Le 76ème congrès de la FNCF qui s’est tenu à Deauville la semaine dernière a été riche d’enseignement pour tous les professionnels du cinéma. Les exploitants de salles sont en effet directement en relation avec le public et leurs observations sont très précieuses.

Or, tous, estiment que, malgré les deux confinements, le public a retrouvé le chemin des salles. Ils pensent que, s’il n’y a pas de 4ème vague, on devrait retrouver les chiffres de fréquentation d’avant la pandémie, c’est-à-dire rester en permanence au-dessus de 200 millions de spectateurs par an. Ainsi, la semaine de la sortie de « Dune », la fréquentation hebdomadaire a dépassé celle de la semaine équivalente de 2019, une année qui avait atteint 213 millions de spectateurs.

Perte de la moitié des jeunes

Le seul point négatif est que les jeunes de 18 à 25 ans sont deux fois moins nombreux qu’il y a 10 ans et ne viennent que pour voir des blockbusters américains. La FNCF estime que l’éducation à l’image, en liaison avec l’Éducation nationale, est une façon pour les reconquérir, mais qu’il faut augmenter ses moyens et moderniser ses méthodes. Le Pass culturel semble aussi avoir un effet. Mais il faut sans doute aussi que les Français proposent des films qui visent ce public de jeunes. Et l’obligation du Pass sanitaire qui sera imposée aux 12/18 ans dans les salles, mais pas dans le cadre de l’Éducation à l’école va susciter l’incompréhension des jeunes par son incohérence.

Économie mais aussi animation de la cité

Christophe Courtois, le directeur de la distribution de SND, fait néanmoins remarquer qu’en 2019 il y avait 15% d’écrans et 30% de séances de plus qu’il y a 10 ans pour une même fréquentation. Ce qui pose évidemment un problème d’amortissement. Un autre exploitant a souligné le fait qu’avant la pandémie les salles de Grande-Bretagne avaient un chiffre d’affaires sensiblement supérieur à celui de la France, avec beaucoup moins de salles. http://www.lefilmfrancais.com/cinema/153616/congres-fncf-2021-les-investissements-dans-les-salles-en-debat-la-table-ronde

Mais François Aymé, le Président le l’AFCAE (salles art et essai) qu’en France on raisonne en nombre d’entrées parce que le cinéma a un rôle essentiel social et culturel d’animation de la cité .

On peut aussi rappeler que les chiffres britanniques étaient gonflés par la surévaluation de la livre par rapport à l’euro.

Le piratage reste néanmoins un des fléaux qui menace en permanence le cinéma en salle. Or, depuis la réouverture des salles en France il y a un ou des pirates qui ont recommencé à filmer les films en vidéo dès leur sortie et les mettre sur le net. De plus, aux États-Unis, de grands films sortent sur une plateforme avant de sortir en France et cela permet à des pirates de se procurer une copie numérique de très bonne qualité.

Macron poignarde le cinéma dans le dos

Or Nicolas Seydoux, le Président de l’Alpa, qui est chargée de lutter contre le piratage des films de cinéma rappelle que les mesures prises pour fermer les sites miroir sont tous à fait insuffisantes. La seule façon de mettre fin à ce qui est tout simplement du vol est de punir d’une amende celui qui regarde un film piraté. Les députés de droite comme de gauche se sont enfin mis d’accord pour voter une loi instaurant ses sanctions.

Mais le gouvernement, c’est-à-dire le président de la République, s’est opposé au vote de cette loi, poignardant le cinéma dans le dos.

Colère des distributeurs

Par ailleurs, quand Macron a annoncé le Pass sanitaire dans les lieux recevant le public, il imposé cette mesure dès le 21 juillet, deux semaines avant les autres lieux recevant du public et ne laissant pas aux salles le temps de se préparer. La fréquentation s’est effondrée et la FNCF estime que la façon dont cette mesure a été appliqué aux salles de cinéma a fait perdre au secteur 7 millions de spectateurs, soit environ 50 millions €.

Roselyne Bachelot est venue au Congrès pour annoncer qu’elle partageait cette évaluation. L’État allait accorder aux salles une compensation de 27 millions €, ce qui correspond à leur part de la recette perdu. Mais les distributeurs et les producteurs ne toucheraient que 7 millions, ce qui a suscité une grande incompréhension et beaucoup de colère de leur part. https://siritz.com/financine/34-millions-e-sur-52-millions-e/

A la FNCF on explique cette incohérence par le fait que les distributeurs n’ont pas fait le lobbying qu’ils auraient dû faire auprès des pouvoirs publics.

Difficultés de recrutement malgré le chômage

De nombreux exploitants doivent faire face à un problème très répandu en France dans d’autres secteurs : ils ont du mal à recruter le personnel dont ils ont besoin bien qu’il y ait 2 millions de chômeurs dans le pays.

Leur explication c’est que le confinement a amené de nombreux salariés à réfléchir à leur vie professionnelle. Et à ne plus vouloir la consacrer à des tâches sans intérêt, de pure exécution. Il va donc falloir élever le niveau et la rémunération des métier. Et transformer des fonctions de pure exécution comme caissière ou agent d’accueil,  en fonctions polyvalente, épanouissante, nécessitant une formation et donnant la possibilité d’initiatives.

Lors de la journée des éditeurs de films, pendant laquelle 30 distributeurs ont présenté des bandes annonces ou des extraits de 355 films à venir, deux fait sont à noter. D’une part très peu de films de 2022 semblent susceptibles d’atteindre ou de dépasser les 5 millions d’entrées. Or ce serait nécessaires pour rester au-dessus de 200 millions de spectateurs. D’autre par Disney n’a présenté aucun film de 2022, soulignant ce que cela signifierait s’il mettait en exécutions menace de ne pas sortir ses films en salle en France s’il perdait l’arbitrage sur le chronologie des médias et devait retirer les films de Disney + quand ils passeraient sur les chaînes en clair. https://www.ecranlarge.com/films/news/1396577-cinema-vs-streaming-disney-rentre-en-guerre-contre-la-chronologie-des-medias-en-france

 

POUR LA RÉALISATION DE «LA TROISIÈME GUERRE »

Ce film, qui est à la fois un drame et un film de guerre, est  le premier long métrage  de ce réalisateur italien.https://capricci.fr/wordpress/product/la-troisieme-guerre/

Il a été présenté en avant-première au Festival de Venise.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.Il est déjà sorti au Québec.

Le film a  un budget prévisionnel de moins de 1,8 millions €. Il est distribué à 50/50 par Thierry Lounas  (Capricci Film,) Manuel Chiche, Monique Barbaroux (Jokers Films). https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Troisième_Guerre

Le producteur a mis en participation son salaire, ses frais généraux et son crédit d’impôt. Le film a bénéficié de 500 000 d’avance sur recette de la commission premier film. Il a reçu une aide non remboursable de région Pays de la Loire.

Arte Cinfonova a également investi.

Pour la télévision payante Canal  a effectué un préachat de 400 000 € et Multithématiques  un préachat de 80 000 €.

Les distributeurs ont donné un minimum garanti de 100 000 €, uniquement pour les droits salle. Wild bunch a le mandat de vente internationale,  avec un minimum garantie de 50 0000 €.

Pour la préparation, 30 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 30 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.

Le scénario a été écrit par Dominique Baumard pour 20 000 €.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors es films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit du dossier sur lequel le producteur a monté son financement, correspondant à l’agrément d’investissement, non les données définitives, après production effective du film. Ce site dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives.

C’EST LE COMPENSATION PAR L’ÉTAT AU CINÉMA POUR LE PASS

Pendant tout le Congrès de la FNCF qui se tient à Deauville, les exploitants n’ont cessé de féliciter le gouvernement et le CNC de leur soutien financier pendant la pandémie. Sauf à propos de l’instauration du Pass à l’entrée des salles, le 21 juillet, bien avant les autres endroits recevant du public.

Hier, la ministre de la culture, Roselyne Bachelot est venue au Congrès  annoncer les aides qui seront accordées au cinéma pour compenser l’instauration du Pass sanitaire aux salles de cinéma le 21 juillet. Cette instauration a été rendue obligatoire, sans période de préparation et plusieurs semaines avant les autres professions recevant du public, comme les restaurants. De ce fait la fréquentation a fortement chuté.

La FNCF a évalué la perte due à cette mesure à 7 millions de spectateurs et  à 52 millions d’euros. La ministre partage pleinement ces évaluations.

Elle a annoncé que le cinéma bénéficierait d’une aide compensatoire de 34 millions d’euros dont 27 destinés aux salles et 7 destinés aux distributeurs et aux producteurs. Cette dernière serait allouée sous forme d’augmentation du soutien automatique pour les films sortis pendant la mise en place du Pass sanitaire.

Pour les exploitants la FNCF devra élaborer au plus vite avec le CNC les modalités de l’attribution de cette aide.

Donc le gouvernement a décidé de ne compenser qu’environ 60% des effets de sa brusque instauration du Pass sanitaire au cinéma.

Mais, la recette des films qui viennent de sortir se répartiT 50/50 entre le distributeur et le producteur. Or, sur la parte de 52 millions € de recettes les exploitants vont recevoir un peu plus de leurs 50% alors que distributeurs vont recevoir à peine 25 %. Nombre d’entre eux sont donc furieux de l’annonce de la ministre qu’ils trouvent tout à fait injuste. D’autant plus que, pour un film qui vient de sortir, cette perte porte sur la très grande majorité de la recette, alors que pour un exploitant elle ne porte que sur 2 semaines sur 52.

POUR LA RÉALISATION DU « SOMMET DES DIEUX »

Ce dessin animé, qui est l’ adaptation d’un célèbre manga, est le premier long métrage du réalisateur. Auparavant il était animateur et scénariste de films animation. https://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Imbert_(réalisateur)

Il s’agit d’une coproduction entre la France (80%) et le Luxembourg (20%). En France le film est produit par Jean-Charles Ostorero (Juilanne Films) avec Didier et Damien Brunner (Folivari). Son distributeur est Diaphana qui a les mandats salle, vidéo, vod et S-Vod

.https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Sommet_des_dieux_(film)

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Son devis prévisionnel est 9,3 millions €.Les producteurrs ont investi du fonds de soutien une partie de leur salaire de producteur et de leurs frais généraux et tout leur crédit d’impôt. Le film a bénéficié de 600 000 € d’avance sur recettes et de 400 000 € de soutien à la création visuelle et sonore.

Il y a un soutien de la Procirep et de la fondation GAN. La région Île de France a donné son soutien et la région Auvergne-Rhône-Alpes-Cinéma est coproducteur. Tout comme trois soficas.

Canal+ et Multithématiques ont préacheté un passage pour la télévision à péage tandis que France 3 est à la fois coproducteur et préacheteur pour la télévision en clair. France 4 a également préacheté un passage.

Diaphana a donné un minimum garanti pour ses mandats français, tandis que Wild Bunch a donné un minimum garanti pour le mandat ventes internationales hors Luxembourg.

La fabrication a duré 844 jours.

La rémunération du réalisateur est de 290 000 €, dont 95 000 € pour sa participation au scénario et 195 000 pour son salaire de technicien. C’est plus du double de la rémunération moyenne des réalisateurs de film français sortis en 2021.

La manga a été achetée 210 000 €.Il y a deux coscénaristes,  Magali Pouzot et Jean-Charles Ostero, qui ont touché 21 000 €.

Le coproducteur luxembourgeois est Stéphan Roelants (Mélusine Production) qui a investi du numéraire. Mais le gros du financement vient du Film Fund Luxembourg qui a apporté une aide de 1,7 millions €.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors es films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit du dossier sur lequel le producteur a monté son financement, correspondant à l’agrément d’investissement, non les données définitives, après production effective du film. Ce site dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives.

 

POUR LA RÉALISATION DE « TOUT S’EST BIEN PASSÉ »

Ce vingtième film de François Ozon est, comme le précédent, une adaptation d’un roman. https://fr.wikipedia.org/wiki/François_Ozon

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Il est produit par Éric et Nicolas Altmayer (Mandarin Production)  pour un budget prévisionnel de 6,7 millions € et distribué par Diaphana. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tout_s%27est_bien_passé

Le producteur a investi du numéraire, son salaire, frais, généraux , son crédit d’impôt,  et du fonds de soutien.

Il est coproduit par Playtime, une sofica adossée, une sofica mixte et trois autres soficas.

Canal+ et Multithématiques ont acheté un passage pour la télévision à péage. France télévision est coproducteur et a acheté un passage pour le même montant.

Diaphana a accordé un minimum garanti dépassant largement 10% du budget prévisionnel pour les mandats salle, vidéo, vod et S-Vod. Play time a le mandat de vente international, mais sans minimum garanti.

Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 200 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.C’est plus de 50% de plus que la moyenne des rémunérations moyennes des réalisateurs de films français sortis en 2021.

Il a en outre reçu 302 000 € pour son scénario. Le roman d’Émmanuèle Bernheimdont dont le film est une adaptation a été acheté 75 000 €.

Le précèdent film de François Ozon était « Été 85 », sorti le 15 juillet 2020. Il avait le même producteur et le même distributeur. Son budget initial était 6 millions €.

Pour la préparation, 31 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 200 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Et il avait touché 302 000 € pour son scénario qui était l’adaptation d’un roman acheté 75 000 €.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors es films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit du dossier sur lequel le producteur a monté son financement, correspondant à l’agrément d’investissement, non les données définitives, après production effective du film. Ce site dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives.

 

POUR LA RÉALISATION DU « GENOU D’AHED »

C’est le quatrième long métrage de ce réalisateur israélien.https://fr.wikipedia.org/wiki/Nadav_Lapid

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Tourné en Israël, c’est une coproduction de la France à 68%, de l’Allemagne à 22% et d’Israël à 10%.  https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Genou_d%27Ahed

Le  budget prévisionnel du film  est de 1,5 millions €. En France il a comme producteur délégué  Judith Lou Levy et Ève Robin (Les films du bal) Il est distribué par Pyramide Distribution. Le producteur a investi son salaire de producteur.

4 coproducteurs ont investi chacun 30 0000 € en compte de soutien : Srab, Mandarin, Nord-Ouest films, Velvet Films . Et, Decia films, a investi le double.

Le CNC a accordé une aide aux cinémas du monde. Canal+ et Multithématques ont effecuté un préachat pour la télévision à péage. Arte est coproducteur et a effectué un préachat. Pyradmide distribution a donné un minimum garani pour la mandats salle et vidéo et Kinology  a  donné un minimum garanti pour la mandat international.

En Allemagne le producteur est David Keitsch (Komplizen Film) et Arte Allemagne a effectué un achat. En Israël le producteur est Pie Films (Osnat Handelsman  Keren et Talia Klenheder).

Pour la préparation, 41 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 40 000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’’est moins de la moitié de la rémunération médiane des réalisateurs de films français sort21.

Pour la préparation, 25 jours de tournage et la post-production de « L’institutrice », sorti en salle de 10 septembre 2014, Nadar Lapid avait eu une rémunération de 66 000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.  C’’était une coproduction de 53% Israël et 47% de la France.

Le producteur était Haut et court qui en était aussi distributeur.

Le film avait rassemblé 68 000 spectateurs.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors es films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit du dossier surleque le producteur a monté son financement, no les données définitives, après production effective du film. Ce site dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives.

ELLE VA OBLIGER LE CINÉMA A UNE RÉVOLUTION A PEINE ENTAMÉE

Dans le quotidien LES ECHOS  de mercredi dernier, le journaliste Nicolas Madeleine écrit un très intéressant article sur « Musique, séries, podcasts… quand l’excès d’offre abime la demande ».  https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0611696460072-musique-series-podcasts-quand-lexces-doffre-abime-la-demande-2430605.php#xtor=CS1-3046

Il pourrait ajouter aujourd’hui cinéma. Certes, une partie des professionnels, notamment des exploitants, estime depuis longtemps qu’il y a trop de films. Mais il est plus facile de dire ceux qui sont en trop après qu’avant. Néanmoins, on se trouve actuellement dans une situation unique, puisque, du fait de la fermeture des salles, pendant de longs mois, en France et dans le monde, notamment aux États-Unis, arrivent chaque semaine sur notre marché beaucoup plus de films que d’habitude. Du fait des restrictions sanitaires, les salles n’ont pas encore retrouvé leur fréquentation d’avant la crise, mais l’offre est, comme le décrit l’article, supérieure à la demande.

Il y a d’abord la couverture média qui doit se partager, certains films étant quasiment oubliés. Et, face à une telle profusion, le public ne sait que choisir, au point d’être paralysé et de ne pas aller au cinéma. C’est très bien décrit dans l’article pour d’autres créations culturelles.

Mais, dans le cinéma, une fois le surstock écoulé, est-ce que l’on reviendra à un volume de sorties « normales », c’est-à-dire d’avant la crise ? Là encore l’analyse de l’article montre que ça n’est pas certain. Car, du fait du numérique, les coûts de fabrications se sont effondrés. Sauf pour quelques superproductions c’est le talent à tous les niveaux qui coûte. Si, par exemple s’ils sont principalement rémunérés sur les résultats ou qu’ils ont avant tout intérêt ce qu’une œuvre existe, les talents décident de réduire fortement leur rémunération fixe, les coûts peuvent s’effondrer.

Reste évidemment la promotion, indispensable pour exister. Or, dans son interview publié le 9 septembre sur notre site, un exploitant qui est très bien placé pour observer et analyser le cinéma, François Thirriot, le président du Syndicat français des théâtres cinématographiques, remarquait  que « Demon slayer  a été un énorme succès. Chose intéressante, ce film manga distribué par CGR Events n’a fait l’objet d’aucune communication traditionnelle. Son succès s’est bâti sur les réseaux sociaux et les médias numériques. Cela mérite réflexion. » https://siritz.com/le-carrefour/francois-thirriot-est-optimiste-pour-la-salle/

François Thirriot a raison : cela mérite réflexion.

En somme, la multiplication de l’offre du fait du numérique est un phénomène irréversible et qui va s’amplifier. Et il va obliger les professions du cinéma à modifier profondément leurs méthodes de travail et leur modèle économique. Cette multiplication ne fait peut-être que commencer.

 

POUR LA RÉALISATION DES « AMOURS D’ANAÎS »

Cette comédie, qui est aussi une romance,  est  le premier long métrage réalisé par celle qui est surtout connue comme comédienne.https://fr.wikipedia.org/wiki/Charline_Bourgeois-Tacquet

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Elle est produite par Philippe Martin (Les films Pélléas ) & Stéphane Desmoustier (nnée zéro) pour un budget initial de 3,1 millions €. Le distributeur, avec le mandat salle, vidéo et vod est Haut et court. https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Amours_d%27Anaïs

Les  producteurs délégués ont investi environ 60% de leur salaire de producteur et de leurs frais généraux, le crédit d’impôt mais pas de numéraire.

Le film a bénéficié de 420 000 € d’avance sur recettes. Il y a trois soficas adossés aux producteurs et deux autre soficas. Il y a aussi le soutien de la Région Bretagne et le soutien de la Région Loire.

Pour la télévision payante Canal+ a effectué un préachat et Multithématiques aussi. Arte est coproducteur pour 350 000 € et a effectué un préachat pour        150 000 €. Haut et court a donné un minimum garanti, mais pas Be for film qui a le mandat pour es ventes internationales

Pour la préparation, 34 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 60000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est moins que la rémunération médiane des réalisateurs de films français sortis en  2021.

Elle a en outre reçu un à valoir de 45 000 € sur le scénario. A noter que la rémunération des trois principaux rôles et de  154 000 €.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives.

 

POUR  LA RÉALISATION DE « L’ORIGINE DU MONDE »

Cette comédie est le premier long métrage réalisé par celui qui est avant tout connu comme comédien et qui a joué dans de très nombreux films et fictions pour la télévision. https://fr.wikipedia.org/wiki/Laurent_Lafitte . 

Le nom de ce sociétaire de la comédie française est synonyme de comique pour le grand public.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Mais Lafitte est également l’un des principaux comédiens de ce film qui est produit par Alain Attal (Trésor Films) pour un budget de 6,8 millions €. Studiocanal en est le distributeur et a donné un minimum garanti de 1,35 millions € pour tous les mandats, sauf celui de la télévision. https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Origine_du_monde_(film,_2020)

Le producteur a investi son salaire et ses frais généraux ainsi que du numéraire en grande partie couvert par son crédit d’impôt.

Studiocanal est également coproducteur. Canal et Multithématiques ont effectué un achat pour la télévision à péage. France 2 est coproducteur pour 500 000 € et a effectué l’achat d’un passage pour la même somme.

La Belgique est coproductrice par Arthémis qui a réunit 2,6% du financement

Le film est tiré d’une pièce de théâtre du même nom, écrite par Sébastien Thiery et qui a été achetée  70 000 €.

Pour la préparation, 48 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 186 000 €, dont 91 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 95 000 € de salaire de technicien.

C’est environ la moitié de plus que la rémunération moyenne des réalisateurs de films français sortis cette année.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives.

 

POUR LA RÉALISATION DE « POURRIS GÂTÉS »

Cette comédie est son 9ème long métrage de cinéma. Il réalise surtout des fictions pour la télévision. https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Cuche

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pourris_gâtés

Le film est produit par Laurent Gaudens et Gaël Nouaille (Borsalino Productions) pour un budget initial de 6,1 millions €. Il est distribué par Applolo films (groupe CGR) en association aà 50/50 vec TF1 DA.

Borsalino a investi du numéraire, en garnde partie couvert par le crédit d’impôt. Et aussi, une partie de ses frais généraux, mais pas son salaire de producteur.

Il y a des coproducteurs qui sont Gabriel de Avezedo (Wag Productions), spécialisé dans les films publicitaires, TF1 DA et Apollo Productions, tous en numéraire.

2 soficas y ont également investit.

Le film a été préacheté par Canal+ et Multithématiques pour la télévision payante ainsi que par TF1, TMC et TFX pour la télévision gratuite.

Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 150 000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.

C’est légèrement supérieur à a rémunération moyenne des réalisateurs de films sortis en 2021.

Il a coécrit le scénario avec Laurent Turner. Le budget « sujet » est évalué à 435 000 €.

Son précédent film était « Prêt à tout », sorti en 2013. https://fr.wikipedia.org/wiki/Prêt_à_tout_(film)

Pour se rendre compte de l’évolution de son salaire,  son sixième film, « La chance de ma vie », sorti en 2011, donc il y a 10 ans, avait un budget  de 7,5 millions €. Sa rémunération était identique.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 11 ans d’archives.