Cette semaine est à marquer d’une pierre blanche pour l’industrie du cinéma mondial. Deux films de studios américains, visant à être des blockbusters, sont sortis en même temps dans le monde entier et ont, chacun, réalisé un score non seulement énorme mais bien supérieur à celui espéré.

D’une part « Oppenheimer », réalisé par Christopher Nolan. Trois heures sur la vie du père de la bombe atomique. Pas un superhéros, mais un personnage complexe et des enjeux d’une grande actualité. D’autre part, « Barbie », le troisième film qu’a réalisé (elle a également co-écrit le scénario) la comédienne Greta Gerwig, une comédie hilarante dont le personnage principal est la poupée de Mattel. Certes, il s’agit d’une des plus célèbres franchises mondiales. Mais, comme le film de Christopher Nolan, il s’agit en fait d’un vrai film d’auteur. C’est une critique sarcastique de notre société, du statut de la femme du machisme et du capitalisme. Fait incroyable, Mattel à qui ont été achetés les droits d’utilisation du personnage et qui est coproducteur du film, a accepté d’y être mis en boite.

DES RECORDS AUX ÉTATS-UNIS/CANADA ET DANS LE MONDE

Pour son premier week-end,  selon Como, « Barbie » aurait totalisé 150 millions $ aux États-Unis/Canada et 182 millions $ dans le reste du monde. Des chiffres approchant les records absolus, avant le Covid, des deux « Avengers ». Et c’est aussi, de loin, le plus grand succès de toute l’histoire du cinéma d’un film réalisé par une femme. Or celui-ci n’a couté que 145 millions $, alors que les blockbusters les plus performants coutent au moins 200 millions $ et le dernier « Indiana Jones », 300 millions $.

Le box-office de « Oppenheimer » serait de 84 millions $ aux USA/Canada et 94 millions $ dans le reste du monde. Mais, compte tenu de ses trois heures et de son nombre réduit de séances, c’est également énorme et il aura une carrière plus longue. Et il n’a coûté que 100 millions $.

UN RECORD EN FRANCE

En France, selon FilmSource, la lettre hebdomadaire de Philippe Marti, pour son premier week-end « Barbie » a rassemblé 1 221 000 entrées , le troisième plus fort démarrage de l’année.  Et « Oppenheimer » 814 000 entrées. De ce fait le total des entrées ces 5 premiers jours bondit à 3 505 000 entrées, soit le deuxième plus faut score de l’année.

Le New-York times qualifie ces succès simultanés de « Barbenheimer ».  Ce double succès dément la règle d’or selon laquelle le marché ne supporte pas la sortie simultanée de deux blockbusters.

DES LEÇONS À TIRER

Pour l’industrie du cinéma, la première leçon à tirer c’est que, quand le public estime que l’offre correspond à ses attentes, il est entièrement disponible pour aller au cinéma. Et ce qu’il veut c’est quelque chose de nouveau, raconté de façon originale, pas une énième resucée de franchise. https://siritz.com/editorial/le-graal-et-la-pierre-philosophale-des-studios/ Même en plein mois de juillet. D’ailleurs aux États-Unis Juillet et Août sont depuis toujours les mois de sortie des blockbusters. Pour les distributeurs et producteurs Français, bien qu’ils correspondent aux vacances de la plus grande partie des Français, ce ne sont pas du tout des mois porteurs. Et, de toute façon, selon eux il n’y aurait pas la place pour d’autres grands succès  public à côté de ceux des blockbusters américains.

Autre leçon :  le triomphe américain a lieu pendant la grève des comédiens qui n’ont participé en aucune façon au lancement des deux films sur les médias ou dans les salles. La remarquable promotion des deux distributeurs, Warner et Universal, a suffi au public pour le convaincre qu’il devait voir ces deux films.

En tout état de cause, ces  deux succès devraient accélérer la recherche par les studios d’une politique fondée avant tout sur l’innovation créative et non sur les franchises.C’est à dire avant tout sur le talent, voire le génie. Mais cela a toujours été le cas dans les arts. Or, si le cinéma est une industrie, c’est aussi un art.

Les rôles principaux sont ceux qui sont sur l’affiche parce qu’ils sont censés être un important argument de promotion du film auprès du public.

Depuis le début de l’année on note une forte augmentation  des rémunérations dans le Top 10 des rémunérations des rôles principaux des films Français de fiction par rapport au Top 10 de 2022.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article

Top 10 des rémunérations les plus élevées des rôles principaux en 2023

En première place, et, de loin, les trois stars internationales de « Marlowe » ont une rémunération de près de 4,9 millions €. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-neil-jordan/

Il est vrai qu’il s’agit d’une coproduction française très minoritaire et que c’est en fait  film anglo-saxon. En tout cas, c’est plus du double de ce qu’avaient touché les rôles principaux du n°1 du Top 10 de l’année dernière, « Qu’est-ce qu’on a encore tous fait au bon dieu ? ». https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-philippe-de-chauveron/

Top 10 des rémunérations les plus élevées des rôles principaux en 2022

Et cette rémunération ne concerne que trois comédiens, alors qu’ils sont 7 premiers rôles dans « Astérix & Obélix, l’empire du milieu », qui arrive loin derrière, en seconde position, https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-guillaume-canet-2/ et 9 pour « Les trois Mousquetaires, d’Artagnan » qui arrive en troisième position https://siritz.com/cinescoop/les-trois-mousquetaires-dartagnan/ Et ils étaient 12 pour « Qu’est-ce qu’on a tous fait au bon dieu ».

Mais cette année, pour 7 films la rémunération des rôles principaux, dépasse un million d’euros contre un seul sur l’ensemble de l’année dernière.

Il faut noter que 3  des films du Top 10 sont des coproductions Françaises très minoritaires dont les rôles principaux sont censés être des stars internationales : outre « Marlowe », « L’immensita » https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-d-emanuele-crialese/ et « Nostalgia » https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27immensità_(film)

Cette augmentation explique en partie la forte augmentation de la rémunération moyenne cette année par rapport à l’année dernière. En revanche la rémunération médiane a fortement diminué, ce qui signifie que, pour une majorité de films la rémunération des rôles principaux a sensiblement diminué.

En ce qui concerne le pourcentage de la rémunération des rôles principaux par rapport au budget total, cette année, « Marlowe » est largement en tête avec 21,4%. En seconde position, loin derrière on trouve « Nostalgia », avec 12,5%, qui est aussi une coproduction franco-italienne où la France, avec 10% est très minoritaire. https://fr.wikipedia.org/wiki/Nostalgia_(film,_2022)

Top 10 en 2023 des pourcentages les plus élevés de rapport entre la rémunération des rôles principaux et le budget prévisionnel 

Au troisième rang « Tu choisiras ta vie » est également une coproduction franco-italienne où la part française n’est que de 20%. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-stephane-freiss/ . Le premier film 100% français est « 10 jours encore sans maman », avec seulement 10,7%.

Il faut noter que 4 des films du Top 10 sont des coproductions Françaises très minoritaires dont les rôles principaux sont censés être des stars internationales : outre « Marlowe »   et « Tu choisiras la vie », on trouve « L’immensita » https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-d-emanuele-crialese/ et « Nostalgia » https://fr.wikipedia.org/wiki/Nostalgia_(film,_2022)

Pour ce critère ce sont des chiffres proches de ceux de l’année dernière dont le n°1 était, de nouveau, « Qu’est-ce qu’on a tous encore fait au bon dieu ? », avec 13,2%.

Les pourcentages moyens et médians de cette année et de l’année dernière sont proches, ce qui signifie que, sauf pour quelques films particuliers et à gros budget, les données évoluent peu. A souligner que les films de 2023 pour lesquels la rémunération des rôles principaux par rapport au budget primitif est égale ou supérieure à la moyenne est inférieure à 20%.

Cette année, pour la moitié des films, la rémunération des rôles principaux est inférieure ou égale à 3% du budget prévisionnel total.  Pour un tiers elle est même inférieure à 2% et pour 2% elle est inférieure à 1%.

En tout cas, si l’on écarte les coproductions minoritaires françaises avec des stars internationales, les rémunération des comédiens Français restent stables par rapport à l’année dernière.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

Après les baromètres des budgets prévisionnels et des rémunérations de réalisateurs voici celui du budget des scénarios au 19 juillet 2023.

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En ce qui concerne le Top 10 des budgets de scénarios, il y en a 10 qui sont égaux ou au-dessus de 400 000 €. Rappelons qu’il y a 11 réalisateurs dont la rémunération égale ou dépasse ce chiffre. https://siritz.com/financine/barometre-de-la-remuneration-des-realisateurs-2/

Mais le budget de scénario de loin le plus élevé est celui de « Astérix & Obélix, L’empire du milieu » https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-guillaume-canet-2/ dont, avec 64 millions €, le budget prévisionnel est aussi, de loin, le plus élevé.https://siritz.com/financine/gros-budget-negale-pas-gros-box-office/ Néanmoins, sur les 6,45 millions €, 6,2 millions € sont destinés à l’achat des droits d’adaptation de la bande dessinée. Les trois scénaristes proprement dit n’ont touché que 250 000 €.

Pour 9 films sur 10 le réalisateur a été rémunéré également pour le scénario. Pas pour « La chambre des merveilles », ce qui ne veut pas dire que Lisa Azuelos n’y a pas participé. Pour deux d’entre eux le réalisateur est le seul scénariste.

Si Dany Boon est, de loin, le réalisateur dont la rémunération est la plus élevé et il est également le scénariste, de loin, le mieux rémunéré. Notons qu’ il a reçu pour son scénario le double de ce qu’il a reçu comme réalisateur.

Si l’on compare le baromètre de l’ensemble des  rémunérations de cette année avec celui de l’année dernière on constate qu’il y a trois films sortis cette année pour lesquels la rémunération est supérieure à la plus élevée de l’année dernière qui est celle de « Le nouveau jouet » réalisé par James Huth. A noter que les 1,25 millions € de budget de scénario de ce film sont intégralement consacrés à l’achat des droits d’adaptation de « Le jouet », de Francis Veber. James Huth n’a rien touché en tant que scénariste.

Le budget moyen de cette année est très supérieur à celui de l’année dernière, en grande partie du fait de ces trois films. En revanche le budget médian de 2023 est sensiblement inférieur à celui de 2022.

En ce qui concerne le rapport entre le budget du scénario et le budget prévisionnel total du film, « Alibi.com 2 » arrive largement en tête avec 19,4%.

Il faut dire que c’est sans doute l’un des films les plus rentables de l’année. Dany Boon pour « La vie pour de vrai » arrive en seconde position. Pour 10 films la rémunération est égale ou supérieure à 6,5% du budget. En 2022 le pourcentage le plus élevé était de 11% pour « La maison », une coproduction franco-belge, réalisé par Anissa Bonnefont. https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Maison_(film,_2022)

Comme on le voit le pourcentage moyen et le pourcentage médian de cette année sont également supérieurs à ceux de l’année dernière. Cela tend à prouver que le scénario prend une part croissante dans le budget des films et le montage de leur production.

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RÉMUNÉRATION EN VALEUR ABSOLUE ET EN % PAR RAPPORT À BUDGET PRÉVISIONNEL

Après le baromètre des budgets prévisionnels des films français de fiction sortis du début de l’année au 19 juillet 2023, https://siritz.com/financine/gros-budget-negale-pas-gros-box-office/ voici le baromètre de la rémunération des réalisateurs. Cette fois-ci nous les donnerons en valeur absolue mais aussi en pourcentage du budget prévisionnel.

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Dans le Top des rémunérations les plus élevées en valeur absolue, par rapport à celui de fin avril, s’est glissé Nanni Moretti à la 7ème place pour la réalisation de « La chambre des merveilles », avec 450 000 €. https://siritz.com/?s=Moretti Bien entendu Dany Boon, avec 2 520 000 € pour la réalisation de « La vie en vrai » reste de loin en tête et ne sera pas égalé de sitôt.  https://siritz.com/cinescoop/la-vie-pour-de-vrai/

 11 réalisateurs ont une rémunération égale ou supérieure à 400 000 €.

Rappelons que, sur l’ensemble de l’année dernière, 10 rémunérations de réalisateurs étaient égales ou supérieures à 422 000 €. Mais la rémunération la plus élevée, celle des frères Dardenne pour « Tori et Lokita » n’était que de 900 000 €. https://siritz.com/financine/barometre-des-realisateurs-de-fiction-en-2022/ Alors qu’à ce stade de l’année, une rémunération dépasse déjà     2 millions d’euros et une autre un million € d’euros

En ce qui concerne le baromètre lui-même, la rémunération (salaire de technicien + minimum garanti sur droits d’auteur) moyenne pour la réalisation d’un film est de 139 000 € . C’est à peu près le même montant que celle de l’année dernière qui était de 135 000 €. La rémunération médiane est de 80 000 € contre 100 000 € en 2022. Cela signifie que, cette année, sur une majorité de films les rémunérations des réalisateurs sont tirées vers le bas.

Par ailleurs nous avons calculé le  rapport entre la rémunération du réalisateur et le budget prévisionnel du film, ce qui permet d’intéressantes comparaisons.

Cette année le pourcentage le plus élevé est 10% pour Jude Bauman qui a réalisé « Entre nous », sorti le 12 juillet https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=302753.html : sa rémunération est de 50 000 € pour un film dont le budget est de 500 000 €. 10 réalisateurs ont une rémunération égale ou supérieure à 5,9%.

L’année dernière 10 réalisateurs avaient une rémunération supérieure à 6,9% du budget prévisionnel. Et, celle des frères Dardenne pour la réalisation de « Tori et Lokita » était de 15,3% du budget prévisionnel. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-des-freres-dardenne/ C’était la rémunération la plus élevée de l’année. Mais, dans la mesure où les réalisateurs étaient également les producteurs du film, si les recettes de celui-ci ne permettent pas d’amortir le budget prévisionnel, ils pouvaient parfaitement réduire leur rémunération en conséquence. C’est  également  ce qui se passe pour la rémunération de Claude Lelouch pour « L’amour c’est mieux que la vie » puisqu’il est, lui aussi, son propre producteur.

Si l’on compare les baromètres de cette année  et de l’année dernière on constate également cette année  une baisse du pourcentage le plus élevé, du pourcentage moyen et du pourcentage médian. Seul le pourcentage le plus bas de 2022 est inférieur à celui de cette année.

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CAMILLE JAPY RÉALISE « SOUS LE JARDIN »

Cette comédie dramatique est le premier long métrage pour le cinéma par cette comédienne qui a interprété de très nombreux rôles au cinéma, à la télévision et au théâtre. Elle a déjà réalisé un court-métrage. https://fr.wikipedia.org/wiki/Camille_Japy

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Le film est produit par Mandarin & Cgie (les frères Altmayer) pour un budget prévisionnel de 1,8 millions €.

Le film est produit par Mandarin & Cgie (les frères Altmayer) pour un budget prévisionnel de 1,8 millions €. C’est la moitié du budget médian des films français au 19 juillet. https://siritz.com/financine/gros-budget-negale-pas-gros-box-office/

Pour la préparation, 26 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 29 000 €, dont 10 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 19 000 € de salaire de technicien. C’est 25% de la rémunération médiane des réalisateurs de ces films à fin avril.  https://siritz.com/financine/pathe-et-boon-explosent-les-barometres/Les rôles principaux ont reçu 128 000 €. C’est 70% de plus que la rémunération médiane des rôles principaux de ces films.

Le film a reçu une aide à la musique du CNC. Deux soficas y ont investi. Canal+, Ciné+ et TV5 monde l’ont préacheté. Paname distribution a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution salle et vidéo. Totem a le mandat de vente internationale sans minimum garanti.

Le dernier film produit par Mandarin & Cgie qui est sorti est « Mon crime », réalisé par François Ozon. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-francois-ozon-3/ Sorti le 8 mars de cette année il a réalisé 1,1 millions d’entrées.

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LE BAROMÈTRE DES BUDGETS PRÉVISIONNELS DES FILMS FRANÇAIS DE FICTION

Notre dernier baromètre 2023 portait sur les données du début de l’année à fin avril. Nous établissons maintenant de nouveaux baromètre 2023 sur les films français de fiction sortis jusqu’au 19 juillet 2023. Le premier d’entre eux concerne les budgets prévisionnels.

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En fait, le budget le plus élevé est celui d’un film d’animation, « Miraculous », réalisé par Jérémy Zag et produit par Aton Somache et Dimitri Rassam. C’est une coproduction franco-canadienne dont le budget est annoncé à 80 millions €. Elle a bénéficié de très bonnes ventes à l’étranger, dont le Chine et à Netflix (notamment aux États-Unis).

Par le passé, deux films de fiction avaient un budget supérieur : d’une part « Valérian et la Cité des mille planètes», réalisé par Luc Besson et sorti le 27 juillet 2017 avait un budget prévisionnel de 197 millions € . Il avait rassemblé 4 millions de spectateurs. https://fr.wikipedia.org/wiki/Valérian_et_la_Cité_des_mille_planètes ; d’autre part « Retour chez ma mère », réalisé par Éric Lavaine et sorti le 1er juin 2016, avait un budget prévisionnel de  86  millions €. Il avait rassemblé 2,2 millions de spectateurs. https://fr.wikipedia.org/wiki/Retour_chez_ma_mère

Cette année le budget prévisionnel le plus élevé est celui de « Astérix et Obélix-l’empire du milieu », réalisé par Guillaume  Canet et dont le budget est de 64 000 000 €. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-guillaume-canet-2/ A noter que la coproduction franco-allemande « Braqueurs d’élite », réalisé par Steven Quale, qui était sorti en 2018, avait un budget de 66 millions € et avait rassemblé… 47 000 entrées

Un budget très élevé ne garantit donc pas les entrées les plus élevées en France. Mais il peut néanmoins avoir une incidence sur les ventes et les succès à l’étranger.

A ce stade de l’année il y a 10 films qui ont un budget de plus de 11,5 millions € et 5 avec un budget supérieur à 20 millions €. « Astérix et Obélix-l’empire du milieu » réalise néanmoins le plus d’entrées de tous les films Français. Mais « Alibi.com 2 », réalisé par Philippe Lacheau, le talonne, avec 4,2 millions d’entrées, alors que son budget prévisionnel n’est que de 18,4 millions d’entrées. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-philippe-lacheau-3/ Donc avec un budget égal à 28% de celui d’Asterix, il réalise 90% des entrées de celui-ci.

TOP 10 BUDGETS PRÉVISIONNELS AU 19 JUILLET 2023

 

Sur l’ensemble de l’année dernière le budget prévisionnel le plus élevé était celui de « Notre-Dame brûle », réalisé par Jean-Jacques Annaud. Il était de 31,5 millions € et le film avait rassemblé 814 000 spectateurs. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-jean-jacques-annaud/

 

Le budget prévisionnel moyen des films français est de 4,9 millions €. Sur l’ensemble de l’année précédente il était à peu près équivalent avec 4,7 millions €. Le budget prévisionnel médian est 3,4 millions contre 3 millions en 2022. La moyenne de cette année est tirée vers le haut par les très gros budgets de quelques films. Le budget le moins élevé est de 212 000 € (« Swing rendez-vous » de Jérôme Barry »). L’année dernière il était de 152 000 € (« Il nous reste la colère », de Jamila Jendari et Nicolas Beirnaert

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UNE MENACE POUR LA FRÉQUENTATION CINÉMATOGRAPHIQUE EN FRANCE

Ça-y-est. Après les 11 500 scénaristes ce sont les 160 000 comédiens américains qui ont déclenché la grève aux États-Unis. C’est la première fois depuis 60 ans que les deux corporations font grève en même temps. Et, comme nous l’écrivions, le conflit avec les studios et les plates-formes de S-Vod porte sur des sujets beaucoup plus importants que la simple augmentation de salaire : la rémunération supplémentaire du fait de la multiplication des diffusions due au replay; la réduction du nombre d’épisodes-et donc de l’emploi- des séries sur les plates-formes par rapport aux chaînes (8 à10 épisodes au lieu de 20 à 24); l’intelligence artificielle qui risque de concurrencer l’emploi des individus. https://siritz.com/editorial/coups-durs-pour-la-frequentation/

Toute la production de films et de séries est stoppée. Les stars ne participeront même pas à la promotion des films qui sortent.

Pour les studios cette grève arrive au pire moment possible puisque, notamment du fait de leurs multiplications, leurs plates-formes se révèlent être des gouffres financiers. Bien que la seule bénéficiaire, même Netflix perd des abonnés. En outre, il semble que la manne que procuraient les super héros soit en train de se tarir. https://siritz.com/editorial/le-graal-et-la-pierre-philosophale-des-studios/

Ces deux grèves sont évidemment une menace pour le cinéma Français puisqu’elles auront, à terme, une incidence très négative sur le niveau de notre fréquentation cinématographique.https://siritz.com/editorial/coups-durs-pour-la-frequentation/

UNE OPPORTUNITÉ POUR L’INDUSTRIE AUDIOVISUELLE FRANÇAISE

Mais elles sont aussi une opportunité pour notre industrie cinématographique et audiovisuelle. En effet les Studios et  plates-formes sont comme des magasins qui ont les loyers et du personnel à payer mais pas de produits à vendre. Ils vont avoir impérativement besoin de contenus. Or, parce que fabriqué au Royaume-Unis, le tournage de « Les anneaux du pouvoir » pour Amazon, la série prequel du « Seigneur des anneaux », n’est pas interrompue.

En fait, si le Royaume-Unis dispose de trois gigantesques et très prospères studios de tournage (deux près de Londres et un près de Manchester), c’est parce que les conventions collectives des techniciens britanniques sont beaucoup moins contraignantes que les américaines. La fabrication des films et des séries y est plus performante. C’est ce que j’expliquais dans mon étude « Les studios de tournage, un enjeu primordial pour la production en France ». https://siritz.com/editorial/la-france-enfin-vers-le-top-de-la-fabrique-des-images/

Or les techniciens Français avaient la réputation d’être les plus compétents et les plus performants d’Europe. Mais nous ne disposions pas des studios susceptibles d’accueillir le tournage des grandes productions américaines et d’un volume important de séries. Avec le Plan pour l’industrialisation de la France ce handicap est en voie de disparition.

Compte tenu de l’arrêt de la production américaine il est plus que probable qu’aujourd’hui les Studios et les plates-formes sont en train de regarder avec un oeil beaucoup plus attentifs les projets qui sont écrits et tournés hors des États-Unis. À condition, bien entendu, que ces projets aient la capacité de séduire un public international. Ce qui, jusqu’ici, n’est que très marginalement la caractéristique de la production Française, du fait de son fort préfinancement national. Néanmoins nous sommes capables de produire « Les trois mousquetaires » et « Miraculous » qui ont une véritable diffusion internationale.  Cette situation aux États-Unis est donc une opportunité à saisir au plus vite pour nos producteurs, scénaristes et comédiens.

Sur ce plan l’intelligence artificielle pourrait renforcer cette opportunité. En effet, elle permettrait de « doubler » dans toutes les langues, en adaptant le mouvement des lèvres, un comédien qui joue dans une langue. Il est vrai que cela va supprimer des emplois de comédiens pour le doublage. Mais le moment est venu de réfléchir au plus vite aux coûts et avantages de chacune de ces opportunités.

POUR LA RÉALISATION DE « LES ALGUES VERTES »

Ce thriller dramatique est son 19ème film. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Jolivet

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Il est produit par 2.4.7 FILMS (Marc-Antoine Robert et Xavier Rigault) pour un budget prévisionnel de 3,6 millions €. C’est 70% du budget moyen des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/pathe-et-boon-explosent-les-barometres/

Pour la préparation, 34 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 72 000 €, dont 34 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 38 000 € de salaire de technicien. C’est 90% de la rémunération médiane des réalisateurs de ces films. Il s’agit de l’adaptation de la bande dessinée « Algues vertes, l’histoire interdite » d’Inès Léraud et Pierre Van Hove, dont les droits ont été acquis 40 000 €. Le réalisateur a écrit le scénario avec avec Inés Léraud pour 111 000 €. Les rôles principaux avaient reçu 100 000 €.

Haut et Court et France 2 sont coproducteurs. Le CNC a accordé des aides à la musique et à l’autodescription, et au développement. Procirep, a accordé son soutien et la Région Bretagne une aide au développement. 2 soficas y ont infesti dont une pour 80% du minimum garanti international. Apollo Films avait donné et le film avait rassemblé 100 000 spectateurs.

Canal+, Ciné + et France 3 l’ont préacheté. Haut et court a donné un minimum garanti pour les mandats salle, vidéo et vod. Indie sales a investi 20% du minimum garanti pour le mandat international.

Le précédent film de Pierre Jolivet était « Victor & Célia », sorti le 24 avril 2019. Il avait le même producteur pour un budget prévisionnel de 3 millions €. Pour la préparation, 30 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 81 000 €, dont 46 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 35 000 € de salaire de technicien. Il avait écrit le scénario avec Eric Combernous et Marie-Carole Ifi pur 127 000 €. Les rôles principaux avaient reçu 120 000 €.

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LE DERNIER FILM DE CATHERINE CORSINI

Ce 12ème film a été sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes. Mais il a suscité la polémique et créé de gros soucis à son producteur. https://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_Corsini

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Il est produit par Chaz Productions (Elisabeth Perez) pour un budget prévisionnel de 4,7 millions €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Retour_(film,_2023)

C’est 85% du budget moyen des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/pathe-et-boon-explosent-les-barometres/

Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 100 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est 20% de plus que la rémunération médiane des réalisateurs de ces films. Elle a écrit le scénario avec Naïla Guiget pour 132 000 €. Les rôles principaux ont reçu 56 000 €.

Le Pacte et France 3 sont coproducteurs. 4 soficas y ont investi. Le film a obtenu le soutien de Corse  Bonus Eco. Canal+, Ciné+ et France 3 l’ont préacheté. Le Pacte a donné un minimum garanti pour les mandats salle et vidéo et Playtime pour le mandat vente à l’étranger.

En outre le CNC avait accordé au départ 580 000 € d’avance sur recettes ainsi qu’une aide à la musique originale, une aide au développement et une aide à la production. En tout 683 000 €.

Or, le film a fait l’objet d’une polémique après deux signalements sur les conditions de travail pendant le tournage, dont une scène à caractère sexuel avec une actrice mineure. Une enquête a été menée par le  comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.

Quand des mineurs de moins de 15 ans participent à un tournage, le scénario doit être adressé pour validation au préfet et à la commission des Enfants du spectacle. Or une scène de masturbation, finalement coupée au montage, impliquant une mineure (l’actrice Esther Gohourou), n’était pas présente dans le scénario validé et n’a donc pas été autorisée.

De plus des « gestes déplacés » de la part de techniciens sur une mineure lors du tournage ont été évoqués par des lettres anonymes. Le fait que ces lettres soient anonyme laissent à penser qu’elles ne sont fondées sur aucune preuve.Pourtant le collectif 50/50 (https://fr.wikipedia.org/wiki/Collectif_50/50) a dénoncé la présence du film au festival de Cannes.

Catherine Corsini et sa productrice Elisabeth Perez réfutent ces critiques  et évoquent une « rumeur extraordinairement dommageable pour le film ». Elles remercient le festival de Cannes d’avoir pris le temps de contrôler les conditions du tournage pour autoriser la sélection du film.

L’actrice mineure, Esther Gohourou, est intervenue elle aussi dans ce communiqué « pour mettre fin à cette histoire car on a beaucoup parlé à ma place, mais pas moi. » Elle y explique que pour cette scène, « Catherine m’a proposé des doublures et même un coach d’intimité et j’ai refusé […] Durant la scène, ils nous ont mis complète à l’aise […] Certaines personnes ont appelé l’assistante sociale du lycée pour dire des choses qui n’avaient rien à voir avec ce qui s’est passée donc à elle aussi je lui ai expliqué que tout allait bien, que Harold et moi on avait accepté et que les gens avaient extrapolé la chose.»

La productrice reconnait avoir oublié de saisir le CHSCT et a décidé, avec la réalisatrice, de couper au montage la scène incriminée. Mais le CNC a décidé, dans un premier temps, de de sanctionner ce manquement à ce règlement en supprimant ses 683 000 € d’aide. Puis, finalement il a décidé de réduire la pénalité à 327 000 €. Or c’est un film que le producteur a financé en mettant en participation non seulement son salaire et ses frais généraux mais aussi ses imprévus. Donc le financement a été difficile.

Quant au distributeur il a craint que la presse, sous la pression de la campagne du collectif 50/50 et de la rumeur de faits graves, non seulement non prouvées, mais réfutés par des participants au tournage,  distillée par des mails anonymes  ne face l’omerta sur le film qui avait bénéficié de bonnes critiques à la suite de sa projection à Cannes. Il semble que ce soit partiellement le cas. Contrairement à « Promenade sur Cracovie » qui a été boycotté par la plupart des exploitants mais pas par la presse. https://siritz.com/editorial/la-morale-comme-critere-de-programmation/

Le précédent film de Catherine Corsini était « La fracture », sorti le 27 octobre 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Fracture_(film,_2021) Il était produit par le même producteur pour un budget prévisionnel de 4,9 millions €. Il avait le même distributeur.

Pour la préparation, 33 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice  était de 100 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Le film avait rassemblé 276 000 entrées.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.