Pour « La bonne épouse », tout le budget est serré
Les entrées que « La bonne épouse » va réaliser cette semaine seront significatives. Elles indiqueront si le cinéma est bien, pour les français, un service culturel de nécessité. Le film avait très bien démarré avant le confinement. Il avait en effet rassemblé 171 000 entrées en 4 jours, juste avant le confinement. Voir : https://siritz.com/editorial/le-verdict-du-box-office-de-cette-semaine/
C’est une comédie réalisée par Martin Provost. Elle est produite par Les Films du Kiosque (François Kraus et Denis Pineau-Valencienne) et distribuée par Memento film. Son budget initial est de 7 millions €.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article
Parmi les interprètes principaux on trouve Juliette Binoche, Yolande Moreau, Noémie Lvovsky, Edouard Baer et François Berléand. Dans le budget, les rôles principaux représentent 295 000 (4,2% du budget) €, sur 995 000 (14%) pour l’ensemble de l’interprétation. Le précédent film réalisé par Martin Provost, « Sage femme », était sorti en 2017. Il avait rassemblé 700 000 spectateurs.
Martin Provost a sensiblement réduit sa rémunération par rapport à son précédent film
Il avait été produit par Curiosa films (Olivier Delbosc). Son budget initial était similaire (6,7 millions €) à celui de « La bonne épouse ». Il était interprété par Catherine Deneuve, Catherine Frot et Olivier Gourmet. Or les rôles principaux représentaient 1,2 millions € (18% du budget), sur un total de 1,55 millions (23% du budget) pour l’ensemble de l’interprétation. Pour ce 8ème long métrage, la rémunération de Martin Prouvost en tant que réalisateur est 125 000 €, répartie à part égal entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire. C’est moins que la rémunération moyenne des réalisateurs de films de fiction en 2019. Mais tout de même très au-dessus de leur rémunération médiane : https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/remuneration-des-realisateurs-de-films-francais-de-fiction/
En revanche c’est beaucoup moins que sa rémunération sur son précédent film. Pour « Sage femme » elle était en effet de 200 000 €, répartie à part égale entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/03/la-bonne-pouse.png1284936Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-06-23 06:20:302020-06-23 06:20:31Martin Provost limite sa rémunération
Siritz : Comment devient-on créateur de costumes pour le cinéma ?
Madeline Fontaine : Costumier veut dire beaucoup de choses différentes. C’est quelqu’un soit qui fabrique des costumes ; soit qui choisit et gère des stocks de costumes pour la figuration ; soit qui gère un stock de location de costumes ; soit encore qui assure la continuité et l’entretien des costumes des comédiens. Le métier que j’exerce est la création de costumes, et il nécessite la contribution de tous les métiers de « costumier ».
Siritz : Y-a-t‘il une formation particulière ?
MF : Il n’ y a qu’une école qui prépare vraiment au travail de scénographie et de costumes de spectacle, c’est l’ENSATT à Lyon. Anciennement «La rue Blanche » à Paris . Elle forme d’une manière assez large à la conception et la fabrication de costumes. J’ai dans mon équipe des collaborateurs qui sont passés par cette école. On y accède par concours et il y a très peu d’élus chaque année, une dizaine. La plupart des candidats ont eu d’autres formations avant, par exemple en Diplôme de Métier d’Art de coupe et de couture, comme à Nogent pas exemple. Ou sans des lycées professionnels comme Paul Poiret à Paris. Il en existe aussi plusieurs en province. Le chemin ne passe d’ailleurs pas obligatoirement par la couture. Mais il n’y a aucune autre école qui prépare spécifiquement à ces métiers, comme la Fémis pour plusieurs métiers du cinéma. En fait, ceux qui exercent ces métiers viennent d’horizons très différents.
Des métiers qui supposent une culture générale et artistique
Siritz : Comme la décoration.
MF : Effectivement. Et il y a aussi des rencontres, au plein sens du terme, qui permettent de développer cette spécificité de métier.
Siritz : Quel a été votre parcours à vous?
MF : J’ai suivi l’option artistique au lycée, parce que j’étais attirée par les métiers créatifs et artistiques. Je me dirigeais vers les Arts Déco. Mais je n’ai pas été au bout du parcours. Et j’ai eu la chance de rencontrer ce métier qui m’a tout de suite attirée. Et de travailler avec des créateurs de costumes qui faisaient ce métier avec passion. J’ai été assistante assez longtemps, et j’ai appris beaucoup en exerçant. Ce sont des métiers qui supposent une culture générale et artistique. Une curiosité aussi, une sensibilité au monde, et une formation sur « le terrain » également.
Siritz : C’est très différent entre le cinéma et le théâtre ?
MF : Oui, très différent. Il y a d’excellents créateurs de théâtre et d’opéra qui ne sauraient, en tout cas pas tout seul, travailler à un projet de cinéma. Et réciproquement. Pour le théâtre et l’opéra, on doit faire des costumes qui se voient de loin. Comme dans l’art statuaire, les volumes et les proportions sont traités différemment. De même, le rapport à lumière, les couleurs et la patine. Dans le cinéma, les costumes doivent être vus de très près, et la précision est de mise dans le choix des textiles et dans le soin des détails.
Siritz : A quel stade de l’élaboration du film intervenez-vous ?
MF : En général l’histoire s’écrit, puis on trouve le financement et, ensuite, on vous propose le projet. Ce sont parfois les réalisateurs qui vous connaissent, ou connaissent et apprécient votre travail. Parfois la recommandation vient d’un producteur et l’on rencontre alors le réalisateur. Il y a certains réalisateurs avec lesquels j’ai eu la chance de travailler plusieurs fois. Il y avait donc une confiance établie.
Sirtz : Le premier avec qui vous travaillez c’est le réalisateur ?
MF : Oui. Evidemment. Mais, c’est aussi un travail d’équipe. On travaille aussi avec la lumière, le décor et, avec les comédiens qui vont incarner les personnages.
Il faut créer l’univers dans lesquels vont vivre les personnages. Donc la lumière et le décor de cet univers, de même que l’apparence des personnages.
On fait des tests filmés pour vérifier que tout est en cohérence. Il y a également un aspect non négligeable qui est l’aspect financier. Et, après la lecture du scénario, il faut « le dépouiller » et quantifier les costumes nécessaires, le temps de réalisation , l’équipe d’atelier et de préparation , de tournage, établir le budget , avant de pouvoir entrer en phase de recherche et de fabrication.
Siritz : Est-ce que les réalisateurs expriment très bien leur vision ?
MF : Ca dépend. Certains oui, d’autres plus difficilement. Et ils ont besoin de voir des propositions pour reconnaître ce qui leur parle.
affirme que la plupart des réalisateurs français manquent d’ambition visuelle, qu’ils ne s’intéressent qu’au scénario et aux comédiens. Pas tous évidemment. Certains ont une vraie ambition visuelle. Mais, selon lui c’est une différence avec les réalisateurs anglo-saxons ou asiatiques pour qui l’ambition visuelle est essentielle. Il est très clair qu’une grande partie des réalisateurs avec lesquels vous avez travaillé ont cette ambition visuelle. Mais vous, ou les créateurs de costume de votre association, avez-vous eu la même expérience que Remy Chevrin ?
MF : Il y a différents aspects de la question : culturels certes, mais également financiers.
L’importance esthétique n’est pas toujours considérée par les producteurs, même si l’ambition des réalisateurs tend à un visuel de qualité.
Je n’ai pas beaucoup travaillé avec les asiatiques. Avec les anglo-saxons si. Je pense que c’est une question de respect. Les anglo-saxons respectent le travail de costume. C’est très net en ce qui concerne les comédiens : ils ont une toute autre attitude, ils comprennent que le costume va les aider à passer de ce qu’ils sont dans la vie au personnage qu’ils interprètent. De ce fait ils sont coopératifs, ils sont dans la connivence, et savent être reconnaissants du travail accompli. C’est un peu plus rare avec les comédiens français, à l’exception toutefois des comédiens qui jouent au théâtre.
Siritz : De la part des français c’est un manque de culture ?
MF : Cela s’explique sans doute par le fait que les comédiens anglais sont très souvent des comédiens de théâtre. Cela rend modeste, parce que tenir une scène pendant deux heures ça n’est pas comme rassembler des petits bouts d’un puzzle d’instants et d’émotions, comme c’est le cas au cinéma. Néanmoins, bâtir un personnage et raconter une histoire à partir des petits morceaux d’un puzzle, c’est difficile aussi. Mais c’est différent.
Et le comédien de théâtre fait partie d’une troupe, d’une équipe, au sein de laquelle chaque poste est important et va contribuer au résultat final. Une équipe qui se côtoie quotidiennement et s’apprivoise autrement.
Les comédiens qui ne font que du cinéma et qui ont vite du succès n’ont pas cette formation ni cette approche.
Des comédiens qui sont l’image et des reflets de ce qu’ils sont dans la vie
Siritz : Est-ce que, dans les fictions contemporaines, le travail de recherche et de création est aussi important que dans les films d’époque ?
MF : Bien sûr. Mais il est encore moins considéré. Même dans une époque contemporaine, l’apparence révèle beaucoup de choses sur les personnages.
Un costume contemporain pour Juliette Binoche dans « La bonne épouse »
Mais le travail est plus ingrat, parce que la majorité des comédiens se situent dans des images et des reflets de ce qu’ils sont dans la vie. Quand c’est une époque passée, ou de l’anticipation, le comédien a plus facilement tendance à lâcher ses références personnelles et contemporaines, à jouer le jeu de l’accès au personnage par le costume.
« Le diable s’habille en Prada » ce n’est pas le cas de tout le monde. Et, pour être crédible le personnage doit avoir les codes de son milieu, et la personnalité du caractère qu’il incarne.
Siritz : Donc c’est ingrat de travailler sur du contemporain.
MF : Oui. Tout aussi intéressant, mais plus ingrat à mon sens. D’abord parce qu’il faut se noyer dans les boutiques, et se contenter des propositions de la saison , bien que l’on tente de varier en mélangeant avec des pièces plus anciennes. Ensuite, parce que le travail de costume est souvent minimisé par les productions. Néanmoins, ce qui est intéressant, c’est que dans la nuance on arrive à créer la véracité.
Siritz : Et dans une série comme « Versailles », avec tant de costumes, où avez-vous trouvé vos références ?
Je « monte » toujours un atelier
MF : Il y a évidemment les tableaux, et les écrits, les pièces des musées.
Mais pas d’accès aux pièces authentiques, sinon quelques précieux détails qui aident à installer une crédibilité historique. Il fallait trouver des matériaux qui puissent évoquer la richesse de la Cour à l’époque, pour tous les comédiens, et pour les très nombreux figurants.
Siritz : Qui a fabriqué ces costumes ? Il y a des prestataires ?
MF : Je « monte » toujours un atelier. Parce que c’est très important pour moi de pouvoir suivre le processus de création dans sa totalité. Du choix des matériaux à la recherche des coupes, la mise au point de prototypes, la confection des costumes, la teinture et ce qu’on appelle l’ennoblissement des costumes. Il faut donc pouvoir travailler véritablement ensemble avec les différents intervenants.
Versailles, de la création du prototype à la fabrication des séries
Pour Versailles, nous avons eu recours à la fabrication de séries afin d’avoir une unité. Après la mise au point des prototypes pour qu’ils soient déclinables, nous avons confié la fabrication à des loueurs qui pouvaient ensuite récupérer les stocks. Peu de stocks existants en Europe pour cette époque lorsque nous avons commencé notre recherche, on n’en a trouvé ni en France, ni en Italie, ni en Espagne ou en Angleterre en quantité suffisante et cohérente. On a beaucoup travaillé sur le XVIIIème, à cause de la révolution, mais pas sur le XVIIème. Nous avons inclus toutes les pièces que nous pouvions intégrer, pour qu’il y ait de la variété.
Au Danemark les créateurs de costume ont des droits sur leur création
Siritz : Créer des costumes est véritablement un art. Est-ce que dans certains pays les créateurs de costumes ont des droits d’auteur sur leur création ? J’ai l’impression que ça n’est pas le cas en France.
MF : C’est vrai. Je fais partie depuis deux ans, d’une association européenne de décorateurs et créateurs de costumes qui se nomme ARTSCENICO et je vois que, dans plusieurs pays, comme le Danemark par exemple, les créateurs de costume ont des droits sur leurs créations. Pas en France où nous produisons beaucoup plus que dans beaucoup de pays européens. Nous ne sommes pas souvent considérés comme collaborateurs artistiques alors que le même projet servi par quelqu’un d’autre serait forcement différent.
La raison que l’on nous donne c’est que nous bénéficions du système solidaire des intermittents du spectacle, qui offre parfois des allocations entre deux projets. Si nous étions auto-entrepreneurs ou que nous faisions partie de la « maison des artistes », sans les avantages du statut d’intermittent, nous pourrions peut-être revendiquer des droits. D’ailleurs, la première chose que l’on fait quand on signe un contrat, c’est de céder tous nos droits sur les créations tant en décoration qu’en costumes.
Siritz : Est-ce que, pour vous tenir au courant, vous allez voir de nombreuses expositions, mais aussi les présentations de mode ?
MF : L’Art m’intéresse en général. Tout ce qui peut nourrir l’inspiration est intéressant.
Siritz : Est-ce que vous donnez des cours dans les écoles de cinéma pour sensibiliser les élèves à la place des costumes et à votre approche de la création ?
MF : La Fémis ne me l’a jamais proposé. Mais d’autres écoles oui. Je le fais volontiers quand j’ai le temps parce que j’estime que transmettre est essentiel. C’est important pour des élèves qui ne vont pas faire mon métier de le prendre en compte. Un magnifique costume mal éclairé ç’est vain.
Siritz : Créer des costumes est véritablement un art. Est-ce que dans certains pays les créateurs de costumes ont des droits d’auteur sur leur création ? J’ai l’impression que ça n’est pas le cas en France.
MF : C’est vrai. Je fais partie depuis deux ans, d’une association européenne de décorateurs et créateurs de costumes qui se nomme ARTSCENICO et je vois que, dans plusieurs pays, comme le Danemark par exemple, les créateurs de costume ont des droits sur leurs créations. Pas en France où nous produisons beaucoup plus que dans beaucoup de pays européens. Nous ne sommes pas souvent considérés comme collaborateurs artistiques alors que le même projet servi par quelqu’un d’autre serait forcement différent.
La raison que l’on nous donne c’est que nous bénéficions du système solidaire des intermittents du spectacle, qui offre parfois des allocations entre deux projets. Si nous étions auto-entrepreneurs ou que nous faisions partie de la « maison des artistes », sans les avantages du statut d’intermittent, nous pourrions peut-être revendiquer des droits. D’ailleurs, la première chose que l’on fait quand on signe un contrat, c’est de céder tous nos droits sur les créations tant en décoration qu’en costumes.
Siritz : Est-ce que, pour vous tenir au courant, vous allez voir de nombreuses expositions, mais aussi les présentations de mode ?
MF : L’Art m’intéresse en général. Tout ce qui peut nourrir l’inspiration est intéressant.
Siritz : Est-ce que vous donnez des cours dans les écoles de cinéma pour sensibiliser les élèves à la place des costumes et à votre approche de la création ?
le cinéma est un langage visuel
MF : La Fémis ne me l’a jamais proposé. Mais d’autres écoles oui. Je le fais volontiers quand j’ai le temps parce que j’estime que transmettre est essentiel. C’est important pour des élèves qui ne vont pas faire mon métier de le prendre en compte. Un magnifique costume mal éclairé ç’est vain.
Siritz : Tous les réalisateurs devraient avoir une sensibilisation de ce type.
MF : Bien entendu. C’est visuel. Or le cinéma est un langage visuel. Il doit tenir compte du regard et de l’esthétique. D’ailleurs, à la lecture d’un scénario on sent s’il y a une sensibilité à l’esthétique, à la manière dont les choses sont décrites, au même titre qu’en littérature.
Siritz : Il y a des scénarii qui sont uniquement du texte et d’autres qui vont jusqu’au story-board, plan par plan.
MF : Parfois. Cela sert plus particulièrement lorsqu’il s’agit de scènes compliquées à découper. Mais le story-board coûte cher. Tous les projets n’en ont pas les moyens.
Et le scénario a un avantage, c’est de permettre de projeter son propre visuel. Et ensuite, de l’accorder avec la vison du réalisateur. Le story-board est déjà une interprétation élaborée par quelqu’un, et on a plus de difficulté après de s’en détacher et d’imaginer les choses autrement.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/06/capture-dcran-2020-06-18-16-27-30.png560842Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-06-23 06:17:122020-06-23 06:17:12L’apparence révèle beaucoup sur les personnages
Cette semaine, les entrées de « De Gaulle », (comme celles de « La bonne épouse ») vont faire l’objet d’une attention particulière. Elles vont en effet indiquer très précisément si le public va profiter de la réouverture des salles pour retourner au cinéma. Dont il a été sevré pendant 3 mois. Voir aussi https://siritz.com/editorial/le-verdict-du-box-office-de-cette-semaine/?preview=true
« De Gaulle » était sorti le 4 mars. Il avait rassemblé 512 000 spectateurs dès la première semaine. Bénéficiant de bonnes critiques et d’un bon bouche à oreille, il était parti pour réaliser entre 1,5 et 2 millions d’entrées au box-office. Les quatre premiers jours de la seconde semaine, alors que l’on parlait déjà sérieusement de confinement, il avait encore rassemblé 84 000 entrées.
Dans ce film, réalisé par Gabriel Le Bomin, c’est Lambert Wilson qui interprète le général. Ce n’est pas une autobiographie. Il traite des quelques semaines au cours desquels ce jeune général refuse la capitulation. Et va continuer le combat depuis Londres. Avec, au début, comme seule arme, sa voix et son appel à la résistance. Aux côtés de Lambert Wilson on trouve Isabelle Carré qui joue son épouse et Olivier Gourmet.
Un film cher
Il s’agit d’un film cher (11,6 millions €, avec 42 jours de tournage, dont 4 aux Studios de Bry-sur-Marne). Il a été produit par Vertigo Productions (Farid Lahouassa et Aïssa Djabri) qui, l’année dernière, était le producteur de « La vérité si je mens : les débuts ».
Le producteur délégué a mis ses frais généraux et la plus grande partie de son salaire en participation. Il a surtout investi de 3 163 000 € en numéraire et 230 000 € en soutien à la préparation. Mais le crédit d’impôt n’est pas été pris en compte dans le financement.
Il a par ailleurs investi presque la totalité de son salaire producteur (461 000 €) et de ses frais généraux (646 000 ).
Il y a plusieurs coproducteurs : à la fois France télévisions, par France 2 (700 000 €) et France 3 (300 000 €). Mais aussi le distributeur SND (400 000 €). Ainsi que Les films de la Baleine (Philippe Goldefrain et Gio Léra) pour 200 000 €). Ces derniers étaient déjà coproducteurs de « La vérité si je mens : les débuts ». France 2 a également acheté un premier passage de télévision en clair (700 000 €) et France 3 (300 000 €) un second passage. Quant au premier passage de la télévision à péage il revient à Canal+ pour 1,524 millions €. Enfin, Multithématiques l’a acheté pour ses chaînes cinéma 200 000 €.
Le CNC a accordé une aide de 200 000 € à la création sonore et visuelle. Les régions Ile-de-France et Hauts-de-France ont apporté respectivement 500 000 € et 150 000 € de subvention. Enfin, Les amis de De Gaulle ont fourni une aide 170 000 €.
Pour la distribution SND a pris tous les mandats en échange de 1,8 millions de minimum garanti.
Les articles de cette rubrique s’appuient sur les données fournies par https://cinefinances.info/ . C’est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/DE-Gaulle.png1270938Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-06-22 07:47:532020-06-25 13:49:19« De Gaulle », le test du retour du public
Le cinéma est-il un service culturel de première nécessité ?
La fréquentation de la semaine qui s’ouvre ce lundi fournira des indications essentielles sur la place du cinéma dans la vie quotidienne des français. En outre, il déterminera le choix des distributeurs sur les dates de sortie de leurs films dans les semaines et les mois à venir.
En effet, après trois mois de confinement, la question est de savoir si les français vont hésiter à retourner dans les salles alors que le Coronavirius rôde encore. Ou vont-ils tout simplement reprendre le cours de leurs habitudes. A moins qu’ils ne se précipitent dans les salles obscures pour compenser ce long sevrage d’un service de première nécessité. Or, un sondage de Médiamétrie la semaine dernière, pointe nettement vers cette dernière hypothèse. Il prévoit en effet que 18,7 millions de français affirment avoir l’intention d’aller au cinéma dans les 4 semaines qui viennent.
Ces 18,7 millions d’entrées sont à comparer avec les entrées de juin et de juillet des deux années précédentes. En 2019, qui a été une année de forte fréquentation, avec plus de 213 millions d’entrées, il y avait eu 12,47 millions d’entrées en juin et 18,23 millions en juillet. En 2018, qui, avec 201,2 millions d’entrées, avait été plus représentative des 10 dernières années, il y en avait eu 10 millions en juin et 13,94 millions en juillet. En outre, ce qui est également encourageant, c’est que le pourcentage a augmentė de 4% par rapport au sondage de la semaine dernière.
Ces résultats sont à priori logiques, parce que la fréquentation dépend avant tout de l’offre. Or, trois locomotives françaises reprennent leur exploitation stoppée par le confinement. Alors que le mois de juin n’est pas habituellement celui de ces locomotives. «La bonne épouse», distribué par Mémento films, avait, en 4 jours d’exploitation en mars, et alors que l’on parlait d’un confinement imminent, rassemblé 171 000 spectateurs. «De Gaulle», distribué par SND, avait rassemblé 512 000 spectateurs la semaine précédente, et 83 000 au cours de sa deuxième semaine de 4 jours. Ces deux films bénéficiaient en outre de bonnes critiques et d’un excellent bouche à oreille.
Enfin, la franchise « Ducobu 3 », distribuée par UGC, qui vise principalement les jeunes, a été arrêtée en 5ème semaine. Elle avait déjà atteint 1,466 millions d’entrées, dont 69 000 les 4 derniers jours.
Des chiffres élevés. Mais qui sait ?
D’ailleurs, le sondage de Médiamétrie indique que « De Gaulle » sera vu en priorité par 13% des français qui retourneront au cinéma, «Ducobu 3 »par 8% et » La bonne épouse » par 6%. Si on appliquait mécaniquement ces chiffres, cela donnerait 2,3 millions de spectateurs supplémentaires pour « De Gaulle », 1,4 millions pour « Ducobu 3 » et un million pour « La bonne épouse ». Des chiffres qui, si on les ajoute à ceux dėjà enregistrés, apparaissent très élevés. Mais qui sait ?
Normalement, les entrées d’un film à succès chutent de 35 ã 40% la seconde semaine. Une évolution qui n’est qu’apparente, car les chiffres de la première semaine sont gonflés par de nombreuses avant-premières les semaines précédentes. C’est pourquoi le pourcentage de baisse se ralentit les semaines suivantes.
Il est vrai que ces trois films ont un handicap : le gros de leur promotion a eu lieu il y a plus de trois mois. Mais il se peut qu’assidus et réguliers aient conservé le souvenir de ce qu’ils avaient l’intention de voir.
Quoi qu’il en soit, particulièrement significative sera, dès les premiers jours, la fréquentation de « De Gaulle » et de « La bonne épouse ». Prenons « De Gaulle », par rapport aux quelques 300 000/350 000 entrées de ce qu’aurait été une deuxième semaine normale. En tenant compte du fait que celle-ci aura 9 jours et que, 83 000 entrées ont déjà ėtė engrangées en deuxième semaine. Ce qui complique un peu le calcul.
Des craintes
Certains font remarquer que, la capacité des salles étant rėduite, cela va réduire la fréquentation. Mais la FNCF a évité la réduction de 50% de la jauge. Et, à part certains soirs, notamment le week-end, ou le dimanche après-midi, les salles sont rarement pleines. En outre, à ce stade, les salles ne ploient pas sous le nombre de films. Un écran pourra donc être rajoutė sans trop de difficulté pour un film véritablement porteur. Par ailleurs, les mesures de nettoiement sanitaire vont rėduire le nombre de séances. Il y aura sans doute une séance à 19h30 plutōt qu’une ã 20h et une autre à 22 h. Mais les spectateurs qui veulent voir un film sauront s’adapter à ces conditions. Et, si nécessaire, le film pourra, là encore, bénéficier de deux ėcrans avec des horaires dėcalės.
Certains distributeurs indépendants craignent justement de voir le nombre séances de leur film réduites et confinées aux mauvais horaires. Mais, compte tenu des films actuellement programmés on en est loin. Pour l’instant la prėoccupation des exploitants est plutôt de ne pas manquer de films. D’ailleurs, n’oublions pas que, cet été, le nombre de « blockbusters » américains, sortant sur beaucoup d’écrans, sera réduit. Il semble qu’il n’y en aura que deux. Mais si, compte tenu d’une fréquentation élevée et du soutien automatique renforcé, plusieurs films français porteurs étaient finalement avancés, les grands exploitants seraient alors tenus de respecter leurs engament å l’égard de la distribution indépendante.
En tout cas, si le sondage de Médiamétrie se révélait exacte, cela voudrait dire que le cinéma, c’est à dire un film dans une salle, est bien un service culturel de première nécessité pour les français. Après la catastrophe qui a frappé le secteur ce serait une nouvelle particulièrement réconfortante.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svg00Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-06-22 07:26:212020-06-22 07:26:22Le verdict du box-office de cette semaine
« I’m just a gigolo », un échec après plusieurs gros succès
Dimanche soir Canal+ a diffusé « I’m just a Gigolo ». Sorti en 2019, c’est le 10ème film réalisé par Olivier Baroux. Le budget du film, produit par Eskwad (Richard Grandpierre) et Chapter 2 (Dimitri Rassam), était de 10,3 millions €.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article
Il s’agit d’une adaptation de la comédie américaine « How to be a latin lover », jamais sortie en France. Les droits on été acquis pour 520 000 €. Le scénario a été co-écrit par Olivier Baroux et Kad Mérad, le principal interprète, pour 400 000€.
Mais ce film a été un gros échec puisque, sorti sur 412 copies, il n’a rassemblé que 282 000 entrées.
Un échec après plusieurs gros succès
Le précédent film du réalisateur était « Les Tuche 3-Liberté, égalité, fraternituche », sorti en 2018, et dont le budget était de 13 millions €. Il était produit par Eskwad et Pathé Films. Il avait rassemblé 5,587 millions de spectateurs. Sa rémunération avait été de 800 000 €, répartie en part égal entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire de réalisateur.
Le budget de « Les Tuche 2-Le rêve américain », sorti en 2016, était de 15,2 millions . La rémunération d’Olivier Baroux pour 51 jours de tournage était de 650 000 €, dont 350 000 € d’à-valoir sur droits d’auteur et 300 000 € de salaire. Le film avait rassemblé 4,6 millions de spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Ce sont Cinéfrance Studios (Etienne Mallet et Julien Deris) et Pathé Films qui ont produit cette adaptation de la pièce de Feydeau, en la situant à la période contemporaine. Et ce, pour un budget de 14 millions €. Il s’agit d’une coproduction franco-belge. La part française est de 83%.
Les deux producteurs délégués français ont investi 2 millions € en numéraire. Ils ont également mis en participation 356 000 € de salaire producteur sur 580 000 € et 259 000 € de frais généraux sur 784 000 €. Plus rare ils ont investi en participation 260 000 € sur 1,1 millions d’imprévus. France 2 est coproducteur pour 750 000 € de numéraire. En revanche, le crédit d’impôt, qui doit être de l’ordre de l’investissement en numéraire, n’a pas été pris en compte.
La région Ile de France a accordé une subvention de 480 000 € et les placements de produits ont été estimés devoir rapporter 100 000 €.
Canal+ a pré-acheté le film pour 1,883 millions € et Multithématiques pour 334 000 €.
France 2 a pré-acheté 2 passages du film : un premier pour 750 000 € et un second pour 600 000€. Ce qui laisse à penser que la télévision publique y croyait beaucoup.
Pathé Films est distributeur, avec tous les mandats. A ce titre, la société a donné un minimum garanti de 3,5 millions €. « Le Dindon » est sorti le 25 septembre 2019 sur 693 copies. Il n’a rassemblé que 256 000 spectateurs. C’est évidemment un échec très important pour ce distributeur. Il entre dans la catégorie des « fausses martingales » que sont souvent les comédies à fort casting : https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/la-fausse-martingale-pour-le-succes-dun-film/
Le Belgique est coproductrice pour 2,4 millions € (17%), par le producteur Artémis (Patrick Quinet), qui a généré 2,27 millions € de Tax shelter.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/06/le-dindon.png956708Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-06-19 07:31:292020-06-19 07:32:37« Le Dindon » un coûteux échec
« Le Dindon », que Canal + diffuse le vendredi 19 juin, a été réalisé par Jalil Lespert. C’est le 5ème long métrage de celui-ci, qui a eu une longue carrière de comédien. Il est produit Pathé et Cinéfrance. Il est distribué par Pathé Film. Son budget est de 14 millions €.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Pour ce film (voir aussi https://siritz.com/financine/le-dindon-un-couteux-echec/) dont la durée de tournage a été 35 jours et dont le budget était de 14 millions €, sa rémunération a été de 445 5000, répartie à part égal entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien réalisateur. Il a participé à l’écriture de l’adaptation de la pièce de Feydeau avec Guillaume Gallienne qui est l’un des principaux interprètes du film. Cette adaptation a été rémunérée 300 000 €.
Le précédent film réalisé par Jalil Jaspert était « Iris », produit par Wy Production (Wassimi Beji). Il était sorti en 2016. Sont le budget était de 8 millions €. Pour 35 jours de tournage sa rémunération avait été de 200 000 €, répartie à part égale entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien réalisateur. Il avait co-écrit le scénario avec trois autres scénaristes et ce scénario avait été rémunéré 160 000 €.
Le film « reconnu » par Pierre Berger sur le grand couturier
« Yves Saint-Laurent », sorti en 2014, avait également été produit par Wy Productions. Son budget était de 12 millions €. Pour 41 jours de tournage la rémunération de Jalil Lespert était de 220 000 €. Là encore, il avait co-écrit le scénario qui avait été rémunéré 240 000 € . Pour le sujet, sur les relations amoureuses du couturier et de Pierre Bergé, qu’il a apporté et qui a reçu le soutien de ce dernier, il a touché 90 000 €. Le film avait rassemblé 376 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/06/jalil-lespert.png900764Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-06-19 07:22:182021-05-09 21:03:49POUR LA RÉALISATION DU « DINDON »
Jeudi 18 juin, Canal+ rediffuse, sur Canal+ décalé, « Sauver ou périr », réalisé par Frédéric Tellier. Le film était sorti en salle en novembre 2018. Fait assez rare, il s’agit d’un deuxième passage sur la télévision payante, OCS ayant pris le premier passage. Voir aussi : https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-du-realisateur-frederic-tellier/
Les données financières de cet article ont été fournies par le site Cinéfinances.info*
C’est Single Man Productions (Julien Madon) qui a produit le film, pour un budget de 6,5 millions €. Cette société a investi 1,088 millions € en numéraire et 52 000 € en soutien financier. Mais elle a aussi mis en participation 350 000 des 371 000 de frais généraux.
Par ailleurs, une seconde société de production de Julien Madon, Labirynthe films, a investi 150 000 € en coproduction. De même, le distributeur Mars films (Stéphane Célérier), a investi 100 000 € en fonds de soutien. France 3 Cinéma est coproducteur pour 400 000 €, dont 250 000 € en numéraire et 150 000 € en soutien financier. Deux soficas adossées ont investi 450 000 € et un pool de soficas 550 000 €. Enfin, les recettes provenant de placements de produits sont évaluées à 80 000 €.
Mars Films était le distributeur du film et avait un mandat pour les salles, la vidéo et l’international. Le minimum garanti était de 450 000 € et le film était sorti dans 340 salles. Ce fut un gros succès pour le distributeur, puisqu’il a rassemblé 1,014 millions de spectateurs.
A noter que la Belgique est coproducteur à 4% et a apporté 276 000 €.
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https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/06/sauver-ou-prir.png358268Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-06-18 07:46:122020-06-18 07:46:13Le montage financier de « Sauver ou périr »
Cinéfinances.info* fournit les données qui permettent une analyse financière de la rémunération de ce dernier.
Le film est sorti en 2018. Il avait, depuis 2003, réalisé plusieurs films et séries pour la télévision. « Sauver ou périr » avait un budget de 6,5 millions €. Pour 41 jours de tournage, la rémunération de Frédéric Tellier a été de 122 000 €, répartie en 62 000 € d’à-valoir sur droits d’auteur et 60 000 € de salaire de technicien. Il a participé à l’écriture du scénario qui a été rémunéré 53 000 €.
Le film a été un succès et a rassemblé plus d’un million de spectateurs.
6 ans d’enquête et 3 ans pour écrire le scénario
Le premier long métrage de cinéma du réalisateur, « L’Affaire SK1 » était sorti en 2015. Il avait été produit par Labyrinthe films (Julien Madon). Le tournage avait pris 8 semaines. La rémunération de Frédéric Tellier avait été de 100 000 €, répartie à part égal entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.
Le film traitait de l’affaire du tueur en série Guy Georges. Frédéric Tellier a fait une enquête de 6 ans sur le sujet. Puis il a co-écrit le scénario avec deux autres auteurs. L‘ensemble de ce travail est rémunéré 120 000 €.
« L’Affaire SK1 » avait rassemblé près de 400 000 spectateurs.
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https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/06/frdric-tellier.png1050768Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-06-18 07:42:052020-06-18 07:48:52La rémunération du réalisateur Frédéric Tellier
Mais il suggérait de faire financer cette mesure par une taxe exceptionnelle de solidarité sur le chiffre d’affaires de la S-Vod. En effet, selon l’Hadopi, le nombre d’abonnés de la S-VoD avait augmenté de plus de 30% en un an, notamment du fait du confinement. https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/boom-de-la-s-vod-en-un-an/
Cette activité a donc particulièrement bénéficié de la crise sanitaire, à la différence de toutes les autres activités culturelles et, notamment, du cinéma.
Mais, en tout état de cause, cette taxe aurait supposé le vote d’une loi par le Parlement et l’ordre du jour de celui-ci était déjà suffisamment encombré. En outre, le gouvernement préfère sans doute traiter du cas de la S-VoD à l’occasion de la transposition de la directive SMA. C’est donc le Trésor qui va fournir cette ressource au CNC.
Certes, la taxe que nous suggérions aurait procuré une recette de plus d’une vingtaine de millions € par mois, permettant de financer une augmentation de 50% du soutien automatique. Ce n’est pas le cas de celle financée par le Trésor qui ne concerne que les premières tranches du soutien.
Néanmoins, ce supplément sera tout de même une incitation des distributeurs à sortir leurs films au plus vite, pour bénéficier de cette recette supplémentaire. Car, si la fréquentation était inférieure à ce qu’elle serait en temps normal, la recette par place de cinéma sera augmentée. Et, rien ne dit que les spectateurs assidus et, aussi, les réguliers, ne vont pas se précipiter au cinéma dont ils ont été sevrés depuis 3 mois.
Martin Provost limite sa rémunération
CinéscoopPour « La bonne épouse », tout le budget est serré
Les entrées que « La bonne épouse » va réaliser cette semaine seront significatives. Elles indiqueront si le cinéma est bien, pour les français, un service culturel de nécessité. Le film avait très bien démarré avant le confinement. Il avait en effet rassemblé 171 000 entrées en 4 jours, juste avant le confinement. Voir : https://siritz.com/editorial/le-verdict-du-box-office-de-cette-semaine/
C’est une comédie réalisée par Martin Provost. Elle est produite par Les Films du Kiosque (François Kraus et Denis Pineau-Valencienne) et distribuée par Memento film. Son budget initial est de 7 millions €.
Voir aussi :
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Bonne_Épouse
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article
Parmi les interprètes principaux on trouve Juliette Binoche, Yolande Moreau, Noémie Lvovsky, Edouard Baer et François Berléand. Dans le budget, les rôles principaux représentent 295 000 (4,2% du budget) €, sur 995 000 (14%) pour l’ensemble de l’interprétation. Le précédent film réalisé par Martin Provost, « Sage femme », était sorti en 2017. Il avait rassemblé 700 000 spectateurs.
Il avait été produit par Curiosa films (Olivier Delbosc). Son budget initial était similaire (6,7 millions €) à celui de « La bonne épouse ». Il était interprété par Catherine Deneuve, Catherine Frot et Olivier Gourmet. Or les rôles principaux représentaient 1,2 millions € (18% du budget), sur un total de 1,55 millions (23% du budget) pour l’ensemble de l’interprétation. Pour ce 8ème long métrage, la rémunération de Martin Prouvost en tant que réalisateur est 125 000 €, répartie à part égal entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire. C’est moins que la rémunération moyenne des réalisateurs de films de fiction en 2019. Mais tout de même très au-dessus de leur rémunération médiane : https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/remuneration-des-realisateurs-de-films-francais-de-fiction/
En revanche c’est beaucoup moins que sa rémunération sur son précédent film. Pour « Sage femme » elle était en effet de 200 000 €, répartie à part égale entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
L’apparence révèle beaucoup sur les personnages
Le CarrefourSiritz : Comment devient-on créateur de costumes pour le cinéma ?
Madeline Fontaine : Costumier veut dire beaucoup de choses différentes. C’est quelqu’un soit qui fabrique des costumes ; soit qui choisit et gère des stocks de costumes pour la figuration ; soit qui gère un stock de location de costumes ; soit encore qui assure la continuité et l’entretien des costumes des comédiens. Le métier que j’exerce est la création de costumes, et il nécessite la contribution de tous les métiers de « costumier ».
Siritz : Y-a-t‘il une formation particulière ?
MF : Il n’ y a qu’une école qui prépare vraiment au travail de scénographie et de costumes de spectacle, c’est l’ENSATT à Lyon. Anciennement «La rue Blanche » à Paris . Elle forme d’une manière assez large à la conception et la fabrication de costumes. J’ai dans mon équipe des collaborateurs qui sont passés par cette école. On y accède par concours et il y a très peu d’élus chaque année, une dizaine. La plupart des candidats ont eu d’autres formations avant, par exemple en Diplôme de Métier d’Art de coupe et de couture, comme à Nogent pas exemple. Ou sans des lycées professionnels comme Paul Poiret à Paris. Il en existe aussi plusieurs en province. Le chemin ne passe d’ailleurs pas obligatoirement par la couture. Mais il n’y a aucune autre école qui prépare spécifiquement à ces métiers, comme la Fémis pour plusieurs métiers du cinéma. En fait, ceux qui exercent ces métiers viennent d’horizons très différents.
Des métiers qui supposent une culture générale et artistique
Siritz : Comme la décoration.
MF : Effectivement. Et il y a aussi des rencontres, au plein sens du terme, qui permettent de développer cette spécificité de métier.
Siritz : Quel a été votre parcours à vous?
MF : J’ai suivi l’option artistique au lycée, parce que j’étais attirée par les métiers créatifs et artistiques. Je me dirigeais vers les Arts Déco. Mais je n’ai pas été au bout du parcours. Et j’ai eu la chance de rencontrer ce métier qui m’a tout de suite attirée. Et de travailler avec des créateurs de costumes qui faisaient ce métier avec passion. J’ai été assistante assez longtemps, et j’ai appris beaucoup en exerçant. Ce sont des métiers qui supposent une culture générale et artistique. Une curiosité aussi, une sensibilité au monde, et une formation sur « le terrain » également.
Siritz : C’est très différent entre le cinéma et le théâtre ?
MF : Oui, très différent. Il y a d’excellents créateurs de théâtre et d’opéra qui ne sauraient, en tout cas pas tout seul, travailler à un projet de cinéma. Et réciproquement. Pour le théâtre et l’opéra, on doit faire des costumes qui se voient de loin. Comme dans l’art statuaire, les volumes et les proportions sont traités différemment. De même, le rapport à lumière, les couleurs et la patine. Dans le cinéma, les costumes doivent être vus de très près, et la précision est de mise dans le choix des textiles et dans le soin des détails.
Siritz : A quel stade de l’élaboration du film intervenez-vous ?
MF : En général l’histoire s’écrit, puis on trouve le financement et, ensuite, on vous propose le projet. Ce sont parfois les réalisateurs qui vous connaissent, ou connaissent et apprécient votre travail. Parfois la recommandation vient d’un producteur et l’on rencontre alors le réalisateur. Il y a certains réalisateurs avec lesquels j’ai eu la chance de travailler plusieurs fois. Il y avait donc une confiance établie.
Sirtz : Le premier avec qui vous travaillez c’est le réalisateur ?
MF : Oui. Evidemment. Mais, c’est aussi un travail d’équipe. On travaille aussi avec la lumière, le décor et, avec les comédiens qui vont incarner les personnages.
Il faut créer l’univers dans lesquels vont vivre les personnages. Donc la lumière et le décor de cet univers, de même que l’apparence des personnages.
On fait des tests filmés pour vérifier que tout est en cohérence. Il y a également un aspect non négligeable qui est l’aspect financier. Et, après la lecture du scénario, il faut « le dépouiller » et quantifier les costumes nécessaires, le temps de réalisation , l’équipe d’atelier et de préparation , de tournage, établir le budget , avant de pouvoir entrer en phase de recherche et de fabrication.
Siritz : Est-ce que les réalisateurs expriment très bien leur vision ?
MF : Ca dépend. Certains oui, d’autres plus difficilement. Et ils ont besoin de voir des propositions pour reconnaître ce qui leur parle.
Les anglo-saxons respectent le travail de costume
Siritz : Remy Chevrin, le directeur de la photo, dans un précédent Carrefour, (voir :https://siritz.com/le-carrefour/remy-chevrin-notre-cinema-manque-dambition-visuelle/
affirme que la plupart des réalisateurs français manquent d’ambition visuelle, qu’ils ne s’intéressent qu’au scénario et aux comédiens. Pas tous évidemment. Certains ont une vraie ambition visuelle. Mais, selon lui c’est une différence avec les réalisateurs anglo-saxons ou asiatiques pour qui l’ambition visuelle est essentielle. Il est très clair qu’une grande partie des réalisateurs avec lesquels vous avez travaillé ont cette ambition visuelle. Mais vous, ou les créateurs de costume de votre association, avez-vous eu la même expérience que Remy Chevrin ?
MF : Il y a différents aspects de la question : culturels certes, mais également financiers.
L’importance esthétique n’est pas toujours considérée par les producteurs, même si l’ambition des réalisateurs tend à un visuel de qualité.
Je n’ai pas beaucoup travaillé avec les asiatiques. Avec les anglo-saxons si. Je pense que c’est une question de respect. Les anglo-saxons respectent le travail de costume. C’est très net en ce qui concerne les comédiens : ils ont une toute autre attitude, ils comprennent que le costume va les aider à passer de ce qu’ils sont dans la vie au personnage qu’ils interprètent. De ce fait ils sont coopératifs, ils sont dans la connivence, et savent être reconnaissants du travail accompli. C’est un peu plus rare avec les comédiens français, à l’exception toutefois des comédiens qui jouent au théâtre.
Siritz : De la part des français c’est un manque de culture ?
MF : Cela s’explique sans doute par le fait que les comédiens anglais sont très souvent des comédiens de théâtre. Cela rend modeste, parce que tenir une scène pendant deux heures ça n’est pas comme rassembler des petits bouts d’un puzzle d’instants et d’émotions, comme c’est le cas au cinéma. Néanmoins, bâtir un personnage et raconter une histoire à partir des petits morceaux d’un puzzle, c’est difficile aussi. Mais c’est différent.
Et le comédien de théâtre fait partie d’une troupe, d’une équipe, au sein de laquelle chaque poste est important et va contribuer au résultat final. Une équipe qui se côtoie quotidiennement et s’apprivoise autrement.
Les comédiens qui ne font que du cinéma et qui ont vite du succès n’ont pas cette formation ni cette approche.
Des comédiens qui sont l’image et des reflets de ce qu’ils sont dans la vie
Siritz : Est-ce que, dans les fictions contemporaines, le travail de recherche et de création est aussi important que dans les films d’époque ?
MF : Bien sûr. Mais il est encore moins considéré. Même dans une époque contemporaine, l’apparence révèle beaucoup de choses sur les personnages.
Mais le travail est plus ingrat, parce que la majorité des comédiens se situent dans des images et des reflets de ce qu’ils sont dans la vie. Quand c’est une époque passée, ou de l’anticipation, le comédien a plus facilement tendance à lâcher ses références personnelles et contemporaines, à jouer le jeu de l’accès au personnage par le costume.
« Le diable s’habille en Prada » ce n’est pas le cas de tout le monde. Et, pour être crédible le personnage doit avoir les codes de son milieu, et la personnalité du caractère qu’il incarne.
Siritz : Donc c’est ingrat de travailler sur du contemporain.
MF : Oui. Tout aussi intéressant, mais plus ingrat à mon sens. D’abord parce qu’il faut se noyer dans les boutiques, et se contenter des propositions de la saison , bien que l’on tente de varier en mélangeant avec des pièces plus anciennes. Ensuite, parce que le travail de costume est souvent minimisé par les productions. Néanmoins, ce qui est intéressant, c’est que dans la nuance on arrive à créer la véracité.
Siritz : Et dans une série comme « Versailles », avec tant de costumes, où avez-vous trouvé vos références ?
Je « monte » toujours un atelier
MF : Il y a évidemment les tableaux, et les écrits, les pièces des musées.
Mais pas d’accès aux pièces authentiques, sinon quelques précieux détails qui aident à installer une crédibilité historique. Il fallait trouver des matériaux qui puissent évoquer la richesse de la Cour à l’époque, pour tous les comédiens, et pour les très nombreux figurants.
Siritz : Qui a fabriqué ces costumes ? Il y a des prestataires ?
MF : Je « monte » toujours un atelier. Parce que c’est très important pour moi de pouvoir suivre le processus de création dans sa totalité. Du choix des matériaux à la recherche des coupes, la mise au point de prototypes, la confection des costumes, la teinture et ce qu’on appelle l’ennoblissement des costumes. Il faut donc pouvoir travailler véritablement ensemble avec les différents intervenants.
Pour Versailles, nous avons eu recours à la fabrication de séries afin d’avoir une unité. Après la mise au point des prototypes pour qu’ils soient déclinables, nous avons confié la fabrication à des loueurs qui pouvaient ensuite récupérer les stocks. Peu de stocks existants en Europe pour cette époque lorsque nous avons commencé notre recherche, on n’en a trouvé ni en France, ni en Italie, ni en Espagne ou en Angleterre en quantité suffisante et cohérente. On a beaucoup travaillé sur le XVIIIème, à cause de la révolution, mais pas sur le XVIIème. Nous avons inclus toutes les pièces que nous pouvions intégrer, pour qu’il y ait de la variété.
Au Danemark les créateurs de costume ont des droits sur leur création
Siritz : Créer des costumes est véritablement un art. Est-ce que dans certains pays les créateurs de costumes ont des droits d’auteur sur leur création ? J’ai l’impression que ça n’est pas le cas en France.
MF : C’est vrai. Je fais partie depuis deux ans, d’une association européenne de décorateurs et créateurs de costumes qui se nomme ARTSCENICO et je vois que, dans plusieurs pays, comme le Danemark par exemple, les créateurs de costume ont des droits sur leurs créations. Pas en France où nous produisons beaucoup plus que dans beaucoup de pays européens. Nous ne sommes pas souvent considérés comme collaborateurs artistiques alors que le même projet servi par quelqu’un d’autre serait forcement différent.
La raison que l’on nous donne c’est que nous bénéficions du système solidaire des intermittents du spectacle, qui offre parfois des allocations entre deux projets. Si nous étions auto-entrepreneurs ou que nous faisions partie de la « maison des artistes », sans les avantages du statut d’intermittent, nous pourrions peut-être revendiquer des droits. D’ailleurs, la première chose que l’on fait quand on signe un contrat, c’est de céder tous nos droits sur les créations tant en décoration qu’en costumes.
Siritz : Est-ce que, pour vous tenir au courant, vous allez voir de nombreuses expositions, mais aussi les présentations de mode ?
MF : L’Art m’intéresse en général. Tout ce qui peut nourrir l’inspiration est intéressant.
Siritz : Est-ce que vous donnez des cours dans les écoles de cinéma pour sensibiliser les élèves à la place des costumes et à votre approche de la création ?
MF : La Fémis ne me l’a jamais proposé. Mais d’autres écoles oui. Je le fais volontiers quand j’ai le temps parce que j’estime que transmettre est essentiel. C’est important pour des élèves qui ne vont pas faire mon métier de le prendre en compte. Un magnifique costume mal éclairé ç’est vain.
Siritz : Créer des costumes est véritablement un art. Est-ce que dans certains pays les créateurs de costumes ont des droits d’auteur sur leur création ? J’ai l’impression que ça n’est pas le cas en France.
MF : C’est vrai. Je fais partie depuis deux ans, d’une association européenne de décorateurs et créateurs de costumes qui se nomme ARTSCENICO et je vois que, dans plusieurs pays, comme le Danemark par exemple, les créateurs de costume ont des droits sur leurs créations. Pas en France où nous produisons beaucoup plus que dans beaucoup de pays européens. Nous ne sommes pas souvent considérés comme collaborateurs artistiques alors que le même projet servi par quelqu’un d’autre serait forcement différent.
La raison que l’on nous donne c’est que nous bénéficions du système solidaire des intermittents du spectacle, qui offre parfois des allocations entre deux projets. Si nous étions auto-entrepreneurs ou que nous faisions partie de la « maison des artistes », sans les avantages du statut d’intermittent, nous pourrions peut-être revendiquer des droits. D’ailleurs, la première chose que l’on fait quand on signe un contrat, c’est de céder tous nos droits sur les créations tant en décoration qu’en costumes.
Siritz : Est-ce que, pour vous tenir au courant, vous allez voir de nombreuses expositions, mais aussi les présentations de mode ?
MF : L’Art m’intéresse en général. Tout ce qui peut nourrir l’inspiration est intéressant.
Siritz : Est-ce que vous donnez des cours dans les écoles de cinéma pour sensibiliser les élèves à la place des costumes et à votre approche de la création ?
le cinéma est un langage visuel
MF : La Fémis ne me l’a jamais proposé. Mais d’autres écoles oui. Je le fais volontiers quand j’ai le temps parce que j’estime que transmettre est essentiel. C’est important pour des élèves qui ne vont pas faire mon métier de le prendre en compte. Un magnifique costume mal éclairé ç’est vain.
Siritz : Tous les réalisateurs devraient avoir une sensibilisation de ce type.
MF : Bien entendu. C’est visuel. Or le cinéma est un langage visuel. Il doit tenir compte du regard et de l’esthétique. D’ailleurs, à la lecture d’un scénario on sent s’il y a une sensibilité à l’esthétique, à la manière dont les choses sont décrites, au même titre qu’en littérature.
Siritz : Il y a des scénarii qui sont uniquement du texte et d’autres qui vont jusqu’au story-board, plan par plan.
MF : Parfois. Cela sert plus particulièrement lorsqu’il s’agit de scènes compliquées à découper. Mais le story-board coûte cher. Tous les projets n’en ont pas les moyens.
Et le scénario a un avantage, c’est de permettre de projeter son propre visuel. Et ensuite, de l’accorder avec la vison du réalisateur. Le story-board est déjà une interprétation élaborée par quelqu’un, et on a plus de difficulté après de s’en détacher et d’imaginer les choses autrement.
Voir aussi la carrière de Madeline Fontaine :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Madeline_Fontaine
« De Gaulle », le test du retour du public
FinanCiné11 intervenants pour le financer
Cette semaine, les entrées de « De Gaulle », (comme celles de « La bonne épouse ») vont faire l’objet d’une attention particulière. Elles vont en effet indiquer très précisément si le public va profiter de la réouverture des salles pour retourner au cinéma. Dont il a été sevré pendant 3 mois. Voir aussi https://siritz.com/editorial/le-verdict-du-box-office-de-cette-semaine/?preview=true
« De Gaulle » était sorti le 4 mars. Il avait rassemblé 512 000 spectateurs dès la première semaine. Bénéficiant de bonnes critiques et d’un bon bouche à oreille, il était parti pour réaliser entre 1,5 et 2 millions d’entrées au box-office. Les quatre premiers jours de la seconde semaine, alors que l’on parlait déjà sérieusement de confinement, il avait encore rassemblé 84 000 entrées.
Dans ce film, réalisé par Gabriel Le Bomin, c’est Lambert Wilson qui interprète le général. Ce n’est pas une autobiographie. Il traite des quelques semaines au cours desquels ce jeune général refuse la capitulation. Et va continuer le combat depuis Londres. Avec, au début, comme seule arme, sa voix et son appel à la résistance. Aux côtés de Lambert Wilson on trouve Isabelle Carré qui joue son épouse et Olivier Gourmet.
Un film cher
Il s’agit d’un film cher (11,6 millions €, avec 42 jours de tournage, dont 4 aux Studios de Bry-sur-Marne). Il a été produit par Vertigo Productions (Farid Lahouassa et Aïssa Djabri) qui, l’année dernière, était le producteur de « La vérité si je mens : les débuts ».
Le producteur délégué a mis ses frais généraux et la plus grande partie de son salaire en participation. Il a surtout investi de 3 163 000 € en numéraire et 230 000 € en soutien à la préparation. Mais le crédit d’impôt n’est pas été pris en compte dans le financement.
Il a par ailleurs investi presque la totalité de son salaire producteur (461 000 €) et de ses frais généraux (646 000 ).
Il y a plusieurs coproducteurs : à la fois France télévisions, par France 2 (700 000 €) et France 3 (300 000 €). Mais aussi le distributeur SND (400 000 €). Ainsi que Les films de la Baleine (Philippe Goldefrain et Gio Léra) pour 200 000 €). Ces derniers étaient déjà coproducteurs de « La vérité si je mens : les débuts ». France 2 a également acheté un premier passage de télévision en clair (700 000 €) et France 3 (300 000 €) un second passage. Quant au premier passage de la télévision à péage il revient à Canal+ pour 1,524 millions €. Enfin, Multithématiques l’a acheté pour ses chaînes cinéma 200 000 €.
Le CNC a accordé une aide de 200 000 € à la création sonore et visuelle. Les régions Ile-de-France et Hauts-de-France ont apporté respectivement 500 000 € et 150 000 € de subvention. Enfin, Les amis de De Gaulle ont fourni une aide 170 000 €.
Pour la distribution SND a pris tous les mandats en échange de 1,8 millions de minimum garanti.
Voir aussi :
https://fr.wikipedia.org/wiki/De_Gaulle_(film)
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Le verdict du box-office de cette semaine
ÉditorialLe cinéma est-il un service culturel de première nécessité ?
La fréquentation de la semaine qui s’ouvre ce lundi fournira des indications essentielles sur la place du cinéma dans la vie quotidienne des français. En outre, il déterminera le choix des distributeurs sur les dates de sortie de leurs films dans les semaines et les mois à venir.
En effet, après trois mois de confinement, la question est de savoir si les français vont hésiter à retourner dans les salles alors que le Coronavirius rôde encore. Ou vont-ils tout simplement reprendre le cours de leurs habitudes. A moins qu’ils ne se précipitent dans les salles obscures pour compenser ce long sevrage d’un service de première nécessité. Or, un sondage de Médiamétrie la semaine dernière, pointe nettement vers cette dernière hypothèse. Il prévoit en effet que 18,7 millions de français affirment avoir l’intention d’aller au cinéma dans les 4 semaines qui viennent.
https://www.mediametrie.fr/fr/j-5-avant-le-retour-en-salles-quelles-intentions-pour-les-4-prochaines-semaines
A comparer avec 2018 et 2019
Ces 18,7 millions d’entrées sont à comparer avec les entrées de juin et de juillet des deux années précédentes. En 2019, qui a été une année de forte fréquentation, avec plus de 213 millions d’entrées, il y avait eu 12,47 millions d’entrées en juin et 18,23 millions en juillet. En 2018, qui, avec 201,2 millions d’entrées, avait été plus représentative des 10 dernières années, il y en avait eu 10 millions en juin et 13,94 millions en juillet. En outre, ce qui est également encourageant, c’est que le pourcentage a augmentė de 4% par rapport au sondage de la semaine dernière.
Ces résultats sont à priori logiques, parce que la fréquentation dépend avant tout de l’offre. Or, trois locomotives françaises reprennent leur exploitation stoppée par le confinement. Alors que le mois de juin n’est pas habituellement celui de ces locomotives. «La bonne épouse», distribué par Mémento films, avait, en 4 jours d’exploitation en mars, et alors que l’on parlait d’un confinement imminent, rassemblé 171 000 spectateurs. «De Gaulle», distribué par SND, avait rassemblé 512 000 spectateurs la semaine précédente, et 83 000 au cours de sa deuxième semaine de 4 jours. Ces deux films bénéficiaient en outre de bonnes critiques et d’un excellent bouche à oreille.
Enfin, la franchise « Ducobu 3 », distribuée par UGC, qui vise principalement les jeunes, a été arrêtée en 5ème semaine. Elle avait déjà atteint 1,466 millions d’entrées, dont 69 000 les 4 derniers jours.
Des chiffres élevés. Mais qui sait ?
D’ailleurs, le sondage de Médiamétrie indique que « De Gaulle » sera vu en priorité par 13% des français qui retourneront au cinéma, «Ducobu 3 »par 8% et » La bonne épouse » par 6%. Si on appliquait mécaniquement ces chiffres, cela donnerait 2,3 millions de spectateurs supplémentaires pour « De Gaulle », 1,4 millions pour « Ducobu 3 » et un million pour « La bonne épouse ». Des chiffres qui, si on les ajoute à ceux dėjà enregistrés, apparaissent très élevés. Mais qui sait ?
Normalement, les entrées d’un film à succès chutent de 35 ã 40% la seconde semaine. Une évolution qui n’est qu’apparente, car les chiffres de la première semaine sont gonflés par de nombreuses avant-premières les semaines précédentes. C’est pourquoi le pourcentage de baisse se ralentit les semaines suivantes.
Il est vrai que ces trois films ont un handicap : le gros de leur promotion a eu lieu il y a plus de trois mois. Mais il se peut qu’assidus et réguliers aient conservé le souvenir de ce qu’ils avaient l’intention de voir.
Quoi qu’il en soit, particulièrement significative sera, dès les premiers jours, la fréquentation de « De Gaulle » et de « La bonne épouse ». Prenons « De Gaulle », par rapport aux quelques 300 000/350 000 entrées de ce qu’aurait été une deuxième semaine normale. En tenant compte du fait que celle-ci aura 9 jours et que, 83 000 entrées ont déjà ėtė engrangées en deuxième semaine. Ce qui complique un peu le calcul.
Des craintes
Certains font remarquer que, la capacité des salles étant rėduite, cela va réduire la fréquentation. Mais la FNCF a évité la réduction de 50% de la jauge. Et, à part certains soirs, notamment le week-end, ou le dimanche après-midi, les salles sont rarement pleines. En outre, à ce stade, les salles ne ploient pas sous le nombre de films. Un écran pourra donc être rajoutė sans trop de difficulté pour un film véritablement porteur. Par ailleurs, les mesures de nettoiement sanitaire vont rėduire le nombre de séances. Il y aura sans doute une séance à 19h30 plutōt qu’une ã 20h et une autre à 22 h. Mais les spectateurs qui veulent voir un film sauront s’adapter à ces conditions. Et, si nécessaire, le film pourra, là encore, bénéficier de deux ėcrans avec des horaires dėcalės.
Certains distributeurs indépendants craignent justement de voir le nombre séances de leur film réduites et confinées aux mauvais horaires. Mais, compte tenu des films actuellement programmés on en est loin. Pour l’instant la prėoccupation des exploitants est plutôt de ne pas manquer de films. D’ailleurs, n’oublions pas que, cet été, le nombre de « blockbusters » américains, sortant sur beaucoup d’écrans, sera réduit. Il semble qu’il n’y en aura que deux. Mais si, compte tenu d’une fréquentation élevée et du soutien automatique renforcé, plusieurs films français porteurs étaient finalement avancés, les grands exploitants seraient alors tenus de respecter leurs engament å l’égard de la distribution indépendante.
En tout cas, si le sondage de Médiamétrie se révélait exacte, cela voudrait dire que le cinéma, c’est à dire un film dans une salle, est bien un service culturel de première nécessité pour les français. Après la catastrophe qui a frappé le secteur ce serait une nouvelle particulièrement réconfortante.
La rémunération d’Olivier Baroux
Cinéscoop« I’m just a gigolo », un échec après plusieurs gros succès
Dimanche soir Canal+ a diffusé « I’m just a Gigolo ». Sorti en 2019, c’est le 10ème film réalisé par Olivier Baroux. Le budget du film, produit par Eskwad (Richard Grandpierre) et Chapter 2 (Dimitri Rassam), était de 10,3 millions €.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article
Il s’agit d’une adaptation de la comédie américaine « How to be a latin lover », jamais sortie en France. Les droits on été acquis pour 520 000 €. Le scénario a été co-écrit par Olivier Baroux et Kad Mérad, le principal interprète, pour 400 000€.
Pour 41 jours de tournage, la rémunération d’Olivier Baroux réalisateur est de 709 000 €, dont 350 000 € en à-valoir sur droits d’auteur et 359 000 € en salaire. C’est très au-dessus de la rémunération moyenne des réalisateurs français en 2019. https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/la-remuneration-des-realisateurs-des-films-francais-sortis-en-2019/ Mais Olivier Baroux est un habitué des grands succès.
Mais ce film a été un gros échec puisque, sorti sur 412 copies, il n’a rassemblé que 282 000 entrées.
Le précédent film du réalisateur était « Les Tuche 3-Liberté, égalité, fraternituche », sorti en 2018, et dont le budget était de 13 millions €. Il était produit par Eskwad et Pathé Films. Il avait rassemblé 5,587 millions de spectateurs. Sa rémunération avait été de 800 000 €, répartie en part égal entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire de réalisateur.
Le budget de « Les Tuche 2-Le rêve américain », sorti en 2016, était de 15,2 millions . La rémunération d’Olivier Baroux pour 51 jours de tournage était de 650 000 €, dont 350 000 € d’à-valoir sur droits d’auteur et 300 000 € de salaire. Le film avait rassemblé 4,6 millions de spectateurs.
Voir aussi :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Baroux
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
« Le Dindon » un coûteux échec
FinanCinéL’adaptation contemporaine de cette pièce à succès, avec un fort casting, n’a pas rassemblé le public attendu
Canal+ diffuse vendredi 19 juin, pour la première fois, « Le Dindon ». Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article. Voir aussi : https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-jalil-lespert/
Ce sont Cinéfrance Studios (Etienne Mallet et Julien Deris) et Pathé Films qui ont produit cette adaptation de la pièce de Feydeau, en la situant à la période contemporaine. Et ce, pour un budget de 14 millions €. Il s’agit d’une coproduction franco-belge. La part française est de 83%.
Les deux producteurs délégués français ont investi 2 millions € en numéraire. Ils ont également mis en participation 356 000 € de salaire producteur sur 580 000 € et 259 000 € de frais généraux sur 784 000 €. Plus rare ils ont investi en participation 260 000 € sur 1,1 millions d’imprévus. France 2 est coproducteur pour 750 000 € de numéraire. En revanche, le crédit d’impôt, qui doit être de l’ordre de l’investissement en numéraire, n’a pas été pris en compte.
La région Ile de France a accordé une subvention de 480 000 € et les placements de produits ont été estimés devoir rapporter 100 000 €.
Canal+ a pré-acheté le film pour 1,883 millions € et Multithématiques pour 334 000 €.
France 2 a pré-acheté 2 passages du film : un premier pour 750 000 € et un second pour 600 000€. Ce qui laisse à penser que la télévision publique y croyait beaucoup.
Pathé Films est distributeur, avec tous les mandats. A ce titre, la société a donné un minimum garanti de 3,5 millions €. « Le Dindon » est sorti le 25 septembre 2019 sur 693 copies. Il n’a rassemblé que 256 000 spectateurs. C’est évidemment un échec très important pour ce distributeur. Il entre dans la catégorie des « fausses martingales » que sont souvent les comédies à fort casting : https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/la-fausse-martingale-pour-le-succes-dun-film/
Le Belgique est coproductrice pour 2,4 millions € (17%), par le producteur Artémis (Patrick Quinet), qui a généré 2,27 millions € de Tax shelter.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
POUR LA RÉALISATION DU « DINDON »
CinéscoopLa rémunération de Jalil Lespert
« Le Dindon », que Canal + diffuse le vendredi 19 juin, a été réalisé par Jalil Lespert. C’est le 5ème long métrage de celui-ci, qui a eu une longue carrière de comédien. Il est produit Pathé et Cinéfrance. Il est distribué par Pathé Film. Son budget est de 14 millions €.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jalil_Lespert
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Pour ce film (voir aussi https://siritz.com/financine/le-dindon-un-couteux-echec/) dont la durée de tournage a été 35 jours et dont le budget était de 14 millions €, sa rémunération a été de 445 5000, répartie à part égal entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien réalisateur. Il a participé à l’écriture de l’adaptation de la pièce de Feydeau avec Guillaume Gallienne qui est l’un des principaux interprètes du film. Cette adaptation a été rémunérée 300 000 €.
Le précédent film réalisé par Jalil Jaspert était « Iris », produit par Wy Production (Wassimi Beji). Il était sorti en 2016. Sont le budget était de 8 millions €. Pour 35 jours de tournage sa rémunération avait été de 200 000 €, répartie à part égale entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien réalisateur. Il avait co-écrit le scénario avec trois autres scénaristes et ce scénario avait été rémunéré 160 000 €.
« Yves Saint-Laurent », sorti en 2014, avait également été produit par Wy Productions. Son budget était de 12 millions €. Pour 41 jours de tournage la rémunération de Jalil Lespert était de 220 000 €. Là encore, il avait co-écrit le scénario qui avait été rémunéré 240 000 € . Pour le sujet, sur les relations amoureuses du couturier et de Pierre Bergé, qu’il a apporté et qui a reçu le soutien de ce dernier, il a touché 90 000 €. Le film avait rassemblé 376 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Le montage financier de « Sauver ou périr »
FinanCinéOCS avant Canal+
Jeudi 18 juin, Canal+ rediffuse, sur Canal+ décalé, « Sauver ou périr », réalisé par Frédéric Tellier. Le film était sorti en salle en novembre 2018. Fait assez rare, il s’agit d’un deuxième passage sur la télévision payante, OCS ayant pris le premier passage. Voir aussi : https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-du-realisateur-frederic-tellier/
Les données financières de cet article ont été fournies par le site Cinéfinances.info*
C’est Single Man Productions (Julien Madon) qui a produit le film, pour un budget de 6,5 millions €. Cette société a investi 1,088 millions € en numéraire et 52 000 € en soutien financier. Mais elle a aussi mis en participation 350 000 des 371 000 de frais généraux.
Par ailleurs, une seconde société de production de Julien Madon, Labirynthe films, a investi 150 000 € en coproduction. De même, le distributeur Mars films (Stéphane Célérier), a investi 100 000 € en fonds de soutien. France 3 Cinéma est coproducteur pour 400 000 €, dont 250 000 € en numéraire et 150 000 € en soutien financier. Deux soficas adossées ont investi 450 000 € et un pool de soficas 550 000 €. Enfin, les recettes provenant de placements de produits sont évaluées à 80 000 €.
OCS a acquis le premier passage de télévision payante pour 1,6 millions €. (27% du budget). Et Canal+ le second pour 313 000 €. Enfin Multithématiques a pré-acheté les passages suivants pour 70 000 €. Donc, l’apport totale des chaînes à péages représente de 33% du budget. Ce cumule des trois sociétés est élevé si on le compare au cumul habituel de Canal+ et de Multithématiques : https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/combien-canal-et-multithematiques-achetent-conjointement-les-films-cinefinances-info-fournit-achats-en-pourcentage-du-devis/. Enfin, France 3 cinéma a pré-acheté le passage télévision gratuite 500 000 €.
Mars Films était le distributeur du film et avait un mandat pour les salles, la vidéo et l’international. Le minimum garanti était de 450 000 € et le film était sorti dans 340 salles. Ce fut un gros succès pour le distributeur, puisqu’il a rassemblé 1,014 millions de spectateurs.
A noter que la Belgique est coproducteur à 4% et a apporté 276 000 €.
Voir aussi :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sauver_ou_périr_(film)
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
La rémunération du réalisateur Frédéric Tellier
CinéscoopSon deuxième film pour le cinéma a été un succès
«Sauver ou périr », que Canal+ décalé présente ce soir (voir aussi https://siritz.com/financine/le-montage-financier-de-sauver-ou-perir/?preview=true&_thumbnail_id=2231), est le deuxième film réalisé par Frédéric Tellier pour la cinéma.
Cinéfinances.info* fournit les données qui permettent une analyse financière de la rémunération de ce dernier.
Le film est sorti en 2018. Il avait, depuis 2003, réalisé plusieurs films et séries pour la télévision. « Sauver ou périr » avait un budget de 6,5 millions €. Pour 41 jours de tournage, la rémunération de Frédéric Tellier a été de 122 000 €, répartie en 62 000 € d’à-valoir sur droits d’auteur et 60 000 € de salaire de technicien. Il a participé à l’écriture du scénario qui a été rémunéré 53 000 €.
Le film a été un succès et a rassemblé plus d’un million de spectateurs.
Le premier long métrage de cinéma du réalisateur, « L’Affaire SK1 » était sorti en 2015. Il avait été produit par Labyrinthe films (Julien Madon). Le tournage avait pris 8 semaines. La rémunération de Frédéric Tellier avait été de 100 000 €, répartie à part égal entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.
Le film traitait de l’affaire du tueur en série Guy Georges. Frédéric Tellier a fait une enquête de 6 ans sur le sujet. Puis il a co-écrit le scénario avec deux autres auteurs. L‘ensemble de ce travail est rémunéré 120 000 €.
« L’Affaire SK1 » avait rassemblé près de 400 000 spectateurs.
Voir aussi :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Frédéric_Tellier
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Le CNC augmente le soutien automatique
FinanCinéComme l’avait préconisé notre Editorial du 30 mars
Le CNC, a décidé d’augmenter le soutien automatique à la production, la distribution et l’exploitation. Dès le 22 juin et jusqu’au 30 août.Or, c’est ce que l’Editorial de Siritz.com du 30 mars préconisait. https://siritz.com/editorial/pour-faire-redemarrer-les-salles-de-cinema/
Mais il suggérait de faire financer cette mesure par une taxe exceptionnelle de solidarité sur le chiffre d’affaires de la S-Vod. En effet, selon l’Hadopi, le nombre d’abonnés de la S-VoD avait augmenté de plus de 30% en un an, notamment du fait du confinement. https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/boom-de-la-s-vod-en-un-an/
Cette activité a donc particulièrement bénéficié de la crise sanitaire, à la différence de toutes les autres activités culturelles et, notamment, du cinéma.
Mais, en tout état de cause, cette taxe aurait supposé le vote d’une loi par le Parlement et l’ordre du jour de celui-ci était déjà suffisamment encombré. En outre, le gouvernement préfère sans doute traiter du cas de la S-VoD à l’occasion de la transposition de la directive SMA. C’est donc le Trésor qui va fournir cette ressource au CNC.
Certes, la taxe que nous suggérions aurait procuré une recette de plus d’une vingtaine de millions € par mois, permettant de financer une augmentation de 50% du soutien automatique. Ce n’est pas le cas de celle financée par le Trésor qui ne concerne que les premières tranches du soutien.
Néanmoins, ce supplément sera tout de même une incitation des distributeurs à sortir leurs films au plus vite, pour bénéficier de cette recette supplémentaire. Car, si la fréquentation était inférieure à ce qu’elle serait en temps normal, la recette par place de cinéma sera augmentée. Et, rien ne dit que les spectateurs assidus et, aussi, les réguliers, ne vont pas se précipiter au cinéma dont ils ont été sevrés depuis 3 mois.
Voir le détail de la mesure :
https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/cinema-des-mesures-pour-inciter-les-films-a-sortir-en-salle-cet-ete-1215858