Après le baromètre 2024 des films français de fiction https://siritz.com/financine/les-barometres-2024-des-films-de-fiction/ et celui des films documentaires https://siritz.com/editorial/le-barometre-2024-des-films-documentaires/, voici le baromètre 2024 des films d’animation. Mais, alors qu’il y avait 205 films de fiction et 25 documentaires dans ces baromètres, il n’y a que 6 longs métrages d’animation, ce qui illustre les difficultés que traverse le secteur.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Le budget le plus élevé-12,444 millions €- est celui de « La plus précieuse des marchandises », réalisé par Michel Hazanavicius. Sorti dans 255 salles, en 8ème semaine il en est à plus de 530 000 entrées. https://siritz.com/cinescoop/chercher-la-lumiere-au-milieu-de-lhorreur/

Le budget moyen est de 5,6 millions €, plus élevé que le budget moyen des films de fiction qui est de 5,4 millions €. En revanche le budget médian est de 2,8 millions, comparé à presque 4 millions € pour les films de fiction.

La rémunération de réalisateur la plus élevée est celle de Fernando Trueba et Javier Mariscal pour « They shot the piano player ». Elle est de 600 000 €, comparés aux 900 000 € de Gilles Lelouch pour « L’amour ouf ! ». En revanche, les rémunérations moyennes et médianes des réalisateurs de films d’animation sont beaucoup plus élevées que celle des réalisateurs des films de fiction qui sont respectivement de 127 000 € et 90 000 €.

En ce qui concerne le budget du scénario c’est celui de « La plus précieuse des marchandises » qui est le plus élevé, car il comprend l’acquisition des droits d’adaptation de la pièce de Jean-Claude Grunberg. Mais il est très loin des presque 2 millions € du budget du scénario de « L’amour ouf ! » qui, lui aussi,comprend l’acquisition de droits d’adaptation, cette fois-ci d’un best-seller.

Si on compare la rémunération du réalisateur au budget du film, celle des deux réalisateurs de « They shot the piano player » dépasse les 10%. C’est moins que les 14,64% attribués à la rémunération de la réalisatrice, Alexandra Leclerc, du film de fiction « Les boules de Noël ». https://siritz.com/financine/la-remuneration-de-trois-postes-du-budget/

Pour le scénario, le pourcentage le plus élevé est celui du dessin animé de Michel Gondry, « Maya, donne-moi un titre ». Mais le budget du film n’est que de 714 000 € https://siritz.com/?s=Michel+Gondry&cat=cinescoop

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.

Pour son premier long métrage, « Jane Austen a gâché ma vie », https://fr.wikipedia.org/wiki/Jane_Austen_a_gâché_ma_vie, Laura Piani https://www.unifrance.org/annuaires/personne/360156/laura-piani réalise une comédie romantique qui est un voyage initiatique entre sentiment et raison.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Laura Piani

C’est un film dont le budget prévisionnel est 2,1 millions €, soit un peu plus que la moitié du budget prévisionnel médian des films de fictions français sortis en 2024. https://siritz.com/financine/les-barometres-2024-des-films-de-fiction/ Pour la préparation, 30 jours de tournage (dont 2 en Angleterre) et la post-production, la rémunération de la réalisatrice est de 48 000 €, dont 25 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 23 000 € de salaire de technicien. Là encore c’est environ la moitié de la rémunération médiane des réalisateurs. Elle a écrit le scénario pour 27 000 €, soit le quart du budget médian des scénarios. Quant aux rôles principaux ils ont reçu 24 000 €, soit 20% de leur rémunération médiane.

Les producteurs délégués sont Les Films du Veyrier (Bruno Berthemy et Valérie Roucher)  et Sciapode (Émilie Blézat et Gabrielle Dumon). Une sofica non garantie y a investi. Le film a bénéficié d’une aide remboursable de la région Hauts-de-France. Canal + et Ciné+ l’ont préacheté. Rezo Films a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution salle et vidéo tandis que The Bureau sales en a donné un pour le mandat de vente à l’étranger.

Le précédent film de Rezo films était « Pour ton mariage », réalisé par Oury Milshtein, sorti en 2023. Ce documentaire d’un budget prévisionnel de 380 000 € avait rassemblé 2 000 spectateurs.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.

Le troisième films que les deux sœurs, Delphine et Muriel Coulin, https://fr.wikipedia.org/wiki/Delphine_Coulinet https://www.gala.fr/stars_et_gotha/muriel_coulin ont réalisé ensemble, « Jouer avec le feu » https://fr.wikipedia.org/wiki/Jouer_avec_le_feu, est une adaptation du roman « Ce qu’il faut de nuit » de Laurent Petitmangin. A trop jouer avec le feu…

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Delphine et Muriel Coulon

C’est un film dont le budget prévisionnel est 4,5 millions, soit  75% du budget prévisionnel moyen des films de fiction français sortis en 2024 https://siritz.com/financine/les-barometres-2024-des-films-de-fiction/ . Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération des deux réalisatrices est de 100 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien, c’est-à-dire, là encore 75% de la rémunération moyenne des réalisateurs. Elles ont écrit le scénario pour 80 000 € et les droits d’adaptation du roman ont été acquis pour 62 500 €. Le coût total du scénario -142 500 €- est donc 10% de moins que le budget moyen des scénarios. Enfin les rôles principaux ont reçu 184 000 €, soit 80% de leur rémunération moyenne.

Le Financement du Film 

Les producteurs délégués sont Curiosa films (Olivier Delbosc) et Felicita Films (Marie Guillaumont). France 3 cinéma est coproducteur et 4 sofica y ont investi. La Région Grande Est lui a apporté son soutien. Canal+, Ciné+ et France 3 l’ont préacheté. Ad Vitam a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution France et Playtime en a donné un pour le mandat de distribution à l’étranger. Le producteur belge Umédia est coproducteur et il a bénéficié du Tax shelter.

Le précédent film réalisé par les deux sœurs était « Voir du pays », sorti en 2016. Son budget prévisionnel était 4 millions €.  Il était produit par Archipel 35 et distribué par Diaphana. Sorti dans 106 salles il avait rassemblé 30 000 spectateurs.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.

Pour son second long métrage, qui sort demain, celle qui avait décroché la Caméra d’or à Cannes en 2017 avec « Divines », Houda Benyamina https://fr.wikipedia.org/wiki/Houda_Benyamina a adapté Alexandre Dumas en nous livrant « Toutes pour une », https://fr.wikipedia.org/wiki/Toutes_pour_une : les trois mousquetaires au féminin.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Houda Benyamina

Il s’agit d’une coproduction entre la France (90%) et la Belgique (10%) pour un budget prévisionnel de 9,9. millions €, soit 80% de plus que la moyenne des budgets prévisionnels des films de fiction sortis depuis le début de l’année. C’est le deuxième budget prévisionnel de l’année derrière « Un ours dans le Jura » https://siritz.com/cinescoop/une-comedie-noire-a-la-frere-coen/

Pour la préparation, 42 jours de tournage(dont 1 en studio) et la post-production, la rémunération de la réalisatrice est de 250 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est presque le double de la moyenne des rémunérations des réalisateurs l’année dernière. Elle a écrit le scénario avec Fabien Suarez et Juliette Sales pour 260 000 €, soit près des deux tiers de plus que le budget moyen des scénarios. Les rôles principaux ont reçu 165 000 €, ce qui ne représente que les trois quarts de ce qu’ils ont reçu l’année dernière.

Le producteur est Easy Tiger (Marc-Benoît Créancier). Orange Studio et Spirit Bird sont coproducteurs tout comme France 2 cinéma. Le film a bénéficié de 750 000 € d’avance sur recettes. 5 sofica non garanties y ont investi. Il a bénéficié du soutien d’Eurimages, des régions Ile de France et Paca (remboursables) et d’Occitanie (non remboursable). Canal+, Ciné+ et France télévisions (2 passages) l’a préacheté. Un minimum garanti France et Monde hors Belgique a été donné par Orange Studio, UGC assurant la distribution physique).

Le producteur Belge est Versus (Jacques-Henri Bronckart). Il a bénéficié du Tax shelter ainsi que du soutien d’ Eurimages, de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de Wallimage. Orange studio a donné un minimum garanti pour le distribution en Belgique et dans le monde, assurée par UGC.

Le premier film de Houda Benyamina était donc « Divines ». Le budget prévisionnel du film était 2,4 millions €. La rémunération de la réalisatrice était 60 000 €. Easy Tiger était déjà le producteur et Diaphana était le distributeur. Le film, sorti dans 193 salles avait rassemblé 321 000 spectateurs.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.

À partir des données de Cinéfinances.info* nous avons établi des baromètres 2024 des 205 films de fiction français. https://siritz.com/financine/les-barometres-2024-des-films-de-fiction/ Mais les Français sont également un des grands producteurs mondiaux de films documentaires. Toujours à partir de Cinéfinances.info nous avons établi un baromètre 2024 des films documentaires. Il y en a 25. Un certain nombre de documentaires ne sont pas pris en compte car leurs producteurs ne déposent pas leurs données au Registre public.

Ainsi, l’année dernière, le budget le plus élevé d’un documentaire était celui du film réalisé par Raoul Peck, « Ernest Cole photographe ». Il est beaucoup plus élevé que celui de tous les autres documentaires puisque celui qui est en seconde position,  « Vivre avec les loups », réalisé par Jean-Michel Bertrand, se situe loin derrière avec un budget de 920 000 €.

Le budget moyen d’un film documentaire est 491 000 €, juste devant le budget médian qui est de 452 000 €.

En ce qui concerne la rémunération du réalisateur il y a moins d’écart. La rémunération la plus élevée-74 000€- est celle de Raoul Peck. Et, là encore, avec respectivement 38 000 € et 37 000 €, la rémunération moyenne et médiane sont pratiquement au même niveau.

 

La plupart des documentaires -17 sur 22-rémunèrent un scénario, ce qui les différencie nettement des reportages.

 

Là,les écarts sont beaucoup plus grands. De nouveau, c’est Raoul Peck pour « Artur Cole, photographe » qui est largement en tête avec 147 000 €. Le niveau moyen est nettement plus élevé que le niveau médian. Et on constate que la rémunération du réalisateur est en général beaucoup plus élevée que celle du scénario, ce qui est l’inverse de la fiction.

Si l’on compare la rémunération du réalisateur au budget du documentaire, le pourcentage le plus élevé est celui de « Ici Brazza », réalisé par Antoine Boutet. Le film a un budget prévisionnel de 227 000 €.

Fait rare, en pourcentage du budget, la rémunération médiane est plus élevée que la rémunération moyenne.

Si l’on compare les chiffres du documentaire à ceux de la fiction on constate que le budget moyen du documentaire est 9% de celui du film de fiction.

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Mais il y a des films de fiction dont le budget est nettement inférieur au budget moyen ou médian des documentaires. D’ailleurs le budget le plus bas de 2024 est celui d’un film de fiction, « Si proche du soleil », réalisé par Benjamin Rancoule : 56 000 € pour 10 jours de tournage https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=293559.html

Quant à la rémunération moyenne des réalisateurs de films de documentaire elle est également 9% de la rémunération moyenne des réalisateurs des films de fiction.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.

 

 

Pour son 15ème long métrage, mi-fiction, mi-documentaire, « Spectateurs ! https://fr.wikipedia.org/wiki/Spectateurs_!#:~:text=est%20un%20film%20français%20réalisé,plus%20pertinent%2C%20retirez%2Dle, Arnaud Desplechin https://fr.wikipedia.org/wiki/Arnaud_Desplechin rend un hommage au cinéma en salle de cinéma.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Arnaud Desplechin

C’est un film dont le budget prévisionnel est 2,1 millions €, soit 55% du budget médian des films de fiction français sortis l’année dernière. https://siritz.com/financine/les-barometres-2024-des-films-de-fiction/. Pour la préparation, 15 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 75 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est 80% de la rémunération médiane des réalisateurs de films de fiction. Il a écrit le scénario pour 78 000 €, soit 70% du budget médian des scénarios. Les rôles principaux ont reçu 22 000 €, soit 10% de leur rémunération médiane.

Le producteur délégué est CG Cinéma (Charles Gilibert). Arte est coproducteur. Le film a bénéficié d’un apport de Canal et d’une avance sur recettes avant réalisation. Deux sofica non garanties y ont investi. La région Ile de France et Pictanovo lui ont apporté leur soutien. Arte et Ciné+ l’ont préacheté. Les Films du Losange a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution France et un autre pour le mandat tv. Scala Film a donné un minimum garanti e pour le mandat de vente à l’étranger.

Le précédent film d’Arnaud Desplechin était « Frère et sœur », sorti en 2022. Son budget prévisionnel était 4,4 millions € et son producteur Why not production. Wild Bunch était le distributeur. Le film avait rassemblé 235 000 spectateurs.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Le 2ème long métrage réalisé par la comédienne Elise Otzenberger https://www.unifrance.org/annuaires/personne/322742/elise-otzenberger est la comédie dramatique « Par Amour » https://fr.wikipedia.org/wiki/Par_amour_(film,_2024) : une famille confrontée aux extraterrestres. Par amour elle va s’y faire.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Élise Otzenerger

Le budget prévisionnel du scénario est 2,3 millions €, soit 60% du budget médian des films de fiction français sortis en 2024. https://siritz.com/financine/les-barometres-2024-des-films-de-fiction/. Pour la préparation, 27 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 40 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est 40% de la rémunération médiane des réalisateurs. La réalisatrice a écrit le scénario avec Maud Ameline, Mauricio Carrasco, Louise Groult et Cécile de France, cette dernière étant l’un des rôles principaux du film. Le budget du scénario est 100 000 €, soit 60% du budget médian des scénarios. Les rôles principaux ont reçu 166 000 €, soit 70% de leur rémunération médiane.

Le financement de « Par Amour »

Les producteurs délégués sont Mamma Roman (Marine Bergère et Romain Daubeach). Solab est coproducteur. Trois sofica, dont deux garanties, y ont investi. Le film a bénéficié du soutien de la Région Grande Est et d’Eurométropole de Metz. Le CNC lui a apporté l’aide à la création visuelle et sonore ainsi que l’aide à la musique. Canal+ et Ciné+ l’ont préacheté. Tandem a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution en France et Playtime pour les ventes à l’étranger.

Le premier film d’Élise Otzenberger était « Lune de Miel », sorti en 2019. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lune_de_miel_(film,_2018) C’était une coproduction entre la France (80%) et la Pologne (20%), pour un budget prévisionnel de 1,2 millions €. Le producteur était Rectangle productions et le distributeur Le Pacte. Le film avait rassemblé 6 000 spectateurs.

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

Pour son 5ème long métrage que David Oelhoffen  https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Oelhoffen a réalisé, « Le 4èmemur », https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Quatrième_Mur_(film).Il confronte la puissance de l’art à la réalité de la vie.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

DAVID OELHOFFEN

 

David Oelhoffen 

Il s’agit d’une coproduction entre la France (60%), le Luxembourg (30%) et la Belgique (10%), pour un budget prévisionnel de 3,6 millions €, légèrement en dessous du budget prévisionnel de tous les films français de fiction sortis en 2024. https://siritz.com/financine/les-barometres-2024-des-films-de-fiction/ Pour  la préparation, 37 jours de tournage (dont 36 au Liban et au Luxembourg) et la post-production, la rémunération du réalisateur est de 267 000 €, dont 87 700 € d’à-valoir sur droits d’auteur et 180 170 € de salaire de technicien. Le film est une adaptation du roman éponyme de Sorj Chalandon, Prix Goncourt des Lycéens. Le scénario a été écrit avec Catherine Stagehand. Le coût total du scénario est 208 000 €, soit 30% de plus que le budget moyen des scénarios en 2024. Les rôles principaux ont reçu 291 000 €, soit, là aussi, 30% de plus que ce qu’ils ont reçu en 2024.

Les producteurs délégués français sont Eliph production ( Christine Rouxel) & Rhamsa (Production Maya Hariri). L’émissaire de Baal, Equity-Jean-Luc Elhoueiss, et Equity-Bluewater sont co-producteurs. Le film a bénéficié de    110 000 € d’avances sur recettes après réalisation et de 196 000 € d’autres aides sélectives. 2 sofica garanties y ont investi. Canal+, Ciné+ et TV5 monde l’ont pré-acheté. Le Pacte a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution en France et un autre pour les mandats de distribution à l’étranger.

Le producteur luxembourgeois est Amour fou Luxembourg. Il a bénéficié du soutien du Fonds national de soutien à la production. Le producteur belge est Panache production qui a bénéficié du Tax shelter et du soutien de Wallimage. Proximus et Be tv l’ont préacheté.

Le précédent film réalisé par David Oelhoffen. Il était produit par Galatée Films et distribué par Tandem. Sorti dans 33 salles il avait rassemblé 6 000 spectateurs

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.

À partir des données fournies par Cinéfinances.info* nous avons établi des baromètre des films de fiction français de l’année 2024. https://siritz.com/financine/les-barometres-2024-des-films-de-fiction/

Ces baromètres portaient sur les montants. Mais il nous a semblé intéressant d’établir des baromètres qui comparent  la rémunération de trois postes-réalisateurs, scénarios et rôles principaux- en pourcentage du budget général. C’est un outil très utile pour ceux qui exercent ces métiers.

Tout d’abord, donc, comparons la rémunération du ou des réalisateurs au budget général du film :

Le pourcentage le plus élevé de ce graphique est celui de « Septembre sans attendre », un film de Jonas Trueba et dont le budget prévisionnel est de 5,9 millions € https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-du-realisateur-jonas-trueba/

Les pourcentages les plus élevés sont de 30% et 24%. Mais ils concernent des films atypiques, dont le budget est respectivement de 118 000 € et 225 000 €.

 

Les 9,56% sont ceux de « Les derniers hommes », réalisé par David Oelhoffen et dont le budget est 8,8 millions €.  C’est une adaptation d’un livre dont les droits ont été acquis à un prix élevé qui est inclus dans le budget du scénario. https://siritz.com/cinescoop/film-de-guerre-en-indochine/

Le film où la rémunération des rôles principaux est la plus élevée en pourcentage du budget est « Les boules de Noël », réalisé par Alexandra Leclerc. Son budget est de 8 millions €. La rémunération des trois rôles principaux est de 14,64% de ce budget.

À partir de ces baromètres, il est possible de comparer ce que ces trois postes pèsent dans le budget prévisionnel global. Tout d’abord le pourcentage moyen :

Ensuite en pourcentage médian :

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.

Les exceptionnelles performances du cinéma français en 2024 sont évidemment encourageantes pour les professionnels français de ce secteur. Elles devraient l’être aussi pour les responsables politiques français et européens qui sont pétrifiés de découvrir que nous vivons dans un monde où domine la loi du plus fort et que l’Europe, divisée par nature, ne fait pas partie des plus forts. Bien plus elle est très en retard, sinon absente, en matière des technologies et des industries qui constituent une part croissante de l’économie mondiale.
Tout d’abord le succès de notre cinéma est impressionnant. Ainsi, alors que la fréquentation des salles a reculé partout en Europe, et dans la plupart des pays du monde, à commencer par les États-Unis, elle a augmenté en France. Et cette augmentation est uniquement due à la progression des films français qui dominent nettement les films américains. https://siritz.com/editorial/seuls-les-films-qui-paraissent-exceptionnels/

Ce succès est d’ailleurs reconnu internationalement, comme le confirme le triomphe aux Golden globes « Emilia Perez », mais aussi de la coproduction franco-lettonne « Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau ». On peut y ajouter les deux articles dithyrambiques que le New-Times a consacré â« Emilia Perez » et au « Comte de Monte-Cristo » qui estimait que ces films français sont à la hauteur des meilleurs films américains.
Certes, aux États-Unis, le box-office des films français reste Picrocholin. Car il se heurte au plafond de la langue. Constatons que, quand celui-ci saute, le cinéma français peut triompher, même aux États-Unis. Pour preuve, le triomphe de « The Artist » aux Oscars : il n’y avait de barrière de la langue puisqu’il était muet. Tout comme pour le dessin animé « Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau ». Il est vrai que ces succès sont des succès d’estime, pas des succès populaires, car le grand public ne se déplace pas pour voir des films muets. Mais pénétrer un marché par le haut de gamme est souvent une bonne méthode.

l’IA, une opportunité pour le cinéma français et européen

Et ceci nous ramène au défi technologique. Nous savons que, bientôt, l’intelligence artificielle permettra de doubler les films à l’aide de logiciels et de se passer de comédiens pour ce doublage. Cela supprimera de nombreux emplois, mais ce sera une économie pour les producteurs et les distributeurs internationaux, équivalente au remplacement de la pellicule par le numérique. L’ensemble du cinéma, y compris les comédiens, en a amplement bénéficié.
Mais l’intelligence artificielle pourra faire bien plus que doubler la voix. Elle pourra sans doute aussi adapter le mouvement des lèvres des comédiens dans chacune des langues. Elle réussit déjà à le faire avec des fake vidéos indétectables. Et si, comme le reconnait la presse américaine, les productions françaises peuvent-être du niveau des meilleures production de Hollywood, il n’y aura plus de barrière de la langue. En outre, , comme la France et les Européens ont une grande maîtrise des coproductions internationales, n’oublions pas que le marché de l’Union Européenne comporte 450 millions d’habitants contre seulement 320 millions aux États-Unis.
Il est donc clair que l’intérêt de la France et de l’Europe est d’être à la pointe dans la technologie du doublage par l’intelligence artificielle. Et que l’Europe et la France doivent se doter d’entreprises leaders dans ce secteur. Personne ne sait à quelle vitesse l’IA va évoluer ni jusqu’où. Mais il semble qu’elle aille toujours plus vite que prévu. Avis aux start up.

Les leçons du succès du cinéma français

En tout cas, comme nous l’avons dit, ce succès du cinéma européen, doit aussi être une leçon pour les responsables politiques européens. En effet, il est avant tout dû à une idée très simple qui a donné naissance à un mécanisme très efficace. Rappelons-nous qu’en 1946, par les accords Blum-Byrnes, les États-Unis ont imposé à la France, en contrepartie de ce qui allait devenir le Plan Marshall, de laisser passer  tous les films de cinéma américains, car les américain savaient qu’ils allaient être les propagateurs de l’American Way of Life. Le cinéma français risquait d’être balayé. Or les Français ont réagi avec audace. Ils ont créé le compte de soutien : une taxe additionnelle de 10,7% sur chaque billet vendu. Les producteurs et distributeurs français pouvaient récupérer plus que les taxes qu’ils avaient générées, mais uniquement s’ils réinvestissaient ces sommes dans de nouveaux films ou le développement de leurs salles. C’était l’assurance que jamais ils ne baisseraient les bras. Ce soutien financier est donc à la fois un droit de douane sur les films étrangers, avant-tout américains, et une épargne forcée qui incite les entreprise à constamment investir.
Notons que ce soutien bénéficie aux producteurs, mais aussi aux distributeurs et aux salles, qui sont des acteurs essentiels de l’économie du cinéma. Alors que les autres pays européens ne soutiennent que leurs producteurs, ce qui explique la faiblesse de leur cinéma.
Plus tard, France a complété ce système en instaurant une taxe équivalente, de 5,5%, sur les chaînes de Tv et les plateformes. Et elle a obligé les chaînes et les plateformes à investir une part minimale de leur chiffre d’affaires dans la la production de films et d’œuvres audiovisuels français. Grâce àui, inspirons-nous du cinéma ces deux mécanismes nous sommes le no 1 du cinéma en Europe et nos producteurs audiovisuels sont également les no 1 en Europe.

Faire preuve de la même audace avec les réseaux sociaux

Face au défi des réseaux sociaux la France doit prendre le taureau par les cornes et s’inspirer de l’audace qui a permis le succès de notre industrie du cinéma et de l’audiovisuel. Oui. Inspirons-nous du cinéma français

Le défi est capital, car le monde est entré dans une nouvelle ère. Aux deux siècles précédents, les grands magnats de l’industrie influençaient à la fois les dirigeants politiques par leur puissance financière et l’opinion publique en possédant des journaux ou des télévisions qui les informaient. Or, au XXIème si’or ècle, les plus grandes puissances financières du monde sont celles qui contrôlent les principales sources d’informations. Elles sont plus puissantes que les dirigeants politiques élus. Au point qu’elles sont en passe de faire sauter les règles qui, jusqu’ici, dans le monde capitaliste, entravaient les abus de position dominante et, dans les démocraties, celles qui rendaient les éditeurs d’information responsables des informations qu’ils propagent.
Pour contrer Musk, inspirons-nous de l’audace du compte de soutien qui a permis le succès du cinéma français. La réglementation européenne permet de sanctionner les géants du numérique s’ils ne respectent pas certaines règles. La France, qui pourrait s’allier avec d’autres États, devrait mettre en place un mécanisme qui les incité financièrement à le faire.