Le rapport de la Cours des comptes sur le CNC est un outil remarquable pour évaluer les performances de notre système de soutien à l’audiovisuel et, surtout, au cinéma.https://www.ccomptes.fr/system/files/2023-09/20230920-S2023-0722-CNCIA_0.pdf
Il reconnait que nous avons incontestablement le meilleur système de soutien au cinéma, ce qui nous permet d’être, de loin le premier producteur européen, avec, de loin, la plus forte part de marché pour notre production nationale. Et nous avons, grâce à notre remarquable réseau de salles, le plus fort taux de fréquentation par habitant d’Europe, un taux équivalent à celui des États-Unis. Dans notre pays le cinéma joue plus que partout ailleurs son rôle de lien social, même si une partie de la population n’en bénéficie toujours pas .
Le fait que ce soit le CNC qui pilote notre politique de soutien au cinéma et à l’audiovisuel est un atout, car il s’agit d’une administration compétente et pérenne, alors que la plupart des autres secteurs en France souffrent de la valse des ministres et des politiques.
Mais ce rapport constate que, de 2001 à 2019 le nombre de films d’initiative française est passé de 172 à 240, ce qui correspond à un accroissement de 40%, alors que la fréquentation est restée au même niveau. Le nombre moyen d’entrées par film a donc diminué d’autant. Plus significatif encore, au cours de cette même période le nombre de films ayant enregistré moins de 20 000 entrées a augmenté de 53%, donc beaucoup plus vite que le nombre total de films, pour atteindre un tiers de tous les films. Ceux qui enregistrent moins de 5 000 entrées sont passés de 10 à 14%. La « diversité » a donc augmenté, mais les films de la diversité ont de moins en moins de chance de trouver un public. C’est l’inverse du but visé puisque l’accroissement du nombre de films nuit en premier lieu aux films fragiles. En revanche, la Cour des comptes n’a cru nécessaire de souligner, que de 2010 à 2019, l’exportation de films français est passé de 522 millions € à 372 millions €, soit une chute de 29%.
Or, de 2011 à 2019, le soutien public à proprement dit est passé de 20 à 28%. Soit une progression de 40%. Dans ces conditions, l’efficacité marginale du soutien public ne cesse de diminuer. Et, rappelons qu’une partie importante du soutien au cinéma n’est pas constitué par ce que l’on considère comme du soutien public mais par les obligations d’investissements des chaînes de télévision auxquelles viennent de s’ajouter les obligations d’investissement des plates-formes de S-vod.
Dans ces conditions le CNC et la profession auraient intérêt, conformément à la première proposition de la Cour des comptes, à définir une véritable stratégie. C’est à dire à définir des objectifs rationnels, motivés et chiffrés, dont la réalisation sera vérifiée tous les 5 ans. Et à définir les moyens adéquats à mettre en œuvre pour atteindre ces objectifs, en vérifiant leur efficacité. Le politique soutien au cinéma ne peut en effet se résumer, comme la ministre de la Culture semble le penser, à disposer de toujours plus d’argent public, alors que les rendements de cet argent ne cessent de décroitre.
Car le moment approche où, du fait de son endettement et de son déficit public considérables, l’État Français sera contraint de remettre en cause tous nos prélèvements publics qui sont les plus élevés au monde alors que nos services publics ne cessent de se dégrader. Le cinéma, c’est-à-dire le CNC et les professionnels, devrait prendre les devants dans cette démarche en commençant à faire le ménage chez lui.
UN FILM DE FICTION A PETIT BUDGET
CinéscoopLe film dramatique « L’air de la mer rend libre »est le 6ème long métrage réalisé par Nadir Moknèche https://fr.wikipedia.org/wiki/Nadir_Moknèche
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Il est produit par Blue Monday Productions (Nathalie Mesuret) pour un budget prévisionnel de 1,2 millions €. C’est un tiers du budget médian des films Français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/gros-budget-negale-pas-gros-box-office/ Pour la préparation, 30 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 21000 €, dont 5 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 16 000 € de salaire de technicien. C’est un cinquième de la rémunération médiane des réalisateurs de ces films. https://siritz.com/financine/barometre-de-la-remuneration-des-realisateurs-2/ Il a écrit le scénario avecNaïla Guiguet et Michael Barnes. Ils se sont partagés 57 000 €, soit un peu moins de deux tiers de la rémunération médiane des scénaristes de ces films. https://siritz.com/financine/la-part-du-scenario-dans-le-budget-augmente/
Les rôles principaux ont reçu 21 000 €, soit le quart de leur rémunération médiane pour ces films. C’est donc typiquement un films de fiction à petit budget.
Le Bureau Film est coproducteur. 2 soficas, dont une garantie y ont investi. Le CNC a apporté son aide du fonds des images pour la diversité et le région Bretagne lui a fourni son soutien. Ciné+ et TV5 Monde l’ont préacheté. Pyramide distribution lui a apporté un minimum garanti pour le mandat salle et un autre pour le mandat de vente à l’étranger.
Le précédent film de Nadir Moknèche était « Lola Pater », sorti le 9 août 2017. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lola_Pater Il avait le même producteur et son budget prévisionnel était 2,5 millions €. Pour la préparation, 38 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 60 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Le distributeur était ARP sélection et le film avait rassemblé 123 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
DENEUVE PREMIÈRE DAME DE FRANCE
CinéscoopLa comédie « Bernadette » est le premier film réalisé par Léa Domenach qui est par ailleurs romancière et scénariste de séries. Catherine Deneuve y interprète Bernadette Chirac, l’épouse du Président de la République.
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Il est produit par Karé Productions (Antoine Rein, Fabrice Goldstein et Antoine Gandubert) pour un budget prévisionnel de 6 millions €. C’est 20% de plus que le budget moyen des films Français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/gros-budget-negale-pas-gros-box-office/
Pour la préparation, 39 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 78 000 €, dont 35 500 € d’à valoir sur droits d’auteur et 42 500 € de salaire de technicien. C’est la rémunération médiane des réalisateurs de ces films. https://siritz.com/financine/barometre-de-la-remuneration-des-realisateurs-2/ Elle a écrit le scénario avec Clémence Dargent pour 128 000 €. C’est un tiers de plus que le budget médian des scénarios de ces films. https://siritz.com/financine/la-part-du-scenario-dans-le-budget-augmente/ Les rôles principaux ont reçu 216 000 €, ce qui est un plus que ce qu’ils ont reçu en moyenne pour ces films. https://siritz.com/financine/comediens-boom-des-remunerations-au-top/
France 3 est coproducteur et 2 soficas garanties par le producteur y ont investi. Le film a reçu l’aide de la région Grand-Est, d’Épernay, de Châlons-en-Champagne et de Reims. France 3, OCS et HBO l’ont pré-acheté. Warner Bros a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution salle, video, étranger et TV.
Le dernier film produit par Karé Productions était « L’Établi », sorti en salle le 5 Avril 2023. Il était réalisé par Mathias Gokalp et distribué par Le Pacte. Il avait rassemblé 105 000spectacleurs. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-mathais-gokalp/
Le 15 mars 2023 est sorti « Sage-Home », un autre film produit par Karé Production. Il était réalisé par Jennifer Devoldère et distribué par Warner Bros.Il avait rassemblé 614 000 spectateurs. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-jennifer-devoldere/
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
GROS MOYENS POUR UNE FABLE ÉCOLOGIQUE
Cinéscoop« Le Règne Animal », qui a fait l’ouverture d’ Un Certain Regard au Festival de Cannes 2023, est le second film de Thomas Cailley qui est par ailleurs acteur, scénariste et compositeur de musique. https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Caille
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Il est produit par Nord-Ouest Films (Christophe Rossignon), pour un budget prévisionnel de 16 millions €. C’est le 6ème budget prévisionnel le plus élevé de tous les films de fictions Français sortis depuis le début de l’année.
Pour la préparation, 57 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 140 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est la rémunération moyenne des réalisateurs de ces films. https://siritz.com/financine/barometre-de-la-remuneration-des-realisateurs-2/ Thomas Cailley a écrit le scénario avec Pauline Munier et ils se sont partagés 355 000 €. C’est 60% de plus que le budget moyen des scénarios de ces films. https://siritz.com/financine/la-part-du-scenario-dans-le-budget-augmente/ Les rôles principaux ont reçu 220 000 € ce qui un peu plus que ce que les rôles principaux ont reçu en moyenne pour ces films. https://siritz.com/financine/comediens-boom-des-remunerations-au-top/
Le film a bénéficié de 700 000 € d’avance sur recettes. StudioCanal et France 2 sont coproducteurs. 6 soficas dont une garantie, y ont investi. Il a bénéficié de l’aide automatique et sélective à la Création visuelle et sonore. La région Nouvelle Aquitaine, les départements de la Gironde, des Landes et du Lot-et-Garonne lui ont apporté leur soutien. Canal+, Ciné + et France télévisions (2 passages) l’ont préacheté. StudioCanal a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution
Le producteur Belge Artémis Productions (Patrick Quinet) est coproducteur et a bénéficié du Tax Shelter.
Le précédent et premier film réalisé par Thomas Cailley était « Les Combattants », sortis le 28 août 2014.https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Combattants Il avait le même producteur et son budget prévisionnel était de 2,4 millions €. Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 50 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Il avait écrit le scénario avec Claude Le Pape. Le film était distribué par Bac Films est avait rassemblé 505 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
UN DOCUMENTAIRE COMME UNE FICTION
Cinéscoop« We have de dream » est le 6ème documentaire que Pascal Plisson a réalisé pour le cinéma. Il présente 5 cas de jeunes handicapés physiques de plusieurs pays qui ont su surmonter leur handicap. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pascal_Plisson
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Son budget prévisionnel est celui d’une fiction, puisque Eady East Prod (Eddy Vingataramin) l’a produit pour 3,1 millions €, soit 90% du budget médian de celui des fictions Françaises sorties depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/gros-budget-negale-pas-gros-box-office/
Pour la préparation, 88 jours de tournage (dont 12 en région Parisienne, 46 Kenya, Rwanda et Nepal) et la post-production, la rémunération du réalisateur est de 123 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Là encore c’est 90% de la rémunération moyenne des réalisateurs de films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/barometre-de-la-remuneration-des-realisateurs-2/ Et, fait rare, il a écrit un scénario et ce, pour 281 000 €, soit 20% de plus que le budget moyen du scénario de ces films. https://siritz.com/financine/la-part-du-scenario-dans-le-budget-augmente/
Jour2fête et Cigeg sont coproducteurs. Jour2fête a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution France et un autre pour le mandat de distribution à l’étranger.
Le précédent film de Pascal Plission était « Gogo » sorti le 1er septembre 2021. Il était produit par Ladybird Cinéma pour 1,6 millions €. Pour la préparation, 32 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 62 000 €, dont 30 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 32 000 € de salaire de technicien. Il avait reçu 86 000 € pour le scénario. Le Pacte et Wild Bunch étaient distributeurs. Le film avait rassemblé 23 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
CINÉMA : UNE EFFICACITÉ MARGINALE QUI DIMINUE
ÉditorialLe rapport de la Cours des comptes sur le CNC est un outil remarquable pour évaluer les performances de notre système de soutien à l’audiovisuel et, surtout, au cinéma.https://www.ccomptes.fr/system/files/2023-09/20230920-S2023-0722-CNCIA_0.pdf
Il reconnait que nous avons incontestablement le meilleur système de soutien au cinéma, ce qui nous permet d’être, de loin le premier producteur européen, avec, de loin, la plus forte part de marché pour notre production nationale. Et nous avons, grâce à notre remarquable réseau de salles, le plus fort taux de fréquentation par habitant d’Europe, un taux équivalent à celui des États-Unis. Dans notre pays le cinéma joue plus que partout ailleurs son rôle de lien social, même si une partie de la population n’en bénéficie toujours pas .
Le fait que ce soit le CNC qui pilote notre politique de soutien au cinéma et à l’audiovisuel est un atout, car il s’agit d’une administration compétente et pérenne, alors que la plupart des autres secteurs en France souffrent de la valse des ministres et des politiques.
Mais ce rapport constate que, de 2001 à 2019 le nombre de films d’initiative française est passé de 172 à 240, ce qui correspond à un accroissement de 40%, alors que la fréquentation est restée au même niveau. Le nombre moyen d’entrées par film a donc diminué d’autant. Plus significatif encore, au cours de cette même période le nombre de films ayant enregistré moins de 20 000 entrées a augmenté de 53%, donc beaucoup plus vite que le nombre total de films, pour atteindre un tiers de tous les films. Ceux qui enregistrent moins de 5 000 entrées sont passés de 10 à 14%. La « diversité » a donc augmenté, mais les films de la diversité ont de moins en moins de chance de trouver un public. C’est l’inverse du but visé puisque l’accroissement du nombre de films nuit en premier lieu aux films fragiles. En revanche, la Cour des comptes n’a cru nécessaire de souligner, que de 2010 à 2019, l’exportation de films français est passé de 522 millions € à 372 millions €, soit une chute de 29%.
Or, de 2011 à 2019, le soutien public à proprement dit est passé de 20 à 28%. Soit une progression de 40%. Dans ces conditions, l’efficacité marginale du soutien public ne cesse de diminuer. Et, rappelons qu’une partie importante du soutien au cinéma n’est pas constitué par ce que l’on considère comme du soutien public mais par les obligations d’investissements des chaînes de télévision auxquelles viennent de s’ajouter les obligations d’investissement des plates-formes de S-vod.
Dans ces conditions le CNC et la profession auraient intérêt, conformément à la première proposition de la Cour des comptes, à définir une véritable stratégie. C’est à dire à définir des objectifs rationnels, motivés et chiffrés, dont la réalisation sera vérifiée tous les 5 ans. Et à définir les moyens adéquats à mettre en œuvre pour atteindre ces objectifs, en vérifiant leur efficacité. Le politique soutien au cinéma ne peut en effet se résumer, comme la ministre de la Culture semble le penser, à disposer de toujours plus d’argent public, alors que les rendements de cet argent ne cessent de décroitre.
Car le moment approche où, du fait de son endettement et de son déficit public considérables, l’État Français sera contraint de remettre en cause tous nos prélèvements publics qui sont les plus élevés au monde alors que nos services publics ne cessent de se dégrader. Le cinéma, c’est-à-dire le CNC et les professionnels, devrait prendre les devants dans cette démarche en commençant à faire le ménage chez lui.
CASTING ET SCÉNARIO TIRENT LA COMÉDIE
Cinéscoop« Nouveau Départ », est une comédie romantique et le 2ème film que Philippe Lebfevre, acteur, réalisateur, scénariste et producteur de nombreuses séries, a réalisé pour le cinéma. https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Lefebvre_(acteur)
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Il est produit par Récifilms (Mathias Rubin et Éric Juherian) et Village Films (Éric Juherian) pour un budget prévisionnel de 8 millions € https://fr.wikipedia.org/wiki/Nouveau_Départ_(film,_2023) C’est 60% de plus que le budget prévisionnel moyen des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. . https://siritz.com/financine/gros-budget-negale-pas-gros-box-office/
Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 200 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est 40% de plus que la rémunération moyenne des réalisateurs de ces films. https://siritz.com/financine/barometre-de-la-remuneration-des-realisateurs-2.
C’est une adaptation du film espagnol « El amor menus pensais » de Juan Vera, dont les droits ont été acquis 250 000 €. Le réalisateur a écrit le scénario avec Maria Pourchet et ils se sont partagés 250 000 € C’est 30% de plus que le double du budget moyen des scénarios de ces films. Ce qui confirme la tendance à l’augmentation de l’investissement dans les scénarios, puisque le budget de celui-ci est de 500 000 €. https://siritz.com/financine/la-part-du-scenario-dans-le-budget-augmente/
Les rôles principaux-Franck Dubosc et Karine Viard- ont reçu 1,1 millions €, ce qui les situe au 6ème rang pour les films de fiction d’initiative Française sortis depuis le début de l’année. Pour cette comédie les producteurs ont donc mis la priorité sur le casting qui représente 15% du budget total.
https://siritz.com/financine/comediens-boom-des-remunerations-au-top/
Orange Studio et France 2 cinéma sont coproducteurs. 4 soficas, dont 3 garanties, y ont investi. La région Ile de France a fourni une aide remboursable. Canal+, Ciné + et France 2 (2 passages) l’ont préacheté. UGC Distribution a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution France tandis que Récifilms & Village Films en a donné un pour le mandat de distribution à l’étranger. Le producteur Belge Umédia (Adrian Politowsky), soutenu par le Tax shelter, a apporté 4% du financement.
Le précédent film de Philippe Lebfevre était « Le siffleur », sorti le 6 janvier 2010. Produit par Trésor Films (Yvan Attal), il avait un budget prévisionnel de 8,5 millions €. Pour la préparation, le tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 90 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Il avait écrit le scénario pour 180 000 €. Europacorp avait donné un minimum garanti pour la distribution France et monde. Le film avait rassemblé 440 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
AVOCAT DANS CE FILM SCÉNARISTE D’UN AUTRE
CinéscoopC’est le 12ème long métrage réalisé par Cédric Khan qui est aussi acteur et scénariste. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cédric_Kahn
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Présentant le deuxième et célèbre procès de cet homme qui risque la peine de mort, il est produit par Moonshaker (Benjamin Elalouf) pour un budget prévisionnel de 2,6 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cédric_Kahn . C’est 50% du budget moyen des films de fiction français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/gros-budget-negale-pas-gros-box-office/
Pour la préparation, le très court de tournage de 15 jours et la post-production la rémunération du réalisateur est de 74 000 €, dont 35 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 39 000 € de salaire de technicien. Là encore c’est 50% de la rémunération moyenne des réalisateurs de ces films. https://siritz.com/financine/barometre-de-la-remuneration-des-realisateurs-2/
Cédric Khan a écrit le scénario avec Nathalie Hertzberg pour 116 000 €, ce qui est la moitié du budget moyen des scénarios de ces films. Enfin les rôles principaux ont reçu 47 000 €, soit 25% de ce qu’ils ont reçu en moyenne pour ces films.
Cédric Khan est coproducteur avec sa société TropdeBonheur Production et le film a bénéficié de 570 000 € d’avance sur recettes. 3 soficas y ont investi. Canal+ et Ciné+ l’ont préacheté. Ad Vitam a donné un minimum garanti pour le mandat de distribution en salle et Kinology pour le mandat de vente à l’étranger.
Fait marquant, Georges Kiejman, l’avocat de l’accusé Pierre Goldman (le demi frère de Jean-Jacques Goldman, la personnalité préférée des français) est interprété par Arthur Harari, le co-scénariste de « Anatomie d’une chute », un film sur un autre procès. https://siritz.com/cinescoop/pari-aoutien-pour-une-palme-dor/
Le précédent film réalisé par Cédric Khan était « Fête de famille », sorti le 4 septembre 2019. Il était produit par Les films du Worso (Sylvie Pialat) pour 5,3 millions € de budget prévisionnel.
Pour la préparation, 32 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 190 000 €, dont 90 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 100 000 € de salaire de technicien. Il avait écrit le scénario avec Samuel Doux pour 170 000€. Sa société TropdeBonheur Production était coproducteur et le film avait reçu 100 000 € d’avance sur recettes. Le Pacte avait donné un minimum garanti pour la distribution. Le film avait rassemblé 326 00 spectateurs.
Cédric Khan avait également réalisé « La Prière », qui était sorti en salle en 2018. https://siritz.com/?s=Cédric+Khan&cat=cinescoop.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
RETOUR DU BESSON TOUCH AVEC « DOGMAN »
CinéscoopAprès 4 ans d’absence, il revient avec un film qui a, à priori, possède tous les ingrédients de ceux qui ont eu un succès international. C’est son 19ème. https://fr.wikipedia.org/wiki/Luc_Besson
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
C’est Besson qui a produit « Dogman » avec sa nouvelle société de production, Luc Besson Production https://fr.wikipedia.org/wiki/DogMan_(film,_2023). Son budget prévisionnel est de 20,4 millions €, ce qui le place au 6ème rang du classement des films sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/gros-budget-negale-pas-gros-box-office/
C’est un film d’action, tourné en anglais, avec dans le rôle principal l’acteur et musicien australien Carlos Landry Jones. Pour la préparation, 45 jours de tournage (dont 8 aux États-Unis) et la post-production, la rémunération du réalisateur est de 509 000 €, dont 249 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 260 000 € de salaire de technicien, ce qui le situe au quatrième rang pour 2023 et, au troisième, si on ne prend en compte que la rémunération de réalisateurs Français de productions majoritaires françaises.
C’est lui qui a écrit le scénario pour 495 000 €, ce qui le situerait au 7ème rang cette année. https://siritz.com/financine/la-part-du-scenario-dans-le-budget-augmente/ Le rôle principal a reçu plus d’un millions €, ce qui le situerait au 10ème rang. https://siritz.com/financine/comediens-boom-des-remunerations-au-top/
La musique, comme pour la plupart des films de Luc Besson, est composée par Éric Serra. C’est, comme dans les grands films d’Hollywood, un élément essentiel des œuvres de ce réalisateur. https://fr.wikipedia.org/wiki/Éric_Serra Le budget de la bande musicale est de 600 000 € ce qui en fait lui confère la première place dans le classement de cette année. https://siritz.com/editorial/noubliez-pas-le-roisieme-auteur/
L’exportation représente 40% du pré-financement
Europacorp, l’ancienne société de production de Luc Besson, qu’il dirige mais qui est désormais la propriété d’un fonds d’investissement américain, est coproducteur tout comme TF1 Films Production et Ondamax Films. La Région Ile de France a accordé une avance remboursable.
Canal+, Ciné+, TF1 et TMC l’ont préacheté. Apollo a donné un minimum garanti pour le mandat de distribution salle en France. Europacorp/Kinology ont donné un minimum garanti élevé pour le mandat de distribution monde sauf Chine. Fundametal distribution a acheté le film pour la Chine. Fait marquant et caractéristique des films de Besson : 40% du pré-financement provient de l’export.
Les deux précédents films de Luc Besson étaient « Valérian et la cité des mille planètes », puis « Anna » https://siritz.com/cinescoop/les-remunerations-de-luc-besson/
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
UN SUJET SOCIAL TRAITÉ EN FICTION
CinéscoopCaroline Glorion est une réalisatrice confirmée de documentaires et de reportages pour la télévision. « Comme une louve », dans lequel une mère se bas contre la bureaucratie pour récupérer la garde de ses enfants, est son premier long métrage de fiction pour le cinéma. https://fr.wikipedia.org/wiki/Caroline_Glorion
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Il est produit par Sensito Films (Stéphanie Douet) et Grains de sel Productions (Caroline Glorion) pour un budget prévisionnel de 1,6 millions €, soit moins de 50% du budget prévisionnel médian des films français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/gros-budget-negale-pas-gros-box-office/
Pour la préparation, 26 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 38 000 €, dont 15 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 23 000 € de salaire de technicien. C’est moins de 50% de la rémunération médiane des réalisateurs de ces films. https://siritz.com/financine/barometre-de-la-remuneration-des-realisateurs-2/ Elle a écrit le scénario avec Olivier Lousteau et ils se sont partagés 50 000 € ce qui représente un peu plus de la moitié du budget médian des scénarios de ces films. https://siritz.com/financine/la-part-du-scenario-dans-le-budget-augmente/ Les rôles principaux ont reçu 88 000 €, ce qui, là encore est un peu plus de 50% de leur rémunération médiane pour ces films. https://siritz.com/financine/comediens-boom-des-remunerations-au-top/
Kuiv Production, l’un des plus prestigieux producteurs de documentaires de la télévision Française, est coproducteur. Le film a obtenu le soutien de Fondation Caritas, du Mouvement ATD, du Secours catholique, des Apprentis d’Auteuil, de la Fondation Bettencourt Schueller, de la Fondation Le Cèdre et de la Fondation Mouex-Videlot. Ces fondations et associations ont fourni 40% du financement de ce film qui traite d’un important problème social. « Comme une louve » a également reçu l’aide à la Musique et le soutien de la région Occitanie.
OCS l’a préacheté, Alba Films a donné un minimum garanti pour la distribution en France et Indie Sales pour la distribution à l’international.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
NETFLIX N’EST PAS NOTRE AMI
ÉditorialLe Congrès de le Fédération nationale des Cinémas Français est, chaque année, un des moments importants de la vie du cinéma en France. Son 78 ème exemplaire, qui vient de se tenir à Deauville, la semaine dernière, l’était encore plus que d’habitude.
Tout d’abord parce qu’il a confirmé qu’à peu près partout dans le monde, en 2023, la fréquentation tend à se rapprocher de son niveau d’avant Covid. C’est dû, en grande partie, à la reprise de l’offre de films américains dont la production s’était totalement arrêtée pendant le Covid. Mais pas uniquement. En France, où l’on peut encore espérer atteindre cette année les 200 millions d’entrées d’avant la crise, c’est aussi dû aux succès de la production nationale. En tout cas , on n’a, à ce jour, que 7% de retard sur la moyenne des année 2017/19. Mais, d’autres pays, comme l’Autriche, la Norvège, la Tchéquie ou l’Allemagne font encore mieux dans la reprise. Il est vrai qu’ils sont loin de la fréquentation par habitant de la France.
Mais, bien entendu, partout, à commencer par aux États-Unis, du fait de la grève des comédiens et des scénaristes, on est conscient que l’arrêt de la promotion, donc le décalage des sorties, et, surtout, de la production, des blockbusters de Hollywood, va entraver cette reprise, puis entrainer une nouvelle chute de la fréquentation à partir du deuxième semestre 2024. Et, John Fithian, l’ancien président du NATO (qui représente les exploitants américains), estimait que l’enjeu-notamment l’usage de l’Intelligence artificielle-est suffisamment grave pour que la grève dure au moins jusqu’à la fin de l’année. Néanmoins, les patrons des Studios viennent de marquer la négociation par leur présence et ont enfin signé un accord avec les scénaristes.Mais la grève des comédiens de se poursuit ce qui continue de bloquer toute production et toute sortie de film.
L’exception culturelle prend racine un peu partout
En fait, la leçon la plus importante du Congrès c’est que, dans un nombre croissant de pays européens, le gouvernement estime que le cinéma-c’est à dire un film dans une salle-est une activité socialement et culturellement indispensable qui justifie un soutien public. L’exception culturelle ne cesse de gagner du terrain. C’est le cas en Espagne et, même en Italie : aller voir un film en salle ça n’a rien à voir avec voir le même film chez soi sur sa télévision ou un ordinateur.
En outre, comme l’a rappelé Tim Richards, le président canadien de Vue Entertainement, l’un des tous premiers réseaux mondiaux de salles de cinéma, présent dans 9 pays, « tous les studios ont compris que vendre directement un film à une plate-forme, sans passer auparavant par une sortie en salle, leur créait un énorme manque à gagner ». Mais il a bien martelé que, à la différence des autres plates-formes, « Netflix n’est pas notre ami », car la plate-forme exige de manière inconditionnelle des exclusivités. Or Netflix domine largement ce nouveau marché. La bataille est donc loin d’être gagnée.