LES FILMS BÉNÉFICIAIRES POUR LES DISTRIBUTEURS SONT TRÈS MINORITAIRES

Sur les films français sortis en salle depuis le début de l’année très peu d’entre eux ont permis à leur distributeur français de dégager une marge. Celle-ci est la différence entre le chiffre d’affaires salle du distributeur, soutien automatique compris, et son investissement en minimum garanti et en frais d’édition.

Cette marge, quand elle existe, n’est pas la rémunération du distributeur qui, elle, est une commission de 10 à 30% sur son chiffre d’affaires. Et c’est cette commission qui permet d’amortir la structure du distributeur et, éventuellement, de dégager un profit.

Cinéfinances.info* a fourni les principales données financières de cet article.

Seuls les recettes salle de 8% des films dégagent une marge pour leur distributeur

Selon nos évaluations, seulement 20%, dégagent une marge. Bien entendu dans de nombreux cas le distributeur dispose d’autres mandats. Mais ceux-ci ne permettent de dégager une marge que si le film a rassemblé un nombre significatif de spectateurs en salle, ce qui est rarement le cas.

Cela semble néanmoins être le cas de « Maigret », réalisé par Patrick Leconte. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-patrice-leconte/

Le distributeur SND a donné un minimum garanti de 1 150 000€  et a sorti le film dans 548 salles avec un budget de promotion conséquent. Selon nos calculs ses recettes salles ne permettent pas d’amortir ces deux investissements. Le solde est négatif de quelques dizaines de milliers d’euros. Mais SND a les mandats vidéo, vod, S-Vod et international qui devraient lui permettre de couvrir largement son investissement.

C’est peut-être aussi le cas du documentaire « Le Chêne », produit et distribué par Gaumont, pour lequel le minimum garanti était de 1 million€. https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Chêne_(film,_2022)

Le film, dont la marge distributeur est de loin la plus élevée est « Qu’est-ce qu’on a tous fait au bon dieu ? », réalisé par Philippe de Chauveron. UGC, qui est le producteur, ne s’est pas donné de minimum garanti et le film va rassembler environ 2,5 millions de spectateurs. Sa marge devrait donc se situer entre 6 et 6,5 millions €. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-philippe-de-chauveron/

Le film le plus déficitaire pour son distributeur  est « Notre-Dame brûle », réalisé par Jean-Jacques Annaud. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-jean-jacques-annaud/

Selon nous, le distributeur Pathé perd plus de 3 millions € avec ses recettes salle. Certes, il a tous les mandats mais ce sera très insuffisant pour réduire sensiblement cette perte. Pathé, qui est également le producteur du film, s’est donné un minimum garanti de 3 millions €.

La marge médiane est évidemment négative. Elle se situe entre 40 000 et 45 000 €.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

MANIFESTATION DE LA MAUVAISE HUMEUR DE DISNEY

L’annonce par Walt Disney que son dessin animé de fin d’année, « Avalonia, Un étrange voyage », réalisé par Don Hall et Qui Nguyen, ne sortira pas en salle mais directement sur sa plateforme Disney + a fait l’effet d’une bombe dans le cinéma français. Auprès des exploitants d’abord qui espèrent que la programmation de la seconde partie de l’année va ramener les spectateurs dans les salles. Auprès du reste de la profession parce que le compte de soutien est largement alimenté par les films américains. https://www.cnetfrance.fr/news/disney-denonce-la-chronologie-des-medias-et-sortira-son-prochain-film-sur-disney-39943056.htm

Dans un précédent éditorial j’expliquais que Disney n’avait pas intérêt à sortir ses gros films directement sur sa plateforme. https://siritz.com/editorial/baisse-de-la-frequentation-2-explications/

Cette décision dément mon analyse. Néanmoins je la maintiens  Il s’agit en fait d’un coup de semonce de Disney pour marquer son mécontentement à l’égard de notre chronologie des médias en France. Ce film, en fonction des précédents films de Don Hall  n’aurait pas dépassé les deux millions d’entrées. Il n’a pas du tout le même poids qu’un « Avatar » dont la sortie est maintenue. Disney qui, aujourd’hui, représente 27% des entrées en France, n’a pas participé aux négociations sur la chronologie des médias avec la profession. De ce fait sa fenêtre est passée de 36 à 17 mois après la sortie en salle, mais Netflix, qui a participé aux négociations et signé un accord, est à 15 mois.

Néanmoins Disney estimait inadmissible de passer même à 15 mois quand Canal+ est à 6 mois. A quoi Canal+, comme OCS, répond devoir investir 12,5% de son chiffre d’affaires dans les films de cinéma français et non 4% comme la S-VoD. Par ailleurs Disney trouve inadmissible de devoir fermer sa fenêtre d’un film qu’elle a pré-acheté quand débute celles des chaînes gratuites qui l’ont pré-acheté. Sa fenêtre n’est donc que de 5 mois.

LA MULTIPLICATION DES PETITS PAINS

En réalité, l’enjeu est beaucoup plus fondamentale : jusqu’ici les producteurs ont pu bénéficier de la multiplication des petits pains. Ils ont ainsi réussi à obliger la S-Vod a contribuer à leur financement alors que ces plateformes sont très peu intéressées par le cinéma. Et ils ont réussi à maintenir les obligations des chaînes payantes et gratuites alors que, certainement sur les chaînes gratuites, le film de cinéma français, à quelques exceptions près, n’est plus du tout le programme-locomotive qu’il a été. Et, en salle, les films américains à eux seuls représente 55% du marché.

Avec toutes les sources de financement, notamment les obligations d’investissements des chaînes et des plateformes ainsi que les divers avantages fiscaux, un producteur habile peut être bénéficiaire avant qu’un film ne sorte. Le moment approche où le cinéma français va devoir se repenser pour redevenir un loisir populaire et culturel collectif. Son économie devra un jour ou l’autre reposer de nouveau largement sur les entrées en salle et les exportations.

Sinon les studios américains, Disney en tête, mais peut être bientôt Warner, si HBO MaX arrive en France, montreront qu’ils peuvent mettre le cinéma français à genoux en sortant leurs films directement sur leur plateforme. Ils perdront le marché salle de la France, le premier d’Europe, mais sauront que ce ne peut qu’être provisoire, car ils ne seront pas négligés longtemps. Bien entendu, Canal+ en profitera alors pour casser son offre en deux, l’une cinéma et l’autre sport et séries. Le chiffre d’affaires, et donc l’investissement de la première dans le cinéma, s’effondrera.

Le temps de la fin multiplication des petits pains s’approche. Raison de plus pour réfléchir à de profondes transformations.

« NOTRE-DAME BRÛLE » EN TÊTE

La composition de Simon Franglen arrive de loin en tête dans le top 10 de  bandes originales de  films français sortis en 2022 pour «Notre-Dame brûle », réalisé par Jean-Jacques Annaud.

Jean-Jacques Annaud

https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-jean-jacques-annaud/

Il faut dire que, comme on peut le voir sur l’article consacré à ce film, c’est de loin le devis le plus important de celui de tous les films. Mais aussi que le britannique Simon Franglen est le compositeur, entre autres, de la bande originale de « Avatar », du prochain « Avatar » qui va sortir, de « Titanic » ainsi que de plusieurs James Bond. Dans ce film le budget de la  BO s’élève à 450 000 €.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Le Top 10 des bandes originales de films français en 2022

En seconde position de ce Top 10 de bandes originales on trouve  «Twist à Bamako », réalisé par Robert Guediguian. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-robert-guediguian/

Olivier Alary et Johannes Malfati

Le français Olivier Alary, vit à Montréal et  Johannes Malfati est canadien. Le budget de la BO est de 384 000 €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Alary   https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=653214.html

« En Corps », le film réalisé par Cédrick Klapish,  arrive en troisième position  du Top 10 des bandes originales avec 322 000 €. https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=653214.html

Dans ce Top 10 des bandes originales on trouve un documentaire, « « Le chêne »  en cinquième position, avec  280 000 €. Et « Memory box » est une coproduction où la coproduction étrangère est de 42%. C’est d’ailleurs le seul film où la BO approches les 10% du devis. En effet elle arrive en tête avec 8,5%.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

POUR LA RÉALISATION DE « PETITE FLEUR »

Pour la préparation, 33 jours de tournage et la post-production la rémunération de  Santiago Mitre est de 210 000 €, dont 120 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 90 000 € de salaire de technicien.

C’est le 5ème long métrage de ce réalisateur argentin

C’est beaucoup plus élevé que la rémunération des réalisateurs de films français de fiction sortis en 2021 et 2022. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-realisateurs-fin-mai-2022/

C’est le 5ème film réalisé par cet argentin qui est aussi scénariste et comédien. https://fr.wikipedia.org/wiki/Petite_Fleur_(film)

C’est une adaptation du roman éponyme de roman de Losi Havilio dont les droits ont été acquis 27 000 €. Le scénario a été co-écrit avec Mariano Llinas et ils se sont partagés avec le réalisateur 82 000 €.

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Le film, dont le budget prévisionnel est de 2,6 millions € est une coproduction entre la France (60%), l’Argentine (20%), l’Espagne (10%) et la Belgique (10%).

En France le producteur est Didar Domehri (Maneki Films). Le film est coproduit par Logical Pictures et la région Auvergne Rhône-Alpes. Il a bénéficié du soutien d’Eurimages, de Média, de la Procirep et de la région Ile de France.

KMBO est le distributeur et a donné un minimum garant pour les mandats salle, vidéo, vod et s-vod.

Le producteur argentin est Le Union de Los Rios, le producteur espagnol Setembro Cine et le producteur belge Panache productions & Cie.

Le précédent film de ce réalisateur était « El presidente », sorti en France le 3 janvier 2018.

Pour la préparation, 41 jours de tournage et la post-production la rémunération de Santiago Mitre était de 184 000 €, uniquement en salaire de technicien.

Le scénario était déjà écrit avec Mariano Llinas  et ils s’étaient partagés 50 000 €.

C’était une coproduction entre la France (20%), le Chili (49%) et l’Espagne (31%). Le budget prévisionnel était de 3,5 millions €.

Le producteur français était déjà Maneki Films. Arte était coproducteur et avait effectué un préachat.

Memento Films avait donné un minimum garanti pour le mandat de distribution salles.

Le film avait rassemblé 113 000 spectateurs.

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POUR LA RÉALISATION DE « CHAMPAGNE !»

Pour la préparation de ce film, 48 jours de tournage et la post-production la rémunération de Nicolas Vannier est de 240 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.

C’est beaucoup plus que la rémunération moyenne des réalisateurs des films français de fiction sortis en 2021 et 2022. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-realisateurs-fin-mai-2022/

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La rémunération de Nicolas Vannier était très supérieure à la moyenne

Le scénario a été écrit par Xavier Nemo qui a reçu 290 000 €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Champagne_!

C’était le 9ème long métrage de Nicolas Vannier qui a réalisé plusieurs court-métrages et écrit de très nombreux livres. La réalisation de certains de ses films a été l’occasion de violentes polémiques, comme on peut le voir dans l’article sur sa biographie cité ci-dessus. Le film a été produit par Clément Miserez (Radar Films) pour un budget prévisionnel de 7 millions €.

Il est coproduit par SND et M6 TV. Il a obtenu le soutien de la région Grande Est, de l’Agglomération de Reims et de la ville d’Épernay. Il a reçu une aide à la création sononore et visuelle (CVS) du CNC et une aide à la musique.

Il a été préacheté par Canal+, Multithématiques et M6.

SND a donné un minimum garanti pour les mandats salle, vidéo, vod, s-vod et international.

« Poly » son avant-dernier film

Le précédent film de Nicolas Vannier était « Poly », sorti le 15 décembre 2020.

Pour la préparation, 43 jours de tournage et la post-production la rémunération de Nicolas Vannier était de 400 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.

Le coût du scénario, comprenant l’achat des droits du livre de Cécile Aubry et la rémunération du coscénariste Maxime Giffard, était de 328 000 €.

Le film était produit par Bonne Pioche cinéma et SND. France 3 l’avait coproduit.

Il avait été préacheté par Canal+, OCS et France 3. SND avait donné un minimum garanti pour tous les mandats.

Le film avait rassemblé 626 000 spectateurs.

DE TRÈS MAUVAIS RÉSULTATS POUR LES DISTRIBUTEURS EN 2022

Le Top 10 des minima garantis donnés par les distributeurs pour les films français de fiction sortis en salle depuis le début de l’année sont tous d’au moins un million €.

V : Vidéo et vos; S-VoD; TV; I:International (1) Nombre de semaines d’exploitation

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Pathé a donné les deux minima garantis les plus élevés. En premier lieu 3 millions € pour « Notre-Dame brûle », pour des entrées qui ne sont que de 802 000. C’est également une production de Pathé. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-jean-jacques-annaud/

Le plus important minimum garanti de distributeur pour le budget le plus élevé

En seconde position on trouve encore Pathé avec un minimum garanti de 1,9 millions € pour « Le temps des secrets » qui n’a rassemblé que 421 000 spectateurs. https://siritz.com/cinescoop/remuneration-de-christophe-barratier/

Les 1,15 millions € de minimum garanti de « Super-héros malgré lui » devraient permettre au distributeur de faire une bonne affaire car le film rassemble 1 835 000 spectateurs et les autres mandats devraient dégager un chiffre d’affaires supplémentaire. C’est en fait la seule bonne affaire du Top 10.  https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-philippe-lacheau-2/

A part ce film aucun autre n’atteint le million d’entrées.

Au 10ème rang on trouve « Ténor », pour lequel StudioCanal a accordé un minimum garanti de 1 million €. Mais la carrière du film est loin d’être terminée car, du fait d’un très bon bouche-à-oreille il baisse peu d’une semaine à l’autre.

A noter que dans le Top 10 des minima garantis de l’année dernière arrivait en tête « Le trésor du petit Nicolas », avec 5,65 millions € pour tous les mandats et 10 minima garantis dépassaient les 2 millions €.

Ces chiffres mettent en lumière la fragilité du métier de distributeur.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche.

 

BAISSE DES BUDGETS PAR RAPPORT AUX PRÉCÉDENTS BAROMÈTRES

Si l’on établit le baromètre du budget des scénarii à fin mai 2022 on constate une baisse par rapport à 2021. https://siritz.com/financine/les-barometres-avril-2022/

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En effet, le budget le plus élevé en 2022 est celui «Super-héros malgré lui», réalisé par  Philippe Lacheau, avec 1 150 000 . https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-philippe-lacheau-2/Il est très inférieur à celui de 2021, qui était de 2 634 000 € pour « Le trésor du petit Nicolas ». Il est vrai que 2 millions € étaient consacrés à l’achat des droits d’adaptation de la célèbre bande dessinée de Gosciny. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-julien-rappeneau/

Ce qui est frappant c’est que, comme pour la rémunération des réalisateurs, il y a une chute tant du budget moyen que du budget médian, à la fois par rapport au début avril et par rapport à 2021.

En effet, fin mai 2022, le budget moyen est désormais de 155 000. Il correspond à celui de « C’est Magnifique », réalisé par Clovis Cornillac. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-clovis-cornillac/Il était de 204 000 € en 2021 et de 201 000 € début avril 2022.

Même constatation en ce qui concerne le budget médian qui est de 73 000 €. Il correspond à peu près à celui de « Les passagers ». Or, en 2021, il était de 109 000 € et, début avril1922, de 133 000 €.

Comme dans les précédents baromètres il apparait que le budget des scénarios est supérieure à la rémunération des réalisateurs qui additionne leurs salaires et leur avance sur droits d’auteur.

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CHUTE DES RÉMUNÉRATIONS MOYENNES ET MÉDIANES

La rémunération des réalisateurs à fin mai 2022 a beaucoup évolué par rapport à la dernière, établie début avril 2022.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article. https://siritz.com/financine/les-barometres-avril-2022/

La rémunération la plus élevée est toujours celle de Claude Lelouch pour « L’amour c’est mieux que la vie », qui est de 825 000 €. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-claude-lelouch/

Mais la rémunération moyenne qui, était de 140 000 €, juste en-dessous des 147 000 € de 2021, est tombée à 113 000 €. Cela correspond à peu près aux 109 000 € de Stéphane Brizé pour « Un autre monde ». https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-stephane-brize/

La rémunération médiane est elle-aussi tombée à 80 000 €, bien en-dessous des 100 000 € en avril et des 103 000 € en 2021. C’est celle de Giordano Gederlini pour « Entre la vie et la mort ».

Si les chiffres des rémunérations moyennes et médianes peuvent chuter autant en deux mois c’est qu’il y a beaucoup de films qui dont sortis en dont la rémunération des réalisateurs était généralement plus basse que jusqu’en avril.

Depuis Avril la plus forte rémunération était celle de Philippe de Chauveron pour « Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon dieu ? », qui était de 390 000 €.

 Vient ensuite celle de Gustave Kerven et Brno Delépine pour la réalisation de « En même temps », qui est de 280 000 €. La troisième est celle Monia Chokri pour « Baby sitter ». Elle est de 273 000 €. Puis vient  Gaillard, avec 240 000 € pour « Jadore ce que vous faîtes ». En cinquième position on trouve Cédric Le Gallo et Maxime Govare, avec 216 000 € pour « La revanche des crevettes pailletées ».

Toutes ces rémunérations sont très au-dessus de la moyenne depuis le début de l’année et en 2021.

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POUR LA RÉALISATION DE « C’EST MAGNIFIQUE »

Il est avant tout comédien de très nombreux films. Mais c’est son troisième film en tant que metteur en scène dont il est aussi l’interprète principal. https://fr.wikipedia.org/wiki/Clovis_Cornillac

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Il est produit par Pierre Forette & Thierry Wong (Ciné nominé) pour un budget prévisionnel de 6 millions €.

Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 350 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.  C’est plus du double de la rémunération moyenne des réalisateurs de films français de fiction sortis en 2021 et 2022. https://siritz.com/financine/les-barometres-avril-2022/Il a en outre reçu 100 000 € pour le scénario qu’il a coécrit avec Fogli et  Tristan Schulmann qui se sont partagés 50 000 €.

Le film est coproduit par Orange Studio, Auvergne-Rhône Alpes cinéma, France 2 et les Trois 8. Il a reçu une importante aide du CNC pour les Créations visuelles et sonores.

Il a été préacheté par OCS, Multithématiques et France 2.

Orange Studio a tous les mandats de distribution. Une partie de son investissement de production est traitée comme un minimum garanti sur la remontée des recettes.

Le précédent film de Clovis Cornillac est « Belle et Sebastien 3 : le dernier chapitre » sorti le 14 février 2018. Il était produit par Radar films et Épithète films, pour un budget prévisionnel de 12,4 millions €.

Pour la préparation, 51 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 250 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.

 M6 était coproducteur.

Canal+, OCS, M6 pour 2 passages, 6 et W9 l’avaient préacheté.

Gaumont avait donné un minimum garanti pour les mandats salle et vidéo.

Le film, sorti dans 620 salles, avait rassemblé 1,7 millions de spectateurs.

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