Les 30% de baisse de la fréquentation sont avant tout dus à la chute de celle des films français. Car les films américains, bien que moins nombreux, se comportent aussi bien qu’avant la pandémie: « Top gun Maverick » a dépassé les 6,2 millions d’entrées et ira sans doute vers les 7 millions d’entrées alors que le n°1 se la franchise se situait à moins de la moitié. De même « Thor « en est à 2,7 millions et devrait dépasser les 3 millions, alors que la précédente version de la franchise n’avait pas rassemblé 2,6 millions de spectateurs. On peut expliquer cette résilience par le fait qu’il y a, cet été, très peu de blockbusters américains. Avant la pandémie, du début juillet au 15 août, il en sortait un par semaine.
Mais, dans les échecs en cascade enregistrés par les films français cet été, deux cas sont à regarder de près. Ce sont deux films à petit budget mais de grande qualité si l’on prend en compte les critiques et le bouche à oreille des spectateurs sur internet. C’est « La nuit du 12 », réalisé par Dominik Moll https://siritz.com/cinescoop/dominik-moll-entre-films-et-series/

et « As Bestas » réalisé par Rodrigo Sorogoyen. https://siritz.com/?s=As+Bestas
Un film qui se comporte bien réalise au total environ 3 fois les entrées de sa première semaine, c’est-à-dire qu’il baisse en moyenne de 33% d’une semaine sur l’autre. Or « La nuit du 12 » a démarré avec 93 000 entrées dans 199 salles la première semaine et pouvait alors prévoir approcher les 280 000 entrées. De même « As Bestas » a démarré avec 71 000 entrées dans 200 salles et pouvait dépasser les 210 000 entrées.

Mais, en 6ème semaine, « La nuit du 12 », en est déjà à 386 000 entrées et a encore attiré 45 000 spectateurs. Il devrait donc largement dépasser les 400 000 entrées. De même, « As Bestas » a déjà rassemblé 255 0000 entrées en 5 semaine, dont 38 000 la dernière semaine. Il devrait donc largement dépasser les 350 000 entrées.
Certes, la semaine prochaine, 11 nouveaux films, dont 4 films français avec un casting conséquent vont sortir. Mais, « La nuit du 12 » et « As Bestas » réalisent telles performances sur leur créneau du public que les programmateurs ne vont pas réduire leur exposition pour des films dont les entrées risquent de s’effondrer dès la seconde semaine.
Parmi les films sortis cette semaine, il y en a un dont les programmateurs suivent les performances de près, c’est « Les volets verts ». C’est l’adaptation d’un roman de Georges Simenon, le dernier scénario de Jean-Loup Dabadie et il est réalisé par Jean Becker. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-jean-becker/ Gérard Depardieu en est le principal interprète.

Il vise principalement le public des seniors qui sont le socle du public du cinéma, un public de fidèles qui ne le sont plus du tout autant qu’avant la pandémie.
Le premier jour ce film était en 2ème position (34 000 entrées), tout juste derrière « Rumba la vie » (36 000 entrées), mais dans beaucoup moins de salles (500 contre 612). Et si on ne tient pas compte des avant-premières, plus nombreuses pour « Rumba la vie », il est en tête.
Par ailleurs, si on compare ses performances au précédent film de l’équipe Becker/Dabadie, « Le collier rouge », sorti en 2018, il démarre avec plus d’entrées alors que ce dernier avait fini par totaliser 342 000 entrées.
Or, la majorité des critiques et des réactions du public sont positives pour le film de Jean Becker. Si, lui aussi, se maintient d’une semaine sur l’autre, il pourrait atteindre les 400 000 entrées pour que l’investissement du producteur/distributeur, ARP sélection, soit un bon investissement.
En fait, il semble que le trop plein de films que le public juge médiocre favorise fortement les rares qu’il juge bons.
Ce qui est très frappant c’est qu’aucune chaîne en clair n’a coproduit et pré-acheté les « Volets verts », alors que tous les précédents films de Jean Becker l’étaient par une chaîne du service public.Certains ne manquent pas de pointer quelques comédies dans lesquelles le service public a investi et posent la question de sa mission dans le cinéma.
LA RÉMUNÉRATION DE JEAN-MARC PEYREFITTE
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « LE TIGRE ET LE PRÉSIDENT »
C’est le premier film de celui qui, jusque là, a été comédien et scénariste.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Il est produit par Philippe Godeau (Pan-Européenne) et Jérémy Zelnick (Dibona Films) pour un budget prévisionnel de 4,3 millions €.
Pour la préparation, 26 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 40 000 €, dont 18 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 22 000 € de salaire de technicien. C’est moins de la moitié de la rémunération médiane des réalisateurs de films de français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-realisateurs/
Il a écrit le scénario avec Marc Syrigas et ils se sont partagés 125 000 €. C’est le budget médian des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-scenarios-2/
Tandem et Studio Orange sont coproducteurs. 8 soficas dont 3 garanties y ont investi. Canal+ et Multithématiques ont acheté un passage. Le film est une coproduction (10%) avec la Belgique. Le producteur belge est Benoit Roland (Wrong man north) qui a bénéficié d’un tax shelter. Le film a été acheté par la RTBF et deux plateformes locales.
En France Tendam et Orange sont distributeurs en donnant un minimum garanti pour le mandat salle et vidéo.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
LA RÉMUNÉRATION D’ALICE WINOCOUR
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « REVOIR PARIS »
C’est le 4ème long métrage de cette diplômée de la Femis, section scénario.https://fr.wikipedia.org/wiki/Alice_Winocour
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Le film est produit par Isabelle Madelaine (Dharamsala) & Émilie Tisné (Darius Films) pour un budget prévisionnel de 5,3 millions €.
Pour la préparation, 32 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 120 000 €, répartie en part égale entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.
C’est un peu moins que la rémunération moyenne des réalisateurs de films français de fiction sortis cette année. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-realisateurs/
Elle a écrit le scénario avec Jean-Stéphane Bron et Marcia Romano pour 165 000 €. Là encore c’est moins que le budget moyen des scénarios de films français sortis en 2022. Mais, comme dans la majorité des cas, le budget du scénario est plus élevé que la rémunération de la réalisatrice et ils s’étaient partagés 166 000 €. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-scenarios-2/
Le film a bénéficié de 690 000 € d’avance sur recettes. Il est coproduit par France 3 cinéma.
La région Ile de France lui a apporté son soutien.
Canal+, Mutithématiques et France 3 avaient acheté un passage. Pathé avait les mandats de distribution salle et vidéo pour le monde en donnant un minimum garanti par 3 soficas adossées.
Pathé a donné un minimum garanti pour les mandats salle et vidéo monde.
Le précédent film réalisé par Alice Winocour est « Proxima », sorti le 27 novembre 2019. Il avait les mêmes producteurs et le même distributeur.
Pour la préparation, 48 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice était de 150 000 €, répartie en part égale entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Elle avait écrit le scénario avec Stéphane Bron et ils s’étaient partagés 166 000 €.
Le film était coproduit par Pathé et France 3. Il avait bénéficié de 700 000 € d’avance sur recettes. Les régions Ile de France et Paca avaient apporté leur soutien. Canal+, Multithématique et France 3 avaient acheté un passage.
Pathé avait un mandat de distribution salle et vidéo monde. Son minimum garanti avait été apporté par trois soficas adossées.
Le film avait rassemblé 115 000 spectateurs.
.www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
LA RÉMUNÉRATION DE JÉROME SALLE
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « KOMPROMAT »
C’est son 6ième film. https://siritz.com/editorial/recul-structurel-du-nombre-de-blockbusters/
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Il en est le producteur délégué par sa société Super 8 production pour un budget de 8,2 millions €.
Pour la préparation, 44 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 370 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est plus du double de la rémunération des réalisateurs de films français de fiction déjà sortis en 2022. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-realisateurs/
Il en a écrit le scénario, qui est tiré d’une histoire réelle, avec Caryl Férey et ils se sont partagés 302 000 €. C’est un des rares cas où le budget du scénario est inférieur à la rémunération du réalisateur.
SND est coproducteur. Il est aussi distributeur, avec un minimum garanti lui donnant tous les mandats mondiaux. France 2 est également coproducteur.
Canal+, Multithématiques et France 2 ont acheté un passage. La Lithuanie est coproducteur grâce un tax shelter.
Le précédent film de Jérôme Salle était « L’odyssée » sur la vie du commandant Cousteau, sorti le 12 octobre 2016. Il était produit par la Pan-Européenne pour un budget prévisionnel de 20,8 millions €.
C’était une adaptation des livres « Capitaine de la Calypso » d’Albert Falco et Yves Paccalet et « Mon père le commandant » de Jean-Michel Cousteau dont les droits avaient été acquis pour 596 000 €.
Pour la préparation, 58 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 205 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Jérôme Salle avait écrit le scénario pour 380 000 €.
Le film était coproduit par Wild Bunch et TF1.
Canal+, OCS avaient acheté un passage et TF1 deux passages.
Wild Bunch avait donné un minimum garanti pour tous les mandats monde.
Le film avait rassemblé 1 255 000 entrées en France.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
LA RÉMUNÉRATION DE IVAN CALBERAC
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « LA DÉGUSTATION »
C’est le 7ème long métrage réalisé par celui qui est aussi romancier et auteur de théâtre. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ivan_Calbérac
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Le film est produit par Nicolas et Éric Altmayer (Mandarin et Cgie) pour un budget prévisionnel de 5,3 millions €.
Pour la préparation, 20 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 200 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est le double de la rémunération médiane des réalisateurs de films français de fiction sortis en 2022. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-realisateurs/
En fait, il s’agit d’une adaptation de la pièce éponyme écrite et mise en scène par Ivan Calbérac. Les droits d’adaptation de celle-ci ont été acquis 150 000 € et Ivan Calderac a écrit le scénario pour 140 000 €. Comme cela est le plus souvent le cas, le budget du scénario est donc supérieur à celui de la rémunération du réalisateur. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-scenarios-2/
Le film a été coproduit par StudioCanal et France 2. Troyes Champagne Métropole a apporté son soutien. Canal+, Multithématiques et France 2 ont préacheté un passage. StudioCanal a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution monde. C’est le film qui a démarré en tête mercredi dernier avec plus de 32 000 entrées dans 422 salles.
Le précédent film d’Ivan Calbérac était « Venise n’est pas en Italie », sorti le 25 mai 2019. Il était produit par ASIFILMS pour un budget prévisionnel de 6,8 millions €.
Pour la préparation, 33 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 170 000 €, dont 80 000 € d’à-valoir sur droits d’auteur et 90 000 € de salaire de technicien.
Les droits d’adaptation du roman éponyme d’Ivan Calbérac avaient été acquis 55 000 € et son scénario payé 120 000 €.
StudioCanal et France 2 étaient coproducteurs. Canal+, Multithématiques, France 2 et C8 avaient pré-acheté un passage. StudioCanala avait donné un minimum garanti pour tous les mandats monde.
En France, le film avait rassemblé 515 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
RECUL STRUCTUREL DU NOMBRE DE BLOCKBUSTERS
ÉditorialLES STUDIOS SONT FORCÉS DE RÉDUIRE LEUR PRODUCTION DE FILMS
La chute de la fréquentation par rapport à l’avant-covid continue â être la préoccupation principale des professionnels du cinéma. Et aussi des articles de presse consacrés au secteur. https://www.lefigaro.fr/medias/un-ete-morose-pour-la-frequentation-des-cinemas-francais-20220902
La majorité des analyses rappellent que le cinéma est un marché d’offre et que, surtout cet été, l’offre n’était pas au rendez-vous. Tout d’abord parce qu’elle dépend très majoritairement des films américains. Or les studios d’Outre-atlantique ont réduit de plus de moitié leur production. En effet celle-ci est calibrée pour un marché mondial. Or, dans de très nombreux marchés, les salles restent largement fermées. En outre, en Chine, deuxième marché pour les films américains, non seulement la stratégie zéro covid a maintenu de nombreuses salles fermées mais le pays contingente de plus en plus l’importation de films américains. Enfin, trois des studios-Disney, Warner et Paramount-investissent en priorité dans leurs plateformes et dans la production pour ces plateformes.
Le cinéma français ne peut compenser ce recul parce que son écosystème vise à multiplier le nombre de films produits et non à produire des films qui vont attirer le maximum de spectateurs. https://siritz.com/editorial/questions-sur-lavenir-du-cinema/
Par ailleurs, comme le souligne très justement Éric Marti, dirigeant de Comscore France, « désormais le public veut bien se déplacer, mais pour aller voir LE film qu’il faut voir. »
Ce changement d’attitude est probablement dû en grande partie au fort développement de l’offre des plateformes. Il y a 10 jours, l’actualité des médias et des réseaux sociaux était le début de la série « House of dragons » sur Netflix. Cette semaine c’est le démarrage de la série « Les anneaux du pouvoir » sur Amazon prime. Une série dont le budget est de un milliard de dollars, soit celui de 5 blockbusters.
L’impact des plateforme ne va pas s’atténuer car elles ont les moyens d’attirer les meilleurs talents. Des talents qu’elles vont souvent subtiliser au cinéma.
Une autre explication, peut-être encore plus fondamentale, de la baisse de la fréquentation est que la société numérique est un puissant facteur d’individualisme et de repliement sur soi. Les algorithmes et les réseaux sociaux nous poussent à nous enfermer dans des univers qui ne font que conforter nos habitudes et nos certitudes, plutôt que de sortir pour découvrir ce que les autres ont à nous apprendre.
Face à ce constat, nous ne cessons de répéter que, pour survivre, le cinéma français doit impérativement revoir son écosystème. Mais on n’aperçoit pas le début du commencement d’une démarche dans ce sens. https://siritz.com/editorial/revoir-lecosysteme-de-notre-cinema/
Rappelons que www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
LA RÉMUNÉRATION DE LÉA MYSIUS
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « LES 5 DIABLES »
C’est le deuxième long métrage de celle qui a commencé comme scénariste.https://fr.wikipedia.org/wiki/Léa_Mysius
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Ce film a été produit par Jean-Louis Livi (F comme films) & Fanny Yvonnet (Trois brigands productions) pour un budget prévisionnel de 3,3 millions €.
Pour la préparation, 36 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 56 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est légèrement plus que a moitié de la rémunération médiane des réalisateurs de films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-realisateurs/
Léa Mysisus a écrit le scénario avec Paul Guilhaume et ils se sont partagés 55 000 €. C’est beaucoup moins que le budget médian des scénarios de films français de fiction.https://siritz.com/financine/le-barometre-des-scenarios-2/
Le film est coproduit par Théo Grall (Indisumo group). Il a bénéficié de 400 000 € d’avance sur recettes. La Région Ile de France lui a apporté son soutien et Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma a apporté un aide remboursable. Trois soficas y ont investi.
Canal+ et Multithématiques ont préacheté un passage.
Le Pacte a donné un minimum garanti pour les mandats salle, vidéo, vod, TV et s-vod. Le film est sorti dans 153 salles et a rassemblé 5 000 spectateurs.
Le premier film réalisé par Léa Mysius est « Ava », sorti le 21 juin 2017. Il avait les mêmes producteurs et son budget prévisionnel était de 2,8 millions €.
Pour la préparation, 40 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice était de 60 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Léa Mysius avait écrit le scénario et reçu 36 000 €.
Bac Film avait donné un minimum garanti pour les mandats salle et vidéo. Le film avait rassemblé 108 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
LA RÉMUNÉRATION DE CLAIRE DENIS
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « AVEC AMOUR ET ACHARNEMENT »
C’est le 14ème film de cette réalisatrice. https://fr.wikipedia.org/wiki/Claire_Denis
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Il est produit par Olivier Delbosc (Curiosa film ) pour un budget prévisionnel de 6,2 millions €.
Pour la préparation, 40 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 136 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est un peu moins que la rémunération moyenne des réalisateurs de films français de fiction depuis le début de l’année.https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-realisateurs/
Il s’agit d’une adaptation du roman « Un tournant dans la vie » de Christine Angot, dont les droits ont été acquis pour 140 000 €. Le scénario a été écrit par Claire Denis et Christine Angot et elles se sont partagées 138 000 €. Le budget du scénario (278 000 €) est donc sensiblement plus élevé que celui de la moyenne des films français de fiction. https://siritz.com/financine/le-barometre-des-scenarios-2/
Arte est coproducteur, Canal+, Multithématiques et Arte ont acheté un passage.
Ad vitam a donné un minimum garanti pour les mandats salle, video et vod.
Le précédent film de Claire Denis était « High life », sorti le 7 novembre 2018. C’était une coproduction entre la France (20%), le Royaume-Uni (60%) et la Pologne (10%). Le budget prévisionnel était de 6,6 millions €. Le producteur français était Alcatraz films et le distributeur Wild Bunch.
Pour la préparation, 40 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice était de 140 000 €, uniquement en salaire de technicien.
Claire Denis, Jean-Pol Fargeau et Geoff Cox avaient co-écrit le scénario et ils s’étaient partagés 170 000 €.
En France le film avait rassemblé 37 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
LA RÉMUNÉRATION DE MURIELLE MAGELLAN
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « LA PAGE BLANCHE »
Celle qui s’est jusqu’ici consacré à l’écriture (pièces de théâtre, séries, romans) réalise son premier film. https://fr.wikipedia.org/wiki/Murielle_Magellan
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Il est produit par Reginald de Guillebon (Partners in crime )& Marion Delord (Folimage animation) pour un budget prévisionnel de 2,7 millions €.
Pour la préparation, 30 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 46 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.C’est moins de la moitié de la rémunération médiane des réalisateurs. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-realisateurs/
En fait il s’agit de l’adaptation de la bande dessinée de Pénélope Bagieu et Boulet dont les droits ont été acquis pour 65 000 €. Pour l’écriture du scénario la réalisatrice a reçu 70 000 €. Le scénario a donc coûté 135 000 €, montant plus élevé que la rémunération de la réalisatrice et légèrement supérieur à la rémunération médiane des scénarios.https://siritz.com/financine/le-barometre-des-scenarios-2/
Le film est coproduit par SND et une sofica y a investi. OCS a préacheté deux passages. SND a donné un minimum garanti pour tous les mandats monde.
Le précédent film pour lequel Murielle Magellan était scénariste était « Profession du père », sorti le 28 juillet 201. Il était réalisé par Jean-Pierre Améris qui avait co-écrit le scénario avec elle. Ils avaient reçu 200 000 € pour ce scénario. C’était l’adaptation du roman éponyme de Sorj Chalandon qui avait été acquis pour 118 000 €. Le film était distribué par Ad vitam et, sorti dans 275 salles, avait rassemblé 37 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
LE BAROMÈTRE DES SCÉNARIOS
FinanCinéLE SCÉNARIO BEAUCOUP MIEUX RÉMUNÉRÉ QUE LE RÉALISATEUR
Nous avons établi le baromètre de la rémunération des scénarios des films français de fiction sortis depuis le début de l’année jusqu’au 22 août 2022.
La rémunération la plus élevée est celle du film « Qu’est-ce que l’on a encore fait au bon dieu », réalisé par Philippe Chauveron. Il a écrit le scénario avec Guy Laurent et ils se sont partagés 840 000 €. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-philippe-de-chauveron/
La rémunération moyenne se rapproche de celle de « Cœurs vaillants », réalisé par Mona Achache. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-mona-achache/Elle a coécrit le scénario avec Valérie Zénatti, Jean Cottin, Christophe Offenstein et Anne Berest. Rappelons que, pour le réalisateur, la rémunération moyenne est de 144 000 €
La rémunération médiane est de 123 000 €. C’est celle du film « Le médecin imaginaire », réalisé par Ahmed Hamidi. Il a écrit le scénario avec Fatsah Bouyahmed. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-hahmed-hamidi/ Rappelons que, pour le réalisateur, la rémunération moyenne est de 100 000 €.
Les 10 rémunérations les plus élevées dépassent les 455 000 €, alors que pour la rémunération des réalisateurs elle est au moins de 250 000 €, (« Adieu monsieur Haffmann », réalisé par Fred Cayavé).
Outre celle de « Qu’est-ce que l’on a encore fait au bon dieu », pour lequel le réalisateur a retenu 390 000 €. Celle de :
-« Notre-Dame brûle », réalisé par Jean-Jacques Annaud, qui a co-écrit le scénario avec Thomas Bidegain (740 000 €). Le réalisateur a reçu 650 000 €.
-« Rumba la vie », réalisé par Franck Dubosc (600 000€). Le réalisateur a reçu 220 000 €.
– « Le temps des secrets, réalisé par Christophe Barratier (593 000€). Le réalisateur a reçu 400 000 €.
– « L’amour c’est mieux que la vie », réalisé par Claude Lelouch (579 000€). Le réalisateur a reçu 825 000 €.
-« Adieu monsieur Haffmann » (500 000€). Le réalisateur a reçu 25 000 €.
– « En attendant Bojangles », réalisé par Régis Ronsard (496 000 €). Le réalisateur a reçu 496 000 €.
– « La petite bande », réalisé par Pierre Salvador (475 000€),.- « Alors on danse » réalisé par Michèle Laroque (475 000 €).
-« Maigret », réalisé par Patrick Leconte (455 000 €). Le réalisateur a reçu 65 000 €
Seul le réalisateur de « L’amour c’est mieux que la vie » est mieux rémunéré que le scénario. Mais Claude Lelouch est à la fois réalisateur et scénariste.
Donc, d’une manière générale, le scénario est beaucoup mieux rémunéré que le réalisateur. Mais, presque toujours une partie de la rémunération du scénario, est attribuée au réalisateur et, souvent, la totalité.
LA LONGUE CARRIÈRE DE CERTAINS FILMS FRANÇAIS
ÉditorialLes 30% de baisse de la fréquentation sont avant tout dus à la chute de celle des films français. Car les films américains, bien que moins nombreux, se comportent aussi bien qu’avant la pandémie: « Top gun Maverick » a dépassé les 6,2 millions d’entrées et ira sans doute vers les 7 millions d’entrées alors que le n°1 se la franchise se situait à moins de la moitié. De même « Thor « en est à 2,7 millions et devrait dépasser les 3 millions, alors que la précédente version de la franchise n’avait pas rassemblé 2,6 millions de spectateurs. On peut expliquer cette résilience par le fait qu’il y a, cet été, très peu de blockbusters américains. Avant la pandémie, du début juillet au 15 août, il en sortait un par semaine.
Mais, dans les échecs en cascade enregistrés par les films français cet été, deux cas sont à regarder de près. Ce sont deux films à petit budget mais de grande qualité si l’on prend en compte les critiques et le bouche à oreille des spectateurs sur internet. C’est « La nuit du 12 », réalisé par Dominik Moll https://siritz.com/cinescoop/dominik-moll-entre-films-et-series/
et « As Bestas » réalisé par Rodrigo Sorogoyen. https://siritz.com/?s=As+Bestas
Mais, en 6ème semaine, « La nuit du 12 », en est déjà à 386 000 entrées et a encore attiré 45 000 spectateurs. Il devrait donc largement dépasser les 400 000 entrées. De même, « As Bestas » a déjà rassemblé 255 0000 entrées en 5 semaine, dont 38 000 la dernière semaine. Il devrait donc largement dépasser les 350 000 entrées.
Certes, la semaine prochaine, 11 nouveaux films, dont 4 films français avec un casting conséquent vont sortir. Mais, « La nuit du 12 » et « As Bestas » réalisent telles performances sur leur créneau du public que les programmateurs ne vont pas réduire leur exposition pour des films dont les entrées risquent de s’effondrer dès la seconde semaine.
Parmi les films sortis cette semaine, il y en a un dont les programmateurs suivent les performances de près, c’est « Les volets verts ». C’est l’adaptation d’un roman de Georges Simenon, le dernier scénario de Jean-Loup Dabadie et il est réalisé par Jean Becker. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-jean-becker/ Gérard Depardieu en est le principal interprète.
Il vise principalement le public des seniors qui sont le socle du public du cinéma, un public de fidèles qui ne le sont plus du tout autant qu’avant la pandémie.
Le premier jour ce film était en 2ème position (34 000 entrées), tout juste derrière « Rumba la vie » (36 000 entrées), mais dans beaucoup moins de salles (500 contre 612). Et si on ne tient pas compte des avant-premières, plus nombreuses pour « Rumba la vie », il est en tête.
Par ailleurs, si on compare ses performances au précédent film de l’équipe Becker/Dabadie, « Le collier rouge », sorti en 2018, il démarre avec plus d’entrées alors que ce dernier avait fini par totaliser 342 000 entrées.
Or, la majorité des critiques et des réactions du public sont positives pour le film de Jean Becker. Si, lui aussi, se maintient d’une semaine sur l’autre, il pourrait atteindre les 400 000 entrées pour que l’investissement du producteur/distributeur, ARP sélection, soit un bon investissement.
En fait, il semble que le trop plein de films que le public juge médiocre favorise fortement les rares qu’il juge bons.
Ce qui est très frappant c’est qu’aucune chaîne en clair n’a coproduit et pré-acheté les « Volets verts », alors que tous les précédents films de Jean Becker l’étaient par une chaîne du service public.Certains ne manquent pas de pointer quelques comédies dans lesquelles le service public a investi et posent la question de sa mission dans le cinéma.