Siritz : Dans un précédent Carrefour vous me disiez que le développement durable était un sujet important pour votre  Association de chefs décorateurs de cinéma. Mais comment cela peut-il concerner le tournage des films ? https://siritz.com/le-carrefour/lesthetique-du-film-est-reellement-partagee/

Michel Barthelemy : La transition écologique est totalement incontournable pour toute l’industrie, donc également pour le secteur de la Culture.  Donc, que l’on soit en période de préparation, en tournage ou en post-production, on doit chercher les moyens d’améliorer nos usages et fonctionnements. 

Siritz : La prise de conscience de ce problème est nouvelle ?

MB : La connaissance du problème n’est pas nouvelle. Des études en Californie, il y a déjà une quinzaine d’années, avaient mis en évidence l’impact négatif de notre industrie qui était apparue comme l’une des plus polluante de cet Etat. Depuis, la Californie et Hollywood se sont mobilisés pour infléchir la tendance. Et donc, ont mis en place des dispositifs pour le développement durable : quand une production américaine vient travailler en Europe, elle demande aux productions exécutives de s’engager dans cette voie d’éco-responsabilité. En France pour l’instant, la sensibilisation fait son chemin. Et pourtant tout reste à faire. 

Siritz : C’est à dire ?

MB : Le développement durable est évidemment un enjeu important de notre époque. Et pour l’heure, on est encore dans le discours et assez peu dans l’action. Les avancées sont timides, malgré la volonté des institutions nationales et européennes. Malgré des textes et décrets sur le sujet, il y a plus d’effet d’annonce que d’investissements réalisés et de réel engagement politique. Cependant, c’est un dossier complexe et  il faut bien réfléchir avant d’agir.

L‘an passé, on a eu droit à des incantations journalistiques communicant sur le fait que le « cinéma passe au vert », et glosant sur les gâchis impensables qui serait générés par notre secteur.

Le cinéma est un microcosme de l’industrie française

Siritz : C’est faux ?

MB : Il y a du vrai, nous sommes sans doute légèrement en retard par rapport au BTP ou même à l’événementiel. Mais, dans la réalité, nous sommes représentatifs, car le cinéma est comme un microcosme de l’industrie française, nous utilisons les mêmes circuits commerciaux et industriels. Donc,  en résumé, si nous ne sommes pas véritablement engagés sur la voie du développement durable, c’est que c’est toute notre économie et industrie qui ne le  sont pas assez. La plupart des filières sont en retard ou débordées (traitement des déchets-recyclages, par exemple). Il y a du greenwashing, et surtout très peu de budgets alloués à la désirée transition écologique. Pour Ecoprod par exemple, structure  qui est censée nous accompagner, au niveau de la Région IDF, vers des comportements plus « verts », le budget annuel est totalement famélique.

Cependant il faut évoluer dans ce contexte, et même si les obstacles et freins sont nombreux, ça vaut vraiment le coup de promouvoir l’éco-responsabilité, qui passe par l’éco-conception, la formation, la prise en compte des conditions de travail, d’hygiène et de sécurité, et de transport.

On pourrait être un laboratoire d’expérimentation

Siritz : De quelle manière ?

MB : Nos problèmes sont ceux de l’industrie en général, mais la façon dont nous travaillons est visible, notre calendrier est court, ce qui permet de cibler assez rapidement ce qui peut clocher dans nos pratiques. On en ferait un laboratoire d’expérimentation. En tant qu’intermittent, on est déjà un laboratoire en terme de sociologie du travail, du fait de la flexibilité exemplaire de nos professions. Du point de vue écologique, on peut regarder précisément quelles sont les bonnes et les mauvaises pratiques, même si, parfois, on doit choisir entre mauvaises et moins mauvaises (les transports par exemple). Et on peut voir comment on peut changer les process, avec un raccourci saisissant, puisqu’on élabore et on construit très vite, on « consomme » (on tourne) très vite. Et après, on démonte, on démolit, et on doit gérer les déchets : tri, incinération, enfouissement. Ou alors, déconstruction et réemploi.

Siritz : Il y a des processus que l’on pourrait appliquer à tous les films ?

MB : Oui. C’est surtout une évolution de mentalité pour nous tous, nous avons conscience du problème, mais maintenant nous devons avoir des actions concrètes.

Les difficultés, c’est que nos projets sont des prototypes, et du coup, les recettes plus vertueuses ne valent pas forcément pour tous les cas de figure. D’autre part, certaines disciplines utilisent beaucoup de produits pétrochimiques pour lesquels nous n’avons pas encore d’alternatives – (sculpture-moulage-prothèses de transformations-fabrications spéciales). Enfin, il faut être conscient que notre univers, depuis l’enfance, est plastique, et pétrochimique, que notre électricité est produite à base de nucléaire, ou de charbon suivant les pays, et que « verdir » notre environnement industriel est une tâche colossale.

Il faut plusieurs vies pour nos matériaux

Siritz : Donnez un exemple de mauvaises pratiques.

Michel Barthelemy : Je vais plutôt parler de bonnes pratiques,. Exemple : dans les années 80, on a laissé tomber le réemploi de panneaux, dits « feuilles décor ». Anciennement, dans chaque studio, il y avait un stock de panneaux aux dimensions répertoriées, avec lesquels on montait la base des décors. Dans les années 80, par exemple pour le bois,  on a considéré qu’il valait mieux que l’on consomme à fond, qu’on achète du bois neuf, qui sera débité et transformé, puis jeté. Dans ces années-là, l’idée c’était qu’il fallait dynamiser les filières commerciales, arroser tous les intermédiaires qui margeaient tour à tour, ça faisait « tourner le business ». Mais, d’un point de vue écologique, c’est du gâchis, car cela présuppose des matériaux à foison, de faire fi de la déforestation, etc… Or, on sait maintenant que nos ressources s’épuisent, et que, même s’il s’agit de matériaux dits « renouvelables », et qu’il y a des filières mieux gérées et labellisées, tous les procédés de fabrication, de transformation et de transport ont une lourde empreinte carbone. Donc, il faut maintenant être plus « frugal » et promouvoir le ré-emploi, plusieurs « vies » pour nos matériaux, c’est un des axes de l’éco-conception.

Siritz : Frugal, c’est à dire ?

MB : Concevoir plus modeste. Avec des matériaux plus verts, en circuit court, planifier en amont un démontage qui permet de déconstruire et de favoriser le ré-emploi ou le tri pour recyclage, tout en restant créatifs, inventifs. Une écologie joyeuse !
Il y a beaucoup d’efforts, de progrès et d’investissements massifs à faire dans ces domaines, et nous avons besoin de réponses industrielles pour de nombreux points, ce qui rejoint ce que j’ai dit plus haut :  nous sommes à la traîne, car il faut d’une part promouvoir les produits « verts », pour que leurs coûts baissent, et d’autre part, investir massivement dans la recherche et le développement, dans les transports, le traitement des déchets et  le compostage industriel. Mais également, il faut  mettre en place des investissements significatifs dans la recherche pour des matériaux alternatifs aux produits d’origine fossile, pétrochimiques, toxiques, non recyclables. Et cela peut prendre du temps, car, dans l’évaluation des nouveau matériaux, il y a l’aspect de la  « scalabilité », c’est-à-dire le changement d’échelle entre l’étude expérimentale d’un matériau nouveau et la réalité, l’impact d’une production industrielle de ce produit.

Passer à l’éco-conception demande un changement de mentalité

Siritz : Par exemple ?

MB : Exemple ? nous produisons des bio-plastiques, à base d’amidon de maïs et fibres végétales. Nous en avons d’ailleurs présenté en démonstration, avec une impression 3D, au dernier Salon « The Production Forum 2020 » au Parc Floral de Vincennes, sur un stand co-animé par Ecoprod et notre groupe de travail Ecodeco.  Mais, s’il fallait remplacer tous les plastiques d’origine pétrochimique existants par du bio-plastique de maïs, il faudrait capter toute la production mondiale de maïs. Et puis on dit que ce bio-plastique est compostable. Mais, en fait, il faut le composter industriellement, et les circuits n’existent pas encore vraiment. Ou encore, on considère comme verts des matériaux qui sont épuisables, et dont la transformation est très polluante.  Parce qu’on sait les recycler et qu’ils ont plusieurs « vies ». Mais, pour la Planète, c’est toujours beaucoup de pollution (aluminium, polystyrènes, ciments, etc…). Bref, c’est complexe.

Siritz : Alors concrètement, comment faire ?

MB : Passer à l’éco-conception demande un changement de mentalité pour les décoratrices-décorateurs, pour l’équipe du bureau de dessin, pour les responsables de la construction, et réclame également le soutien de la production. On ne part pas de zéro, car les constructeurs, parce qu’ils utilisent beaucoup le bois, sont assez au fait de ce qui est « vert » ou pas. Et que les peintres ont connaissance de produits bio, mais c’est vrai qu’il faut faire un effort collectif pour résister à la facilité, à certaines habitudes, et surtout à la pression permanente des productions pour brûler toujours plus les étapes : nous sommes, nous, dans le concret, c’est à dire qu’on se bat toujours avec des délais impossibles, avec des matériaux, des imprévus. Contrairement au bâtiment, on livre toujours en temps et en heure. Et les équipements manquent.

Il nous faut nous mobiliser pour garder nos studios, où nous préférons travailler

Sirtz : Quels équipements manquent?

MB : Il nous faut nous mobiliser pour garder nos studios, où nous préférons travailler, car il on y trouve les ateliers dédiés pour nos métiers. Mais ces établissements, qui ont du mal à survivre, notamment parce que les productions ont désinvesti les lieux, ces plateaux souffrent de sous-équipement. Notamment en ce qui concerne le traitement des eaux polluées.

Le souci écologique demande un peu plus de temps et de soin, les recherches du bon matériau, les plans qui intègrent la déconstruction, des techniques alternatives plus lentes. Exemple, le temps de séchage des peintures écologiques est plus long, car on y incorpore moins ou pas de COV- composés organiques volatiles.

Un autre axe de l’éco-responsabilité/éco-conception, c’est le besoin d’expertise, la formation, la transmission.

Pénétrer les cursus des écoles de cinéma-audiovisuel

Siritz : Qu’est-ce que cela signifie ?

MB : Qu’il faut, d’une part, investir, peut-être au niveau européen, pour initier, mettre en place les contenus de formation dans le domaine. Et puis, faire circuler informations, techniques et retours d’expérience en pénétrant les cursus des écoles de cinéma-audiovisuel, des formations et du  « coaching  » d’entreprises, sous diverses formes, de la théorie, des données, des outils digitaux, D’autre part, il faut que l’on fasse nos expérimentations, qu’on tire des leçons, des bilans, et que l’on regroupe les résultats pour qu’il y ait également l’épreuve du terrain. C’est un travail de tous les jours, une mise en pratique de l’idée du développement durable au quotidien, en gardant l’œil ouvert, et la conscience de la difficulté de la tâche : parfois, il faut choisir des solutions de compromis, car nous n’avons pas toujours la bonne réponse.

La fiction est une fenêtre sur la condition humaine, et le décor restitue l’environnement des acteurs, notre monde contemporain ou celui d’une autre époque. Et être le témoin de ce monde nous amène à le montrer avec la réalité du terrain, donc avec les usages anti-écologiques, la pollution, la pétrochimie, la voiture. Bref, notre société thermo-industrielle !

L’actuelle crise sanitaire, dont nous espérons voir la fin prochainement, nous montre certains des paradoxes que nous devons arbitrer pour évoluer vers un monde plus sain, pour tenter d’enrayer la crise écologique majeure et durable qui touche la planète dans sa globalité. Exemple :  dans les guides-protocoles de travail en temps de menace Covid19, on voit la recommandations de certaines mesures anti-écologiques. Ont-elles été réfléchies assez profondément ? Par exemple, le retour aux petites bouteilles d’eau, la sur-utilisation du jetable, la promotion des transports individuels, etc…

Voir le site de l’Association des chefs décorateur :

https://www.adcine.com

La même que pour ses deux précédents films

Canal+ diffuse le 16 juin, pour la première fois, « Roubaix, une lumière ». C’est le 11ème long métrage d’Arnaud Desplechin. Il est sorti en salle en 2019. Comme ses trois précédents films il est produit par Why not Productions (Pascal Caucheteux et Grégoire Sorlat) et distribué par Le Pacte (Jean Labadie). Son budget est de 3,81 millions €.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Arnaud_Desplechin

Les données financières publiées dans cet article proviennent de Cinéfinances.info*

Ce film est tiré d’un documentaire, « Roubaix commissariat central » réalisé par Mosco Boucault, qui traitait d’un fait divers ayant eu lieu à Roubaix (le ville où Arnaud Desplechin est né).  Ce sujet a été acheté 25 000 €. Le scénario a été écrit, par le réalisateur et par Léa Mysis. Celle-ci avait fait ses études de scénario à la Fémis. Ce scénario a été rémunéré 165 000 €.

Le film a rassemblé 386 000 entrées.

En tant que réalisateur Arnaud Desplechin a reçu, pour 30 jours de tournage,  100 000 €, répartis à part égal entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est sensiblement inférieur à la moyenne de celle des réalisateur français des films sortis en 2019 : https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/remuneration-des-realisateurs-de-films-francais-de-fiction/

Canal+ diffuse demain 14 juin, pour la première foi, « Roubaix, une lumière ». C’est le 11ème long métrage d’Arnaud Desplechin. Il est sorti en salle en 2019. Comme ses trois précédents films il est produit par Why not Productions (Pascal Caucheteux et Grégoire Sorlat) et distribué par Le Pacte (Jean Labadie). Son budget est de 3,81 millions €.

Les données financières publiées dans cet article proviennent de Cinéfinances.info*

Ce film est tiré d’un documentaire, « Roubaix commissariat central » réalisé par Mosco Boucault, qui traitait d’un fait divers qui avait eu lie à Roubaix (le ville où Arnaud Desplechin est né).  Ce sujet a été acheté 25 000 €. Le scénario a été écrit, avec le réalisateur, par Léa Mysis, qui avait fait ses études de scénario à la Fémis ; Il a été rémunéré 165 000 €.

En tant que réalisateur Arnaud Desplechin a reçu, pour 30 jours de tournage,  100 000 €, répartis à part égal entre à-valoir dur droits d’auteur et salaire de technicien. Le film a rassemblé 394 000 spectateurs.

Le précédent  film du réalisateur, « Les fantômes d’Ismaël » est sorti en 2017. Son budget était de 5,9 millions € et a nécessité 28 jours de tournage. Le sujet de ce film a été rémunéré 150 000 €. Son scénario a été co-écrit par le réalisateur, Léa Mysius et Julie Peyr. Il a été rémunéré 31 250 €.

Le film a rassemblé 386 000 entrées.

La rémunération d’Arnaud Desplechin réalisateur était de 100 000 €, répartis à part égal entre à-valoir dur droits d’auteur et salaire de technicien. Comme celle de son précédent, « Trois souvenirs de ma jeunesse ».

Le film a rassemblé 386 000 entrées.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Un changement est nécessaire pour trouver de nouveaux partenaires

Selon nos analyses du montage du financement d’un certain nombre de films français, le producteur peut gagner de l’argent, et parfois beaucoup, avant même que le film ne sorte. Alors que, le plus souvent, ses partenaires investisseurs, une fois le film exploité, enregistrent une perte, et parfois importante.

Voir aussi le rapport Boutonnat : https://www.cnc.fr/professionnels/etudes-et-rapports/rapport/rapport-sur-le-financement-prive-de-la-production-et-de-la-distribution-cinematographiques-et-audiovisuelles_990381

On ne peut qu’en féliciter les producteurs. Et peut-être les investisseurs savent-ils parfaitement ce qui les attend et renvoient-ils la balle, en remerciement d’une bonne affaire passée ou à venir. Par ailleurs, un producteur investit le plus souvent dans le développement de plusieurs films à la fois. Et tous n’aboutissent pas. Sans compter, comme pour toute entreprise, ses frais fixes.

Mais, les multiples techniques qui permettent ce type de marges ne sont pas fréquentes dans une industrie de plus d’un milliard de dépenses par an. Par exemple, le salaire et les frais généraux du chef d’entreprise sont fixés relativement librement et il peut les « investir » partiellement ou totalement «en participation ». De même, le crédit d’impôt a très efficacement permis de rapatrier en France des emplois qui étaient attirés à l’étranger par des salaires beaucoup plus bas ou des tax shelters généreux.

Mais il peut ne pas apparaître dans le plan de financement et constituer un bénéfice pur et simple. Certes, cela n’apparaît pas dans ses investissements et diminuera donc sa part des recettes. Mais s’il estime que celles-ci seront faibles, voir inexistantes, cela n’a pas beaucoup d’importance. D’autant plus que les premiers 150 000 € de soutien financier sont pour lui.

Enfin, un bon producteur établit un devis qui lui laisse une bonne marge de manœuvre. Et il rajoute 5 à 10% d’imprévus, qui constituent autant de bénéfices.

Les raisons des investisseurs

En fait, la plupart des partenaires investisseurs ont de bonnes raisons d’investir dans le film. Les chaînes par ce que, de toute façon,  ce sont les pouvoirs publics qui leur imposent d’investir un minimum de leur chiffre d’affaires dans la production cinéma. Les régions parce que c’est un créateur d’emplois et d’image. Les soficas parce que leurs actionnaires bénéficient d’un énorme avantage fiscal et que, en général, elles veillent à être au premier rang des recettes. Bien entendu, pour les distributeurs  de films, le média salle de cinéma continue à être rentable. Surtout, grâce au soutien automatique. Il y en a en effet quelques 120 et très peu disparaissent.

Certes, les films financés avec ces techniques sont minoritaires. Mais leur nombre n’est pas insignifiant et ils se situent plutôt dans les budgets moyens et élevés. En revanche, pour la majorité des films le producteur, doit « aligner » les sources de financement. Et les techniques citées ci-dessus servent, au contraire, à montrer que le film est financé, alors qu’ il l’est très difficilement.

Mais, à court terme, du fait de la crise, le chiffre d’affaires, et donc les investissements des grandes chaînes en clair vont sérieusement chuter. Et, à long terme, sous la contrainte de la concurrence des plates-formes internationales, leur audience, et, donc, leur chiffre d’affaires, va poursuivre son recul. Pour résister, elles vont, même Canal +, la chaîne du cinéma, devoir accroître leur part de programmes exclusifs, fidélisant et identifiant. Notamment de séries. Au détriment des films de cinéma. 

Les sources de financement alternatives

La production cinématographique française doit donc trouver des sources de financement alternatives. La S-VoD sera la première d’entre elle. Mais, comme on l’a déjà dit, son apport risque de n’être que marginal pour le film de cinéma. Et quand elles interviendront, le producteur délégué sera plutôt un producteur exécutif bien rémunéré.

 https://siritz.com/editorial/financement-des-films-par-la-s-vod-pas-si-simple/

https://siritz.com/le-carrefour/la-directive-sma-ouvre-la-boite-de-pandore/

https://siritz.com/le-carrefour/netflix-a-toujours-ete-dune-correction-parfaite/

Reste des investisseurs privés. Car le cinéma français est globalement une industrie rentable. Mais  ils exigeront la transparence. Et d’être traités « pari passu », c’est â dire au même rang que le producteur délégué. Pas de perdre quand le producteur gagne. Certains seront, sans doute, intéressés, comme certains producteurs d’ailleurs, par des tranches de projets qui comprennent des séries. Et qui permettent de mutualiser les risques. Enfin, pour augmenter le potentiel de profit,  ils pousseront à viser le marché mondial. Mais, dans tous les cas, il faudra changer de méthode.

Le 3ème film réalisé par Jean-Paul Rouve, avec les mêmes producteurs et distributeurs que le précédent

Dimanche 14 juin OCS Max a diffusé « Lola et ses frères », le 3ème film réalisé par Jean-Paul. Il en est aussi l’un des principaux interprètes. Il s’agissait du 2ème passage en télévision à péage, Canal+ ayant acquis le premier. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lola_et_ses_frères

Les données financières de cet article sont fournies par Cinéfiances.info*.

Le film était sorti le 28 novembre 2018. Son budget était de 6 millions €. Les producteurs délégués étaient Nolita cinéma (Maxime Delauney et Romain Rousseau) ainsi que Les films du monsieur (Jean-Paul Rouve). Ils avaient investi 1,3 million € en numéraire, plus 75 000 € de soutien majoré de Nolita films. Mais ils n’avaient pas pris en compte, dans le plan de financement, le crédit d’impôt à venir qui doit être de l’ordre de 800 000 €. De même, ils n’ont pas mis en participation tout où partie de leur salaire producteur ou de leurs frais généraux.

Le 3ème film réalisé par le comédien

Par ailleurs, il y avait deux coproducteurs français : TF1 DA pour 200 000 € et France 2 cinéma pour 500 000 €. A noter qu’il était prévu que le placement de produits allait générer 50 000 €. Enfin, une sofica a investi 200 000 €. 

En outre, le cumul de 3 aides du CNC représente 30 000 €. Parmi elles, 10 000 € de soutien à la musique originale qui s’ajoute à 8 500 € de soutien de la Sacem. La Procirep a accordé un aide au développement, remboursable à 50%. La Région Nouvelle Aquitaine a subventionné le film pour 50 000 € et le département de la Charente pour 150 000 €. 

Canal+ et OCS

Pour ce qui est de la télévision payante, Canal+ a pré-acheté le premier passage 1,255 millions €, OCS le 2ème 230 000 €. En revanche il n’y a pas de pré-achat par Multithématiques. Le financement par les ventes à la télévision à péage s’élèvent donc à 24% du budget. C’est supérieur à la moyenne des apports cumulés de Canal+ et de Multithématiques https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/combien-canal-et-multithematiques-achetent-conjointement-les-films-cinefinances-info-fournit-achats-en-pourcentage-du-devis/. Le pré-achat de France 2 s’élève à 500 000 €. S’y ajoute un pré-achat de TV5 monde de 50 000 €.

Enfin, TF1 DA et UGC ont accordé un minimum garanti de 950 000 € pour les mandats salle, vidéo et international hors Bénélux. UGC a assuré la distribution physique en France, avec une sortie sur 311 copies. Il avait rassemblé 333 00 spectateurs. Cela permet à peine, en comprenant le soutien automatique, de couvrir le minimum garanti. Or, il faut ajouter les frais d’édition du distributeur. TF1 Studio était le distributeur à l’international.

A notre que la Belgique est coproducteur pour 400 000 € (6,2% du financement). C’est Serge de Poucques (Nexus factory et UMedia) qui a monté le financement de ce partenaire.

Voir le montage financier d’autres films réalisés par des comédiens : https://siritz.com/financine/brillantissime-bonne-affaire-pour-les-producteurs/ https://siritz.com/financine/brillant-succes-pour-le-brio/

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

« Un homme et une femme », 53 ans plus tard

« Les plus belles années de notre vie », que Canal+ va distribuer samedi soir, est sorti en mai 2019. C’est de 49èmefilm de Claude Lelouch. 49 films qui font partie de ce que l’on peut véritablement appeler une oeuvre. Avec son lot de véritables chefs d’oeuvres et de succès. Comme tous ses films, il est produit par sa société Les Films 13. Et, comme les trois derniers, il est distribué par Métropolitan Film Export, qui a tous les mandats. https://siritz.com/cinescoop/claude-lelouch-auteur-producteur-complet/

Ce troisième opus de la trilogie « Un homme et une femme » a un budget de 3,8 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Plus_Belles_Années_d%27une_vie

Les Films 13 ont investi 372  000 € en soutien financier et, symboliquement, 6 000 € en numéraire. Ils ont également mis en participation 146 000 € sur 276 000 €  de salaire producteur et la totalité des 215 000 € de frais généraux. En plus, ce qui est beaucoup plus rare, le producteur a mis en participation la totalité des 240 000 € d’imprévus.

Les Films 13 ont un coproducteur qui a investi 31 000 € de soutien financier. C’est Davis films, la société de Victor Hadida, le distributeur. Par ailleurs France 2 cinéma a investi en coproduction 300 000 € et pré-acheté le film pour le même montant. Une sofica, adossée à Davis Films, a investi 420 000 €. En outre, lors du montage financier, Les Films 13 a prévu que Canal+ pré-acheté le film 650 000 € et Multithématiques 150 000 €.

Enfin, le minimum garanti de Métropolitan Film export pour tous les mandats monde est de 1 million €. La film a rassemblé 198 000 spectateurs en France. « Chacun sa vie », le précédent film du réalisateur, en avait rassemblé 304 000 et « Un homme et une femme : 20 ans déjà » 470 000.

Les données financières de cet article ont été fournies par Cinéfinances.info.  www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Dans « Les plus belles années d’une vie » il est rémunéré à de multiples titres

Canal+ va diffuser, samedi soir, pour la première fois, « Les plus belles années de notre vie », de Claude Lelouch. Il était sorti en salle en mai 2019. C’est le 49ème film du réalisateur. Et, le troisième opus de la saga « Un homme et une femme », palme d’or au Festival de Cannes en 1966. « Un homme et une femmes : 20 ans déjà », l’avait suivi en 1986. https://siritz.com/cinescoop/le-3eme-opus-dune-trilogie/

Le réalisateur et cadreur, est un auteur complet. Mondialement connu et  reconnu. Depuis son premier film, « Le propre de l’homme », il est le producteur de toutes ses œuvres à travers sa société « Les films 13 ». https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Lelouch

Le budget de son dernier film est de 3,8 millions €, pour 21 jours de tournage. La rémunération du réalisateur a été de 260 000 €, répartie à part égale entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Par ailleurs, l’acquisition du sujet a été évaluée à 230 000 €. Et, la romancière Valérie Perrin (compagne de Claude Lelouch) a co-écrit le scénario pour 33 000 € d’à-valoir sur droits d’auteur. En outre, le réalisateur étant, comme toujours, un homme-orchestre, s’est attribué 276 000 € de salaires producteur, dont il a mis une partie en participation.

Les deux précédents films

A titre de comparaison, le précédent film de Claude Lelouch, sorti en 2017, avait un budget de 7,5 millions €. Le tournage de « Chacun sa vie », avec une pléiade de stars,  avait  été 25 jours. Le réalisateur avait eu la même rémunération. Et « Un+ Une », sorti en 2015, avait un budget de 7,9 millions €.  Il y avait 39 jours de tournage en Inde, à Rome et à Paris. La rémunération de Claude Lelouch avait été beaucoup plus élevée : 550 000 €, dont 325 000 en à-valoir sur droits d’auteur et 225 000 € en salaire de technicien.

Ces trois films ont été distribués par Metropolitan Film Export (Victor Hadida).

Les données financières de cet article ont été fournies par Cinéfinances.info.  www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

« Duelles », d’Olivier Masset-Delpasse : un montage financier belgo-français exemplaire

Canal+ décalé rediffuse ce 11 juin, « Duelles », que Canal+ avait diffusé pour la première fois le 3 juin. C’est le belge Olivier Masset-Delpasse qui a réalisé ce suspens. En Belgique il a obtenu 9 récompenses à la cérémonie des Magritte. Dont celui du meilleur film, meilleur réalisateur et meilleure actrice.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Duelles_(film)

Le scénario a été écrit par le réalisateur, d’après un roman belge de Barbara Abel, publié en 2012.

C’est le troisième long métrage d’Olivier Masset-Delpasse, après  « Cages » en 2008 et « Illégal » en 2010. Ce dernier avait reçu le prix SACD et le Valois du meilleur film au Festival d’Angoulème . Il avait, en outre,  réalisé un téléfilm, pour Canal+.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Masset-Depasse

Le tournage a duré 35 jours, entièrement en Belgique. La rémunération du réalisateur a été de 170 000 €,  dont 110 000 € en à-valoir sur droits d’auteur et 60 000 € en salaire de technicien. C’est au-dessus de celle de la moyenne des réalisateurs français.

La rémunération d’Olivier Masset-Delpasse est au-dessus de la moyenne de celle des réalisateurs français

Ainsi, sa rémunération est supérieurs à celle de Christophe Honoré pour « La Chambre 212 », avec 3 jours de tournage de moins. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-christophe-honore-realisateur/

Un film belge qui cumule les avantage de la production français et belge

En fait, c’est un film belge. Le distributeur français, Haut et Court (Carole Scotta et Caroline Benjo), ne l’a pas acheté contre un minimum garanti. Il l’a fait bénéficier  de tous les avantages financiers d’une production française. Cumulés avec ceux d’une coproduction européenne.

Le film a un budget de presque 4 millions €.  Il est produit par la société belge Versus Productions (Olivier Bronckaert), l’un des plus dynamiques producteurs de son pays et un partenaire régulier des français. Du côté belge, celle-ci a fait bénéficier le film de tous les  soutiens financiers  qui y sont accordés aux longs métrages francophones : 1,36 millions de Tax shelter, 437 000 € d’aide de la Fédération  de Wallonie Bruxelles. Et, aussi, de 270 000 € de coproduction de Wallimage. Ainsi que 270 000 € de Screen Bruxelles (un cluster de prestataires bruxellois).

Un film très primé en Belgique

Versus productions a, par ailleurs, fait bénéficier le film de 50 000 € du Média Slate Funding (Programme Européen Média) qui soutient les tranches de projets européens. Et, s’agissant d’une coproduction européenne, Eurimages, le fonds européen, a accordé une avance, remboursable sous certaines conditions, de 262 000 €.

En outre, le film a été coproduit pour 84 000 € par la RTBF. La chaîne à péage Be TV l’a pré-acheté 90 000 €. Le film est distribué au Benelux par O’Brothers pour un minimum garanti de 20 000 €. Enfin, le minimum garanti sur la part belge des ventes internationales, confiées à Indie Sales, est de 82 500 €.

Ainsi,  la part Belge du financement est de 75% (3 millions €). Pour y parvenir Versus a pu réunir 10 intervenants.

Le financement français

La coproduction française a apporté 25% du financement : Haut et court a investi 55 000 € sur 200 000 € de salaires producteur et 46 000 € sur 1230 000 € de frais généraux, que les producteurs ont inclus dans le budget. 

L’avance d’Eurimages est de 87 500 € et une sofica a investi 180 000 €. Canal+ a pré-acheté le film 524 000 € et Multithématiques 60 000 €. Sur les ventes internationales, Indie sales a attribué à la France un minimum garanti de 25 000 €.

Malgré ses nombreux prix en Belgique le film a rassemblé moins de 10 000 spectateurs en France.

Les données financières de cet article ont été fournies par Cinéfinances.info.  www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Une coproduction avec la Belgique et le Luxembourg

« Chambre 212 », le film de Christophe Honoré, a été diffusé par Canal+, pour la première fois, mardi 9 juin.  Voir https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-christophe-honore-realisateur/

Cinéfinances.info* fournit les données qui permettent d’analyser la rémunération du réalisateur sur ce film.

Il a été produit par « Les films Pélléas » (Philippe Martin et David Thion) pour un budget de 5,9 millions €. Le producteur délégué a investi 450 000 € en numéraire et 150 000 € de fonds de soutien. Il a également mis en participation 172 000 € sur 272 000 € de salaire producteur (hors charges sociales) et 161 000 € de frais généraux sur 317 000 €. Mais il n’a pas pris en compte le crédit d’impôt dont il bénéficiera et qui pourrait approcher les 600 000 €. A noter que Les films Pélléas avaient déjà produits les deux présents films de Christophe Honoré.

France 2 est coproducteur pour 350 000 € et a pré-acheté le film 350 000 €. Canal+ a préacheté le film pour 732 000 € et Multithématiques pour 121 000 €.

Soficas et distributeur

Quatre Soficas , ont apporté 350 000 € : Cinémage 14, La Banque postale image 12, La Banque postale 13 et La Palatine Etoile 17. Le distributeur Mémento a pris le film pour les mandats salles et vidéo. Il a accordé un minimum garanti de 450 000 €. Charades a pris les ventes internationales pour 150 000 €. La film, sorti sur 200 copies, a rassemblé 385 000 entrées. Donc, la distribution en France a été une bonne affaire.

La Belgique (Scope Productions) et le Luxembourg (Bidibul Productions) ont chacun 21% (1,2 millions €) du financement en coproduction.

A noter que les imprévus sont de 450 000 €, soit 10% du total du budget hors imprévus, frais généraux et assurances.

Voir plus d’information sur le film :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chambre_212

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Pour « Chambre 212 » il est au-dessus de la moyenne de ses confrères

Mardi 9 juin Canal+ a diffusé pour la première fois le dernier film de Christophe Honoré, « Chambre 212 ». Il est  sorti en salle en octobre 2019. Cinéfinances.info* fournit les données qui permettent d’analyser la rémunération du réalisateur sur ce film.https://siritz.com/cinescoop/le-montage-financier-de-chambre-212/

C’est un créateur aux multiples talents (roman, mise en scène de théâtre, réalisation de films et de téléfilms, etc…). Et qui n’a  sa langue dans sa poche à propos du cinéma français.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chambre_212

Pour ce film, qui a nécessité 32 jours de tournage, il a reçu 80 000 € d’à-valoir et 75 000 € de salaire de technicien. Soit 155 000 € de rémunération totale.  C’est plus que la moyenne de la rémunération des réalisateurs de films français sortis depuis le début de l’année. . https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/remuneration-des-realisateurs-de-films-francais-de-fiction/

En outre 140 000 € ont été alloués au sujet.

A titre de comparaison, pour son précédent film, une adaptation de « Les malheurs de Sophie », écrit avec Gilles Taurand, sa rémunération avait été de 175 000 €, dont 100 000 alloués à l’à-valoir sur droits d’auteur et 75 000 € au salaire technicien. Mais le film avait nécessité 56 jours de tournage. En outre, le sujet avait été acquis pour 50 000 € et le scénario écrit pour 45 000 €. Rappelons, par ailleurs, que Christophe Honoré avait commencé sa carrière en écrivant des livres pour enfants.

Enfin, soulignons que, dans Le Carrefour, le directeur de la photo, Remy Chevrin, qui est son collaborateur régulier (il est aussi celui d’Yvan Attal) , estime qu’il est un des rares réalisateurs français qui ont une « ambition visuelle» de leurs films .https://siritz.com/le-carrefour/remy-chevrin-notre-cinema-manque-dambition-visuelle/

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Mais une grosse perte pour ses partenaires

« Carbone », que France 2 a diffusé pour la première fois dimanche 8 juin a rassemblé 3,2 million de téléspectateurs et 13,2% de part de marché, ce qui est score médiocre pour la chaîne un dimanche soir.

Cinéfinances.info* a fourni les données qui permettent d’analyser son montage financier. Ce film réalisé par Olivier Marchal, https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-lolivier-marchal-pour-carbone/, a été produit par  Les films Manuel Munz pour un budget prévisionnel  de 10,9 millions €. Ce producteur délégué a investi 450 000 € en numéraire et 158 000 € de soutien financier. Mais il ne prend pas en compte le crédit d’impôt qui devrait se situer à plus du triple de l’apport en numéraire. Le producteur s‘est, par ailleurs, attribué 472 000 € de salaire producteur et 635 000 € de frais généraux.

Donc, avant que le film ne sorte, Les Films Manuel Munz auraient dégagé un marge de plus de 2 millions €.  Et le budget comprend par ailleurs 870 000 € d’imprévus. En outre, le film n’a pas été préfinancé par une chaîne en clair. Il a donc été vendu à France 2, après son agrément. Et le producteur délégué touchera la plus grande partie de cette somme, comme au moins 150 000 € de soutien financier automatique.

Il y avait deux coproducteurs : Europacorp, qui avait investi 350 000 € en numéraire et La vérité production (Farid Lahoussa) qui avait investi 258 000 € en soutien financier.

Une grosse perte pour Europacorp

En ce qui concerne les chaînes de télévision, OCS a effectué un pré-achat de 1,75 millions € et Multithématiques de 232 000 €. 

Europacorp a distribué le film, en salle, vidéo et international, pour un minimum garanti de 3,250 millions €. La Belgique a apporté un en coproduction 380 000 €.

Le film, qui est sorti sur 400 copies,  a réalisé un  711 000 entrées. En France le distributeur a dû perdre plus de 2 millions € sur l’opération.Voir plus d’informations sur le film :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Carbone_(film

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.