UNE PASSIONNANTE ANALYSE D’ALAIN LE DIBERDER
Alain le Diberder, qui a eu d’importantes responsabilités dans le secteur de la Culture et, tout particulièrement de l’audiovisuel, est un des meilleurs économistes du secteur audiovisuel.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Le_Diberder
Il publie un blog « Après la Révolution Numérique » que nous vous conseillons de lire. Et, dans ce blog, il vient de publier une analyse particulièrement instructive de ce que devrait être l’année 2022 pour le secteur audiovisuel. https://alain.le-diberder.com/2022-une-annee-normale-partie-1/
Il constate les très mauvais chiffres de la fréquentation cinématographiques de janvier de cette année (10,7millions contre 18,3 et 2018 et 2019 et 14,7 en 2021), mais estime que l’on peut « espérer que 2022 soit la première année « normale » depuis 2018 dans notre domaine. A partir du bilan de l’année écoulée, en s’appuyant sur les tendances observées au cours des douze dernières années, voici quelques analyses de ce que pourrait signifier une année « normale» pour les dépenses audiovisuelles des ménages, soit les trois quarts des flux financiers qui alimentent le système. »
Ces analyses sont évidemment essentielles pour tous les acteurs du secteur audiovisuel.
LES COMPOSANTES DE LA DÉPENSE AUDIOVISUELLES
Il commence par analyser les composantes de la dépense audiovisuelle en 2010, 2020 et 2021. Certaines, comme la redevance sont des approximations, car cette dépense est calculée de plusieurs façons. Mais, de toute façon, ce qui compte ce sont les évolutions.


Au total les évolutions des douze dernières années peuvent être résumées en deux points :
« –Au bouleversement du paysage audiovisuel, en termes physiques et technologiques, correspond en revanche une grande stabilité des dépenses. On va le voir au niveau des grandes masses au point suivant, mais on le trouve déjà ici au niveau de leur répartition. La redevance et les chaînes à péage par exemple représentent à elles deux les deux tiers des dépenses, en 2021 comme en 2010.
–L’achat des programmes, et notamment des films de cinéma, un par un, à l’acte, a considérablement décru, même si on se rappelle que l’année 2021 n’est qu’une demi-année pour les salles de cinéma. Les abonnements, donc en quelque sorte l’achat en vrac, sont passés de 36% de la dépense totale à 47% en douze ans. Dans le même temps, les achats à l’unité, pour lesquels on choisit un film singulier, en salles, en vidéo, en VOD se sont rétrécis de 26 à 9% du total. Si cette tendance se confirme elle sera lourde de conséquences sur la manière de penser, de réaliser et de financer les films de cinéma. »
150 À 170 MILLIONS DE SPECTATEURS POUR LES SALLES DE CINÉMA
Constatation fondamentale « L’évolution de la dépense audiovisuelle des ménages dépend de celle des revenus ». En fin de compte, même si « c’est décevant pour les amateur( e)s de mondes d’après ou de disruption mais ni la “révolution numérique” ni le Covid 19 ne semblent de taille à perturber le sillage imperturbable du grand paquebot que sont les dépenses audiovisuelles des ménages. Non pas qu’il ne s’y passe rien, et la situation des salles de cinéma depuis deux ans est là pour prouver le contraire, mais la traduction de ces grands accidents est amortie par la pesanteur des comportements d’une part, par les effets de compensation d’un sous-domaine à l’autre d’autre part. »
Alain Le Diberder analyse l’évolution de chaque secteur. En ce qui concerne les salles de cinéma « une fourchette allant de 150 à 170 millions d’entrées semble raisonnable pour 2022. En prenant comme référence l’année 2018, plus « normale » que l’exceptionnelle année 2019, et en considérant que les huit mois de réouverture des salles depuis le 19 mai 2021 ont connu une fréquentation représentant 78% de la moyenne 2018-2019, on obtient une valeur pivot de 160 millions d’entrées . Même si le mois de janvier a été très mauvais, l’arrêt des restrictions sanitaires, si elle se confirme, devrait remettre la fréquentation des salles dans sa nouvelle trajectoire, qui n’est plus de l’ordre de 200 millions d’entrées par an mais plutôt sur un socle de 150 millions, en raison de la contraction de l’offre de films de long métrage à fort potentiel dont, durablement, une partie ne sortira plus en salles. »
Il est évident que, pour l’industrie du cinéma français, une fréquentation annuelle de 15% à 20% inférieure à celle qu’elle était habituellement avant le pandémie va bouleverser son économie.
2022 : ANNÉE AUDIOVISUELLE « NORMALE » ?
ÉditorialUNE PASSIONNANTE ANALYSE D’ALAIN LE DIBERDER
Alain le Diberder, qui a eu d’importantes responsabilités dans le secteur de la Culture et, tout particulièrement de l’audiovisuel, est un des meilleurs économistes du secteur audiovisuel.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Le_Diberder
Il publie un blog « Après la Révolution Numérique » que nous vous conseillons de lire. Et, dans ce blog, il vient de publier une analyse particulièrement instructive de ce que devrait être l’année 2022 pour le secteur audiovisuel. https://alain.le-diberder.com/2022-une-annee-normale-partie-1/
Il constate les très mauvais chiffres de la fréquentation cinématographiques de janvier de cette année (10,7millions contre 18,3 et 2018 et 2019 et 14,7 en 2021), mais estime que l’on peut « espérer que 2022 soit la première année « normale » depuis 2018 dans notre domaine. A partir du bilan de l’année écoulée, en s’appuyant sur les tendances observées au cours des douze dernières années, voici quelques analyses de ce que pourrait signifier une année « normale» pour les dépenses audiovisuelles des ménages, soit les trois quarts des flux financiers qui alimentent le système. »
Ces analyses sont évidemment essentielles pour tous les acteurs du secteur audiovisuel.
LES COMPOSANTES DE LA DÉPENSE AUDIOVISUELLES
Il commence par analyser les composantes de la dépense audiovisuelle en 2010, 2020 et 2021. Certaines, comme la redevance sont des approximations, car cette dépense est calculée de plusieurs façons. Mais, de toute façon, ce qui compte ce sont les évolutions.
Au total les évolutions des douze dernières années peuvent être résumées en deux points :
« –Au bouleversement du paysage audiovisuel, en termes physiques et technologiques, correspond en revanche une grande stabilité des dépenses. On va le voir au niveau des grandes masses au point suivant, mais on le trouve déjà ici au niveau de leur répartition. La redevance et les chaînes à péage par exemple représentent à elles deux les deux tiers des dépenses, en 2021 comme en 2010.
–L’achat des programmes, et notamment des films de cinéma, un par un, à l’acte, a considérablement décru, même si on se rappelle que l’année 2021 n’est qu’une demi-année pour les salles de cinéma. Les abonnements, donc en quelque sorte l’achat en vrac, sont passés de 36% de la dépense totale à 47% en douze ans. Dans le même temps, les achats à l’unité, pour lesquels on choisit un film singulier, en salles, en vidéo, en VOD se sont rétrécis de 26 à 9% du total. Si cette tendance se confirme elle sera lourde de conséquences sur la manière de penser, de réaliser et de financer les films de cinéma. »
150 À 170 MILLIONS DE SPECTATEURS POUR LES SALLES DE CINÉMA
Constatation fondamentale « L’évolution de la dépense audiovisuelle des ménages dépend de celle des revenus ». En fin de compte, même si « c’est décevant pour les amateur( e)s de mondes d’après ou de disruption mais ni la “révolution numérique” ni le Covid 19 ne semblent de taille à perturber le sillage imperturbable du grand paquebot que sont les dépenses audiovisuelles des ménages. Non pas qu’il ne s’y passe rien, et la situation des salles de cinéma depuis deux ans est là pour prouver le contraire, mais la traduction de ces grands accidents est amortie par la pesanteur des comportements d’une part, par les effets de compensation d’un sous-domaine à l’autre d’autre part. »
Alain Le Diberder analyse l’évolution de chaque secteur. En ce qui concerne les salles de cinéma « une fourchette allant de 150 à 170 millions d’entrées semble raisonnable pour 2022. En prenant comme référence l’année 2018, plus « normale » que l’exceptionnelle année 2019, et en considérant que les huit mois de réouverture des salles depuis le 19 mai 2021 ont connu une fréquentation représentant 78% de la moyenne 2018-2019, on obtient une valeur pivot de 160 millions d’entrées . Même si le mois de janvier a été très mauvais, l’arrêt des restrictions sanitaires, si elle se confirme, devrait remettre la fréquentation des salles dans sa nouvelle trajectoire, qui n’est plus de l’ordre de 200 millions d’entrées par an mais plutôt sur un socle de 150 millions, en raison de la contraction de l’offre de films de long métrage à fort potentiel dont, durablement, une partie ne sortira plus en salles. »
Il est évident que, pour l’industrie du cinéma français, une fréquentation annuelle de 15% à 20% inférieure à celle qu’elle était habituellement avant le pandémie va bouleverser son économie.
LA RÉMUNÉRATION DE AXELLE ROPERT
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « PETITE SOLANGE »
C’est son 4ème long métrage. https://fr.wikipedia.org/wiki/Axelle_Ropert
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Il a été produit par Charlotte Vincent (Aurora films) pour un budget prévisionnel de 1,25 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Petite_Solange
Pour la préparation, 27 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 47,5 000 €, dont 22 500 € d’à valoir sur droits d’auteur et 25 000 € de salaire de technicien. C’est moins de la moitié de la rémunération médiane des réalisateurs de films français sortis en 2021. https://siritz.com/financine/le-top-5-de-la-remuneration-et-le-barometre/
Elle a en outre reçu 22 500 € pour le scénario.
Le film a bénéficié de 320 000 € d’avance sur recettes. 4 soficas, dont 2 adossées y ont investi. Les régions Ile de France et Pays de la Loire ont apporté leur soutien.
Canal+ et Multithématiques ont préacheté des passages pour la télévision payante.
Haut et court est le distributeur et a donné un minimum garanti pour les mandats salle, vidéo, vod et S-Vod.
Le précédent film réalisé par Axelle Ropert était « La prunelle de mes yeux », sorti en salle le 21 décembre 2016. Il était produit par Philippe Martin et David Thion (Les Films Pélléas) pour un budget prévisionnel de 1,8 millions €.
Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice était de 44 000 €, dont 20 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 24 000 € de salaire de technicien. Elle avait en outre reçu 30 000 € pour le scénario.
Arte était coproducteur et avait préacheté un passage. Multithématique avait également acheté des passages de télévision payante.
Le distributeur était Diaphana, avec les mandats salle et vidéo, pour lesquels il avait donné un minimum garanti.
Le film avait rassemblé 9 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LA RÉMUNÉRATION DE CARINE TARDIEU
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « LES JEUNES AMANTS »
C’est son 4ème long métrage. https://fr.wikipedia.org/wiki/Carine_Tardieu
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Il est produit par Patrick Sobelman (Agath/Ex nihilo) et Fabrice Goldstein & Antoine Rein (Karé Productions) pour un budget prévisionnel de 5,1 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Jeunes_Amants
Pour la préparation, 40 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 150 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.
C’est plus que la moyenne des rémunérations des réalisateurs de films français sortis en 2021. https://siritz.com/financine/le-top-5-de-la-remuneration-et-le-barometre/
Le scénario était coécrit avec Solveig Anspach, Agnès de Sacy, et Raphaëlle Moussafir. Elles se sont partagées 311 000 €.
Le film a reçu du CNC 250 000 € d’avance sur recettes et de l’aide au développement.
Il est coproduit par Rhône Alpes Cinéma et France 2, ainsi que 8 soficas dont 4 adossées.
Canal+, Multithématiques et France 2 ont préacheté une diffusion.
Diaphana a donné un minimum garanti pour les mandats salle, vidéo, vod et S-vod.
Le précédent film de la réalisatrice était « Ôtez-moi d’un doute », sorti en salle le 6 septembre 2017. Il état déjà produit par Karé Productions et son budget prévisionnel était 5,2 millions €.
Pour la préparation, 40 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice était de 150 000 €, dont 110 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 40 000 € de salaire de technicien.
Le scénario avait été écrit avec Baya Kasmi, Michel Leclerc et Raphaëlle Moussafir pour 105 000 €.
Le film avait été distribué par SND qui a donné un minimum garanti. Il avait rassemblé 690 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LA RÉMUNÉRATION DE PHILIPPE LACHEAU
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « SUPER-HÉROS MALGRÉ LUI »
C’est son 5ème long métrage en tant que réalisateur alors qu’il est également comédien. https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Lacheau
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Le film est produit par Julien Deris et David Gauquié (Cinéfrance studios) ainsi que Philippe Lacheau (BAF France) pour un budget prévisionnel de 15,5 millions €.
Pour la préparation, 50 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 500 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est la rémunération de loin la plus élevée des films déjà sortis en 2022 et se situerait dans le Top 5 des rémunérations de réalisateurs de films français sortis en 2021. https://siritz.com/financine/le-top-5-de-la-remuneration-et-le-barometre/
Le scénario a été coécrit avec Julien Arruti, Pierre Lacheau et Pierre Dudan. Ils se sont partagés 1,150 millions €, ce qui est le montant le plus élevé pour tous les films de 2021.
Les producteurs délégués ont mis leur salaire et leurs frais généraux en participation. Studio Canal et TF1 Studio sont coproducteurs, tout comme TF1 Films production.
Canal+ et Multithématiques ont préacheté un passage, TF1 deux et TMC un.
Studio Canal et TF1 DA sont distributeurs salle, vidéo et vod en France et au Bénélux.
Le précédent film réalisé par Philippe Lacheau était « Nicky Larson et le parfum de cupidon », sorti en salle le 6 février 2018. Il était produit par Christophe Cervoni (Axel Films) pour un budget prévisionnel de 18,6 millions.
Pour la préparation, 66 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 600 000 €, dont 325 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 275 000 € de salaire de technicien. Il s’agissait d’une adaptation de la bade dessinée de livre de Tsukasa Hojo acheté 300 000 €. Le scénario avait été écrit avec Pierre Lacheau et ils s’étaient partagés 650 000 €.
Le film avait rassemblé 1,7 millions de spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LA RÉMUNÉRATION DE SANDRINE KIMBERLAIN
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « UNE JEUNE FILLE QUI VA «
C’est le premier long métrage réalisée par celle qui est avant tout une comédienne. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sandrine_Kiberlain Le dernier film dans laquelle elle a joué est la comédie « Les 2 Alfred » réalisé par Bruno Podalydes, sorti le 9 septembre 2020. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-bruno-podalydes/
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Le film a été produit par Olivier Delbosc et Pauline Duhault (Edi Films) & Olivier Delbosc (Curiosa Films) pour un budget de 3,7 millons €.
Pour la préparation, 32 jours de tournage et la post-production la rémunération de Sandrine Kimberlain est de 180 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est sensiblement plus que la rémunération moyenne des réalisateurs de films français sortis en 2021. https://siritz.com/financine/le-top-5-de-la-remuneration-et-le-barometre/
Le film est coproduit par le Fonds BNP et par France 3 ainsi que deux soficas. Il a été préacheté par Canal+, Multithématiques et France 3.
Le distributeur avec les mandats salle, vidéo et vod est Ad Vitam. France télévisions distribution a le mandat de ventes internationales. Tous les deux ont donné un minimum garanti.
Le précédent film produit par Edi films, est « Bienvenue à Marly-Gaumont », réalisé par Julien Rambaldi. Il était sorti en salle le 8 juin 2016. Cette comédie franco-belge était distribuée par Mars Films. Il était co-produit avec Curiosa Films et avait rassemblé 560 000 spectateurs. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bienvenue_à_Marly-Gomont
Le dernier film produit par Curiosa Films est «En attendant Bojangles », réalisé par Régis Roinsard et toujours à l’affiche.En troisième semaine d’exploitation il a rassemblé 440 000 spectateurs et poursuit sa carrière. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-regis-roinsard-2/
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
L’ACCORD SUR LA CHRONOLOGIE DES MÉDIAS
Éditorial, Le CarrefourLES LEÇONS À EN TIRER
Le cinéma français a enfin obtenu l’établissement de la chronologie des médias entre l’ensemble de ses diffuseurs. Il a plusieurs raisons d’être satisfait, et d’autres d’être insatisfaits, mais devrait aussi se poser des questions essentielles.
SATISFACTIONS
Parmi les motifs de satisfaction se trouve en priorité l’exclusivité de la fenêtre salle qui est maintenue à 4 mois avec dérogation à 3 mois. En France un film est uniquement une œuvre destinée prioritairement à la salle. Cette priorité est le sous-bassement d’un loisir collectif qui joue un rôle social primordial dans notre société. Deuxième motif de satisfaction, pour Canal+, qui est le principal investisseur dans la production française et dont la fenêtre baisse à 6 mois. Troisième mesure de satisfaction, Netflix a signé cet accord. Netflix dont les dirigeants réclamaient il y a peu une diffusion « day and date », c’est à dire simultanée en salle et chez eux. Ils ont évidemment compris qu’en France c’est impossible mais aussi que, partout dans le monde, les exploitants et les distributeurs s’y opposeraient. Or, un tel combat ne serait pas bon pour leur image, d’autant plus que le film de cinéma n’est pas la locomotive des leurs programmes. Cette S-Vod accepte donc de passer bien après Canal+, quand Canal+ a effectué un achat, et de cesser son exploitation un mois avant celle d’une chaîne en clair qui a pré-acheté.
DOUTES
Selon Le Film français Netflix indiquerait vouloir investir ses 40 millions € de ses obligations d’investissement cinéma dans une dizaine de films. Or, dans aucun des films sortis en 2021 Canal+ n’a investi une telle somme. Son maximum était 3,17 millions € pour « OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire ». Sur ce film, même Multithématiques, fililale de Canal+, pour le 2èmepassage payant ne rajoute que 500 000 €. Est-ce que cette «confidence» laisserait entendre que Netflix serait disposée à payer une telle somme, soit plus que le groupe Canal ne payait jusqu’ici, pour que Canal+ ne puisse acquérir aucun droit de passage sur le film ? Cela semble peu vraisemblable car, visiblement, Netflix a décidé de s’inscrire dans l’écosystème français et d’éviter les conflits avec la profession.
INSATISFACTIONS
Parmi les motifs d’insatisfaction, se situe en premier le fait que la fenêtre de la Vidéo individuelle soit réduite de moitié. C’est d’autant plus inquiétant que c’est très souvent une recette de complément pour les distributeurs de films dont on sait qu’ils traversent une passe très difficile. Leur syndicat n’était d’ailleurs pas à la signature. Pas plus d’ailleurs que celui des autres SMAD, à commencer par Disney Prime ou Amazon Prime. Ils passeront les films un peu plus tard que Netflix. Mais leur attitude confirme qu’on leur impose d’investir dans le pré-achat de produits-les films français- qui ne les intéressent pas. Leurs différences avec Netflix seraient plutôt des différences de politique de communication. Enfin, la SACD, qui représente les auteurs n’était pas là non plus. Contrairement à la ministre de la Culture toutes les entreprises du secteur ne pensent pas que cet accord soit « gagnant-gagnant ».
QUESTIONS
Dans ces conditions le cinéma français devrait plus que jamais se demander si la seule perspective de la production française est de continuer à renforcer ses rentes de situation et s’il ne faudrait pas réfléchir aux moyens d’augmenter sa part de marché sur le marché intérieur ainsi que ses exportations. Et aussi de se mander si l’augmentation constante du nombre de films produits est synonyme de diversité et de renouvellement.
LA RÉMUNÉRATION D’EDOUARD BAER
CinéscoopPOUR LA RÉALISATION DE « ADIEU PARIS »
C’est le 4ème long métrage de cet animateur de radio, comédien, scénariste, auteur de théâtre, etc… https://fr.wikipedia.org/wiki/Édouard_Baer
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Ce film, interprété par une pléiade de comédiens célèbres ainsi que le réalisateur, est produit par Julien Déris & David Gauquié (Cinéfrance Studios) pour un budget prévisionnel de 1,5 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Adieu_Paris_(film,_2021)
Pour la préparation, 10 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 50 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. A noter que c’est une durée de tournage exceptionnellement courte. C’est la moitié de la rémunération médiane des réalisateurs de films français sortis en 2021. https://siritz.com/financine/le-top-5-de-la-remuneration-et-le-barometre/
Le réalisateur a en outre reçu 25 000 € pour le sujet et le scénario a été coécrit avec Marcia Romano qui a reçu 20 000 €.
Le Pacte est coproducteur et distributeur. Il a donné des minima garantis séparés pour la salle, la vidéo et la S-vod.
Canal+ a acheté la première et la seconde diffusion payante. Il y a une prévente TNT.
Le film est coproduit par la Belgique pour un peu moins de 10%. Le producteur Belge est Patrick Quinet (Artemis).
Le précédent film réalisé par Edouard Baer était « Ouvert la nuit », sorti le 11 janvier 2017. Il était produit par Barka Hjij (Les films en cabine) pour un budget de 4 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ouvert_la_nuit
Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 90 000 €, dont 50 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 40 000 € de salaire de technicien.
Le scénario était coécrit avec Benoit Graffin et ils s’étaient partagés 120 000 €.
Cinéfrance Studios et Financière Pinault étaient coproducteurs.
Canal+ et OCS avaient acheté un passage.
Le Pacte était le distributeur et il avait donné des minimas garantis séparés pour la salle, la vidéo et l’international.
Le film avait rassemblé 100 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
POUR LA RÉALISATION DE « PRESQUE »
CinéscoopLA RÉMUNÉRATION DE BERNARD CAMPAN ET D’ALEXANDRE JOLLIEN
C’est le 6ème long métrage réalisé par cet acteur devenu également réalisateur. Il est aussi le principal interprète de ce film. En 2020 il est passé de la comédie à la comédie dramatique. Il a coréalisé presque tous ses précédents films et celui-ci l’a été aussi avec le philosophe Suisse Alexandre Jollien, dont c’est le premier film comme réalisateur et interprète..https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Campan
Alexandre Jollien
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
C’est une coproduction entre la France (80%) et la Suisse (20%), pour un budget prévisionnel de 3,8 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Presque_(film)
Le producteur délégué français est Philippe Godeau (Pan-Européenne).
Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération des réalisateurs était de 198 000 €, dont 144 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 54 000 € de salaire de technicien. C’est beaucoup plus que la rémunération moyenne des réalisateurs de films français sortis en 2021. https://siritz.com/financine/le-top-5-de-la-remuneration-et-le-barometre/
Le scénario a été coécrit avec Hélène Grémillon et les trois se sont partagés 145 000 €.
Le film est coproduit par Christophe Cervoni (Axel Films), Apollo Films et France 3.
Il a obtenu le soutien d’Eurimages et de la région Occitanie. Canal+ a acheté le 1er passage payant, OCS le second et France 3 un passage en clair.
Apollo Film, le distributeur en salle et vidéo a donné un minimum garanti.
Le coproducteur suisse est Mathieu Henchoz(JMH) qui est également distributeur. Il a obtenu le soutien de plusieurs fonds et un achat de la RTS.
Le précédent film réalisé par Bernard Campan était « Les trois frères : le retour », sorti en salle le 12 février 2014. Il l’avait coréalisé et co-interprété avec Didier Bourdon et Pascal Légitimus. Les trois l’avaient interprété.
Il était également produit par Pan-Européenne pour un budget de 9,6 millions € et distribué par Wild Bunch qui avait donné un minimum garanti.
Pour la préparation, 50 jours de tournage et la post-production la rémunération des réalisateurs était de 250 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Ils se sont en outre partagé 850 000 € pour le scénario.
Le film avait rassemblé 2,3 millions de spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
POUR LA RÉALISATION DE « MEMORY BOX »
CinéscoopLA RÉMUNÉRATION DE JOHANA HADJITHOMAS § KHALIL JOREIGE
C’est le premier long métrage pour le cinéma de ces deux libanais qui ont déjà réalisé ensemble plusieurs œuvres audiovisuelles.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
C’est une coproduction entre la France (58%), le Canada (26%) et le Liban (16%). Le budget prévisionnel est de 2,5 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Memory_Box
Pour la préparation, 32 jours de tournage et la post-production la rémunération des réalisateurs est de 100 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.
C’est le budget médian des réalisateurs de films français sortis en 2021. Ils ont en outre reçu 62 000 € pour le scénario. https://siritz.com/financine/le-top-5-de-la-remuneration-et-le-barometre/Celui-ci a été écrit avec Gaëlle Macé qui a reçu 6 000 €.
En France le producteur délégué est Caroline Benjo (Haut et Court). Le film a reçu 550 000 € d’avance sur recettes.
Il a bénéficié du soutien du mini-traité franco-canadien et du CNC pour les Créations visuelles et sonores. 3 soficas y ont investi et TV5 monde l’a préacheté. Haut et Court distribution est le distributeur en salle et en vidéo, en donnant un minimum garanti et en participant à la production.
Le producteur canadien est Micro-Scope Canada qui a bénéficicié du Crédit d’impôt fédéral, et du Crédit d’impôt provincial. Il a reçu le soutien Téléfilm Canada et de la Sodec. Le distributeur est Films Opale distribution.
Le producteur libanais est Abbout Productions. Il a bénéficié du soutien du Arab Fund For Arts and Culture, du Abu dhabi Film Fund et du Doha Film Institute.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
L’AUDIOVISUEL FRANÇAIS A UN TOURNANT
ÉditorialIL DOIT CHANGER POUR TIRER PARTIE DE L’OPPORTUNITÉ QUI S’OFFRE À LUI
Les bons résultats de « Spider-man », dont le dernier épisode réalise des performances supérieures à tous les précédents signifient que le public jeune n’a pas peur d’aller au cinéma. Mais le public du cinéma est surtout un public âgé dont la fréquentation d’une bonne partie est visiblement réduite du fait de la peur de la pandémie. Cette peur est renforcée par le virus omicron qui, s’il entraine beaucoup moins de cas graves, est beaucoup plus contagieux.
Si cette analyse est exacte, quand la pandémie aura disparu, on peut espérer que les personnes âgées retrouveront le chemin des salles et le cinéma en France retrouvera progressivement sa fréquentation d’avant la pandémie. https://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18705615.html
Mais cela ne doit pas signifier que le cinéma français ne doit pas profondément évoluer pour s’adapter à un marché qui, en quelques années, a profondément changé.
Car l’irruption des plateformes internationales a bouleversé les données, y compris du cinéma en salles. Certes, ce sont avant tout des diffuseurs de séries. Mais, pour la recherche des talents, elles sont les concurrentes de la production des films destinés aux salles. Et elles ont les moyens de se payer l’exclusivité des films haut de gamme, comme, récemment le chef d’oeuvre de Jane Campion, « The power of the dog », ne serait-ce que parce qu’ils leur offrent une couverture médiatique et une participation à de grands festivals.
Par ailleurs, à l’aube de la campagne des élections présidentielles, nos responsables politiques doivent se rendre compte que la production audiovisuelle, dont le cinéma ne constitue qu’une partie, va désormais être une formidable source de création d’emplois et d’entreprises à forte valeur ajoutée.
C’est également une source de soft power dans le monde. Après les États-Unis, ce sont la Corée, la Chine, le Japon, Israël, la Turquie ou l’Inde qui s’en sont rendu compte depuis longtemps. Leur production audiovisuelle (au sens large) tire l’ensemble de leurs exportations de biens et de services et elle renforce leur influence politique dans le monde.
En France, au contraire, notre audiovisuel et, surtout notre cinéma, vit sur une économie de rente, avec une balance commerciale déficitaire. La plupart des productions de films sont avant tout conçues pour pouvoir accéder aux multiples guichets mis en place et qui ne cessent de s’accroître.
Tout notre écosystème est fondé sur l’idée que l’audiovisuel, et notamment le cinéma, est un secteur culturel, donc forcément déficitaire. Il faut donc l’aider à subsister non l’inciter à être performant. Cela doit impérativement changer si nous ne voulons pas que la France rate une formidable opportunité et, une fois de plus « hérite du Sahara et deux ans après importe du sable ». https://siritz.com/editorial/lenjeu-majeur-du-tournage-en-studio/