L’animation est en crise. Partout dans le monde, et notamment en France, sa production a chuté. Pire encore, lors d’un forum organisé par Bloomberg a Singapour, en 2023, Jeffrey Katzenberg, l’un des principaux producteurs américains de blockbusters (il a dirigé Disney et a créé le studio Dreamworks avec Steven Spielberg et David Greffen) a prédit que c’est le secteur de l’audiovisuel qui va le plus être touché par l’IA https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeffrey_Katzenberg. Selon lui, 90% des emplois dans l’animation vont disparaitre. Doit-on donc s’attendre à la quasi disparition de l’animation ?
Au contraire.
La crise de l’animation était prévue mais son ampleur a surpris
Pour ce qui est de la crise du secteur, Marc du Pontavice, le PDG de Xilam, l’un des principaux producteurs français d’animation et qui est côté en bourse, a expliqué pourquoi son chiffre d’affaires a chuté de 41% en 2024. En fait, les plateformes de streaming, en particulier, ont mis en place un virage radical dans leur stratégie. Pendant plusieurs années, l’objectif était de conquérir le marché avec des dépenses colossales pour produire et acheter des programmes, et donc séduire de nouveaux abonnés. Mais elles ont opéré ensuite un revirement stratégique : le marché étant saturé, le but est désormais la rentabilité, et donc la réduction des coûts. Les programmes d’animation pour la jeunesse en ont fait les frais.

Marc du Pontavice
Pour le syndicat des producteurs AnimFrance ce virage était anticipé. Son ampleur et sa brutalité ont en revanche très clairement surpris une grande partie de l’industrie de l’animation, qui a pris la crise de plein fouet. Néanmoins il faut noter que le résultat de Xilam est resté positif du fait de son important catalogue et de son département prestation.
Les coûts de l’animation vont baisser et son marché croître
Mais alors, l’activité du secteur va-t-elle subsister à un niveau très inférieur à ces dernières années ? C’est là que l’analyse de Katzenberg est on ne peut plus optimiste. Selon lui, là où, il y a 10 ans, pour produire un des blockbusters américains de l’animation il fallait 500 salariés travaillant 5 ans, grâce à l’IA générative il n’en faudra plus que 50 travaillant 3 ans. Toutes les taches répétitives et d’exécution seront supprimées. Donc le coût des films et des séries d’animation va considérablement baisser. Donc le volume de ces productions va sensiblement augmenter puisque, l’animation, qui reste un programme très attractif, sera moins cher, dont plus rentable.

Jeffrey Katzenberg
Mais si 90% des emplois sont condamnés à disparaitre, ce sera tout de même une catastrophe. Or ce ne sera pas le cas. Tout d’abord parce que seuls les Américains produisent des films d’animation qui nécessitent le travail de 500 techniciens. Et, en second lieu, même aux États-Unis, les différents métiers de l’animation ne vont pas disparaitre. Ils vont fortement évoluer et devront savoir utiliser l’IA générative pour être encore plus créatifs et travailler plus vite. Ils devront maitriser le « prompting », c’est à dire l’art de demander à l’IA ce qu’ils veulent créer. En fait, aux États-Unis, comme partout ailleurs, ce seront toujours des professionnels de l’animation qui écriront les scénarios, inventeront les personnages (leur squelette, leur visage, la façon dont ils s’habillent et se meuvent, le décor, leur voix), les bruits, la musique, etc… Mais, partout, comme à Hollywood, ils iront plus vite, ce qui réduira les coûts de production et augmentera la rentabilité de l’animation. En revanche ces auteurs et techniciens créatifs pourraient se passer des apprentis pour exécuter certaines tâches d’exécution. D’où un défi pour la formation. Mais l’IA générative est une chance pour l’animation ?
Un nouveau marché pour l’animation
Par ailleurs internet, avec You tube et les réseaux sociaux, vient d’ouvrir un gigantesque marché pour la création audiovisuelle. L’animation devrait en être l’un des principaux bénéficiaires. Car ces diffuseurs ont besoin d’un nombre incommensurable de programmes d’animation courts et bon marché. Pour l’instant c’est déjà un marché pour les catalogues. Mais, avec un petit chiffre d’affaires compte tenu des tarifs publicitaires . Mais les productions originales pourraient avoir des recettes décuplées.
Ainsi, rappelons-nous les années 50. Les télévisions américaines avaient besoin d’un énorme volume de programmes d’animation pour leurs grilles du matin à destination des enfants. Mais pour lesquelles elles n’avaient que de tous petits budgets, parce que, pour les annonceurs, les enfants n’avaient pas du tout la valeur des spectateurs du prime time.

Et, en visant ce marché, Hanna Barbera est devenu le principal producteur d’animation au monde. Le studio y est parvenu en produisant de l’animation rudimentaire, coupant en deux le nombre d’images par seconde, en réutilisant les dessins d’une scène dans d’autres scènes, réduisant par 7 le nombre de nouveaux dessins par série. Mais cette réduction des coûts n’a pas empêché Hanna Barbera de produire des séries originales qui ont marqué l’histoire de l’animation : The Flinstones, Scooby-Doo, The Smurfs, etc…
FLIC SOUS TENSION ET PÈRE DÉPASSÉ
CinéscoopLe 4ème long métrage réalisé par le comédien franco-camerounais Thomas Ngijol https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Ngijol est « Indomptables » https://fr.wikipedia.org/wiki/Indomptables_(film) : Flic sous tension, père dépassé
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Son budget prévisionnel 1,2 millions €, dont 900 000 € dépensés en France et 300 000 € au Cameroun. C’est un tiers du budget prévisionnel médian des films de fiction français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/
Thomas Ngijol
Pour la préparation, 24jours de tournage, dont 23 au Cameroun et un en France, et la post-production la rémunération du réalisateur est de 10 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien, soit 12,5% de la rémunération médiane des réalisateurs. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-2025-comparee-a-2024/ Il s’agit d’une adaptation du documentaire de Mosco Boucault « Un crime à Abidjan » diffusé sur Arte. https://boutique.arte.tv/detail/crime-aabidjan?srsltid=AfmBOooB5SMYuaB0X3ChiCIH8d1hpMZYwjKU5Gz5sP3DXt2ktNFnLsNt . Le scénario a été écrit par Thomas Ngijol pour 5 000 €. Le coût total du scénario est 57 000 € soit 50% du budget médian des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/ Les rôles principaux, dont le plus important est Thomas Ngijol, ont reçu 16 000 € soit 13% de leur rémunération médiane. Enfin la rémunération du personnel technique représente 31% du budget prévisionnel.
Le producteur délégué est Why not productions (Pascal Caucheteux). Canal+ et Ciné+ l’ont préacheté avec le catch up. Pan Distribution assure la distribution avec tous les mandats sans minimum garanti.
Thomas Ngijol a coréalisé son précédent film avec Karole Rocher. Sorti en 2019 « Black Snake, la légende du serpent noir » avait un budget prévisionnel de 9,5 millions €. Il était produit par Why Not Productions, Black Dynamite Films et TNG Productions. UGC distribution le distribuait. Carole Rochet et Thomas Ngijol faisaient partie des rôles principaux. Il avait rassemblé 174 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
UNE COMÉDIE SUR LA LUTTE DES CLASSES
CinéscoopLe 4 ème long métrage que François Prevot-Leygonie https://fr.wikipedia.org/wiki/François_Prévôt-Leygonie_(réalisateur)et Stephan Archinard https://fr.wikipedia.org/wiki/Stéphan_Archinardréalisent ensemble, “Vacances forcées » https://fr.wikipedia.org/wiki/Vacances_forcées est un remake du film italien « Odio l’estate » de Massimo Venier. C’est une comédie sur la lutte des classes.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Son budget prévisionnel est 5,5 millions €, soit 10% de plus que le budget prévisionnel moyen des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/Pour la préparation, 29 jours de tournage et la post-production la rémunération des réalisateurs est de 200 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est deux tiers de plus que la rémunération moyenne des réalisateurs. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/ Les droits de remake ont été acquis 110 000 € et ils ont écrit le scénario avec Martin Darondeau pour 160 000 €. Le budget total de ce scénario est 270 000 €. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/Soit 50% de plus que le budget moyen des scénarios. Les rôles principaux ont reçu 570 000 €, soit deux fois la rémunération moyenne des rôles principaux https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-roles-principaux-en-2025/.La musique a été composée par Matthieu Gonet pour 30 000 €. C’est 75% de la rémunération médiane des compositeurs de films. https://siritz.com/financine/remuneration-des-compositeurs-de-musique/
Le producteur délégué est Wy productions (Wassim Béji). M6 est coproducteur. OCS, Disney+, M6 et W9 l’ont préacheté. Le film est tourné dans région Nouvelle Aquitaine qui n’a pourtant apporté aucun soutien. Sony Pictures Entertainement France donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution.
Le précédent film réalisé par François Prevot-Leygonie et Stephan Archinard était « Monsieur Je-sais-tout », sorti en 2018. Son budget prévisionnel était 5,1 millions €. Les réalisateurs avaient écrit le scénario avec Alain Gillot pour 175 000 €. Le film était produit par Wy productions et Gaumont et distribué par Gaumont. Il était tourné en Nouvelle Aquitaine qui avait apporté son soutien. Son budget prévisionnel était 5,1 millions €. Il avait rassemblé 401 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC
LE BAROMÈTRE DES MINIMA GARANTIS 2025
FinanCinéPour un producteur le distributeur est le partenaire essentiel pour le montage financier de son film. La première chose que tous les autres investisseurs potentiels lui demanderont est qui est le distributeur, car c’est lui qui sera responsable du positionnement du film auprès des exploitants et des négociations avec eux, de la stratégie de lancement et de sa mise en œuvre . Le mandat de distribution en salle est indispensable, mais il peut y en avoir d’autres (vidéo, étranger, tv).
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Le minimum garanti sur les recettes à venir donné par le distributeur est une composante importante du financement. Il comprend forcément les mandats de distribution en salle mais peut en comprendre d’autres (vidéo, tv, étranger, etc…). Nous avons établi le baromètre des minima garantis 2025.
Tout d’abord, sur les films français (fiction, animation, documentaires) sortis depuis le début de l’année un tiers ne bénéficient d’aucun minimum garanti du distributeur. Dans la plupart des cas c’est que le distributeur ne veut pas prendre de risque au-delà de celui d’avancer les frais d’édition du film.Mais, dans certains cas,c’est qu’il est aussi le producteur du film et qu’il préfère, vis-à-vis de ses partenaires, augmenter au maximum son apport producteur. C’est le cas par exemple de « God save the Tuche », Jean-Paul Tuche, dont le budget prévisionnel est 19,4 millions €, qui est produit et distribué par Pathé. Il a rassemblé plus de 3 millions €. https://siritz.com/cinescoop/les-tuche-chez-la-reine-dangleterre/ C’est aussi celui de « Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan », réalisé par Ken Scott, dont le budget prévisionnel est 15,5 millions €. Ia rassemblé 1,5 millions de spectateurs. https://siritz.com/cinescoop/lamour-dune-mere-pour-son-enfant/ Ou encore de « Un ours dans le jura », réalisé par Franck Dubosc. Produit et distribué par Gaumont, son budget prévisionnel est 12,1 millions €. Il a également rassemblé 1,5 millions de speceurs https://siritz.com/cinescoop/une-comedie-noire-a-la-frere-coen/
Le plus élevé le plus est élevé est 1,5 millions €. C’est celui de « Le secret de Khéops », réalisé par Barbara Schultz. Coproduit par Bonne Pioche et SND pour un budget prévisionnel de 9,4 millions €, il est distribué par SND. Le film a rassemblé 452 000 spectateurs. https://siritz.com/cinescoop/une-aventure-archeologique-non-conventionnelle/
Le minimum garanti moyen est 330 000 €. Depuis le début de l’année 4 films avaient un minimum garanti de 300 000 € et 2 un minimum garanti de 350 000 €. Le minimum garanti médian est 175 000 €.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
LA RÉSISTANCE OUVRIÈRE POUR DÉFENDRE LES JARDINS
CinéscoopLe second long métrage de documentaire pour le cinéma de Vincent Lapize https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_liste_generique/C_62502_F« La terre des vertus » https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/73044 raconte la résistance ouvrière pour défendre les jardins ouvriers face aux travaux pour les JO.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Vincent Lapize
Son budget prévisionnel est 279 000 €, soit les trois quarts du budget médian des films de documentaire sortis depuis le début de l’année https://siritz.com/financine/le-barometre-financier-des-documentaires-en-2025/Pour la préparation, 25 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 17 000 €, dont 6 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 11 000 € de salaire de technicien. C’est un peu moins que la moitié de la rémunération médiane des réalisateurs de films documentaires. S’y ajoute le scénario qu’il a écrit pour 14 000 €. Le budget des droits musicaux est 8 500 €, soit 21% des droits musicaux médians de tous les films, fiction comprise.
Le producteur délégué est A perte de vue (Colette Quesson). Studios Alhambra et Arestud Films sont coproducteurs. Le film a bénéficié du CNC d’une aide au développement, d’une aide à image de la diversité et d’une aide à la musique originale.La région Bretagne lui a apporté une aide non remboursable au développement tandis que la région Aquitaine et de département de la Charente-Maritime lui ont apporté une aide non remboursable à la production. TV5 l’a préacheté et Vrai Vrai Films lui a donné un minimum garanti pour tous les mandats.
Le premier long métrage réalisé par Vincent Lapize était « Le dernier continent » (2015) qui portait aussi sur un combat écologique. Il était produit par A perte de vue et Real Factory. Mais nous n’avons pas trouvé d’information sur son budget ni sur sa sortie en salle.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
LE BAROMÈTRE FINANCIER DES DOCUMENTAIRES EN 2025
FinanCinéEnviron 15% des films français qui sortent en salle sont des documentaires. A ce stade de l’année il parait intéressant de faire le point sur le baromètre financier des documentaires en 2025.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Bien évidemment le budget des documentaires est très inférieur à celui des films de fiction. Le plus élevé cette année est celui de « Personne n’y comprend rien », réalisé par Yannick Kergoat, une enquête sur les accusations et les procès contre les liens de Nicolas Sarkozy avec Kadhaf https://fr.wikipedia.org/wiki/Personne_n%27y_comprend_rien Son budget prévisionnel est 661 000 € ce qui correspond à 18% du budget prévisionnel médian des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. Il avait rassemblé 155 000 spectateurs. Mais, en 2023, le budget prévisionnel le plus élevé d’un documentaire était de plus de 1 million €. C’était celui de « Voyage au pôle sud », réalisé par Luc Jacquet. https://siritz.com/financine/le-tres-grand-ecart-des-documentaires/Il avait rassemblé 86 000 spectateurs.
Le budget prévisionnel moyen cette année est 369 000 € et le budget prévisionnel médian est plus élevé puisqu’il est 381 000€. C’est que le budget le moins élevé, 109 000 €, tire la moyenne vers le bas. C’est celui de « Jour d’éclipse », réalisé par Guy. Marignane https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=1000009784.html Sorti dans une seule salle il a rassemblé 1700 spectateurs. A noter que, cette année, le film de fiction « Si proche du soleil », réalisé par Benjamin Rancoule, a un budget prévisionnel de 56 000 €. Sorti dans 2 salles il a rassemblé 182 spectateurs.
La rémunération de réalisateur la plus élevée est celle de Anna Recalda Miranda pour « De la guerre froide à la guerre verte ». Elle est de 82 000 €. Tandis que la rémunération moyenne et la rémunération médiane sont respectivement de 36 000 et 35 000 €. Mais dans 55 % des documentaires le réalisateur est également rémunéré pour le scénario qu’il a écrit parfois seul, parfois avec un autre scénariste.
Enfin il est important de noter que tous les documentaires ont un budget pour leur musique. Les budgets prévisionnels moyen (21 000 €) et médian (12 000 €), sont beaucoup moins élevés que la rémunération du réalisateur. Mais pour « Mika ex Machina », réalisé par Deborah Saïag et Mika Tard, le budget de la musique (composé par Ima Pany ) est 80 000 € alors que les réalisateurs ont été rémunérés 60 000 €.https://fr.wikipedia.org/wiki/Mika_ex_machina
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
DEVENIR SOI-MÊME AVEC LA VOIX D’UN AUTRE
CinéscoopLe 6ème long métrage réalisé par Fabienne Godet https://fr.wikipedia.org/wiki/Fabienne_Godet, « Le répondeur » https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Répondeur , montre comment devenir soi-même avec la voix d’un autre.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Cette comédie a un budget prévisionnel de 3,2 millions €, soit 90% du budget prévisionnel médian des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/
Pour la préparation, 32 jours de tournage en Ile de France et la post-production la rémunération du réalisateur est de 83 000 €, dont 20 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 63 000 € de salaire de technicien. C’est 80% de la rémunération médiane des réalisateurs. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-2025-comparee-a-2024/
Le film est une adaptation du roman éponyme de Luc Blanvillain dont les droits ont été acquis pour 66 000 €. La réalisatrice a écrit le scénario avec Claire Barré pour 132 000 €. Le coût global du scénario est donc 198 000 €, soit 10% de plus que le coût moyen desscénarios.https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024.Les rôles principaux ont reçu 92 000 €, ce qui est les trois quarts de leur rémunération médiane. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-roles-principaux-en-2025/
Le producteur délégué est Le Bureau Films (Bertrand Faivre), avec le soutien d’une sofica adossée. France 3 cinéma est coproducteur et deux sofica non garanties y ont investi. OCS et France 3 l’ont préacheté. Tandem a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution France et Le Bureau sales un minimum garanti pour les ventes à l’étranger.
Le précédent film réalisé par Fabienne Godet était » Si demain », sorti en 2021. Son budget définitif était un million €. Il était produit par Chez Georges Productions et distribué par Jour2fête. Il avait rassemblé 1 120 spectateurs. https://fr.wikipedia.org/wiki/Si_demain
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
RÉMUNÉRATION DES COMPOSITEURS DE MUSIQUE
FinanCinéLa musique est une composante importante de l’œuvre cinématographique. Aux États-Unis c’est même une composante reconnue comme essentielle dans les films et qui explique le succès du cinéma américain. Certains des plus grands compositeurs français de musique de films comme Georges Dellerue ou Maurice Jarre sont d’ailleurs parti aux États-Unis parce qu’il n’en est pas de même En France. Il est donc intéressant de faire le point sur la place de la rémunération des compositeurs musique dans le budget des films français (fiction, animation et documentaire).
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Parmi les films sortis en 2024, c’est la rémunération de la musique des compositeurs d’ « Émilia Pérez » qui était la plus élevée avec 1,250 millions €, pour un film dont le budget prévisionnel était 25 millions € et qui était en partie chanté et dansé. A noter que la rémunération du réalisateur était 490 000 €, le budget du scénario était 500 000 € et la rémunération des rôles principaux était 750 000 €.Les compositeurs de la musique étaient Camille (chanteuse) https://fr.wikipedia.org/wiki/Camille_(chanteuse)et Clement Ducol Clémen https://fr.wikipedia.org/wiki/Clément_Ducol tandis que Pierre-Marie Dru avait assuré la supervision musicale. https://siritz.com/cinescoop/un-cinema-veritablement-transgenre/
La rémunération du compositeur de « L’Amour ouf ! » (Jon Brion), réalisé par Gilles Lelouch était d’un million € pour un film dont le budget prévisionnel total dépassait les 35 million€. https://siritz.com/cinescoop/blockbuster-romantique-et-violent-francais/La même année, le budget de la musique de deux films dépassait les 500 000 € : 850 000 € pour « Monsieur Aznavour » https://siritz.com/cinescoop/un-biopic-dune-la-star-de-la-musique/ et 670 000 € pour « Leurs enfants après eux. https://siritz.com/cinescoop/sur-les-traces-de-lamour-ouf/
Cette année, à ce stade, la rémunération compositeur la plus élevée est celle du film « Rapide », réalisé par Morgan Dalibert. Le compositeur, Etienne Forget a reçu 290 000 € alors que le budget prévisionnel du film est 14,5 millions €. https://siritz.com/cinescoop/course-automobile-pour-public-jeune/Le film a rassemblé 170 000 spectateurs.
Etienne Forget
En seconde position on trouve, avec 270 000 €, la rémunération des compositeurs de la musique du film d’ouverture du Festival de Cannes, « Partir un jour », réalisé pat Amélie Bonnin. Les compositeurs sont P.R2B, Keren Ann, Thomas Krameyer, Germain Izydorczyk, Theo Kaiser, Emma Prat et Chilly Gonzales. https://siritz.com/cinescoop/de-la-femis-au-court-puis-au-festival-de-cannes/Ce week-end le film avait déjà rassemblé 345 000 entrées. La rémunération moyenne des compositeurs de musiques des films déjà sortis en 2025 et leur rémunération médiane est 40 000 €. A noter que le budget moyen des scénarios est 181 000 € et le budget médian 114 000 €.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonne ement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
L’IA GÉNÉRATIVE EST UNE CHANCE POUR L’ANIMATION ?
ÉditorialL’animation est en crise. Partout dans le monde, et notamment en France, sa production a chuté. Pire encore, lors d’un forum organisé par Bloomberg a Singapour, en 2023, Jeffrey Katzenberg, l’un des principaux producteurs américains de blockbusters (il a dirigé Disney et a créé le studio Dreamworks avec Steven Spielberg et David Greffen) a prédit que c’est le secteur de l’audiovisuel qui va le plus être touché par l’IA https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeffrey_Katzenberg. Selon lui, 90% des emplois dans l’animation vont disparaitre. Doit-on donc s’attendre à la quasi disparition de l’animation ?
Au contraire.
La crise de l’animation était prévue mais son ampleur a surpris
Pour ce qui est de la crise du secteur, Marc du Pontavice, le PDG de Xilam, l’un des principaux producteurs français d’animation et qui est côté en bourse, a expliqué pourquoi son chiffre d’affaires a chuté de 41% en 2024. En fait, les plateformes de streaming, en particulier, ont mis en place un virage radical dans leur stratégie. Pendant plusieurs années, l’objectif était de conquérir le marché avec des dépenses colossales pour produire et acheter des programmes, et donc séduire de nouveaux abonnés. Mais elles ont opéré ensuite un revirement stratégique : le marché étant saturé, le but est désormais la rentabilité, et donc la réduction des coûts. Les programmes d’animation pour la jeunesse en ont fait les frais.
Marc du Pontavice
Pour le syndicat des producteurs AnimFrance ce virage était anticipé. Son ampleur et sa brutalité ont en revanche très clairement surpris une grande partie de l’industrie de l’animation, qui a pris la crise de plein fouet. Néanmoins il faut noter que le résultat de Xilam est resté positif du fait de son important catalogue et de son département prestation.
Les coûts de l’animation vont baisser et son marché croître
Mais alors, l’activité du secteur va-t-elle subsister à un niveau très inférieur à ces dernières années ? C’est là que l’analyse de Katzenberg est on ne peut plus optimiste. Selon lui, là où, il y a 10 ans, pour produire un des blockbusters américains de l’animation il fallait 500 salariés travaillant 5 ans, grâce à l’IA générative il n’en faudra plus que 50 travaillant 3 ans. Toutes les taches répétitives et d’exécution seront supprimées. Donc le coût des films et des séries d’animation va considérablement baisser. Donc le volume de ces productions va sensiblement augmenter puisque, l’animation, qui reste un programme très attractif, sera moins cher, dont plus rentable.
Jeffrey Katzenberg
Mais si 90% des emplois sont condamnés à disparaitre, ce sera tout de même une catastrophe. Or ce ne sera pas le cas. Tout d’abord parce que seuls les Américains produisent des films d’animation qui nécessitent le travail de 500 techniciens. Et, en second lieu, même aux États-Unis, les différents métiers de l’animation ne vont pas disparaitre. Ils vont fortement évoluer et devront savoir utiliser l’IA générative pour être encore plus créatifs et travailler plus vite. Ils devront maitriser le « prompting », c’est à dire l’art de demander à l’IA ce qu’ils veulent créer. En fait, aux États-Unis, comme partout ailleurs, ce seront toujours des professionnels de l’animation qui écriront les scénarios, inventeront les personnages (leur squelette, leur visage, la façon dont ils s’habillent et se meuvent, le décor, leur voix), les bruits, la musique, etc… Mais, partout, comme à Hollywood, ils iront plus vite, ce qui réduira les coûts de production et augmentera la rentabilité de l’animation. En revanche ces auteurs et techniciens créatifs pourraient se passer des apprentis pour exécuter certaines tâches d’exécution. D’où un défi pour la formation. Mais l’IA générative est une chance pour l’animation ?
Un nouveau marché pour l’animation
Par ailleurs internet, avec You tube et les réseaux sociaux, vient d’ouvrir un gigantesque marché pour la création audiovisuelle. L’animation devrait en être l’un des principaux bénéficiaires. Car ces diffuseurs ont besoin d’un nombre incommensurable de programmes d’animation courts et bon marché. Pour l’instant c’est déjà un marché pour les catalogues. Mais, avec un petit chiffre d’affaires compte tenu des tarifs publicitaires . Mais les productions originales pourraient avoir des recettes décuplées.
Ainsi, rappelons-nous les années 50. Les télévisions américaines avaient besoin d’un énorme volume de programmes d’animation pour leurs grilles du matin à destination des enfants. Mais pour lesquelles elles n’avaient que de tous petits budgets, parce que, pour les annonceurs, les enfants n’avaient pas du tout la valeur des spectateurs du prime time.
Et, en visant ce marché, Hanna Barbera est devenu le principal producteur d’animation au monde. Le studio y est parvenu en produisant de l’animation rudimentaire, coupant en deux le nombre d’images par seconde, en réutilisant les dessins d’une scène dans d’autres scènes, réduisant par 7 le nombre de nouveaux dessins par série. Mais cette réduction des coûts n’a pas empêché Hanna Barbera de produire des séries originales qui ont marqué l’histoire de l’animation : The Flinstones, Scooby-Doo, The Smurfs, etc…
UNE COMÉDIE HUMAINE SUR UNE HISTOIRE DE CORDES
CinéscoopCette semaine ne sort qu’un seul nouveau film français.« Else » https://siritz.com/cinescoop/huis-clos-fantastique-sur-une-epidemie/Nous en profitons pour parler d’un film sorti le 7 mai, il y a donc trois semaines et où étaient sortis 7 nouveaux films français.« Les Musiciens », https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Musiciens_(film) est le troisième film réalisé par Grégory Magne https://fr.wikipedia.org/wiki/Grégory_Magne#:~:text=Il%20est%20marié%20à%20une,Salvador%20de%20Bahia%20(Brésil). C’est une comédie humaine sur une histoire de cordes.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Grégory Magne
Son budget prévisionnel est 3,3 millions €, soit un peu moins que le budget prévisionnel médian des films français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/Pour la préparation, 29 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 100 000 €, dont 49 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 51 000 € de salaire de technicien. C’est 80% de la rémunération moyenne des réalisateurs. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-2025-comparee-a-2024/Il a écrit le scénario avec Haroun Chick, dit Haroun, pour 116 000 €, soit les trois quarts du budget moyen des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/. Les rôles principaux ont reçu 57 000 €, soit la moitié de la rémunération médiane des rôles principaux. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-roles-principaux-en-2025/. A noter que le compositeur de la musique de ce film qui traite de la musique classique est Grégoire Hertzel. Le budget complet de la musique du film est 70 000 € ce qui est 10% de plus que le budget moyen de la musique de film, à paraitre dans un prochain baromètre
Les producteurs délégués sont Les films Baxter (Pierre-Louis Garnon) et Velvet Films (Frédéric Jouve). La Région Grand Est a accordé une aide non remboursable et deux sofica non garanties y ont investi. Le film a été préacheté par Canal+, Ciné+ et C8.Pyramide distribution a donné un minimum garanti pour les mandats France et un autre pour les ventes à l’étranger.
La semaine de sa sortie le film a rassemblé 128 000 entrées dans 354 salles. Il semblait donc parti pour atteindre au moinmss les 400 000 entrées. Compte tenu de ces très bon résultats la semaine il était présenté dans 425 salles. Mais sa fréquentation a chuté de … 50%. C’était tout de même mieux que la fréquentation générale qui a chuté de …60%, en faisant la plus mauvaise semaine de l’année. La semaine actuelle la fréquentation a retrouvé des niveaux décents avec la sortie de « Lilo et Stitch », Mission impossible et « La venue de l’avenir ». Mais la plupart des continuations ont perdu 35 à 45% à dimanche soir alors que « Les musiciens » n’ont perdu que 10%, le film cumulant près de 218 000 entrées.
Le précédent film de Grégory Magne était « Les Parfums », sortis en 2020. Les films Velvet était le producteur délégué et il avait le même distributeur. Son budget prévisionnel était 2,6 millions € et il avait rassemblé 243 000 entrées dans 671 salles https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-du-realisateur-gregory-magne/ .
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
HUIS-CLOS FANTASTIQUE SUR UNE ÉPIDÉMIE
CinéscoopCette semaine ne sort en salle qu’un nouveau films français de fiction. « Else » est un huis-clos fantastique sur une épidémie terrifiante. https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=280859.htmlC’est le premier long-métrage réalisé par Thibault Emin qui est l’auteur d’un court-métrage. https://www.unifrance.org/annugiqueaires/personne/360645/thibault-emin
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Thibault Emin
Le budget prévisionnel de cette coproduction entre la France (66%) et la Belgique (34%) est de 2 millions €. C’est 57% du budget médian des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/Le budget du scénario est 36 000 €, ce qui représente 31% du budget médian des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/Enfin, les rôles principaux ont reçu 29 000 €, soit un quart de leur rémunération médiane. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-des-roles-principaux-en-2025/
Le producteur délégué est Les produits frais (Damien Lagogué). Digital District et Kaly sont coproducteurs. Le film a bénéficié de 500 000 € d’avance sur recettes. Le CNC lui a accordé une aide aux créations visuelles et sonores ainsi qu’une aide à la musique originale. Il a reçu une aide de la Sacem et une aide Procirep/Angoa. La région Ile de France lui a accordé une aide remboursable. OCS l’a préacheté.
UFO distribution lui a accordé un minimum garanti pour les mandats de distribution salle, vidéo et vàd. WT films a donné un minimum garanti pour les mandats télévisions et S-vod, et un autre pour le mandat de vente à l’étranger.
Les produits frais avaient coproduit avec Rouge Distribution « Sun », sorti en 2019 et réalisé par Jonathan Desoindre. Son budget prévisionnel était 2,1 millions € et, distribué par Haut et court, il avait rassemblé 5 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.