Siritz.com : Méditalents ce sont des ateliers d’écritures pour les auteurs du bassin méditerranéen. http://meditalents.net Comment les avez-vous financés? https://siritz.com/editorial/foisonnement-de-projets-prometteurs/
Didier Boujard : Au début, quand on visait uniquement les courts-métrages, par la chaîne CFI et par le Centre cinématographique Marocain. Quand on est passé au long métrage, CFI ne pouvait plus nous soutenir, le CNC a alors augmenté son soutien. Mais, le plus important c’est que les pays d’accueil (après le Maroc, l’Algérie, le Liban, etc…) prenaient en charge l’hébergement, les repas et même les voyages.
Siritz.com : Mais maintenant c’est à Marseille.
DB : J’ai proposé à la région Paca qu’il y ait deux pôles : Marseille et Ouarzazate au Maroc. Et la région Paca a commencé à nous aider de plus en plus, ainsi que la ville. Au début Méditalents c’était des ateliers d’écriture qui se consacraient au développement des projets, avec trois sessions par an. Mais, très vite je leur ai proposé de faire le Forum des coproductions. Pour que les projets trouvent des producteurs et se fassent. Et Muselier voulait développer les contacts méditerranéens et, notamment, l’accueil de productions étrangères. L’Institut français c’est associé à la région.
Siritz.com : Comment fonctionnent les ateliers d’écriture ?
DB : Au début ils ne concernaient que la fiction. On fait un appel à projet et on en prend 8 du pourtour Méditerranéen et de la Région Paca. On les reçoit trois fois 6 jours, avec en plus deux entretiens entre les sessions. Le but est d’aider le scénariste à sortir ce qu’il a dans le ventre et pas de lui faire faire ce que l’on croit être bon pour le marché : qu’est-ce que tu veux dire, voilà ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, quelles portes pourraient s’ouvrir. C’est pourquoi les auteurs reviennent.
Siritz.com : Qui choisit les projets ?
DB : Un comité de sélection qui change chaque année, mais avec des membres qui peuvent revenir. Les producteurs aiment y venir parce qu’ils trouvent des projets intéressants, qu’ils suivent à Méditalents et qu’ils y signent souvent. Et on a en outre deux intervenants scénaristes.
Siritz.com : Au bout des trois sessions à quoi aboutit-on ?
DB : En général à un premier jet, qui a une structure, une identité, avec une vision et qui est prêt à aller chercher un producteur s’il n’y en a pas déjà un. Et chercher des aides au développement. Parce qu’en moyenne un développement complet c’est trois ans. D’où l’idée de créer un Forum des coproductions pour que tous ceux passés par Méditalents puissent être candidats. Cette année on a deux projets sur onze qui viennent de Méditalents. Et puis, c’est une occasion de rencontres entre auteurs et producteurs de la Méditerranée, éventuellement pour monter d’autres projets. Si on n’était pas en confinement on aurait fait venir le double de personnes. Cette année 6 ou 7 sont venus en plus de ceux qui présentent les projets. En période normale c’est une quinzaine.
Siritz.com : Où en sont les projets des deux premières années ?
Un projet du Forum déjà tourné, un va l’être en septembre
DB : Du premier Forum un projet est déjà tourné et de celui de l’année dernière un autre va débuter son tournage en septembre.
Siritz.com : Vous donnez des prix.
DB : Il y a un prix de la Région Sud de 20 000 € en général coupé en un prix fiction et un prix documentaire. Puis il y a le prix du Label 42 Studio qui offre 3 jours de post-production dans la région.
Siritz.com : Depuis que Méditalents existe est-ce qu’on peut tirer une statistique du pourcentage qui débouchent sur une production effective ?
DB : De l’ordre de 30 à 35%. Cela varie énormément selon les années. L’année de « Un fils » de Mehdi Barsaoui, 80% des projets sont devenus des films. D’autres années il n’y en a eu qu’un seul.
Siritz.com : Depuis le début peut-on dégager une évolution du type de projets ?
DB : Il y a beaucoup de sujets de sociétés et des problèmes qu’elles rencontrent. Ce qu’on voit aussi c’est qu’il y a des pays qui travaillent plus que d’autres. Et il y a des pays avec lesquels la coproduction est plus difficile, comme l’Égypte.
Siritz.com : Pourquoi ?
DB : Parce qu’ils ont un cinéma extrêmement bavard. C’est vraiment Oum Khalsoum : la tragédie, le théâtre. A part pour quelques amateurs de ce type de cinéma, ça ne fait pas d’entrées hors de l’Égypte. Mais il y a des exceptions et certains veulent vraiment faire des coproductions internationales. Et, alors, ils travaillent leurs scénarios à l’européenne ou à l’anglo-saxonne, avec peu de dialogues. Mais, du coup, leurs films ne marchent pas en Égypte. Alors qu’un film Tunisien marche aussi bien en Tunisie qu’en France. Parce qu’entre le Maghreb et la Méditerranée du sud les gens bougent beaucoup. Et les télévisions françaises, italiennes ou espagnoles sont regardées de l’autre côté de la Méditerranée. Et beaucoup de chaînes américaines sont également captées. En Égypte c’est beaucoup plus les chaînes arabes.
Siritz.com : La Turquie semble un important pays producteur.
DB : Ils ont un cinéma très fort. Beaucoup de séries. Leurs séries inondent tout le Moyen-Orient et le monde arabe.
Siritz.com : Et ils ont un type de création ?
DB : C’est plus à l’européenne. Toute la bourgeoisie turque est très proche de l’Europe. Au contraire, à l’intérieur du pays, il y a un monde traditionnel qui génère un cinéma qui exprime cette tradition et n’a pas beaucoup évolué par rapport aux films produits par Marin Karmitz et qui montraient un monde très loin de nous. Où on y tuait sa soeur parce qu’elle avait fauté.
Siritz.com : On le voit dans les élections : Istanbul vote contre le gouvernement.
DB : Les auteurs et les producteurs avec lesquels on est en relation pourraient tous être aussi bien français ou italiens. Et, au niveau de l’écriture, on parle la même langue. Au Maroc c’est la même chose, entre la bourgeoisie des grandes villes et le monde de la campagne et des petites villes. Au Maroc il y a un énorme illettrisme. C’est pourquoi il y a d’énormes différences entre certaines séries et les films qui marchent chez nous.
Siritz.com : Est-ce qu’au fil des années on note des tendances marquantes.
Ceux qui viennent ici se constituent un réseau
DB : Ceux qui se rencontrent ici restent en contact et se constituent en réseau. Et puis, dans un premier film, on parle de soi. De soi, dans sa société, de ce qu’on vit.
Siritz.com : Le confinement ne va-t-il pas élargir vos participants ? Puisque cette année, certains n’ont pu participer, mais ils y sont parvenus, que par vidéo-conférence. C’est évidemment moins cher.
DB : Mais pour les sessions sur l’écriture il se passe beaucoup moins de chose en vidéoconférence. En présence, le corps parle.
Siritz.com : Mais pour les pitchs de production, beaucoup plus de producteurs peuvent y assister.
DB : Évidemment. L’objet de Méditalents c’est la connaissance des uns et des autres, en Méditerranée, mais aussi dans le monde par ce que la Méditerranée est un centre de civilisations, par le cinéma. Pour l’écriture, le grand enjeu c’est la connaissance des codes. Notamment les ateliers d’écritures visent, entre autres, à faire comprendre les codes d’un autre pays aux spectateurs. Pour que le spectateur comprenne mieux la société dont parle le film et les problématiques des personnages. Cela permet de montrer qu’ailleurs ne correspond pas forcément à l’idée qu’on en a à travers les infos.
Siritz.com : Nella Banfi est présidente du Forum des coproductions. https://siritz.com/le-carrefour/nella-banfi-on-va-vers-lexcellence/
DB : Elle a commencé à participer aux ateliers en 2014/15. Quand on a créé le Forum c’est tout naturellement qu’elle est devenue présidente.
LA RÉMUNÉRATION DE LUDOVIC BERGERY
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « L’ÉTREINTE »
C’est le premier long métrage cinéma de ce réalisateur qui a mené une carrière de comédien au cinéma et à la télévision. Il a été scénariste et réalisateur de courts et moyens métrages. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ludovic_Bergery
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Ce film a été produit par Frédéric Nidermayer (Moby Dick films ) pour un budget de 2 250 000 €. Il a mis son salaire et ses frais généraux en participation et investi du numéraire et du fonds de soutien.Mais il n’a pas inclu le crédit d’impôt dans le plan de financement. Philippe Martin (Les Films Pélléas) est coproducteur pour un investissement de 100 000 €. La Sofica Manon est également parmi les investisseurs. https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Étreinte_(film,_2020)
Le film a reçu l’avance sur recette. Il a été soutenu par la région Ile de France par une aide de 325 000 € et un bonus écologique de 71 250 €.. Il a été préacheté par Multithématiques pour 200 000 €.
Il est distribué par Pyramide distribution qui a donné un minimum garanti de 90 000 €. WT Films a pris le mandat de vente à l’étranger pour un minimum garanti de 50 000 €.
Pour la préparation, 27 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 42 500 €, répartie en 17 500 € d’à valoir sur droits d’auteur et 25 000 € de salaire de technicien. C’est beaucoup moins que le salaire médian des réalisateurs de films français sortis en 2020.
https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/
Le scénario a été coécrit avec Julien Boivent qui a touché 41 000 € tandis que Ludovic Bergery recevait 10 000 €.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
CONCENTRATIONS DANS L’INDUSTRIE DES ÉCRANS
ÉditorialRENDUES INÉVITABLES PAR LE POIDS DES GAFA ET DE LA S-VOD
Le projet de rachat du groupe M6/RTL par le groupe TF1 illustre l’inévitable recomposition de l’industrie audiovisuelle à l’heure de l’élargissement de l’industrie des écrans. https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/31/rtl-m6-pencherait-pour-l-offre-de-rachat-de-tf1_6075090_3234.html Sur le marché de la télévision française cette fusion rendrait le groupe ultra-dominant. Mais, de nos jours, le marché de la télévision n’est qu’une partie décroissante de l’industrie en pleine croissance des écrans. Par exemple, en matière d’audience comme d’acquisition de programmes, TF1 et M6 sont en concurrence avec France télévisions, Canal+ et OCS mais aussi avec Netflix, Disney +, Amazon prime, Paramount + et, bientôt, HBO Max et Apple TV. Sur le marché de la publicité toutes les chaînes françaises sont en concurrence avec Google et Facebook à côté desquels elles sont des nains.
Mais, même en fusionnant, elles resteront des nains. Néanmoins, alors que leur chiffre d’affaires publicitaire va inévitablement et régulièrement décliner, TF1 et M6 fusionnées vont pouvoir réaliser des économies d’échelle et, donc réduire leurs coûts pour maintenir, voire augmenter leurs marges. Ces réductions de coûts ne devraient pas porter sur les programmes, sinon elles accélèreraient leur déclin relatif face aux plateformes de S-Vod.
TF1 et M6 ont déjà créé une plate-forme de S-Vod avec France télévisions, Salto, qui, à ce jour ne semble pas véritablement réaliser une percer. Elle ne le ferait que si elle proposait des contenus exclusifs très porteurs.
D’une manière générale, les GAFA et les plateformes américaines de S-VoD ont un avantage structurel, c’est qu’ils ont une couverture mondiale. Pour l’acquisition des programmes et attirer les plus grands talents, elles ont donc des moyens considérablement plus importants que les acteurs nationaux européens. C’est ainsi que c’est Netflix qui va diffuser le prochain film de Jean-Pierre Jeunet, de Dany Boon et de Jane Campion https://siritz.com/financine/razzia-de-netflix-sur-les-films-de-cinema/
Par ailleurs, la fusion de TF1 et de M6 s’inscrit dans un mouvement mondial. Ainsi, aux États-Unis Disney a racheté Fox, tandis qu’ATT va faire fusionner Warner Média avec le groupe de chaînes de Discovery. Et Amazon est en train de négocier le rachat de MGM.
Il est dommage que les grands groupes européens aient renoncé à s’unir pour se mondialiser. TF1 et M6 envisagent de fusionner par ce que Bertelsmann a décidé de se retirer de la France. Mais c’est que l’Europe est un agrégat de cultures différentes alors que la culture américaine est une culture mondiale. N’oublions pas que les films américains réalisent 55% de la fréquentation des salles françaises, alors que notre production, qui est de loin la première d’Europe, en réalise à peine 35%.
La France va imposer aux plateformes américaines d’investir un pourcentage de 20 à 25% de leur chiffre d’affaires dans les œuvres françaises. Or, comme on le sait, elles ont déjà commencé à investir massivement dans nos œuvres. L’État prévoit deux obligations qui les gêneront. D’une part cet investissement ne devra concerner que la diffusion en France. Mais, si cela les intéresse, elles seront de loin les mieux placées pour rajouter un complément et acquérir les droits mondiaux. Ou bien elles pourront aussi inciter ces films à se faire en coproduction avec un pays étranger dont le producteur leur cèdera les droits mondiaux. D’autre part, 20% de cet investissement devra porter sur des films de cinéma qui sortent en salle et respectent une chronologie des médias qui donnera une priorité à Canal+. Alors qu’elles recherchent surtout des séries et exceptionnellement des longs métrages. Néanmoins, elles auront les moyens, sur les films les plus porteurs, d’augmenter leur apport pour que le producteur se passe de celui de Canal+.
A coup sûr, les grands gagnants de ces évolutions seront les talents et les producteurs qui vont bénéficier d’une augmentation du nombre de leurs diffuseurs et d’une explosion de la demande de contenus.
En conclusion le nouvel encadrement que les pouvoirs publics cherchent à mettre en place ne doit pas tenter d’entraver l’inévitable évolution économique. Il doit le réguler pour en optimiser les effets du développement.
LA RÉMUNÉRATION DE CHARLÈNE FAVIER
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « SLALOM »
Ce film https://fr.wikipedia.org/wiki/Slalom_(film,_2020) est le premier long métrage de la réalisatrice qui a réalisé plusieurs courts métrages de fiction ou documentaires https://www.charlenefavier.fr/bio/ et qui, comme elle le dit, a toujours baigné dans le monde de l’art et de la création.
Le film a été produit par Anne-Cécile Berthomeau (Mille et une productions). Cette société de production, également dirigée par Edouard Mauriat et Farès Ladjimi, a produit plusieurs documentaires à succès dont « Le cauchemar de Darwin », César du documentaire 2007 et « Merci patron » César du meilleur documentaire 2017.
« Slalom » a un budget initial de 1,7 millions €. Il est distribué par Jour2fête qui a le mandat salle pour un minimum garanti de 50 000 € et le mandat international pour un minimum garanti de 50 000 €. Le producteur a mis son salaire et ses frais généraux en participation.
Pour la préparation, 33 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 50 000 € dont 20 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 30 000 € de salaire de technicien. C’est beaucoup moins que la rémunération médiane des réalisateurs de films français sortis en 2020. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/
Elle a reçu 10 000 € pour le scénario qu’elle a coécrit avec Marie Talon qui a reçu un à valoir de 17 000 €. Elle a surtout bénéficié d’une avance sur recette pour 1er film de 520 000 €.
La région Auvergne Rhône-Alpes l’a soutenu par une aide à l’écriture, puis un aide à la production. Multithématiques a acheté le premier passage sur la télévision à péage pour 80 000 €.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LA RÉMUNÉRATION DE CHRISTOPHE BARRATIER
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « ENVOLE-MOI »
Le producteur Didier Rassam (Chapter 2) et le distributeur Pathé Films ont choisi de sortir ce film dès l’ouverture des salles de cinéma. https://fr.wikipedia.org/wiki/Envole-moi_(film,_2021)
C’est le 5ème long métrage réalisé par Christophe Barratier. https://fr.wikipedia.org/wiki/Christophe_Barratier
Rappelons que c’est lui qui avait réalisé « Les choristes », sorti en 2004 et qui avait rassemblé 8 669 000 entrées.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Son budget est de 7,2 millions €.
Pour la préparation, 39 jours de tournage et la post-production, la rémunération du réalisateur est 300 000€ répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est plus de 50% au-dessus du salaire moyen des réalisateurs de films français sortis en 2020. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/
Il s’agit d’un remake d’un film allemand de Andi Rogenhagen & Maggie Peren dont les droits ont été acquis 215 000 €. Le scénario, co-écrit par Mathieu Delaporte et Anthony Marciano a été payé 450 000 €.
A noter que Pathé n’a pas donné de minimum garanti.
Le précédent film de Christophe Barratier était « L’outsider », sorti en salle de 22 juin 2016. Il était produit par Jacques Perrin (Galatée Film) pour un budget initial de 8,3 millions € et distribué par Le Pacte.
Pour la préparation, 39 jours de tournage et la post-production, la rémunération du réalisateur est de 285 000 €, répartie entre 150 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 135 000 € de salaire de technicien.
C’est une adaptation du livre « L’engrenage » de Jérôme Kervier dont les droits ont été achetés 378 000 €.
Le film avait rassemblé 218 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
35% DES PROJETS DE MÉDITALENTS ABOUTISSENT
Le CarrefourSiritz.com : Méditalents ce sont des ateliers d’écritures pour les auteurs du bassin méditerranéen. http://meditalents.net Comment les avez-vous financés? https://siritz.com/editorial/foisonnement-de-projets-prometteurs/
Didier Boujard : Au début, quand on visait uniquement les courts-métrages, par la chaîne CFI et par le Centre cinématographique Marocain. Quand on est passé au long métrage, CFI ne pouvait plus nous soutenir, le CNC a alors augmenté son soutien. Mais, le plus important c’est que les pays d’accueil (après le Maroc, l’Algérie, le Liban, etc…) prenaient en charge l’hébergement, les repas et même les voyages.
Siritz.com : Mais maintenant c’est à Marseille.
DB : J’ai proposé à la région Paca qu’il y ait deux pôles : Marseille et Ouarzazate au Maroc. Et la région Paca a commencé à nous aider de plus en plus, ainsi que la ville. Au début Méditalents c’était des ateliers d’écriture qui se consacraient au développement des projets, avec trois sessions par an. Mais, très vite je leur ai proposé de faire le Forum des coproductions. Pour que les projets trouvent des producteurs et se fassent. Et Muselier voulait développer les contacts méditerranéens et, notamment, l’accueil de productions étrangères. L’Institut français c’est associé à la région.
Siritz.com : Comment fonctionnent les ateliers d’écriture ?
DB : Au début ils ne concernaient que la fiction. On fait un appel à projet et on en prend 8 du pourtour Méditerranéen et de la Région Paca. On les reçoit trois fois 6 jours, avec en plus deux entretiens entre les sessions. Le but est d’aider le scénariste à sortir ce qu’il a dans le ventre et pas de lui faire faire ce que l’on croit être bon pour le marché : qu’est-ce que tu veux dire, voilà ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, quelles portes pourraient s’ouvrir. C’est pourquoi les auteurs reviennent.
Siritz.com : Qui choisit les projets ?
DB : Un comité de sélection qui change chaque année, mais avec des membres qui peuvent revenir. Les producteurs aiment y venir parce qu’ils trouvent des projets intéressants, qu’ils suivent à Méditalents et qu’ils y signent souvent. Et on a en outre deux intervenants scénaristes.
Siritz.com : Au bout des trois sessions à quoi aboutit-on ?
DB : En général à un premier jet, qui a une structure, une identité, avec une vision et qui est prêt à aller chercher un producteur s’il n’y en a pas déjà un. Et chercher des aides au développement. Parce qu’en moyenne un développement complet c’est trois ans. D’où l’idée de créer un Forum des coproductions pour que tous ceux passés par Méditalents puissent être candidats. Cette année on a deux projets sur onze qui viennent de Méditalents. Et puis, c’est une occasion de rencontres entre auteurs et producteurs de la Méditerranée, éventuellement pour monter d’autres projets. Si on n’était pas en confinement on aurait fait venir le double de personnes. Cette année 6 ou 7 sont venus en plus de ceux qui présentent les projets. En période normale c’est une quinzaine.
Siritz.com : Où en sont les projets des deux premières années ?
Un projet du Forum déjà tourné, un va l’être en septembre
DB : Du premier Forum un projet est déjà tourné et de celui de l’année dernière un autre va débuter son tournage en septembre.
Siritz.com : Vous donnez des prix.
DB : Il y a un prix de la Région Sud de 20 000 € en général coupé en un prix fiction et un prix documentaire. Puis il y a le prix du Label 42 Studio qui offre 3 jours de post-production dans la région.
Siritz.com : Depuis que Méditalents existe est-ce qu’on peut tirer une statistique du pourcentage qui débouchent sur une production effective ?
DB : De l’ordre de 30 à 35%. Cela varie énormément selon les années. L’année de « Un fils » de Mehdi Barsaoui, 80% des projets sont devenus des films. D’autres années il n’y en a eu qu’un seul.
Siritz.com : Depuis le début peut-on dégager une évolution du type de projets ?
DB : Il y a beaucoup de sujets de sociétés et des problèmes qu’elles rencontrent. Ce qu’on voit aussi c’est qu’il y a des pays qui travaillent plus que d’autres. Et il y a des pays avec lesquels la coproduction est plus difficile, comme l’Égypte.
Siritz.com : Pourquoi ?
DB : Parce qu’ils ont un cinéma extrêmement bavard. C’est vraiment Oum Khalsoum : la tragédie, le théâtre. A part pour quelques amateurs de ce type de cinéma, ça ne fait pas d’entrées hors de l’Égypte. Mais il y a des exceptions et certains veulent vraiment faire des coproductions internationales. Et, alors, ils travaillent leurs scénarios à l’européenne ou à l’anglo-saxonne, avec peu de dialogues. Mais, du coup, leurs films ne marchent pas en Égypte. Alors qu’un film Tunisien marche aussi bien en Tunisie qu’en France. Parce qu’entre le Maghreb et la Méditerranée du sud les gens bougent beaucoup. Et les télévisions françaises, italiennes ou espagnoles sont regardées de l’autre côté de la Méditerranée. Et beaucoup de chaînes américaines sont également captées. En Égypte c’est beaucoup plus les chaînes arabes.
Siritz.com : La Turquie semble un important pays producteur.
DB : Ils ont un cinéma très fort. Beaucoup de séries. Leurs séries inondent tout le Moyen-Orient et le monde arabe.
Siritz.com : Et ils ont un type de création ?
DB : C’est plus à l’européenne. Toute la bourgeoisie turque est très proche de l’Europe. Au contraire, à l’intérieur du pays, il y a un monde traditionnel qui génère un cinéma qui exprime cette tradition et n’a pas beaucoup évolué par rapport aux films produits par Marin Karmitz et qui montraient un monde très loin de nous. Où on y tuait sa soeur parce qu’elle avait fauté.
Siritz.com : On le voit dans les élections : Istanbul vote contre le gouvernement.
DB : Les auteurs et les producteurs avec lesquels on est en relation pourraient tous être aussi bien français ou italiens. Et, au niveau de l’écriture, on parle la même langue. Au Maroc c’est la même chose, entre la bourgeoisie des grandes villes et le monde de la campagne et des petites villes. Au Maroc il y a un énorme illettrisme. C’est pourquoi il y a d’énormes différences entre certaines séries et les films qui marchent chez nous.
Siritz.com : Est-ce qu’au fil des années on note des tendances marquantes.
Ceux qui viennent ici se constituent un réseau
DB : Ceux qui se rencontrent ici restent en contact et se constituent en réseau. Et puis, dans un premier film, on parle de soi. De soi, dans sa société, de ce qu’on vit.
Siritz.com : Le confinement ne va-t-il pas élargir vos participants ? Puisque cette année, certains n’ont pu participer, mais ils y sont parvenus, que par vidéo-conférence. C’est évidemment moins cher.
DB : Mais pour les sessions sur l’écriture il se passe beaucoup moins de chose en vidéoconférence. En présence, le corps parle.
Siritz.com : Mais pour les pitchs de production, beaucoup plus de producteurs peuvent y assister.
DB : Évidemment. L’objet de Méditalents c’est la connaissance des uns et des autres, en Méditerranée, mais aussi dans le monde par ce que la Méditerranée est un centre de civilisations, par le cinéma. Pour l’écriture, le grand enjeu c’est la connaissance des codes. Notamment les ateliers d’écritures visent, entre autres, à faire comprendre les codes d’un autre pays aux spectateurs. Pour que le spectateur comprenne mieux la société dont parle le film et les problématiques des personnages. Cela permet de montrer qu’ailleurs ne correspond pas forcément à l’idée qu’on en a à travers les infos.
Siritz.com : Nella Banfi est présidente du Forum des coproductions. https://siritz.com/le-carrefour/nella-banfi-on-va-vers-lexcellence/
DB : Elle a commencé à participer aux ateliers en 2014/15. Quand on a créé le Forum c’est tout naturellement qu’elle est devenue présidente.
NELLA BANFI : ON VA VERS L’EXCELLENCE
Le CarrefourSiritz.com : Comme définir Méditalents et le Forum des coproductions. https://siritz.com/editorial/foisonnement-de-projets-prometteurs/
Nella Banfi : Méditalents c’est un lieu d’expertise sur l’écriture : les labs sur la fiction et les labs sur le doc. Le Forum des coproductions semblait tout à fait complémentaire : d’abord avoir un bon scénario pour un producteur, ensuite trouver un coproducteur.
Siritz.com : En trois ans avez-vous constaté une évolution ?
NB : En trois ans c’est difficile à dire. Mais je pense que, de plus en plus on va vers l’excellence. On le voit avec les projets de cette année. On a de vrais critères de sélection. Il se trouve que Didier et moi savons lire. Et puis c’est un vrai bonheur pour nous.
Siritz.com : Est-ce que la Méditerranée a une véritable identité culturelle ?
NB : La Méditerranée c’est un territoire, un territoire à part, qui est fédéré par ce truc bleu qui est au milieu, un dénominateur commun qui apporte une forme de lumière, un mode de vie. Ca fédère sans même qu’on en parle. Naturellement.
Siritz.com : Y-at-il un cinéma de la Méditerranée ?
NB : Oui. Sur la lumière, le choix de sujets, une forme d’humanisme. Mais ça n’est pas explicite. C’est comme ça.
Siritz.com : Ce qui est frappant sur les projets de cette année c’est qu’ils sont à la fois très ancrés sur la culture de leur pays et très universels.
NB : Quand on fait une sélection, on la fait d’abord sur la qualité du texte, puis, après, on essaye de faire des équilibres géopolitiques.
Siritz.com : Ce qui est également notable c’est que les budgets sont très très bas comparés à ceux d’un pays comme la France.
NB : La Méditerranée est pauvre. Les salaires sont très bas. Même le sud de l’Europe. Mais elle est inventive. Et ce ne sont pas des films au rabais. Toute la jeune génération est une génération du digital et elle est capable de faire des choses de grande qualité avec de petits budgets.
Siritz.com : Est-ce que le Forum est une caisse de résonnance qui touche des producteurs qui n’y viennent pas, par le bouche-à-oreille ?
NB : Tout à fait. Désormais il y a un tam-tam qui part d’ici. D’autant plus que le cinéma c’est un tout petit milieu. Dans les labs nous considérons que tous les gens qui sont là sont nos ambassadeurs. Maintenant Méditalents a 10 ans, c’est un véritable réseau et on lui envoie toutes nos infos. Notre crédo et mon expérience en tant que productrice est que tout est toujours possible. Là où il y a un problème il y a une solution.
LA RÉMUNÉRATION DE QUENTIN DUPIEUX
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « MANDIBULES »
Le distributeur Alexandre Mallet-Guy (Memento Films) et les producteurs Hugo Selignac et Vincent Mazel (Chi-Fou-Mi)sont parmi ceux qui ont choisi de sortir leur film dés le 19 mai, malgré la jauge à 35% et une seule séance du soir. Mais ils parient sur l’envie des spectateurs de se retrouver dans les salles obscures et une moindre concurrence par rapport à la période où l’exploitation des salles sera revenue à la normale.
La comédie fantastique « Mandibules » https://fr.wikipedia.org/wiki/Mandibules_(film) est le 9ème film réalisé par Quentin Dupieux qui est également connu pour son œuvre musicale sous le pseudonyme d’Ozio. https://fr.wikipedia.org/wiki/Quentin_Dupieux
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Le film a un budget initial de 4,5 millions €.
Pour la préparation, 33 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est 255 000 €, répartie entre 165 000 € d’à-valoir sur droits d’auteur et 90 000 € de salaire de technicien. C’est sensiblement plus que rémunération moyenne des réalisateurs de films français sortis en 2020.https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/
Il a en outre reçu 230 000 € pour le scénario.
Son précédent film comme réalisateur est « Le daim », sorti en salle le 19 juin 2019. Il avait été produit par Thomas et Mathieu Verhaeghe (Atelier de production) pour un budget initial de 4 millions € et distribué par Diaphana.
La rémunération du réalisateur était de 120 000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Il avait en outre touché 100 000 € d’à valoir pour le scénario.
Le film avait rassemblé 214 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
FOISONNEMENT DE PROJETS PROMETTEURS
ÉditorialAu 3ème Forum des Coproductions en Méditerranée
Il vient de se tenir au Mucem à Marseille et a tenu toutes ses promesses. Sur 80 projets envoyé en provenance de tous les pays du bassin méditerranéen, 11 avaient été sélectionnés et y ont été présentés. https://siritz.com/cinescoop/venez-a-meditalents-a-marseille/
Cette année, le fait marquant c’est que la plupart d’entre eux étaient très intéressants. http://meditalents.net/wp-content/uploads/2021/05/Forum-2021-Projets.pdf
L’idée de base de cette manifestation est que les pays Méditerranéens sont très divers mais appartiennent à une civilisation commune.
A titre d’exemple, réalisé par Mohamed Samir, le projet de comédie « Comme un coq en pâte » a potentiellement la force d’une « Grande bouffe » égyptienne. Il se passe dans une maison au Caire. Une mère possessive de 70 ans a couvé son fils pendant toute sa vie, le tenant éloigné des tentations du monde extérieur. A plus de 45 ans, il n’a pratiquement pas quitté la maison. Il est gros et gras, ignorant de ce qui se passe dehors. Mais la mère sent qu’elle est devenue vieille et qu’un jour prochain elle ne sera pas là pour couver son fils. Elle va donc lui chercher une épouse qui sera sa future mère couveuse. Elle lui en trouve une. Mais peu après les présentations éclate la Révolution. Le fils sort pour voir ce qui se passe et découvre un mouvement qui exprime sa propre révolte contre le joug. Le pouf va devenir un meneur de la Révolution.
Mohamed Samir
Le film est produit par Marwa Abdalla (marwa.daydream@gmail.com) et a déjà un coproducteur français, Claire Chassagne de Dolce vita films (claire@dolcevita-films.com. Et il n’a qu’un budget de 500 000 €. A l’issue du Forum il a remporté le prix de la fiction.
Un autre projet égyptien semble très original, la comédie dramatique, également égyptienne, très prometteuse, « Yalla ! ». Une mère, Bella, qui a 58 ans, organise un voyage en car à travers l’Égypte avec toutes ses amies d’enfance du Caire, du temps où elles étaient élèves de la même école française. Elle convainc son fils Tarek (36 ans) de les accompagner pour les filmer. Or, en dansant, chantant, buvant des révélations sortent, une révélation en entrainant une autre, y compris sur la sexualité de ces femmes ou de leur époux. Puis Tarak va se rendre compte que sa mère est atteinte d’un cancer fatal. Enfin il a lui-même une expérience homosexuelle avec le chauffeur du car.
Le film est réalisé par l’égyptien Tanner Ruggli et a un producteur suisse, Samir@dvfilm.ch. Le budget du film qui mêlera français et arabe est de 2,5 millions €. Samir cherche une coproduction avec la France et l’Égypte, ce qui déclencherait les aides franco-égyptiennes.
« Le poisson et le pistolet » aborde, un peu sous forme de fable, le sujet d’actualité de l’identité des jeunes issus de l’immigration algérienne. Pendant la guerre, d’Algérie deux amis choisissent des camps opposés : le FLN et les harkis. En France, deux générations plus tard, la petite fille de l’un croise, à Lyon, le petit-fils de l’autre. Finalement, ils vont à la fois assumer leur héritage et aider leurs pères à se réconcilier. Le film est réalisé par Sliman Bounia qui, jusqu’ici avait à son actifs des court-métrages primés et des documentaires. Il est produit par Jérémie Chevret, de Duno Films (jeremie@dunofilms.fr), installé à Lyon. Le budget est de 1,5 millions €.
Plusieurs documentaires marquants ont été présentés. Par exemple, « Écume » sur un sujet très important pour la société française : un centre d’éducation renforcée à Port-Vendre pour des délinquants mineurs. L’objectif est, notamment, en leur donnant la passion d’un sport ou d’un instrument de musique, de véritablement les insérer dans la vie. Mais, comme on le sait, le gouvernement envisage de fermer ces centres, optant pour le tout répressif, argument porteur électoralement, mais condamnant ces jeunes à être toute leur vie des délinquants.
Le film est réalisé par Julie Conte qui mène à la fois une carrière de direction de la photo en fiction et de réalisatrice de documentaires. Il est produit par Chantal Marchon de Videka Production (videka@wanadoo.fr). Il a obtenu le prix documentaire du Forum.
Autre documentaire au sujet très fort, « Souffle », aborde la question de la « surpêche » en Méditerranée dont les ressources sont limitées. Les conséquences de celle-ci vont être catastrophiques pour toute la Méditerranée, son environnement et son économie. C’est le premier long métrage d’Illaria Congiu. Il est produit par l’italien Francesco Lattarulo (francesco@mediterraneocinématographica.it) qui cherche un coproducteur français qui apporterait la post-production.
A noter que la région Paca, cherche à développer la post-production sur son territoire. Label 42 Studio a attribué un prix de trois jours de post-production gratuite au projet de fiction tunisienne « Tunis-Djerba » qui a également suscité beaucoup d’intérêt. Il est réalisé par Ammel Guellaty et a déjà une coproduction tunisienne (asmachiboub@yahoo.com) et marocaine (karim@hautlesmainsproductions.fr).
Ces cinq projets sont représentatifs de l’ensemble. Mais il est conseilléde consulter le document de présentation de l’ensemble des projets, car tous sont très intéressants. http://meditalent.net/wp-content/uploads/2021/05/Forum-2021-Projets.pdf
D’une manière générale, ce qui ressort de ces 11 projets c’est à la fois leur fort ancrage dans leur pays originaire et leur universalité.
LE POIDS DES MUSIQUES DE FILMS
FinanCinéCES CINQ DERNIÈRES ANNÉES
Le compositeur de la musique d’un film est l’un des auteurs du film, au même titre que le réalisateurs ou les scénaristes. Et la France compte certains des compositeurs de musique de film les plus célèbres dans le monde. Certains ont composé les bandes originales des plus grands succès d’Hollywood.
Siritz.com a établi un classement des bandes originales dont le budget est le plus élevé des films français sortis en salles ces cinq dernières années. Ce budget comprend l’à valoir sur droits d’auteur du compositeur, mais aussi les dépenses d’orchestration et d’enregistrement.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Le budget de la bande musicale de loin le plus élevé est celui de « Star 80, la suite », réalisé et produit par Thomas Langmann : 1 250 000 €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Stars_80,_la_suite.
C’est Marc Chouarain qui l’a composée. https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Chouarain.
Mais ce budget représente 6,23% de l’ensemble du budget initial du film.
En revanche, si l’on prend en compte le poids de cette bande musicale dans le budget initial des films, elle atteint 16,06% pour « Inna de yard », the soul of Jamaica», réalisé par Peter Webber. Il est vrai qu’il s’agit d’un documentaire sur l’enregistrement d’un album du groupe « Inna the yard ».
En 2016, arrive en tête la bande originale de « Juste la fin du monde », réalisé par Xavier Dolan, composée par Gabriel Yared.
Mais cette BO ne représente que 6,25% du devis du film.
En 2017, derrière la BO de « Stars 80, la suite », on trouve celle de « Valérian », réalisé par Luc Besson, composé par Alexandre Desplat. https://siritz.com/cinescoop/les-remunerations-de-luc-besson/
En 2018, c’est celle d’Éric Serra pour « Braqueurs d’élite », réalisé par Steven Squale, qui arrive en tête, avec un budget de 535 000 €.
En 2019, c’est le budget de la BO de « Nous finirons en semble », réalisé par Guillaume Canet, dont le budget est de 630 000 €. Mais il n’y a pas un seul compositeur, la musique étant composée de musiques pré-existantes de plusieurs artistes.
En 2020, c’est la BO de Raphael Hamburger pour « Play « , réalisé par Anthony Marciano, qui arrive en tête, avec un budget de 750 000 €.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LA RÉMUNÉRATION DE PHILIPPE LACHEAU
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE «ALIBI.COM »
Cette comédie est sortie en salle le 15 février 2017 sur 500 copies. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alibi.com
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Le film a été produit par Alexandra Fechner (Fechner Films) pour un budget initial de 7,5 millions €. Il été distribué par Gaumont.
Philippe Lacheau est un acteur, un scénariste et un réalisateur. C’est son troisième film en tant que réalisateur sur les cinq qu’il a réalisés. Il est également l’un des principaux interprètes de celui-ci.https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Lacheau
Pour la préparation, 52 jours de tournage et la post-production, la rémunération du réalisateur at été de 300 000 € répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est presque le double de la rémunération moyenne des réalisateurs de films français sortis en 2020. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/
Il a co-écrit le scénario avec Julien Arruti et Pierre Dudan. Ils ont reçu 30 000 € d’à-valoir et lui 20 000 €.
Le film a rassemblé 3 600 000 spectateurs.
Son film suivant est « Nicky Larson et le parfum de cupidon ». Il est sorti en salle le 6 février 2018. Il a été produit par Christophe Cervoni (Axel Film) pour un budget initial de 18,6 millions € et distribué par Sony qui a pris tous les mandats France.
Pour la préparation, 66 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur a été 600 000 €, répartie entre 325 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 275 000 € de salaire de technicien.
Il s’agit d’une adaptation des mangas de Tsukasa Hojo dont les droits ont été acquis pour 277 000 €. Philippe Lacheau a écrit le scénario et a reçu 250 000 €.
Le film a rassemblé 1,7 millions de spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.