MAIS SUSCITE DES DÉCEPTIONS
En application du décret SMAD, le CSA vient de passer avec les plateformes un accord, valable trois ans, pour les faire contribuer au financement de la production audiovisuelle et cinématographique française. https://www.societe.com/actualites/accord_avec_le_csa_les_plateformes_americaines_investiront_300_millions_d_euros_dans_le_cinema_francais-58804.html
Netflix, Disney+, Amazon Prime et Apple TV vont consacrer chaque année, à partir de 2022, 20% de leur chiffre d’affaires à ces deux secteurs, dont 20% pour le cinéma. Ce qui représente un apport supplémentaire annuel de 250 à 300 millions €, dont environ 200 millions € par Netflix. A comparer au milliard € que représente actuellement l’apport total des chaînes françaises.
Amazon Prime soulevait un problème car ce service n’est que partiellement consacré à la diffusion de films et d’œuvres audiovisuelles, puisqu’il propose aussi l’achat de livres et de bien d’autres produits. Finalement Amazon investira 30% de son chiffre d’affaires avec un minimum garanti de 40 millions €.
95% de cet investissement devra être consacré à des œuvres patrimoniales alors que les plateformes demandaient que ce ne soit que 70%. Et 75% devront être des œuvres d’expression originale françaises alors que le CSA aurait pu aller jusqu’à 85%.
L’USPA, France Anim, la SACD et l’ARP critiquent
Mais cet accord déçoit le nombreux professionnels.
Ainsi, l’USPA, qui représente les producteurs d’œuvres audiovisuelles, et Pascal Rogard, le directeur général de la SACD, regrettent que le pourcentage d’œuvres d’expression originales françaises ne soit que de 75%. Et France Anim,qui représente les producteurs d’oeuvres d’animation, fait remarquer que l’objectif de diversité du décret SMAD n’est pas respecté, alors que la France dispose en animation « d’une industrie mondialement reconnue. » Ainsi les investissements de Netflix ne représenteront que 0,7% de son chiffre d’affaires français et ceux de Disney+ de 0,56% de son chiffre d’affaires. Quant à Amazon Prime rien n’est prévu.
Or, selon le CNC, l’année dernière cette plateforme a proposé 14 000 épisodes d’animation, autant que Netflix, et en croissance de 40% par rapport à l’année précédente.
Mais cet accord suit celui que les professionnels du cinéma viennent de passer avec le groupe Canal+. https://siritz.com/editorial/accord-entre-canal-et-le-cinema/
Or, dans cet accord, Canal+ a obtenu que la fenêtre des plateformes pour le cinéma se situe à 15 mois alors que celles-ci veulent être à 12 mois. Leur propre accord arrive à échéance le 2 février et elles pourraient choisir la fenêtre de 12 mois. Ce qui les amènerait à passer leur investissement de 20 à 25% de leur chiffre d’affaires, mais remettrait en cause l’accord du cinéma avec Canal+.
A noter que cet accord s’ajoute à l’intégration des plateformes dans le système français du droit d’auteur, signé par les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel cet automne. Notamment, si, dans un contrat entre un producteur et un auteur, il y a une clause illégale, comme un « buy-out » par laquelle un auteur accepterait de renoncer à l’ensembles de ses droits, cette œuvre ne pourrait bénéficier du soutien financier du CNC et le CSA ne la décompterait pas dans les investissements en œuvres françaises.
Bien plus, en vertu d’une directive européenne du mois de Mai, si un auteur subit, en vertu du contrat signé, un préjudice trop important, il peut provoquer la révision du prix (art 1351-5 du code de la propriété intellectuelle). En second lieu, les plateformes devront informer les auteurs sur le nombre de visionnages de leurs œuvres (article 132-28-1 du code de la propriété intellectuelle).
Néanmoins le réalisateurs membres de la SRF continuent de douter du respect de leur droit d’auteur par les plateformes.
En outre, Pierre Jolivet, président de l’ARP fait remarquer que les plateformes sont les seules à contrôler leur audience.
FRANCE TÉLÉVISIONS EN QUESTION
ÉditorialLA SUPPRESSION DE LA REDEVANCE SERAIT-ELLE UNE RÉELE ÉCONOMIE ?
A l’heure la plupart des candidats à la présidence de la République insistent sur la nécessité de réduire drastiquement les dépenses de l’État, il est probable qu’il sera beaucoup question de supprimer la redevance qui finance service public de la télévision et de la radio. Éric Zémmour est d’ailleurs le premier à avoir proposé cette réforme. https://www.capital.fr/economie-politique/eric-zemmour-veut-faire-disparaitre-la-redevance-audiovisuelle-1422966?amp
Radio France pourra mettre en avant que France Inter est la station la plus écoutée, et que France info est la seule station d’information continue tandis que France culture et France musique assurent incontestablement une mission de service publique que ne peuvent assurer les radios privées.
En matière de télévision Arte est un partenariat entre la France et l’Allemagne auquel il sera difficile à la France de prendre l’initiative de mettre fin. Mais, pour France télévisions, seule France 5 assume incontestablement une mission de service publique qui la distingue des chaînes privées. Supprimer la redevance annuelle de 138 € sera donc probablement un bon argument de campagne pour plusieurs candidats, même si la notre est sensiblement inférieure à la redevance britannique ou allemande. https://siritz.com/editorial/cinema-vers-un-changement-de-modele-economique/
Mais la justification de l’existence du service public de la télévision est avant tout économique. Dans une interview au quotidien les Echos publiée le 15 décembre Delphine Ernotte, la PDG du groupe France télévisions, rappelait que chaque euro de commande pour des œuvres audiovisuelles dégageait 2,4 € dans l’économie française. https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/delphine-ernotte-france-televisions-nest-pas-quun-centre-de-couts-nous-creons-de-la-richesse-1372421
Or, dans notre pays, près de 60% du revenu national fait l’objet de prélèvements publics. Donc, non seulement la disparition des investissements de France télévisions entrainerait une perte d’activité et d’emplois bien supérieure, mais elle se traduirait aussi par une diminution également bien supérieure de recettes publiques.
Les partisans de cette disparition de France télévisions estimeront sans doute que le secteur privé pourrait se substituer efficacement à celle dernière. Mais jamais des chaînes privées ne pourraient recueillir un montant de recettes publicitaires suffisant pour compenser le produit de la redevance. Et, en cherchant à le faire elles affaibliraient TF1 et M6 qui en sont à vouloir fusionner pour résister à la concurrence des plateformes.
En fait, le projet de disparition de France télévisions et de la redevance est une nouvelle illustration de mesures séduisantes qui ont l’effet inverse de celles visées.
LA RÉMUNÉRATION DE DENIS § ROUX
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « PRINCESSE DRAGON »
Ce dessin animé réalisé par Anthony Roux et Jean-Jacques Denis est leur deuxième long métrage et ils ont réalisé leur premier ensemble.
https://www.premiere.fr/Star/Jean-Jacques-Denis
Anthony Roux est également auteur de bandes dessinées et scénariste de séries.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anthony_Roux_(auteur)
Il dirige la société de production Ankama animation qui a produit ce film.https://fr.wikipedia.org/wiki/Princesse_Dragon
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
La rémunération des deux réalisateurs est de 100 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et de 145 000 € de salaire. Bien entendu la durée de travail sur un film d’animation n’a rien à voir avec celle d’un film de fiction et se compte en mois.
Le scénario a été écrit par Anthony Roux qui a reçu 50 000 €.
Le film est coproduit par Gébéka, Pictanovo et France 3. Il bénéficie du soutien de la région Ile de France.
Il a été pré-acheté par Canal+, Multithématiques, et France 3.Le film est coproduit par la Canada à hauteur de 5%, avec comme coproducteur Cariba, situé à Montréal.
Gébéka a donné un minimum garanti pour le mandat de distribution en salle et un autre pour la distribution vidéo.
Les deux réalisateurs avaient co-réalisé leur premier long métrage, «Dofus-Livre 1 : Julith », sorti le 3 février 2016. Il avait le même producteur et le même distributeur. Son budget était de 6,5 millions €.
La rémunération des deux réalisateurs était de 101 000 € en à valoir sur droits d’auteur et de 151 000 € en salaire.
Le film avait rassemblé 84 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LA RÉMUNÉRATION DE DENIS IMBERT
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « MYSTÈRE »
Ce film d’aventure est son second long métrage de cinéma. https://fr.wikipedia.org/wiki/Denis_Imbert
Il est tiré de l’œuvre original de Remi Sappe.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Il a été produit par Clément Miserez (Radar Films) pour un budget de 6,2 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mystère_(film,_2021)
Pour la préparation, 41 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 120 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.
C’est moins que la rémunération moyenne des réalisateurs de films français sortis en 2021. https://siritz.com/financine/barometre-des-realisateurs/
L’oeuvre de Remi Sappe a été acquise pour 260 000 € et le scénario a été co-écrit avec Mathieu Oullion et Stéphane Vasseur pour 7 000 €. Le coût du scénario est donc sensiblement supérieur à la moyenne de ceux de la moyenne des films français en 2021. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-scenarios-au-9-11/
Le film était coproduit par Gaumont et Auvergne-Rhône-Alpes. Un passage a été pré-vendu à OCS. Gaumont est distributeur et a donné un minimum garanti pour tous les mandats sauf la télévision. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-scenarios-au-9-11/
Le premier film de Denis Imbert était « Vicky », sorti en salle le 8 juin 2016. Il était produit par LGM pour un budget de 4 millions € et distribué par Gaumont.
Pour la préparation, 31 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 100 0 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Il avait en outre reçu 75 000 € pour le scénario qui avait été co-écrit par Victoria Bedos. celle-ci avait reçu 51 000 €.
Le film avait rassemblé 72 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LA S-VOD ET NOTRE DROIT D’AUTEUR
FinanCinéLES AVANCÉES RÉCENTES NE SERAIENT-ELLES QUE DES TROMPE- L’OEIL ?
Dans notre éditorial intitulé « Plateformes : le CSA fixe des règles », nous avons écrit que « si, dans un contrat entre un producteur et un auteur, il y a une clause illégale, comme un « buy-out » par laquelle un auteur accepterait de renoncer à l’ensembles de ses droits, cette œuvre ne pourrait bénéficier du soutien financier du CNC et le CSA ne la décompterait pas dans les investissements en œuvres françaises. » https://siritz.com/editorial/plateformes-le-csa-fixe-des-regles/
Cela laisserait entendre que ces plateformes seraient contraintes d’appliquer le droit d’auteur français. Mais, comme ce même article le remarquait, les auteurs de la SRF comme ceux de l’ARP ne partagent pas ce point de vue.
Denis Goulette, qui a été délégué général de la Guilde des scénaristes, explique pourquoi, en réalité cette clause de buy-out n’est pas interdite.
« C’est tout l’enjeu de la tribune des cinéastes de la SRF. Ils ont compris d’une part qu’en venant assujettir leurs droits SACD au nombre de vues de leurs films, cela allait remettre en cause tout le principe de mutualisation historique de la SACD. Et ils ont également compris que la SACD n’avait pas de marge de manœuvre pour améliorer significativement le contrat Netflix, car rien n’oblige Netflix à conclure un contrat avec la SACD.
Je suis malheureusement très pessimiste la situation de ces cinéastes. »
C’est évidemment une question essentielle.
Pour bien comprendre tous ses tenants et aboutissements Denis Goulette nous propose d’aller sur un site qui fournit une analyse complète de la question. https://drive.google.com/file/d/1kMMzerrxCsUIze_B-ktTh6Wpr6Y5Z-rK/view?usp=drivesdk
Denis Goulette est titulaire d’un master II en propriété intellectuelle. Après avoir travaillé pendant près de 15 ans pour deux grands groupes audiovisuels en France (Telfrance et Tetra Media studio), il a rejoint la Guilde en 2017 pour aider les scénaristes à mieux appréhender les lacunes juridiques qui conduisent de manière systémique à une invisibilisation et à une désorganisation de leur travail créatif.
LA RÉMUNÉRATION DE ALEXANDRA LECLERC
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « MES TRÈS CHERS ENFANTS »
Cette comédie est son 6ème long métrage. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandra_Leclère
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Il a été produit par Olivier Kahn pour Les films du 24 pour un budget prévisionnel de 9 millions €. Cette société était dirigée par Brigitte Maccioni-Charnelet qui est devenue PDG d’UGC depuis cette année. Sa dernière production était Ducobu 3 qui avait rassemblé 1,5 millions de spectateurs.
Pour la préparation, 44 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 75 000 €, dont 10 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 65 000 € de salaire de technicien. C’est beaucoup moins que la rémunération médiane des réalisateurs de films sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/barometre-des-realisateurs/
Mais la rémunération de la réalisatrice pour l’écriture su scénarios est de 210 000 €. Ce qui est la rémunération moyenne des scénarios en 2021. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-scenarios-au-9-11/
OCS a préacheté deux passages du film et France 2 également 2, tout en étant coproducteur.
UGC est distributeur avec tous les mandats sans avoir donné de minimum garanti.
Le précédent film de la réalisatrice était une autre comédie, « Garde alternée », sorti le 20 décembre 2017. Il était produit par Pan-Européenne pour un budget prévisionnel de 8 millions € et distribué par Wild Bunch.
Pour la préparation, 47 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice était de 250 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Elle avait en outre reçu 250 000 € pour le scénario.
Le film avait rassemblé 490 000 spectateu
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
NETFLIX :MAUVAISE QUALITÉ DES FILMS
Le CarrefourC’est ce que démontre une très intéressante étude réalisée par Alain Le Diberder, un des grands spécialistes français des médias numériques. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Le_Diberder
Elle se fonde sur les notes données par les spectateurs aux films diffusés par la plateforme sur IMDB ou Allo Ciné, comparée à celle de la moyenne des films. https://alain.le-diberder.com/la-disparition-le-triste-destin-des-films-de-plateforme
Certes, Netflix a diffusé « Okja » de Bong Joon Ho, « Roma » de Cuaron, « The Irish Man » de Scorcese, « Mank » de Fincher ou « The power of the Dog » de Jane Campion. Mais ce sont des exceptions, destinés à la promotion de la plateforme. En fait, celle-ci a diffusé 500 films.
La note moyenne accordée à tous les films par les spectateurs sur IMDB est de 6,9 et sur Allo Ciné de 3,12. Pour les films de Netflix elle est de 5,33 sur IMDB de 2,34 sur Allo Ciné, donc nettement au-dessous de la moyenne des films. Bien entendu ce critère n’a pas une valeur absolue, mais il est très indicatif.
En revanche, cela n’empêche pas certains de ces films, jugés médiocres, d’être en tête des audiences de la plateforme.
En prenant les mêmes critères les films diffusés par nos grandes chaînes de télévision ont des moyennes beaucoup plus élevées. Dans son rapport sur la production cinématographique française René Bonnell expliquait que la production française, qui nécessite l’intervention financière de plusieurs participants, passe par de nombreux filtres qui assurent un minimum de qualité.
Naturellement Netflix pourra objecter que ce sont les filtres mis par Hollywood qui l’ont amené à refuser de financer les chefs d’œuvres cités plus haut. En tout cas, dans l’écosystème français que les plateformes viennent d’accepter, elles devront commander des « films de cinéma », c’est-à-dire destinés à sortir en priorité en salle. Et qui, de ce fait, vont passer par un certain nombre de filtres, à commencer par le distributeur.
Les plateformes, qui, par ailleurs vont être obligées de respecter notre droit d’auteur, vont ainsi être obligées de modifier leur politique de production cinématographiques. https://siritz.com/editorial/plateformes-le-csa-fixe-des-regles/
PLATEFORMES : LE CSA FIXE DES RÉGLES
ÉditorialMAIS SUSCITE DES DÉCEPTIONS
En application du décret SMAD, le CSA vient de passer avec les plateformes un accord, valable trois ans, pour les faire contribuer au financement de la production audiovisuelle et cinématographique française. https://www.societe.com/actualites/accord_avec_le_csa_les_plateformes_americaines_investiront_300_millions_d_euros_dans_le_cinema_francais-58804.html
Netflix, Disney+, Amazon Prime et Apple TV vont consacrer chaque année, à partir de 2022, 20% de leur chiffre d’affaires à ces deux secteurs, dont 20% pour le cinéma. Ce qui représente un apport supplémentaire annuel de 250 à 300 millions €, dont environ 200 millions € par Netflix. A comparer au milliard € que représente actuellement l’apport total des chaînes françaises.
Amazon Prime soulevait un problème car ce service n’est que partiellement consacré à la diffusion de films et d’œuvres audiovisuelles, puisqu’il propose aussi l’achat de livres et de bien d’autres produits. Finalement Amazon investira 30% de son chiffre d’affaires avec un minimum garanti de 40 millions €.
95% de cet investissement devra être consacré à des œuvres patrimoniales alors que les plateformes demandaient que ce ne soit que 70%. Et 75% devront être des œuvres d’expression originale françaises alors que le CSA aurait pu aller jusqu’à 85%.
L’USPA, France Anim, la SACD et l’ARP critiquent
Mais cet accord déçoit le nombreux professionnels.
Ainsi, l’USPA, qui représente les producteurs d’œuvres audiovisuelles, et Pascal Rogard, le directeur général de la SACD, regrettent que le pourcentage d’œuvres d’expression originales françaises ne soit que de 75%. Et France Anim,qui représente les producteurs d’oeuvres d’animation, fait remarquer que l’objectif de diversité du décret SMAD n’est pas respecté, alors que la France dispose en animation « d’une industrie mondialement reconnue. » Ainsi les investissements de Netflix ne représenteront que 0,7% de son chiffre d’affaires français et ceux de Disney+ de 0,56% de son chiffre d’affaires. Quant à Amazon Prime rien n’est prévu.
Or, selon le CNC, l’année dernière cette plateforme a proposé 14 000 épisodes d’animation, autant que Netflix, et en croissance de 40% par rapport à l’année précédente.
Mais cet accord suit celui que les professionnels du cinéma viennent de passer avec le groupe Canal+. https://siritz.com/editorial/accord-entre-canal-et-le-cinema/
Or, dans cet accord, Canal+ a obtenu que la fenêtre des plateformes pour le cinéma se situe à 15 mois alors que celles-ci veulent être à 12 mois. Leur propre accord arrive à échéance le 2 février et elles pourraient choisir la fenêtre de 12 mois. Ce qui les amènerait à passer leur investissement de 20 à 25% de leur chiffre d’affaires, mais remettrait en cause l’accord du cinéma avec Canal+.
A noter que cet accord s’ajoute à l’intégration des plateformes dans le système français du droit d’auteur, signé par les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel cet automne. Notamment, si, dans un contrat entre un producteur et un auteur, il y a une clause illégale, comme un « buy-out » par laquelle un auteur accepterait de renoncer à l’ensembles de ses droits, cette œuvre ne pourrait bénéficier du soutien financier du CNC et le CSA ne la décompterait pas dans les investissements en œuvres françaises.
Bien plus, en vertu d’une directive européenne du mois de Mai, si un auteur subit, en vertu du contrat signé, un préjudice trop important, il peut provoquer la révision du prix (art 1351-5 du code de la propriété intellectuelle). En second lieu, les plateformes devront informer les auteurs sur le nombre de visionnages de leurs œuvres (article 132-28-1 du code de la propriété intellectuelle).
Néanmoins le réalisateurs membres de la SRF continuent de douter du respect de leur droit d’auteur par les plateformes.
En outre, Pierre Jolivet, président de l’ARP fait remarquer que les plateformes sont les seules à contrôler leur audience.
LA RÉMUNÉRATION DE CÉCILE DUCROCQ
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « UNE FEMME DU MONDE »
C’est film dramatique est le premier long métrage qu’elle a réalisé. https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9cile_Ducrocq
Elle a été co-scénariste de plusieurs séries pour la télévision, dont « Le bureau des légendes » et « 10% ». Elle est également comédienne et a reçu le César du meilleur court-métrage en 2016 pour « La contre-allée ».
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Ce film est produit par Stéphanie Bermann et Alexis Dulguerian (Domino Films) pour un budget initial de 2,6 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Une_femme_du_monde
Le précédent film produit par ce producteur était » Medecin de nuit », réalisé par Elie Wajman et distribué par Diaphana sorti le 16 juin de cette année. Il avait rassemblé 100 000 spectateurs. Son grand succès a été « Petit Paysan », réalisé par Hubert Charuel, sorti le 30 août 2015 et distribué par Pyramide. Il avait rassemblé 550 000 spectateurs.
Pour la préparation, 30 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 44 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est moins de la moitié de la rémunération médiane des réalisateurs de films français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/barometre-des-realisateurs/
Le film est coproduit par deux soficas adossés à Domino ainsi que par France 2. Il a le soutien de la région Grande Est, de l’agglomération de Mulhouse et de l’Angoa. Il a été préacheté par Canal+, Multithématiques et France 2.
Tandem qui le distribue en salle et en vidéo, a donné un minimuma garanti.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LA RÉMUNÉRATION DE AURÉLIE SAADA
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « ROSE
C’est le premier long métrage réalisé par cette comédienne qui a déjà interprété de très nombreux rôles au cinéma. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aurélie_Saada
C’est le premier long métrage réalisé par cette comédienne qui a déjà interprété de très nombreux rôles au cinéma.https://fr.wikipedia.org/wiki/Rose_(film,_2021)
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Il a été produit par Prisclilla Bertain et Judith Nora (Silex Films) et Elsa Rodde (Germaine Films) pour un budget prévisionnel de 2,8 millions €. C’est le 6ème film produit par Silex Films. Sorti en 2018, « Le vent tourne », réalisé par Bettina Oberli a été distribué par ARP. Il avait rassemblé 20 000 spectateurs. C’est le 1er film produit par Germaine Films. La société n’avait produit auparavant que deux courts-métrages.
Pour la préparation, 27 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 80 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est moins que la rémunération médiane des réalisateurs de films française sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/barometre-des-realisateurs/
Apollo Films en est coproducteur ainsi que deux soficas et France 3. La région Nouvelle Aquitaine y a investi du fonds de soutien. Le film bénéficie d’une aide de la région Ile de France. Le CNC lui a accordé une aide à la musique et il a reçu une aide de la Procirep ainsi que de la Sacem.
Le film a été préacheté par Canal+, Multithématiques, et France 3.
Apollo Films en est le distributeur avec tous les droits sauf la télévision. Il a accordé un minimum garanti.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
OLIVIER BAROUX n°2 DES RÉMUNÉRATIONS EN 2021
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « LES TUCHE 4 »
Il a été réalisateur, coréalisateur et scénariste de nombreux films à succès. Les exploitants comptent sur son dernier film pour relancer la fréquentation qui en a bien besoin.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Ce film, comme les précédents « Tuche », est produit par Pathé Films et Richard Grandpierre (Eskwad). Il a un budget prévisionnel de 17 millions €.
Pour la préparation, 42 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 800 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est la deuxième plus forte rémunération de réalisateurs des films français sortis depuis le début de l’année.https://siritz.com/financine/barometre-des-realisateurs/
Le scénario est coécrit par Philippe Mechelen, Julien Hervé et Nessim Chikhaoui. Ils se sont partagés 270 000 €.
TF1 est coproducteur. Canal+ et Multithématiques ont préacheté un passage, TF1 en a préacheté deux et TMC un. Pathé en est le distributeur, avec tous les mandats cross-colatéralisés et un minimum garanti élevé
«Tuche 3, Liberté, égalité, fraternitude », également réalisé par Olivier Baroux était sorti le 31 janvier 2018. Il était produit et distribué par les mêmes. Son budget était de 13 millions €.
Pour la préparation, 49 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 800 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.
Le scénario avait été coécrit avec Jean-Paul Rouve, Philippe Mechelen, Julien Hervé, Nessie Chikhaoui.
Le film avait rassemblé 5,7 millions de spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.