POUR LA RÉALISATION DE « POLICE »

Mercredi  2 septembre est sorti  « Police », le 18ème film réalisé par Anne Fontaine qui, par ailleurs, a mené une carrière d’actrice et de scénariste. En 2010, pour « Coco avant Chanel » elle avait obtenu le César de la meilleure adaptation et le British Film Academy Award du meilleur film étranger.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Fontaine_(réalisatrice)

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

Ce film policier à la Simenon, qui est une adaptation d’un livre de Hugo Boris,  a un budget de 10,2 millions €, est produit par F comme films  (Jean-Louis Livi) ainsi que Ciné@ (Philippe Carcassonne) et distribué par StudioCanal.

Un très fort casting et un sujet fort.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Police_(film,_2020)

La rémunération de Anne Fontaine pour la préparation, 44 jours de tournage et la post-production a été de 337 000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est très au-dessus de la rémunération moyenne des réalisateurs des films français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/barometre-des-realisateurs-de-films/

Anne Fontaine se situe en fait dans le Top 5 des réalisateurs français les mieux payés. S’y ajoute 150 000 € inscrits à la ligne « sujet ». Le livre a été acheté 150 000 € et le scénario co-écrit avec Claire Barré pour 447 000 €.

Le précédent film de Anne Fontaine était « Marvin ou La belle éducation » sorti en 2017. D’un budget de 7 millions  il était produit par P.A.S Productions (Pierre-Alexandre Schwab) et Ciné@ (Philippe Carcassonne). C’est Mars Films qui l’avait distribué. Le film avait totalisé 116 000 spectateurs.

Pour la préparation, 47 jours de tournage et la post-production, la réalisatrice avait reçu une rémunération de 350 000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Pour la réalisation de La Daronne

Mercredi 9 septembre sortira « La Daronne » avec Isabelle Huppert. Ce film policier est tiré du  roman à succès du même nom de Hanelore Cayre. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Daronne

Tiré d’un roman à succès

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

Produit par Les films du lendemain (Kirstina Larsen) et La Boétie films (Jean-Baptiste Dupont), son budget est de 5,8 millions €. Il est distribué par Le Pacte.

C’est le huitième long métrage réalisé par Jean-Paul Salomé. Il a également réalisé 3 téléfilms. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Salomé

Pour la préparation,  40 jours de tournage et la post-production, sa rémunération est de 170 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaires de technicien. C’est sensiblement plus que la rémunération moyenne des réalisateurs de films français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/barometre-des-realisateurs-de-films/

Jean-Paul Salomé a co-écrit le scénario avec Antoine Salomé et Hannelore Cayre. Leur rémunération commune a été 160 000 €. Les droits du livre ont été achetés 45 000 €.

La précédent film de Jean-Paul Salomé était « Je fais le mort », sorti en 2013. Il était produit par Diaphana (Michel Saint-Jean) qui était également distributeur. Le budget du film était de 6,3 millions €.  Pour la préparation, 8 semaines de tournage et la post-production, a rémunération du réalisateur avait été de 150 000 €, répartis en part égale entre à voir sur droits d’auteur et salaire de technicien.

En outre, pour le scénario qu’il avait co-écrit avec Jérôme Tonerre et Cécile Télérman, il avait touché 1600 000 €.

Le film avait rassemblé 200 000 spectateurs sur 200 copies.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

PS : A la suite de l’interview de Marie Masmonteil nous précisons que Canal+ avait 40 millions € de retard sur ses investissements fin 2019 et aurait affirmé avoir en plus 40 millions € de retard en 2020 (rachats par les plates-formes, report de tournages). Soit, en tout 80 millions €.

Siritz.com : Les plates-formes de S-VoD, Netflix et Amazon, ont acheté des films français qui devaient sortir au cinéma et qui n’y sont donc pas sorti. Ces  ventes ont permis aux producteurs de rembourser les chaînes qui avaient préfinancé ces films. J’ai demandé par écrit  au CSA, qui est charge de faire respecter leurs obligations par les chaînes, de me confirmer que ces montants devraient être rajoutés à leurs obligations de l’année suivante. Il ne m’a pas répondu. Avez-vous posé la question et avez-vous une réponse ? https://siritz.com/financine/de-carybde-en-scylla-pour-lexploitation/

Marie Masmonteil : Le SPI  revient de vacances et je ne sais si on a une réponse. Mais il est logique que ces montants soient reportés l’année suivante ou étalés sur les années suivantes. Mais il n’y a pas que les achats des plates-formes. Il y a les films dont le tournage devait avoir lieu à l’étranger en 2020 et ont dû être décalés à 2021.

Siritz.com : Même avant le confinement, Canal+ était en retard de 40 millions € par rapport à ses obligations, ce qui est très important.

Canal+ a « optimisé » ses investissements

MM : C’est en effet le cas pour Canal. Selon le CSA, la chaîne aurait «optimisé » le calcul de ses obligations, c’est à dire sous-estimé ses obligations pour sous-investir. Sciemment. Le CSA lui a donc enjoint de rattraper ce retard, à raison de 15 millions € l’année prochaine, 15 millions  € l’année suivante, puis encore 10 millions €. Mais, en juin, l’ensemble des organisations professionnelles du cinéma a eu une conversation avec Canal+ et ils nous ont dit qu’en 2020 ils seraient en retard de 40 millions €, du fait du rachat par les plates-formes ou du report de tournages. Ils proposaient d’investir cette somme autrement, notamment en aidant les distributeurs et les exploitants. 

Siritz.com : Quelle a été la réponse de la profession ?

MM : Les avis des organisations professionnelles étaient partagés. Mais,   Canal+ a commis une erreur  en n’en parlant pas d’abord aux organisations professionnelles  de producteur, puisqu’il s’agissait de l’argent de la production. Donc, ça s’est envenimé et  les producteurs  leur ont dit de dépenser cet argent  dans la production l’année prochaine. Donc cela ferait une somme de 80 millions en tout en notre faveur, dont plus 35 millions € en 2021.

Siritz.com : Avant même le confinement et la fermeture des salles, et malgré la très bonne fréquentation de 2019, on a le sentiment que, le chiffre d’affaires et donc  les investissements des chaînes dans le cinéma diminuaient, notamment du fait de la concurrence des plates-formes de S-Vod. Or, l’économie de la production de films repose largement sur la télévision, notamment sur Canal+ qui, en plus doit diversifier ses investissements.

MM : Paradoxalement, pour Canal+, ça n’est pas la situation que l’on constate. Quand on a eu une réunion, par zoom, en juin avec Maxime Saada (le président du directoire du groupe Canal+ de Canal+) et son équipe, il nous a dit que, alors qu’ils avaient investi 140 millions € en 2019, il devraient investir 160 millions € en 2020. Ils avaient fait une bonne année 2019. Avec le service public c’est 60 millions € (58+2), donc pas de baisse des investissements non plus. Par ailleurs,  Canal + nous a dit que, sur les 160 millions €, du fait des achats des plates-formes, ils  ont perdu de gros films.

Selon Maxime Saada Canal+ a fait un bon chiffre d’affaires en 2019

Siritz.com : Sur Cinéfinances.info j’ai le plan de financement de tous les films français. Or, même avant la crise sanitaire j’avais l’impression que de plus en plus de producteurs avaient de plus en plus de mal à monter le financement de leurs films.  L’indicateur c’est que le financement de beaucoup de  film doive faire appel à de plus en plus d’investisseurs. Parfois, 15, voir 20. Est-ce une bonne analyse ?

MM : C’est exact. La baisse des investissements de Canal, film par film, est de 30% environ. Pour donner un exemple, moi, sur les 5 derniers films que j’ai produits, je n’ai rien gagné : ni salaire producteur ni amortissement des frais généraux, ni imprévus. Certes, c’étaient des films fragiles, des films d’auteurs. Mais sur les films du milieu, c’est pareil. C’est de plus en plus difficile.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Masmonteil#Récompenses

Mais je ne vais pas rentrer dans la discussion selon laquelle il y aurait trop de films. La France produit 300 films, sur lesquels, beaucoup de  documentaires, dont l‘économie est différente.  Et il y a les coproductions minoritaires. Donc la France produit  environ 170 à 200 films de fiction majoritairement français. Or le montant global investi par les chaînes n’a pas augmenté et on produit plus de films. Il y a 5 ans Canal+  investissait environ 30% du budget. Et maintenant c’est plutôt 15 à 20%. Et, pour les films de marché, pour y arriver, on partage de plus en plus de RNPP avec les investisseurs et on se retrouve de plus en plus producteur exécutif.

De nombreux films qui se tournent à l’étranger sont reportés

Siritz.com : Depuis la crise sanitaire j’imagine que, pour un producteur indépendant c’est encore plus difficile de monter un film.

MM : Concrètement, de nombreux films qui se tournent à l’étranger, y compris en Allemagne, sont reportés. Il y a deux jours on a appris que les français domiciliés en île de France ou en PACA, ne pouvaient tourner en Allemagne à partir de septembre. L’Allemagne, notre principal partenaire ! Ainsi, Marie-Ange Luciani devait produire le prochain film de Robin Campillo à Magagascar. Elle va tout de même commencer à préparer. Mais le tournage est reporté à mars, car, pour l’instant, on ne peut y tourner. De même on ne peut faire de coproduction avec les israéliens. Or, au Spi, on fait beaucoup de coproductions internationales. La France a des accords de coproduction avec 70 pays.

Siritz.Com : On va voir comment la crise sanitaire va évoluer. Mais, en attendant, les plates-formes apportent un plus. Ce sont de nouveaux acteurs. Très nettement pour la commande de séries. Mais, même pour les films de cinéma. Elles ont acheté les droits internationaux de « Mignonnes », qui est un premier film et un film d’auteur. Je suis certain que Netflix a payé plus que ce qu’aurait rapporté les ventes à l’étranger,  territoire par territoire.

Je suis souverainiste, en faveur des chaînes françaises historiques

MM : Oui. Il y a les atlantistes qui se réjouissent de l’arrivée de ces nouveaux acteurs. Et il y a incontestablement des côtés positifs. Et il y a  les souverainistes. Je suis une souverainiste. Je privilégierai toujours les chaînes françaises historiques. Non seulement elles apportent le financement, mais elles ne nous imposent pas un casting, nous laisse la liberté de création.

Siritz.com : Mais les plates-formes interviennent-elles plus ?

MM : Pour l’instant elles achètent des films déjà prêts. Je ne suis pas sûr que ce serait la même chose si elles intervenaient en préfinancement. Elles nous ont aussi demandé de pouvoir inclure dans leurs investissements cinéma des téléfilms qui ne sortent pas en salle. Nous avons refusé car, pour nous, un film de cinéma, c’est un film qui sort d’abord en salle. Nous sommes intransigeants sur ce point.

Siritz.com : Et sur la chronologie des médias. Elles vont demander d’être au même niveau que Canal+.

MM : Là encore, je suis souverainiste. Canal+ est une chaîne française, historique, c’est la chaîne du cinéma. Si on met les plates-formes au même niveau dans la chronologie, elles risquent de prendre les films les plus importants, car elles ont une diffusion mondiale et ont des moyens considérables. Ce serait la fin de Canal +, et, donc, pas l’intérêt du cinéma français.

Siritz.com : Mais si leurs achats pour le « hors France » étaient pris en compte, les films sortiraient d’abord en salle en France et uniquement chez elles à l’étranger.

MM : On ne peut prendre en compte que leurs achats de droits pour le territoire français. Et il faut faire très attention à ce que ces plates-formes ne détruisent pas une partie de la filière industrielle du cinéma français : vendeurs internationaux, distributeurs et exploitants étrangers qui diffusent des films français.

Siritz.com : Le gouvernement, c’est à dire la direction des médias et des industries culturelles (DGMIC), prépare le texte qui va fixer les obligations des plates-formes. Le président de la République a demande à ce qu’il entre en vigueur le 1er janvier. La grande question est celle du pourcentage de leur chiffre d’affaires qu’elles devront investir et la répartition entre cinéma et œuvres audiovisuelles. Il y a aussi celle de leur place dans la chronologie des médias.

MM : Je ne crois pas que le cinéma français les intéresse. En fait je ne sais pas ce qui les intéresse. Ils ont tendance à changer d’avis. Dans la dernière conversation que j’ai eu avec Sara May, de Netflix, ce qui les intéresse ce sont les films très banlieue, action, diversité. Ils auraient bien aimé « Les misérables ». Et ils aiment les films qui ont eu des prix dans les festivals.  Ils ont acheté les droits hors France de « Mignonnes » qui a été primé à Sundance, Ils ont acheté « Atlantique » de Mati Diop, après qu’il a remporté le Grand prix du Jury Festival de Cannes. Ils ont dû le payer très cher, pensant qu’il avait des chances de représenter le Sénégal aux Oscars. Donc, il cherche une vitrine, un peu comme les films de grands réalisateurs américains. Mais qui ne sont pas forcément très regardés.

Il y a les fonds de l’Etat mais aussi l’enjeu de la réglementation des GAFA

C’est le Premier ministre en personne, Jean Castex, qui a inauguré le Festival du film francophone d’Angoulême, vendredi dernier. Accompagné bien sûr  de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot. Mais la présence de cette dernière est évidemment plus habituelle. Le Premier ministre reconnaît ainsi l’importance  des Festivals dans la vie de la culture et de l’économie. Et celle de la culture, à la fois dans l’activité économique du pays et comme lien social entre ses citoyens. Il a en outre profité de ce déplacement pour confirmer le doublement du budget de la Culture, à 2 milliards €, dans le cadre du plan de relance.

https://www.lefigaro.fr/cinema/au-festival-du-film-d-angouleme-jean-castex-veut-redonner-des-couleurs-au-cinema-francais-20200828

L’aide de l’Etat au CNC

Pour ce qui est du cinéma, le trou de 60 millions € dans le compte de soutien du CNC, dû aux prélèvements antérieurs successifs de l’Etat sur sa trésorerie sera comblé par le Trésor. Vont s’y ajouter 105 millions € qui permettront peut-être, de prolonger l’augmentation des taux de soutien à l’exploitation, à la distribution et à la production bien au-delà du 31 août. Enfin 100 millions € sont provisionnés pour le soutien à la relance de l’activité, ce qui répondra sans doute en partie aux demandes de la FNCF/

 Ces mesures s’ajoutent à celles qui ont été prises pour les intermittents ainsi qu’ au chômage partiel dont bénéficient tous les secteurs. La stratégie globale de l’Etat est d’éviter que l’économie ne s’effondre, quitte à creuser sa dette à des niveaux astronomiques. On verra plus tard, sans doute après la présidentielle, comment traiter celle-ci.

Application de la directive SMA

Le Premier ministre a rappelé que, conformément à la directive SMA, le 1er janvier,  les GAFA allaient contribuer largement au financement du cinéma et de l’audiovisuel français. En alimentant, plus largement qu’actuellement, le compte de soutien et en respectant des obligations d’investissement dans les films de cinéma et les œuvres audiovisuelles.

C’est une chance pour ces deux secteurs d’intéresser des activités qui, elles, sont en pleine croissance, une croissance accélérée par le confinement et la crise sanitaire. Mais la DGMIC, qui doit les insérer dans le nouveau modèle économique du cinéma et de l’audiovisuel français, n’a pas la tache facile. C’est d’ailleurs pourquoi les professionnels lui ont abandonné volontiers ce rôle plutôt que de négocier directement des accords avec les GAFA.

La profession s’attend à une obligation d’investissement de 20 à 25% de leur chiffre d’affaires. Le Premier ministre n’a pas démenti un tel chiffre. A titre de comparaison Canal+ doit investir 12,5% dans le cinéma et 3,6% dans les œuvres audiovisuelles, soit 16,1%. Les chaînes hertziennes en sont à 15% dans l’audiovisuel et 3,2 ou 3,5% dans le cinéma.  

Mais, deux questions délicates se posent. En premier lieu, quelle répartition imposer aux GAFA entre le cinéma et l’audiovisuel ? Il paraît difficile d’imposer automatiquement les mêmes taux à des plates-formes qui auront forcément des politiques éditoriales différentes.  En outre, dans le cas où l’ont imposerait un taux global, cumulant les deux investissements, le cinéma s’y opposera à juste titre, car, pour les plates-formes, le film n’est qu’un programme pour faire le buzz, donc très limité.

En second lieu, Amazon ne manquera pas de faire remarquer qu’Amazon prime, dont l’abonnement annuel est de 50€, permet de regarder films et séries, mais ouvre droit à bien d’autres services. Son chiffre d’affaires  ne peut donc saisir d’assiette au calcul des obligations d’investissement sans un fort abattement. Mais on peut lui répondre que les films et les œuvres audiovisuelles étant des produits d’appel pour ces autres services, c’est la totalité du chiffre d’affaires qui doit bien être prise en compte. 

La contribution des plates-formes au compte de soutien devrait passer de 2 à 5,5%. Mais leur taux de TVA devrait alors chuter de 20 à 10%.  Sinon, comme le notait Pascal Rogard, le président Trump va, à juste titre, se fâcher. Mais, dans ce cas, les plates-formes vont gagner 4,5%. https://siritz.com/le-carrefour/netflix-a-toujours-ete-dune-correction-parfaite/

En tout cas, en France, un film de cinéma doit d’abord être diffusé en salles. Ainsi, les films que Netflix et Amazon Prime ont achetés avant qu’ils ne sortent en salle, ne sont pas des films de cinéma et n’entreront pas comme tels dans leurs investissements. Se pose alors la question de la chronologie des médias.

Aujourd’hui, faute d’un accord avec les organisations professionnelles du cinéma avalisé par le CSA,  la fenêtre de la S-Vod se situe à 36 mois. Si elles respectaient des obligations d’investissement, il serait difficile de les faire passer après les chaînes en clair. Elles demandent évidemment à passer, au moins en même temps que Canal+, qui est actuellement à 8 mois et 6 mois pour les films réunissant moins de 100 000 spectateurs. Mais elles n’accepteront jamais de consacrer, comme la chaîne française, 12,5% de leur chiffre d’affaires au préfinancement de films français sortant en salle. Ce qui justifierait qu’elles passent après.

Le taux de TVA, outil de négociation

Le fait que leur TVA pourrait passer à 10% devrait en tout cas fournir à l’Etat un argument de poids dans la négociation.

De toute façon, l’ensemble de la chronologie des médias devra sans doute être revu. Actuellement le DVD et la VoD sont à 4 mois après la sortie en salle, avec des dérogations à 3 mois. Or, il n’y a qu’une poignée de films chaque année qui sont encore à l’affiche au bout de 8 semaines. Ces fenêtres françaises, qui sont plus longues qu’ailleurs, expliquent que, chez nous, le chiffre d’affaires du DVD ou de la VoD soit marginal par rapport à nos voisins. Ce secteur demande, sans succès, que la fenêtre soit ramenée à 2 mois, ce qui lui permettrait de bénéficier du lancement salle. Quitte à partager une petite partie des frais de promotion. Les exploitants sont opposés à cette modification car ils estiment que si, un film sort en numérique juste après l’arrêt de son exploitation en salle, le spectateur « ressentira » que les deux exploitations se chevauchent.

Mais, depuis quelques semaines, un événement bouleverse la situation. AMC, le premier exploitant des Etats-Unis et d’Europe, qui est d’ailleurs en situation financière difficile,  a finalement accepté le principe de la proposition d’Universal : pour certains films, le sortir en VoD Premium (à un prix double de celui du prix d’un billet de cinéma) 17 jours après la sortie en salle. Et l’exploitant (ou les exploitants ?) se partage la recette VoD avec le distributeur. Or, rappelons qu’en VoD la marge du distributeur est de 70% et non de 50% comme dans la salle.

Et, à peine AMC avait-il donné son accord à Universal que Disney a décidé de ne pas sortir son blockbuster Mullan dans de nombreux territoires où, pourtant, les salles sont ouvertes, et de la proposer directement en VoD premium aux abonnés de Disney +.

Le numérique et la crise sanitaire sont donc en train de bouleverser l’économie du secteur. La réglementation que la DGMIC va élaborer devra en tenir compte. Et, comme le notait Marc Tessier, il sera difficile de faire comme si nous étions une île à l’écart et à l’abri de ces bouleversements qui nous entourent. https://siritz.com/le-carrefour/marc-tessier-sur-les-bouleversements-actuels/

Lire aussi sur ces questions essentielles le très intéressant interview d’Alain Le Diberder https://siritz.com/le-carrefour/la-directive-sma-ouvre-la-boite-de-pandore/

Pour la réalisation de « Petit pays »

Ce vendredi sort en salle « Petit pays » qui est présenté ce matin au Festival d’Angoulème. C’est une adaptation sur le best seller du même titre de Gael Faye, un superbe roman sur le génocide des Tutsis au Rwanda.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Petit_Pays_(film)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Petit_Pays_(film)

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

Le film est produit par Jéricho Films (Philippe Rousselet) et Super 8 (Marc Simoni et Jérôme Salle). Son budget est de 5,4 millions €. Il est distribué par Pathé films.

Le réalisateur est Eric Barbier.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Éric_Barbier

Pour la préparation, 41 jours de tournage au Rwanda et un à Paris, ainsi que pour la post production, sa rémunération a été de 150 000 €, répartie à part égale entre à valoir sur droits d’auteurs et salaire de technicien. Il a en outre reçu 150 000 € pour le scénario qu’il a écrit à partir du livre de Gael Faye. Les droits du roman ont été achetés 183 000 €. La rémunération d’Eric Barbier est supérieure à la rémunération moyenne des réalisateurs des films français sortis en 2020 jusqu’à fin août. https://siritz.com/financine/barometre-des-realisateurs-de-films/

Le précédent film d’Eric Barbier était « La promesse de l’aube », tiré du roman de Romain Gary, sorti en 2017. Produit également par Jéricho films son budget était de 24 millions € et il était lui aussi distribué par Pathé.

La rémunération d’Eric Barbier avait été de 267 500 € pour la préparation, 69 jours de tournage et la post-production. Eric Barbier avait coécrit le scénario avec Marie Aynard pour 40 500 €. Les droits du livré avaient été achetés 542 000 €.

Le film avait rassemblé 1 110 000 spectateurs.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

La rémunération des réalisateurs de films français sortis en 2020 jusqu’à fin août

A partir des données fournies par Cinéfinances.info*, voici, à la fin août,  les données sur la rémunération des réalisateurs de films français sortis depuis le début de l’année.  Désormais nous publierons ce baromètre tous les mois.

La rémunération moyenne  et la rémunération médiane ont sensiblement diminué par rapport à celle du dernier baromètre, publié en avril. La rémunération la plus élevée reste celle de Michel Hazanavicius pour « Le Prince oublié », qui était de 1,4 millions€, soit 6% du devis. La rémunération moyenne, est passée de 145 000 € à 137 000 €. C’est à peu près la rémunération de Elie Semoun pour Ducobu 3, qui est de 134 000 €, soit 1,5% du devis. En revanche la rémunération médiane est  remontée de 80 000 €  à 100 000 €. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ducobu_3

La rémunération des réalisateurs représente en moyenne 3% du devis du film. Bien entendu, il s’agit des rémunérations fixes et non de celles proportionnelles  aux revenus du film. https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/remuneration-des-realisateurs-de-films-francais-de-fiction/

En moyenne 52% de cette rémunération est sous forme de salaire et 48% d’à valoir sur droits d’auteurs.

Pour les films sortis en août, qui sont inclus dans ce baromètre, la rémunération moyenne est de 116 000 € et la rémunération médiane de 86 000 €. Cette rémunération représente en moyenne 2% du devis du film. La rémunération la plus élevée est celle de Toby Genkel et Xavier Giacometti pour la dessin animé « Yakari, la grande aventure ».

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Pour le film « Effacer l’historique »

Ce mercredi 26 août sort, « Effacer l’historique », un film français sur le phénomène des réseaux sociaux. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Effacer_l’historique

Il est réalisé par le duo Benoit Delépine et Kustave Kerven. C’est le 9ème film qu’ils ont écrit et réalisé ensemble

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gustave_Kervern

https://en.wikipedia.org/wiki/Benoît_Delépine

Le film est produit par No money productions (Benoit Delépine et Gustave Kervern) et  Les films du Worso (Sylvie Pialat). Il est distribué par Ad Vitam. Sont budget est de 4,5 millions €. Pour la préparation, 29 jours de tournage et le montage, les deux réalisateurs ont reçu une rémunération de 240 000 €, répartie à parts égales entre l’à valoir sur droits d’auteurs et le salaire de technicien. C’est presque la double de la rémunération moyenne des réalisateurs de films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-de-films/. En outre ils ont reçu 152 000 €, inscrits à la ligne sujet.

Leur précédent  film était « I feel good », sorti en 2018. Il avait un budget équivalent à leur nouveau film. No money productions en était producteur avec JD Prod (Marc Dujardin). Le film était distribué par Ad Vitam.

Pour la préparation, 27 jours de tournage et la post-productions, leur rémunération était de 360 000, dont 200 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 160 000 € de salaire de technicien. S’y ajoutait 200 000 € pour le scénario. Le film avait rassemblé 530 000 spectateurs.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Les performances de « Tenet » et de l’ensemble de la fréquentation vont être  regardées à  la loupe

La semaine qui débute ce 26 août sera scrutée de près par tous les professionnels du cinéma de France. Et peut-être du monde. En effet, c’est la première semaine, depuis la réouverture des salles, où sort un blockbuster. Il s’agit de « Tenet ».

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tenet_(film)

Le film a été réalisé par Christopher Nolan. Et c’est aussi une première parce que Warner, à la différence de toutes les autres majors américaines à propos de leurs blockbusters,  a décidé de la sortir en France et dans 70 territoires, avant les Etats-Unis. 

D’après ceux qui l’ont vu c’est un très bon film d’action, spectaculaire et de qualité. Le  dernier film de ce grand réalisateur, « Dunkerque », sorti en 2017 a, en France,  réalisé 915 000 entrées la première semaine, qui démarrait un 19 juillet et plus de 2,5 millions en tout. Mais ce film se rapprocherait plutôt  de « Inception », sorti en 2010, qui avait  rassemblé 4,915 millions de spectateurs, dont 1,3 millions la première semaine, qui a démarré un 21 juillet

Les majors américaines n’ont pas l’habitude de sortir leurs blockbusters fin août. Et, surtout pas dans l’hexagone, car le mois de septembre est, en fréquentation, le plus mauvais mois de l’année. Peut-être  parce que c’est le mois de la rentrée scolaire. Mais nombre d’exploitants pensent que c’est un mauvais mois parce que les distributeurs pensent que c’est un mauvais mois et que l’offre de films est faible.

En tout cas, depuis  la réouverture des salles en France, le 22 juin, les majors n’ont pas sorti un seul blockbuster, ces films à gros budget qui font bondir les entrées. Parce que ces films bénéficient toujours d’une sortie mondiale et que la plupart des salles américaines et d’autres territoires étaient fermées. N’oublions pas que Disney a préféré ne pas sortir « Mulan » en salle et l’a réservé pour la VoD Premium, destinée aux seuls abonnés de Disney +, sa nouvelle plate-forme mondiale de S-VoD. https://siritz.com/financine/mulan-ne-sortira-pas-en-salle-mais-en-vod/

Cette absence a évidemment pesé sur la fréquentation en France puisque les films américains y représentent   habituellement entre 55 et 60% des entrées, encore plus en juillet et août. En fait, depuis  la réouverture des salles en France, la fréquentation n’a été que  25% de celle des autres années. La fréquentation globale  est restée en-dessous du million d’entrées. Sauf ces deux dernières semaine où SND a sorti « Les blagues de Toto » et Metropolitan le film américain « Greenland-le dernier refuge ». Ces deux films d’ailleurs se maintiennent bien.

L’année dernière les entrées globales avaient été de 2,772 millions d’entrées la dernière semaine d’août. Le film français « La vie scolaire » avait atteint 485 000 entrées, pour finir à 1,8 millions d’entrées. Cette semaine sort aussi un film français très attendu « Petit pays », réalisé par Eric Barbier.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Petit_Paysan

Mais, étant sélectionné au Festival d’Angoulême, il ne sortira en salle que vendredi 28.  Il y a aussi un film japonais précédé d’une forte réputation, « Dans un jardin qu’on dirait éternel ».  En tout une dizaine de films. 

Si  la fréquentation générale revient à un niveau approchant son niveau passé, malgré le fait qu’il n’y a que trois séances par jour, que le port du masque est obligatoire à l’entrée et qu’un fauteuil sur deux doit être libre, cela va avoir un énorme impact.  Cela fera sans doute réfléchir les autres majors américaines et tous les distributeurs. La programmation de fin septembre, octobre et novembre, semble prometteuse. Et si cette semaine réalise les performances espérées, il n’y aura pas de nouveau décalage.

Pour le documentaire « Epicentro »

Cette semaine est sorti, distribué par Les films du Losange, sur 72 copies « Epicentro ». C’est un documentaire qui explore un siècle d’interventionnisme et de fabrication de mythes avec le peuple de La Havane — en particulier ses enfants, qu’il appelle “ les jeunes prophètes ” — pour interroger le temps, l’impérialisme et le cinéma lui-même.

https://www.unifrance.org/film/44829/epicentro

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.

C’est une coproduction Austro-Française, à 66/34%. Le producteur autrichien est KPG et le producteur français Groupe deux (Daniel Marquet). Son budget est un millions €. Et son réalisateur est l’un des plus grands réalisateurs  mondiaux de films documentaires, Hubert Sauper. C’est un autrichien qui vit en France.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hubert_Sauper

Son film « Le cauchemar de Darwin »,  sorti en 2005, a marqué l’histoire du documentaire. Le documentaire prenait pour argument de départ les trafics autour de l’aéroport de Mwanza, en Tanzanie, sur les bords du lac Victoria. Mais, selon Hubert Sauper, ce n’était pas un film sur le lac Victoria, et encore moins sur un poisson, mais un film contre la mondialisation et ses conséquences. Il avait reçu de nombreux prix et a, entre autre, été nominé aux Oscars. En France, il  avait rassemblé 410 000 spectateurs.

Son dernier documentaire, « Nous venons en amis » sorti en 2015 , raconte comment, sous couvert d’amitié et de développement, les « investisseurs » affluent au Soudan. Ils arrosent des chefs d’Etat corrompus pour profiter des terres, entrainant la population dans les guerres et la misère. Plongée au cœur du conflit entre la Chine et les États-Unis.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nous_venons_en_amis

Son budget était de 2,7 millions € et il était distribué par Le Pacte. Il était produit par la société de Hubert Sauper, Adelante films, à 75% et KPG à 25%.

La rémunération de Hubert Sauper était de 220 000 €, répartis en parts égales entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de réalisateur technicien.  S’y ajoutait 50 000 € pour le sujet. Le film n’avait rassemblé que 15 000 spectateurs. C

Pour « Epicentro », la rémunération de Hubert Sauper n’est que de 25 000 € d’à valoir sur droits d’auteur. S’y ajoute la même somme pour le sujet.C’est évidemment très en-dessous de la rémunération médiane des réalisateurs de films français de documentaire sortis en 2020.https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/la-remuneration-des-realisateurs-de-fiction-en-2020/

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent 

Pour la réalisation du film « Mignonnes »

Cette semaine est sortie « Mignonnes ».

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mignonnes

Le film traite de l’hypersexualité des pré-adolescentes à travers l’histoire d’Ami 11 ans, qui intègre un groupe de danseuses de sa génération.

Cinéfinances.info*  a fourni les données financières de cet article.Le film a un budget de 3,4 millions €. Il a été produit par Bien ou Bien Productions (Sylvain Zangroniz, dit Zangro) qui, jusque là, avait produit des court-métrages.  https://www.bienoubienproductions.fr

Canal +, Multithématique et France 3 l’ont pré-acheté. Il a été tourné en Ile de  France et en Nouvelle Aquitaine qui ont apporté un soutien financier. Il est distribué par Bac Films. 

Un prix à Sundance pour le projet « Mignonnes »

« Mignonnes »  a été réalisé par Maïmouna Doucouré, dont c’est le premier long métrage. Ses courts métrages avaient été remarqués dans de nombreux festivals importants.  En janvier 2017, à Sundance, elle a reçu le Global Filmmaking Award pour son projet de long métrage  « Mignonnes ». 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Maïmouna_Doucouré

Pour le tournage de ce film, qui a duré 52 jours, plus sa préparation et sa post-production,  elle a reçu une rémunération de 93 000 €, répartis entre  50 000 € d’à-valoir sur droits d’auteur et 43 000 € de salaires. C’est au-dessus de la rémunération médiane des réalisateurs de films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/remuneration-des-realisateurs-de-films-francais-de-fiction/

Elle a reçu en outre 25 000 € pour l’écriture du scénario.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement,  destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.