Canal+ est, de loin, le principal partenaire de préfinancement des films français, en nombre de films et en volume investi. Mais, selon les données fournies par le site Cinéfinances.info*, c’est OCS qui arrive en tête du Top des préfinancements de films sortis en 2019. « Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon dieu ? » la comédie réalisée par Philippe de Chauveron, a en effet bénéficié d’un préachat de 3,4 millions € pour 2 passages. Le budget du film était de 17 millions €.
C’est pourtant Canal+ qui avait préacheté, pour 2,2 millions, € deux passages de « Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu », sorti en 2014. Le film avait atteint 12,4 millions d’entrées.
En revanche, les quatre autres films du Top 5 ont été achetés par Canal+ Ces chiffres comprennent l’apport de la chaîne et aussi celui de sa filiale de chaînes cinéma, Multithématiques. Ce dernier se situe en général, entre 300 000 à 450 000 € . Mais il n’est pas présent systématiquement. A noter ainsi que, pour « All inclusive », la comédie de Fabien Onteniente, ce n’est pas Multithématiques mais OCS qui a acquis, pour 320 000 €, le passage de chaîne à péage après Canal+. Ce montant n’est évidemment pas inclus dans l’apport de Canal+
La chaîne à péage est intervenue dans le préfinancement de 114 films français sortis en 2019. Son apport le plus bas était de 80 000 € pour la coproduction franco-sénégalaise, « Atlantique », réalisé par Mati Diop, dont le budget était de 2,17 millions €.
Hors apport de Multithématiques, le préfinancement moyen de Canal + sur les films français sortis en 2019 était :
Sur 10 ans, c’est Canal + (en y ajoutant Multithématique) qui, 8 fois sur 10, a fait le plus gros apport. 2019 marque une chute importante de l’apport maximum des chaînes payantes.
Canal+ en rouge et OCS en jaune.
On voit même que, depuis 3 ans, l’apport des chaînes à péage baisse chaque année.
* www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
* www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/05/top-5-payantes.png670996Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-05-07 07:59:562020-05-07 07:59:56OCS au Top des préfinancements de films en 2019
Canal + a diffusé mardi soir « Fête de famille », réalisé par Cédric Kahn. Son box-office et sa rémunération ne cessent de progresser depuis 2014
194 000 € à Cedric Kahn pour la réalisation de « Fête de famille ». Produit par Les films du Worso (Sylvie Pialat), le budget du film était de 5,3 millions €. Il est sorti le 4 septembre 2019 et avait atteint 326 000 entrées. Canal+ l’avait préacheté pour 1,047 millions €.
Selon les informations fournies par Cinefinances.info *,Cédric Kahn à reçu 90 000 € d’ à-valoir sur les droits d’auteur et 104 000 € en salaire de réalisateur technicien.
Son précédent long métrage était « La prière ». Produit par le même producteur, il était sorti en 2018. Son budget était de 3,9 millions € et il avait rassemblé 223 000 entrées. La rémunération de Cédric Kahn était de 142 000 €, dont 85 000 € en droits d’auteur et 57 000 en salaire.
En 2014 était sorti « Vie sauvage » dont il était le réalisateur. Il était produit par Les Films du Lendemain et Le Pacte pour un budget de 5,3 millions €. Il a réalisé 189 000 entrées. La rémunération de Cédric Kahn était 120 000 €, dont 60 000 € de droits d’auteur et autant en salaire.
* www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/05/cedrick-kahn.png960568Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-05-06 08:15:342020-05-06 08:15:34Cedric Kahn : 194 000 € en tant que réalisateur
Cette progression reflète celle de l’ensembles des biens culturels selon une étude de l’Hadopi
La consommation des films piratés est à la hausse pendant le confinement selon une étude de la Hadopi . Or, le piratage, en France, est une véritable plaie pour l’économie du cinéma. l explique notamment la chute continuelle des ventes de DVD et le poids marginal de la VoD par location ou vente.
La Hadopi étudie cette pratique en permanence et dans le détail. Le 30 avril elle vient de publier une étude : « Consommation des biens culturels dématérialisés en période de confinement ». Elle est très intéressante. Il s’agit d’un sondage régulier auprès d’un échantillon représentatif de la population française. Il confirme ce dont on se doutait : une augmentation de la consommation de biens culturels, et notamment de films, en période de confinement. Ainsi, en mai 2019, 81% des sondés déclaraient pratiquer cette consommation. Lors des premières semaines de confinement le taux est passé à 84% pour se situer à 89% à la fin du mois d’avril.
Consommation de films piratés à la baisse au début du confinement puis en forte hausse. Mais la progression la plus spectaculaire concerne le livre
Comme on le voit, la Hadopi note une progression de la consommation de films piratés par rapport à mai 2019. Mais, au début du confinement le pourcentage d’internautes confirmant cette consommation a commencé par diminuer avant de remonter fortement.
Par ailleurs ces internautes indiquent aussi que leur consommation légale a encore plus augmenté.
Consommation de films piratés augmente mais consommation légale aussi
La question est de savoir si le confinement a un peu plus ancré les habitudes de piratage ou si la croissance de celles-ci n’est que provisoire. Il serait par ailleurs intéressant d’étudier les rasions pour les quels, aux Etats-Unis, Universal a réalisé un chiffre d’affaires de 100 millions € avec un film proposé en Vol Premium pendant la fermeture des salles.https://siritz.com/cinescoop/chronologie-des-medias-comcast-recadre-universal/
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/05/le-baromtre-de-lhadopi-sur-le-piratage.png6861166Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-05-06 08:14:032020-05-06 08:14:04Consommation de films piratés en progression
18 producteurs ont lancé un cri d’alarme à Bruno Lemaire pour attirer son attention sur l’importance capitale de l’enjeu. Un assurance donne son point de vue sur les solutions possibles.
Siritz : Quand les tournages ont été arrêtés les producteurs ont découvert qu’ils n’étaient pas assurés contre les risques de pandémie. Pour l’instant l’Etat prend en charge, directement par le chômage partiel, ou indirectement par le report des charges ou les crédits bancaires, une grande partie des conséquences d’une suspension des tournages. Mais quand ceux-ci pourront reprendre aucun producteur ne pourra relancer ou démarrer une production s’il doit financer seul les conséquences d’un nouvel arrêt parce qu’un comédien ou le réalisateur décède du Covid 19. Est-ce que les compagnies d’assurance, en France et dans le monde, ont imaginé des solutions ?
OAD : Jusqu’à maintenant les risques de pandémie étaient exclus de nos contrats. La dernière pandémie qu’il y a eu dans le monde c’était il y a un siècle et on ne pensait pas que cela pourrait arriver de nouveau. Sur cette question on vit au jour les jours. Il faut bien comprendre que tous les assureurs dans le monde sont réassurés par quelques très gros réassureurs qui sont principalement en Europe : Hanover Ré, Munich Re, Suisse Ré et Scor. Avec tous les événements qui viennent de se passer ils en ont pris un sacré coup, notamment du fait de tous les évènements sportifs ou culturels annulés.
Hugo Rubini a fondé la société en 1993 et s’est associé avec Olivier Auguste Dormeuil en 1998. Le cabinet de courtage assure les oeuvres d’art, les séries, les films de cinéma et de publicité. Il est leader dans ces deux derniers secteurs
Siritz : Donc il y avait tout de même des contrats qui assuraient les risques de pandémie.
L’assurance de Wimbledon contre les risques de pandémie va coûter 200 millions €
OAD : Oui. C’est en général exclu des contrats, mais on peut racheter des exclusions. C’était, par exemple, le cas du tournoi de Wimbledon et ça va coûter dans les 200 millions €. Ces réassureurs vont payer beaucoup de sinistres dans le monde et j’imagine que ça doit se chiffrer en plusieurs milliards €. Donc, pour pouvoir assurer les productions de films et de séries, il faut que les assureurs aillent voir les réassureurs et que ceux-ci leur donnent des capacités d’assurer les risques de pandémie. Or, pour l’instant, ils sont surtout en train de payer des sinistres plutôt que de chercher le financement de nouvelles garanties. C’est pourquoi ça va prendre pas mal de temps.
Siritz : Mais cela veut-il dire que, pour l’instant, on n’a pas bougé pour le cinéma et l’audiovisuel ?
OAD : Non, on avance. Et on estime pouvoir avoir quelque chose en juin. Mais ça ne couvrira pas tout. Ce sera peut-être une solution qui « capera » un risque.
Il y aura un plafond au remboursement
Siritz : Qu’est-ce que cela veut dire ?
OAD : Qu’il y aura un plafond au remboursement. Si le décès d’un réalisateur arrête totalement le tournage d’un film l’assureur ne remboursera pas tout le film. De toute façon il va falloir y aller très progressivement. Avec tout ce qui se passe, et le risque d’une deuxième vague, les assureurs n’ont pas envie d’assurer le risque de pandémie. Il faut redémarrer en y allant très progressivement.
Siritz : Donc, par exemple, sur un film de 10 millions € l’assureur ne garantirait que 5 millions €.
OAD : Je pense que ce sera bien moins que ça. Les réassureurs ont subi un tel choc qu’ils ne sont pas très chauds pour prendre de gros risques. Mais je parle des conséquences du Covid. On peut imaginer qu’il y aura très peu de films où un comédien, un réalisateur ou un chef opérateurs va mourir des conséquences du Covid. S’il est malade mais que le tournage reprend 2 ou 3 semaines plus tard, le coût n’est pas celui de la totalité du film. Et sur les autres risques on va continuer à les assurer normalement.
Siritz : Mais le plafond sera en valeur absolue ou en pourcentage du tournage ?
OAD : Je pense en valeur absolue. Mais c’est un « work in progress ».
Dominique Boutonnat est en train de travailler à un fonds de garantie
Siritz : Prenons les tournages qui sont interrompus. Les producteurs ont déjà engagé des sommes importantes. Si le tournage ne reprend pas parce qu’il n’y a pas d’assurance possible, que les producteurs ne peuvent donc livrer leur production, ils devront rembourser leurs financements et un grand nombre d’entre eux vont sauter. Est-ce qu’on a imaginé des règles sanitaires à respecter pendant le tournage pour que l’assurance de la pandémie devienne possible ?
OAD : D’abord, Dominique Boutonnat, le président du CNC, est en train de travailler à un fonds de garantie, d’indemnisation qui sera abondé par le Trésor et la fédération des assurances. Le montant n’est pas encore fixé avec précision, mais il pourrait garantir les conséquences du Covid sur les tournages.
Siritz : Mais est-ce qu’on a déjà imaginé les règles sanitaires à respecter sur les tournages ?
OAD : Oui. Il y aura obligatoirement un contrôle sanitaire sur tous les tournages. Par exemple, une présence médicale et un référent Covid. Chaque membre de l’équipe devra avoir un masque. Les protocoles sont en train d’être mis en place par le Comité d’hygiène, les syndicats professionnels. Il y aura des protocoles sanitaires à respecter sur tous les tournages.
Siritz : Le port du masque pour les comédiens qui jouent devant la caméra ?
OAD : Non. Ca ne sera évidemment pas possible. Je parle de tous les gens derrière la caméra.
Siritz : Est-ce que tous ceux qui arrivent le matin seront testés.
OAD : Normalement oui. Une infirmière ou un infirmier, voir quelqu’un de la protection civile prendra la température de chacun à l’arrivée et au départ. La cantine va changer. Ce sera plutôt des plateaux repas avec des espaces séparés. Ne seront sur le plateau que les gens qui doivent absolument y être pour éviter au maximum les risques de contact. Ce sont les directeurs de production qui sont et devront être à la manœuvre la-dessus.
Siritz : Les bruits courent que, pendant la période de reprise où le Covid frappe encore, on obligerait tous ceux qui sont sur un tournage à ne pas rentrer chez eux et, par exemple, aller dans un hôtel qui leur est réservé pour ne pas être confinés.
OAD : Non. Ce confinement me paraît irréalisable. Certains ont même parlé de confiner les comédiens avant le tournage. Mais ce sera au cas par cas. Dans le Morvan je ne pense qu’il y ait beaucoup de risques. A Paris, aujourd’hui on ne pourrait tourner.
Siritz : Est-ce qu’on a une évaluation, grosso modo, de combien la couverture du risque pandémie pourrait augmenter le coût des assurances ?
Le respect du protocole sanitaire sur les tournages va en augmenter les coûts
OAD : C’est un peu tôt pour le dire, mais ça ne sera pas négligeable. Tout dépendra notamment du fonds de garantie du CNC. Ce qui est sûr c’est que le respect du protocole sanitaire sur les tournages va en augmenter les coûts, parce que cela va allonger les tournages, qu’il va falloir fournir des masques et payer des infirmiers.
Siritz : Est-ce qu’on a une idée de quand les tournages pourraient démarrer si le dé-confinement n’entraine pas de rebond ? Pour les restaurants on parle du début juin.
OAD : En théorie on pourrait recommencer à partir du 12 mai puisque l’Etat pousse au redémarrage de l’économie. Mais le 12 mai je ne suis pas sûr qu’il y aura une police d’assurance Covid. Il vaut donc mieux imaginer juin. Et cela va dépendre des tournages. Pour un film avec beaucoup de comédiens et de figurants, mieux vaut imaginer 2021, voir 2022.
Siritz : Mais pour les films dont le tournage a été stoppé, par exemple dans un studio, leur producteur ne peut reporter le tournage. Il a construit son décor, il va falloir qu’il réussisse à garder ses comédiens, son réalisateur et ses équipes en prolongeant son contrat. Il doit reprendre au plus tôt.
OAD : Dans certaines régions, comme l’Ile de France, tout va dépendre de la décision du politique. Nous on espère avoir des premières polices d’assurance en juin.
A la suite de quoi, une réglementation a plafonné leurs salaires. Qu’en est-il aujourd’hui ?
En s’appuyant sur les données fournies par le site Cinéfinances.info*, voici le Top des plus importantes rémunérations des principaux comédiens des films français sortis en 2019. Il s’agit des salaires cumulés des principaux interprètes. Rappelons que le plafonnement ne concerne pas les éventuels intéressements au chiffre d’affaires ou aux résultats des films. Ceux-ci n’apparaissent évidemment pas dans les budgets.
Omr Sy, François Civil, Mathieur Kassovitz, Reta Kateb
Ce sont les 4 principaux interprètes du « Chant du loup », réalisé par Antonin Baudry, qui arrivent en tête. Les salaires cumulés d’Omar Sy, Mathieu Kassovitz, Reta Kated et Français Civel s’élèvent à 2 283 000 €. Cela représente 12% du budget de cette superproduction a suspense qui se passe dans un sous-marin nucléaire. Il faut en outre ajouter les charges sociales. Le film a réalisé 1,8 millions d’entrées et de bonnes ventes internationales.
La comédie de Philippe de Chauveron, « Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon dieu ? » arrive en seconde position. Les principaux comédiens de ce film ont également reçus en salaire 12% du budget du film. Le film a réalisé plus de 6,7 millions d’entrées.
Les salaires des interprètes principaux de « Nous finirons ensemble » sont en troisième position. Ils représentent 9% du budget. Le film choral de Guillaume Canet a réalisé 2,8 millions d’entrées.
Tout comme ceux du « Dindon », la comédie de Jalil Jasper, qui est une adaptation de la pièce de Feydeau mais qui n’a réalisé que
256 000 entrées.
Enfin, ceux de « All inlusive », la comédie de Fabien Onteniente, qui a atteint 820 000 entrées, représentent 8% du budget.
Ainsi, on voit qu’on est loin de 2012 où plusieurs comédiens avaient un salaire qui dépassait largement 1 million €, voir 1,5 millions € par film. En revanche, de plus en plus souvent, certains comédiens jouent les premiers rôles dans plusieurs films par an.
*www.Cinefinances.info* est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/05/top-5-des-interptes-2019.png544822Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-05-05 08:00:002022-06-26 23:06:03Top 5 des salaires des principaux comédiens
Jeff Shell, PDG de NBCUniversal, à l’occasion d’un entretien avec le Wall Street Journal, a fait éclater deux bombes au milieu de l’exploitation américaine et mondiale
Tout d’abord, il a révélé que le film « Trolls 2-Tournée mondiale » avait réalisé 100 millions $ de chiffre d’affaires en trois semaines de Vod Premium (19,99 $ par location), ce qui est énorme. Mais surtout, il a annoncé que, compte tenu de ces chiffres, le studio envisageait désormais de sortir ses films en même temps en salle et en VoD Premium. Il rompt ainsi l’accord mondial entre exploitant et distributeurs, selon lequel un film sort d’abord en salle. Certes le prix de la VoDP semble plus élevé que les 10 € d’une place de cinéma. Mais pas si le film est regardé en famille ou entre plusieurs copains.
Vive réaction des exploitants
La réaction des exploitants a été immédiate. Adam Aron, le PDG du circuit de salle américain AMC (plus de 8000 écrans en Amérique du Nord) a écrit à la directrice des studios Universal , Donna Langley, qu’il ne sortirait plus les films d’Universal. Puis ce fut au tour de Cineworld-Regal Entertainment group (plus de 1800 salles au Royaume-Unis et plus de 7 700 au Amérique du nord) de renchérir. Enfin le président du Nato, qui représente tous les exploitants américains, a rappelé à Universal que c’était une violation de l’accord qui accordait à la salle de cinéma une exclusivité sur tout autre média d’au moins 3 mois.
Les autres studios sont restés silencieux. En privé certains font remarquer que si 100 millions € de chiffre d’affaires est un résultat inattendu pour la VoD, il a été obtenu dans une période exceptionnelle où le public était confiné à domicile. D’ailleurs la formule « directement en vidéo » a été inventée dans les année 80 pour les films de série B qui n’avaient pas les reins assez solides pour une sortie salle. Mais, cette foi-ci il s’agit d’un film que les exploitants voulaient. En tout cas 100 millions € de chiffre d’affaires à partager pour un film qui représenterait un investissement de 90 millions $ n‘est sans doute pas une opération rentable.
J.Cvanagh, vice président de Comcast : « les circonstances de notre choix étaient exceptionnelles ».
Mais quelques jours après la déclaration de Jeff Shell, Michael J. Cavanagh, le Vice-président et directeur financier de Comcast, la maison mère de NBC Universal, présentait les résultats du premier trimestre. Sans explicitement désavouer le patron du Studio il a expliqué : « En réponse aux fermetures de salles nous avons été très réactifs et immédiatement fait passer nos films qui devaient sortir en salle à une diffusion de VoD Premium. Bien que nous soyons très satisfaits du succès de la VoDP, les circonstances de notre choix étaient exceptionnelles et, à l’avenir, nous détermineront notre politique de distribution titre par titre ». Une habile façon de recadrer la politique du studio sans désavouer officiellement son PDG.
A Hollywood on pense que Jeff Shell a voulu relancer la promotion du film par un coup d’éclat qui ferait parler de lui dans les médias. Et les studios savent très bien que, quand les salles vont rouvrir en devant respecter des contraintes sanitaires réduisant leur capacité, les exploitants vont sortir moins de films pour offrir suffisamment de place aux plus gros. Ce seront alors les exploitants qui seront en position de force par rapport aux distributeurs, du moins dans les premiers temps.
Jean Labadie (Le Pacte), le coproducteur et distributeur de Pinocchio, nous indique une erreur dans notre article sur les données financières de la vente de ce film à Amazon Prime.
En effet, l’aide aux cinémas du monde, accordée par le CNC, n’est pas de 150 000 € mais de 75 000 €. La différence est comblée par un supplément d’apport en numéraire de Le Pacte en tant que producteur. C’est cette somme de 75 000 € que Le Pacte devra rembourser.
En outre, comme tenue des circonstances (frais d’édition déjà engagés, sans perspective précise de possibilité de sortie en salle), Eurimages a accepté que son aide ne soit pas remboursée. Mais le contrat de soutien prévoit 1,97% sur les recettes.
Jean Labadie a affirmé à Libération de ce matin que ses frais d’édition dépensés pour la sortie salle étaient de 700 000 € et que le vante lui avait permis de rembourser ses investissements et de faire un léger bénéfice.
D’autres films à sortir proposés aux plates-formes
Par ailleurs, selon certaines rumeurs des distributeurs et producteurs de films français aient proposé plusieurs films français non encore sortis, à Netflix et Amazon. Plusieurs seraient déjà conclues ou sous le point de l’être. Certains sont des films à budget relativement élevé pour lesquels aucun frais d’édition n’avait encore été dépensé. Certains producteurs et distributeurs de ces films, dont certains seraient même de grands groupes, auraient demandé à ces plates-formes de ne pas ébruiter la vente pour ne pas courroucer les exploitants qui rechercheront plus que jamais des grands films quand ils pourront réouvrir. Beaucoup dépendra sans doute de la date et des conditions de ré-ouverture des salles que Emmanuel Macron devrait préciser cette semaine.
Par ailleurs, réaliser ces ventes suppose que le producteur obtienne l’accord de tous ceux qui ont contribués à son financement. Ils veulent au moins être remboursés et, même, partager le profit de l’opération. Or Canal+ commencerait à refuser de donner son accord à certains et d’offrir une nouvelle occasion de promotion à Netflix.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/05/pinocchio2.png5281180Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-05-04 09:21:262020-06-13 16:57:37Vente de Pinocchio à Amazone Prime (suite)
Le confinement mondial a profondément accéléré l’irruption des plates-formes de la VoD et de la S-Vod, comme acteurs de l’économie du cinéma
Certes, en France, mėme avec la réduction exceptionnelle des délais de sortie en VoD, celle-ci reste marginale : Le volume des locations a doublé, mais il partait de si bas ! Et il le restera tant que le pouvoir politique se refusera ã véritablement combattre le piratage. Cela suppose de ne pas se contenter d’envoyer des avertissements aux consommateurs d’œuvres piratées, mais de leur infliger systématiquement une amende et que celle-ci croisse avec le nombre d’infractions consécutives. Car ce piratage est un vol à l’étalage virtuel, comme le serait le vol de la monnaie « virtuelle » d’un compte bancaire. Mais ces pirates sont de potentiels électeurs qu’il ne faut pas s’aliéner pour si peu.
Aux Etats-Unis, en revanche, Universal a annoncé avoir réalisé 100 millions $ de chiffre d’affaires avec la VoD Premium de « Troll world Tour », un résultat impressionnant. Mais surtout le patron du studio en a profité pour faire exploser une véritable bombe : désormais Universal sortirait ses films en VoD Premium en même temps qu’en salle. Ce que ne cesse de demander Netflix et que, jusqu’ici, les exploitants lui refusent catégoriquement. Le circuit de salles AMC a immédiatement répondu à Universal que, dans ce cas, il ne sortirait plus les films du Studio. Mais la rėalité semble plus complexe et il faut lire entre les lignes. (Voir notre article.
En tout cas, la chronologie des médias repose sur la pure logique économique : dans l’ordre des offres, de la plus chère å l’unité à la moins chère à l’unité. C’est ainsi que, dans l’édition, on commence par l’édition brochée, le livre de poche venant après. S’ils étaient vendus en même temps, les ventes de l’édition brochée s’effondreraient et le secteur de l’édition serait balayé.
En France, la fermeture des salles a créé une situation dramatique pour certains producteurs et distributeurs : leur film allait juste sortir et ils avaient engagé tous leurs frais d’édition. Ils ne savaient quand les salles rouvriraient pour leur procurer des recettes et devraient alors rėengager une campagne de promotion, relevant substantiellement le point mort du film. Mais il semble que des distributeurs de films importants, qui devaient sortir plus tard et dont les frais d’édition n’étaient pas engagés, seraient sur le point de vendre à leur tour aux plates-formes.
Car, à cette occasion les producteurs se sont rendu compte que ces plates-formes internationales payent bien. Cela dépasse ce que mettent Canal + ou les grandes chaînes en clair. Ce bon prix s’explique parce qu’elles ont les poches pleines, sont en pleine expansion et sont en mesure d‘acheter les droits mondiaux.
Quand le projet de loi audiovisuelle, reprenant la directive SMA, sera voté, et que ces plates-formes vont entrer dans le préfinancement de notre cinéma et de notre audiovisuel, se posera la question de la chronologie des médias. Logiquement ã 11 € par mois Netflix devrait passer après Canal +. Si on décide que la fenêtre est la même pour toutes les offres payantes par abonnement, Canal + et OCS seront hors jeu en ce qui concerne le cinéma parce qu’elles n’ont pas les moyens des plates-formes. Elles devront alors se concentrer sur les sėries et le sport. Quand aux investissements des chaînes gratuites, la réduction de leurs investissements va sauter une marche du fait de l’effondrement de leurs recettes publicitaires cette année.
Il est donc plus que temps de mettre concrètement en place les nouvelles sources de financement que préconisait le rapport Boutonnat.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svg00Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-05-04 09:18:422020-05-04 11:14:58De la chronologie des médias au rapport Boutonnat
Les informations financières de cet article proviennent de Cinéfinances.info*.
Ces apports comprennent aussi les filiales de la TNT
Le film de Philippe de Chauveron est encore un gros succès en salle
Les chaînes de télévision sont le principal investisseur dans les films français. Parmi les films français sortis en 2019, l’apport de financement le plus important d’une chaîne gratuite est celui de TF1 pour la comédie « Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon dieux ». C’est la suite de « Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu » qui avait été un gros succès. TF1 a investi 1,2 millions € en coproduction et 3,1 millions € pour 2 passages. Il faut noter que TMC, filiale de TF1, a pré-acheté un passage pour 200 000 €. Ce dernier avait été un énorme succès, puisqu’en 2014 il avait réalisé 12,3 millions d’entrées. Il était donc logique que TF1 augmente son apport qui, à l’époque, avait été de 3,4 millions €. La suite a encore été un succès puisqu’elle a réalisé 6,7 millions de spectateurs.
TF1 a logiquement augmenté son investissement par rapport au premier opus
Vient ensuite la comédie « All inclusive, bienvenue au club ». Sur un budget de 15, 4 millions €, le groupe TF1 a apporté 3,4 millions € de financement : 800 000 € en coproduction, 2,850 millions € en pré-achat de deux passages, 200 000 € en pré-achat de TMC et 150 000 € en pré-achat de TFX. Le film a réalisé 818 000 entrées.
En troisième position on trouve la comédie « Rendez-vous chez les Malawas » dont le budget est de 12,8 millions €. L’apport de TF1 est de 3,4 millions €, dont 800 000 € en coproduction et 2,850 millions € pour 2 passage. Le film a réalisé 624 000 entrées.
Le budget de la comédie « Just a gigolo » est de 10,2 millions €. Pour son financement le groupe TF1 a apporté 3,2 millions : 800 000 € de coproduction de la chaîne et 2,2 millions pour le préachat 2 passages. En plus TMC a fait un préachat de 200 000 €. Le film a réalisé 281 000 entrées.
Enfin, TF1 a apporté un financement de 3 millions € à « Anna », dont le budget est 30,7 millions € : 1,05 millions et 1,95 millions € en pré-achat. Le film a réalisé 732 000 entrées.
A noter que, pour les films sortis en 2018, c’est le groupe M6 qui avait réalisé l’apport de loin le plus important avec 6 millions € pour « Asterix la position magique ». Il est vrai que c’était un film dont le producteur délégué était M6 studio et le distributeur SND. Par ailleurs, M6 était encore présent dans le top 5 avec 4,4 millions d’apport pour « Nicky Larsen et le parfum de cupidon ».
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/04/top-5-des-apports-chanes-2019-1.png548940Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-04-30 08:00:002020-07-01 14:41:44Top des apports des chaînes gratuites dans le financement des films
Avec « Forte » c’est le deuxième film français vendu à Amazon Prime. Mais il ne serait vendu que pour la France
Le Pacte vient d’annoncer la vente du film Pinocchio à Amazon prime, ce qui signifie que le distributeur renonce à la sortie en salle. Il semble que ce soit essentiellement pour le territoire français. Ce film Italien de Matteo Garonne, avec Benito Benigni est déjà sorti en Italie où il avait été un succès. C’était une coproduction à 10% avec la France. Dans l’hexagone le film est produit et distribué par Le Pacte (Jean Labadie). Il devait sortir en salle le 18 mars. Le distributeur avait dépensé d’importants frais d’édition et ne savait quand le film pourrait sortir. Il aurait dû alors financer une nouvelle campagne de promotion.
Selon le plan de financement fourni par Cinefinances.info *, la part française du financement était de 1,474 millions €. Le Pacte avait investi 135 000 € en tant que coproducteur et 600 000 € en tant que distributeur. Canal+ avait préacheté le film 360 000 € et Multithématiques 40 000 €.
Le film bénéficiait d’une aide aux cinéma du monde de 150 000 € du CNC et d’une avance sur recette de 29 000 € d’Eurimages sur la part française. Hanway films (Jeremy Thomas) avait accordé un minimum garanti de 150 000 € sur la part française des ventes internationales.
Il est probable que Le Pacte a remboursé toutes ces sommes. La question est de savoir s’il a amorti ses frais d’éditions et réalisé un bénéfice. Voir notre article concernant la vente de « Forte » à Amazon Prime. https://siritz.com/cinescoop/vente-de-forte-a-amazon-prime-analyse-des-donnees-financieres/. Pour ce dernier film la rumeur court que la vente serait de 5 millions € pour les droits mondiaux, alors que le budget du film était de 3,6 millions €. Mais ce prix est contractuellement confidentiel.
En Italie, le financement était de 13,7 millions. Parmi les principales sources de financement on trouve producteur Archimède (Matteo Garonne) qui a investi 1,2 millions € et bénéficié d’une crédit d’impôt de 3,8 millions €. La Rai avait investi 5 ,5 millions €, le ministère de la culture a apporté 800 000 de subvention et Hanway, pour la part Italienne, 1,35 millions €. Il y a aussi une avance d’Eurimage de 261 000 € qui devra être remboursée puisqu’elle est conditionnée à la coproduction entre deux territoires où le film sort en salle.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/04/pinocchio.png362328Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-04-30 08:00:002020-06-13 16:58:18Les données financières de la vente de Pinocchio à Amazon Prime
OCS au Top des préfinancements de films en 2019
BaromètresCanal+ est, de loin, le principal partenaire de préfinancement des films français, en nombre de films et en volume investi. Mais, selon les données fournies par le site Cinéfinances.info*, c’est OCS qui arrive en tête du Top des préfinancements de films sortis en 2019. « Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon dieu ? » la comédie réalisée par Philippe de Chauveron, a en effet bénéficié d’un préachat de 3,4 millions € pour 2 passages. Le budget du film était de 17 millions €.
En revanche, les quatre autres films du Top 5 ont été achetés par Canal+ Ces chiffres comprennent l’apport de la chaîne et aussi celui de sa filiale de chaînes cinéma, Multithématiques. Ce dernier se situe en général, entre 300 000 à 450 000 € . Mais il n’est pas présent systématiquement. A noter ainsi que, pour « All inclusive », la comédie de Fabien Onteniente, ce n’est pas Multithématiques mais OCS qui a acquis, pour 320 000 €, le passage de chaîne à péage après Canal+. Ce montant n’est évidemment pas inclus dans l’apport de Canal+
La chaîne à péage est intervenue dans le préfinancement de 114 films français sortis en 2019. Son apport le plus bas était de 80 000 € pour la coproduction franco-sénégalaise, « Atlantique », réalisé par Mati Diop, dont le budget était de 2,17 millions €.
Hors apport de Multithématiques, le préfinancement moyen de Canal + sur les films français sortis en 2019 était :
Sur 10 ans, c’est Canal + (en y ajoutant Multithématique) qui, 8 fois sur 10, a fait le plus gros apport. 2019 marque une chute importante de l’apport maximum des chaînes payantes.
On voit même que, depuis 3 ans, l’apport des chaînes à péage baisse chaque année.
* www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Voir le Top 2019 des chaînes gratuites : https://siritz.com/wp-admin/post.php?post=1049&action=edit
* www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Cedric Kahn : 194 000 € en tant que réalisateur
CinéscoopCanal + a diffusé mardi soir « Fête de famille », réalisé par Cédric Kahn. Son box-office et sa rémunération ne cessent de progresser depuis 2014
194 000 € à Cedric Kahn pour la réalisation de « Fête de famille ». Produit par Les films du Worso (Sylvie Pialat), le budget du film était de 5,3 millions €. Il est sorti le 4 septembre 2019 et avait atteint 326 000 entrées. Canal+ l’avait préacheté pour 1,047 millions €.
Selon les informations fournies par Cinefinances.info *,Cédric Kahn à reçu 90 000 € d’ à-valoir sur les droits d’auteur et 104 000 € en salaire de réalisateur technicien.
Son précédent long métrage était « La prière ». Produit par le même producteur, il était sorti en 2018. Son budget était de 3,9 millions € et il avait rassemblé 223 000 entrées. La rémunération de Cédric Kahn était de 142 000 €, dont 85 000 € en droits d’auteur et 57 000 en salaire.
En 2014 était sorti « Vie sauvage » dont il était le réalisateur. Il était produit par Les Films du Lendemain et Le Pacte pour un budget de 5,3 millions €. Il a réalisé 189 000 entrées. La rémunération de Cédric Kahn était 120 000 €, dont 60 000 € de droits d’auteur et autant en salaire.
Lire aussi sur la rémunération des réalisateurs :
Benoit Jacquot : https://siritz.com/category/cinescoop/
Katia Lewkowicz ;https://siritz.com/cinescoop/90-000-e-de-remuneration-pour-la-realisatrice-de-forte/
Pour Cedric Kahn 194 000 € le place bien au-dessus de la moyenne des réalisateurs français en 2019.
Le baromètre de la rémunération des réalisateurs en 2019 : https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/remuneration-des-realisateurs-de-films-francais-de-fiction/
* www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Consommation de films piratés en progression
BaromètresCette progression reflète celle de l’ensembles des biens culturels selon une étude de l’Hadopi
La consommation des films piratés est à la hausse pendant le confinement selon une étude de la Hadopi . Or, le piratage, en France, est une véritable plaie pour l’économie du cinéma. l explique notamment la chute continuelle des ventes de DVD et le poids marginal de la VoD par location ou vente.
Les pouvoirs politiques français successifs se sont bien gardés de lutter contre ce fléau en mettant en place des sanctions dissuasives. Voir l’éditorial https://siritz.com/editorial/de-la-chronologie-des-medias-au-rapport-boutonnat/
La Hadopi étudie cette pratique en permanence et dans le détail. Le 30 avril elle vient de publier une étude : « Consommation des biens culturels dématérialisés en période de confinement ». Elle est très intéressante. Il s’agit d’un sondage régulier auprès d’un échantillon représentatif de la population française. Il confirme ce dont on se doutait : une augmentation de la consommation de biens culturels, et notamment de films, en période de confinement. Ainsi, en mai 2019, 81% des sondés déclaraient pratiquer cette consommation. Lors des premières semaines de confinement le taux est passé à 84% pour se situer à 89% à la fin du mois d’avril.
Comme on le voit, la Hadopi note une progression de la consommation de films piratés par rapport à mai 2019. Mais, au début du confinement le pourcentage d’internautes confirmant cette consommation a commencé par diminuer avant de remonter fortement.
Par ailleurs ces internautes indiquent aussi que leur consommation légale a encore plus augmenté.
La question est de savoir si le confinement a un peu plus ancré les habitudes de piratage ou si la croissance de celles-ci n’est que provisoire. Il serait par ailleurs intéressant d’étudier les rasions pour les quels, aux Etats-Unis, Universal a réalisé un chiffre d’affaires de 100 millions € avec un film proposé en Vol Premium pendant la fermeture des salles.https://siritz.com/cinescoop/chronologie-des-medias-comcast-recadre-universal/
Voir aussi l’étude de l’Hadopi : https://www.hadopi.fr/actualites/consommation-de-biens-culturels-dematerialises-en-situation-de-confinement-vague-2-suite
Tournages : assurer les risques pandémiques
Le Carrefour18 producteurs ont lancé un cri d’alarme à Bruno Lemaire pour attirer son attention sur l’importance capitale de l’enjeu. Un assurance donne son point de vue sur les solutions possibles.
Siritz : Quand les tournages ont été arrêtés les producteurs ont découvert qu’ils n’étaient pas assurés contre les risques de pandémie. Pour l’instant l’Etat prend en charge, directement par le chômage partiel, ou indirectement par le report des charges ou les crédits bancaires, une grande partie des conséquences d’une suspension des tournages. Mais quand ceux-ci pourront reprendre aucun producteur ne pourra relancer ou démarrer une production s’il doit financer seul les conséquences d’un nouvel arrêt parce qu’un comédien ou le réalisateur décède du Covid 19. Est-ce que les compagnies d’assurance, en France et dans le monde, ont imaginé des solutions ?
OAD : Jusqu’à maintenant les risques de pandémie étaient exclus de nos contrats. La dernière pandémie qu’il y a eu dans le monde c’était il y a un siècle et on ne pensait pas que cela pourrait arriver de nouveau. Sur cette question on vit au jour les jours. Il faut bien comprendre que tous les assureurs dans le monde sont réassurés par quelques très gros réassureurs qui sont principalement en Europe : Hanover Ré, Munich Re, Suisse Ré et Scor. Avec tous les événements qui viennent de se passer ils en ont pris un sacré coup, notamment du fait de tous les évènements sportifs ou culturels annulés.
https://www.rubini-et-associes.com/qui-sommes-nous-
Siritz : Donc il y avait tout de même des contrats qui assuraient les risques de pandémie.
L’assurance de Wimbledon contre les risques de pandémie va coûter 200 millions €
OAD : Oui. C’est en général exclu des contrats, mais on peut racheter des exclusions. C’était, par exemple, le cas du tournoi de Wimbledon et ça va coûter dans les 200 millions €. Ces réassureurs vont payer beaucoup de sinistres dans le monde et j’imagine que ça doit se chiffrer en plusieurs milliards €. Donc, pour pouvoir assurer les productions de films et de séries, il faut que les assureurs aillent voir les réassureurs et que ceux-ci leur donnent des capacités d’assurer les risques de pandémie. Or, pour l’instant, ils sont surtout en train de payer des sinistres plutôt que de chercher le financement de nouvelles garanties. C’est pourquoi ça va prendre pas mal de temps.
Siritz : Mais cela veut-il dire que, pour l’instant, on n’a pas bougé pour le cinéma et l’audiovisuel ?
OAD : Non, on avance. Et on estime pouvoir avoir quelque chose en juin. Mais ça ne couvrira pas tout. Ce sera peut-être une solution qui « capera » un risque.
Il y aura un plafond au remboursement
Siritz : Qu’est-ce que cela veut dire ?
OAD : Qu’il y aura un plafond au remboursement. Si le décès d’un réalisateur arrête totalement le tournage d’un film l’assureur ne remboursera pas tout le film. De toute façon il va falloir y aller très progressivement. Avec tout ce qui se passe, et le risque d’une deuxième vague, les assureurs n’ont pas envie d’assurer le risque de pandémie. Il faut redémarrer en y allant très progressivement.
Siritz : Donc, par exemple, sur un film de 10 millions € l’assureur ne garantirait que 5 millions €.
OAD : Je pense que ce sera bien moins que ça. Les réassureurs ont subi un tel choc qu’ils ne sont pas très chauds pour prendre de gros risques. Mais je parle des conséquences du Covid. On peut imaginer qu’il y aura très peu de films où un comédien, un réalisateur ou un chef opérateurs va mourir des conséquences du Covid. S’il est malade mais que le tournage reprend 2 ou 3 semaines plus tard, le coût n’est pas celui de la totalité du film. Et sur les autres risques on va continuer à les assurer normalement.
Siritz : Mais le plafond sera en valeur absolue ou en pourcentage du tournage ?
OAD : Je pense en valeur absolue. Mais c’est un « work in progress ».
Dominique Boutonnat est en train de travailler à un fonds de garantie
Siritz : Prenons les tournages qui sont interrompus. Les producteurs ont déjà engagé des sommes importantes. Si le tournage ne reprend pas parce qu’il n’y a pas d’assurance possible, que les producteurs ne peuvent donc livrer leur production, ils devront rembourser leurs financements et un grand nombre d’entre eux vont sauter. Est-ce qu’on a imaginé des règles sanitaires à respecter pendant le tournage pour que l’assurance de la pandémie devienne possible ?
OAD : D’abord, Dominique Boutonnat, le président du CNC, est en train de travailler à un fonds de garantie, d’indemnisation qui sera abondé par le Trésor et la fédération des assurances. Le montant n’est pas encore fixé avec précision, mais il pourrait garantir les conséquences du Covid sur les tournages.
Siritz : Mais est-ce qu’on a déjà imaginé les règles sanitaires à respecter sur les tournages ?
OAD : Oui. Il y aura obligatoirement un contrôle sanitaire sur tous les tournages. Par exemple, une présence médicale et un référent Covid. Chaque membre de l’équipe devra avoir un masque. Les protocoles sont en train d’être mis en place par le Comité d’hygiène, les syndicats professionnels. Il y aura des protocoles sanitaires à respecter sur tous les tournages.
Siritz : Le port du masque pour les comédiens qui jouent devant la caméra ?
OAD : Non. Ca ne sera évidemment pas possible. Je parle de tous les gens derrière la caméra.
Siritz : Est-ce que tous ceux qui arrivent le matin seront testés.
OAD : Normalement oui. Une infirmière ou un infirmier, voir quelqu’un de la protection civile prendra la température de chacun à l’arrivée et au départ. La cantine va changer. Ce sera plutôt des plateaux repas avec des espaces séparés. Ne seront sur le plateau que les gens qui doivent absolument y être pour éviter au maximum les risques de contact. Ce sont les directeurs de production qui sont et devront être à la manœuvre la-dessus.
Siritz : Les bruits courent que, pendant la période de reprise où le Covid frappe encore, on obligerait tous ceux qui sont sur un tournage à ne pas rentrer chez eux et, par exemple, aller dans un hôtel qui leur est réservé pour ne pas être confinés.
OAD : Non. Ce confinement me paraît irréalisable. Certains ont même parlé de confiner les comédiens avant le tournage. Mais ce sera au cas par cas. Dans le Morvan je ne pense qu’il y ait beaucoup de risques. A Paris, aujourd’hui on ne pourrait tourner.
Siritz : Est-ce qu’on a une évaluation, grosso modo, de combien la couverture du risque pandémie pourrait augmenter le coût des assurances ?
Le respect du protocole sanitaire sur les tournages va en augmenter les coûts
OAD : C’est un peu tôt pour le dire, mais ça ne sera pas négligeable. Tout dépendra notamment du fonds de garantie du CNC. Ce qui est sûr c’est que le respect du protocole sanitaire sur les tournages va en augmenter les coûts, parce que cela va allonger les tournages, qu’il va falloir fournir des masques et payer des infirmiers.
Siritz : Est-ce qu’on a une idée de quand les tournages pourraient démarrer si le dé-confinement n’entraine pas de rebond ? Pour les restaurants on parle du début juin.
OAD : En théorie on pourrait recommencer à partir du 12 mai puisque l’Etat pousse au redémarrage de l’économie. Mais le 12 mai je ne suis pas sûr qu’il y aura une police d’assurance Covid. Il vaut donc mieux imaginer juin. Et cela va dépendre des tournages. Pour un film avec beaucoup de comédiens et de figurants, mieux vaut imaginer 2021, voir 2022.
Siritz : Mais pour les films dont le tournage a été stoppé, par exemple dans un studio, leur producteur ne peut reporter le tournage. Il a construit son décor, il va falloir qu’il réussisse à garder ses comédiens, son réalisateur et ses équipes en prolongeant son contrat. Il doit reprendre au plus tôt.
OAD : Dans certaines régions, comme l’Ile de France, tout va dépendre de la décision du politique. Nous on espère avoir des premières polices d’assurance en juin.
Voir aussi Serge Hayat sur le casse-tête du redémarre des tournages :https://siritz.com/le-carrefour/serge-hayat-dans-les-salles-de-cinema-la-reprise-sera-tres-timide-puis-il-y-aura-embouteillage/
Top 5 des salaires des principaux comédiens
FinanCinéEn 2019 « Le Chant du loup » largement en tête
En 2012 le distributeur Vincent Maraval (Wild Bunch), dans une tribune au Monde, s’élevait contre le fait que les comédiens français étaient trop payés. https://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2012/12/28/les-acteurs-francais-sont-trop-payes_1811151_3208.html
A la suite de quoi, une réglementation a plafonné leurs salaires. Qu’en est-il aujourd’hui ?
En s’appuyant sur les données fournies par le site Cinéfinances.info*, voici le Top des plus importantes rémunérations des principaux comédiens des films français sortis en 2019. Il s’agit des salaires cumulés des principaux interprètes. Rappelons que le plafonnement ne concerne pas les éventuels intéressements au chiffre d’affaires ou aux résultats des films. Ceux-ci n’apparaissent évidemment pas dans les budgets.
Ce sont les 4 principaux interprètes du « Chant du loup », réalisé par Antonin Baudry, qui arrivent en tête. Les salaires cumulés d’Omar Sy, Mathieu Kassovitz, Reta Kated et Français Civel s’élèvent à 2 283 000 €. Cela représente 12% du budget de cette superproduction a suspense qui se passe dans un sous-marin nucléaire. Il faut en outre ajouter les charges sociales. Le film a réalisé 1,8 millions d’entrées et de bonnes ventes internationales.
La comédie de Philippe de Chauveron, « Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon dieu ? » arrive en seconde position. Les principaux comédiens de ce film ont également reçus en salaire 12% du budget du film. Le film a réalisé plus de 6,7 millions d’entrées.
Les salaires des interprètes principaux de « Nous finirons ensemble » sont en troisième position. Ils représentent 9% du budget. Le film choral de Guillaume Canet a réalisé 2,8 millions d’entrées.
Tout comme ceux du « Dindon », la comédie de Jalil Jasper, qui est une adaptation de la pièce de Feydeau mais qui n’a réalisé que
256 000 entrées.
Enfin, ceux de « All inlusive », la comédie de Fabien Onteniente, qui a atteint 820 000 entrées, représentent 8% du budget.
Ainsi, on voit qu’on est loin de 2012 où plusieurs comédiens avaient un salaire qui dépassait largement 1 million €, voir 1,5 millions € par film. En revanche, de plus en plus souvent, certains comédiens jouent les premiers rôles dans plusieurs films par an.
Ces chiffres sont à comparer à ceux de la rémunération des réalisateurs de films de fictiohttps://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/remuneration-des-realisateurs-de-films-francais-de-fiction/n.
*www.Cinefinances.info* est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Chronologie des médias : Comcast recadre Universal
CinéscoopJeff Shell, PDG de NBCUniversal, à l’occasion d’un entretien avec le Wall Street Journal, a fait éclater deux bombes au milieu de l’exploitation américaine et mondiale
Tout d’abord, il a révélé que le film « Trolls 2-Tournée mondiale » avait réalisé 100 millions $ de chiffre d’affaires en trois semaines de Vod Premium (19,99 $ par location), ce qui est énorme. Mais surtout, il a annoncé que, compte tenu de ces chiffres, le studio envisageait désormais de sortir ses films en même temps en salle et en VoD Premium. Il rompt ainsi l’accord mondial entre exploitant et distributeurs, selon lequel un film sort d’abord en salle. Certes le prix de la VoDP semble plus élevé que les 10 € d’une place de cinéma. Mais pas si le film est regardé en famille ou entre plusieurs copains.
Vive réaction des exploitants
La réaction des exploitants a été immédiate. Adam Aron, le PDG du circuit de salle américain AMC (plus de 8000 écrans en Amérique du Nord) a écrit à la directrice des studios Universal , Donna Langley, qu’il ne sortirait plus les films d’Universal. Puis ce fut au tour de Cineworld-Regal Entertainment group (plus de 1800 salles au Royaume-Unis et plus de 7 700 au Amérique du nord) de renchérir. Enfin le président du Nato, qui représente tous les exploitants américains, a rappelé à Universal que c’était une violation de l’accord qui accordait à la salle de cinéma une exclusivité sur tout autre média d’au moins 3 mois.
Les autres studios sont restés silencieux. En privé certains font remarquer que si 100 millions € de chiffre d’affaires est un résultat inattendu pour la VoD, il a été obtenu dans une période exceptionnelle où le public était confiné à domicile. D’ailleurs la formule « directement en vidéo » a été inventée dans les année 80 pour les films de série B qui n’avaient pas les reins assez solides pour une sortie salle. Mais, cette foi-ci il s’agit d’un film que les exploitants voulaient. En tout cas 100 millions € de chiffre d’affaires à partager pour un film qui représenterait un investissement de 90 millions $ n‘est sans doute pas une opération rentable.
Mais quelques jours après la déclaration de Jeff Shell, Michael J. Cavanagh, le Vice-président et directeur financier de Comcast, la maison mère de NBC Universal, présentait les résultats du premier trimestre. Sans explicitement désavouer le patron du Studio il a expliqué : « En réponse aux fermetures de salles nous avons été très réactifs et immédiatement fait passer nos films qui devaient sortir en salle à une diffusion de VoD Premium. Bien que nous soyons très satisfaits du succès de la VoDP, les circonstances de notre choix étaient exceptionnelles et, à l’avenir, nous détermineront notre politique de distribution titre par titre ». Une habile façon de recadrer la politique du studio sans désavouer officiellement son PDG.
A Hollywood on pense que Jeff Shell a voulu relancer la promotion du film par un coup d’éclat qui ferait parler de lui dans les médias. Et les studios savent très bien que, quand les salles vont rouvrir en devant respecter des contraintes sanitaires réduisant leur capacité, les exploitants vont sortir moins de films pour offrir suffisamment de place aux plus gros. Ce seront alors les exploitants qui seront en position de force par rapport aux distributeurs, du moins dans les premiers temps.
Vente de Pinocchio à Amazone Prime (suite)
FinanCinéJean Labadie (Le Pacte), le coproducteur et distributeur de Pinocchio, nous indique une erreur dans notre article sur les données financières de la vente de ce film à Amazon Prime.
En effet, l’aide aux cinémas du monde, accordée par le CNC, n’est pas de 150 000 € mais de 75 000 €. La différence est comblée par un supplément d’apport en numéraire de Le Pacte en tant que producteur. C’est cette somme de 75 000 € que Le Pacte devra rembourser.
Voir la vente de Pinocchio : https://siritz.com/wp-admin/post.php?post=1074&action=edit
En outre, comme tenue des circonstances (frais d’édition déjà engagés, sans perspective précise de possibilité de sortie en salle), Eurimages a accepté que son aide ne soit pas remboursée. Mais le contrat de soutien prévoit 1,97% sur les recettes.
Jean Labadie a affirmé à Libération de ce matin que ses frais d’édition dépensés pour la sortie salle étaient de 700 000 € et que le vante lui avait permis de rembourser ses investissements et de faire un léger bénéfice.
D’autres films à sortir proposés aux plates-formes
Par ailleurs, selon certaines rumeurs des distributeurs et producteurs de films français aient proposé plusieurs films français non encore sortis, à Netflix et Amazon. Plusieurs seraient déjà conclues ou sous le point de l’être. Certains sont des films à budget relativement élevé pour lesquels aucun frais d’édition n’avait encore été dépensé. Certains producteurs et distributeurs de ces films, dont certains seraient même de grands groupes, auraient demandé à ces plates-formes de ne pas ébruiter la vente pour ne pas courroucer les exploitants qui rechercheront plus que jamais des grands films quand ils pourront réouvrir. Beaucoup dépendra sans doute de la date et des conditions de ré-ouverture des salles que Emmanuel Macron devrait préciser cette semaine.
Par ailleurs, réaliser ces ventes suppose que le producteur obtienne l’accord de tous ceux qui ont contribués à son financement. Ils veulent au moins être remboursés et, même, partager le profit de l’opération. Or Canal+ commencerait à refuser de donner son accord à certains et d’offrir une nouvelle occasion de promotion à Netflix.
Voir Editorial
https://siritz.com/wp-admin/post.php?post=1130&action=edit
De la chronologie des médias au rapport Boutonnat
ÉditorialLe confinement mondial a profondément accéléré l’irruption des plates-formes de la VoD et de la S-Vod, comme acteurs de l’économie du cinéma
Certes, en France, mėme avec la réduction exceptionnelle des délais de sortie en VoD, celle-ci reste marginale : Le volume des locations a doublé, mais il partait de si bas ! Et il le restera tant que le pouvoir politique se refusera ã véritablement combattre le piratage. Cela suppose de ne pas se contenter d’envoyer des avertissements aux consommateurs d’œuvres piratées, mais de leur infliger systématiquement une amende et que celle-ci croisse avec le nombre d’infractions consécutives. Car ce piratage est un vol à l’étalage virtuel, comme le serait le vol de la monnaie « virtuelle » d’un compte bancaire. Mais ces pirates sont de potentiels électeurs qu’il ne faut pas s’aliéner pour si peu.
Aux Etats-Unis, en revanche, Universal a annoncé avoir réalisé 100 millions $ de chiffre d’affaires avec la VoD Premium de « Troll world Tour », un résultat impressionnant. Mais surtout le patron du studio en a profité pour faire exploser une véritable bombe : désormais Universal sortirait ses films en VoD Premium en même temps qu’en salle. Ce que ne cesse de demander Netflix et que, jusqu’ici, les exploitants lui refusent catégoriquement. Le circuit de salles AMC a immédiatement répondu à Universal que, dans ce cas, il ne sortirait plus les films du Studio. Mais la rėalité semble plus complexe et il faut lire entre les lignes. (Voir notre article.
En tout cas, la chronologie des médias repose sur la pure logique économique : dans l’ordre des offres, de la plus chère å l’unité à la moins chère à l’unité. C’est ainsi que, dans l’édition, on commence par l’édition brochée, le livre de poche venant après. S’ils étaient vendus en même temps, les ventes de l’édition brochée s’effondreraient et le secteur de l’édition serait balayé.
En France, la fermeture des salles a créé une situation dramatique pour certains producteurs et distributeurs : leur film allait juste sortir et ils avaient engagé tous leurs frais d’édition. Ils ne savaient quand les salles rouvriraient pour leur procurer des recettes et devraient alors rėengager une campagne de promotion, relevant substantiellement le point mort du film. Mais il semble que des distributeurs de films importants, qui devaient sortir plus tard et dont les frais d’édition n’étaient pas engagés, seraient sur le point de vendre à leur tour aux plates-formes.
Voir vente de Fortehttps://siritz.com/cinescoop/vente-de-forte-a-amazon-prime-analyse-des-donnees-financieres/, vente de Forte suite https://siritz.com/cinescoop/vente-de-forte-a-amazon-prime-analyse-des-donnees-financieres/ et Comcast recardé Universal https://siritz.com/wp-admin/post.php?post=1124&action=edit
Car, à cette occasion les producteurs se sont rendu compte que ces plates-formes internationales payent bien. Cela dépasse ce que mettent Canal + ou les grandes chaînes en clair. Ce bon prix s’explique parce qu’elles ont les poches pleines, sont en pleine expansion et sont en mesure d‘acheter les droits mondiaux.
Quand le projet de loi audiovisuelle, reprenant la directive SMA, sera voté, et que ces plates-formes vont entrer dans le préfinancement de notre cinéma et de notre audiovisuel, se posera la question de la chronologie des médias. Logiquement ã 11 € par mois Netflix devrait passer après Canal +. Si on décide que la fenêtre est la même pour toutes les offres payantes par abonnement, Canal + et OCS seront hors jeu en ce qui concerne le cinéma parce qu’elles n’ont pas les moyens des plates-formes. Elles devront alors se concentrer sur les sėries et le sport. Quand aux investissements des chaînes gratuites, la réduction de leurs investissements va sauter une marche du fait de l’effondrement de leurs recettes publicitaires cette année.
Il est donc plus que temps de mettre concrètement en place les nouvelles sources de financement que préconisait le rapport Boutonnat.
Voir le rapport https://www.cnc.fr/professionnels/etudes-et-rapports/rapport/rapport-sur-le-financement-prive-de-la-production-et-de-la-distribution-cinematographiques-et-audiovisuelles_990381
Top des apports des chaînes gratuites dans le financement des films
BaromètresEn 2019 le groupe TF1 truste les premières place
Les informations financières de cet article proviennent de Cinéfinances.info*.
Le film de Philippe de Chauveron est encore un gros succès en salle
Les chaînes de télévision sont le principal investisseur dans les films français. Parmi les films français sortis en 2019, l’apport de financement le plus important d’une chaîne gratuite est celui de TF1 pour la comédie « Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon dieux ». C’est la suite de « Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu » qui avait été un gros succès. TF1 a investi 1,2 millions € en coproduction et 3,1 millions € pour 2 passages. Il faut noter que TMC, filiale de TF1, a pré-acheté un passage pour 200 000 €. Ce dernier avait été un énorme succès, puisqu’en 2014 il avait réalisé 12,3 millions d’entrées. Il était donc logique que TF1 augmente son apport qui, à l’époque, avait été de 3,4 millions €. La suite a encore été un succès puisqu’elle a réalisé 6,7 millions de spectateurs.
Vient ensuite la comédie « All inclusive, bienvenue au club ». Sur un budget de 15, 4 millions €, le groupe TF1 a apporté 3,4 millions € de financement : 800 000 € en coproduction, 2,850 millions € en pré-achat de deux passages, 200 000 € en pré-achat de TMC et 150 000 € en pré-achat de TFX. Le film a réalisé 818 000 entrées.
En troisième position on trouve la comédie « Rendez-vous chez les Malawas » dont le budget est de 12,8 millions €. L’apport de TF1 est de 3,4 millions €, dont 800 000 € en coproduction et 2,850 millions € pour 2 passage. Le film a réalisé 624 000 entrées.
Le budget de la comédie « Just a gigolo » est de 10,2 millions €. Pour son financement le groupe TF1 a apporté 3,2 millions : 800 000 € de coproduction de la chaîne et 2,2 millions pour le préachat 2 passages. En plus TMC a fait un préachat de 200 000 €. Le film a réalisé 281 000 entrées.
Enfin, TF1 a apporté un financement de 3 millions € à « Anna », dont le budget est 30,7 millions € : 1,05 millions et 1,95 millions € en pré-achat. Le film a réalisé 732 000 entrées.
A noter que, pour les films sortis en 2018, c’est le groupe M6 qui avait réalisé l’apport de loin le plus important avec 6 millions € pour « Asterix la position magique ». Il est vrai que c’était un film dont le producteur délégué était M6 studio et le distributeur SND. Par ailleurs, M6 était encore présent dans le top 5 avec 4,4 millions d’apport pour « Nicky Larsen et le parfum de cupidon ».
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Voir aussi dans Siritz.com l’article « Un budget élevé ne garantit pas des entrées élevéeshttps://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/cinema-un-budget-eleve-ne-garantit-pas-des-entrees-elevees/
Et aussi : https://siritz.com/cinescoop/diffuse-par-canal-vendredi-3-avril-continuer-navait-pas-ete-pre-achete-par-un-chaine-en-clair-francaise/
Et aussi : https://siritz.com/cinescoop/canal-cinema-diffuse-rebelles-en-clair/
Les données financières de la vente de Pinocchio à Amazon Prime
FinanCinéAvec « Forte » c’est le deuxième film français vendu à Amazon Prime. Mais il ne serait vendu que pour la France
Le Pacte vient d’annoncer la vente du film Pinocchio à Amazon prime, ce qui signifie que le distributeur renonce à la sortie en salle. Il semble que ce soit essentiellement pour le territoire français. Ce film Italien de Matteo Garonne, avec Benito Benigni est déjà sorti en Italie où il avait été un succès. C’était une coproduction à 10% avec la France. Dans l’hexagone le film est produit et distribué par Le Pacte (Jean Labadie). Il devait sortir en salle le 18 mars. Le distributeur avait dépensé d’importants frais d’édition et ne savait quand le film pourrait sortir. Il aurait dû alors financer une nouvelle campagne de promotion.
Selon le plan de financement fourni par Cinefinances.info *, la part française du financement était de 1,474 millions €. Le Pacte avait investi 135 000 € en tant que coproducteur et 600 000 € en tant que distributeur. Canal+ avait préacheté le film 360 000 € et Multithématiques 40 000 €.
Le film bénéficiait d’une aide aux cinéma du monde de 150 000 € du CNC et d’une avance sur recette de 29 000 € d’Eurimages sur la part française. Hanway films (Jeremy Thomas) avait accordé un minimum garanti de 150 000 € sur la part française des ventes internationales.
Il est probable que Le Pacte a remboursé toutes ces sommes. La question est de savoir s’il a amorti ses frais d’éditions et réalisé un bénéfice. Voir notre article concernant la vente de « Forte » à Amazon Prime. https://siritz.com/cinescoop/vente-de-forte-a-amazon-prime-analyse-des-donnees-financieres/. Pour ce dernier film la rumeur court que la vente serait de 5 millions € pour les droits mondiaux, alors que le budget du film était de 3,6 millions €. Mais ce prix est contractuellement confidentiel.
En Italie, le financement était de 13,7 millions. Parmi les principales sources de financement on trouve producteur Archimède (Matteo Garonne) qui a investi 1,2 millions € et bénéficié d’une crédit d’impôt de 3,8 millions €. La Rai avait investi 5 ,5 millions €, le ministère de la culture a apporté 800 000 de subvention et Hanway, pour la part Italienne, 1,35 millions €. Il y a aussi une avance d’Eurimage de 261 000 € qui devra être remboursée puisqu’elle est conditionnée à la coproduction entre deux territoires où le film sort en salle.