QUI N’EST PAS UN SECTEUR ECONOMIQUE COMME LES AUTRES
La pandémie a accéléré l’impact des plateformes sur l’économie du cinéma. Les États-Unis sont le marché dominant et la seule règle y est l’interdiction faite aux Studios de posséder des salles.
Les plateformes de Disney et Warner ont profité de la fermeture d’un grand nombre de salles pour diffuser directement leurs blockbusters sur leur plateforme, sans passer par les salles. Elles avaient un motif valable. Mais, maintenant que les salles sont ré-ouvertes, elles sont exsangues. C’est pourquoi, AMC, le principal réseau américain de salles a accepté de signer avec Warner un accord réduisant son exclusivité de 3 mois à 45 jours, par rapport à HBO Max, sur les films Warner. http://www.lefilmfrancais.com/cinema/153077/amc-entertainment-conclut-un-accord-dnexclusivite-avec-warner-bros
Le réseau s’assure l’exclusivité des blockbusters de grand distributeur américain (Spiderman, Dune, etc…) par rapport aux autres circuits de salle et de 45 jours par rapport à HBO Max.
En Europe, et tout particulièrement en France, notre société a une approche profondément différente de la question. Tout d’abord, les États, mais aussi l’Union européenne, estiment depuis longtemps que la culture n’est pas un secteur économique comme un autre. En économie, le libre marché assure que les plus performants vont s’imposer, au bénéfice des consommateurs, et que le marché le plus large possible permet des économies d’échelle.
Au contraire, dans le domaine de la culture, c’est la variété qui est une véritable richesse. C’est pourquoi l’Union européenne a autorité les États membres à soutenir économiquement leur culture pour qu’elles ne disparaissent pas au profit de cultures bénéficiant de l’économie d’échelle que procure un marché intérieur plus vaste. En France, dans le cinéma, cela se traduit notamment par notre compte de soutien, les quotas et la chronologie des médias.
Mais notre réflexion va plus loin, car nous estimons que, au sein de la culture, la « consommation » collective -théâtre, opéra, concert et cinéma- est très importante. En effet, en plus de son rôle culturel d’élévation de l’esprit, elle a un rôle de cohésion sociale.
Ce rôle apparait nettement lorsque l’on analyse l’évolution des salles de cinéma. Comme on le sait, de 1983 à 1993, en France, la fréquentation a chuté de 202 millions à 113 millions de spectateurs par an. C’était la conséquence du piratage par les K7 vidéo et de la multiplication de la diffusion des films sur les chaînes. Mais aussi de l’inadéquation des complexes cinématographiques qui répondaient à cette concurrence par des salles petites et inconfortables, qui ne répondaient pas aux besoins des spectateurs.
Dès que Pathé a ouvert ses deux premiers multiplexes en 1993, ce fut un énorme succès. Les exploitants se mettant à copier ce modèle la fréquentation est remontée très vite à 200 millions de spectateurs malgré la multiplication des chaînes et de la diffusion de films à la télévision. Ce succès était dû au fait que les multiplexes offraient un grand nombre de films, dans des salles très confortables, avec une grande qualité de projection. Ces multiplexes se trouvaient couplés avec des centres commerciaux de périphérie, disposant de restaurants et de parking gratuits.
Mais aujourd’hui, le citoyen veut des cinémas de proximité, parce qu’il ne veut pas perdre du temps à conduire jusqu’au centre commercial et qu’il veut rester dans un endroit familier où il côtoie des gens qu’il connait. Les exploitants se sont adaptés et les multiplexes se trouvent de plus en dans les centres-villes, même si le foncier y est plus cher.
En tout cas, les Français, comme les européens ont des raisons fondamentales à ne pas céder, sur ce point, au néolibéralisme américain.
Notamment, la chronologie des médias est essentielle. Pour le livre, si on vendait le livre de poche en même temps que l’édition brochée les éditeurs et les libraires disparaitraient. Il se trouve que les mêmes éditeurs éditent les deux versions et s’imposent leur propre chronologie des médias. Dans l’économie du cinéma les différents modes de diffusions appartiennent à des entreprises différentes. Et exploitants comme distributeurs ont des nains comparés aux autres diffuseurs.
Mais la culture, et, surtout la culture à consommation collective, n’est pas un secteur économique comme les autres. Il faut la protéger.https://siritz.com/editorial/s-vod-quelle-riposte-des-exploitants/
LA RÉMUNÉRATION DE NAËL MARANDIN
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « LA TERRE DES HOMMES »
Ce film dramatique qui se passe dans le monde rural est le deuxième long métrage du réalisateur. https://fr.wikipedia.org/wiki/Naël_Marandin
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Il a été produit par Julien Rouch (Diligence Films) pour un budget de 2 millions € et il est distribué par Ad Vitam.
Le producteur délégué a investi un peu de numéraire, son salaire de producteur et ses frais généraux. Il a obtenu du fond de soutien à la préparation et à la production, ainsi qu’une aide à l’écriture, une aide à la musique et 420 000 € d’avance sur recettes.
Deux soficas y ont investi et il est soutenu par la région Bourgogne France Comté ainsi que la région Val de Loire. France 3 est coproducteur et l’a préacheté. Multithématiques l’a préacheté pour la télévision payante. TV5 l’a également préacheté. Ad Vitam a donné un minimum garanti pour un mandat salles.
Pour la préparation, 30 jours de tournages et la post-production la rémunération du réalisateur est de 40 000 €, dont 15 000 € d’à valoir sur droits d’auteurs et 25 000 € de salaire de technicien. C’est moins de la moitié de la rémunération médiane des réalisateurs de films français sortis en 2021. https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/alexandre-astier-ecrase-nicolas-bedos/
Le scénario a été co-écrit avec Marion Doussot, et Marion Desseigne-Ravel. Ils se sont partagés 43 000 €.
Pour son premier jour il a rassemblé 7 700 spectateurs
Le précédent film du réalisateur était « La marcheuse », sorti le 3 février 2016. Il avait été produit par Isaac Shary (Vito Films) et Serge July (Folamour productions) pour un budget de 1,7 millions €. Il avait obtenu 460 000 € d’avance sur recettes pour premier film. Pour la préparation, 30 jours de tournage et la post-production la rémunération de Naël Marandin était de 40 000 €, dont 16 000 € d’à valoir sur droits d’autant et 24 000 € de salaire de technicien. Le scénario avait été coécrit avec Marion Doussot et ils s’étaient partagés 32 000 €. Le film avait rassemblé 12 000 spectateurs alors que France en a rassemblé 13 300.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives.
LA RÉMUNÉRATION DE BRUNO DUMONT
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « FRANCE »
Ce film qui vient de sortir cette semaine est le onzième long métrage réalisé par Brno Dumont. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bruno_Dumont
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
C’est une coproduction entre la France (60%), l’Allemagne (20%), l’Italie (10%) et le Belgique (10%). En France les producteurs délégués sont Jean Bréhat et Rachid Bouchareb (3 B Productions. Le budget total du film est de 5,7 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/France_(film,_2021). Le distributeur est ARP Sélection. En Allemagne le producteur est Red Balloon Film, en Italie Tea Film et en Belgique Scope Pictures.
Le producteur a investi une partie de son salaire et de ses frais généraux. 3 B Production a investi du numéraire mais une grande partie est couverte par le Crédit d’impôt qui n’apparait pas dans le financement.
En France il y a plusieurs coproducteurs : Pictanono (Région Hauts-de-France ; Arte France (Arte Allemagne est coproducteur en Allemagne), l’Avance sur recettes, Eurimages et deux sofiacs . Il y a une avance remboursable de la Région Ile de France. Multithématiques et Arte France ont effectué un préachat.
Pour la préparation, 36 jours de tournage et la post-production, la rémunération de Bruno Dumont est 132 000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est supérieur au salaire moyens des films français sortis en 2021.
https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/alexandre-astier-ecrase-nicolas-bedos/
Il a par ailleurs reçu 182 000 € pour le scénario.
Son précédent film était « Jeanne », sorti le 11 septembre 2019. Son producteur était le même et son budget 1,2 millions € Il était distribué par Le Films du Losange. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_(film,_2019)
Pour la préparation, 20 jours de tournage et la post-production, sa rémunération était de 30 000 €, répartie entre 14 000 € d’à valoir sur droits d’auteurs et 16 000 € de salaire de technicien. Il avait reçu 18 000 € pour le scénario. Le film avait rassemblé 40 000 spectateurs..
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
ALEXANDRE ASTIER ÉCRASE NICOLAS BEDOS
FinanCinéRÉMUNÉRATION DES RÉALISATEURS : BAROMÈTRE 2021
Jusqu’à ce jour la plus forte rémunération d’un réalisateur de films français sortis en 2021 est très inférieure à celle d’un film sorti en 2020. C’est celle de Nicolas Bedos pour « OSS 117-Alerte en Afrique noir » et elle est de 602 000 €, https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-nicolas-bedos-2/alors que, l’année dernière, c’était celle de Michel Hazanavicius pour « Le prince oublié ». Et elle était de 1,01 millions €, donc près du double. https://siritz.com/financine/top-20-des-salaires-de-producteur/
En revanche les rémunérations moyennes sont quasi identiques : 129 000 € en 2021 et 128 000 € en 2020. Quant aux rémunérations médianes, elles se rapprochent : 95 000 € cette année contre 105 000 € l’année dernière.
En 2021 il y a 4 réalisateurs dont la rémunération fixe est d’au moins 400 000 €.
Nicolas Bedos : 600 000 € https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-nicolas-bedos-2/
685 000 entrées la première semaine, 296 000 entrées la seconde semaine.
Eric Lavaine : 400 000 € https://siritz.com/cinescoop/remuneration-record-deric-lavaine/
146 000 entrées la première semaine, 390 000 entrées en tout.
Michèle Laroque: 350 000 € https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-michele-laroque/
90 000 entrées la première semaine, 160 000 entrées en tout.
Le scénario plus cher que le réalisateur
Le coût total du scénario, c’est-à-dire du minimum payé pour obtenir le scénario avant le tournage, peut être payé au seul réalisateur ou partagé par celui-ci avec un ou plusieurs scénaristes, voir comprenant les droits d’adaptation d’une œuvre préexistante. Le montant le plus élevé est de 877 000 €, pour « Kaamelot-premier volet ». C’est le réalisateur Alexandre Astier qui en est le seul bénéficiaire. Sa rémunération totale pour son film, si on inclut son scénario et les droits d’adaptation de sa séries tv, est de 1,220 millions €, est donc bien supérieure à celle de Nicolas Bedos pour « OSS 117-Alerte Afrique noire », qui est, tout compris, de 602 000 € € plus 375 000 € pour le scénario, soit 977 000 €. https://www.ecranlarge.com/films/news/1389144-kaamelot-premier-volet-realise-un-demarrage-dingue-malgre-limpact-catastrophique-du-pass-sanitaire
Alexandre Astier : 1,22 millions €
En outre, Alexandre Astier est le principal interprète du film, le compositeur de la musique et le producteur. Et, comme auteur à tous les niveaux, a un intéressement sur les résultats salle du film et, compte tenu du succès de celui-ci, sa rémunération sera sans doute sensiblement augmentée.
Le film a en effet dépassé le million d’entrées la première semaine et en est déjà à 2,1 millions d’entrées la 4ème semaine.
Le prix moyen d’un scénario en 2021 est de 172 000 € et le prix médian de 100 000 €. On voit donc que, en 2021, il est plus élevé que la rémunération du réalisateur.
Cette année, la rémunération moyenne d’un réalisateur comparée au budget du film est de 2,51%. C’est moins que celle du scénario qui est de 3,36%. La rémunération médiane est de 2,42% contre 2,81% pour le scénario. Le pourcentage de rémunération d’un réalisateur le plus élevé par rapport au budget est de 5,74%. C’est celui de Yamina Benguigui pour « Sœurs ». Pour le scénario c’est celui de « Profession du père », réalisé par Jean-Pierre Ameris. Mais le film est l’adaptation d’un livre et il y a un coscénariste.
LA RÉMUNÉRATION DE CÉDRIC JIMENEZ
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « BAC NORD »
Ce film était très attendu et il tombe pile dans l’actualité du trafic de drogue et de ses conséquences à Marseille. Il n’a pas déçu les exploitants puisqu’avec 363 000 entrées, il est largement en tête de son premier week-end cette semaine. Mais, sans le Covid il aurait dû faire beaucoup plus. https://fr.wikipedia.org/wiki/BAC_Nord
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
C’est le 4ème long métrage réalisé par Cédric Jimenez. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cédric_Jimenez
Il a été produit par Hugo Sélignac (CHI-FOU-MI Production) pour 12, 28 millions €. Compte tenu de son caractère très spectaculaire ce n’est pas un budget élevé. Il est distribué par Studio Canal. Studio Canal et France 2 sont coproducteurs.
Le producteur délégué a investi son salaire de producteur, ses frais généraux, du fonds de soutien et du numéraire. Mais ce dernier est en grande partie couvert par le Crédit d’impôt qui n’apparait pas dans plan de financement.
Alors que le film est entièrement tourné sur place, la région PACA n’a apporté que 100 000 € de soutien, sans doute parce que ça n’est pas vraiment une publicité pour elle.
Canal+ l’a préacheté très cher : 2,85 millions € et Multithématiques a préacheté deux passages pour un total de 550 000 €.
Pour la préparation, 50 jours de tournage et la post-production, la rémunération du réalisateur est de 350 000 €, dont 225 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 125 00 € de salaire de technicien.
Il a co-écrit le scénario avec Benjamin Charbit et Audrey Diwan et ils se sont partagés 185 000 €.
Le précédent film réalisé par Cédric Jimenez était « HHhH », sorti le 7 juin 2017. Il était produit par Alain Goldmann (Légendaire) pour un budget de 27,8 millions € et distribué par Mars films. La rémunération du réalisateur avait été de 292 000 €. Il n’avait rassemblé que 242 000 spectateurs. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-cedric-jimenez/
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LA SINGULARITÉ DU CINÉMA
ÉditorialQUI N’EST PAS UN SECTEUR ECONOMIQUE COMME LES AUTRES
La pandémie a accéléré l’impact des plateformes sur l’économie du cinéma. Les États-Unis sont le marché dominant et la seule règle y est l’interdiction faite aux Studios de posséder des salles.
Les plateformes de Disney et Warner ont profité de la fermeture d’un grand nombre de salles pour diffuser directement leurs blockbusters sur leur plateforme, sans passer par les salles. Elles avaient un motif valable. Mais, maintenant que les salles sont ré-ouvertes, elles sont exsangues. C’est pourquoi, AMC, le principal réseau américain de salles a accepté de signer avec Warner un accord réduisant son exclusivité de 3 mois à 45 jours, par rapport à HBO Max, sur les films Warner. http://www.lefilmfrancais.com/cinema/153077/amc-entertainment-conclut-un-accord-dnexclusivite-avec-warner-bros
Le réseau s’assure l’exclusivité des blockbusters de grand distributeur américain (Spiderman, Dune, etc…) par rapport aux autres circuits de salle et de 45 jours par rapport à HBO Max.
En Europe, et tout particulièrement en France, notre société a une approche profondément différente de la question. Tout d’abord, les États, mais aussi l’Union européenne, estiment depuis longtemps que la culture n’est pas un secteur économique comme un autre. En économie, le libre marché assure que les plus performants vont s’imposer, au bénéfice des consommateurs, et que le marché le plus large possible permet des économies d’échelle.
Au contraire, dans le domaine de la culture, c’est la variété qui est une véritable richesse. C’est pourquoi l’Union européenne a autorité les États membres à soutenir économiquement leur culture pour qu’elles ne disparaissent pas au profit de cultures bénéficiant de l’économie d’échelle que procure un marché intérieur plus vaste. En France, dans le cinéma, cela se traduit notamment par notre compte de soutien, les quotas et la chronologie des médias.
Mais notre réflexion va plus loin, car nous estimons que, au sein de la culture, la « consommation » collective -théâtre, opéra, concert et cinéma- est très importante. En effet, en plus de son rôle culturel d’élévation de l’esprit, elle a un rôle de cohésion sociale.
Ce rôle apparait nettement lorsque l’on analyse l’évolution des salles de cinéma. Comme on le sait, de 1983 à 1993, en France, la fréquentation a chuté de 202 millions à 113 millions de spectateurs par an. C’était la conséquence du piratage par les K7 vidéo et de la multiplication de la diffusion des films sur les chaînes. Mais aussi de l’inadéquation des complexes cinématographiques qui répondaient à cette concurrence par des salles petites et inconfortables, qui ne répondaient pas aux besoins des spectateurs.
Dès que Pathé a ouvert ses deux premiers multiplexes en 1993, ce fut un énorme succès. Les exploitants se mettant à copier ce modèle la fréquentation est remontée très vite à 200 millions de spectateurs malgré la multiplication des chaînes et de la diffusion de films à la télévision. Ce succès était dû au fait que les multiplexes offraient un grand nombre de films, dans des salles très confortables, avec une grande qualité de projection. Ces multiplexes se trouvaient couplés avec des centres commerciaux de périphérie, disposant de restaurants et de parking gratuits.
Mais aujourd’hui, le citoyen veut des cinémas de proximité, parce qu’il ne veut pas perdre du temps à conduire jusqu’au centre commercial et qu’il veut rester dans un endroit familier où il côtoie des gens qu’il connait. Les exploitants se sont adaptés et les multiplexes se trouvent de plus en dans les centres-villes, même si le foncier y est plus cher.
En tout cas, les Français, comme les européens ont des raisons fondamentales à ne pas céder, sur ce point, au néolibéralisme américain.
Notamment, la chronologie des médias est essentielle. Pour le livre, si on vendait le livre de poche en même temps que l’édition brochée les éditeurs et les libraires disparaitraient. Il se trouve que les mêmes éditeurs éditent les deux versions et s’imposent leur propre chronologie des médias. Dans l’économie du cinéma les différents modes de diffusions appartiennent à des entreprises différentes. Et exploitants comme distributeurs ont des nains comparés aux autres diffuseurs.
Mais la culture, et, surtout la culture à consommation collective, n’est pas un secteur économique comme les autres. Il faut la protéger.https://siritz.com/editorial/s-vod-quelle-riposte-des-exploitants/
LA RÉMUNÉRATION DE NICOLAS BEDOS
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « OSS 117 ALERTE ROUGE EN MEDITERRANNÉE »
Gaumont a décidé de maintenir la sortie de ce blockbuster français, très attendu, le 4 août de cette année. Cette adaptation humoristique des romans d’espionnage de Jean Bruce, est un très gros budget de 18,4millions €. C’est une production déléguée d’Eric et Nicolas Altmayer (Mandarin cinéma) en coproduction avec Gaumont qui en est aussi le coproducteur. https://fr.wikipedia.org/wiki/OSS_117 Cette fois-ci la réalisation a été confiée à Nicolas Bedos.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Pour la préparation, 48 jours de tournage (22 en région parisienne, 14 en studios et 22 jours au Kenya) la rémunération de ce dernier a été de 600 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Le scénario a été coécrit avec Jean-François Halin qui a reçu 375 000 € d’à valoir. Les droits d’adaptation de l’oeuvre de Bruce ont été payés 180 000 €.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Bedos
Le film a atteint 982 000 entrées en deux semaines, mais a chuter de plus de 50% d’une semaine sur l’autre.
Son précédent et second film en tant que réalisateur était « La belle époque », sorti le 6 novembre 2019. D’une budget de 9,8 millions €, il était produit par Denis Pineau-Valencienne et Didier Kraus (Les films du kiosque ) et distribué par Pathé.
Pour la préparation, 42 jours de tournage et la postproduction sa rémunération était de 160 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de producteur. Il avait en outre reçu 250 000 € pour le scénario.
Dans « OSS 117 Alerte rouge en Afrique noir » Mandarin et Gaumont ont investi 9,2 millions € en numéraire, mis leurs salaires, leurs frais généraux. Mais cet investissement ne tient pas compte du crédit d’impôt.
Il y a deux coproducteurs : BNP Pictures et M6. Il y a 300 000 € de placements de produits et 700 000 € de soutien de la Région Ile de France.Il y a aussi des aides aux nouvelles technologies du CNC.
Le film a été préacheté par Canal+, par Multithématiques, pour 2 passages par M6 et par W9.
Gaumont assure tous les mandats de distribution mais n’a pas donné de minimum garanti.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LA RÉMUNÉRATION DE FARID BENTOUMI
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « ROUGE »
C’est le deuxième long métrage du réalisateur qui a également mené une carrière d’acteur. https://fr.wikipedia.org/wiki/Farid_Bentoumi
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rouge_(film,_2020)
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Le film est sorti le 11 août. C’est une coproduction France (80%) et Belgique (20%). En France il est produit par Delphine Thomson pour les Films Velvet pour un budget de 3 millions € et distribué par Ad Vitam.
Pour la préparation, 40 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 64 000 €, dont 30 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 34 000 € de salaire de technicien. Il a coécrit le scénario avec Samuel Doux, Audrey Fouché et Gabrielle Macé. Ils se sont partagés 110 000 €.
Les Films Velvet a investi 680 000 € en numéraire et 150 000 € de fonds de soutien. Il y a une sofica et la région Auvergne-Rhône-Alpes est coprducteur. Canal+ et Multithématiques ont réalisé un préachat. Ad Vitam a donné un minimum garanti pour le mandat salle et vidéo sur la France et What the film pour l’international.
Du côté Belge les coproducteurs sont les frères Dardenne (Les Films du Fleuve). Il y a un tax shelter, un soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles, un achat de la RTBF et de la BE.
Le premier film réalisé par Farid Bentoumi était « Good luck Algeria », sorti le 30 mars 2016. Il était déjà produit par Les Films Velvet pour un budget de 3 millions € et distribué par Ad Vitam.
Pour la préparation, 40 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 58 000 €, dont 14 000 € en à valoir sur droits d’auteur et 44 000 € de salaire de technicien. Il avait en outre reçu 43 000 € en tant que scénariste.
Le film avait rassemblé 200 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LES RÉMUNÉRATIONS D’ALEXANDRE ASTIER
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « KAMELOOT-PREMIER VOLET »
Malgré la pandémie, le distributeur SND a décidé de sortir ce 21 juillet ce premier volet cinématographique de la trilogie adaptant la série à succès de M6. Le film a réalisé 1 million d’entrées la première semaine, 520 000 la seconde et 380 000 la troisième. En période normal il aurait évidemment fait beaucoup plus, mais, pour les exploitants, il était important d’avoir une telle locomotive. https://fr.wikipedia.org/wiki/Kaamelott_:_Premier_Volet
Le budget du film est 14,8 millions €.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Comme la série, le film est écrit et réalisé par Alexandre Astier, qui en est aussi le principal interprète et le scénariste ainsi que le producteur (Regular Production). C’est également lui qui a composé la musique. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Astier
Pour la préparation, 42 jours de tournage et la post-production, sa rémunération est de 242 000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Le scénario lui a été payé 527 000 € et l’adaptation 350 000 €.
Pour le financement Regular Production a investi 780 000 €, son salaire de producteur et ses frais généraux et mis son crédit d’impôt. Sont coproducteurs SND, M6 et la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Le film a été préacheté par Canal+, Multithématiques, M6 et W9.
SND a pris le film en distribution avec tous les mandats et a donné un minimum garanti de 2,6 millions €.
Alexandre Astier avait réalisé un premier film pour le cinéma, avec Louis Clichy : « Asterix, le secret de la potion magique » était sorti le 5 décembre 2018. C’était un dessin animé d’un budget de 33,8 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Astérix_:_Le_Secret_de_la_potion_magique
Pour la préparation, 44 jours de tournage et la post-production, la rémunération des deux réalisateurs avait été de 395 000 €, dont 155 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 240 000 € de salaire de technicien. Le film était produit par M6 studio et distribué par SND.
Le film avait atteint près de 4 millions de spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
SUSPENSION DE LA PUBLICATION DE SIRITZ.COM
ÉditorialJUSQU’AU 18 AOÛT
LA RÉMUNÉRATION DE JULIE DUCOURNAU
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION D’UNE FILM DE GENRE
« Titane » est le deuxième long métrage de la réalisatrice est en compétition officielle au Festival de Cannes.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Julia_Ducournau
Comme son premier film il semble devoir entrer dans la catégorie des films de genre.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Titane_(film)
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Il est produit par Jean-Christophe Reymond (Kazak Productions) pour un budget de 7,4 millions €. Son distributeur en France est Diaphana qui a donné deux minima garantis séparés pour le mandat salle et le mandat vidéo. Wild Bunch a donné un minimum garanti relativement élevé pour le mandat international.
Ont investi dans le film 2 sofica et Arte. Canal+, Multithématiques et Arte ont pré-acheté le film. Celui-ci bénéficie d’une avance sur recettes du CNC de 620 000 € et d’une aide pour les effets spéciaux. Il est soutenu par la région Ile de France, la Région Paca, Eurimages, le programme Média et la Fondation Gan pour le cinéma.
Pour la préparation, 41 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 150 000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.
C’est moins que la rémunération moyenne des films français sortis en 2020, mais beaucoup plus que la rémunération moyenne des films français sortis en 2021.
https://siritz.com/financine/les-barometres-des-remunerations/
Le précédent film de Julie Ducournau était « Grave », sorti le 15 mars 2017. Il avait lui aussi été sélectionné au Festival de Cannes.
Il était produit par Jean des Forêts(Petit Film productions) pour un budget de 3,6 millions € et distribué par Wild Bunch.
Pour la préparation, 38jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice était de 120 000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.
Le film avait rassemblé 155 000 spectateurs.
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