Elle est inférieure a celle de la moyenne des réalisateurs français
La rémunération du réalisateur de ce film est de 120 000 €. Elle est composée d’un à-valoir de 60 000 € sur les droits d’auteur et d’un salaire de technicien du même montant. Cela représente 1,8% du budget. Le réalisateur a en outre participé à l’écriture du scénario et des dialogues avec trois autres auteurs, sa rémunération en tant que scénariste s’ajoutant aux 120 000 €.
Ce film est de nouveau d’actualité puisque Canal + l’a diffusé hier soir, mardi 28 avril, Vincent Lindon (dans le rôle de Casanova) et Stacy Martin interprètent ce drame romantique. Le site Cinéfinances.info* fournit les données financières sur le budget et les rémunérations que l’on trouve dans cet article.
Ce sont les films du lendemain (Kristina Larsen et Antonine Meuret-Gosselet) et LPG (Jean-Pierre Guerin) qui ont produit le film. Le budget initial de ce dernier était de 6,490 millions €. Il est sorti en 2019 et n’a rassemblé que 77 000 spectateurs. Canal + l’avait préacheté 994 000 €.
La rémunération de réalisateur de Benoit Jacquot sur le film précédent était identique. « Eva », est une adaptation du roman de James Hadley Chase. Isabelle Huppert, Gaspard Ulliel, Julia Roy et Richard Berry en sont les interprètes principaux. Sorti en 2018, il était produit par Macassar Productions. Son budget était de 5,2 millions € et il a réalisé 153 000 entrées. L’a-valoir sur droits d’auteur de Benoit Jacquot était de 46 000 € et son salaire de 76 000 €. Et il était également co-scénariste.
« Journal d’une femme de chambre », avec Léa Seydoux et Vincent Lindon, est sorti en 2015. Il a été produit par Les films du lendemain et JPG. Son budget était de 7,4 millions €. Et il a rassemblé 340 000 spectateurs. Benoit Jacquot avait reçu 80 000 € d’à valoir sur ses droits d’auteur et 84 000 € de salaire.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/04/benoit-jacquot.png570434Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-04-29 08:00:002020-04-29 13:54:14La rémunération de Benoit Jacquot sur « Dernier Amour »
Sauf exception la bande originale Est le parent pauvre des films français.
La bande originale crée l’atmosphère du film et ponctue son déroulement. Certains des plus grands compositeurs mondiaux, y compris de grands films américains, sont français. Aux Etats-Unis la rémunération des compositeurs représente au moins 2% du budget. En France, les difficultés qu’ont la plupart des producteurs à monter le financement de leur film font qu’il le plus souvent arrivent bien après le casting, la réalisation et le scénario.
Selon les informations financières fournies par le site Cinefinances.info*, elles vont de
2 000 € à 750 000 €. C’est Raphaël Hamburger dont la bande-originale du film « Play » a été la plus rémunérée. Le film était réalisé par Anthony Marciano.
La rémunération moyenne des bandes originales est de 65 000 €. Elle comprend la rémunération de trois auteurs de la bande originale du documentaire « Marc avec les loups » : Armand Amar, Anne Sophie Versnaeyen & Hugo Gonzales Pioli. Quant à la rémunération médiane elle est de 40 000 €.
En pourcentage du budget la rémunération moyenne et la rémunération médiane sont toutes deux de 1,5%. Mais, là encore il y a de très gros écarts : elles vont de 0,3% aux 9,5% de Raphaël Hamburger.
*Ce baromètre est établi à partir de données fournies par le site https://cinefinances.info/ . C’est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/04/compositeurs-2020.png428720Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-04-28 08:00:002020-07-01 14:38:19La rémunération de la musique de films français en 2020
M6 a proposé à la Fédération Nationale des Cinémas Français d’offrir une campagne de publicité gratuite lors de la réouverture des salles de cinéma.
Les dirigeants de sa filiale de distribution, SND, trouvaient que c’était une très bonne idée. Son film « De Gaulle », sorti le 9 mars avait très bien démarré et a été littéralement fauché par la fermeture des salles.
Il est probable que l’ensemble des chaînes suivront cette initiative et ce pour deux raisons : d’une part leurs écrans sont vides et d’’autre part, en attendant le dépôt de la loi réformant l’audiovisuel, c’est un moyen de démontrer que le média télévision est le plus efficace pour le cinéma. Le projet de loi devrait supprimer l’interdiction pour la publicité des films à la télévision mais, du fait de la réticence de distributeurs et producteurs indépendants français, cette libéralisation risque d’être très encadrée.
Cette proposition correspond exactement à l’idée que recherche Richard Party, le président de la FNCF, qui recherche à lancer une grande opération la semaine de la réouverture des salles. Et il écarte une baisse des prix qui n’aurait probablement aucun impact.
Richard Patry
Selon nous cette campagne pourrait être couplée avec des reportages sur des personnalités du cinéma, de la culture ou d’autres secteurs entrant dans un cinéma.
Et elle complète parfaitement la proposition de notre éditorial
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/04/m6-27-a.png262574Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-04-27 11:57:562020-04-27 13:31:50Campagne tv gratuite pour le cinéma lors de la réouverture
Le réalisateur dont la rémunération a été la plus élevée est Jean-Michel Bertrand pour « Marche avec les loups », produit par Jean-Pierre Bailly . Elle est de 65 000 €, dont 40 000 € en salaire et 25 000 € en droits d’auteur.
Le film a déjà réalisé 200 000 entrées
Les précédent film de Jean-Michel Bertrand, « La vallée des loups », était déjà un succès
* www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/04/rmunration-ral-doc-en-2020.png484778Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-04-27 08:01:002020-04-26 19:00:03Rémunération des réalisateurs de films français de documentaire en 2020
Ces données, fournies par le site Cinefinances.info* sont celles inscrites dans les contrats entre les producteurs et les réalisateurs
Depuis le début de l’année la rémunération de loin la plus élevée pour un réalisateur de films français de fiction est de 1,4 millions €. C’est celle Michel Hazanavicius pour Le Prince oublié qui a rassemblé 907 000 spectateurs. Mais elle n’est pas représentative, puisqu’il s’agit d’un réalisateur mondialement connu, ayant reçu l’oscar du meilleur film et meilleur réalisateur. Ainsi, celui qui arrive en seconde position a reçu 475 000 €.
La rémunération (salaire plus droit d’auteur) moyenne des réalisateurs de films français de fiction sortis depuis le début de l’année est de 150 000 €. Elle correspond à la rémunération d’Eric Besnard, réalisateur de l’Esprit de famille.
Le film a réalisé 240 000 entrées
Mais la rémunération médiane est plus représentative, puisqu’il y a autant de réalisateurs dont la rémunération a été supérieure que de réalisateurs dont la rémunération a été inférieure. Elle est de 80 000 € et correspond à la rémunération de Julie Manoukian, pour Les vétos et de
Le film a rassemblé 641 000 spectateurs
Corneliu Porumboiu, pour Les siffleurs
réalisateur d’un film qui a réalisé 150 000 entrées.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Voir aussi la rémunération des réalisateurs de films documentaires en 2020
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/04/rmunration-ral-fiction.png416706Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-04-27 08:00:002020-04-26 19:04:32Rémunération des réalisateurs de films français de fiction
Il faut que les salles puissent couvrir leurs frais de fonctionnement et que les distributeurs les approvisionnent en films. Il y a une solution.
Le cinéma fait partie, comme une grande partie des activités culturelles, et bien entendu de la restauration et du tourisme, de tous les secteurs qui sont ã l’arrêt total. Et, pour l’instant, du côté du gouvernement, du ministre de la culture au Président de la République, même si ce dernier a évoqué un plan, il n’y a pas le plus petit commencement de perspective.
Tous les secteurs du cinéma sont frappés. Mais l’enjeu principal est la réouverture des salles. Quelle que soit la date où elle aura lieu celles-ci devront respecter des mesures de protection sanitaires qui vont augmenter leurs coûts et rėduire leur fréquentation potentielle. Dans certains cas les recettes ne permettront pas de couvrir les frais de fonctionnement, tandis que les frais fixes continueront ã courir.
Mais l’enjeu majeur concerne le public : voudra-y-il prendre le risque de s’enfermer au cinéma tant que le Covid 19 rode et frappe ? Dans ce cas, sauf, peut-être – et encore- pour les films qui venaient de dėmarrer lors de la fermeture des salles, les distributeurs préféreront attendre que la fréquentation revienne à la normale avant de sortir leur film. Mais sans une offre attractive de films, les salles ne pourront rouvrir. Et tant que les salles n’auront pas ouvert, les distributeurs n’ayant aucune idée de l’attitude du public, repousseront la sortie de leur film.
C’est donc un cercle vicieux qu’il faut casser. Et ce, en prenant des mesures exceptionnelles comme le gouvernement n’a cessé d’en prendre pour limiter les conséquences économiques du confinement. Pour y parvenir, il faut baisser considérablement le point mort des exploitants et des distributeurs dans les premières semaines de la rėouverture.
Augmenter fortement le soutien automatique
Cela suppose d’augmenter fortement la recette par entrée, en augmentant fortement le taux de soutien automatique le premier mois de la réouverture des salles. Ce bonus pourrait être ėnorme la première semaine, puis diminuer jusqu’ã la quatrième.
A titre d’exemple si le soutien double le prix moyen de la place qui est de 6,7 € et que, la première semaine, il n’y a que 1 millions d’entrées, soit le quart des entrées en juillet août, l’aide aux exploitants serait de 6,7 millions €. En juillet cela correspondrait pour les exploitants aux recettes de 2 millions d’entrées par semaine contre 3,5 millions habituellement. Si le taux de soutien diminuait de 25% par semaine cela reviendrait à environ 18 à 20 millions sur le mois. L’augmentation du soutien à la distribution pourrait appliquer le même principe et coûter globalement 7 millions €. Soit un total de 25 à 27 millions €Certes, les blockbusters américains ne bénéficieraient nullement de ces mesures. Mais une réouverture des salles dès la mi-juillet leur permettrait de programmer des lancements en août.
L’enjeu est considérable, non seulement pour la reprise d’une vie sociale en France mais aussi pour tout le secteur culturel. Si les cinémas ré-ouvrent les théâtres, puis les autres activités culturelles pourront à leur tour envisager les modalités de leur réouverture.
Une taxe de solidarité sur les grandes plates-formes de S-Vod
Bien entendu le CNC n’a pas la moindre réserve pour financer ces montants et l’Etat devra lui attribuer une dotation exceptionnelle. Mais les fonds nécessaires pourraient provenir en partie, voir en totalité, d’une autre source : une taxe de solidarité sur les plates-formes internationales de S-Vod, comme je l’avais suggéré dans deux précédents éditoriaux*.
Car, désormais, il est clair que le confinement est pour elles un véritable effet d’aubaine. Netflix a annoncé que ses abonnés avaient progressé deux fois plus vite que prėvu au 1er trimestre. Cela confirmerait que le confinement les a fait progresser de 30 % depuis le confinement français et mondial. De même les 50 millions d’abonnés conquis en 6 mois par Disney + confirment cette analyse et les résultats d’Amazon prime doivent être ã la même aune.
Une taxe de 5% sur le chiffre d’affaires de ces plates-formes pendant 3 à 4 mois pourrait financer la presque totalité du bonus calculé plus haut.
En effet, rien que sur Netflix une taxe de 5%, représentant 21% % d’un effet d’aubaine de 30% d’abonnés en plus, rapporterait environ 4,5 millions € par mois. Sur les trois plates-formes cela pourrait représenter 5 à 6 millions € par mois et financer, en 3 où 4 mois presque la totalité du bonus du fonds de soutien. En outre, les plates-formes pourraient bien préférer que cette taxe soit en fait une contribution volontaire au redémarrage du cinéma, ce qui serait pour elles une formidable promotion de leur image de marque.
Et si, par chance, la fréquentation est supérieure au prévision l’Etat devrait garantir de prendre en charge le supplément de fonds de soutien.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svg00Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-04-27 08:00:002020-04-26 12:42:57Pour faire redémarrer les salles de cinéma
Cette décision s’impose. Car l’originalité et le principal intérêt de ce blog est son approche toute nouvelle du cinéma, reposant sur les données financières concernant les films français qui sortent et ceux qui sont en exploitation.
Certes, les interviews de la rubrique le Carrefour et l’Editorial offrent des outils d’analyse pertinents de l’ensemble du secteur du cinéma mais aussi de l’ensemble de l’audiovisuel. Néanmoins Siritz ne peut exister sans ses Baromètres et CineScoop.
Cette suspension est d’autant plus regrettable que, dès le premier numéro, selon Google analytics, l’audience du blog a dépassé nos espérances et que le numéro de la semaine dernière avait atteint des records.
Les données très fines de Google analytics sur ce qui intéresse nos lecteurs, principalement des professionnels du cinéma et de l’audiovisuel, nous ont permis de concevoir un renforcement de l’intérêt des Baromères et de CineScoop quand nos recommencerons à paraître. Ainsi, les Baromètres vont suivre semaine par semaine, la rentabilité de la distribution des films français qui démarrent, celle de tous les films français en exploitation et les performances de leur production. Ainsi que, à un rythme mensuel, les rémunérations des réalisateurs, des compositeurs des musiques de film et des principaux interprètes.
Souhaitons à tous les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel reprenne au plus vite et dans les meilleurs conditions.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svg00Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-04-20 08:00:002020-04-19 10:03:36Suspension de la diffusion du blog Siritz jusqu’à la réouverture des salles de cinéma
Le prix de vente est confidentiel, mais on peut faire des hypothèses
Nicolas Duval (Quad), le producteur du film « Forte », qui devait sortir en salle le mercredi 18 mars, a fait le choix de ne pas le sortir en salle et de le vendre pour une sortie directe en S-Vod sur Amazon Prime qui le sortira mondialement sur sa plate-forme le mercredi 15 avril. Ce film, comme « Petit pays », qui devait sortir le même jour, avait fait toute sa promotion médiatique et publicitaire et ne pouvaient espérer sortir avant longtemps. Sans savoir d’ailleurs, si, une fois les salles autorisées à ouvrir, le public n’allait pas hésiter à aller s’enfermer au cinéma. Et avec l’obligation de faire une nouvelle campagne de promotion, ce qui élèverait le point mort de la distribution.
Selon Cinéfinances.info* le film a un budget de 3,6 millions €. Canal+ l’avait préacheté pour 627 000 €, Multithématique pour 130 000 € et Canal + International 3 000 €. France 2 avait investi 300 000 € en coproduction et autant en préachat. TMC l’avait préacheté 130 000 €. Enfin le producteur belge a investi 50 000 €. Il semble probable que le prix de vente a permis de rembourser ces investissements, ce qui représente 1 610 000 €.
TF1 DA, en tant que distributeur avait donné un minimum garanti de 550 000 € auxquels se sont ajoutés les frais d’édition. Le prix de vente a sans doute permis de rembourser une partie sinon la totalité de cet investissement. En outre UGC devait assurer la distribution physique pour le compte de TF1 DA, avec une commission certes réduite, mais une assurance de gain sans risque.
Il y a deux autres sources de financement : 425 000 € d’aide de la région île de France qu’il n’y a sans doute pas à rembourser car ce type d’aide est également prévue pour la diffusion sur une internet. Et 50 000 € de placement de produit, apportés par l’agence Hill Valley, qui ne réclamera sans doute pas de remboursement, compte tenu de la très forte diffusion d’Amazon prime.
Reste l’investissement en numéraire de Quad qui est de 561 000 €, et qui ne peut être compensé par aucun crédit d’impôt, ainsi que 100 000 € de part coproducteur de TF1 DA. Quad avait mis la totalité de son salaire et de ses frais généraux en participation. L’investissement des producteurs a éventuellement pu être réduit si les 10% d’imprévus n’on pas été totalement utilisés.
Mais, si le choix de la sortie en salle avait été choisi, Quad n’aurait pas à renoncer à son crédit d’impôt qui aurait couvert une grande partie de son apport en numéraire et, en tout état de cause, aurait touché du soutien financier. Alors que TF1 DA aurait beaucoup plus à perdre, car il faudrait amortir un minimum garanti et des frais d’édition presque doublés.
Bien entendu, le prix de vente de cette opération est soumis à une totale confidentialité. Mais on peut imaginer qu’il couvre certainement les 1 610 000 € des partenaires et sans doute aussi les 550 000 € de minimum garanti de TF1, ce qui revient à 2 160 000 €.
La question est de savoir s’il couvre aussi les frais d’édition de TF1 et l’investissement producteur de Quad et de TF1 DA ? Cela donnerait un prix se situant entre 3 et 3,5 millions €, ce qui peut paraitre très élevé. Mais Quad et TF1 DA ont les moyens de ne pas brader un film en attente de jours meilleurs. Et les plates-formes sont capables d’acheter les droits mondiaux de séries de 52 minutes 2 millions l’épisode, voir plus. Donc, ces prix ne sont pas impossibles. Surtout que, comme expliqué dans notre éditorial, il y a peut-être la possibilité pour Amazon Prime de négocier avec TF1, et peut-être aussi avec France télévisions, des tarifs de publicité exceptionnellement bas. Il sera donc intéressant de surveiller comment Amazon va promouvoir cette offre.
*Les chiffres de cet article proviennent de Cinéfinances.info www.Cinefinances.info* est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/04/forte.png620434Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-04-13 08:03:002020-04-26 14:00:00Vente de « Forte » à Amazon Prime : analyse des données financières
Katia Lewkowicz, la réalisatrice de « Forte », qui vient d’être vendu pour une sortie directe et mondiale sur Amazon Prime (voir article ci-contre) est une actrice et réalisatrice franco-israélienne. « Forte » est son troisième long métrage. Cette comédie, produite par Quad est interprétée par Melha Bedia et Valérie Mercier. La réalisatrice en a écrit le scénario avec Mehla Bedia et Frédéric Hazan.
Le premier film réalisé par Katia Lewkowicz est « Pourquoi tu pleures ? », au budget de 3,2 millions €, produit par Panorama films et distribué par La Pacte en 2011. Il avait réalisé167 000 entrées. La rémunération de la réalisatrice était de 117 000 €.
Son second film est « Tiens-toi droite », produit par Rectangle production (Edouard Weil) pour un budget de 4,45 millions €. Distribué par Wild Bunch en 2014, il avait réalisé 40 000 entrées.
Sur « Forte », la rémunération de la réalisatrice est de 90 000 €. Elle est représentée par l’agence Urba.
A noter que la SACD n’a pas encore signé d’accord avec Amazon Prime, comme elle en a signé avec Netflix, pour la rémunération à la diffusion des auteurs. En effet, le calcul de cette rémunération pose un problème d’assiette, car Amazon Prime n’est pas qu’une plate-forme de S-Vod et offre bien d’autres services.
Mais juridiquement, par accord ou action en justice, Amazon Prime sera obligée de rémunérer Katia Lewkowicz. Et, pour une diffusion mondiale, cette rémunération sera sans doute conséquente.
Les chiffres de cet article proviennent de Cinéfinances.info. www.Cinefinances.info* est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/04/katia-lewkowicz.png496362Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-04-13 08:02:002020-04-12 10:56:4790 000 € de rémunération pour la réalisatrice de « Forte »
« Monsieur Deligny, vagabond efficace», le documentaire de Richard Copans sur les enfants autistes, devait sortir en salles le 18 mars. Thomas Ordonneau (gérant du distributeur Shellac films) et Michel Klein ( Les films Hatari, le producteur du film) ont décidé de le sortir en VOD le 25 Mars, en « inversant la chronologie des media » pour le sortir en salle quand ça sera possible mais avec l’appréhension d’une avalanche de films nouveaux.
Décision prématurée avec une approbation non écrite du CNC. Mais celle-ci a été confirmée par la suite et qui était vitale. En effet, selon Cinéfinances.info*, le film a un budget de 560 000 €. Grâce à l’accord du CNC il n’aura pas à rembourser l’avance sur recettes de 170 000 €, les 20 000 de soutien producteur investis en préparation, les 30 000 € de la Sofica Cinéventure et les aides à la distribution de SHELLAC ».
En revanche il ne pourra toucher de crédit d’impôt cinéma, ce soutien ne dépendant pas du CNC mais du ministère des finances.
*Les chiffres de cet article proviennent de Cinéfinances.info. www.Cinefinances.info* est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/04/monsieur-deligny.png406294Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-04-13 08:02:002020-04-12 09:32:42« Monsieur Deligny » sort directement en Vod mais conserve ses aides cinéma
La rémunération de Benoit Jacquot sur « Dernier Amour »
CinéscoopElle est inférieure a celle de la moyenne des réalisateurs français
La rémunération du réalisateur de ce film est de 120 000 €. Elle est composée d’un à-valoir de 60 000 € sur les droits d’auteur et d’un salaire de technicien du même montant. Cela représente 1,8% du budget. Le réalisateur a en outre participé à l’écriture du scénario et des dialogues avec trois autres auteurs, sa rémunération en tant que scénariste s’ajoutant aux 120 000 €.
Ce film est de nouveau d’actualité puisque Canal + l’a diffusé hier soir, mardi 28 avril, Vincent Lindon (dans le rôle de Casanova) et Stacy Martin interprètent ce drame romantique. Le site Cinéfinances.info* fournit les données financières sur le budget et les rémunérations que l’on trouve dans cet article.
Ce sont les films du lendemain (Kristina Larsen et Antonine Meuret-Gosselet) et LPG (Jean-Pierre Guerin) qui ont produit le film. Le budget initial de ce dernier était de 6,490 millions €. Il est sorti en 2019 et n’a rassemblé que 77 000 spectateurs. Canal + l’avait préacheté 994 000 €.
Vous pouvez trouver plus de renseignements sur le film en cliquant le lien suivant :https://fr.wikipedia.org/wiki/Dernier_Amour_(film,_2019)
Les deux précédents films de Benoit Jacquot
La rémunération de réalisateur de Benoit Jacquot sur le film précédent était identique. « Eva », est une adaptation du roman de James Hadley Chase. Isabelle Huppert, Gaspard Ulliel, Julia Roy et Richard Berry en sont les interprètes principaux. Sorti en 2018, il était produit par Macassar Productions. Son budget était de 5,2 millions € et il a réalisé 153 000 entrées. L’a-valoir sur droits d’auteur de Benoit Jacquot était de 46 000 € et son salaire de 76 000 €. Et il était également co-scénariste.
« Journal d’une femme de chambre », avec Léa Seydoux et Vincent Lindon, est sorti en 2015. Il a été produit par Les films du lendemain et JPG. Son budget était de 7,4 millions €. Et il a rassemblé 340 000 spectateurs. Benoit Jacquot avait reçu 80 000 € d’à valoir sur ses droits d’auteur et 84 000 € de salaire.
Voir aussi la rémunération des réalisateurs de films de fiction en 2020 : https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/remuneration-des-realisateurs-de-films-francais-de-fiction/
Et aussi : https://siritz.com/cinescoop/90-000-e-de-remuneration-pour-la-realisatrice-de-forte/
La rémunération de la musique de films français en 2020
BaromètresSauf exception la bande originale Est le parent pauvre des films français.
La bande originale crée l’atmosphère du film et ponctue son déroulement. Certains des plus grands compositeurs mondiaux, y compris de grands films américains, sont français. Aux Etats-Unis la rémunération des compositeurs représente au moins 2% du budget. En France, les difficultés qu’ont la plupart des producteurs à monter le financement de leur film font qu’il le plus souvent arrivent bien après le casting, la réalisation et le scénario.
Selon les informations financières fournies par le site Cinefinances.info*, elles vont de
2 000 € à 750 000 €. C’est Raphaël Hamburger dont la bande-originale du film « Play » a été la plus rémunérée. Le film était réalisé par Anthony Marciano.
La rémunération moyenne des bandes originales est de 65 000 €. Elle comprend la rémunération de trois auteurs de la bande originale du documentaire « Marc avec les loups » : Armand Amar, Anne Sophie Versnaeyen & Hugo Gonzales Pioli. Quant à la rémunération médiane elle est de 40 000 €.
En pourcentage du budget la rémunération moyenne et la rémunération médiane sont toutes deux de 1,5%. Mais, là encore il y a de très gros écarts : elles vont de 0,3% aux 9,5% de Raphaël Hamburger.
*Ce baromètre est établi à partir de données fournies par le site https://cinefinances.info/ . C’est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Voir aussi la rémunération des réalisateurs de films de fiction
Et la rémunération des réalisateurs de films documentaire
Campagne tv gratuite pour le cinéma lors de la réouverture
CinéscoopM6 a proposé à la Fédération Nationale des Cinémas Français d’offrir une campagne de publicité gratuite lors de la réouverture des salles de cinéma.
Les dirigeants de sa filiale de distribution, SND, trouvaient que c’était une très bonne idée. Son film « De Gaulle », sorti le 9 mars avait très bien démarré et a été littéralement fauché par la fermeture des salles.
Il est probable que l’ensemble des chaînes suivront cette initiative et ce pour deux raisons : d’une part leurs écrans sont vides et d’’autre part, en attendant le dépôt de la loi réformant l’audiovisuel, c’est un moyen de démontrer que le média télévision est le plus efficace pour le cinéma. Le projet de loi devrait supprimer l’interdiction pour la publicité des films à la télévision mais, du fait de la réticence de distributeurs et producteurs indépendants français, cette libéralisation risque d’être très encadrée.
Cette proposition correspond exactement à l’idée que recherche Richard Party, le président de la FNCF, qui recherche à lancer une grande opération la semaine de la réouverture des salles. Et il écarte une baisse des prix qui n’aurait probablement aucun impact.
Selon nous cette campagne pourrait être couplée avec des reportages sur des personnalités du cinéma, de la culture ou d’autres secteurs entrant dans un cinéma.
Et elle complète parfaitement la proposition de notre éditorial
Rémunération des réalisateurs de films français de documentaire en 2020
BaromètresCes données, fourniEs par le site Cinefinances.info*, sont celles des contrats entre producteurs et realisateurs
Voir aussi la rémunération des réalisateurs de films documentaires français en 2019 https://siritz.com/wp-admin/post.php?post=463&action=edit
https://siritz.com/wp-admin/post.php?post=463&action=edit
Le réalisateur dont la rémunération a été la plus élevée est Jean-Michel Bertrand pour « Marche avec les loups », produit par Jean-Pierre Bailly . Elle est de 65 000 €, dont 40 000 € en salaire et 25 000 € en droits d’auteur.
* www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Rémunération des réalisateurs de films français de fiction
BaromètresCes données, fournies par le site Cinefinances.info* sont celles inscrites dans les contrats entre les producteurs et les réalisateurs
Depuis le début de l’année la rémunération de loin la plus élevée pour un réalisateur de films français de fiction est de 1,4 millions €. C’est celle Michel Hazanavicius pour Le Prince oublié qui a rassemblé 907 000 spectateurs. Mais elle n’est pas représentative, puisqu’il s’agit d’un réalisateur mondialement connu, ayant reçu l’oscar du meilleur film et meilleur réalisateur. Ainsi, celui qui arrive en seconde position a reçu 475 000 €.
Voir aussi
La rémunération (salaire plus droit d’auteur) moyenne des réalisateurs de films français de fiction sortis depuis le début de l’année est de 150 000 €. Elle correspond à la rémunération d’Eric Besnard, réalisateur de l’Esprit de famille.
Mais la rémunération médiane est plus représentative, puisqu’il y a autant de réalisateurs dont la rémunération a été supérieure que de réalisateurs dont la rémunération a été inférieure. Elle est de 80 000 € et correspond à la rémunération de Julie Manoukian, pour Les vétos et de
Corneliu Porumboiu, pour Les siffleurs
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Voir aussi la rémunération des réalisateurs de films documentaires en 2020
https://siritz.com/?p=900
Pour faire redémarrer les salles de cinéma
ÉditorialIl faut que les salles puissent couvrir leurs frais de fonctionnement et que les distributeurs les approvisionnent en films. Il y a une solution.
Le cinéma fait partie, comme une grande partie des activités culturelles, et bien entendu de la restauration et du tourisme, de tous les secteurs qui sont ã l’arrêt total. Et, pour l’instant, du côté du gouvernement, du ministre de la culture au Président de la République, même si ce dernier a évoqué un plan, il n’y a pas le plus petit commencement de perspective.
Tous les secteurs du cinéma sont frappés. Mais l’enjeu principal est la réouverture des salles. Quelle que soit la date où elle aura lieu celles-ci devront respecter des mesures de protection sanitaires qui vont augmenter leurs coûts et rėduire leur fréquentation potentielle. Dans certains cas les recettes ne permettront pas de couvrir les frais de fonctionnement, tandis que les frais fixes continueront ã courir.
Mais l’enjeu majeur concerne le public : voudra-y-il prendre le risque de s’enfermer au cinéma tant que le Covid 19 rode et frappe ? Dans ce cas, sauf, peut-être – et encore- pour les films qui venaient de dėmarrer lors de la fermeture des salles, les distributeurs préféreront attendre que la fréquentation revienne à la normale avant de sortir leur film. Mais sans une offre attractive de films, les salles ne pourront rouvrir. Et tant que les salles n’auront pas ouvert, les distributeurs n’ayant aucune idée de l’attitude du public, repousseront la sortie de leur film.
C’est donc un cercle vicieux qu’il faut casser. Et ce, en prenant des mesures exceptionnelles comme le gouvernement n’a cessé d’en prendre pour limiter les conséquences économiques du confinement. Pour y parvenir, il faut baisser considérablement le point mort des exploitants et des distributeurs dans les premières semaines de la rėouverture.
Augmenter fortement le soutien automatique
Cela suppose d’augmenter fortement la recette par entrée, en augmentant fortement le taux de soutien automatique le premier mois de la réouverture des salles. Ce bonus pourrait être ėnorme la première semaine, puis diminuer jusqu’ã la quatrième.
A titre d’exemple si le soutien double le prix moyen de la place qui est de 6,7 € et que, la première semaine, il n’y a que 1 millions d’entrées, soit le quart des entrées en juillet août, l’aide aux exploitants serait de 6,7 millions €. En juillet cela correspondrait pour les exploitants aux recettes de 2 millions d’entrées par semaine contre 3,5 millions habituellement. Si le taux de soutien diminuait de 25% par semaine cela reviendrait à environ 18 à 20 millions sur le mois. L’augmentation du soutien à la distribution pourrait appliquer le même principe et coûter globalement 7 millions €. Soit un total de 25 à 27 millions €Certes, les blockbusters américains ne bénéficieraient nullement de ces mesures. Mais une réouverture des salles dès la mi-juillet leur permettrait de programmer des lancements en août.
L’enjeu est considérable, non seulement pour la reprise d’une vie sociale en France mais aussi pour tout le secteur culturel. Si les cinémas ré-ouvrent les théâtres, puis les autres activités culturelles pourront à leur tour envisager les modalités de leur réouverture.
Une taxe de solidarité sur les grandes plates-formes de S-Vod
Bien entendu le CNC n’a pas la moindre réserve pour financer ces montants et l’Etat devra lui attribuer une dotation exceptionnelle. Mais les fonds nécessaires pourraient provenir en partie, voir en totalité, d’une autre source : une taxe de solidarité sur les plates-formes internationales de S-Vod, comme je l’avais suggéré dans deux précédents éditoriaux*.
Car, désormais, il est clair que le confinement est pour elles un véritable effet d’aubaine. Netflix a annoncé que ses abonnés avaient progressé deux fois plus vite que prėvu au 1er trimestre. Cela confirmerait que le confinement les a fait progresser de 30 % depuis le confinement français et mondial. De même les 50 millions d’abonnés conquis en 6 mois par Disney + confirment cette analyse et les résultats d’Amazon prime doivent être ã la même aune.
Une taxe de 5% sur le chiffre d’affaires de ces plates-formes pendant 3 à 4 mois pourrait financer la presque totalité du bonus calculé plus haut.
En effet, rien que sur Netflix une taxe de 5%, représentant 21% % d’un effet d’aubaine de 30% d’abonnés en plus, rapporterait environ 4,5 millions € par mois. Sur les trois plates-formes cela pourrait représenter 5 à 6 millions € par mois et financer, en 3 où 4 mois presque la totalité du bonus du fonds de soutien. En outre, les plates-formes pourraient bien préférer que cette taxe soit en fait une contribution volontaire au redémarrage du cinéma, ce qui serait pour elles une formidable promotion de leur image de marque.
Et si, par chance, la fréquentation est supérieure au prévision l’Etat devrait garantir de prendre en charge le supplément de fonds de soutien.
Suspension de la diffusion du blog Siritz jusqu’à la réouverture des salles de cinéma
ÉditorialCette décision s’impose. Car l’originalité et le principal intérêt de ce blog est son approche toute nouvelle du cinéma, reposant sur les données financières concernant les films français qui sortent et ceux qui sont en exploitation.
Certes, les interviews de la rubrique le Carrefour et l’Editorial offrent des outils d’analyse pertinents de l’ensemble du secteur du cinéma mais aussi de l’ensemble de l’audiovisuel. Néanmoins Siritz ne peut exister sans ses Baromètres et CineScoop.
Cette suspension est d’autant plus regrettable que, dès le premier numéro, selon Google analytics, l’audience du blog a dépassé nos espérances et que le numéro de la semaine dernière avait atteint des records.
Les données très fines de Google analytics sur ce qui intéresse nos lecteurs, principalement des professionnels du cinéma et de l’audiovisuel, nous ont permis de concevoir un renforcement de l’intérêt des Baromères et de CineScoop quand nos recommencerons à paraître. Ainsi, les Baromètres vont suivre semaine par semaine, la rentabilité de la distribution des films français qui démarrent, celle de tous les films français en exploitation et les performances de leur production. Ainsi que, à un rythme mensuel, les rémunérations des réalisateurs, des compositeurs des musiques de film et des principaux interprètes.
Souhaitons à tous les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel reprenne au plus vite et dans les meilleurs conditions.
Vente de « Forte » à Amazon Prime : analyse des données financières
CinéscoopLe prix de vente est confidentiel, mais on peut faire des hypothèses
Nicolas Duval (Quad), le producteur du film « Forte », qui devait sortir en salle le mercredi 18 mars, a fait le choix de ne pas le sortir en salle et de le vendre pour une sortie directe en S-Vod sur Amazon Prime qui le sortira mondialement sur sa plate-forme le mercredi 15 avril. Ce film, comme « Petit pays », qui devait sortir le même jour, avait fait toute sa promotion médiatique et publicitaire et ne pouvaient espérer sortir avant longtemps. Sans savoir d’ailleurs, si, une fois les salles autorisées à ouvrir, le public n’allait pas hésiter à aller s’enfermer au cinéma. Et avec l’obligation de faire une nouvelle campagne de promotion, ce qui élèverait le point mort de la distribution.
Selon Cinéfinances.info* le film a un budget de 3,6 millions €. Canal+ l’avait préacheté pour 627 000 €, Multithématique pour 130 000 € et Canal + International 3 000 €. France 2 avait investi 300 000 € en coproduction et autant en préachat. TMC l’avait préacheté 130 000 €. Enfin le producteur belge a investi 50 000 €. Il semble probable que le prix de vente a permis de rembourser ces investissements, ce qui représente 1 610 000 €.
TF1 DA, en tant que distributeur avait donné un minimum garanti de 550 000 € auxquels se sont ajoutés les frais d’édition. Le prix de vente a sans doute permis de rembourser une partie sinon la totalité de cet investissement. En outre UGC devait assurer la distribution physique pour le compte de TF1 DA, avec une commission certes réduite, mais une assurance de gain sans risque.
Il y a deux autres sources de financement : 425 000 € d’aide de la région île de France qu’il n’y a sans doute pas à rembourser car ce type d’aide est également prévue pour la diffusion sur une internet. Et 50 000 € de placement de produit, apportés par l’agence Hill Valley, qui ne réclamera sans doute pas de remboursement, compte tenu de la très forte diffusion d’Amazon prime.
Reste l’investissement en numéraire de Quad qui est de 561 000 €, et qui ne peut être compensé par aucun crédit d’impôt, ainsi que 100 000 € de part coproducteur de TF1 DA. Quad avait mis la totalité de son salaire et de ses frais généraux en participation. L’investissement des producteurs a éventuellement pu être réduit si les 10% d’imprévus n’on pas été totalement utilisés.
Mais, si le choix de la sortie en salle avait été choisi, Quad n’aurait pas à renoncer à son crédit d’impôt qui aurait couvert une grande partie de son apport en numéraire et, en tout état de cause, aurait touché du soutien financier. Alors que TF1 DA aurait beaucoup plus à perdre, car il faudrait amortir un minimum garanti et des frais d’édition presque doublés.
Bien entendu, le prix de vente de cette opération est soumis à une totale confidentialité. Mais on peut imaginer qu’il couvre certainement les 1 610 000 € des partenaires et sans doute aussi les 550 000 € de minimum garanti de TF1, ce qui revient à 2 160 000 €.
La question est de savoir s’il couvre aussi les frais d’édition de TF1 et l’investissement producteur de Quad et de TF1 DA ? Cela donnerait un prix se situant entre 3 et 3,5 millions €, ce qui peut paraitre très élevé. Mais Quad et TF1 DA ont les moyens de ne pas brader un film en attente de jours meilleurs. Et les plates-formes sont capables d’acheter les droits mondiaux de séries de 52 minutes 2 millions l’épisode, voir plus. Donc, ces prix ne sont pas impossibles. Surtout que, comme expliqué dans notre éditorial, il y a peut-être la possibilité pour Amazon Prime de négocier avec TF1, et peut-être aussi avec France télévisions, des tarifs de publicité exceptionnellement bas. Il sera donc intéressant de surveiller comment Amazon va promouvoir cette offre.
*Les chiffres de cet article proviennent de Cinéfinances.info www.Cinefinances.info* est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
90 000 € de rémunération pour la réalisatrice de « Forte »
CinéscoopKatia Lewkowicz, la réalisatrice de « Forte », qui vient d’être vendu pour une sortie directe et mondiale sur Amazon Prime (voir article ci-contre) est une actrice et réalisatrice franco-israélienne. « Forte » est son troisième long métrage. Cette comédie, produite par Quad est interprétée par Melha Bedia et Valérie Mercier. La réalisatrice en a écrit le scénario avec Mehla Bedia et Frédéric Hazan.
Le premier film réalisé par Katia Lewkowicz est « Pourquoi tu pleures ? », au budget de 3,2 millions €, produit par Panorama films et distribué par La Pacte en 2011. Il avait réalisé167 000 entrées. La rémunération de la réalisatrice était de 117 000 €.
Son second film est « Tiens-toi droite », produit par Rectangle production (Edouard Weil) pour un budget de 4,45 millions €. Distribué par Wild Bunch en 2014, il avait réalisé 40 000 entrées.
Sur « Forte », la rémunération de la réalisatrice est de 90 000 €. Elle est représentée par l’agence Urba.
A noter que la SACD n’a pas encore signé d’accord avec Amazon Prime, comme elle en a signé avec Netflix, pour la rémunération à la diffusion des auteurs. En effet, le calcul de cette rémunération pose un problème d’assiette, car Amazon Prime n’est pas qu’une plate-forme de S-Vod et offre bien d’autres services.
Mais juridiquement, par accord ou action en justice, Amazon Prime sera obligée de rémunérer Katia Lewkowicz. Et, pour une diffusion mondiale, cette rémunération sera sans doute conséquente.
Les chiffres de cet article proviennent de Cinéfinances.info. www.Cinefinances.info* est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
« Monsieur Deligny » sort directement en Vod mais conserve ses aides cinéma
Cinéscoop« Monsieur Deligny, vagabond efficace», le documentaire de Richard Copans sur les enfants autistes, devait sortir en salles le 18 mars. Thomas Ordonneau (gérant du distributeur Shellac films) et Michel Klein ( Les films Hatari, le producteur du film) ont décidé de le sortir en VOD le 25 Mars, en « inversant la chronologie des media » pour le sortir en salle quand ça sera possible mais avec l’appréhension d’une avalanche de films nouveaux.
Décision prématurée avec une approbation non écrite du CNC. Mais celle-ci a été confirmée par la suite et qui était vitale. En effet, selon Cinéfinances.info*, le film a un budget de 560 000 €. Grâce à l’accord du CNC il n’aura pas à rembourser l’avance sur recettes de 170 000 €, les 20 000 de soutien producteur investis en préparation, les 30 000 € de la Sofica Cinéventure et les aides à la distribution de SHELLAC ».
En revanche il ne pourra toucher de crédit d’impôt cinéma, ce soutien ne dépendant pas du CNC mais du ministère des finances.
*Les chiffres de cet article proviennent de Cinéfinances.info. www.Cinefinances.info* est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.