POUR LA RÉALISATION DE « ANATOMIE D’UNE CHUTE »

Ce film, qui lui a valu la Palme d’or du Festival de Cannes, est le 4ème qu’elle a réalisé. Dès sa première diffusion il avait été considéré comme l’un des grands favoris. https://fr.wikipedia.org/wiki/Justine_Triet 

Il sortira en salle le 23 août.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Il est produit par Les Films de Pierre (Marie-Ange Luciani) et Les Films Pélléas (Philippe Martin et David Thion) pour un budget prévisionnel de 6,2 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Anatomie_d%27une_chute

C’est 20% de plus que le budget médian des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/pathe-et-boon-explosent-les-barometres/

Pour la préparation, 45 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 100 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est 25% de plus que la rémunération médiane des réalisateurs de ces films. Elle a écrit le scénario avec Arthur Harari et ils se sont partagés 147 000 €. C’est deux tiers du budget moyen des scénarios de ces films. Les rôles principaux ont reçu 253 000 €. C’est 10% de plus que ce qu’ils ont reçu pour ces films.

Le film a bénéficié de 500 000 € d’avance sur recette du CNC. France 2 est coproducteur et 6 soficas y ont investi. Les régions Rhône-Alpes et Aquitaine ont apporté leur soutien ainsi que la Charente-Maritime.

Canal+, Ciné+ et France 2 ont effectué un pré-achat. Le Pacte a donné un minimum garanti pour la distribution en France et MK2 international pour la distribution à l’étranger.

Le premier film réalisé par Justine Tiriet était « La bataille de Solférino », sorti en salle le 18 septembre 2013. Il était produit par Ecce films pour une budget prévisionnel de 842 000 €. Pour la préparation, le tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice  était de 31 000 €, dont 10 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 21 000 € de salaire de technicien. Elle avait écrit le scénario pour 10 000 €. Le film avait bénéficié de 500 000 € d’avance sur recettes. Distribué par Shellac il avait rassemblé 37 000 spectateurs.

Son second film était « Victoria », sorti le 14 septembre 2016. https://fr.wikipedia.org/wiki/Victoria_(film,_2016) Il était encore produit par Ecce films pour un budget prévisionnel de 4 millions €. Le film avait bénéficié de 550 000 € d’avance sur recettes.

675 000 spectateurs

Pour la préparation, le tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice était de 144 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Elle avait écrit le scénario pour 135 000 €. Distribué par Le Pacte le film avait rassemblé 657 000 spectateurs.

Le troisième film de Justine Triet état « Sybil », sorti le 24 mai 2019 par Les Films Péléas, pour un budget prévisionnel de 6,2 millions €. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-la-realisatrice-justine-triet-realisatrice/ Pour la préparation, le tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice était de 94 000 €, dont 45 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 49 000 € de salaire de technicien.

Elle avait écrit le scénario avec Arthur Harari et ils s’étaient partagés 166 000 €. Distribué par le Pacte le film avait rassemblé 310 000 spectateurs.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

L’annonce, au Festival de Cannes, par la ministre de la Culture, du lancement de La Grande fabrique des images, marque un double tournant pour la France. https://www.cnc.fr/professionnels/actualites/france-2030–68-laureats-de-lappel-a-projets–la-grande-fabrique-de-limage_1957382

Tout d’abord, ce projet fait partie du plan France 2030, par lequel notre État se fixe des objectifs de développement économique. Il reconnait enfin que, même dans une économie de marché, son action doit s’inscrire  dans une stratégie de développement à long terme.

En second lieu, il a pris conscience que l’industrie de l’image -cinéma, audiovisuel et jeux vidéo-est un des secteurs au plus fort potentiel de croissance et de création d’emplois.

Il va donc soutenir à hauteur de 350 millions € 68 projets sélectionnés de studios de tournage et de formations.

En fait, pour ce qui est de l’industrie de l’image, tout est parti d’une série d’évènements de 2018, très significatifs des maux dont souffre la France : la profession cinématographique de notre pays se mobilisait parce que les studios de Bry-sur-Marne menaçaient de fermer parce que déficitaires. En fait, la plupart des studios de tournage français avaient du mal à joindre les deux bouts. Et l’idée selon laquelle ils étaient condamnés à disparaitre était largement répandus.

Au même moment, un article du Financial times annonçait que les Studios de Pinewood, près de Londres, allaient investir 650 millions dans de nouveaux studios. Or, les studios de Pinewood possédaient 39 000 m2 de plateaux et il y avait 4 studios en Angleterre totalisant 100 000 m2 alors que les studios français n’en totalisaient qu’à peine 30 000 m2. Et les studios en Allemagne s’étendaient sur 80 000 m2.

Bien plus, les américains venaient de tourner  » Mission impossible -Fallout-en France « . Mais, comme tous les blockbusters américains, une partie avait été tournée en studio. Or, comme il n’y avait pas en France de studio répondant aux besoins du film, cette partie avait été tournée en Angleterre. Et donc, pour un film se passant en France, les dépenses au Royaume-Uni étaient supérieures celles dans l’hexagone. Marc Tessier, qui dirigeait Film France, l’organisme chargé d’attirer les tournages étrangers en France, m’en avait parlé.

Je lui ai alors proposé de réaliser une étude pour comprendre ce paradoxe des studios de tournage français. Il a réussi le faire cofinancer par le CNC que le sujet ne semblait pourtant pas intéresser.

Après plusieurs mois d’enquête en France et à l’étranger j’ai découvert que nos studios étaient déficitaires parce que  nullement adaptés aux besoins des productions modernes. Et que cette situation, qui allait s’aggraver,  avait être un terrible un frein au développement de notre production cinématographique et, surtout, au prometteur besoin de production de séries. Bien plus, la France était l’un des pays les plus recherchés par les producteurs étrangers par la qualité de ses décors et de ses techniciens. Mais le sous-développement de ses studios de tournage constituait un véritable obstacle à nombre de tournages en France.

Dans mon étude intitulée « Les studios de tournage, un enjeu primordial de la production en France » j’expliquais comment s’y prendre pour combler cette lacune. https://www.cnc.fr/professionnels/etudes-et-rapports/rapport/les-studios-de-tournage-un-enjeu-primordial-pour-la-production-en-france_990068

Le Royaume-Uni n’était d’ailleurs pas le seul pays disposant de studios de tournage compétitifs. On en trouvait aussi de bien plus grands qu’en France en Allemagne, en Tchécoslovaquie ou en Hongrie. Alors qu’en France le plus grand plateau avait 2 000 m2 ils en possédaient de 3 000, 4000 et même de 7000 m2. La surface de leur backlot, pour y construire des décors en extérieur, était souvent supérieure à celle de leurs plateaux couverts, alors qu’il n’en existait pratiquement aucun en France. Ils disposaient de vastes et profonds bassins pour les tournages sous l’eau. Et les studios étaient de véritables usines, avec des dizaines de prestataires qui, en louant leurs locaux, représentaient une source de revenu importante pour les studios : prestataires de construction et de stockage de décors, de stockage de matériel, de fabrique et de stockage de costumes ou d’accessoires, de salles de montage et d’enregistrement, etc…

Bien entendu, une fois la France dotée de studios performants, il faudra des directeurs de production ayant l ‘expérience de l’optimisation de l’utilisation de ces formidables et complexes outils, afin de réduire au maximum les jours de tournages et diminuer les coûts de tournage.

En tout cas, visiblement, quelqu’un en haut lieu a lu cette étude, a été convaincu et a inclus mes propositions dans le plan pour l’industrialisation de la France d’ici 2030.

Dans mon étude j’insistais bien entendu sur la nécessité de développer la formation de techniciens, notamment dans les nouvelles technologies, car les besoins allaient exploser.

Il se trouve que notre sponsor, l’ESRA, la plus grande école de cinéma en France (elle à un établissement à Paris, à Nice/Cannes et à Rennes) fait partie des 34 sélectionnés pour la formation. Son communiqué met l’accent sur l’importance de ces nouvelles formations.

« 🎥 Le projet du Groupe ESRA, dont la vocation est la formation aux métiers du cinéma, de l’audiovisuel, du son et du film d’animation a retenu l’attention du jury par son objectif de créer ou étendre de nombreuses formations initiales et professionnelles – dans les secteurs audiovisuels et cinématographiques, mais aussi des VFX, de l’animation et du jeu vidéo. Les nouvelles technologies seront à l’honneur ainsi que les pratiques éco-responsables et l’inclusion des publics empêchés. »

LE BAROMÈTRE DES DOCUMENTAIRES FRANÇAIS SORTIS  EN 2023

Le documentaire est un genre important du cinéma français pour lequel Cinéfinances.info fournit à ses abonnés les mêmes informations financières que pour la fiction et l’animation. Il représente à peu près 20% de tous les films français qui sortent.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Ces films de fiction ont des budgets en général inférieurs à un millions €. Mais ils peuvent être beaucoup plus élevés et réaliser des entrées non négligeables en France et à l’étranger. C’est le cas de « Le chêne », réalisé par Laurent Charbonnier et Michel Seydoux, sorti le 23 février 2022. Son budget prévisionnel était de 5,7 millions €. Sont tournage s’est étendu sur 214 jours dont 80 en studio. https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Chêne_(film,_2022)

Les deux réalisateurs ont été rémunérés 52 000 €, mais, comme pour les fictions, le budget du scénario, à 109 000 €, est largement plus élevé que celui de la réalisation. Et, sorti sur 216 copies le film a rassemblé 413 000 spectateurs.

Nous avons établi le baromètre de la distribution des films français documentaires sortis depuis le début de l’année. Ils représentent 18% de tous les films français.

Le budget prévisionnel le plus élevé est « Sur l’Adamant », de Nicolas Philibert, sorti le 19 avril 2023. Il est de 928 000 €. Le budget moyen est de 435 000€, soit 8% du budget prévisionnel moyen des films de fiction. Le budget médian est de 506 000 €. S’il est plus élevé que le moyen c’est qu’il y a des documentaires à budget très bas,, faisant chuter le moyenne. Le plus bas est ainsi de 37 000 €.

Pour grand nombre (45%) des documentaires le distributeur ne donne pas de minimum garanti. Pour les 55% où ils en donnent le plus élevé est de 108 000 € donné par Les Films du Losange pour  «Sur l’Adamant ».

Mais, si l’on compare le minimum garanti au financement total du film, le pourcentage le plus élevé est celui donné par Bon voyage films (18%) pour « L’Automne à Pyongyang », réalisé par François Margolin.

Le box-office le plus élevé est celui de « Sur l’Adamant ».

Ce film a bénéficié du plus grand nombre de copies le premier jour.

En revanche le record d’entrées par copie revient à « L’amitié », réalisé par Alain Cavalier. Mais, distribué par Tamasa) il n’est sorti que sur 2 copies et n’a par copiese posiion rassemblé que 2115 spectateurs en tout.

 

« Sur l’Adamant  est en seconde position avec 915 entrées par copies. Mais, sorti sur 115 copies il a rassemblé 105 000 entrées.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux

 professionnels du cinéma.  Il publie budget, le « plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

 

POUR LA RÉALISATION DE « OMAR LA FRAISE »

Cette comédie dramatique franco-alérienne est le 1er long métrage qu’il a réalisé.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Elle est produite par Produit par Iconoclast films (Jean Duhamel) et Chi-fou-Mi productions (Hugo Selignac) https://fr.wikipedia.org/wiki/Omar_la_fraise pour un budget prévisionnel de 6,3 millions €. C’est 20% de plus que le budget moyen des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/pathe-et-boon-explosent-les-barometres/.

Pour la préparation, 45 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 70 000 €, dont 30 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 40 000 € de salaire de technicien. C’est 90% de la rémunération médiane des réalisateurs de ces films. Il a écrit le scénario pour 153 000 €. C’est 70% du budget moyen des scénarios de ces films. Les rôles principaux ont reçu 225 000 €. C’est ce qu’ils ont reçu en moyenne pour ces films.

StudioCanal et France 2 sont coproducteurs. Le film a bénéficié de 700 000 € d’avance sur recettes du CNC. Il a été préacheté par Canal+, Ciné+ et France 2.

Studio Canal a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution en France et dans le monde.

Le Quatari (Doha Film Institute) a investi 45 000 €.

Lors de son démarrage  mercredi sur Paris/Périphérie (Cinéchiffres) le film démarrait en 3ème position avec 8051 entrées sur 28 écrans la première séance. « L’Amour et les forêts » https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-valerie-donzelli-2/ démarrait en seconde position avec 1780 entrées sur 86 écrans. « La petite sirène » était en tête avec 22 968 entrées sur 89 écrans. »L’amour et les forêts » https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-valerie-donzelli-2/ était en seconde position avec 8 977 entrées sur 77 copies.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

POUR LA RÉALISATION DE « L’AMOUR ET LES FOLIES »

C’est le 6ème long métrage pour le cinéma réalisé par celle qui est aussi comédienne et scénariste. https://fr.wikipedia.org/wiki/Valérie_Donzelli

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Le film est produit par Rectangle Productions (Alain Weil) pour un budget prévisionne de 5,8 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Amour_et_les_Forêts_(film)C’est 10% de plus que le budget prévisionnel moyen des films français de fiction sortis depuis le début de l’année.

La rémunération de Valérie Donzelli pour sa réalisation-préparation, 38 jours de tournage et post-production-est de 200 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est 10% de moins que la rémunération moyenne des réalisateurs de ces films. Le film est une adaptation du roman d’Éric Reinhardt, « L’amour et les forêts » dont les droits ont été acquis 80 000 €. Elle a écrit le scénario avec Audry Diwan et elles se sont partagées 212 000 €. Le budget total de ce scénario est 30% de plus que le budget moyen du scénario de ces films. Les rôles principaux ont reçu 200 000 €. C’est 10% de moins que la moyenne de ce qu’ils ont reçu pour ces films.

Les Films de Françoise (Valérie Donzelli) et France 2 sont coproducteurs. Le film a bénéficié du soutien de l’Angoa et de la région Normandie. Deux soficas y ont investi. Canal+, Ciné+ et France 2 l’ont préacheté.

Diaphana a donné un minimum garanti pour les mandats salle et vidéo, et vod. Et Wild Bunch en a donné un pour le mandat international.

Le précédent film de Valérie Donzelli était « Notre Dame » sorti le 18 décembre 2019. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-valerie-donzelli/

C’est Rectangle Production qui en était déjà producteur pour un budget prévisionnel de 3,6 millions €. Pour la préparation, 40 jours de tournage et la post-production la rémunération de Valérie Donzelli étaitde 78 000 €, dont 38 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 45 000 € de salaire de technicien. Elle avait écrit le scénario avec Benjamin Charbit et ils s’étaient partagés 125 000 €. Les rôles principaux avaient reçu 90 000 €. France 2 était coproducteur. La Région Ile de France avait apporté son soutien. 4 soficas, dont une garantie, y avaient investi.

Canal+, Multithématiques et France 2 l’avaient préacheté. Ad Vitam avait donné un minimum garanti pour les mandats de distribution salle, video et vod. Sorti dans 256 salles le film avait rassemblé 228 000 spectateurs.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

LE BAROMÈTRE DE LA DISTRIBUTION DEPUIS LE DÉBUT DE L’ANNÉE POUR LES FILMS FRANÇAIS

Le distributeur est un acteur déterminant dans l’économie du cinéma. Le producteur ne peut monter son financement tant que les investisseurs potentiels ne savent pas qui va distribuer le film et si ce dernier a déjà prouvé sa compétence pour promouvoir un film et le placer en salles. En outre, il est très souvent, par le minimum garanti qu’il donne sur les recettes à distribuer, une source de financement essentielle du film.

À partir des chiffres de Cinéfinances.info* nous avons établi des baromètres de la distribution des films français de fiction sortis depuis le début de l’année.

Ainsi il apparait que, dans 80% des cas, le distributeur donne un minimum garantie. Dans les 20% sans minimum garantie 3% sont le fait de distributeurs qui sont aussi producteurs et ont investi la totalité de leurs fonds en tant que producteur, le distributeur ne finançant que les frais d’édition (promotion et copies).

Bien entendu, le minimum garanti dépend des mandats qui sont attribués en contrepartie aux distributeurs. Néanmoins, sauf quand le distributeur est également producteur, en général  il ne dispose pas de tous les mandats et, rarement de celui des ventes à l’étranger. Il est intéressant d’avoir un baromètre des minima garantis en valeur absolue.

Le plus élevé, est celui donné par Pathé pour tous les mandats de distribution d’ « Asterix et Obélix-L’empire du milieu » dont il est pourtant aussi coproducteur délégué.  https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-guillaume-canet-2 Le minimum garanti moyen est de 654 000 €. Et le médian n’est que de 175 000 €. C’est dire qu’il y a beaucoup de films pour lesquels le minimum garanti existe mais est très bas.

Si l’on calcule le minimum garanti en pourcentage du financement français total du film (car il y a souvent des coproductions étrangères) le plus élevé est de 27% : c’est celui de « Zodi et Théu, frères du désert », distribué par SND. Il a donné, pour tous les mandats, 3 millions de minimum garanti pour un total de financement français de 11 millions €.https://fr.wikipedia.org/wiki/Zodi_et_Téhu,_frères_du_désert

A noter que le minimum garanti moyen (6%) est inférieur au médian (7%). Ce qui signifie qu’il y a énormément de minima garantis qui ne contribuent qu’à une part réduite du financement (très souvent 4% et moins).

Le nombre de copies la première semaine indique le potentiel de fréquentation  du film selon son distributeur.  Il est fortement corrélé au total des frais d’édition. Nous avons comparé le nombre d’entrées totales effectivement réalisées par chaque  film  au nombre de copies la première semaine. Cette fois-ci cela inclut les films qui n’ont pas donné de minimum garanti. Le record reviens à « Alibi.com 2 », https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-philippe-lacheau-3/ distribué par StudioCanal et TF1 Studio, avec 6 285 entrées par copie. C’est 9 fois le nombre moyen d’entrées par copie qui n’est que de 747.

RECORD POUR « BURNING DAYS »

Si, dans les cas où le distributeur a donné un minimum garanti, on calcule le rapport entre le nombre d’entrées et le nombre d’euros investi, ce n’est pas « Alibi.com2 », mais la coproduction entre la Turquie, la France, l’Allemagne, la Grèce, les Pays-Bas et la Croatie qui arrive largement en tête avec 12 entrées par euro investi. Il faut dire que la France n’a financé que 20% de ce film turc dont le budget de ce passionnant suspense politique turc dont le budget total n’est que de 1,2 millions €. Le distributeur Memento Films n’a donné que 10 000 € de minimum garanti et que le film, qui est toujours en exploitation, va rassembler au moins 150 000spectateurs, sans doute plus.https://fr.wikipedia.org/wiki/Burning_Days

 

Si l’on considère qu’une entrées rapporte en moyenne 3 € au distributeur, les résultats moyens et médians permettent au distributeur de largement amortir son minimum garanti. Mais, le plus souvent, ses frais d’édition sont son principal investissement.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

LA MINE D’OR EST DEVENU UN BOULET

Le secteur de l’audiovisuel va devoir revoir entièrement son approche des plates-formes de streaming. Il y a peu, c’était un nouvel eldorado qui allait élargir considérablement son activité. Les plates-formes elles-mêmes semblaient devoir être des mines d’or pour les studios américains.

Or, à ce jour, seule la plate-forme de l’inventeur de ce nouveau service, Netflix, est bénéficiaire. Toutes les autres plateformes des studios sont largement déficitaires.

Le moins que l’on puisse dire c’est que le procès intenté par certains actionnaires à l’ancien PDG du groupe Disney, Bob Chapek, et au groupe lui-même, pour avoir triché sur le nombre des abonnés de sa plate-forme de streaming, Disney +, interpelle. Non seulement les pertes de celle-ci seraient bien supérieures à ce qui était annoncé, mais, pour deux trimestres successifs, ses abonnés auraient chuté, passant de 163 à 158 millions. Or, Disney, par son image auprès des familles et ses capacités de production était, de tous les studios, celui dont la plate-forme semblait la plus à même de rattraper Netflix. En tout cas, les abonnés de ce dernier continuent de progresser, atteignant les 230 millions. De ce fait, l’ensemble du groupe Disney, malgré ses succès dans la production et la distribution, affiche une perte de 659 millions $.

Qu’en sera-t-il alors des plates-formes de Warner, Paramount et Universal ? Si cette diversification se révèle une illusion pour elles qu’en sera-t-il de leur activité de production et de distribution ?

AMAZON, APPLE ET PEUT-ÊTRE GOOGLE ET MICROSOFT

Rappelons qu’en 1948, le décret Paramount avait interdit aux studios d’investir dans les salles de cinéma. Elles s’en sont finalement très bien porté. Or, adoptant la thèse néolibérale selon lequel moins le marché est régulé, mieux il se porte, le  ministère de la justice américain a annoncé qu’il va supprimer cette interdiction.

Mais ce néolibéralisme, qui a sans doute permis aux GAFA américains de devenir les géants de l’économie mondiale, a peut-être introduit le loup dans la bergerie. Ainsi Amazon et Apple ont également leurs plates-formes de S-Vod et vont investir massivement dans la production. Ces groupes ont de bonnes chances de s’imposer, non parce qu’ils sont les meilleurs, mais parce que ces investissements sont une goutte d’eau pour eux et qu’ils ont les moyens de procéder au dumping le plus extrême. Pour Amazon c’est un moyen de promouvoir Amazon Prime qui est la devanture de son gigantesque magasin. Apple a  peut-être une idée de ce type derrière la tête. Et on ne peut exclure que, demain, peut-être Google et Microsoft, pour qui se serait également une goutte d’eau, ne les rejoignent.

Cela permet en tout cas d’être optimiste quand aux perspectives de création, de production et d’emploi. Mais plus forcément avec les mêmes acteurs.

POUR LA RÉALISATION DE « L’HOMME DEBOUT »

Cette comédie dramatique est la première réalisation de celle qui a été comédienne, auteur de théâtre et scénariste de films https://fr.wikipedia.org/wiki/Florence_Vignon

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Ce film est produit par Easy Tiger  (Marc-Benoît Créancier) pour un budget prévisionnel de 2,1 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Homme_debout

C’est 60% du budget prévisionnel médian des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/pathe-et-boon-explosent-les-barometres/

Pour la préparation, 27 jours de tournage et la post-production la rémunération de Florence Vignon est de 50 000 €, dont 13 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 37 000 € de salaire de technicien. C’est deux tiers de la rémunération médiane des réalisateurs de ces films. Le scénario est une adaptation du roman « Ils désertent » de Thierry Beinstingel dont les droits ont été acquis 30 000 €. Le budget total du scénario est 30% du budget médian du scénario de ces films. Les rôles principaux ont reçu 33 000 €, ce qui est 40% de la médiane de ce qu’ils ont reçu pour ces films.

Orange studio est coproducteur à hauteur de 55 000 € et a investi 375 000 € en minimum garanti et frais d’édition. Le film est sorti dans 18 salles a rassemblé 2200 spectateurs le premier jour.

En 2016 Florence Vignon avait obtenu, pour « Une vie », d’après Maupassant, réalisé par Stépahne Brizé, quelle avait co-écrit avec lui, le Prix Louis Delluc et le prix de la critique internationale au Festival de Venise.

Ce film, sorti le 21 novembre 2016, produit par TS Production et distribué par Diaphana, avait un budget prévisionnel de 7 millions €. Pour la préparation, 50 jours de tournage et la post-production la rémunération de Stéphane Brizé était de 200 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Les deux scénaristes s’étaient partagés 310 000 €.

Sorti dans 24 salles le film avait rassemblé 115 000 spectateurs.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

POUR LA RÉALISATION DE « JEANNE DU BARRY »

Ce film, qui ouvre le Festival de Cannes, est le 6ème film réalisé par celle qui est aussi scénariste, comédienne et chanteuse. https://fr.wikipedia.org/wiki/Maïwenn

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Il est produit par Why not Productions (Pascal Caucheteux) pour un budget prévisionnel de  20,6 millions €. C’est le 4ème budget prévisionnel le plus élevé des films de fiction, majoritaires français, sortis depuis le début de l’année, derrière  « Astérix et Obélix-L’empire du milieu », https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-guillaume-canet-2/,« Les Trois Mousquetaires-d’Artagnan », https://siritz.com/cinescoop/les-trois-mousquetaires-dartagnan/  et « La vie pour de vrai » https://siritz.com/cinescoop/la-vie-pour-de-vrai/.

Pour la préparation, 49 jours de tournage et la post-production la rémunération de Maïwenn Le Besco est de 265 000 €, dont 125 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 135 000 € de salaire de technicien. C’est la rémunération moyenne des réalisateurs de films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/pathe-et-boon-explosent-les-barometres/

Elle a écrit le scénario avec Teddy Lussi-Modeste pour 437 000 €. C’est presque le double du budget moyen des scénarios de ces films. Les principaux rôles (Maïwenn et Johnny Depp) ont reçu 393 000 €. C’est trois quart de plus que la moyenne de ce qu’ont reçu les principaux rôles de ces films.

France 2 cinéma et France 3 cinéma sont coproducteurs. La Région Ile de France a apporté son soutien. Netflix, France 2 et France 3 l’ont préacheté. Le Pacte  a donné un minimum garanti pour les mandats salle, vidéo et vod à l’acte.

Le précédent film réalisé par Maïwenn était « ADN », sorti le 28 octobre 2020. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-maiwen/ Il était déjà produit par Why Not productions pour un budget prévisionnel de 1,2 millions €.

Pour la préparation, 21jours de tournage et la post-production la rémunération de Maïwenn Le Besco était de 10 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Mathieu Demy avait coécrit le scénario pour 5 000 €. Canal+ et Multithématiques l’avaient préacheté et Le Pacte l’avait distribué sans avoir donné de minimum garanti. Le film avait rassemblé 255. 000 spectateurs.

A noter que, pour la réalisation de « Mon roi », sorti le 21 octobre 2015 et produit par Les Films du Trésor, pour un budget prévisionnel de 9,8 millions €, pour la préparation, 54 jours de tournage et la post-production la rémunération de Maïwenn avait été de 400 000 €, dont 250 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 150 000 € de salaire de technicien.

StudioCanal avait donné un minimum garanti pour la distribution et le film avait rassemblé 750 000 spectateurs.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

POUR LA RÉALISATION DE « LA FILLE D’ALBINO RODRIGUE »

C’est son 2ème long métrage pour le cinéma. https://fr.wikipedia.org/wiki/Christine_Dory

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Il est produit par Zadig Films (Paul Rozenberg) pour un budget prévisionnel de 2,4 millions €.  https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Fille_d%27Albino_Rodrigue

C’est 70% du budget médian des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/pathe-et-boon-explosent-les-barometres/

Pour la préparation, 30 jours de tournage et la post-production la rémunération de Christine Dory est de 50 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est 40% de la rémunération médiane des réalisateurs de ces films. La réalisatrice a écrit le scénario avec Lise Marcheboeuf. Elles se sont partagées 61 000 €, soit deux tiers du budget médian des scénarios de ces films. Les rôles principaux ont reçu 87 000 €, soit 15% de plus que la médiane de ce qu’ont reçu les principaux rôles de ces films.

Le film a reçu 550 000 € d’avance sur recettes ainsi que le soutien de la Procirep et de l’Angoa, comme des régions Ile de France et Grand Est.

Ciné + et TV5 ont effectué un préachat tandis qu’ARP Sélection a donné un minimum garanti pour le mandat de distribution en salle.

Le premier film de Christine Dory était «Les Inséparables », sorti le 10 décembre 2008. https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Inséparables_(film,_2008)

Comme il est sorti avant 2010 Cinéfinances.info ne dispose pas sur lui de chiffres financiers. Il était produit et distribué par Pierre Grise Production et Pierre Grise Distribution. Il avait rassemblé 5 500 spectateurs.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.