POUR LA REALISATION DU TRÈS RENTABLE « UN DIVAN A TUNIS »

Mardi soir Canal+ a diffusé, en deuxième partie de soirée, la comédie dramatique « Un divan à Tunis » qui était sorti en salle le 12 février dernier.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_divan_à_Tunis

C’est le premier long métrage de la franco-tunisienne Manele Labidi qui avait fait des études de science politique avant de travailler dans la finance. Elle est une diplômée de la Femis. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Manele_Labidi

Selon Siritz.com le  film, qui a rassemblé 330 000 spectateurs,  était le second plus rentable du point de vue de la distribution des films français sortis avant le confinement. Les recettes salle du distributeur avaient en effet couvert deux fois le minimum garanti  de 155 000 €, pour les seuls droits salle, accordé par le distributeur au producteur. Et ce, alors que 4 semaines après sa sortie, la carrière du film  avait été stoppée par le confinement. https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/distribution-cinema-les-succes-de-2020/

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

Produit par Kazak Productions (Jean-Christophe Reymond) pour 2 millions €, il était distribué par Diaphana (Michel Saint-Jean).

La rémunération de la réalisatrice pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production est de 52 500 €, dont 25 000 € en à valoir sur droits d’auteur et 27 500 € en salaire de technicien. C’est  la moitié de la rémunération médiane des réalisateurs de films français. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/

Mais elle avait également écrit le scénario et, à ce titre, avait reçu 33 000 € d’à-valoir.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Pour « Le meilleur reste à venir »

Le mardi 24 novembre Canal a diffusé « Le meilleur reste à venir». Cette comédie dramatique  était sortie en salle en décembre dernier.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_meilleur_reste_à_venir

Elle a été réalisée par Matthieu Delaporte, Alexandre de La Patellière. Ils avaient déjà collaboré sur « Le Prénom », sorti en salle en 2012.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Matthieu_Delaporte

C’est le 4ème long métrage réalisé par Matthieu Delaporte et le second d’Alexandre de la Patellière.

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

Le film est produit par Chapter 2 (Dimitri Rassam)et distribué par Pathé. Son budget est de 13,3 millions €.Pour la préparation, 49 jours de tournage et la post-production  rémunération des deux réalisateurs est de 500 000 €, répartis en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Elle est beaucoup plus élevée que la moyenne des rémunérations des réalisateurs de films français. . https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/

Mais les deux réalisateurs étaient également coscénariste du film et, à ce titre, ont reçu un à valoir de 700 000 €.

Le film a rassemblé 961 000 spectateurs.

« Le Prénom » avait le même producteur et le même distributeur. Son budget était de 11 millions €. Pour la préparation, 10 semaines de tournage et la post-production les deux réalisateurs avaient reçu chacun une rémunération de 314 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.

Le film avait rassemblé 3,350 millions d’entrées.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Siritz.com : Quelle est votre analyse de l’impact des plates-formes de S-Vod sur l’économie du cinéma, à  partir de l’expérience de la Wallonie ? Pour les producteurs, à priori, c’est tout positif puisque c’est de l’argent qui va arriver en plus, plus de clients,  et  donc une plus grande concurrence pour s’attacher les talents et les prestataires. 

-Philippe Reynaert : https://siritz.com/le-carrefour/le-bilan-de-wallimage-par-philippe-reynaert/ Mon expérience est encore fragmentaire. A ce jour Wallimage n’a financé que 2 films destinés à Netflix et labellisés « Netflix Originals » : « La femme la plus assassinée du monde » et « La terre et le sang ». Et, dans les deux cas l’expérience était plutôt positive.

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Femme_la_plus_assassinée_du_monde  https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Terre_et_le_Sang

Siritz.Com : Ce sont ce que l’on peut appeler des films de genre.

Choquant d’un point de vue artistique

PhR : Effectivement, un segment sur lequel Wallimage s’est spécialisé ces dernières années. Ce qui est assez particulier, c’est la démarche d’un point de vue artistique. Dans les deux cas un producteur associé à Netflix a contacté un producteur belge. Par exemple, pour « La femme la plus assassinée du monde », c’est XYZ qui a contacté la société de production Fontana : « Est-ce que ça vous intéresserait de produire le scénario que voici ? Netflix a avalisé ce scénario et on n’y touche plus.  Ils ont aussi choisi le réalisateur, un Français qui vit en Angleterre. Le coût de production est évalué à 4 millions €. Netflix est prêt à l’acheter 2 millions €. Est-ce que vous pouvez trouver les 2 autres millions. » Donc, d’un point de vue artistique c’est un peu choquant puisqu’on ne peut toucher à rien. 

Siritz.com : Le producteur est un simple exécutant.

PhR: C’est ça.  En plus, le casting est déjà fait aussi. Par contre l’affaire s’est menée très vite. Parce que Fontana est allé chercher 1,5 millions € de Tax Shelter. Et il est venu nous solliciter pour 390.000 €. Donc on a bouclé avec lui le plan de financement le plus court de toute notre histoire. Il tient en trois lignes. Et les dépenses faites en Wallonie s’élevaient à 1,9 millions €. Donc, pour nous c’est une très bonne affaire. C’est du 487 % de retombées.

Siritz.com : Quelle est la nationalité du film ?

PhR: Paradoxalement c’est un film belge car il appartient à 100% au producteur belge.

Siritz.com : Mais le film est diffusé par Netflix et ne sort pas en salle. 

PhR: Effectivement. Donc le producteur n’a accès à aucune recette. Naturellement ça m’embêtait d’aller vers mon conseil d’administration et de lui dire que, sur ce film, on n’avait pas accès aux recettes. J’ai donc dit à  Jean-Jacques Neira, le patron de Fontana, de  tenter le coup en disant à Netflix qu’on n’était pas contents. « Tu leur dis que c’est nous les méchants. Toi tu trouves que c’est une bonne affaire, mais pas nous. »

A notre grande surprise ils ont cédé

Siritz.com : Mais ils savaient que vous n’alliez pas renoncer à ce qui était tout de même une bonne affaire.

PhR: Et bien, à notre grande surprise, ils ont cédé. Ils ont décidé que le film sortirait en salle en Angleterre et que, nous, on aurait accès à ces recettes. Pourquoi l’Angleterre ? Je n’en sais rien. Et, en plus, ils autorisaient une revente à Arte qui était intéressé, 3 ans après la sortie sur Netflix en 2018. Et là encore, les recettes de cette vente iraient au producteur belge et à nous. Donc, l’espoir de recettes sur ce film n’était pas inférieur à ce que l’on peut attendre d’autres films. 

Siritz.com : Et « La terre et le sang » ?

PhR: Quelques mois plus tard on a eu le même schéma.  Cette fois-ci le producteur belge était Umédia. Et là, Netflix a accepté quelques chose qui était, à notre avis encore plus intéressant : 2 ans après la sortie sur Netflix, ils ont autorisé une vente aux télévisions francophones. Donc une française, une canadienne, une suisse et une belge. Et, sur ces ventes nous nous partageons l’ensemble des recettes puisqu’elles nous sont réservées et que Netflix ne touche rien.

On a découvert des points négatifs

Siritz.com : Donc tout est positif.

PhR: Oui. Mais on a découvert des points négatifs. Par exemple que Netflix ne paye le producteur qu’en 4 ans. C’est donc assez dangereux pour le producteur qui doit financer son film tout de suite. Dans le cas d’Umédia on n’a pas eu besoin d’intervenir, mais dans le cas de Fontana, Wallimage Entreprise a fait l’avance de 3 années, avec un intérêt.

Siritz.com : Heureusement les taux d’intérêt sont bas.

Licence agreement et service provider agreement

PhR: Oui. Mais il faut bien comprendre que cela ne représente que l’un des types de négociation avec Netflix. Eux ils appellent ça un « licence agreement ». Ils ont un autre type d’accord qui s’appelle « service provider agreement ». Et là, c’est très différent pour Wallimage. On a le cas avec le prochain film de Dany Boon, qui va s’appeler « 8 rue de l’humanité ». C’est Patrick Quinet, d’Artémis qui va le coproduire en Belgique. Là, Netflix est complètement aux commandes. Et là, ils financent lourdement, mais ne veulent aucun partenaire qui demanderait accès aux recettes.

Siritz.com : Vous avez financé tous les Dany Boon.

PhR: Depuis « Rien à déclarer », oui, sauf la « Ch’tite Family ». J’ai donc demandé à Patrick pourquoi il ne venait pas nous voir. Il m’a répondu qu’il n’en avait pas besoin. C’est très bien financé par Netflix (qui porte 2/3 du plan de financement) et il ne fait appel qu’au Tax Shelter, car ce mécanisme ne demande aucun accès aux recettes.  Je n’ai pas les chiffres exacts, mais c’est de l’ordre de 10 millions € en provenance de Netflix et 6 millions € de Tax Shelter. Je me désolais donc. Mais Patrick m’a dit : « Je ne te comprends pas. On va sans doute dépenser 5 ou 6 millions € en Wallonie, tu ne prends aucun risque et tu as tout de même les retombées. » Mais j’ai répondu que c’était un coup. Comment intéresser Netflix à tourner en Wallonie ? Patrick m’a répondu : « il faut être attractif au niveau des paysages, des talents et surtout des équipements ». A méditer. Car c’est un grand changement de paradigme pour nous. Dans les années qui viennent, l’attractivité d’une région ne reposera plus seulement sur l’argent qu’elle peut investir…

Siritz.com : Le film de Dany Boon va sortir en salle ?

Plus d’argent à investir que de capacité mondiale à produire

PhR: Normalement pas. Uniquement sur Netflix. En plus, il faut bien voir que Netflix est la première plate-forme. Mais les autres arrivent et elles vont se tirer dans les pattes pour accéder aux programmes. Selon Linda Beath, une analyste australienne qui connaît bien ce secteur ils ne vont pas se manger les uns les autres avant 4 ou 5 ans, bien que Netflix soit très endetté. Apple TV a encore très peu de programmes, mais ils ont des moyens financiers colossaux. Ils ont de quoi racheter en capitalisation 4 ou 5 Netflix. Pour l’instant les gens de Netflix ne sont pas vendeurs. Ils essayent de faire monter les prix. Cette analyste avait additionné ce qu’elle estimait être la capacité de financement des différentes plates-formes. Et elle arrivait à la conclusion qu’à partir de 2022 il y aurait plus d’argent à investir que de capacité mondiale à produire. Et elle concluait en interpellant les fonds régionaux : « Avec toutes vos conditions de territorialisation quelle va être encore votre attractivité ? »

Siritz.com : Le système français est assez sophistiqué. Les plates-formes seront obligées d’investir un certain pourcentage de leur chiffre d’affaires en respectant certaines conditions, les règles du jeu françaises.

PhR: On y arrivera aussi en Belgique puisque cela repose sur une directive européenne. Mais on risque d’arriver à un système à deux vitesses. Les films d’auteurs selon notre système traditionnel et les blockbusters de la manière que je décris.

Siritz.com : En France ce risque existe déjà avec les chaînes. On a cherché à l’éviter en obligeant  certaines chaînes à répartir leurs investissements entre des films à budget élevé, moyen et bas.

Oblige à un changement copernicien des politiques publiques

PhR: Cela va être l’objet majeur. Là-dessus s’ajoute la crise de la Covid. Cela va nous obliger à un changement copernicien des politiques publiques. C’est pourquoi le changement de direction à Wallimage arrive à un bon moment. Moi j’ai travaillé sur des schémas qui ne fonctionneront plus dans 3 ou 4 ans. Et la personne qui a été choisie pour me remplacer, Virginie Nouvelle, est avant tout une financière. Moi je suis un littéraire qui a dû apprendre à compter. Elle c’est une financière qui est tombée amoureuse du cinéma. Elle a donc toutes les qualités pour trouver les nouvelles façons de fonctionner..

IL N’Y A RIEN DE PIRE QUE LE STOP AND GO

Les salles de cinéma pourraient ré-ouvrir le 9 ou le 16 décembre, donc après 7 ou 8 semaines de fermeture. En tout cas pour les fêtes de Noël. Et il y a une autre bonne nouvelle : Warner a décidé de sortir le 30 décembre « Wonder Woman 1984 ». 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Wonder_Woman_1984

Le premier « Wonder Woman » avait dépassé les 2 millions d’entrées. Celui-ci est un nouveau blockbuster avec un budget de 200  millions €. Warner avait déjà été la seule major à sortir un blockbuster lors du 1er dé-confinement. « Tenet « avait rassemblé 2,35 millions d’entrées. Aux Etats-Unis le film sortira le 25 décembre. Mais, en même temps dans les salles de cinéma et, sans supplément, sur la plate-forme de S-Vod HBO Max, appartenant à Warner. 

Après Universal, Warner est donc la seconde major américaine à choisir une sortie « day  and date » pour l’un de ses blockbusters.  https://siritz.com/cinescoop/chronologie-des-medias-comcast-recadre-universal/

Mais, il est vrai qu’au Etats-Unis la très grande majorité des salles sont fermées et que ce phénomène est en train de s’amplifier. Disney avait renoncé à sortir « Mulan » en salle, y compris là où, comme en France, toutes les salles étaient ouvertes. Il avait choisi de le proposer aux abonnés de son service de S-Vod Disney+, mais moyennant un supplément de 30 $.

Bien entendu, la crise sanitaire crée, dans le monde, des situations exceptionnelles qui expliquent que certaines majors cherchent à s’y adapter. Mais il n’en reste pas moins que le verrou de la priorité accordé aux salles a sauté. Qu’en sera-t-il quand, grâce au vaccin, la pandémie aura été vaincue ? Néanmoins, en période normale, pour certains blockbusters les salles peuvent rapporter un ou deux milliards de dollars. Jamais l’achat d’une plateforme ou le chiffre d’affaires abonnement généré par une plateforme n’approchera ces sommes. Mais il est probable que certaines majors vont tenter de jouer sur les deux tableaux.

En attendant, même si elles sont autorisées à ouvrir, est-ce que les restrictions sanitaires imposées aux salles ne seront pas renforcées ? Le simple bon sens amènerait à exclure tout renforcement des restrictions En effet, lors du premier dé-confinement il ne semble  pas que les salles aient été le moins du monde source de contamination. Certainement moins que les grandes surfaces ou les magasins d’alimentation.  En tout cas, le stop and go que le secteur a vécu ne va pas inciter les distributeurs à sortir leurs films immédiatement.  C’est pourquoi la sortie tant attendue de « Ducobu 4 » est reportée à février, car on ne sait jamais. En fait il n’y a rien de pire que le stop and go. En  l’absence de la quasi-totalité des films américains et, au début du moins, du fait du nombre limité de nouveaux films français, les exploitants vont avoir du mal à alimenter tous leurs écrans. 

POUR LA REALISATION DE « CUBAN NETWORK »

Mercredi OCS a diffusé, pour la première fois à la télévision, « Cuban Network » qui était sorti en salle en janvier. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuban_Network

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

Ce thriller franco-espagnol a été réalisé par Olivier Assayas, dont c’est 18ème long métrage.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Assayas

C’est une coproduction d’initiative Française (61%) avec l’Espagne, le Brésil et la Belgique. Le producteur français est CG Cinéma International (Charles Gillibert). Son budget est de 10 millions € et son distributeur Orange Studio qui en a confié la distribution physique à Memento Films. C’est une adaptation d’un livre de Fernando Morais dont les droits ont été achetés 176 000 €.

Pour la préparation, 49 jours de tournage et la post-production, la rémunération d’Olivier Assayas est 315 000 €, répartis en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de techniciens. C’est beaucoup plus que la rémunération moyenne des réalisateurs de films français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/

En outre, Olivier Assayas a reçu un à valoir de 225 000 € en tant que scénariste.

En France le film a atteint 185 000 spectateurs.

Le précédent film réalisé par Olivier Assayas était « Doubles vies », sorti en janvier 2019. Le producteur était le même, mais le distributeur AD Vitam. Le budget du film était  4,6 millions €. Sa rémunération était  139 000 €,  dont 78 750 d’à valoir sur droits d’auteur et 60 750 € de salaire de techniciens. Le film avait rassemblé 162 000 spectateurs.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

POUR LA REALISATION DE NOTRE DAME

Mardi Canal+ a diffusé pour la première fois « Notre Dame », sorti en salle en décembre dernier. Cette comédie franco-belge est produite par Rectangle Productions Edward Weil) et  coproduit par Scope Pictures (Geneviève Lemal). Il est distribué par AD vitam est a rassemblé 230 000 spectateurs.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Notre_Dame_(film)

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

Son budget était de 3,6 millions €. C’est le 5ème long métrage réalisé par Valérie Donzelli qui en est co-scénariste avec  Benjamin Charbit et en est la principale interprète. Elle a une longue carrière de comédienne, de scénariste et elle a réalisé de nombreux courts-métrages ainsi que des téléfilms.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Notre_Dame_(film)

Pour la préparation, 40 jours de tournage et la post-production, rémunération est 83 000 €, répartis entre 38 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 45 000 € de salaire de technicien. C’est moins de la moitié de la rémunération moyenne des réalisateurs de films français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-realisateurs-fin-octobre/

Mais Valérie Donzelli a reçue une rémunération complémentaire de 117 000 € inscrite à la ligne sujet.

Sa précédente réalisation était celle de la coproduction franco-belge, « Marguerite et Julien », sorti en décembre 2015. Le film avait un budget de 6,8 millions €. Il était déjà produit par Rectangle productions et Scope Pictures, mais distribué par Wild Bunch.

Pour la préparation 50 jours de tournage et la post-production, la rémunération de Valérie Donzelli était de 200 000 €, répartis en part égal entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Il s’agissait de l’adaptation d’un livre de Jean Gruault dont les droits avaient été acquis 55 000 €. Valérie Donzelli avait partagé avec Jérémie Elkaïm 135 000 € d’à valoir sur le scénario.

Le film n’avait rassemblé que 29 000 spectateurs.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Un bilan positif même pour les finances publiques

Hier, Philippe Reynaert, son directeur général répondait aux questions de Siritz.com sur l’action de Wallimage, depuis sa création, il y a 20 ans.  Ces questions portaient surtout sur les objectifs et la stratégie de l’institution.  Voici le bilan chiffré  qu’il nous a fourni et qui expliquent comment cette région a bâti une véritable industrie du cinéma et de l’audiovisuel. Qu’elle est le devenu le principal partenaire de la France. Et que la qualité de ses productions est reconnue.

Sur 20 ans

Le premier Conseil d’administration d’investissement s’est tenu en mars 2000. Et, en Juin 2020, s’est tenu le 100ème CA d’investissements.

– Nombre de dossiers reçus :  plus de 1000

– L’équipe en a analysés   977

– Le Conseil d’administration en a retenu   486 (soit 49,74 %, donc presque un sur deux)

– 453 conventions ont été signées

– L’investissement global : 86.088.770 €

– Retombées en activité wallonne : 374.501.921 €

– Soit un taux sur 20 ans de  435 %

A noter que le taux de retombées entre 2015 et 2020 est de 537 %.

Bien entendu ces résultats sont positifs pour l’activité économique, l’emploi et pour le rayonnement culturel de la wallonie.

Mais, les études montrent qu’à parti d’une retombée d’activité de 300% en Wallonie, les recettes fiscales générées localement sont supérieures aux investissements de Wallimage.

Un tableau très parlant

Dans quelles types de production ?

–  303 longs métrages en prise de vue réelle dont  76 % fiction en prise de vue réelle

–   41 séries en prise de vue réelle

–   30 longs métrages d’animation  15% animation

–   36 séries d’animation

–   29 longs métrages documentaires     9% documentaire

–   14 séries documentaires

Avec quel rendement ?

– Animation 461 %. Investissement : 13.331.381 € Retombées:   61.449.011 €

– Fiction live 417 %.  Investissement : 55.693.743 € Retombées :  232.072.774 €

– Documentaire 376 %. Investissement :   2.096.920 € Retombées :     7.881.771 €

Et les Belges dans tout ça ?

– 192 productions d’initiative belge , soit  49,1 %.  Investissement : 31.501.029 €, soit 44,3 % ;  Retombées 120.019.282 €  soit 39,8 %

Les frères Dardenne symbolisent le cinéma wallon. Leur société de production Les films du Fleuve a un long partenariat avec Archipel 35 (Denis Freyd). Mais la difficulté croissante rencontrée en France pour financer « les films moyens » est un handicap pour ce partenariat si fertile.

– 199 productions internationales, soit 50,9 % Investis. Investissement  39.621.015 €, soit  55,7 % Retombées : 181.384.275 €, soit   60,2 %

Siritz.com : On arrive au 20ème anniversaire de la création de Wallimage et vous allez en quitter la direction. C’est le moment de faire le bilan de cette institution. Et, pour bien l’analyser, qu’est ce qui a amené les dirigeants de la région wallonne à la créer en 2000 ?

https://fr.wikipedia.org/wiki/Wallimage

Philippe Reynaert : Cela a été d’abord une longue maturation suivie d’un coup d’accélérateur. Cela a démarré, à la fin des années 80, avec « Le maitre de musique », de Gérard Corbiau. A l’origine c’était un téléfilm destiné à la RTBF. Mais il est sorti en salle  et a trouvé le chemin de grand public, au niveau mondial. Puis, dans les années 90, on a  eu chez nous une incroyable effervescence du secteur cinéma.  Presque chaque année on a eu des prix dans des festivals, comme « Toto le héros » de Jaco Van Dormael, caméra d’or à Cannes. Et toute la bande de Benoit Poelvoorde. Tous ces gens étaient basés en Wallonie. Un mouvement  s’est structuré autour du « Manifeste pour la culture Wallonne » qui comprenait aussi des gens de théâtre et qui demandait que la Wallonie apporte son soutien aux activités culturelles implantées dans  sa région.

Siritz.com : Mais quel a été le déclencheur.

PHR : C’est vraiment la Palme d’or que les frères Dardenne ont décroché au Festival de Cannes en mai 1999. Cela a eu un très fort impact sur tous les responsables politiques. Figurez-vous qu’il y a même eu une loi sur l’emploi des jeunes qui s’est appelé le « Plan Rosetta » ! Le ministre de l’économie wallonne de l’époque, Serge Kubla a alors décidé de créer Wallimage en janvier 2000. Sous forme de société anonyme de droit public, détenue par la région. Donc ça n’a pas trainé.

Siritz.com : Et  Wallimage a tout de suite commencé à fonctionner ?

PHR : Non. Il fallait encore faire des choix, comme, par exemple, le lieu du siège. Finalement c’est Mons qui a été choisi. Moi j’ai été engagé en novembre 2000. Le premier appel à projet a été lancé en février 2001.

Siritz.com : Les soutiens de Wallimage au cinéma devaient être sous forme de subvention ou en coproduction avec une part des recettes ?

PHR : C’est une SA. Donc elle a toujours agi en tant qu’investisseur avec un accès aux recettes. J’ai réussi à faire admettre par le fisc un tableau d’amortissement sur 7 ans. On fait les comptes film par film, année par année en comparant nos recettes à ce tableau. Et, dans la très grande majorité des cas la région nous fait chaque année un abandon de créance équivalent aux pertes actées.

Siritz.com : Depuis la création, combien la région a apporté ?

PHR : En 20 ans 85 millions €. Notre taux de remontée de recettes est plutôt bon par rapport à des organismes équivalents mais n’excède jamais 7à 8% par an. Mais, si la région continue à nous soutenir, c’est que  notre soutien, qui  a entrainé cette perte directe de 80 millions €, génère une activité audiovisuelle en Wallonie avec un taux de retombées sur 20 ans de 435%. C’est à dire que les 85 millions ont enclenché 375 millions € de dépenses en Wallonie. Et ces activités génèrent des impôts. Or, au-delà de 300% d’activité générées, les impôts prélevés sont supérieurs aux pertes de Wallimage.

Sur un plan macro-économique, nous sommes un mécanisme bénéficiaire pour la région.

Siritz.com : Est-ce que, tout de suite, des producteurs français sont venus en Wallonie pour y trouver un complément de financement ?

PHR : Non. J’ai fait le tour des maisons de production en France et, j’avoue que l’on m’a accueilli avec des sourires un peu ironiques.  Le premier film français qui a sollicité notre financement, c’est « Gangsters », le premier long métrage d’Olivier Marchal. Je le dis avec un peu d’émotion car Cyril Colbeau-Justin qui vient de disparaître a donc été le premier à croire en nous. J’ai un autre souvenir très fort de ces débuts difficiles, c’est ma première rencontre avec le liégeois Jacques-Henri Bronckart dont la société de production, Versus, n’avait encore produit que du court-métrage. Il vient me voir et m’annonce qu’ils veulent produire le premier long de Bouli Lanners. Comme j’avais peur de leur manque d’expérience, j’ai conseillé à Jacques-Henri de commencer par se positionner comme co-producteur sur un film français question d’« apprendre le métier ». Il s’est ainsi associé avec Euripide Productions pour « En Territoire Indien » qui s’est tourné dans la région de Spa et sur lequel ils ont rencontré toutes les difficultés possibles et imaginables, y compris le décès en cours de post-production de Daniel Toscan du Plantier ! Bref quand Jacques-Henri est revenu vers Wallimage avec le dossier de « Ultranova », le premier de Bouli Lanners, c’est avec un grand sourire qu’il m’a remercié pour « l’expérience formatrice »…

Siritz.com : Quand on regarde sur le site de Wallimage on voit que la société aide  spécifiquement les films d’animation et les films de genre. Qu’est ce qui vous a amené à cette stratégie ?

PHR : Ce sont des raisons différentes. Pour l’animation c’est parce que très vite on s’est rendu compte c’est un secteur fortement créateur d’emploi. L’animation fait appel à beaucoup de main d’œuvre et nécessite un travail long, en durée par jour et en nombre de jours. On a donc intensément formé des jeunes aux différents métiers de l’animation.

Siritz.com : Et les films de genre ?

PHR : Là, c’est parce qu’on s’est rendu compte qu’il y avait une demande des plates-formes et que celles-ci allaient représenter un gros marché. Le cinéma et, encore plus les chaînes de télévision, sont réticents à diffuser des films de genre. Les plates-formes, même si cela représente pour elle un marché de niche, il est mondial. Nous avons décidé de parrainer le marché international Frontière.

https://frontieresmarket.com/fr/

Et nous sommes devenus un acteur reconnu mondialement grâce au film qui est devenu culte et a eu un succès mondial,  « Grave ». 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Grave_(film,_2016)

Réalisé par la réalisatrice française Julia Ducourneau et coproduit par la société Belge Frakas, il a été tourné à Liège et a fait appel à de nombreux prestataires de notre région. Il faut dire qu’aujourd’hui le CNC a lui aussi un fonds pour soutenir les films de genre.

Mais nous restons imbattables en la matière !

http://www.fantasticwallonia.com/home.php?lang=fr

Siritz.com : Vous aidez aussi les entreprises.

PHR : Oui. C’était indispensable ! On partait de rien en Wallonie ! Il n’y avait pas d’industrie du tout. Or, pour bénéficier de notre soutien, les productions devaient réaliser des dépenses en Wallonie mais ne parvenaient à les effectuer qu’en engageant des personnes physiques, ce qui est vite limité financièrement. Et, personne ne pouvait lancer une entreprise uniquement pour un seul film. Les candidats à la création d’entreprise nous demandaient de leur garantir la commande de plusieurs films, ce que nous ne pouvions faire. Et puis, il fallait faire attention aux règles européennes condamnant la concurrence déloyale. Donc, pour amener du cash flow dans ces nouvelles boites et leur donner le temps de se développer, nous avons créé Wallimage Entreprises qui agit par achat de parts dans le capital ou en concédant des prêts pouvant, si la société ne pouvait les rembourser, se convertir en capital.

Siritz.com : Comment sont prises les décisions de soutien pour les coproductions ?

PHR : Il y a une équipe chez nous qui étudie les différents aspects d’un projet. Comme il y a aujourd’hui plus de demande que de soutien possible, ils les classent par ordre de préférence. Puis, c’est le conseil d’administration, composé de représentants des élus, qui tranche.

Siritz.com : Quand on regarde dans Cinéfinances.info on voit, dans les coproductions avec la Belgique, l’importance du financement par le Tax Shelter amenés par des sociétés comme Umedia ou Scope.

PHR : C’est vrai et ce système, très avantageux, nous est envié. A tel point que les Français ont créé leur crédit d’impôt pour le contrer. Lui aussi est très efficace. Mais cela n’a pas eu d’effet sur les films à gros budget de vos grands groupes qui peuvent cumuler Tax Shelter en Wallonie et crédit d’impôt en France. Mais cela en a eu sur ce que vous appelez les « films du milieu », qui sont souvent des films d’auteurs et l’apanage de vos producteurs indépendants. Or, pour ce type de films et de producteurs, les relations à long terme entre partenaires coproducteurs sont très importantes pour la créativité. Cette évolution est dommage pour la création et le CNC devrait le comprendre. 

Siritz.com : Parmi vos soutiens il y en a un qui est plus inhabituel, c’est le soutien au développement d’émissions de flux. Ce n’est pas vraiment de la culture.

PR : Là cela vient d’un ministre wallon, Jean-Claude Marcourt, qui nous l’a suggéré. Un jour il m’a dit : « Ce que vous faites est très bien, mais pourquoi n’aidez-vous pas la télévision ». Je lui ai répondu : « Mais nous aidons les séries, l’animation, les documentaires ». « Oui, mais pas la vraie télévision. ». Alors j’ai compris ce qu’il voulait dire. Il parlait de jeux, de talk shows, d’émissions de variété. Je lui ait alors expliqué que des émissions de flux étaient extrêmement chères et que nous n’avions pas les moyens de les soutenir. « Mais Endemol  aux Pays-Bas est un des principaux producteurs mondiaux d’émissions de flux. Or les Pays-Bas est un petit pays, comme la Belgique ». J’ai donc décidé d’étudier la question. J’ai été au Mip-TV et au Mip-Com et j’ai découvert que tout commençait par le pitch de pilotes. Financer le développement de 10 pilotes de flux coûtant moins cher que financer 1 épisode de The Voice nous avons opté pour cette formule… A ce jour, le succès est toujours mitigé car plus encore que pour le cinéma, le marché intérieur belge est largement insuffisant. Mais, maintenant nous entrons dans un partenariat avec le français Philippe Chazal et sa Fabrique de Formats.

PS : La semaine prochaine nous poursuivrons cette interview. Philippe Reynaert nous fera part de son analyse de l’impact des plates-formes S-Vod sur l’audiovisuel et de son expérience de la politique de celles-ci en Wallonie qui sera particulièrement éclairante pour les producteurs français.

Demain nous publierons, dans la rubrique FinanCiné les chiffres de 20 ans d’action de Wallimage qui illustreront la réussite de cette institution.

Elle devrait contribuer à la diversité de notre production mais…

L’entrée des plates-formes de S-Vod dans notre système de financement du cinéma et des œuvres  audiovisuelles, à partir de  janvier, va forcement renforcer celui-ci. On ne sait pas quelle sera la répartition  de leurs investissements entre cinéma et œuvres télévisuelles, mais il est probable que la plus grande part sera réservée aux séries et fictions unitaires. Pour le cinéma, cela devrait en partie compenser la baisse de chiffre d’affaires, et donc le recul des investissements, de nos chaînes. Puis ces apports croitron au fil des années.

https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/creation-audiovisuelle-le-gouvernement-fait-passer-netflix-et-disney-a-la-caisse-1259832

Notre écosystème est remarquable parce que fondé sur l’obligation d’investissement. C’est le cas du soutien financier du CNC qui est à la fois une épargne forcée et un droit de douane. Et il bénéficie non seulement à la production de films et d’oeuvres audiovisuelles françaises mais aux salles de cinéma et à la distribution de films. Ce qui explique que nous ayons le plus performant des réseaux de salle en Europe et une extraordinaire variété de distributeurs. https://siritz.com/financine/le-barometre-de-la-distribution-doctobre/

Néanmoins les obligations d’investissement des chaînes représentent des montants encore plus importants : moins de 10% pour le soutien du CNC, près de 30% pour les apports des chaînes.

Mais ce rôle déterminant des chaînes a un inconvénient. En effet, les films sont avant tout destinés à être diffusés en salle. Sinon ce sont des téléfilms. Or, la tendance naturelle des chaînes de grande audience est de privilégier les projets qui vont leur assurer la première de couverture des magazines télés ou de grands articles. C’est à dire qui sont interprétés par des stars qui vont susciter des articles « people » ou portant sur de « grands » sujets plutôt que le scénario, originalité, le traitement ou la réalisation. Comme les chaînes sont obligées de commander un nombre de films qui dépasse probablement leurs besoins et qu’il n’y a certainement pas suffisamment de projets répondants à cette seconde catégorie de critères, elles sont encore plus incitées à favoriser les premiers critères.

En fiction les chaînes ont réussi à compenser cet inconvénient par les collections puis les séries  dont la force est d’avoir la capacité de fidéliser le public par les intérêt et pas forcement sur leur casting.

Néanmoins, si le pourcentage de « bons » films est limité, le secteur est tellement développé qu’en valeur absolue le nombre de « bons » films est lui élevé comparativement aux autres pays d’Europe. 

Les plates-formes S-Vod ont une autre logique si elles achètent les droits pour le monde entier ou un grand nombre de territoires : elles ont tendances à viser des niches, représentant des fractions du public, mais que l’on  retrouve un peu partout dans le monde. Comme « Migonnes », de Maïmouna Ducouré, qui vise les adolescentes, ou les films de genre. Y compris des films d’auteur comme « Le portrait de la jeune fille en feu » réalisé par Céline Sciamma. Certes, nos chaînes à péage, Canal+, Multithématiques et OCS ont un peu la même logique. Or elles représentent la plus grande partie du financement par les chaînes. https://siritz.com/financine/les-apports-du-groupe-canal/ et https://siritz.com/financine/les-pre-achats-docs-en-2020/

Donc, en plus d’apporter de nouveaux financements à la production de films français, les plates-formes internationales de S-Vod vont élargir les opportunités des films originaux. Bien entendu, un des grands enjeux sera de distinguer entre l’obligation d’investissement obligatoire, qui va porter sur le seul territoire français et les achats pour les autres territoires. Les plates-formes risquent de proposer un prix global et d’affecter la plus grande partie à l’achat pour la France, mais de conditionner cet achat à la vente des autres territoires. Il faudra mettre en place une procédure pour éviter ce détournement qui risque, notamment, de tuer nos entreprises de ventes internationales.

Comparés à ceux du groupe Canal+

La chaîne à péage OCS, appartenant au groupe Orange, est une source de financement des films français, sous forme de pré-achat. Cela permet à la chaîne de diffuser les films 6 mois après leur sortie en salle. Il est intéressant de faire le point cet apport pour les films français sortis depuis le début de l’année.

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article. Selon ce site 20 films sortis depuis le début de l’année sont concernés. C’est à comparer aux 64 films pour lesquels le groupe Canal (Canal+ ainsi que Multithématiques) est intervenu. https://siritz.com/financine/les-apports-du-groupe-canal/

Le film qui a bénéficié du pré-achat le plus élevé est « Ducobu 3 » réalisé par Elie Semoun et dont il est le principal interprète. Il est produit par  le groupe UGC. OCS a apporté 2 150 000 €, soit 24% d’un budget de 9 961 000 €. C’est l’apport le plus élevé de la chaîne en pourcentage du budget.  

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ducobu_3

En pourcentage du budget des films l’apport de la chaîne est en moyenne un peu inférieur à 12% L’apport de Canal+ est en moyenne de 17%.

L’apport moyen de la chaîne est de 638 000 €. Ainsi, pour « Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part » le pré-achat est de 600 000 €. Le film , dont le budget est de 

3 912 000 € est réalisé par Arnaud Viard et produit par Easy Tiger (Marc-Benoit Créancier).

L’apport de la chaîne le plus bas est 50 000 € pour Adoration, réalisé par Fabrice du Welz et produit par The Jokers films pour un budget de 2 962 000 €. Mais il s’agit d’un deuxième passage, le premier ayant été acquis par Multithématiques pour 200 000 €. Plusieurs des achats de 0CS sont d’ailleurs pour des seconds passages complétant les achats du groupe Canal+

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.