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REMONTER LA FRÉQUENTATION : INDISPENSABLE ET POSSIBLE

Cette année, malgré l’optimisme du début d’année, la fréquentation ne dépassera sans doute pas à 180 millions de spectateurs. https://siritz.com/editorial/faire-a-nouveau-la-difference/ Est-ce inquiétant ?

Cela s’explique en partie par le confinement de 2020 et 2021 qui, en France, y a transformé le mode vie. Celui-ci a notamment permis l’accélération du développement du nombre d’abonnés des plates-formes, qui, à commencer par Netflix, ont présenté de très bons programmes, avant tout des séries, mais souvent aussi des documentaires. En outre, les spectateurs peuvent y choisir  et fixer les horaires de ses programmes. Par ailleurs, ces plates-formes bénéficient d’une puissante promotion, à l’image de celle des gros films de cinéma, et de plus en plus souvent, sur le support cinéma lui-même.

On note aussi une élévation du niveau des séries des chaînes classiques qui sont souvent de la qualité des meilleurs films, telles récemment « D’argent et de Sang » sur Canal + ou « Sambre » sur France 2. S’y ajoute, pour ces chaînes aussi, avec le replay, une souplesse de programmation qui augmente l’audience Et pourtant, toutes les chaînes n’ont pas encore adopté la possibilité de voir dès le premier jour l’ensemble des épisodes d’une série, comme Arte l’a initié en France.

Quant aux jeunes, leur usage des réseaux sociaux s’est fortement développé, pour communiquer entre eux, s’exprimer ou visionner des programmes qu’ils affectionnent.

Face à cette concurrence accrue, pour inciter les Français à sortir et à payer pour aller au cinéma les films doivent être plus attractifs qu’avant.

Certes, cette année la fréquentation devrait être aux alentours de 180 millions d’entrées après avoir été de 150 l’année dernière. Soit une progression de 20%. Mais c’est insuffisant. Notre parc de salles est conçu et financé pour réaliser plus de 200 millions d’entrées. Rappelons que, c’est après qu’en 1993 Pathé ait lancé les deux premiers multiplex français et que ceux-ci se sont multipliés, que la fréquentation est progressivement remontée de 116 millions d’entrées à plus de 200 millions. Et, bien que la presse déplore la disparition des cinémas Marignan, sur les Champs-Elysées, et Bretagne, à Montparnasse, cet élargissement du parc de salle se poursuit. Le mécanisme du compte de soutien, qui est une épargne ne pouvant être réinvestie qui si elle est utilisée que si elle est réinvestie, le rend d’ailleurs inévitable. Les 200 millions de spectateurs doivent donc être nettement dépassés pour que l’exploitation, base de notre industrie cinématographique, retrouve structurellement son équilibre.

L’insuffisance vient en partie des films américains. Ceux, qui représentaient 55% de part de notre marché avant la Covid, ne sont aujourd’hui qu’à 50%. Les majors, à commencer par la première d’entre elle, Disney, ont compris qu’il faut changer leur approche. https://siritz.com/editorial/iger-ne-croit-pas-aux-suites/Il y a eu l’ère des westerns, puis celle des péplums, puis celle des super-héros. «Indiana Jones 4 » a beau être aussi bon que les trois premiers, le public veut autre chose. https://siritz.com/editorial/le-graal-et-la-pierre-philosophale-des-studios/

Mais la force du cinéma est qu’il a toujours su trouver autre chose. Et, une chose est certaine :  ce sont des innovateurs et des entrepreneurs qui vont  trouver, pas l’Intelligence Artificielle.