Serge Siritzky : L’année dernière vous m’aviez dit que 35 % des projets de Méditalents aboutissaient. Mais on était dans une période particulière avec la Pandémie. Aujourd’hui à combien en êtes-vous vous ? https://siritz.com/le-carrefour/35-des-projets-de-meditalents-aboutissent/
Didier Boujard : Effectivement. Le problème c’est que l’on a eu les 2 années de pandémie et, naturellement, il y a un certain nombre de projets qui ont dû été reportés. Et puis, il y a eu des fonds d’investissement publics dans différents pays qui ont été supprimés. Par exemple en Algérie. Mais c’est en train d’être remis en place. Donc, du coup, je ne saurais être trop précis. Mais effectivement, entre les différents ateliers d’écriture et les forums de coproduction, on devrait être autour de 30 à 35% dans les années qui viennent, une fois qu’on aura attrapé le retard.
Les premiers films tournés
SS : Il y avait un projet en tournage et un autre qui allait être tourné.
DB : Le premier a été tourné. Il s’agit de « Lumière Noire » de Karim Bensalah produit par Oualid Baha, Tact Production, en coproduction avec Les films du Bilboquet. Le film est en post production après avoir reçu le premier prix de Final Cut à Venise. Il sera distribué par Jour de Fête en France, et à l’international par The party film sales.

Le second, « Sirocco or the Pilarica adventure », en tournage, est le film de Yassine Marco Marroccu produit par Eclipse film au Maroc, en coproduction avec Mirage Film en Hongrie.
SS : Cela veut-dire qu’il n’y a pas que des pays de la Méditerranée qui participent à la production.
DB : Oui. Ce film a su trouver des financements hors le pays d’origine du film, le Maroc. C’est le premier film produit dans le cadre de l’accord de coproduction signé entre le Maroc et la Hongrie, ce qui a permis l’accès aux financements hongrois. La plus grosse partie du tournage se passe au Maroc. Mais une partie se passe en Europe, tournée en Hongrie, grâce à la coproduction hongroise.
Les comités de sélection
SS : Est-ce que les comités de sélection pour les différents Labs d’écriture Meditalents et pour le Forum des coproductions sont les mêmes ?
DB : Ce ne sont jamais les mêmes. Pour le Forum de coproduction par exemple, le jury de sélection était composé de Marianne Dumoulin (JBA Productions, France), de Francesca Duca (Le moindre geste production, Maroc/Italie), Lara Abou Saifan (Productrice libanaise), Marion Berger (Programmatrice du FCAT, Espagne) ainsi que de Nella Banfi et Jean-Christophe Victor pour Meditalents. Pour la sélection du Lab documentaire, le jury de sélection était composé de Reda Benjelloun (Directeur des documenaires sur TV2M, Maroc), Clothilde Bunod (La Société du Sensible, Marseille), Sylvain Meyer (Impala Production, France), et également de Nella Banfi et Jean-Christophe Victor pour Meditalents. Ce sont plutôt des producteurs, comme vous le voyez. Les réalisateurs et les scénaristes sont moins enclins que les producteurs à participer à des jurys de sélection.
SS : Et qui sont les intervenants des ateliers de Meditalents ?
DB : Des scénaristes, des réalisateurs ou des réalisateurs-scénaristes. Ils doivent savoir écouter les cinéastes qu’on reçoit et se projeter dans leur univers avec empathie, sans projeter eux-mêmes ce qu’ils feraient si c’était leur sujet qu’ils devaient développer. C’est le plus gros challenge. Très souvent on a en effet remarqué que certains avaient tendance à projeter le film qu’ils feraient. Il faut vraiment trouver des personnalités qui ont suffisamment de retrait intérieur pour pouvoir se projeter complètement dans le projet de l’auteur qu’ils ont en face d’eux afin de faire sortir l’essence de ce projet.
Le profil des intervenants
SS : Comment pouvez-vous savoir à l’avance que l’enseignant possède ce profil ?
DB : C’est l’expérience, au fil des années, qui nous permet de les détecter. Et puis aussi on est en contact avec d’autres ateliers d’écriture et on échange entre nous. Enfin il y aussi des intervenants pour Méditalents qui ont pu travailler avec tel ou tel autre intervenant sur d’autres ateliers d’écriture et qui nous indiquent qu’il fonctionne très bien, qu’il est à l’écoute des participants et, avec lequel, ils ont très bien travaillé ensemble.
SS : Pouvez-vous donner des exemples de lauréats du Forum de Coproduction en Méditerranée ou de Méditalents ?
DB : Le projet « La Nuit du verre d’eau » de Carlos Chahine, qui avait remporté le prix Région Sud à hauteur de 12 500€ lors du Forum de Coproduction en Méditerranée en 2020, a été tourné et a reçu le Prix du public Midi Libre, une dotation de 2 000€ attribuée par Midi Libre lors du 44ème Cinemed.https://fr.wikipedia.org/wiki/Festival_du_cinéma_méditerranéen_de_Montpellier
Le projet « Aisha can’t fly away anymore » de Morad Mostafa produit par Sawsan Yusuf (Bonanza Films), actuel résident du Lab Med 11, a reçu le premier prix dans le cadre de la Bourse d’aide au développement du 44ème Cinemed à savoir une bourse du CNC d’une valeur de 8 000 € ainsi que 2 500 € en prestations de services pour la post-production dotées par TITRAFILM.
Le projet « À la recherche de Woody », de Sara Shazli, produit par Marianne Khoury (Misr International), résidente du Lab Doc 2, a reçu le deuxième prix dans le cadre de la Bourse d’aide au développement du 44ème Cinemed, à savoir une bourse de 4 000 € dotée par la Région Occitanie et 5 000 € en prestations de service dans le cadre d’une post-production dotée par French Kiss studio et Saraband.
Le dernier Lab Sud
SS : Où en est Méditalents ?
DB : La session du Lab Sud a lieu cette année du 7 au 12 novembre à Marseille, au Couvent de la Compassion. Les 6 auteurs et autrices qui participent à la session sont accompagnés par les deux scénaristes intervenants Laurent Hébert et François Lunel sur l’écriture de leur premier ou deuxième long-métrage de fiction.

Laurent Hébert est auteur, notamment pour le cinéma, l’audiovisuel et le théâtre. Il a participé à la création d’une méthode d’écriture de groupe basée sur le « Creative writing » et les techniques « projectives ». Il a été aussi producteur, programmateur et distributeur de films.

François Lunel est réalisateur https://fr.wikipedia.org/wiki/François_Lunel).
La troisième et dernière session du Lab Doc se tiendra du 12 au 16 décembre au Couvent de la Compassion à Marseille. Les auteurs et autrices ont l’occasion de terminer l’écriture de leur premier ou deuxième long-métrage documentaire accompagnés par les scénaristes intervenantes :

Leila Kilani https://fr.wikipedia.org/wiki/Leïla_Kilani

et Shu Aiello https://fr.wikipedia.org/wiki/Shu_Aiello

Ils suivront également une formation au pitch dispensée par Claire Dixsaut https://www.focus-cinema.com/6559499/dans-le-bureau-de-claire-dixsaut/ et termineront la semaine par un pitch de leurs projets devant des professionnels du cinéma (producteur, diffuseurs, financeurs).
SS : Au dernier Forum des Coproduction auquel j’ai assisté il y avait 11 projets. Combien venaient de Méditalents ?
DB : Il y en avait 4. C’est intéressant car ils ont été sélectionnés à l’unanimité par un jury composé majoritairement de professionnels indépendants de Meditalents.
SS : Le niveau semblait élevé puisque, si un projet a recueilli l’unanimité du jury, celui-ci n’a pu s’empêcher d’attribuer plusieurs prix, ce qui n’était pas prévu.
DB : Effectivement. Et on peut noter que le projet qui a eu le Grand Prix Région Sud -« After Dark », du réalisateur albanais Emerik Bequiri, produit par le producteur français Olivier Berlement- vient de Méditalents. Il y avait beaucoup de bons projets. Emerik Bequiri, a eu un parcours exemplaire avec « After Dark ». Son Court Métrage « The Van », a été sélectionné à Cannes, où il y a reçu la Palme d’Or du Court Métrage, puis à CINEMED, où il a présenté son projet de Long Métrage dans le cadre du programme « Du court au long ». Il y a gagné le prix qui était la Résidence LabMed Meditalents qu’il a intégrée. Puis il a été sélectionné par la CINEFONDATION, à La Résidence et à l’ATELIER. Puis il a tourné un Court Métrage en Région Sud avec une aide régionale. Puis a été sélectionné au Forum de coproduction en Méditerranée où il gagne le Grand Prix Région Sud.
Les premiers contacts de coproduction
SS : Est-ce qu’au Forum les projets présentés par leur réalisateur et leur producteur ont trouvé des partenaires ?
DB : Il y en a eu 3 ou 4 qui ont trouvé des partenaires avec lesquels ils sont en discussion. Rien ne se signe sur place. Dans le cinéma les choses prennent du temps. Il faut noter, souvent, que pendant toute les phases de montage financier jusqu’au début du tournage, le scénario est modifié, parce que les investisseurs ont des remarques et des exigences.
SS : Vous en êtes où pour les prochains Lab d’écriture Méditalents ?
DB : Nous venons de recevoir les candidatures pour le Lab fiction Longs Métrages méditerranéens, le LabMed 2023. On est en train de former le jury de sélection qui sera composé de huit professionnels, dont un ou deux de Meditalents.
Je voudrais ajouter qu’ayant abandonné mes fonctions de Directeur de Meditalents pour devenir président de l’association, celle-ci a engagé Soukaina Sentissi pour en être sa déléguée Générale. Soukaina Sentissi avait auparavant collaboré à l’administration de l’association et à la mise en œuvre de ses programmes. Sa connaissance acquise de ce que nous sommes lui a permis de prendre rapidement la mesure de la tâche et a pu organiser avec maitrise le Forum de coproduction en Méditerranée.
LA RÉMUNÉRATION DE QUENTIN DUPIEUX
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « FUMER FAIT TOUSSER »
Cette comédie est le 10ème film réalisé par celui qui est à la fois artiste de musique électronique, scénariste et réalisateur. https://fr.wikipedia.org/wiki/Quentin_Dupieux
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Il est produit par CHI-FOU-MI Productions (Hugo Selignac) & Gaumont. Ils ont investi du numéraire pour un budget prévisionnel de 6,7 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fumer_fait_tousser
Pour la préparation, 33 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 131 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Pour l’écriture du scénario il a reçu 237 000 €. C’est un peu moins que la rémunération moyenne des réalisateurs de films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/le-nouveau-barometre-des-realisateurs/
Il a reçu 237 000 € pour le scénario. C’est intermédiaire entre le budget médian et le budget moyen des scénarios de films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-scenarios-au-29-11-2022/
Il a reçu 237 000 € pour le scénario. C’est intermédiaire entre le budget médian et le budget moyen des scénarios de films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-scenarios-au-29-11-2022/
Le film a bénéficié du soutien de la Région Sud et de la Région Occitanie.
Canal+, OCS ont préacheté un passage et TMC deux.
Gaumont a tous les mandats de distribution sans avoir donné de minimum garanti.
Le précédent film réalisé par Quentin Dupieux était « Incroyable mais vrai », sorti le 15 juin 2022.
Il était produit par Atelier de Production pour un budget prévisionnel de 4,6 millions €. Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 150 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Il avait reçu 250 000 € pour le scénario.
Le film avait bénéficié de 700 000 € d’avance sur recettes.
Deux soficas adossées et un pool de quatre soficas y avaient investi. La région Ile-de-France lui avait apporté son soutien.
OCS avait préacheté deux passages. Diaphana avait donné un minimum garanti pour la distribution en salle et un autre pour les mandats vidéo et vod. WT Films et Wild Bunch avaient le mandat de vente à l’étranger sans minimum garanti.
Le film avait rassemblé 315 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
LA RÉMUNÉRATION DE BLANDINE LENOIR
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « ANNIE COLÈRE »
Cette comédie dramatique est la 3ème réalisation de cette actrice qui est aussi scénariste. https://fr.wikipedia.org/wiki/Blandine_Lenoir
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Le film est produit par Aurora Films (Charlotte Vincent) et Local Films (Nicolas Brevière) pour un budget prévisionnel de 3,3 millions €.https://fr.wikipedia.org/wiki/Annie_colère
Pour la préparation, 32 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 74 000 €, dont 36 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 38 000 € de salaire de technicien. C’est sensiblement moins que la rémunération médiane des réalisateurs de films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/le-nouveau-barometre-des-realisateurs/
Elle a coécrit le scénario avec Axelle Ropert et elles se sont partagées 90 000 €. Là encore, c’est sensiblement moins que le budget médian des scénarios de films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-scenarios-au-29-11-2022/
France 3 est coproducteur et 4 soficas y ont investi.
Le CNC a fourni une aide à la musique, la région Ile-de-Fance une aide remboursable et la région Nouvel-Aquitaine une aide à l’écriture non remboursable.
Canal+, France 3 et Multithématiques ont effectué un préachat.
Diaphana a donné un minimum garanti pour le mandat distribution en salle et un autre pour le mandat distribution vidéo et vod. Indie salles a donné un minimum garanti pour le mandat vente à l’étranger.
Le précédent film réalisé par Blandine Lenoir est « Aurore », sorti le 26 avril 2017. Il était produit par Karé Production, pour un budget prévisionnel de 3,2 millions €.
Pour la préparation, 40 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice était de 410 000 €, dont 10 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 400 000 € de salaire de technicien.
Le scénario a été écrit avec Jean-Luc Gaget et ils se sont partagés 103 000 €.
Le film a été coproduit par France 3. Deux soficas adossées et un pool de deux soficas y a investi. Canal+, OCS et France 3 l’ont préacheté.
Diaphana avait donné un minimum garanti pour la distribution en salle et en vidéo. Be for film avait le mandat de vente à l’étranger sans avoir donné de minimum garanti.
Le film avait rassemblé 430 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
LE BAROMÈTRE DES INTERPRÈTES PRINCIPAUX
FinanCinéAprès le Baromètre de la rémunération des réalisateurs https://siritz.com/financine/le-nouveau-barometre-des-realisateurs/ et le Baromètre du budget des scénarios https://siritz.com/financine/le-barometre-des-scenarios-au-29-11-2022/ des films français de fiction sortis depuis le début de l’année 2022, nous établissons, à partir des chiffres du site Cinéfinances.info*, le Baromètre du budget des salaires des principaux interprètes. Ce sont ceux qui sont en gros sur l’affiche du film.
Débutons par le Top 10 des films de fiction sortis depuis le début de l’année.
Comme on le voit c’est le film « Qu’est-ce qu’on a tous Encore fait au bon dieu » qui a le budget le plus élevé, avec 2,057 millions €, pour un film dont le budget total est de 15 500 000 €. Il faut dire qu’il s’agit d’une comédie chorale, avec 14 principaux interprètes sur l’affiche : Christian Clavier et Chantal Aubry en haut et les 12 autres en bas.
Le 10ème est de 517 000 € pour « Maison de retraite ». https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-thomas-gilou/
A titre de comparaison, comparons avec le premier et le dixième du Top 1, de 2010 à 2015.
En fait, à partir de cette année, ce budget n’a cessé de diminuer. En 2019, le budget le plus élevé des salaires des principaux interprètes était celui de « Le chant du loup », avec 2,383 millions et le 10ème, celui de « Inséparables », avec 660 000 €. Au contraire, entre 2010 et 2015, le salaire de certains principaux interprètes pouvait dépasser largement le million d’euros ce qui n’est plus du tout le cas.
Il faut dire que de 2010 à 2015 plusieurs films, notamment ceux de Luc Besson, avaient clairement un potentiel international, avec des budgets totaux qui dépassaient souvent largement les 50 millions €.
Si l’on prend en compte le Baromètre des films français de fiction sortis depuis le début de l’année, on se rend compte le budget moyen des salaires des principaux interprètes est de 125 000 €. Certes, ce chiffre tient compte un film de fiction particulier, pour lesquels le budget des salaires des principaux interprètes est égal à zéro : « Notre-Dame de Paris brûle » , dont le budget total du film dépasse les 31 millions €. Mais, si on le retire le budget moyen est de 127 000 €, soit beaucoup moins que le budget des scénarios ou la rémunération des réalisateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
LE CINÉMA EST LOIN D’AVOIR DIT SON DERNIER MOT
ÉditorialLe cinéma, c’est à dire un film dans une salle, est loin d’avoir dit son dernier mot. En France, avec 213 millions d’entrées, 2019 avait été une année record de ces 60 dernières années. La pandémie a entrainé une forte chute de la fréquentation dans l’hexagone et dans le reste du monde, notamment les États-Unis. En 2022 il semble qu’en France nous nous situerons entre 150 et 160 millions d’entrées, soit une chute de 25 à 30% par rapport à la pré-pandémie.
Comme nous le notions, ce recul est avant tout dû à la chute de l’offre de blockbusters américains, https://siritz.com/editorial/recul-structurel-du-nombre-de-blockbusters/ notamment parce que tous les Studios américains , à la différence de la France, ont totalement arrêté leur production pendant la pandémie. Mais, aussi, parce qu’après celle-ci ils ont estimé que les plates-formes de S-vod allaient grignoter une part importante du marché de la salle et, donc, le réduire. En outre, tous les Studios investissent massivement dans leur propre plateforme ce qui leur laisse moins à investir dans les films.
Les Plates-formes sont déficitaires et les blockbusters rentables
Mais les Studios sont en train de se rendre compte que ces plates-formes sont très déficitaires alors que les blockbusters sont rentables.
Disney vient de se le démontrer avec son deuxième « Black Panther » qu’il avait menacé de sortir en France directement sur Disney+ pour protester contre notre chronologie des médias. Cette suite, qui est finalement sortie en salle, en deux semaines réalise 26 % d’entrées de plus que le premier opus.
Amazon crée un Studio de films pour les salles
Encore plus significatif est le fait qu’Amazon, le géant de la vente en ligne, qui dispose de sa propre plate-forme, Amazon Prime, a décidé de devenir à son tour un Studio, c’est à dire d’investir un milliard de dollars par an dans des films destinés à une sortie en salle. David Zaslav, le patron de Warner Discovery a, en effet, au cours d’une conférence de presse, révélé que « un film qui sort d’abord en salle est cinq fois plus performant en streaming que quand il sort directement en streaming. » Bien entendu, la fenêtre de la salle sera différente suivant les pays et restera sans doute à 45 jours aux États-Unis. Encore qu’Amazon pourra l’allonger s’il se rend compte que cela peut augmenter ses recettes salles sans réduire la performance de sa plate-forme. Ce nouveau Studio distribuera sans doute lui-même ses films aux États-Unis mais il la sous-traitera peut-être dans le reste du monde. De tout façon on ne verra ces films que dans quelques années, car il faut trouver le responsable du studio, puis produire ces films.
En tout cas, le cours des actions des principaux réseaux américains de salles de cinéma, AMC et Cinéworld, a immédiatement bondi. Et, si l’offre de blockbusters américains augmente cela entrainera automatiquement une augmentation de la fréquentation en France et, aussi, une augmentation des recettes du CNCA au bénéfice de la production française
Effectivement, le cinéma est loin d’avoir dit son dernier mot.
LE BAROMÈTRE DES SCÉNARIOS AU 29/11/2022
FinanCiné« LE JOUET » LARGEMENT EN TÊTE
Sur les films français de fiction sortis depuis le début de l’année le budget des scénarios reste en général supérieur à la rémunération des réalisateurs. https://siritz.com/financine/le-nouveau-barometre-des-realisateurs/
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Le budget le plus élevé est, de loin, celui de « Le nouveau jouet », réalisé par James Hut. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-james-hut/ Le scénario lui-même a été écrit par James Hut et Sonja Shillito. Et ils se sont partagés 550 000€. Mais les droits d’adaptation du film « Le Jouet », de Francis Veber, a été acheté 1 250 000 €.
Le budget moyen des scénarios est de 160 000 €. Il correspond à celui du film « « Les enfants des autres », réalisé par Rebecca Zlotowski. C’est la réalisatrice qui a écrit le scénario. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-rebecca-zlotowski/
Le budget médian est de 123 000 €. Il correspond à celui de « Le médecin imaginaire », réalisé par Ahmed Hamidi qui a écrit le scénario avec Fatsha Bouyhamed. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-hahmed-hamidi/
Si on compare le budget du scénario avec le budget total du film , le pourcentage moyen est de 3,6% et le médian de 3,4%.
Il y a deux cas aberrants :
-11 ,1% pour « La maison » réalisé par Anissa Bennefont qu’elle a écrit avec Diasthème. Le film a un budget de 2,6 millions et le budget du scénario est de 290 000 €.
« Le nouveau jouet » où le rapport est de 10%.
Le Top 10 des budgets de scénario va de 1 240 000 € pour « Le jouet » à 593 000 € pour « Le temps des secrets ». C’est beaucoup plus élevé que le Top 10 de la rémunération des réalisateurs qui s’étage de 850 000 € pour « L’Amour c’est mieux que la vie », réalisé par Claude Lelouch à 400 000 € pour « Plancha » réalisé par Éric Lavaine.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
LA RÉMUNÉRATION DE ROSCHDY ZEM
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « LES MIENS »
Il est avant tout connu comme acteur de très nombreux films. Mais il est aussi réalisateur et scénariste. C’est son 6ème film en tant que réalisateur et il en est l’un des interprètes principaux. https://fr.wikipedia.org/wiki/Roschdy_Zem
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Le film est produit par Why Not Productions (Pascal Caucheteux) pour un budget prévisionnel de 1,2 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Miens_(film)
Pour la préparation, 20 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 10 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est 10% de la rémunération médiane des réalisateurs de films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/le-nouveau-barometre-des-realisateurs/
Roschdy Zem en a écrit le scénario et il a reçu 105 000 € ce qui est un peu moins que le budget médian des scénarios de films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-scenarios-2/
La rémunération des rôles principaux est de 34 000 €.
Le film a été préacheté par Canal+ et Mutithématiques. Le Pacte n’a pas donné de minimum garanti pour le mandat de distributeur. A Paris il est en tête des entrées de la première séance des films qui sortent cette semaine.
Le précédent film réalisé par Roschdy Zem était «Persona non grata », sorti le 17 juillet 2019. Il était produit par Bizibi pour un budget prévisionnel de 3,4 millions €.
Pour la préparation, 39 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 39 000 €,
Il s’agissait du remake du film brésilien « O Invasor » réalisé par Beto Brant dont les droits d’adaptation avaient été acquis 100 000 €. Le réalisateur avait écrit le scénario et ils s’étaient partagés 142 000 €.
2 soficas y avaient investi et la région Occitanie lui avait apporté son soutien. Canal+ avait préacheté un passage et Multithématiques deux passages. Mars avait donné un minimum garanti pour les mandats salle et vidéo.
Le film avait rassemblé 50 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
LA RÉMUNÉRATION D’ALICE DIOP
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « SAINT OMER »
C’est son premier long métrage de fiction alors qu’elle a déjà réalisé plusieurs documentaires. Il a reçu le Lion d’argent et le Prix du 1er film du dernier festival de Venise ainsi que le Prix Jean Vigo. Il va représenter la France aux prochains Oscars. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alice_Diop
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Le film est produit par SRAB Films (Christophe Barral et Toufik Avadi) pour un budget prévisionnel de 3,2 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Omer_(film)
Pour la préparation, 34 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 80 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est moins que la rémunération médiane des réalisateurs de films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/le-nouveau-barometre-des-realisateurs/
Alice Diop a écrit le scénario avec Amrita David et Marie NDjaye. Elles se sont partagées 144 000 € ce qui est un peu supérieur au budget médian des scénarios de films français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-scenarios-2/
Le film a bénéficié de 550 000 € d’avance sur recettes du CNC. Il est coproduit par Arte. Le CNC lui a également accordé le soutien aux images de la diversité. La région Hauts-de-France (Pictanovo) et la région Ile-de-France lui ont accordé leur soutien. Deux soficas y ont investi.
Canal+, Multithématiques et Arte l’ont préacheté. Diaphana a donné un minimum garanti pour le mandat de distribution en salle et un autre pour le mandat de distribution vidéo et vod. Wild Bunch International n’a pas accordé de minimum garanti pour le mandat de vente international.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
MÉDITALENTS ET LE FORUM MÉDITARRANÉE DES COPRODUCTIONS
Le CarrefourSerge Siritzky : L’année dernière vous m’aviez dit que 35 % des projets de Méditalents aboutissaient. Mais on était dans une période particulière avec la Pandémie. Aujourd’hui à combien en êtes-vous vous ? https://siritz.com/le-carrefour/35-des-projets-de-meditalents-aboutissent/
Didier Boujard : Effectivement. Le problème c’est que l’on a eu les 2 années de pandémie et, naturellement, il y a un certain nombre de projets qui ont dû été reportés. Et puis, il y a eu des fonds d’investissement publics dans différents pays qui ont été supprimés. Par exemple en Algérie. Mais c’est en train d’être remis en place. Donc, du coup, je ne saurais être trop précis. Mais effectivement, entre les différents ateliers d’écriture et les forums de coproduction, on devrait être autour de 30 à 35% dans les années qui viennent, une fois qu’on aura attrapé le retard.
Les premiers films tournés
SS : Il y avait un projet en tournage et un autre qui allait être tourné.
DB : Le premier a été tourné. Il s’agit de « Lumière Noire » de Karim Bensalah produit par Oualid Baha, Tact Production, en coproduction avec Les films du Bilboquet. Le film est en post production après avoir reçu le premier prix de Final Cut à Venise. Il sera distribué par Jour de Fête en France, et à l’international par The party film sales.
Le second, « Sirocco or the Pilarica adventure », en tournage, est le film de Yassine Marco Marroccu produit par Eclipse film au Maroc, en coproduction avec Mirage Film en Hongrie.
SS : Cela veut-dire qu’il n’y a pas que des pays de la Méditerranée qui participent à la production.
DB : Oui. Ce film a su trouver des financements hors le pays d’origine du film, le Maroc. C’est le premier film produit dans le cadre de l’accord de coproduction signé entre le Maroc et la Hongrie, ce qui a permis l’accès aux financements hongrois. La plus grosse partie du tournage se passe au Maroc. Mais une partie se passe en Europe, tournée en Hongrie, grâce à la coproduction hongroise.
Les comités de sélection
SS : Est-ce que les comités de sélection pour les différents Labs d’écriture Meditalents et pour le Forum des coproductions sont les mêmes ?
DB : Ce ne sont jamais les mêmes. Pour le Forum de coproduction par exemple, le jury de sélection était composé de Marianne Dumoulin (JBA Productions, France), de Francesca Duca (Le moindre geste production, Maroc/Italie), Lara Abou Saifan (Productrice libanaise), Marion Berger (Programmatrice du FCAT, Espagne) ainsi que de Nella Banfi et Jean-Christophe Victor pour Meditalents. Pour la sélection du Lab documentaire, le jury de sélection était composé de Reda Benjelloun (Directeur des documenaires sur TV2M, Maroc), Clothilde Bunod (La Société du Sensible, Marseille), Sylvain Meyer (Impala Production, France), et également de Nella Banfi et Jean-Christophe Victor pour Meditalents. Ce sont plutôt des producteurs, comme vous le voyez. Les réalisateurs et les scénaristes sont moins enclins que les producteurs à participer à des jurys de sélection.
SS : Et qui sont les intervenants des ateliers de Meditalents ?
DB : Des scénaristes, des réalisateurs ou des réalisateurs-scénaristes. Ils doivent savoir écouter les cinéastes qu’on reçoit et se projeter dans leur univers avec empathie, sans projeter eux-mêmes ce qu’ils feraient si c’était leur sujet qu’ils devaient développer. C’est le plus gros challenge. Très souvent on a en effet remarqué que certains avaient tendance à projeter le film qu’ils feraient. Il faut vraiment trouver des personnalités qui ont suffisamment de retrait intérieur pour pouvoir se projeter complètement dans le projet de l’auteur qu’ils ont en face d’eux afin de faire sortir l’essence de ce projet.
Le profil des intervenants
SS : Comment pouvez-vous savoir à l’avance que l’enseignant possède ce profil ?
DB : C’est l’expérience, au fil des années, qui nous permet de les détecter. Et puis aussi on est en contact avec d’autres ateliers d’écriture et on échange entre nous. Enfin il y aussi des intervenants pour Méditalents qui ont pu travailler avec tel ou tel autre intervenant sur d’autres ateliers d’écriture et qui nous indiquent qu’il fonctionne très bien, qu’il est à l’écoute des participants et, avec lequel, ils ont très bien travaillé ensemble.
SS : Pouvez-vous donner des exemples de lauréats du Forum de Coproduction en Méditerranée ou de Méditalents ?
DB : Le projet « La Nuit du verre d’eau » de Carlos Chahine, qui avait remporté le prix Région Sud à hauteur de 12 500€ lors du Forum de Coproduction en Méditerranée en 2020, a été tourné et a reçu le Prix du public Midi Libre, une dotation de 2 000€ attribuée par Midi Libre lors du 44ème Cinemed.https://fr.wikipedia.org/wiki/Festival_du_cinéma_méditerranéen_de_Montpellier
Le projet « Aisha can’t fly away anymore » de Morad Mostafa produit par Sawsan Yusuf (Bonanza Films), actuel résident du Lab Med 11, a reçu le premier prix dans le cadre de la Bourse d’aide au développement du 44ème Cinemed à savoir une bourse du CNC d’une valeur de 8 000 € ainsi que 2 500 € en prestations de services pour la post-production dotées par TITRAFILM.
Le projet « À la recherche de Woody », de Sara Shazli, produit par Marianne Khoury (Misr International), résidente du Lab Doc 2, a reçu le deuxième prix dans le cadre de la Bourse d’aide au développement du 44ème Cinemed, à savoir une bourse de 4 000 € dotée par la Région Occitanie et 5 000 € en prestations de service dans le cadre d’une post-production dotée par French Kiss studio et Saraband.
Le dernier Lab Sud
SS : Où en est Méditalents ?
DB : La session du Lab Sud a lieu cette année du 7 au 12 novembre à Marseille, au Couvent de la Compassion. Les 6 auteurs et autrices qui participent à la session sont accompagnés par les deux scénaristes intervenants Laurent Hébert et François Lunel sur l’écriture de leur premier ou deuxième long-métrage de fiction.
Laurent Hébert est auteur, notamment pour le cinéma, l’audiovisuel et le théâtre. Il a participé à la création d’une méthode d’écriture de groupe basée sur le « Creative writing » et les techniques « projectives ». Il a été aussi producteur, programmateur et distributeur de films.
François Lunel est réalisateur https://fr.wikipedia.org/wiki/François_Lunel).
La troisième et dernière session du Lab Doc se tiendra du 12 au 16 décembre au Couvent de la Compassion à Marseille. Les auteurs et autrices ont l’occasion de terminer l’écriture de leur premier ou deuxième long-métrage documentaire accompagnés par les scénaristes intervenantes :
Leila Kilani https://fr.wikipedia.org/wiki/Leïla_Kilani
et Shu Aiello https://fr.wikipedia.org/wiki/Shu_Aiello
Ils suivront également une formation au pitch dispensée par Claire Dixsaut https://www.focus-cinema.com/6559499/dans-le-bureau-de-claire-dixsaut/ et termineront la semaine par un pitch de leurs projets devant des professionnels du cinéma (producteur, diffuseurs, financeurs).
SS : Au dernier Forum des Coproduction auquel j’ai assisté il y avait 11 projets. Combien venaient de Méditalents ?
DB : Il y en avait 4. C’est intéressant car ils ont été sélectionnés à l’unanimité par un jury composé majoritairement de professionnels indépendants de Meditalents.
SS : Le niveau semblait élevé puisque, si un projet a recueilli l’unanimité du jury, celui-ci n’a pu s’empêcher d’attribuer plusieurs prix, ce qui n’était pas prévu.
DB : Effectivement. Et on peut noter que le projet qui a eu le Grand Prix Région Sud -« After Dark », du réalisateur albanais Emerik Bequiri, produit par le producteur français Olivier Berlement- vient de Méditalents. Il y avait beaucoup de bons projets. Emerik Bequiri, a eu un parcours exemplaire avec « After Dark ». Son Court Métrage « The Van », a été sélectionné à Cannes, où il y a reçu la Palme d’Or du Court Métrage, puis à CINEMED, où il a présenté son projet de Long Métrage dans le cadre du programme « Du court au long ». Il y a gagné le prix qui était la Résidence LabMed Meditalents qu’il a intégrée. Puis il a été sélectionné par la CINEFONDATION, à La Résidence et à l’ATELIER. Puis il a tourné un Court Métrage en Région Sud avec une aide régionale. Puis a été sélectionné au Forum de coproduction en Méditerranée où il gagne le Grand Prix Région Sud.
Les premiers contacts de coproduction
SS : Est-ce qu’au Forum les projets présentés par leur réalisateur et leur producteur ont trouvé des partenaires ?
DB : Il y en a eu 3 ou 4 qui ont trouvé des partenaires avec lesquels ils sont en discussion. Rien ne se signe sur place. Dans le cinéma les choses prennent du temps. Il faut noter, souvent, que pendant toute les phases de montage financier jusqu’au début du tournage, le scénario est modifié, parce que les investisseurs ont des remarques et des exigences.
SS : Vous en êtes où pour les prochains Lab d’écriture Méditalents ?
DB : Nous venons de recevoir les candidatures pour le Lab fiction Longs Métrages méditerranéens, le LabMed 2023. On est en train de former le jury de sélection qui sera composé de huit professionnels, dont un ou deux de Meditalents.
Je voudrais ajouter qu’ayant abandonné mes fonctions de Directeur de Meditalents pour devenir président de l’association, celle-ci a engagé Soukaina Sentissi pour en être sa déléguée Générale. Soukaina Sentissi avait auparavant collaboré à l’administration de l’association et à la mise en œuvre de ses programmes. Sa connaissance acquise de ce que nous sommes lui a permis de prendre rapidement la mesure de la tâche et a pu organiser avec maitrise le Forum de coproduction en Méditerranée.
LA FRÉQUENTATION RE-DECOLLE EFFECTIVEMENT
ÉditorialS’appuyant sur l’analyse d’Olivier Sebbag, le délégué général de la Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF), le quotidien Les Échos titre un article de son numéro du 17 novembre : « Le public français retrouve le chemin des salles de cinéma ». https://www.bfmtv.com/people/cinema/la-frequentation-des-salles-de-cinema-repart-a-la-hausse_AN-202211170283.html
Olivier Sebbag affirme en effet : « On va dépasser les 4 millions d’entrées en France sur cette semaine et atteindre un niveau supérieur à la même semaine en 2019, une année record. »
Effectivement, la semaine du 26 octobre au 1er novembre 2022 va dépasser les 4, 2 millions d’entrées. Elle se situe au milieu des vacances de la Toussaint qui ont eu lieu au beau milieu du 22 octobre au 7 novembre 2022.
Pas de remontée au milieu de la Toussaint
Mais la semaine que l’on peut considérer comme équivalente en 2019 est celle du 23 octobre au 29 octobre 2019, au beau milieu des vacances de la Toussaint qui se situaient entre le 19 octobre et le 4 nombre 2019. Or elle a rassemblé 5,9 millions de spectateurs. 2022 se situe donc à 29% en-dessous de 2019, qui était effectivement une année record.
Si l’on compare à 2018, la semaine du 24 octobre au 30 octobre, au milieu des vacances de la Toussaint qui se situaient du 20 octobre au 30 octobre, l’écart est encore plus impressionnant : la semaine de 2018 a rassemblé 6,2 millions de spectateurs. Soit plus de 32% de baisse.
Dans les deux cas on se situe autour des 30% de baisse que l’on observe depuis le début de l’année.
Le cas de Black Panther
En revanche, la comparaison sur une semaine n’est pas forcément significative et dépend de la date de programmation des films. Ainsi, le film de Disney «Black Panter-Wakanda for ever » est sorti juste après les vacances de la Toussaint, pour bénéficier du pont du 11 novembre, tombant un vendredi. Il a rassemblé 1 692 000 spectateurs, soit 45% de toutes les entrées et alors que le premier « Black Panther » n’avait rassemblé que 1 058 000 entrées sa première semaine en février 2018. S’il était sorti pendant les fêtes de la Toussaint les résultats de 2022 auraient été proches de ceux de 2018 et 2019.
Plus significatif serait la comparaison entre les entrées qui inclut les deux semaines à cheval sur les fêtes de la Toussaint, avant et après la semaine au beau milieu.
On voit que 2022 est certes en retard sur chacune des semaines avec les années précédentes.
Mais si on prend en compte la baisse en pourcentage elle est de beaucoup inférieure aux 30% que l’on enregistrait depuis le début de l’année.
Et, si les résultats de septembre 2022 ont été catastrophiques, septembre a toujours été, de loin, le plus mauvais mois de l’année. En 2022 la poursuite du beau temps d’été, les grèves de l’essence, les incertitudes sur la situation économique et tous les effets de la guerre ont dû accroitre la tendance.
Il n’est donc pas impossible que le cinéma en France retrouve progressivement sa fréquentation d’avant la pandémie.
LA RÉMUNÉRATION DE JULIEN RAMBALDI
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « LES FEMMES DU SQUARE »
C’est le 4ème long métrage de ce réalisateur. https://fr.wikipedia.org/wiki/Julien_Rambaldi
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Il est produit par Les films du kiosque (François Kraus et Didier Pineau-Valenciennes) lpour un budget prévisionnel de 5,3 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Femmes_du_square
Rappelons que Les films du Kiosque viennent de produire « Mascarade ». https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-nicolas-bedos-3/
Pour la préparation, 39 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 200 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est sensiblement plus que la rémunération moyenne des réalisateurs de films français de fiction déjà sortis en 2022. https://siritz.com/financine/le-nouveau-barometre-des-realisateurs/
C’est Julien Rambaldi qui a écrit le scénario. Il a reçu 144 000 €. C’est intermédiaire entre le budget médian et le budget moyen des scénarios de films français de fiction déjà sortis en 2022. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-scenarios-2/
Une sofica garantie par le producteur y a investi. Orange studio et France 2 sont coproducteurs. 3 autres soficas y ont investi. Le film a bénéficié d’une aide remboursable de la région Ile de France.
Canal+, Multithématiques, France 2 et C8 l’ont préacheté. Studio Orange a donné un minimum garanti pour tous les droits de distribution.
Le précédent film réalisé par Julien Rambaldi était « C’est la vie », sorti le 28 juillet 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/C%27est_la_vie_(film,_2020)
Il était produit par Récifilms pour un budget prévisionnel de 6 millions €.
Pour la préparation, 43 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 275 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Julien Rambaldi avait écrit le scénario avec Thomas Perrier et ils s’étaient partagés 100 000 €.
Le film était coproduit par Orange studio et France 2 cinéma. Il avait bénéficié du soutien de la Région PACA et du département des Alpes maritimes.
Canal+, Multithématiques et France 2 l’avaient préacheté.
Studio Orange avait donné un minimum garanti pour tous les droits de distribution.
Le film avait rassemblé 153 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.