptation. C’est son premier long métrage en tant que réalisateur alors qu’il a écrit et dirigé plusieurs pièces de théâtre.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Florian_Zeller
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Le budget du film est 6 millions €.
Il s’agit d’une coproduction à 80% britannique. Outre-manche le producteur délégué est Tandermark Father mais le coproducteur Elarof Trust est celui qui a investi le plus.
En France les producteurs sont Jean-louis Livi (F comme Films) et Philippe Carcassonne (Ciné@). Orange Studio est coproducteur et distributeur sans minimum garanti. La distribution physique est assurée par UGC. Canal+ a effectué un préachat.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Pour la préparation, 26 jours de tournage et la post-production la rémunération de Florian Zeller est 58 000 € répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est tout juste au-dessus de la rémunération médiane des réalisateurs de films français sortis en mai, https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-realisateurs-en-mai-2021/ mais la moitié de celle des réalisateurs de films français sortis en 2020. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/
Par ailleurs Florian Zeller a co-écrit l’adaptation de la pièce de théâtre avec Christopher Hampton et ils se sont partagés 176 000 €. En outre les droits d’adaptation de la pièce ont été acquis pour 58 000 €.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LA RÉMUNÉRATION DES RÉALISATEURS EN MAI 2021
FinanCinéLA RÉMUNÉRATION MÉDIANE BAISSE DE PLUS DE 50%
Maintenant que l’exploitation cinéma reprend son cours nous allons pouvoir publier nos baromètres. Aujourd’hui il s’agit du baromètre de la rémunération des réalisateurs de films français sortis en mai 2021. Ce mois-ci s’agit uniquement de films de fiction. Mais, nous établirons des baromètres distinct pour la fiction, le documentaire et l’animation.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Nous avons comparé ces données à celles du baromètre de 2020. Mais celui-ci mélange films de fiction, films d’animation et documentaires. Si on prenait les seuls films de fiction, la rémunération moyenne et médiane serait plus élevée.
Ce qui est frappant c’est que tant la rémunération moyenne que la rémunération médiane du mois de mai de cette année se situent à moins de 50% de ces rémunérations l’année dernière. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/
Bien entendu ces données ne portent que sur deux semaines. Mais il semble que la baisse des rémunérations médianes des réalisateurs est une tendance de fonds. On verra si les baromètres des prochains mois le confirment. La rémunération moyenne dépend beaucoup des rémunérations les plus élevées.
Néanmoins, en ce qui concerne la rémunération la plus élevée des films français sortis en mai, c’est celle de Christophe Barratier, pour « Envole-moi » le film dont le budget le plus élevé du mois. Elle est de 300 000 €, alors que pour son précédent film, « L’outsider », sorti en juin 2016, elle était de 285 000 €.
De même, celle de Quentin Dupieu, pour « Mandibules », a reçu 255 000 €. Et il a en outre reçu 230 000 € pour son scénario. Il avait reçu 120 000 € pour son précédent film, « Le daim », sorti en 2019.
Quentin Dupieux en forte hausse
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LA RÉMUNÉRATION DE LUDOVIC BERGERY
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « L’ÉTREINTE »
C’est le premier long métrage cinéma de ce réalisateur qui a mené une carrière de comédien au cinéma et à la télévision. Il a été scénariste et réalisateur de courts et moyens métrages. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ludovic_Bergery
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Ce film a été produit par Frédéric Nidermayer (Moby Dick films ) pour un budget de 2 250 000 €. Il a mis son salaire et ses frais généraux en participation et investi du numéraire et du fonds de soutien.Mais il n’a pas inclu le crédit d’impôt dans le plan de financement. Philippe Martin (Les Films Pélléas) est coproducteur pour un investissement de 100 000 €. La Sofica Manon est également parmi les investisseurs. https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Étreinte_(film,_2020)
Le film a reçu l’avance sur recette. Il a été soutenu par la région Ile de France par une aide de 325 000 € et un bonus écologique de 71 250 €.. Il a été préacheté par Multithématiques pour 200 000 €.
Il est distribué par Pyramide distribution qui a donné un minimum garanti de 90 000 €. WT Films a pris le mandat de vente à l’étranger pour un minimum garanti de 50 000 €.
Pour la préparation, 27 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 42 500 €, répartie en 17 500 € d’à valoir sur droits d’auteur et 25 000 € de salaire de technicien. C’est beaucoup moins que le salaire médian des réalisateurs de films français sortis en 2020.
https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/
Le scénario a été coécrit avec Julien Boivent qui a touché 41 000 € tandis que Ludovic Bergery recevait 10 000 €.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
CONCENTRATIONS DANS L’INDUSTRIE DES ÉCRANS
ÉditorialRENDUES INÉVITABLES PAR LE POIDS DES GAFA ET DE LA S-VOD
Le projet de rachat du groupe M6/RTL par le groupe TF1 illustre l’inévitable recomposition de l’industrie audiovisuelle à l’heure de l’élargissement de l’industrie des écrans. https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/31/rtl-m6-pencherait-pour-l-offre-de-rachat-de-tf1_6075090_3234.html Sur le marché de la télévision française cette fusion rendrait le groupe ultra-dominant. Mais, de nos jours, le marché de la télévision n’est qu’une partie décroissante de l’industrie en pleine croissance des écrans. Par exemple, en matière d’audience comme d’acquisition de programmes, TF1 et M6 sont en concurrence avec France télévisions, Canal+ et OCS mais aussi avec Netflix, Disney +, Amazon prime, Paramount + et, bientôt, HBO Max et Apple TV. Sur le marché de la publicité toutes les chaînes françaises sont en concurrence avec Google et Facebook à côté desquels elles sont des nains.
Mais, même en fusionnant, elles resteront des nains. Néanmoins, alors que leur chiffre d’affaires publicitaire va inévitablement et régulièrement décliner, TF1 et M6 fusionnées vont pouvoir réaliser des économies d’échelle et, donc réduire leurs coûts pour maintenir, voire augmenter leurs marges. Ces réductions de coûts ne devraient pas porter sur les programmes, sinon elles accélèreraient leur déclin relatif face aux plateformes de S-Vod.
TF1 et M6 ont déjà créé une plate-forme de S-Vod avec France télévisions, Salto, qui, à ce jour ne semble pas véritablement réaliser une percer. Elle ne le ferait que si elle proposait des contenus exclusifs très porteurs.
D’une manière générale, les GAFA et les plateformes américaines de S-VoD ont un avantage structurel, c’est qu’ils ont une couverture mondiale. Pour l’acquisition des programmes et attirer les plus grands talents, elles ont donc des moyens considérablement plus importants que les acteurs nationaux européens. C’est ainsi que c’est Netflix qui va diffuser le prochain film de Jean-Pierre Jeunet, de Dany Boon et de Jane Campion https://siritz.com/financine/razzia-de-netflix-sur-les-films-de-cinema/
Par ailleurs, la fusion de TF1 et de M6 s’inscrit dans un mouvement mondial. Ainsi, aux États-Unis Disney a racheté Fox, tandis qu’ATT va faire fusionner Warner Média avec le groupe de chaînes de Discovery. Et Amazon est en train de négocier le rachat de MGM.
Il est dommage que les grands groupes européens aient renoncé à s’unir pour se mondialiser. TF1 et M6 envisagent de fusionner par ce que Bertelsmann a décidé de se retirer de la France. Mais c’est que l’Europe est un agrégat de cultures différentes alors que la culture américaine est une culture mondiale. N’oublions pas que les films américains réalisent 55% de la fréquentation des salles françaises, alors que notre production, qui est de loin la première d’Europe, en réalise à peine 35%.
La France va imposer aux plateformes américaines d’investir un pourcentage de 20 à 25% de leur chiffre d’affaires dans les œuvres françaises. Or, comme on le sait, elles ont déjà commencé à investir massivement dans nos œuvres. L’État prévoit deux obligations qui les gêneront. D’une part cet investissement ne devra concerner que la diffusion en France. Mais, si cela les intéresse, elles seront de loin les mieux placées pour rajouter un complément et acquérir les droits mondiaux. Ou bien elles pourront aussi inciter ces films à se faire en coproduction avec un pays étranger dont le producteur leur cèdera les droits mondiaux. D’autre part, 20% de cet investissement devra porter sur des films de cinéma qui sortent en salle et respectent une chronologie des médias qui donnera une priorité à Canal+. Alors qu’elles recherchent surtout des séries et exceptionnellement des longs métrages. Néanmoins, elles auront les moyens, sur les films les plus porteurs, d’augmenter leur apport pour que le producteur se passe de celui de Canal+.
A coup sûr, les grands gagnants de ces évolutions seront les talents et les producteurs qui vont bénéficier d’une augmentation du nombre de leurs diffuseurs et d’une explosion de la demande de contenus.
En conclusion le nouvel encadrement que les pouvoirs publics cherchent à mettre en place ne doit pas tenter d’entraver l’inévitable évolution économique. Il doit le réguler pour en optimiser les effets du développement.
LA RÉMUNÉRATION DE CHARLÈNE FAVIER
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « SLALOM »
Ce film https://fr.wikipedia.org/wiki/Slalom_(film,_2020) est le premier long métrage de la réalisatrice qui a réalisé plusieurs courts métrages de fiction ou documentaires https://www.charlenefavier.fr/bio/ et qui, comme elle le dit, a toujours baigné dans le monde de l’art et de la création.
Le film a été produit par Anne-Cécile Berthomeau (Mille et une productions). Cette société de production, également dirigée par Edouard Mauriat et Farès Ladjimi, a produit plusieurs documentaires à succès dont « Le cauchemar de Darwin », César du documentaire 2007 et « Merci patron » César du meilleur documentaire 2017.
« Slalom » a un budget initial de 1,7 millions €. Il est distribué par Jour2fête qui a le mandat salle pour un minimum garanti de 50 000 € et le mandat international pour un minimum garanti de 50 000 €. Le producteur a mis son salaire et ses frais généraux en participation.
Pour la préparation, 33 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 50 000 € dont 20 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 30 000 € de salaire de technicien. C’est beaucoup moins que la rémunération médiane des réalisateurs de films français sortis en 2020. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/
Elle a reçu 10 000 € pour le scénario qu’elle a coécrit avec Marie Talon qui a reçu un à valoir de 17 000 €. Elle a surtout bénéficié d’une avance sur recette pour 1er film de 520 000 €.
La région Auvergne Rhône-Alpes l’a soutenu par une aide à l’écriture, puis un aide à la production. Multithématiques a acheté le premier passage sur la télévision à péage pour 80 000 €.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LA RÉMUNÉRATION DE CHRISTOPHE BARRATIER
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « ENVOLE-MOI »
Le producteur Didier Rassam (Chapter 2) et le distributeur Pathé Films ont choisi de sortir ce film dès l’ouverture des salles de cinéma. https://fr.wikipedia.org/wiki/Envole-moi_(film,_2021)
C’est le 5ème long métrage réalisé par Christophe Barratier. https://fr.wikipedia.org/wiki/Christophe_Barratier
Rappelons que c’est lui qui avait réalisé « Les choristes », sorti en 2004 et qui avait rassemblé 8 669 000 entrées.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Son budget est de 7,2 millions €.
Pour la préparation, 39 jours de tournage et la post-production, la rémunération du réalisateur est 300 000€ répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est plus de 50% au-dessus du salaire moyen des réalisateurs de films français sortis en 2020. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/
Il s’agit d’un remake d’un film allemand de Andi Rogenhagen & Maggie Peren dont les droits ont été acquis 215 000 €. Le scénario, co-écrit par Mathieu Delaporte et Anthony Marciano a été payé 450 000 €.
A noter que Pathé n’a pas donné de minimum garanti.
Le précédent film de Christophe Barratier était « L’outsider », sorti en salle de 22 juin 2016. Il était produit par Jacques Perrin (Galatée Film) pour un budget initial de 8,3 millions € et distribué par Le Pacte.
Pour la préparation, 39 jours de tournage et la post-production, la rémunération du réalisateur est de 285 000 €, répartie entre 150 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 135 000 € de salaire de technicien.
C’est une adaptation du livre « L’engrenage » de Jérôme Kervier dont les droits ont été achetés 378 000 €.
Le film avait rassemblé 218 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
35% DES PROJETS DE MÉDITALENTS ABOUTISSENT
Le CarrefourSiritz.com : Méditalents ce sont des ateliers d’écritures pour les auteurs du bassin méditerranéen. http://meditalents.net Comment les avez-vous financés? https://siritz.com/editorial/foisonnement-de-projets-prometteurs/
Didier Boujard : Au début, quand on visait uniquement les courts-métrages, par la chaîne CFI et par le Centre cinématographique Marocain. Quand on est passé au long métrage, CFI ne pouvait plus nous soutenir, le CNC a alors augmenté son soutien. Mais, le plus important c’est que les pays d’accueil (après le Maroc, l’Algérie, le Liban, etc…) prenaient en charge l’hébergement, les repas et même les voyages.
Siritz.com : Mais maintenant c’est à Marseille.
DB : J’ai proposé à la région Paca qu’il y ait deux pôles : Marseille et Ouarzazate au Maroc. Et la région Paca a commencé à nous aider de plus en plus, ainsi que la ville. Au début Méditalents c’était des ateliers d’écriture qui se consacraient au développement des projets, avec trois sessions par an. Mais, très vite je leur ai proposé de faire le Forum des coproductions. Pour que les projets trouvent des producteurs et se fassent. Et Muselier voulait développer les contacts méditerranéens et, notamment, l’accueil de productions étrangères. L’Institut français c’est associé à la région.
Siritz.com : Comment fonctionnent les ateliers d’écriture ?
DB : Au début ils ne concernaient que la fiction. On fait un appel à projet et on en prend 8 du pourtour Méditerranéen et de la Région Paca. On les reçoit trois fois 6 jours, avec en plus deux entretiens entre les sessions. Le but est d’aider le scénariste à sortir ce qu’il a dans le ventre et pas de lui faire faire ce que l’on croit être bon pour le marché : qu’est-ce que tu veux dire, voilà ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, quelles portes pourraient s’ouvrir. C’est pourquoi les auteurs reviennent.
Siritz.com : Qui choisit les projets ?
DB : Un comité de sélection qui change chaque année, mais avec des membres qui peuvent revenir. Les producteurs aiment y venir parce qu’ils trouvent des projets intéressants, qu’ils suivent à Méditalents et qu’ils y signent souvent. Et on a en outre deux intervenants scénaristes.
Siritz.com : Au bout des trois sessions à quoi aboutit-on ?
DB : En général à un premier jet, qui a une structure, une identité, avec une vision et qui est prêt à aller chercher un producteur s’il n’y en a pas déjà un. Et chercher des aides au développement. Parce qu’en moyenne un développement complet c’est trois ans. D’où l’idée de créer un Forum des coproductions pour que tous ceux passés par Méditalents puissent être candidats. Cette année on a deux projets sur onze qui viennent de Méditalents. Et puis, c’est une occasion de rencontres entre auteurs et producteurs de la Méditerranée, éventuellement pour monter d’autres projets. Si on n’était pas en confinement on aurait fait venir le double de personnes. Cette année 6 ou 7 sont venus en plus de ceux qui présentent les projets. En période normale c’est une quinzaine.
Siritz.com : Où en sont les projets des deux premières années ?
Un projet du Forum déjà tourné, un va l’être en septembre
DB : Du premier Forum un projet est déjà tourné et de celui de l’année dernière un autre va débuter son tournage en septembre.
Siritz.com : Vous donnez des prix.
DB : Il y a un prix de la Région Sud de 20 000 € en général coupé en un prix fiction et un prix documentaire. Puis il y a le prix du Label 42 Studio qui offre 3 jours de post-production dans la région.
Siritz.com : Depuis que Méditalents existe est-ce qu’on peut tirer une statistique du pourcentage qui débouchent sur une production effective ?
DB : De l’ordre de 30 à 35%. Cela varie énormément selon les années. L’année de « Un fils » de Mehdi Barsaoui, 80% des projets sont devenus des films. D’autres années il n’y en a eu qu’un seul.
Siritz.com : Depuis le début peut-on dégager une évolution du type de projets ?
DB : Il y a beaucoup de sujets de sociétés et des problèmes qu’elles rencontrent. Ce qu’on voit aussi c’est qu’il y a des pays qui travaillent plus que d’autres. Et il y a des pays avec lesquels la coproduction est plus difficile, comme l’Égypte.
Siritz.com : Pourquoi ?
DB : Parce qu’ils ont un cinéma extrêmement bavard. C’est vraiment Oum Khalsoum : la tragédie, le théâtre. A part pour quelques amateurs de ce type de cinéma, ça ne fait pas d’entrées hors de l’Égypte. Mais il y a des exceptions et certains veulent vraiment faire des coproductions internationales. Et, alors, ils travaillent leurs scénarios à l’européenne ou à l’anglo-saxonne, avec peu de dialogues. Mais, du coup, leurs films ne marchent pas en Égypte. Alors qu’un film Tunisien marche aussi bien en Tunisie qu’en France. Parce qu’entre le Maghreb et la Méditerranée du sud les gens bougent beaucoup. Et les télévisions françaises, italiennes ou espagnoles sont regardées de l’autre côté de la Méditerranée. Et beaucoup de chaînes américaines sont également captées. En Égypte c’est beaucoup plus les chaînes arabes.
Siritz.com : La Turquie semble un important pays producteur.
DB : Ils ont un cinéma très fort. Beaucoup de séries. Leurs séries inondent tout le Moyen-Orient et le monde arabe.
Siritz.com : Et ils ont un type de création ?
DB : C’est plus à l’européenne. Toute la bourgeoisie turque est très proche de l’Europe. Au contraire, à l’intérieur du pays, il y a un monde traditionnel qui génère un cinéma qui exprime cette tradition et n’a pas beaucoup évolué par rapport aux films produits par Marin Karmitz et qui montraient un monde très loin de nous. Où on y tuait sa soeur parce qu’elle avait fauté.
Siritz.com : On le voit dans les élections : Istanbul vote contre le gouvernement.
DB : Les auteurs et les producteurs avec lesquels on est en relation pourraient tous être aussi bien français ou italiens. Et, au niveau de l’écriture, on parle la même langue. Au Maroc c’est la même chose, entre la bourgeoisie des grandes villes et le monde de la campagne et des petites villes. Au Maroc il y a un énorme illettrisme. C’est pourquoi il y a d’énormes différences entre certaines séries et les films qui marchent chez nous.
Siritz.com : Est-ce qu’au fil des années on note des tendances marquantes.
Ceux qui viennent ici se constituent un réseau
DB : Ceux qui se rencontrent ici restent en contact et se constituent en réseau. Et puis, dans un premier film, on parle de soi. De soi, dans sa société, de ce qu’on vit.
Siritz.com : Le confinement ne va-t-il pas élargir vos participants ? Puisque cette année, certains n’ont pu participer, mais ils y sont parvenus, que par vidéo-conférence. C’est évidemment moins cher.
DB : Mais pour les sessions sur l’écriture il se passe beaucoup moins de chose en vidéoconférence. En présence, le corps parle.
Siritz.com : Mais pour les pitchs de production, beaucoup plus de producteurs peuvent y assister.
DB : Évidemment. L’objet de Méditalents c’est la connaissance des uns et des autres, en Méditerranée, mais aussi dans le monde par ce que la Méditerranée est un centre de civilisations, par le cinéma. Pour l’écriture, le grand enjeu c’est la connaissance des codes. Notamment les ateliers d’écritures visent, entre autres, à faire comprendre les codes d’un autre pays aux spectateurs. Pour que le spectateur comprenne mieux la société dont parle le film et les problématiques des personnages. Cela permet de montrer qu’ailleurs ne correspond pas forcément à l’idée qu’on en a à travers les infos.
Siritz.com : Nella Banfi est présidente du Forum des coproductions. https://siritz.com/le-carrefour/nella-banfi-on-va-vers-lexcellence/
DB : Elle a commencé à participer aux ateliers en 2014/15. Quand on a créé le Forum c’est tout naturellement qu’elle est devenue présidente.