Siritz.com : Comment le cinéma wallon a-t-il traversé la pandémie ?

Virginie Nouvelle : A partir de mars de l’année dernière les salles ont été fermées et les tournages n’étaient plus possibles. Cella a duré jusqu’à juin. Les tournages ont pu reprendre et ne se sont plus arrêtés, car on avait instauré des règles sanitaires très strictes. Les salles de cinéma ont pu rouvrir, mais avec un succès limité. Elles ont de nouveau été fermées en octobre et viennent à peine de rouvrir.

Siritz.com : Est-ce que cela est très dur pour les distributeurs, comme en France ?

VN : Oui. Les producteurs ont pu continuer à produire, mais plus rien ne pouvait sortir.

Siritz.com : En France, en plus, à la réouverture, les entrées de la plupart des films français sont très décevantes. Est-ce que des aides sont prévues pour vos distributeurs.

VN : C’est vrai que les chiffres du démarrage sont nuancés. La réouverture a été accompagnée d’une superbe météo. Ce soleil plus la Coupe d’Europe et Roland-Garros expliquent sans doute la fréquentation limitée. Il y a eu des soutiens mis en place, mais malheureusement pas pour tous les distributeurs. On a notamment un acteur, Belga Films, qui distribue surtout des films commerciaux, avec un catalogue très important et, donc, n’est, par essence, pas subventionné. Leur autonomie commerciale les a privés d’une aide pour passer le cap de la crise. La société a essayé par de nombreux biais d’obtenir un soutien et n’y est pas parvenu. C’est donc un des acteurs les plus touchés de notre industrie, même s’il est loin d’être le seul malheureusement !

Siritz.com : Wallimage ne pouvait pas les aider ?

VN : Ce dont ils avaient besoin ce sont des subventions pour combler des pertes dues à la pandémie. Nous, on est un partenaire financier qui prête de l’argent, fait des avances ou prend des participations au capital. Nous ne distribuons pas de subventions. Nous les avons donc soutenus structurellement, mais n’avons pas pu combler cette perte significative de chiffre d’affaires.

Siritz.com : Dans quelques jours va débuter le Festival de Cannes. Le cinéma belge wallon est l’un des grands cinémas mondiaux et beaucoup de ses réalisateurs ont été révélés au Festival et les belges wallons y ont remporté de nombreux prix. Quels films wallons sont sélectionnés cette année ?

TROIS FILMS AU FESTIVAL DE CANNES

VN : Il y a beaucoup de films belges présents cette année, et nous en sommes ravis évidemment. Et nous avions même encore d’autres très beaux projets qui auraient eux aussi pu être sélectionnés, mais ont été pénalisés par cette concurrence hors norme causée par la pandémie et les nombreux films en stock.  En ce qui concerne les films soutenus par Wallimage, on a deux coproductions en sélection officielle : « Annette » de Léos Carax et « Bergman Island » de Mia Hansen-Love. Et, à Un Certain Regard , le film belge « Un monde » de Laura Wandel. C’est un premier film dont nous sommes très fiers.

« Un monde », un premier film dont nous sommes très fiers

Siritz.com : Philippe Reynaert nous avait expliqué que Wallimage intervient à hauteur de 6,5 millions € par an, en tant que coproducteur, dans des films de cinéma, notamment d’animation et de genre, les séries et, ce qui est particulier, le flux.  https://siritz.com/le-carrefour/le-bilan-de-wallimage-par-philippe-reynaert/ Est-ce qu’il y a, à priori une répartition entre ces catégories ou est-ce uniquement au cas par cas ?

VN : Il y a une répartition entre le flux et les autres catégories. Il y a 6 millions € pour les œuvres de cinéma et de télévision et 500 000 € pour le flux. L’industrie du flux en région Wallonne est moins installée qu’en Flandre et nous sommes dans une phase exploratoire. Concernant notre ligne classique de 6 millions, historiquement on était surtout dans le long métrage, mais la série a fortement progressé et représente environ 40% de nos investissements en 2020. En animation, on a quelques projets par an, de l’ordre de deux longs métrages et entre 3 et 6 séries, selon les années. Mais ces projets d’animation sont assez consommateurs en cash, car ce sont des projets qui font beaucoup de dépenses chez nous et il n’est pas rare que notre apport soit de 300 000 ou 400 000 € par projet. Ce sont des projets qui peuvent générer plusieurs millions € de dépenses en région.

Siritz.com : Vos remontées de recettes sont de l’ordre de 8%, ce qui peut ne pas sembler beaucoup. Il est vrai que votre but est surtout de générer des dépenses et des emplois en Wallonie. Mais est-ce que dans le flux c’est la même chose ? Parce que, quand un format a du succès, le chiffre d’affaires peut être énorme.

IL Y A UNE MARGE DE PROGRESSION TRÈS FORTE DANS LE FLUX

VN : De manière générale, on est très attentif à notre accès aux remontées de recette. Cela veut dire que le pourcentage auquel nous avons accès est toujours au moins proportionnel à notre investissement et concerne tous les territoires. Au niveau du flux on ne finance à ce stade que des pilotes. C’est une ligne que l’on a lancée il y a 4 ans. Pour l’instant le succès est nuancé parce que l’on n’en a que deux qui ont été diffusé en télé et, à ce stade, uniquement au niveau national alors que la rentabilité vient quand le format est vendu à l’international. Mais on est convaincu qu’il y a une marge de progression très forte. On va évoluer en travaillant de manière plus collaborative avec les diffuseurs. On est en phase de réflexion profonde sur les actions à prendre pour soutenir cette industrie télévisuelle.

Siritz.com : Dans vos activités il y a la prospection de tournages dans votre région. Est-ce que ça ne concerne que les coproductions ou, éventuellement, des productions sans coproducteur wallon ?

VN : Notre positionnement est de coupler l’aspect financement et l’aspect accueil des tournages. Nous avons un territoire diversifié qui peut remplir beaucoup de cahier des charges. On peut tourner chez nous des scènes qui sont censées se passer ailleurs. Mais un des arguments pour attirer les tournages est que les charges de tournage vont pouvoir être couvertes par du tax shelter et l’apport de Wallimage. Mais notre équipe d’accueil de tournages travaille sur de nombreux projets que nous ne finançons pas, en apportant un service gratuit et complet aux producteurs de tous horizons. Nous cherchons à avoir des tournages bien sûr, mais aussi de la post-production. Certains projets ne se tournent pas chez nous mais font travailler nos studios de post-production pendant de longues semaines, ce qui aussi très porteur pour notre industrie.

Siritz.com : Vous soutenez des entreprises, par des prêts ou des prises de capital, surtout des prestataires. Votre région est très compétitive dans les effets spéciaux, l’animation, la post-production. En France, une étude que j’ai faite https://www.cnc.fr/documents/36995/156431/Les+studios+de+tournage%2C+un+enjeu+primordial+pour+la+production+en+France.pdf/5ec2b518-3d6e-c393-4f5a-38d97ce8d5a5

a montré que l’on va avoir de plus en plus besoin de studios de tournage, parce qu’il va être de plus en plus cher et difficile de tourner dans les grandes villes, mais surtout parce que les décors récurrents permettent d’abaisser le coût des séries. Avez-vous des studios sur votre territoire ou comptez-vous en développer ?

VN : On n’a pas de studio. Il y en a en Flandre. On en a eu, notamment à Liège, mais on s’est rendu compte que l’on n’avait pas un taux de remplissage suffisant. A ce jour, il n’y a pas de demande suffisante pour en avoir. Mais il est vrai qu’avec le développement des séries et des nouveaux investisseurs que sont les plateformes on est en phase de réflexion pour savoir s’il est nécessaire d’investir dans ce type de solutions pour rester attractif au niveau international.

Siritz.com : Y-a-il un débat sur le fait qu’il y a beaucoup de films, peut-être trop et que le développement de la demande de série justifie une réduction du nombre de films puisque, de toute façon il va y avoir plus de production et d’emplois ?

ACCÈS AUX SALLES DE PLUS EN PLUS DIFFICILE POUR LE CINÉMA D’AUTEUR

VN : Il y a déjà un fort développement de la série du fait notamment des commandes de la télévision belge, mais aussi, bien sûr, de productions initiées par Netflix par exemple. Mais je pense que le film reste indispensable non seulement pour la diversité culturelle qu’il faut à tout prix préserver mais aussi pour l’équilibre de notre industrie. Néanmoins il est vrai que l’on peut se poser la question quand on voit l’écart entre le nombre de films produits et le nombre de films qui sont réellement diffusés et qui peuvent être vus par un public large. Nous avons parfois de très beaux projets qui son inaccessibles au grand public parce qu’ils sont présentés dans très peu de salles. Et l’accès aux salles risque d’être de plus en plus difficile pour le cinéma d’auteur, c’est une problématique qu’il ne faut pas négliger.

Siritz.com : Est-ce que les producteurs de séries sont des producteurs de cinéma qui se diversifient ou principalement des producteurs qui ne font que des séries ?

VN : Ce sont plutôt des producteurs historiques de cinéma qui se diversifient, même s’il y a des jeunes producteurs qui sont arrivés directement par la série.

Siritz.com : En France, en application de la directives SMA on va obliger les plateformes à investir une partie de leur chiffre d’affaires dans des œuvres nationales et européennes, dont une partie dans des films de cinéma qui respectent la priorité de sortie à la salle et la chronologie des médias. En Belgique vous allez dans la même direction ?

VN : C’est au niveau du ministère de la culture que ces décisions vont se prendre. C’est encore en discussion. La France a évidemment une force de frappe plus importante que nous, mais j’espère que nous pourrons exiger des investissements satisfaisants pour notre industrie.

Siritz.com : Netflix a déjà passé des commandes de séries chez vous.

https://siritz.com/le-carrefour/les-facettes-de-netflix-selon-reynaert/

Mais est-ce qu’il y a déjà eu des commandes de Disney+ et d’Amazon Prime, ou des discussions en court ?

ON RÉFLÉCHIT À CE QU’ON POURRAIT ÉXIGER DE NETFLIX

VN : Amazon Prime a acheté plusieurs contenus que nous avons soutenu. Mais, à notre connaissance, pour l’instant ce n’est que Netflix qui a commandé de nouvelles productions, mais, bien entendu, en passant par un producteur. De notre point de vue, les producteurs belges restent nos interlocuteurs directs.

Siritz.com : Netflix, en général, prend tous les droits et vous, vous exigez un accès aux recettes. C’est un peu incompatible. Il est vrai que, dans les deux projets commandés chez vous, ils ont, exceptionnellement, laissé quelques droits au producteur. Mais, comme les plateformes vont jouer un rôle de plus en plus important, est-ce que cela ne change pas la donne pour vous ?

VN : On en est conscient. On est en train de voir si, en contrepartie, on peut être plus exigeant en matière de dépenses sur notre territoire. C’était déjà un peu le cas dans les deux projets que vous citez où les dépenses chez nous étaient intéressantes. Nous sommes prêts à évoluer.

Siritz.com : Est-ce que, dès à présent, Wallimage a, dans les tuyaux, des évolutions en cours ?

Vn : Déjà, il y a quelques mois, nous avons lancé un fonds de développement. C’est une première puisque jusque-là nous n’intervenions qu’en complément de financement, jamais en amont de la production. Là on finance l’écriture du scénario. Le fonds est de 300 000 € par an pendant 3 ans. Cela devrait renforcer nos producteurs nationaux, notamment dans les coproductions. Par ailleurs, on étudie avec la RTBF et RTL comment on peut faire évoluer notre intervention au niveau du flux. On voit aussi avec Philippe Chazal et sa Fabrique des formats comment on peut collaborer. Pour les autres secteurs, la question est de voir avec les producteurs comment rester attractif pour eux par rapport aux plateformes qui changent les données du marché. J’ai quelques pistes pour imaginer des modalités d’intervention spécifiques aux projets avec les plateformes, mais je ne peux vous en parler parce que je dois d’abord les présenter à mon conseil d’administration.

 

TROIS QUESTIONS CONTROVERSÉES

Le décret faisant entrer les plateformes de S-Vod dans l’écosystème de l’audiovisuel français vient d’être publié. Mais les points les plus controversés restent à trancher. https://siritz.com/editorial/exception-culturelle-pas-discrimination/

Les obligations que ce texte leur fixent étaient attendues. Elles devront investir 20 % de leur chiffre d’affaires dans les œuvres française dont 20% dans les films de cinéma qu’elles diffuseront plus de 12 mois après leur sortie salle. Le taux de 20% sera porté â 25% si elles diffusent ces films moins de 12 mois après leur sortie en salle. Enfin, deux tiers de ces œuvres devront être commandées à des productions indépendantes des plateformes.
Comme la Commission européenne a émis plusieurs critiques à l’égard de ce projet, le jugeant trop déséquilibré en faveur des producteurs, il est possible que certaines plateformes fassent un recours au niveau européen.https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/creation-francaise-le-decret-precisant-les-obligations-de-netflix-et-consorts-publie-au-jo-1326356

De toute façon, plusieurs points essentiels restent â régler. Le premier est celui de la chronologie des médias qui doit faire l’objet d’un accord entre la profession du cinéma et les plateformes, mais aussi d’un accord de Canal + et des chaînes en clair.

Comme ON le sait le problème est explosif car, dans les 12 mois suivant la sortie en salle il faut placer Canal +, puis les plateformes. Mais pour que les plateformes choisissent de passer de 20 à 25%, donc d’investir un quart de plus, il faut que leur fenêtre soit au plus de 8 mois. Ce qui amène Canal +, qui investit 12,5% de son chiffre d’affaires dans le cinéma et non 5% comme les plateformes, à exiger une fenêtre de 3 mois. Or la totalité des exploitants, comme la plus grande partie des distributeurs sont absolument contre ce choix.

Faute d’accord ce sera à l’État de trancher. Mais, faute d’obtenir satisfaction, Canal + menace de choisir le statut de plateforme, ce qui serait une catastrophe pour le cinéma. Les professionnels estiment que cette menace est du bluff. Mais le propriétaire de Canal+, par le passé, n’a pas hésité à choisir des solutions radicales. https://siritz.com/editorial/poker-entre-canal-et-le-cinema/

Autre point non résolu : l’État n’a pas encore décidé de faire bénéficier les productions des plateformes du fonds de soutien alors que les plateformes vont payer la taxe alimentant le crédit d’impôt. Outre que ce serait particulièrement inéquitable, ce serait inciter à produire ces œuvres à l’étranger. N’oublions pas que des productions américaines tournées en France bénéficient du crédit d’impôt international pour attirer des tournages en France. D’autre part, ce serait casser la mécanique du fonds de soutien qui est une épargne forcée, obligeant le producteur, s’il veut toucher ce fonds de soutien, â le réinvestir dans une œuvre française.

DE DEUX PREMIERS FILMS

Deux d’entre eux qui viennent de sortir sont significatifs de plusieurs points de vue.

« Ibrahim », écrit et réalisé par Samir Guesmi est produit par Pascal Caucheteux (Why not Productions ). https://fr.wikipedia.org/wiki/Ibrahim_(film) et distribué par Le Pacte.

Samir Guesmi

 La comédie « Opération Portugal » est réalisée par Franck Cimière.a co-écrit le scénario avec D’Jal et Jérôme L’Hotsky. D’Jal en est l’interprète principal. Il est de loin en tête des films français qui sont sortis le 23 juin. Il est produit par Marc Missonier (Moana Films) et distribué par Sony Pictures.

 

Franck Cimère

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Ce sont tous les deux des films à petit budget : 1,2 million € . Pour « Opération Portugal » Sony a donné un minimum garanti égal à deux tiers du budget total du film pour un mandat tous droits. Le producteur a mis son salaire et ses frais généraux en participation. Le crédit d’impôt devrait couvrir son apport en numéraire. Pour « Ibrahim », c’est le producteur qui a financé 75% du budget et le film a été pré-acheté par Canal+ et Mutithématiques. Le Pacte n’a pas donné de minimum garanti.

Pour « Opération Portugal » la rémunération du salaire de technicien de  Franck Cimière, pour la préparation, 30 jours de tournage et la post-production est de 10 000 €. Avec les autre scénaristes ils se sont partagés 101 000 €.

Pour «Ibrahim», la rémunération de Samir Guesmi est, pour la préparation 25 jours de tournage et la post-production, de 12 000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Sa rémunération de scénariste est de 28 000 €.

Dans les deux cas, c’est beaucoup moins que la rémunération médiane des réalisateurs de films sortis en 2020 https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/

Mais aussi moins que la rémunération médiane des films déjà sortis en 2021.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

 

LA RÉMUNÉRATION DE FANY LIATARD ET JÉRÉMY TROUILH

Ce film est le premier long métrage de ces deux jeunes réalisateurs qui ont déjà réalisé plusieurs court-métrages ensemble.https://fr.wikipedia.org/wiki/Fanny_Liatard_et_Jerémy_Trouilh

Il est produit par Carole Scotta (Haut et court) pour un budget de 2,8 millions €. Le producteur a mis son salaire de producteur et ses frais généraux en participation. Son apport en numéraire devrait être couvert par son crédit d’impôt.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gagarine_(film)

Haut et Court est également distributeur avec le mandat salle pour un minimum garanti de 50 000 €, Totem Films assurant les ventes internationales.

Le film a bénéficié de 9 000 € d’aide au développement,  d’une avance sur recette de 550 000 €, de 100 000 € de soutien aux effets spéciaux et de 20 000 € d’aide à la musique. Il a également un  soutien de la région Ile de France de près de 300 000 €.

Canal+, Ciné+ et France 3 l’ont préacheté, France 3 étant également coproducteur. Deux soficas non adossées ont également investi.

Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération des deux réalisateurs est de 49 000 €, répartie entre 20 000 € d’à valoir sur droits d’auteurs et 29 000 € de salaire de technicien. C’est moins de la moitié de la rémunération médiane des réalisateurs de films français sortis en 2020 et moins que la rémunération médiane des réalisateurs de films français sortis en 2021.

C’est moins de la moitié de rémunération médiane des réalisateurs de films français sortis en 2020.

https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/

Et c’est moins que la rémunération médiane des réalisateurs de films sortis en 2021 :

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

POUR LA RÉALISATION DE « TOKYO SHAKING »

C’est le troisième long métrage de fiction du réalisateur qui a, en outre, réalisé deux documentaires pour le cinéma et deux pour la télévision. https://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Peyon

C’est un film spectaculaire puisque l’héroïne, une française qui travaille au Japon, est prise dans le Tsunami qui a frappé Tokyo. Son expérience de réalisateur de documentaires lui est très utile pour décrire cet événement réel, les effets qu’il a eu sur les individus et comment la société japonaise a réagi.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Le film est produit par Kristina Larsen (Les films du lendemain) qui a investi un montant non négligeable de numéraire et du fonds de soutien. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tokyo_Shaking. 200 000 € de fonds privés ont également été investis.

Son budget est de 4,8 millions €. Il est distribué, avec tous les mandats sauf l’international, par Wild Bunch qui a donné un minimum garanti et a également mis du numéraire en coproduction. C’est Le Pacte qui a le mandat de vente internationale, avec, là encore, un minimum garanti.Le sujet du film et son caractère spectaculaire laisse espérer un véritable potentiel à l’international.

Il bénéficie de 100 000 € d’avance sur recette après réalisation et autant d’aide aux effets spéciaux, plus du soutien  de la région Ile de France et de la Procidep. Enfin il y un pré-achat de Canal+ ainsi que de Ciné+, mais pas de chaîne en clair ce qui ouvre des perspectives pour le mandat TV de Wild Bunch.

Pour la préparation, 30 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 48 000 €, dont 20 000 € en à valoir sur droits d’auteur et 30 000 € de salaire de technicien. C’est moins de la moitié de la rémunération médiane des films français sortis en 2020

https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/

C’est également inférieur à la rémunération médiane des réalisateurs de films français sortis en 2021.

Le précédent long métrage de fiction d’Olivier Peyon était « Une vie ailleurs », qu’il avait coréalisé avec Cécilia Rouauld. Il était sorti le 18 mars 2017. Ils s’étaient partagés 21 000 € comme réalisateurs et 49 000 € comme scénaristes.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

POUR LA RÉALISATION DE « LA NUÉE »

Ce film est le premier long métrage du réalisateur. https://fr.wikipedia.org/wiki/Just_Philippot

C’est un film de science-fiction, dans la lignée des films de genre qui commencent à se multiplier en France. https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Nuée

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Il est produit par Manuel Chiche,et Violaine Barbaroux ( The Jokers film & Capricci) pour un budget de 2,8 millions €, et distribué par leur société The Bookmakers. Celle-ci, pour un mandat salle a accordé un minimum garanti de 90 000 € et c’est Wild Bunch qui a le mandat de vente à l’étranger pour 50 000 €.

Le film est coproduit par Arte et préacheté par Canal+, Multithémathiques ainsi qu’Arte. Il est soutenu par Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma, la Région Nouvelle-Aquitaine et le département du Lot et Garonne. Il a bénéficié de 500 000 € d’avance sur recette.

Le film est bien financé puisque les producteurs ont investi un peu de numéraire qui ne représente qu’une petite fraction de leur salaire de producteur et de leurs frais généraux.

Pour la préparation, 30 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est 50 000 €, répartie entre 20 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 30 000 € de salaire de production. C’est moins de la moitié de la rémunération médiane des films français sortis en 2020  multicritères et de 10 ans d’archives https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/ et légèrement inférieur à la rémunération des films français sortis en 2021 :

Just Phillipot a coécrit le scénario avec Jérôme Genevray et Franck Victor. Ils ont reçu 36 000 € et le réalisateur 30 000 €. La rémunération du scénario est donc supérieure à celle du réalisateur.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

 

DANS LES FILMS FRANÇAIS SORTIS EN 2021

Depuis la réouverture des salles de cinéma 29 films français de fiction sont sortis.  Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article. On ne peut évidemment dire s’ils sont représentatifs de la production française. Mais on peut en tout cas dégager des tendances.

A part quatre d’entre eux, qui ont des budgets égaux ou supérieurs à 6 millions d’euros,  les autres ont des budgets moyens. Seul « Un tour chez ma fille » approche les 10 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_tour_chez_ma_fille

6 d’entre eux ont même des budgets inférieurs à 2 millions d’euros, dont 2 inférieurs au million d’entrées.

Les rémunérations des réalisateurs sont en général très inférieures à celles de films français sortis en 2020.

https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/

Ce qui est significatif c’est que pour 9 d’entre eux, c’est-à-dire 40%, le réalisateur a écrit seul le scénario. Et que, pour 8 films, soit 34%, la rémunération du réalisateur en tant que scénariste, y compris quand il a co-écrit le scénario, est supérieure ou égale à sa rémunération en tant que réalisateur, c’est à dire à  la somme de son à valoir sur droits d’auteur et son salaire de technicien.

Pour 15 films, c’est-à-dire les deux tiers d’entre eux, la rémunération de l’ensemble du scénario est supérieure à celle du réalisateur.

5 scénarios, soit 21% sont des adaptations d’œuvres pré-existantes.

N’oublions pas que le scénario est le plus souvent un élément essentiel pour permettre au producteur de monter le financement de son film. Il met parfois des mois, voire des années à être écrit et constitue un investissement indispensable du producteur. Or, pour beaucoup de films, les apports des différents participants ont tendance à diminuer et  le producteur doit alors peut-être devoir demander au réalisateurs et aux principaux comédiens de faire une effort pour que le films se fasse.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

POUR  « MÉDECIN DE NUIT», LE SCÉNARIO PLUS QUE LA RÉALISATION

Ce film noir est le deuxième long métrage du réalisateur. https://fr.wikipedia.org/wiki/Élie_Wajeman. Il est sorti sur 199 copies en France et a totalisé 10 257 entrées le premier jour.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Médecin_de_nuit

C’est Georges Bermann (Partizan film) qui l’a produit pour un budget de 2,46 millions € et Diaphana qui le distribue, avec le mandat salle et vidéo, pour un minimum garanti de 100 000 €. Le producteur a  mis son salaire et ses frais généraux en participation, investi du fonds de soutien et un montant de numéraire très inférieur à son crédit d’impôt.

Le film a un soutien de la Région Ile de France. OCS et CinéCinéma l’ont préacheté.

Pour la préparation, 24 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 43 000 €, répartie entre 18 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 25 000 € de salaire de technicien. C’est moins que la moitié de la rémunération moyenne des réalisateurs de films français sortis en 2020.

https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/

C’est les 2/3 de la rémunération médiane des réalisateurs des films français sortis en 2021.

Tout le monde s’est serré la ceinture puisque le budget des trois rôles principaux et de 41 000 €.

Le scénario a été co-écrit par Agnès Feuvre. Elle a touché 27 000 € et lui , 56 000 €, ce qui est plus que sa rémunération de réalisateur.

Le premier film du réalisateur était « Les anarchistes », sorti le 11 novembre 2015. Il était produit par Lola Gans (24 mai production) et distribué par Mars film. Il a rassemblé 50 000 entrées.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

 

POUR LES « 2 ALFRED » LE SCÉNARISTE PLUS QUE LE RÉALISATEUR

C’est le 9ème long métrage du réalisateur qui est également comédien et scénariste. Il est d’ailleurs l’un des interprètes principaux de ce film avec son frère, Denys. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bruno_Podalydès

Le film est produit par Pascal Caucheteux (Why not production) et distribué par UGC.  https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Deux_Alfred

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Son budget est de 3,8 millions €. Il est pré-acheté par Canal+ et OCS, mais pas par une chaîne en clair. UGC n’a que la mandat salle et n’a pas donné de minimum garanti. Le mandat de vente international est confié à Wild Bunch sans minimum garanti. Le producteur a investi en numéraire 70% du budget dont il faut déduire son salaire, ses frais généraux et le crédit d’impôt.

Pour la préparation, 30 jours de tournage et la post-production, la rémunération du réalisateur est 100 000 € répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est moins que la rémunération médiane des réalisateurs de films français sortis en 2020  https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/ mais légèrement en-dessous rémunération moyenne des réalisateurs de films français sortis en 2021 :

C’est le réalisateur qui a écrit le scénario pour un à valoir de 150 000 €, donc supérieure à celle du réalisateur.

Le précédent film de Bruno Podalydes était « Bacassine ! », sorti le 20 juin 2018. Il avait le même producteur et le même distributeur. Son budget était de 4,4 millions €. La rémunération du réalisateurs était la même. Les droits de l’œuvre dont était tiré le film ont été acquis 200 000 € et le scénario payé à Bruno Podalydes 150 000 €. Le film avait rassemblé 230 000 spectateurs.

Le plus grand succès du réalisateur est « Les mystère de la chambre jaune », sorti en 2003, qui avait réalisé 1,35 millions d’entrées

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

POUR LA RÉALISATION DE « UN TOUR CHEZ MA FILLE »

Cette comédie, qui sort le 19 juin, est le 9ème long métrage réalisé par cet ancien des Guignols de l’info qui est également réalisateur de fiction tv et scénariste.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Éric_Lavaine

Le film, qui est la suite de « Retour chez ma mère, sorti en 2016, est produit par Vincent Roger (Same player) et distribué par Pathé Film. « Retour chez ma mère » avait rassemblé 2,2 millions €.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Le budget  de « Un tour chez ma mère »est de 9,7 millions €.

Pour le financer le producteur a mis en participation une partie de ses frais généraux, mais pas son salaire et son apport en numéraire est couvert par le Crédit d’impôt.

Canal+ et Ciné+ l’ont préacheté. TF1 est coproducteurs et TF1 et TMC ont chacun pré-acheté 2 passages

Pathé a tous les mandats mais n’a pas donné de minimum garanti.

Pour la préparation, 39 jours de tournage et la post-production, la rémunération du réalisateur est de 400 000 € répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.

C’est beaucoup plus que la moyenne da la rémunération des réalisateurs de films français sortis en 2020. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/

C’est la rémunération records des films français sortis les 4 premières semaines de 2021

Le scénario a été coécrit par le réalisateur avec Hector Cabello Reyes pour 675 000 € qu’ils se sont partagés.

Le précédent film réalisé par Éric Lavaine est « Chamboultout », sorti le 3 avril 2019.

https://siritz.com/cinescoop/le-groupe-canal-a-preachete-chamboultout-pour-plus-de-15-millions-e/

Son producteur était le même pour un budget de 9,3 millions €. Il était distribué par Gaumont.

La rémunération du réalisateur pour la préparation, 40 jours de tournage et la post-production était de 250 000 € répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.

Le scénario, écrit avec Bruno Lavaine et Barabara Halary-Lafond et ils se sont partagés 594 000 €.

Le film avait rassemblé 715 000 entrées.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.