« Brillantissime », bonne affaire pour les producteurs

Mais pas pour les investisseurs

Dimanche dernier France 2 a diffusé pour la première fois le film « Brillantissime », interprété et réalisé par Michèle Laroque. Cinéfinances.info* a fourni les données qui permettent d’analyser son plan de financement. (voir aussi l’article sur le budget: https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-laroque-realisatrice/

Ce film,  est produit par Nolita cinéma (Maxime Delauney et Romain Rousseau) et Princesse Béli (Benjamin Morgaine et Lionel Dutemple). Ces derniers sont également  coscénaristes du film.  Son budget est de 6 millions €. 

Cinéfinances.info* fournit des données qui permettent d’analyser le montage financier du film à partir des principales sources de financement.

Les sources de financement du film

Les producteurs ont investi 1 million  en numéraire. Mais ils ne comptabilisent pas le crédit d’impôt qui doit approcher cette somme. Les producteurs ont 225 000 € de salaires et autant de frais généraux. Les imprévus ne sont que de 100 000 €, soit environ 5% du total hors frais généraux alors que d’habitude ils sont plutôt de l’ordre de 10%.

Par ailleurs, StudioCanal est coproducteur à hauteur de 200 000 € tandis que le crowdfunding  a rassemblé un même montant. En outre, France 2 a investi 500 000 € en coproduction et réalisé un pré-achat pour le même montant. Tandis que Canal+ a préacheté le film 1,255 millions € , Multithématiques 182 000 € et TV5 monde 50 000 €.

En plus, trois collectivités locales de la région Paca ont apporté 340 000 € de subvention et une sofica a investi 200 000 €.  Alors que Studiocanal a distribué le film pour un minimum garanti de 900 000 €, en échange des mandats salle, vidéo et international, hors Benelux. En dernier lieu, une coproduction avec la Belgique a fourni 500 000 €.

Pour plus de renseignements sur le film :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Brillantissime

Sorti le 17 janvier 2018 sur 371 copies, le film a réalisé 621 000 entrées. Pour  Studiocanal cela permet tout juste de couvrir son investissement (minimum garanti et frais d’édition), y compris avec le soutien automatique. Compte tenu de ce résultat, ceux de la vidéo et de l’international doivent être minimes. Sur France 2 le film a été vu par 3 millions de téléspectateurs et réalisé 13% de part de marché, ce qui est inférieur à ses scores habituels avec des films français en première diffusion.

En revanche, « Brillantissime » est une bonne affaire pour les producteurs délégués puisqu’ils ont touché leurs salaires et leurs frais généraux plus les 150 000 € de franchise du soutien automatique qui leur est réservé.

Voir la même analyse sur le financement de « Le Brio » : https://siritz.com/cinescoop/brillant-succes-pour-le-brio/