RÉMUNÉRATION € ET COMPARATIVEMENT À CELLE DU RÉALISATEUR

Il s’agit de deux baromètres hebdomadaires concernant les films français déjà sortis en 2021. Le premier concerne les rémunérations du scénario en valeur absolue, le second compare les rémunérations du scénario à celle du réalisateur, étant bien entendu que, dans la plupart des cas, le réalisateur est également scénariste ou co-scénariste.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

En valeur absolue c’est toujours le scénario de « Le Trésor du petit Nicolas » qui est, de loin, le mieux rémunéré. https://www.cinefinances.info/film/2412

Il devance celui de « Kameloot-premier volet » dont la rémunération est de 877 000 €. https://www.cinefinances.info/film/2369

Mais ces deux scénarios comprennent l’achat de droits d’adaptation d’œuvres préexistantes.

Si on exclut l’achat des droits d’adaptation le scénario le mieux rémunération est celui de « Eiffel » qui est de 836 000 €. https://www.cinefinances.info/film/2376

Arrive en seconde position celui de « Aline », rémunéré 775 000 € https://www.cinefinances.info/film/2425

La rémunération moyenne est de 136 000 € et elle est légèrement supérieure à celle du scénario de « Titane ». https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-julie-ducournau/

La rémunération médiane est de 101 000 €.

Si on compare la rémunération du scénario à celle du réalisateur, pour 60%des films  les scénarios sont mieux rémunérés que le réalisateur.

Pour « Le Trésor du Petit Nicolas », la rémunération du scénario  est 21 fois celle du réalisateur. Si on ne prend pas en compte que l’achat de droits d’adaptation c’est de « The faher » qui arrive en tête https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-florian-zeller/.  La rémunération du scénario est 4,5 fois celle du réalisateur. La moyenne est de 1,6 fois et correspond à celui du film  « Onoda, 1000 nuits dans la jungle » https://fr.wikipedia.org/wiki/Onoda,_10_000_nuits_dans_la_jungle. Le rapport médian est de 1,20 fois et correspond à celui du film « L’étreinte ».https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-ludovic-bergery/

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

 

EN € ET EN % DU BUDGET

Ces deux  baromètres hebdomadaires fournissent la rémunération des réalisateurs de films français sortis depuis le début de l’année. Le premier est calculé en euros, le second en pourcentage par rapport au budget prévisionnel du film.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Désormais, la réalisatrice la mieux payée, et de loin, est Valérie Lemercier pour « Aline ». dont elle est également scénariste et l’interprète principale https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-valerie-lemercier/ 

Le film est produit par Rectangle productions et Gaumont.

On trouve ensuite Nicolas Bedos pour « OSS 117  Alerte rouge  Afrique», https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-nicolas-bedos-2.  Sa rémunération est deux tiers de celle de Valérie Lemercier. Puis, loin derrière,  on trouve Xavier Giannoli pour « Illusions perdues » https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-xavier-giannoli  ainsi qu’Éric Lavaine pour « Un tour chez ma fille » https://siritz.com/cinescoop/remuneration-record-deric-lavaine/avec une rémunération de 400 000 €.

La rémunération moyenne est passée à 132 000 €, tirée vers le haut par celle de Valérie Lemercier.

La rémunération médiane est de 100 000 €. Elle correspond à celle de Bruno Podalydes pour « Les 2 Alfred ». https://siritz.com/?s=Bruno+Podalydes

En pourcentage du budget la rémunération la plus élevée est toujours celle de la réalisatrice Jasmina Zbanic pour la réalisation de « La voix d’Aïda ». https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Voix_d%27Aïda

Celle de Valérie Lemercier  est de 4,2% du budget, le budget du film étant de 22,3 millions €.

La rémunération moyenne est 2,69% ce qui correspond à  celle de Chloé Mazlo pour « Le soleil d’Alice » https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-chloe-mazlo/

La rémunération médiane est de 2,3% qui correspond à celle de Patrick Imbert pour le film d’animation « Le sommet des dieux». https://siritz.com/?s=Le+sommet+des+dieux

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Les Rencontres de l’ARP qui ont eu lieu au Touquet ont principalement porté sur l’intégration des plateformes internationales américaines dans l’écosystème de notre cinéma. Un écosystème qui comprend nos chaînes payantes et gratuites.
On est encore loin d’accords entre le cinéma et ces acteurs. Faute de tels accords l’État imposera des règles du jeu déjà connues. https://www.cineuropa.org/fr/newsdetail/412982/

Selon Alain Sussfeld qui représentait les producteurs, ceux-ci pourraient gagner 80 millions € ou en perdre autant. A comparer aux quelques 350 millions € qu’apportent aujourd’hui l’ensemble de nos chaînes.

Du côté de ces dernières, c’est l’accord avec Canal + qui bloque. Or, n’oublions pas que la chaîne, à la surprise générale, a renoncé à la retransmission du championnat de France de foot-ball, car Bolloré estimait que les droits de retransmission de cette compétition sont exorbitants. On peut estimer, au vu des résultats actuels, qu’il en soit de même des films français de cinéma. Et personne ne peut dire si cette situation n’est que passagère ou si elle va s’inscrire dans la durée.

En fait, Canal+, comme les plateformes, recherche avant tout des séries. Pour les plateformes les films de cinéma sont avant tout des outils de promotion. D’où leur production de films de grands réalisateurs susceptibles d’avoir une forte couverture médiatique. Certes, la sortie salle contribue à cette couverture et peut déclencher un bouche à oreille, comme le montre la tentative de Netflix Film Club. https://siritz.com/editorial/le-village-gaulois-des-salles-de-cinema/ Il se peut d’ailleurs que Netflix et les autres plateformes achètent des salles de cinéma où seront projetés leurs «téléfilms », voire leurs séries. Le billet supportera une TVA de 20% au lieu de 5,5%, mais pas de TSA à 10,7%. Et, comme il s’agit de promotion, le prix de ce billet pourrait être très bas.

Et rappelons que les producteurs de cinéma, comme tous ceux qui participent â la fabrication de films, ont la possibilité de se diversifier dans les séries.

A partir de 1983, notamment du fait de l’augmentation de l’offre de chaînes, le cinéma était entré dans une grande crise, avec 10 ans de baisse de la fréquentation. En 1993 il a mis fin â cette crise et fait remonter sa fréquentation au niveau de 1982 avec le développement des multiplex. Pourtant, en 1983 le premier multiplex, le Kinepolis, existait déjà, avec succès, à Bruxelles. Puis il y a eu les cartes d’abonnement et la diffusion des opéras.

En fait, la leçon du passé c’est que, même avec une chronologie des médias rationnelle et des obligations d’investissement maintenues, face au développement des plateformes et du replay sur toutes les chaînes, les salles de cinéma et le cinéma en général doivent impérativement innover.

LA RÉMUNÉRATION DE MARIE-CASTILLE MENTION-SCHAAR

C’est le 6ème long métrage réalisée par celle qui est aussi connu pour ses scénarios, notamment celui de « La première étoile », qui avait rassemblé plus de 1,6 millions de spectateurs. C’est l’histoire d’un homme tran qui porte un bébé. https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Castille_Mention-Schaar

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Le film a été produit par les société de production de la réalisatrice (Willow films et Vendredi Films) pour un budget prévisionnel de 3 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/A_Good_Man_(film,_2020)

Pour la préparation, 32 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 60 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est beaucoup moins que la rémunération médiane des films français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-2/

La productrice a investi du numéraire et du soutien. France 2 est coproducteur. Les Régions Paca et Bretagne ont apporté un soutien. Une sofica y a investi.

Canal+, Multithématique et France 2 ont acheté un passage.

Pyramide a accordé un minimum garanti pour le mandat de distribution en salle et un autre pour les ventes à l’étranger.

Le précédent film de la réalisatrice était « La fête des mères », sorti le 25 mai 2018. Il était produit par Willow films pour 5,6 millions € et distribué par UGC.

Pour la préparation le tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice était de 150 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Plus 14 000 € pour le scénario.

Il avait rassemblé 128 000 spectateurs.

 

 

 

 

 

 

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

POUR LA RÉALISATION DE « ALINE »

Ce biopic musical est son 6ème long métrage en tant que réalisatrice. Elle est également l’interprète principale, scénariste et coproductrice. https://fr.wikipedia.org/wiki/Valérie_Lemercier

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Aline_(film,_2020)

Il est produit par Edouard Weil (Rectangle Productions) et Gaumont pour un budget prévisionnel de 22,4 millions €.

Pour la préparation, 49 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 900 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est de loin la rémunération la plus élevée de tous les films français qui étaient déjà sorti en 2021. https://siritz.com/wp-admin/post.php?post=7451&action=edit&classic-editor=1

En outre Valérie Lemercier a touché 700 000 € pour le sujet et le scénario a été co-écrit par Brigitte Buc qui a reçu 75 000 €. Ce n’est pas le scénario payé le plus cher, mais  il arrive en seconde position si ont exclut les achats de droits d’œuvres pré-existantes. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-scenarios/

Les producteurs délégués ont mis leurs frais généraux en participation et investi leur crédit d’impôt. Rectangle productions a mis son salaire en participation. Valérie Lemercier (De l’huile) est coproductrice à un petit niveau. TF1 est également producteur.

Gaumont, pour la distribution et tous les mandats sauf le Canada a accordé un très gros minimum garanti.

Le Canada est coproducteur à hauteur de 12% par Caramel Films.

Le CNC a accordé un soutien pour l’innovation visuelle et sonore et la Sacem un soutien pour la musique. Canal+ et Mutithématiques ont acheté un passage, TF1 deux passages et TMC/FX un passage.

Le précédent film de Varélie Lemercier était « Francine », sorti en salles le 3 mai 2017. Il avait les mêmes producteurs délégués et distributeur.

Pour la préparation, 39jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice était de 300 000 €, dont 120 000 € de salaire et 180 000 € d’à valoir sur droits d’auteur. Elle avait en outre reçu 230 000 € pour le sujet. Elle avait coécrit le scénario avec Sabine Haudepin et elles s’étaient partagées 200 000 €.

Le film avait rassemblé 900 000 spectateurs.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

DE LA RÉMUNÉRATION EN € ET EN % DU BUDGET

Ces baromètres hebdomadaires fournissent la rémunération des réalisateurs de films français sortis depuis le début de l’année. Le premier est calculé en €, le second % par rapport au budget prévisionnel du film.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

On voit que le réalisateur le mieux payé est Nicolas Bedos pour le film « OSS 117-Alerte Afrique noire ».  https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-nicolas-bedos-2/

Xavier Giannoli pour « Illusions perdues » https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-xavier-giannoli/et Éric Lavaine pour « Un tour chez ma fille » https://siritz.com/cinescoop/remuneration-record-deric-lavaine/sont en seconde position avec 400 000 €.

La rémunération moyenne des réalisateurs est de 125 000 €. Correspond à celle de Julien rappeneau pour la réalisation de « Le Petit Nicolas ».

La rémunération médiane est de 100 000 €. Elle correspond à celle de Bruno Podalydes pour « Les 2 Alfred ». https://siritz.com/?s=Bruno+Podalydes

En % du budget la rémunération la plus élevée est toujours celle de la réalisatrice Jasmina Zbanic pour la réalisation de « La voix d’Aïda ». https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Voix_d%27Aïda

Celle de Nicolas Bedos n’est que de 3,28% du budget, mais supérieure à la moyenne.

La rémunération moyenne est 2,57%. C’est celle de Mai Hansen-Love pour « Bergman Island ».

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bergman_Island

La rémunération médiane est de 2,3% qui correspond à celle de Patrick Imbert pour le film d’animation « Le sommet des dieux». https://siritz.com/?s=Le+sommet+des+dieux

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

POUR LA RÉALISATION DU TOP DES DÉMARRAGES DE FILMS FRANÇAIS

« Si on chantait » est une comédie, qui est le premier long métrage du réalisateur, a démarré largement en tête de tous les films français. En effet, mercredi dernier, il a réalisé au niveau national plus de 23 000 entrées dans 355 salles. « Les Olympiades » arrive en deuxième position avec un peu plus de 17 000 entrées dans 296 salles. Et pourtant, « Si on chantait » n’est pas du tout en tête sur Paris-Périphérie.C’est donc un film qui vise un public « en profondeur ».

Frabrice Maruca est le réalisateur et l’un des scénaristes, depuis 2012,  d’une série comique de 2’ sur Arte, « La minute vieille ».

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Minute_vieille

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Le film, qui a un budget prévisionnel de 7 millions €, est produit par Pierre Forette et Thierry Wong (Cinénominé) ainsi que SND.

Pour la préparation, 37 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 60 000 €, dont 13 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 47 000 € de salaire de technicien.C’est beaucoup moins que la rémunération médiane des réalisateurs de films français sortis en 2021.

Et c’est 1% du budget, également beaucoup moins que le pourcentage moyen des rémunérations de réalisateur.

https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-2/

Il a coécrit le scénario avec Alexandre Charlot et Isabelle Lazard pour lequel  ils se sont partagés 160 000€. C’est moins que la moyenne des scénarios de films français déjà sortis en 2021, mais 2,7 fois la rémunération du réalisateur, soit beaucoup plus que pour la moyenne des films.

Les producteurs délégués ont investi leur crédit d’impôt, et mis en participation leur salaire et frais généraux. SND a tout de même investi du numéraire. Frédéric Brillon (Epithète films) est coproducteur et a investi du soutien. M6 est coproducteur. Canal+, Multithématiques, M6 et W9 ont préacheté un passage.

M6 a donné un minimum garanti pour les mandats

Salle, vidéo, vod et S-Vod.

SND, a donné un minimum garantie  pour les mandats de distribution salle, vidéo, vod, S-Vod.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

LA FRANCE ET L’EUROPE DOIVENT DÉFENDRE LEUR MODÈLE

Le combat que même la profession cinématographique contre la programmation du «Netflix Film Club » à la cinémathèque française et à l’institut Lumière n’est pas un combat d’arrière-garde.

Tout d’abord l’AFCAE a raison de rappeler dans une lettre ouverte que ces deux institutions sont, principalement, avec un financement public, chargées « d’archiver, conserver, restaurer les oeuvres et les artistes, non de faire la promotion d’une plateforme multinationale, fut-elle mécène d’une restauration, comme le Napoleon d’Abel Gance». https://www.art-et-essai.org/actualites/1199924/netflix-film-club-lettre-ouverte-de-lafcae

Mais surtout, il ne faut cesser de rappeler que la conception qu’a Netflix du cinéma est fondamentalement opposée à celle qu’en a l’Europe, et notamment l’Union Européenne. En matière économique celle-ci est libérale. Elle vise, en créant un vaste marché unique, à tirer les bénéfices des économies d’échelles et à faire émerger les plus compétitifs. Mais, pour que ces objectifs soient atteints, il faut que les entreprises en concurrence respectent les mêmes règles du jeu, notamment certaines normes communes.

Au contraire, dans le domaine culturelle,  la France a réussi à faite adopter par l’Union Européenne une philosophie tout à fait différente : sa richesse c’est la diversité de ses cultures et chaque État est en droit d’intervenir économiquement pour maintenir l’expression de sa culture. D’où la compatibilité avec l’Union européenne de toutes nos formes de soutien à la culture cinématographique et audiovisuelle.

Or, en France, et dans beaucoup de pays européens, voir le cinéma en salle fait parti de notre culture. D’où, par exemple, la compatibilité avec les règles européennes du soutien automatique à l’exploitation et à la distribution d’oeuvres françaises ou assimilées,qui est, entre autre, un droit de douane sur les films étrangers.Cette bataille a été gagnée, de haute lutte, par la France, dans les années 80.

Netflix, comme la plupart des américains, ne partagent pas notre point de vue. Pour eux le cinéma, comme toute la culture, est un business comme un autre. Business as usual. Et un business rentable car, non seulement le marché américain est gigantesque, mais leurs plateformes, comme leurs films, visent le marché mondial. https://siritz.com/editorial/la-singularite-du-cinema/

En France, comme dans tous les pays européens qui le voudront, ces géants américains seront obligés de respecter nos règles nationales. Ils ne cesseront de vouloir les contourner, même symboliquement comme avec le Netflix Film Club. Car elles leur apparaissent comme les rites de sauvages qui ignorent les bienfaits de la civilisation, celle-ci ne pouvant être qu’américaine.

POUR LA RÉALISATION DE « HAUTE-COUTURE »

C’est le 2ème long métrage de cette romancière. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sylvie_Ohayon

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

 

Le film a été produit par Yves Marmion (Les films du 24) pour un budget prévisionnel de 5,8 millions € et il est distribué par UGC qui a donné un minimum garanti pour tous les mandats.

Pour la préparation, 30 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 89 000 €, dont 40 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 49 000 € de salaire de technicien.

C’est moins que la rémunération médiane des réalisateurs de films français sortis depuis le début de l’année. C’est 1,5% du budget, donc bien en-dessous du pourcentage médian de ces films. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-2/

Le scénario a été co-écrit avec Sylvie Verheyde  et son budget est de 85 000 €. C’est également moins que le budget moyen des scénarios des français sortis depuis le début de l’année. C’est moins que le budget de la rémunération du réalisateur, alors que pour 62% des films le budget du scénario est supérieur à la rémunération du réalisateur. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-scenarios/

Le producteur a investi un numéraire plus important que son salaire, ses frais généraux et  son crédit d’impôt. Le films est coproduit par Marc Harari et Bruno Chappey (Les films du Renard) et Christophe Bichot  (Les films Jouror). Et également par un pool de 2 soficas. Il bénéficie de l’aide de la région Ile de France.

OCS a acheté 2 passages mais aucune chaîne gratuite n’est préseente.

Le premier film de Sylvie Ohayon était “Papa was not a Rolling Stone” sorti le 8 octobre 2014. Il était produit par Michaël Gentille (The Film) pour un budget prévisionnel de 6,2 millions € et distribué par Pathé/Orange Studio.

Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 80 000 €, dont 50 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 30 000 € de salaire de technicien. Plus une rémunération de 90 000 € pour le sujet.

Le scénario a également été co-écrit avec Sylvie Verheyde et chacune a reçu 50 000 €.

Le film avait rassemblé 68 000 entrées.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

POUR LA RÉALISATION DE « ALBATROS »

C’est son 8ème long métrage. https://fr.wikipedia.org/wiki/Xavier_Beauvois

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Il est produit par Benoit Quainon et Sylvie Pialat (Les films du Worso) pour un budget prévisionnel de 6 millions €. Et il est distribué par Pathé et Orange Studio dans une association à 50/50. https://fr.wikipedia.org/wiki/Albatros_(film,_2021)

Pour la préparation, 48 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 200 000 €, dont 120 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 80 000 € de salaire de technicien.

C’est 50% de plus que la rémunération moyenne des réalisateurs de films français déjà sortis en 2021. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-2/

Le scénario a été co-écrit avec Frédéric Moreau et Marie-Julie Maille et a coûté 258 000 €. C’est plus que la rémunération moyenne des scénarios des films français déjà sortis en 2021. Il représente 1,25 fois la rémunération du réalisateur. C’est plus que le rapport médian de ces deux budgets en 2021. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-scenarios/

Le producteur a investi du fonds de soutien en préparation et en production, son crédit d’impôt et mis son salaire et ses frais généraux en participation. France télévisions est coproducteur.

Le film a bénéficié d’une aide de Normandie images et de l’Angoa, ainsi que de l’investissement de 5 soficas. Il a été préacheté par Canal+, Multithématiques et France télévisions.

Le précédent film du réalisateur était « Les gardiennes », sorti le 6 décembre 2017. Il avait le même producteur et le même distributeur. Le scénario avait été co-écrit avec Frédérique Moreau et Xavier Percheron. Son budget était de 441 000 €. https://www.cinefinances.info/film/1597

Le film avait rassemblé 538 000 spectateurs.

Pour la préparation, 37 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 182 000 €, dont 105 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 77 000 € de salaire de technicien.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.