POUR LA RÉALISATION DES « AMOURS D’ANAÎS »

Cette comédie, qui est aussi une romance,  est  le premier long métrage réalisé par celle qui est surtout connue comme comédienne.https://fr.wikipedia.org/wiki/Charline_Bourgeois-Tacquet

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Elle est produite par Philippe Martin (Les films Pélléas ) & Stéphane Desmoustier (nnée zéro) pour un budget initial de 3,1 millions €. Le distributeur, avec le mandat salle, vidéo et vod est Haut et court. https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Amours_d%27Anaïs

Les  producteurs délégués ont investi environ 60% de leur salaire de producteur et de leurs frais généraux, le crédit d’impôt mais pas de numéraire.

Le film a bénéficié de 420 000 € d’avance sur recettes. Il y a trois soficas adossés aux producteurs et deux autre soficas. Il y a aussi le soutien de la Région Bretagne et le soutien de la Région Loire.

Pour la télévision payante Canal+ a effectué un préachat et Multithématiques aussi. Arte est coproducteur pour 350 000 € et a effectué un préachat pour        150 000 €. Haut et court a donné un minimum garanti, mais pas Be for film qui a le mandat pour es ventes internationales

Pour la préparation, 34 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 60000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est moins que la rémunération médiane des réalisateurs de films français sortis en  2021.

Elle a en outre reçu un à valoir de 45 000 € sur le scénario. A noter que la rémunération des trois principaux rôles et de  154 000 €.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives.

 

POUR  LA RÉALISATION DE « L’ORIGINE DU MONDE »

Cette comédie est le premier long métrage réalisé par celui qui est avant tout connu comme comédien et qui a joué dans de très nombreux films et fictions pour la télévision. https://fr.wikipedia.org/wiki/Laurent_Lafitte . 

Le nom de ce sociétaire de la comédie française est synonyme de comique pour le grand public.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Mais Lafitte est également l’un des principaux comédiens de ce film qui est produit par Alain Attal (Trésor Films) pour un budget de 6,8 millions €. Studiocanal en est le distributeur et a donné un minimum garanti de 1,35 millions € pour tous les mandats, sauf celui de la télévision. https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Origine_du_monde_(film,_2020)

Le producteur a investi son salaire et ses frais généraux ainsi que du numéraire en grande partie couvert par son crédit d’impôt.

Studiocanal est également coproducteur. Canal et Multithématiques ont effectué un achat pour la télévision à péage. France 2 est coproducteur pour 500 000 € et a effectué l’achat d’un passage pour la même somme.

La Belgique est coproductrice par Arthémis qui a réunit 2,6% du financement

Le film est tiré d’une pièce de théâtre du même nom, écrite par Sébastien Thiery et qui a été achetée  70 000 €.

Pour la préparation, 48 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 186 000 €, dont 91 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 95 000 € de salaire de technicien.

C’est environ la moitié de plus que la rémunération moyenne des réalisateurs de films français sortis cette année.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives.

 

POUR LA RÉALISATION DE « POURRIS GÂTÉS »

Cette comédie est son 9ème long métrage de cinéma. Il réalise surtout des fictions pour la télévision. https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Cuche

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pourris_gâtés

Le film est produit par Laurent Gaudens et Gaël Nouaille (Borsalino Productions) pour un budget initial de 6,1 millions €. Il est distribué par Applolo films (groupe CGR) en association aà 50/50 vec TF1 DA.

Borsalino a investi du numéraire, en garnde partie couvert par le crédit d’impôt. Et aussi, une partie de ses frais généraux, mais pas son salaire de producteur.

Il y a des coproducteurs qui sont Gabriel de Avezedo (Wag Productions), spécialisé dans les films publicitaires, TF1 DA et Apollo Productions, tous en numéraire.

2 soficas y ont également investit.

Le film a été préacheté par Canal+ et Multithématiques pour la télévision payante ainsi que par TF1, TMC et TFX pour la télévision gratuite.

Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 150 000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.

C’est légèrement supérieur à a rémunération moyenne des réalisateurs de films sortis en 2021.

Il a coécrit le scénario avec Laurent Turner. Le budget « sujet » est évalué à 435 000 €.

Son précédent film était « Prêt à tout », sorti en 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Prêt_à_tout_(film)

Pour se rendre compte de l’évolution de son salaire,  son sixième film, « La chance de ma vie », sorti en 2011, donc il y a 10 ans, avait un budget  de 7,5 millions €. Sa rémunération était identique.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives.

 

POUR LA RÉALISATION DE « SERRE MOI FORT »

Tiré d’une pièce de théâtre jamais jouée de Claudine Galléa, « Je reviens de loin », ce mélodrame est le 7ème film du réalisateur. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mathieu_Amalric

Il a été produit par Yaël Fogiel (Les films du poisson) pour un budget de 5 millions d’euros.  C’est une coproduction France (87%) Allemagne (13%). Il est distribué par Gaumont. https://fr.wikipedia.org/wiki/Serre_moi_fort

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Le producteur a investi son salaire, une partie de ses frais généraux et du numéraire qui est, en grande partie, couvert par le crédit d’impôt. Gaumont est coproducteur.

Le film a obtenu du soutien à la préparation. Il a bénéficié de 600 000 € d’avance sur recettes, de l’aide remboursable de la région Occitanie, de l’aide du mini-traité franco-allemand et de l’aide d’Eurimages.

2 soficas adossées y ont investi.

Canal + et Multithématiques l’ont préacheté. Arte a investi     400 000 € comme coproducteur et l’a préacheté 100 000 €.

Gaumont, en échange de son minimum garanti, a les mandat salle, vidéo, vod, s-Vod et international.

Le producteur allemand est Own invest. Il a, lui aussi, bénéficié de l’aide du traité franco-allemand et d’Eurimages. Également d’un préachat d’Arte Allemagne et d’une deuxième chaîne.

Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 120 000 €, dont 50 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 70 000 € de salaire de technicien. Il a, en outre, reçu 90 000 € pour son scénario. Les droits de la pièce de théâtre ont été acquis 20 000 €.

Le précédent film réalisé par Mathieu Amalric était « Barbara », sorti en salle le 6 septembre 2017. Il était produit par Patrice Godeau (Waiting for cinema) pour un budget de 5 millions d’euros et distribué également par Gaumont.

Pour la préparation, 30 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 95 000 €, dont 50 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 45  000 € de salaire de technicien. Il a, en outre, reçu 90 000 € pour le scénario. Philippe Di Folco qui l’avait aidé à écrire ce scénario avait reçu3000 €.

Le film avait rassemblé 390 000 spectateurs.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives.

 

AVEC LES CHAÎNES DU CÂBLE L’ÉTAT SAUTE LES ÉTAPES

Ce ne sont pas les plateformes de S-Vod qui bouleversent l’audiovisuel, mais internet. Jusque-là, la télévision reposait sur la notion de grille de programme. Au départ, les chaînes étaient diffusées uniquement par voie hertzienne, puis par câble et satellite. Ces deux nouveaux modes de diffusion ont permis de multiplier le nombre de chaînes et de les spécialiser.https://siritz.com/editorial/smad-questions-non-tranchees/

Internet permet de se libérer de la notion de grille : sur un service donné, on peut choisir son programme et le regarder quand on veut, où on veut. Le politique de niche, que permet le câble et le satellite, est renforcée. Pour augmenter leurs abonnés, Netflix, Disney ou Amazon n’ont pas besoin d’agglomérer les  spectateurs d’un programme mais de satisfaire pleinement toutes les catégories d’abonnés avec des programmes différenciés. Mais, en s’agglomérant, ses catégories représentent beaucoup d’abonnés.

Les chaînes vont intégrer progressivement ce nouveau mode de diffusion. En France, celle qui est en pointe est Arte qui a lancé Arte.Tv, qui diffuse, sur internet, les programmes de sa chaîne hertzienne et des programmes uniquement diffusés sur internet. Mais, déjà, dès la diffusion de son premier épisode, tous les épisodes d’une série d’Arte peuvent être visionnés.

Les opérateurs de télécom permettent déjà d’accéder facilement aux principales plateformes sur son téléviseur. Mais pas à tout internet. Ça viendra. Et le spectateur aura de plus en plus l’habitude de regarder l’audiovisuel sur d’autres plateformes. Au point que les programmes seront de plus en plus conçus pour être regardés sur le mobile. Car les jeunes ne regardent pratiquement plus la télévision et en garderont l’habitude.

Les pouvoirs publics français veulent faire subsister l’écosystème français dans ce nouvel audiovisuel. Celui-ci repose sur des obligations d’investissement dans la production d’œuvres françaises et européennes ainsi que des quotas de diffusion d’œuvres françaises et européennes. Dans certains cas le cinéma, avec sa chronologie des médias,  est pris en compte.

La levée de bouclier des chaînes du câble illustre la complexité des enjeux. Notre État vise à l’uniformisation, en alignant les obligations de ces chaînes sur celles du hertzien. Notamment 16% du chiffre d’affaires d’investissement dans les œuvres contre 12% jusque-là. Sur le long terme c’est peut-être logique, mais à court et moyen terme, pour ces petites entreprises, c’est une évolution insoutenable. C’est une augmentation d’un tiers d’un coup. Ce qui risque d’entrainer du grabuge. https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/fronde-des-chaines-thematiques-contre-la-nouvelle-reglementation-1343700

Acces, qui représente ces chaînes à raison : l’État devrait fixer des principes et charger le CSA de négocier leur application au cas par cas, et, sans doute, progressivement.

POUR LA RÉALISATION DE « DÉLICIEUX »

Cette comédie sur la création du premier restaurant est le 7ème long métrage du réalisateur. https://fr.wikipedia.org/wiki/Éric_Besnard_(réalisateur)

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Il est produit par Christophe Rossignon et Philip Boëffard (Nord-Ouest film) pour un budget de 6,1 millions €. SND le distribue. https://fr.wikipedia.org/wiki/Délicieux

Le producteur a investi du numéraire mais ne prend pas en compte son crédit d’impôt et reçoit un salaire de producteur et une prise en charge de ses frais généraux. SND est également coproducteur, tout comme Auvergne-Rhône-Alpes cinéma et trois soficas.

Il y a un soutien du département du Cantal et de la Procirep ainsi que du sponsoring.

Canal+ et Multithématiques l’ont préacheté. France 3 est coproducteur à hauteur de 450 000 € et a investi autant en pré-achat.

Pour la préparation, 34 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 184 000 €, dont 119 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 65 000 € de salaire de technicien.

C’est 50% de plus que la réalisation moyenne des réalisateurs de films français sortis en 2021.

Le précédent film du réalisateur était « L’esprit de famille », sorti le 29 janvier 2020. Il avait été produit par Pierre Forette et Thierry Wong (Ciné nomine), (Vincent Roger) Same player pour 5,2 millions €. Le distributeur était Apollo Films. Le film avait rassemblé 240 000 spectateurs. https://www.cinefinances.info/film/2122

Pour la préparation, 34 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 178 000 €, dont 75 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 103 000 € de salaire de technicien.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives.

Siritz.com : Nous vous avions interviewé en octobre de l’année dernière sur la façon dont vous et l’exploitation avaient surmonté la pandémie. https://siritz.com/le-carrefour/ultime-proposition-de-la-fncf/

Vous étiez élogieux sur la façon dont le gouvernement avait soutenu les entreprises et le CNC le cinéma. Mais, personne de se doutait que nous étions qu’au début de la pandémie, qu’il y aurait une nouvelle et très longue fermeture des salles, puis une réouverture avec des mesures sanitaires strictes, notamment le Pass sanitaire. A ce stade quel est, pour une exploitant comme, vous la situation Avez-vous réussi à, au moins, équilibrer les comptes ? https://www.la-croix.com/Culture/Covid-19-cinemas-souffrent-lobligation-passe-sanitaire-2021-07-29-1201168471

François Thirriot : Deux cas très différents pour ce qui me concerne, car j’interviens sur un site de 10 écrans, un autre de 3. Pour le Metropolis de Charleville-Mézières, nous avons sollicité un PGE de 400 000 €. Sur le Turenne de Sedan c’est 30 000 €. Il faut rappeler qu’à l’époque, ce prêt était destiné à amortir le choc de trois mois de fermeture suivie, on le savait, d’une réouverture compliquée, parce qu’il y avait peu de films. Et puis vous le savez, les Américains n’ont pas sorti leurs films, victimes d’une situation sanitaire catastrophique Or, chez nous, les films américains c’est en moyenne 55% des entrées et plus de 70 % sur juillet et août.

Siritz.com : Et comment ça s’est passé dans la réalité ?

FT : L’été a été très difficile, d’autant plus qu’il a fait très beau, à la différence de cette année. Petit à petit, très lentement, la fréquentation a progressé. Jusqu’à l’embellie constatée fin octobre, lors des vacances scolaires, pour arriver à 50% de la fréquentation de 2019. Et l’obligation de refermer !

Siritz.com : Et quelle était votre analyse actuelle des perspectives pour le cinéma ?

FT : Nous avions revu une partie de notre clientèle. Mais notre espoir a été déçu puisque la réouverture annoncée par le Président de la République pour le 15 décembre a été annulée. Ça été un coup de massue.

Siritz.com : Comment analysez-vous la fréquentation depuis la réouverture des salles, en juin. Elle est très au-dessous de celle de 2019. Est-ce que les gens ont perdu l’habitude d’aller au cinéma, ou est-ce un problème d’’offre, notamment, encore une fois, de films américains.

Le succès de « Demon slayer » mérite réflexion

FT : Je suis optimiste. Je n’ai jamais pensé que nous ne retrouverions jamais les entrées d’avant la pandémie. J’étais bien sûr dans le hall du cinéma Métropolis le 22 juin. Les 15-25 ans, dont on nous disait qu’ils avaient déserté les cinémas, étaient bien là et en nombre. Ils viennent quand ils en ont l’envie comme on l’a vu avec « Demon slayer », qui a été un énorme succès. Chose intéressante ce film manga distribué par CGR Events n’a fait l’objet d’aucune communication traditionnelle. Son succès s’est bâti sur les réseaux sociaux et les médias numériques. Cela mérite réflexion.

Siritz.com : Et le public plus âgé, les seniors ?

FT : Il est venu. Il y a eu de bons résultats. On a même parfois dépassé les chiffres de 2019. Et puis il y a eu le Pass sanitaire, qui a été appliqué à la salle de cinéma, avant toutes les autres professions. Comme l’a rappelé Richard Patry à notre assemblée générale, nous n’avons eu qu’une semaine pour nous organiser. Même si, bien entendu, nous avons compris la nécessité de cette mesure, nous n’avons pas bien vécu le fait d’avoir été les seuls à devoir l’appliquer quand tous les autres, notamment les cafés et les restaurants, étaient traités différemment. La fréquentation a du reste commencé à remonter quand la mesure a été généralisée.

Siritz.com : Mais vous ne pensez que les plateformes sont désormais un concurrent beaucoup plus sérieux que la  télévision ?

FT : Ce que l’on a bien compris pendant ces mois de fermeture, c’est que la salle de cinéma est essentielle. Elle est aussi indispensable à la filière. Il y a bien entendu des publics qui n’ont jamais été au cinéma. Ceux-là n’iront probablement jamais au cinéma. L’objectif le plus important est l’éducation à l’image de tous les jeunes, plus précisément, comme le dit, Richard Patry « l’éducation à la salle de cinéma ». Et puis, pour revenir aux plateformes, je ne doute pas que la concurrence va se renforcer. Quid du prix des abonnements, quid du nombre de codes « offerts ». Le consommateur devra lui aussi faire des choix.

Siritz.com : Certains distributeurs de films Art et essai s’estiment plus touchés que les autres.

Les décrochages sont violents et très préoccupants

FT :  L’an dernier certaines salles art et essai prétendaient s’en « tirer mieux que les autres » parce qu’elles faisaient mieux leur travail d’accompagnement des films que les autres exploitants. Ça m’a un peu vexé, mais passons … Aujourd’hui la situation s’est compliquée : beaucoup de films, notamment art et essai ont des carrières brutalement interrompues. Les décrochages sont violents et c’est très préoccupant.

Siritz.com : Est-ce qu’au sein du Syndicat français, qui représente plus de 700 salles, on note des différences significatives ?

FT :  Certaines régions ont plutôt été aidées par la météo. En Bretagne « il n’a plu qu’une fois du 19 mai au 30 août » !! Mais ce qui est inquiétant, c’est que, malgré ces conditions favorables, on constate une baisse.  De 10 à 15% pour les petits cinémas ce qui est acceptable, mais de 30 à 40% pour les plus grands établissements, cequi est très compliqué. Rappelons que ces derniers représentent 60% de la fréquentation mais ont aussi un prix moyen plus élevé. Ils génèrent donc le plus de recettes. Outre le secteur de l’exploitation, l’impact sur les distributeurs est énorme.

Siritz.com : Le CNC a parlé d’une enveloppe de 6 à 7 millions d’euros pour les gros établissements.

FT : C’est une bonne nouvelle bien entendu. Les grands circuits s’expriment peu mais on sait qu’ils souffrent beaucoup plus que les autres. Le CNC parle de rattrapage, je ne sais pas si cette somme permettra d’équilibrer. J’en doute.

Siritz.com : La périphérie de Paris et des grandes villes a plus baissé.

FT : J’en ai discuté avec un directeur d’un gros établissement en périphérie parisienne. Il pense que la principale raison vient du fait que son public est plus jeune et qu’il est moins vacciné. Et que multiplier les tests PCR est compliqué.

Siritz.com : Les aides ont-elles été versées rapidement ?

FT : Les aides sectorielles ont été traitées par le CNC assez rapidement. Il faut dire et reconnaître l’efficacité des services du Centre qui se sont réorganisés rapidement. Pour ce qui concerne les aides transversales de l’État, le traitement du fonds de solidarité était presque immédiat.

Siritz.com : Mais dans les pays voisins, notamment le Royaume-Uni ou l’Allemagne, la situation des exploitants est catastrophique parce qu’’ils n’ont pas été aidés. Est-ce que ça n’est pas inquiétant d’être entouré par des marchés salle qui s’effondrent, sans parler de ce qui se passe aux États-Unis.

Ce qui est déterminant c’est ce qui se passera aux États-Unis

FT : Si l’une des caractéristiques de nos salles est de passer des films du monde entier, notre spécificité est d’avoir une production nationale importante et très dynamique, encadrée par un système très efficace. On peut se demander si un pays où l’exploitation se trouve dans une situation compliquée peut continuer à produire. Je pense que non. Nous ne sommes heureusement pas dans ce cas de figure. En revanche, ce qui sera déterminant, c’est ce qui se passera aux États-Unis. Le véritable impact est là. Nous avons un besoin essentiel de films américains. D’autre part, pour revenir à notre production nationale, je pense qu’il convient de réfléchir sur une autre approche sur la manière de faire des films. Pour limiter les « contre-performances ». Mais le sujet est complexe.

Siritz.com : Quel est pour vous l’enjeu majeur ?

FT : Il faut communiquez sur la salle. C’est un endroit magique. La chronologie des médias est un principe important. Je ne dis pas qu’il faut s’accrocher à tout prix à une chronologie intangible, parce que le monde change. On ne peut pas être le dernier des Mohicans. Si on est très différent de tous les autres on risque de se voir dire : on ne sort pas chez vous. On le sait, la sortie d’un film en salle fait du « cash » immédiatement. C’est un élément très important de son équilibre financier et on s’en est bien rendu compte ces derniers mois. Mais c’est aussi, et c’est très important pour la suite de sa carrière, ce qui fait la notoriété du film. Nous devons aussi continuer à investir pour que la salle soit attrayante. Ce sera du reste l’objet de la table ronde du prochain congrès.

 

 

POUR LA RÉALISATION DE « BOÎTE NOIRE »

Ce film à suspense est le quatrième long métrage du réalisateur. https://fr.wikipedia.org/wiki/Yann_Gozlan

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Il est produit par Wassim Béji (Wy Production)  &Thibault Gast, et Matthias Weber (24 25 Films) pour un budget de 19,6 millions d’euros. C’est Studiocanal qui le distribue avec tous les mandats.https://fr.wikipedia.org/wiki/Boîte_noire_(film)

Son budget est donc encore supérieur à celui de « OSS 117 : alerte rouge en Méditerranée » https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-nicolas-bedos-2/

Les producteurs ont investi du numéraire, du soutien, leur salaire et une partie de leurs frais généraux. Studiocanal est également coproducteur et quatre soficas y ont investi.

Il a été préacheté par Canal+ et OCS. France 2 est coproducteur et l’a préacheté.

Pour la préparation, 48 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 240 000 €, dont 140 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et  100 000 € de salaire de technicien.C’est le double du salaire moyen des réalisateurs de films français sortis en 2021.

Il a, en outre, reçu 236 000 € pour le scénario. Celui-ci a été coécrit par Nicolas Bouvet et Simon Montairou qui ont reçu 200 000 €.

Son précédent film était « Burn out », sorti le 31 janvier 2018 et qui avait les mêmes producteurs. Son budget était de 7,7 millions € et il était distribué par Gaumont.

Pour la préparation, 40 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 225 000 €, dont 115 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 100 000 € de salaire de technicien. Il avait en outre reçu 217 000€ pour son scénario. Celui-ci était coécrit par Guillaume Lemans qui avait reçu         10 000€.

Le film avait rassemblé 150 000 spectateurs.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives.

POURCENTAGE DU MINIMUM GARANTI AMORTI  EN AOÛT

Même après l’ouverture des salles de cinéma, notamment du fait des mesures sanitaires restrictives, la fréquentation cinéma en France est sensiblement en-dessous de celle de l’avant pandémie. Certes, les pouvoirs publics ont fortement aidé toutes les entreprises françaises et, encore plus, celles du cinéma.

Mais il nous a paru intéressant d’évaluer les résultats financiers pour les distributeurs de films français dans lesquels ils ont décidé d’investir avant que la pandémie bouleverse notre vie quotidienne.

Nous avons effectué cette étude sur les films sortis en août de cette année.

Cinéfinances.info nous a fourni les minima garantis accordés par les distributeurs.

Nous n’avons pas pris le risque de prendre en compte l’investissement que représentent les frais d’édition pour le distributeur, car l’évaluation est trop incertaine. Ils se situent en général entre deux tiers du minimum garanti et plus que celui-ci. C’est dire que, si le minimum garanti est couvert, le distributeur peut-être en perte importante.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Cette étude publie le pourcentage du minimum garanti couvert la première semaine et depuis sa sortie. Les films sortis les 4 août ont donc quatre semaines d’exploitation, ceux le 25 août une semaine.

Pour les 13 films analysées la comparaison de la performance de la première semaine est significative. Mais il y a des films qui tiennent bien et d’autres qui s’effondrent.

1ère semaine en bleu, totalité carrière en août en marron

Nous n’avons pas pris en compte « OSS 117 : Alerte en Afrique noire », parce que Gaumont n’a pas donné de minimum garanti. Il est en effet coproducteur délégué et n’a investi qu’en tant que tel.

On voit que le film qui est amorti le plus rapidement est « La terre des hommes », distribué par Ad Vitam, pour lequel la recette salle du distributeur amortit plus de 2,3 fois le minimum garanti, dès la première semaine. Le distributeur n’a que le mandat salle, mais il semble d’ores et déjà qu’il soit bénéficiaire. https://siritz.com/?s=LA+terre+des+hommes

Arrive en seconde position, « Tom Médina », distribué par Les films du Losange qui amortit 1,3 fois son minimum garanti en première semaine. Et, à la 4ème semaine il est à 240%. Là également le distributeur n’a que la mandat salle.https://fr.wikipedia.org/wiki/Tom_Medina

Le troisième film pour lequel la recette distributeur amorti le minimum garanti dès la première semaine, est « Rouge », également distribué par Ad vitam. Et, en trois semaines, il en est à 190%, avec en plus le mandat vidéo.https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-farid-bentoumi/

On voit en tout cas que ce sont des films à petit budget et à petit minimum garanti qui s’amortissent, de loin, le mieux. Cela tient notamment au fait que le soutien automatique au distributeur représente près de 40% de sa recette salle jusqu’à 50 000 entrées, puis est de plus en plus dégressif.

En trois semaines « Pil », distribué par SND a amorti 1,4 fois son minimum garanti. Mais ce minimum garanti ne concerne que le mandat salle, car SND a donné des minima garantis séparés pour ses autres mandats. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pil_(film)

« Bac nord » a amorti son minimum garanti  élevé dès la deuxième semaine. Et ce qui est frappant c’est que ses entrées baissent très peu d’une semaine sur l’autre. En outre, Studiocanal dispose de tous les mandats. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-cedric-jimenez-2/

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives.

Avec 65 millions d’entrées en 2020, le cinéma en France a vécu la pire année depuis la création syndicat français des théâtres cinématographique qui fêtait, la semaine dernière, sa …112 ème assemblée générale annuelle. Alors que 2019, avec plus de 219 millions de spectateurs, devait avoir réalisé sa meilleure année depuis 70 ans.

La cause en est évidemment la pandémie et les mesures qu’a dû prendre le gouvernement pour lutter contre elle.

Mais, en contrepartie, le soutien financier du gouvernement aux entreprises et aux salariés victimes de ces mesures a été exceptionnel. Et, pour le cinéma, le soutien du CNC, qui s’y est rajouté, a été remarquable. La profession a donc réussi à passer sans trop de mal ce cap difficile. Une nouvelle aide du CNC de 60 millions € va s’y rajouter pour la période allant de septembre à décembre et la ministre de la culture doit annoncer, au congrès de la FNCF, qui se tiendra à Deauville, à partir du 21 septembre, quelles mesures spécifiques, annoncée par Bruno Lemaire, sont prévues pour le cinéma.

Les seuls qui ont vraiment soufferts sont les grands circuits puisque les aides aux entreprises étaient plafonnées. Des aides spécifiques vont être mises en place pour combler, en partie, cette lacune.

Il est clair que, dans aucun pays au monde, le cinéma n’a bénéficié d’un tel soutien public.

Dans des pays comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni, les exploitants sont dans une situation difficile. Richard Patry, le président de la FNCF, rappelait qu’aux États-Unis, le personnel de certaines salles a été à la soupe populaire.

L’été dernier, jusqu’à la fermeture de décembre, les chiffres de la fréquentation étaient encourageants, certains films réalisant des performances inespérées. Cet été, pour la deuxième réouverture, l’offre américaine n’était pas vraiment au rendez-vous. Surtout, alors que les exploitants sont favorables au Pass sanitaire, le fait que le Président ait annoncé qu’il leur serait appliqué presqu’immédiatement, donc trois semaines avant les autres professions, a été un coup de massue. Ils n’ont même pas eu le temps de se péparer.

C’est malgré tout un hommage rendu au cinéma puisque, pour illustrer la nécessité d’avoir ce Pass pour mener une vie normale, Emmanuel Macron a estimé qu’aller au cinéma était le plus significatif.

La chute fréquentation, a alors  été de 30 à 40%. Puis, quand les cafés et les restaurants ont appliqué à leur tour le Pass sanitaire,  elle ne se situait plus qu’entre 14 et 15%. La seule catégorie de spectateurs qui va incontestablement moins au cinéma  c’est celle des 18-25 ans. Mais c’est depuis 5 ans. Est-ce due à la concurrence de jeux vidéo ou des plateformes ? Ou  au fait que l’offre, notamment de films américains, est moins attractive ? La FNCF et le CNC se penchent sur la question et travail sur un renouvelle des actions de l’éducation à l’image.https://www.telerama.fr/cinema/pourquoi-les-jeunes-desertent-les-salles-de-cinema,n6576886.php

En tout cas,  il semble que, pour le dernier trimestre, l’offre de films, notamment français, va être d’un niveau exceptionnel. D’une manière générale, dans ces temps difficiles, les exploitants sont donc plutôt optimistes.https://siritz.com/le-carrefour/les-grands-defis-economiques-du-cinema/