Siritz.com : Nous vous avions interviewé en octobre de l’année dernière sur la façon dont vous et l’exploitation avaient surmonté la pandémie. https://siritz.com/le-carrefour/ultime-proposition-de-la-fncf/

Vous étiez élogieux sur la façon dont le gouvernement avait soutenu les entreprises et le CNC le cinéma. Mais, personne de se doutait que nous étions qu’au début de la pandémie, qu’il y aurait une nouvelle et très longue fermeture des salles, puis une réouverture avec des mesures sanitaires strictes, notamment le Pass sanitaire. A ce stade quel est, pour une exploitant comme, vous la situation Avez-vous réussi à, au moins, équilibrer les comptes ? https://www.la-croix.com/Culture/Covid-19-cinemas-souffrent-lobligation-passe-sanitaire-2021-07-29-1201168471

François Thirriot : Deux cas très différents pour ce qui me concerne, car j’interviens sur un site de 10 écrans, un autre de 3. Pour le Metropolis de Charleville-Mézières, nous avons sollicité un PGE de 400 000 €. Sur le Turenne de Sedan c’est 30 000 €. Il faut rappeler qu’à l’époque, ce prêt était destiné à amortir le choc de trois mois de fermeture suivie, on le savait, d’une réouverture compliquée, parce qu’il y avait peu de films. Et puis vous le savez, les Américains n’ont pas sorti leurs films, victimes d’une situation sanitaire catastrophique Or, chez nous, les films américains c’est en moyenne 55% des entrées et plus de 70 % sur juillet et août.

Siritz.com : Et comment ça s’est passé dans la réalité ?

FT : L’été a été très difficile, d’autant plus qu’il a fait très beau, à la différence de cette année. Petit à petit, très lentement, la fréquentation a progressé. Jusqu’à l’embellie constatée fin octobre, lors des vacances scolaires, pour arriver à 50% de la fréquentation de 2019. Et l’obligation de refermer !

Siritz.com : Et quelle était votre analyse actuelle des perspectives pour le cinéma ?

FT : Nous avions revu une partie de notre clientèle. Mais notre espoir a été déçu puisque la réouverture annoncée par le Président de la République pour le 15 décembre a été annulée. Ça été un coup de massue.

Siritz.com : Comment analysez-vous la fréquentation depuis la réouverture des salles, en juin. Elle est très au-dessous de celle de 2019. Est-ce que les gens ont perdu l’habitude d’aller au cinéma, ou est-ce un problème d’’offre, notamment, encore une fois, de films américains.

Le succès de « Demon slayer » mérite réflexion

FT : Je suis optimiste. Je n’ai jamais pensé que nous ne retrouverions jamais les entrées d’avant la pandémie. J’étais bien sûr dans le hall du cinéma Métropolis le 22 juin. Les 15-25 ans, dont on nous disait qu’ils avaient déserté les cinémas, étaient bien là et en nombre. Ils viennent quand ils en ont l’envie comme on l’a vu avec « Demon slayer », qui a été un énorme succès. Chose intéressante ce film manga distribué par CGR Events n’a fait l’objet d’aucune communication traditionnelle. Son succès s’est bâti sur les réseaux sociaux et les médias numériques. Cela mérite réflexion.

Siritz.com : Et le public plus âgé, les seniors ?

FT : Il est venu. Il y a eu de bons résultats. On a même parfois dépassé les chiffres de 2019. Et puis il y a eu le Pass sanitaire, qui a été appliqué à la salle de cinéma, avant toutes les autres professions. Comme l’a rappelé Richard Patry à notre assemblée générale, nous n’avons eu qu’une semaine pour nous organiser. Même si, bien entendu, nous avons compris la nécessité de cette mesure, nous n’avons pas bien vécu le fait d’avoir été les seuls à devoir l’appliquer quand tous les autres, notamment les cafés et les restaurants, étaient traités différemment. La fréquentation a du reste commencé à remonter quand la mesure a été généralisée.

Siritz.com : Mais vous ne pensez que les plateformes sont désormais un concurrent beaucoup plus sérieux que la  télévision ?

FT : Ce que l’on a bien compris pendant ces mois de fermeture, c’est que la salle de cinéma est essentielle. Elle est aussi indispensable à la filière. Il y a bien entendu des publics qui n’ont jamais été au cinéma. Ceux-là n’iront probablement jamais au cinéma. L’objectif le plus important est l’éducation à l’image de tous les jeunes, plus précisément, comme le dit, Richard Patry « l’éducation à la salle de cinéma ». Et puis, pour revenir aux plateformes, je ne doute pas que la concurrence va se renforcer. Quid du prix des abonnements, quid du nombre de codes « offerts ». Le consommateur devra lui aussi faire des choix.

Siritz.com : Certains distributeurs de films Art et essai s’estiment plus touchés que les autres.

Les décrochages sont violents et très préoccupants

FT :  L’an dernier certaines salles art et essai prétendaient s’en « tirer mieux que les autres » parce qu’elles faisaient mieux leur travail d’accompagnement des films que les autres exploitants. Ça m’a un peu vexé, mais passons … Aujourd’hui la situation s’est compliquée : beaucoup de films, notamment art et essai ont des carrières brutalement interrompues. Les décrochages sont violents et c’est très préoccupant.

Siritz.com : Est-ce qu’au sein du Syndicat français, qui représente plus de 700 salles, on note des différences significatives ?

FT :  Certaines régions ont plutôt été aidées par la météo. En Bretagne « il n’a plu qu’une fois du 19 mai au 30 août » !! Mais ce qui est inquiétant, c’est que, malgré ces conditions favorables, on constate une baisse.  De 10 à 15% pour les petits cinémas ce qui est acceptable, mais de 30 à 40% pour les plus grands établissements, cequi est très compliqué. Rappelons que ces derniers représentent 60% de la fréquentation mais ont aussi un prix moyen plus élevé. Ils génèrent donc le plus de recettes. Outre le secteur de l’exploitation, l’impact sur les distributeurs est énorme.

Siritz.com : Le CNC a parlé d’une enveloppe de 6 à 7 millions d’euros pour les gros établissements.

FT : C’est une bonne nouvelle bien entendu. Les grands circuits s’expriment peu mais on sait qu’ils souffrent beaucoup plus que les autres. Le CNC parle de rattrapage, je ne sais pas si cette somme permettra d’équilibrer. J’en doute.

Siritz.com : La périphérie de Paris et des grandes villes a plus baissé.

FT : J’en ai discuté avec un directeur d’un gros établissement en périphérie parisienne. Il pense que la principale raison vient du fait que son public est plus jeune et qu’il est moins vacciné. Et que multiplier les tests PCR est compliqué.

Siritz.com : Les aides ont-elles été versées rapidement ?

FT : Les aides sectorielles ont été traitées par le CNC assez rapidement. Il faut dire et reconnaître l’efficacité des services du Centre qui se sont réorganisés rapidement. Pour ce qui concerne les aides transversales de l’État, le traitement du fonds de solidarité était presque immédiat.

Siritz.com : Mais dans les pays voisins, notamment le Royaume-Uni ou l’Allemagne, la situation des exploitants est catastrophique parce qu’’ils n’ont pas été aidés. Est-ce que ça n’est pas inquiétant d’être entouré par des marchés salle qui s’effondrent, sans parler de ce qui se passe aux États-Unis.

Ce qui est déterminant c’est ce qui se passera aux États-Unis

FT : Si l’une des caractéristiques de nos salles est de passer des films du monde entier, notre spécificité est d’avoir une production nationale importante et très dynamique, encadrée par un système très efficace. On peut se demander si un pays où l’exploitation se trouve dans une situation compliquée peut continuer à produire. Je pense que non. Nous ne sommes heureusement pas dans ce cas de figure. En revanche, ce qui sera déterminant, c’est ce qui se passera aux États-Unis. Le véritable impact est là. Nous avons un besoin essentiel de films américains. D’autre part, pour revenir à notre production nationale, je pense qu’il convient de réfléchir sur une autre approche sur la manière de faire des films. Pour limiter les « contre-performances ». Mais le sujet est complexe.

Siritz.com : Quel est pour vous l’enjeu majeur ?

FT : Il faut communiquez sur la salle. C’est un endroit magique. La chronologie des médias est un principe important. Je ne dis pas qu’il faut s’accrocher à tout prix à une chronologie intangible, parce que le monde change. On ne peut pas être le dernier des Mohicans. Si on est très différent de tous les autres on risque de se voir dire : on ne sort pas chez vous. On le sait, la sortie d’un film en salle fait du « cash » immédiatement. C’est un élément très important de son équilibre financier et on s’en est bien rendu compte ces derniers mois. Mais c’est aussi, et c’est très important pour la suite de sa carrière, ce qui fait la notoriété du film. Nous devons aussi continuer à investir pour que la salle soit attrayante. Ce sera du reste l’objet de la table ronde du prochain congrès.

 

 

POUR LA RÉALISATION DE « BOÎTE NOIRE »

Ce film à suspense est le quatrième long métrage du réalisateur. https://fr.wikipedia.org/wiki/Yann_Gozlan

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Il est produit par Wassim Béji (Wy Production)  &Thibault Gast, et Matthias Weber (24 25 Films) pour un budget de 19,6 millions d’euros. C’est Studiocanal qui le distribue avec tous les mandats.https://fr.wikipedia.org/wiki/Boîte_noire_(film)

Son budget est donc encore supérieur à celui de « OSS 117 : alerte rouge en Méditerranée » https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-nicolas-bedos-2/

Les producteurs ont investi du numéraire, du soutien, leur salaire et une partie de leurs frais généraux. Studiocanal est également coproducteur et quatre soficas y ont investi.

Il a été préacheté par Canal+ et OCS. France 2 est coproducteur et l’a préacheté.

Pour la préparation, 48 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 240 000 €, dont 140 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et  100 000 € de salaire de technicien.C’est le double du salaire moyen des réalisateurs de films français sortis en 2021.

Il a, en outre, reçu 236 000 € pour le scénario. Celui-ci a été coécrit par Nicolas Bouvet et Simon Montairou qui ont reçu 200 000 €.

Son précédent film était « Burn out », sorti le 31 janvier 2018 et qui avait les mêmes producteurs. Son budget était de 7,7 millions € et il était distribué par Gaumont.

Pour la préparation, 40 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 225 000 €, dont 115 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 100 000 € de salaire de technicien. Il avait en outre reçu 217 000€ pour son scénario. Celui-ci était coécrit par Guillaume Lemans qui avait reçu         10 000€.

Le film avait rassemblé 150 000 spectateurs.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives.

POURCENTAGE DU MINIMUM GARANTI AMORTI  EN AOÛT

Même après l’ouverture des salles de cinéma, notamment du fait des mesures sanitaires restrictives, la fréquentation cinéma en France est sensiblement en-dessous de celle de l’avant pandémie. Certes, les pouvoirs publics ont fortement aidé toutes les entreprises françaises et, encore plus, celles du cinéma.

Mais il nous a paru intéressant d’évaluer les résultats financiers pour les distributeurs de films français dans lesquels ils ont décidé d’investir avant que la pandémie bouleverse notre vie quotidienne.

Nous avons effectué cette étude sur les films sortis en août de cette année.

Cinéfinances.info nous a fourni les minima garantis accordés par les distributeurs.

Nous n’avons pas pris le risque de prendre en compte l’investissement que représentent les frais d’édition pour le distributeur, car l’évaluation est trop incertaine. Ils se situent en général entre deux tiers du minimum garanti et plus que celui-ci. C’est dire que, si le minimum garanti est couvert, le distributeur peut-être en perte importante.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Cette étude publie le pourcentage du minimum garanti couvert la première semaine et depuis sa sortie. Les films sortis les 4 août ont donc quatre semaines d’exploitation, ceux le 25 août une semaine.

Pour les 13 films analysées la comparaison de la performance de la première semaine est significative. Mais il y a des films qui tiennent bien et d’autres qui s’effondrent.

1ère semaine en bleu, totalité carrière en août en marron

Nous n’avons pas pris en compte « OSS 117 : Alerte en Afrique noire », parce que Gaumont n’a pas donné de minimum garanti. Il est en effet coproducteur délégué et n’a investi qu’en tant que tel.

On voit que le film qui est amorti le plus rapidement est « La terre des hommes », distribué par Ad Vitam, pour lequel la recette salle du distributeur amortit plus de 2,3 fois le minimum garanti, dès la première semaine. Le distributeur n’a que le mandat salle, mais il semble d’ores et déjà qu’il soit bénéficiaire. https://siritz.com/?s=LA+terre+des+hommes

Arrive en seconde position, « Tom Médina », distribué par Les films du Losange qui amortit 1,3 fois son minimum garanti en première semaine. Et, à la 4ème semaine il est à 240%. Là également le distributeur n’a que la mandat salle.https://fr.wikipedia.org/wiki/Tom_Medina

Le troisième film pour lequel la recette distributeur amorti le minimum garanti dès la première semaine, est « Rouge », également distribué par Ad vitam. Et, en trois semaines, il en est à 190%, avec en plus le mandat vidéo.https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-farid-bentoumi/

On voit en tout cas que ce sont des films à petit budget et à petit minimum garanti qui s’amortissent, de loin, le mieux. Cela tient notamment au fait que le soutien automatique au distributeur représente près de 40% de sa recette salle jusqu’à 50 000 entrées, puis est de plus en plus dégressif.

En trois semaines « Pil », distribué par SND a amorti 1,4 fois son minimum garanti. Mais ce minimum garanti ne concerne que le mandat salle, car SND a donné des minima garantis séparés pour ses autres mandats. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pil_(film)

« Bac nord » a amorti son minimum garanti  élevé dès la deuxième semaine. Et ce qui est frappant c’est que ses entrées baissent très peu d’une semaine sur l’autre. En outre, Studiocanal dispose de tous les mandats. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-cedric-jimenez-2/

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives.

Avec 65 millions d’entrées en 2020, le cinéma en France a vécu la pire année depuis la création syndicat français des théâtres cinématographique qui fêtait, la semaine dernière, sa …112 ème assemblée générale annuelle. Alors que 2019, avec plus de 219 millions de spectateurs, devait avoir réalisé sa meilleure année depuis 70 ans.

La cause en est évidemment la pandémie et les mesures qu’a dû prendre le gouvernement pour lutter contre elle.

Mais, en contrepartie, le soutien financier du gouvernement aux entreprises et aux salariés victimes de ces mesures a été exceptionnel. Et, pour le cinéma, le soutien du CNC, qui s’y est rajouté, a été remarquable. La profession a donc réussi à passer sans trop de mal ce cap difficile. Une nouvelle aide du CNC de 60 millions € va s’y rajouter pour la période allant de septembre à décembre et la ministre de la culture doit annoncer, au congrès de la FNCF, qui se tiendra à Deauville, à partir du 21 septembre, quelles mesures spécifiques, annoncée par Bruno Lemaire, sont prévues pour le cinéma.

Les seuls qui ont vraiment soufferts sont les grands circuits puisque les aides aux entreprises étaient plafonnées. Des aides spécifiques vont être mises en place pour combler, en partie, cette lacune.

Il est clair que, dans aucun pays au monde, le cinéma n’a bénéficié d’un tel soutien public.

Dans des pays comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni, les exploitants sont dans une situation difficile. Richard Patry, le président de la FNCF, rappelait qu’aux États-Unis, le personnel de certaines salles a été à la soupe populaire.

L’été dernier, jusqu’à la fermeture de décembre, les chiffres de la fréquentation étaient encourageants, certains films réalisant des performances inespérées. Cet été, pour la deuxième réouverture, l’offre américaine n’était pas vraiment au rendez-vous. Surtout, alors que les exploitants sont favorables au Pass sanitaire, le fait que le Président ait annoncé qu’il leur serait appliqué presqu’immédiatement, donc trois semaines avant les autres professions, a été un coup de massue. Ils n’ont même pas eu le temps de se péparer.

C’est malgré tout un hommage rendu au cinéma puisque, pour illustrer la nécessité d’avoir ce Pass pour mener une vie normale, Emmanuel Macron a estimé qu’aller au cinéma était le plus significatif.

La chute fréquentation, a alors  été de 30 à 40%. Puis, quand les cafés et les restaurants ont appliqué à leur tour le Pass sanitaire,  elle ne se situait plus qu’entre 14 et 15%. La seule catégorie de spectateurs qui va incontestablement moins au cinéma  c’est celle des 18-25 ans. Mais c’est depuis 5 ans. Est-ce due à la concurrence de jeux vidéo ou des plateformes ? Ou  au fait que l’offre, notamment de films américains, est moins attractive ? La FNCF et le CNC se penchent sur la question et travail sur un renouvelle des actions de l’éducation à l’image.https://www.telerama.fr/cinema/pourquoi-les-jeunes-desertent-les-salles-de-cinema,n6576886.php

En tout cas,  il semble que, pour le dernier trimestre, l’offre de films, notamment français, va être d’un niveau exceptionnel. D’une manière générale, dans ces temps difficiles, les exploitants sont donc plutôt optimistes.https://siritz.com/le-carrefour/les-grands-defis-economiques-du-cinema/

 

 

 

 

POUR LA RÉALISATION DE « ATARRABI ET MIKELATS, Un mythe basque »

Cette fantaisie au pays basque est le 9ème long métrage du réalisateur.https://fr.wikipedia.org/wiki/Eugène_Green

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Il est produit par Nicole et Jérôme Vidal (Noodles Production), pour un budget d’un million € et distribué par UFO distribution.https://www.senscritique.com/film/Atarrabi_et_Mikelats/41165046

Le producteur a investi son salaire et ses frais généraux. Il a également investi du numéraire mais ne tient pas compte du crédit d’impôt.

Le film a bénéficié de 400 000 € d’avances sur recettes, d’un soutien des régions Corse et Occitanie. Un sofica y a investi et Les Films du Losange ont donné un minimum garanti pour les mandats salle, vidéo, s-vod et tv. Aucune chaîne n’a préacheté.

La Belgique est coproducteur à 10% par Les Films du Fleuve.

Pour la préparation, 25 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 45 000 €, dont 5 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 40 000 € de salaire de technicien. C’est la moitié de la rémunération médiane des réalisateurs de films français sortis en 2021.

Il avait en outre reçu 40 000 € pour le scénario.

Le premier jour le film, sorti sur 22 copies, a rassemblé 350 spectateurs.

Le précédent film français d’Eugène Green était « Le fils de josèph », sorti le 20 avril 2016. Il était produit par Didier Jacob (Coffe & Films) , pour un budget de 1,8 millions €. Les Films du Losange étaient le distributeur et le film avait totalisé 27 000 entrées.

Pour la préparation, 38 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 18 000 €, dont 3 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 13 000 € de salaire de technicien. Il avait en outre reçu 27 000 € pour le scénario.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives

POUR LA RÉALISATION DE « UNE HISTOIRE D’AMOUR ET DE DÉSIR »

Cette romance est le premier long métrage de la réalisatrice. Celle-ci est née en Tunisie et diplômée de la Femis section réalisation. https://fr.wikipedia.org/wiki/Leyla_Bouzid

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

http://www.semainedelacritique.com/fr/edition/2021/film/une-histoire-damour-et-de-desir

Il est produit par Bertrand Gore  (Blue Monay Productions) pour un budget de 2,37 millions €. Il avait produit, pour 2,4 millions € ,« Juts Kids » sorti le 5 août 2018, réalisé par Christophe Blancet. Il avait été distribué par Rezo films. Il avait également produit « La forêt de mon père » réalisé par Véro Cratzborn, pour 2,08 millions €, sorti le 8 juillet 2020, distribué par KMBO. Ces deux films avaient rassemblé moins de 10 000 entrées.

Le producteur a investi son salaire de producteur, ses frais généraux et son crédit d’impôt. Le film a obtenu du soutien à la production et l’investissement de deux soficas dont une adossée. Arte est coproducteur et a préacheté un passage. Il a également été préacheté par Canal+ et Multithématiques.

Le film a également bénéficié de l’aide au développement, de 500 000 € d’avance sur recettes et du Fonds Images de la diversité. La région Basse Normandie lui a accordé de l’aide de l’écriture.

Pyramide a donné un minimum garanti pour les mandats salle et vidéo et un autre pour l’international.

Pour la préparation, 40 jours de tournage et la post-production la rémunération de Leyla Bouzid est de 74 000 € dont 40 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 34 000 € de salaire de technicien. C’est sensiblement moins que la rémunération médiane des films français sortis en 2021.

Elle a, en outre, reçu 39 000 € pour son scénario.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives.

 

 

POUR LA RÉALISATION DE « LAILA IN HAÏFA »

C’est le 26ème film de ce réalisateur Israélien qui est mondialement connu et a obtenu de nombreux prix. Celui-ci raconte l’histoire d’hommes et de femmes qui se rencontrent dans un club à Haïfa.https://fr.wikipedia.org/wiki/Amos_Gitaï

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

C’est une coproduction entre la France (42%), la Suisse (33%), Israël (20%) et l’Italie (5%). Son budget total n’est que de 1,25 millions €, car il a été tourné entièrement en Israël.

En France il est coproduit par Laurent Truchot (Agav Films) qui avait déjà produit deux des derniers films d’Amos Gitaï : « Un tramway à Jérusalem », sorti en France le 24 avril 2019 et distribué par Orange studio distribution, qui avait rassemblé 24 000 spectateurs ; et « Le dernier jour d’Ystzak Rabin, », sorti le 16 décembre 2015, distribué par Dulac Distribution, qui avait rassemblé  54 000 spectateurs.

Épicentre Films est le distributeur en France. Le producteur délégué a mis une partie de son salaire et de ses frais généraux en participation. Il a investi du numéraire mais ne prend pas en compte son crédit d’impôt. Néanmoins, comme il est tourné en Israël, celui-ci doit être minime.

Il bénéficie du soutien de la région Ile-de-France. Epicentre Films a donné un minimum garanti salle et un minimum garanti plus élevé pour le mandat ventes à l’international. Il y a également des investisseurs privés.

Le producteur suisse est In Between qui a trouvé des investisseurs privés et le producteur Israélien Agav Akafot qui a une aide nationale et un minimum garanti distribution plus élevé que celui d’Épicentre films.

Pour la préparation, 18 jours de tournage et la post-production la rémunération d’Amos Gitaï est de 65 000 €, dont 35 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 30 000 € de salaire de technicien. C’est un peu moins que la rémunération médianes des réalisateurs de films français sortis en 2021.

Il a en outre reçu 45 000 € pour son scénario qu’il a co-écrit avec Marie-José Sanselme qui a touché 35 000 €.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives.

 

POUR LA RÉALISATION DE « FRAGILE »

Cette comédie romantique est le premier long métrage réalisé par Emma Benestan. Celle-ci est diplômée, section montage, de la Femis. https://www.franceculture.fr/personne/emma-benestan

Le film est interprété par Yassine Houichan, Raphaêl Quenard et  Oulaya  Amamra. Il a été tourné à Sète.

Le film est produit par Bruno Nahon (Unité) pour 2,1 millions € et distribué par Haut et court.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fragile_(film,_2021)

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Le producteur a investi du numéraire qui doit être en grande partie couvert par son crédit d’impôt, mais aussi son salaire de producteur et ses frais généraux. Il a obtenu un soutien de la région Occitanie.

France 3 est coproducteur et a préacheté un passage, pour un apport total de 450 000 €. Canal+ est le principal financier puisqu’il  l’a préacheté 500 000 €. Multithématiques l’a également préacheté. Une sofica y a investi.

Emma Benestan, pour la préparation, 32 jours de tournage et la post-production a bénéficié d’une rémunération de 50 000 €, répartie à égalité entre à valoir sur droits d’auteurs et salaire de technicien.

C’est un peu plus de la moitié de la rémunération des réalisateurs de films français sortis en 2021.

Cette rémunération représente 2,32% du budget du film. C’est un peu moins que la rémunération moyenne des réalisateurs par rapport au budget des films français sortis en 2021 qui est de 2,56%.

Elle a co-écrit le scénario avec Nour Ben Salem et ils se sont partagés 65 000 €. On note que, comme dans la très grande majorité des films, le coût du scénario est supérieur à la rémunération du réalisateur.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives.

CETTE BATAILLE ESSENTIELLE NE FAIT QUE COMMENCER

Le procès intenté à Disney, devant un tribunal de Los Angeles, par la comédienne Scarlett Johansson, est significatif de la situation devant laquelle se trouve le cinéma, c’est-à-dire des films destinés aux salles, entre la Covid 19 et la S-VoD. En effet, Dinsey, le distributeur du blockbuster « Black Widow », dont la star est l’interprète principale mais aussi la productrice, a, aux États-Unis, décidé de distribuer le film sur sa plate-forme de S-VoD, Disney +, en même temps que la sortie en salle. https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/07/30/scarlett-johansson-attaque-disney-pour-la-sortie-en-streaming-de-black-widow_6089962_3246.html

Jusqu’à présent, touchés comme en France par la pandémie, les exploitants américains étaient en position de faiblesse par rapport aux Studios : ils avaient un besoin vital de leurs blockbusters. Mais, aux États-Unis le cinéma est un secteur comme les autres, alors qu’en France et pour l’Union Européenne, ce n’est pas le cas.https://siritz.com/editorial/la-singularite-du-cinema/

Mais, soudain, un talent, qui est essentiel pour l’existence et le succès des films entre en jeux. Scarlett Johansson estime en effet que le non-respect de l’habituelle priorité à la sortie salle sur tout autre média, qui est aux États-Unis de trois mois, explique les mauvaises performances du film. En trois semaines, il n’a atteint que 150 millions de $ au box-office alors que ce type de film vise entre 500 millions $ et un milliard de $ en salle aux États-Unis. Or, en tant que productrice, elle a un intérêt sur les recettes salles. Elle estime donc qu’il y a rupture de contrat et demande de fortes indemnités compensatoires.

Disney rétorque que, c’est du fait de la Covid 19, que la fréquentation en salle est très inférieure à celle réalisée habituellement par ce type de films et que, pour l’amortir, cette double sortie était indispensable. D’ailleurs, les abonnés à Disney+ doivent payer 30$ pour le visionner. Cette offre aurait ainsi permis de générer 60 millions $ de chiffre d’affaires sur lequel Disney affirme que la productrice aurait également un intéressement. Mais, pour l’instant, il n’y a pas de système de mesure de ces recettes de la S-VoD qui sont entièrement contrôlées par les plateformes.

Le procès, s’il a lieu, durera longtemps et il est plus probable qu’il n’ira pas jusqu’au bout et que l’affaire se terminera par un compromis dont on ne connaitra pas les termes.

Bien entendu, en France, les studios sont obligés de respecter la chronologie des médias. Aujourd’hui la fenêtre de la S-VoD est de 3 ans après la sortie salle. Lorsque le décret SMAD sera mis en application, elle devrait être rapprochée aux alentours de 12 mois.

En France « Black Widow » a rassemblé 900 000 spectateurs la première semaine, début juillet, mais a chuté de plus de 50% la seconde semaine et termine à moins de 1,7 millions d’entrées.

Les exploitants américains commencent à se réveiller. Ainsi, le NATO, qui est leur équivalent de notre Fédération Nationale des Cinéma français, commence enfin à se pencher sur  la question.

Du côté des talents, Denis Villeneuve, le réalisateur de la nouvelle version de « Dune », a pris position en faveur de Scarlett Johansson. Si les talents commencent à s’unir pour défendre la priorité accordée à la sortie salle et exigent qu’elle soit inscrite dans leurs contrats, ils ont du poids.

Il faudrait au moins que, aux États-Unis, on termine par un  compromis qui distingue très clairement deux périodes : la période actuelle où la fréquentation en salle est très affaiblie par la pandémie. Les studios sont y justifiés à demander des règles particulières pour amortir de lourds investissements qui ont été décidés avant la pandémie. Lorsque la fréquentation atteindra de nouveau ses niveaux d’avant la pandémie il faudra revenir à la chronologie des médias habituelle. Et imposer un contrôle des recettes de la diffusion des films en S-VoD.

Mais cette bataille  essentielle ne fait que commencer et les studios qui ont des plateformes ne peuvent faire tout ce qu’ils veulent.