Sean Baker, le réalisateur américain indépendant qui a obtenu la Palme d’or du dernier Festival de Cannes avec « Aurora » l’a bien dit : « le cinéma est fait pour être vu dans une salle de cinéma. Le public veut y vibrer, y rire, y pleurez ensemble ».
Une vérité que nous rappelle l’énorme succès du film français, « Un p’tit truc en plus », la première réalisation d’Arthus qui en est aussi l’un des rôles principaux, une comédie qui traite du handicap mental et qui est interprété par des handicapés mentaux. https://siritz.com/editorial/le-ptit-truc-en-plus-du-cinema/
Ses performances sont phénoménales. Il a démarré avec 1,131 millions d’entrée et la seconde semaine et n’a baissé que de 13% en seconde semaine, alors qu’un recul de 30% est considéré comme un succès. Et surtout, sa troisième semaine, avec 1,3 millions d’entrées, ce qui correspond à une progression de 33%, est de loin la plus forte. Et il semble que la quatrième semaine ne reculera que de quelques pour cent, portant le film à 4,7 millions d’entrées, ce qui le place déjà, et de loin, au sommet du box-office 2024, loin devant « Dune 2 ».
A ce stade il est totalement impossible se savoir jusqu’où il est capable d’aller. Il est en tout cas probable qu’il dépassera le record de 2023, les 7,3 millions d’entrées de « Super Mario ». Ce qui est incroyable c’est qu’il paraitrait que le projet avait été refusé par plusieurs producteurs, puis plusieurs distributeurs. Décidément le cinéma n’est pas une science exacte.
Bien entendu ces performances permettent aux entrées nationales hebdomadaires de progresser par rapport à l’année dernière : de 3% la semaine de sortie du film, de 67% sa seconde semaine et de 8% sa troisième. Or, les 9 premiers mois de 2023 nos salles étaient à un étiage de 200 millions d’entrées. Cette année, en entrées cumulées elles sont certes toujours à moins 14% de l’année dernière à la même époque , mais principalement du fait du trou d’air de la production américaine. Or, deuxième semestre et, surtout, à partir de la fin des jeux Olympiques l’offre américaine devait retrouver son niveau habituel.
Ce qui est certain c’est que les films français, eux, sont à un étiage très fort. Le double prix obtenu par « Emilia Perez » de Jacques Audiard au Festival de Cannes est encore une illustration de l’excellence du cinéma français. Il est très rare qu’un film soit doublement couronné et il est probable que le jury n’a pas voulu attribué une Palme d’or a un film qui avait déjà le prix d’interprétation. Après la Palme d’or et les deux golden Globes attribués l’année dernière à « Anatomie d’une chute » de Justine Triet notre création ne cesse de briller.
COMÉDIE SUR UNE ARNAQUE COLLECTIVE
CinéscoopCette comédie sur une arnaque collective, « La Petite Vadrouille, https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Petite_Vadrouille est le 11ème long métrage réalisé par Bruno Podalydès, https://fr.wikipedia.org/wiki/Bruno_Podalydès. Son frère en est l’un des rôles principaux.
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Bruno Podalydes
Son budget prévisionnel est de 4,6 millions €, soit légèrement en-dessous du budget prévisionnel moyen des films de fiction français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/2024-reduction-des-budgets-previsionnels/Pour la préparation, 33 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 100 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien, ce qui correspond à 70% de la rémunération moyenne des réalisateurs cette année. https://siritz.com/editorial/remuneration-du-realisateur-en-du-budget/Il a écrit le scénario pour 150 000 €, soit les trois quarts du budget moyen des scénarios cette année. Les 4 rôles principaux ont reçu 552 000 €, soit 2,7 fois ce qu’ils ont reçu en moyenne cette année. https://siritz.com/financine/remuneration-des-roles-principaux-2024-2023/
Le producteur délégué est Why not productions (Pascal Caucheteux). 2 soficas y ont investi. Canal+, OCS et C8 l’ont préacheté. UCC est distributeur sans minimum garanti.
Le précédent film réalisé par Bruno Podalydes était « Wahou ! », sorti le 7 juin 2023. https://siritz.com/cinescoop/la-modeste-remuneration-de-bruno-podalydes/
Son budget prévisionnel était de 1,2 millions €. Pour la préparation, 22 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 10 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Il avait reçu 5 000 € pour le scénario et les rôles principaux avaient reçu 40 000 €.
Why not productions était déjà le producteur. Canal+ et OCS l’avaient préacheté. UGC était déjà le distributeur, sans minimum garanti. Le film avait rassemblé 245 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
RÉMUMÉRATION DES RÔLES PRINCIPAUX 2024/2023
FinanCinéLes rôles principaux d’un film (ceux qui apparaissent en haut de l’affiche) sont en général une des dépenses essentielles du budget prévisionnel d’un film.
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
En 2023 c’était, de loin, les 7 rôles principaux de « Asterix & Obélix, l’empire du milieu » qui avaient reçu les rémunérations cumulées les plus élevées de l’année : 4 786 000 €. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-guillaume-canet-2/
C’est très au-dessus des 1,55 millions € de rémunération des rôles principaux de « Jamais sans mon psy » sorti en 2024. https://siritz.com/cinescoop/un-patient-est-le-cauchemar-dun-psychanaliste/
Cet écart entre les deux tops explique sans doute en partie que la moyenne des rémunérations des rôles principaux des films sortis l’année dernière était plus élevée de 13% en 2023 par rapport à cette année. Car si l’on se réfère aux rémunérations médianes c’est l’inverse : celles de 2024 est supérieure de 5,7% à celles de 2023.
Bien entendu l’année dernière il y avait des films dont le budget prévisionnel était très supérieurs aux plus élevés de cette année, à commencer par « Astérix & Obélix » avec ses 64 millions € de budget.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
RÉMUNÉRATION DU RÉALISATEUR EN % DU BUDGET
ÉditorialNous avons vu que depuis le début de l’année les budgets prévisionnels des films français de fiction sont beaucoup moins élevés que ceux de l’ensemble de l’année dernière, et ce, très nettement. https://siritz.com/financine/2024-reduction-des-budgets-previsionnels/
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Qu’en est-il de la rémunération des réalisateurs (salaire de technicien+ droit d’auteur) ? Et bien la réponse est plus complexe. Ainsi, la rémunération la plus élevée de 2023 (2,186 millions €), de Dany Boon pour « La vie pour de vrai » https://siritz.com/cinescoop/la-vie-pour-de-vrai/ est près de 4 fois celle de Roman Polanski (550 000 €) pour « Palace »en 2024. https://siritz.com/cinescoop/satire-sur-clients-et-employes-dans-un-palace/ La rémunération moyenne était également plus élevée de 20% l’année dernière par rapport à celle de cette année. Mais, comme on le sait, quelques rémunérations élevées peuvent peser sur une moyenne. Plus significative est donc la rémunération médiane (autant de rémunérations plus élevées que de rémunération moins élevées). Or, là on note une augmentation de 23% de la rémunération de cette année par rapport à l’année dernière.
Nous avons aussi calculé la part de la rémunération du réalisateur par rapport au budget prévisionnel qui nous parait une donnée significative. Le pourcentage le plus élevé en 2023 de 10% pour les 50 000€ de rémunération de Jude Bauman pour la réalisation de « Entre nous », un film dont le budget prévisionnel était 500 000 €. https://fr.wikipedia.org/wiki/Entre_nous_(film,_2023)
Cette année le pourcentage le plus élevé monte 38,31%. Il correspond à la rémunération (400 000 €) de Gilles de Maistre pour la réalisation de « Le dernier Jaguar », au budget prévisionnel de 10,444 millions €. https://siritz.com/cinescoop/un-film-daventure-qui-est-un-exploit/ En ce qui conserve la moyenne de ce pourcentage, on constate également une progression cette année puisqu’on passe de 2,28% à 2,6%.Comme toujours la plus significative est la donnée médiane, qui augmente très légèrement, passant de 2,24% à 2,29%. Mais l’on peut tout de même estimer que ces deux derniers chiffres restent relativement stables : entre 2,6 % et 2,8% du budget prévisionnel pour la moyenne et un peu en-dessous de 2,3% pour la médiane.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
FEMME TRANS DANS LES RUES DE TEL-AVIV
Cinéscoop« La belle de Gaza », https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Belle_de_Gaza , un documentaire sur une femme trans dans les nuits de Tel-Aviv, est le 9ème long métrage, dont le 6èmedocumentaire de Yolande Zauberman. https://fr.wikipedia.org/wiki/Yolande_Zauberman
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Yolande Zauberman
Son budget prévisionnel est d’un millions €, ce qui le rapproche du budget de documentaire le plus élevé de l’année dernière. https://siritz.com/financine/le-tres-grand-ecart-des-documentaires/A noter qu’il est 50% plus élevé que le budget de la fiction « Fainéantes.E.S »,sorti cette semaine, https://siritz.com/cinescoop/punks-a-chien-et-fetards-inveteres/Pour la préparation, 25 jours de tournage en Israël et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 66 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien, soit 70% de plus que la moyenne des rémunérations des réalisateurs de documentaire en 2023. Elle a écrit le scénario pour 34 000 €.
Les producteurs sont Unité (Bruno Nahon) et Phobics (Yolande Zauberman). Arte cinéma France est coproducteur et une sofica y a investi. Le film a bénéficié de 300 000 € d’avance sur recettes et du soutien de la région Ile de France.
Pyramide distribution a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution salle, vidéo et vod ainsi qu’un autre pour le mandat de vente à l’étranger.
Le précédent film de la réalisatrice était « M », sorti le 20 mars 2018. C’était également un documentaire tourné à l’étranger. Il avait été également tourné en Israël et racontait la recherche sur un homme, issu d’une communauté orthodoxe de Tel Aviv, devenu acteur, qui part à la recherche de celui qui l’a abusé sexuellement quand il était jeune. Les producteurs était C.G cinéma, Unité Films et Phobics Films. New story était le distributeur et le film avait rassemblé 30 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
PUNKS À CHIEN ET FÊTARDS INVÉTÉRÉS
CinéscoopCe 5ème long métrage du réalisateur franco-tunisien Karim Dridi https://fr.wikipedia.org/wiki/Karim_Dridi, « Fainéants.E.S » est un road trip humaniste de punks à chien et fêtards invétérés. https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=313752.html
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Karim Dridi
Le budget prévisionnel de cette fiction est de 610 000 €, soit moins de 20% du budget médian des films de fiction français sortis en 2023. https://siritz.com/financine/le-budget-des-films-de-fiction-explose/ mais aussi des films de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/2024-reduction-des-budgets-previsionnels/ Pour la préparation, 5 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 15 000 €, dont 7 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 8 000 € de salaire de technicien. https://siritz.com/financine/realisateurs-les-ecrats-de-realisation-saccroissent/ Ce qui revient à moins de 20% de la rémunération des réalisateurs l’année dernière. https://siritz.com/financine/realisateurs-les-ecrats-de-realisation-saccroissent/ Il a écrit le scénario avec Emma Soisson pour 30 000 €, soit 60% du budget médian des scénarios depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/impressionnante-chute-du-budget-des-scenarios/
Les producteurs sont Les Films du Veyrier (Bruno Berthemy et Valérie Roucher) et Mirak Films (François Dridi). L’atelier est coproducteur. Une sofica y a investi. La région Sud lui a apporté son soutien. New story a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution salle, vidéo et vod et Luxbox pour le mandat de vente à l’étranger. Le Petit Bureau a les mandats de vente à la TV et la s-vod, mais sans minimum garanti.
Le précédent film réalisé par Karim Dridi était un documentaire, « Revivre », sorti le 28 février de cette année. Son budget prévisionnel était également de 609 000 € et la rémunération du réalisateur la même que pour son nouveau film. Il avait les mêmes producteurs et coproducteurs. Mais son producteur était Pyramide distribution qui avait donné un minimum garanti. Le film avait rassemblé 4 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
UNE TRAGÉDIE ENTRE UN MUSULMAN ET UNE GITANE
CinéscoopLe deuxième film réalisé par Jean-Bernard Marlin https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Bernard_Marlin, « Salem », est une tragédie entre un musulman et une gitane.https://fr.wikipedia.org/wiki/Salem_(film,_2023)
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Jean-Bernard Marlin
Son budget prévisionnel est de 8 millions €, soit 50% de plus que le budget prévisionnel moyen des films de fiction français sortis en 2023. https://siritz.com/financine/le-budget-des-films-de-fiction-explose/ Pour la préparation, 63 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 150 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Soit 15% de plus que la rémunération moyenne des réalisateurs l’année dernière. https://siritz.com/financine/realisateurs-les-ecrats-de-realisation-saccroissent/ Il a écrit le scénario pour 151 000 € ce qui correspond aux trois quarts du budget moyen des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-du-scenario-remuneration-du-realisateur/Les rôles principaux ont reçu 82 000 €, soit leur rémunération médiane. https://siritz.com/financine/les-stars-ne-garantissent-pas-le-succes/
Les producteurs sont Unité (Bruno Nahon, Caroline Nataf et Thomas Morvan), & Vatos Lacos (Romain Daubeach, Marine Bergère et Jean-Bernard Merlin) en coproduction avec France 2 cinéma.Le film a bénéficié de 550 000 € d’avance sur recettes et aussi de l’aide à la Création Visuelle et sonore du CNC ainsi que de son Fonds images de la diversité. La Région Sud lui a apporté son soutien. France 2 et Netflix l’ont préacheté. Ad Vitam a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution salle, vidéo, vod et svod et Wild bunch pour le mandat de vente internationale.
Le premier film réalisé par Jean-Bernard Marlin était « Shéhérazade », sorti le 5 septembre 2018. Son budget prévisionnel était de 2,1 millions €. Pour la préparation, 42 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 60 000 €, dont 15 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 45 000 € de salaire de technicien. Il avait écrit le scénario avec Catherine Paillé pour 54 000 €. Les rôles principaux avaient reçu 34 000 €.
Le producteur était Geko Films. Arte était coproducteur. Le film avait reçu du CNC 430 000 € d’avance sur recettes et le soutien aux Images de la diversité. La Fondation Gan et la région Paca lui avaient apporté leur soutien. Deux soficas y avaient investi. Canal+ et Arte l’avaient préacheté. Ad Vitam avait donné un minimum garanti pour les mandats de distribution salle et video. Le film avait rassemblé 156 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
IMPRESSIONNANTE CHUTE DU BUDGET DES SCÉNARIOS
FinanCinéAprès avoir établi le baromètre des budgets prévisionnels voici celui du coût total des scénarios. Nous l’avons comparé à celui de l’ensemble de l’année dernière.
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article
Ce qui est frappant c’est l’effondrement des niveaux de cette année par rapport à l’année dernière. En 2023 le champion était « Asterix et Obelix : l’empire du milieu », avec un budget total du scénario de 6,425 millions €. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-guillaume-canet-2/ Il est vrai que 6,2 millions € étaient consacrés à l’achat des droits d’adaptation de la célèbre bande dessinée. Le scénario était écrit par le réalisateur Guillaume Canet, avec Philippe Mechelen et Julien Hervé. Ils se partageaient 252 000 €. Or, depuis le début de cette année, le champion est « Les derniers hommes » avec un budget total consacré au scénario de 841 000 €, soit 13% de celui du champion de l’année dernière. https://siritz.com/cinescoop/film-de-guerre-en-indochine/ L’essentiel (675 000 €) de ce budget est consacré lui aussi à l’achat de droits d’adaptation, celui de « Le chien jaune » le roman d’Alain Gandy. Le scénario est écrit par le réalisateur David Oelhoffen avec Jacques Perrin, Eric Deroo, Laurent Gaudé, Christophe Cheysson. Ils se partagent 166 000 €.
On note un même plongeon pour le budget moyen du scénario qui passe de 200 000 € à 129 000 €, soit une chute de 35%. Certes, cet écart s’explique en partie par le fait que l’année dernière 4 budgets globaux de scénario dépassaient largement le million d’euros et 2 les 900 000 €, alors que le budget le plus élevé de cette année n’atteint pas ce dernier chiffre. Mais les causes sont plus profondes puisque le budget global médian (autant de budgets au-dessus que de budget en-dessous) passe de 100 000 € à 52 000 €, soit une chute de 48%. Enfin, en 2023 le budget le plus bas était de 5 000 €, alors que cette année, pour trois films de fiction, il n’y a aucune rémunération pour le scénario.
Cette chute du niveau du budget des scénarios n’est pas seulement due à la baisse du niveau des budgets prévisionnels. En effet, on la constate aussi en ce qui concerne le pourcentage du budget des scénarios dans le budget prévisionnel total des films.
Pour le budget global du scénario par rapport au budget prévisionnel il était en 2023, pour le plus élevé, elle était de 10% en 2023 pour tomber à 4,4% cette année. Pour le budget moyen elle est tombée de 3,8% à 2,7% et pour le budget médian de 2,8% à 1,5%.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
JUSQU’OÙ POURRA-T-IL ALLER ?
ÉditorialSean Baker, le réalisateur américain indépendant qui a obtenu la Palme d’or du dernier Festival de Cannes avec « Aurora » l’a bien dit : « le cinéma est fait pour être vu dans une salle de cinéma. Le public veut y vibrer, y rire, y pleurez ensemble ».
Une vérité que nous rappelle l’énorme succès du film français, « Un p’tit truc en plus », la première réalisation d’Arthus qui en est aussi l’un des rôles principaux, une comédie qui traite du handicap mental et qui est interprété par des handicapés mentaux. https://siritz.com/editorial/le-ptit-truc-en-plus-du-cinema/
Ses performances sont phénoménales. Il a démarré avec 1,131 millions d’entrée et la seconde semaine et n’a baissé que de 13% en seconde semaine, alors qu’un recul de 30% est considéré comme un succès. Et surtout, sa troisième semaine, avec 1,3 millions d’entrées, ce qui correspond à une progression de 33%, est de loin la plus forte. Et il semble que la quatrième semaine ne reculera que de quelques pour cent, portant le film à 4,7 millions d’entrées, ce qui le place déjà, et de loin, au sommet du box-office 2024, loin devant « Dune 2 ».
A ce stade il est totalement impossible se savoir jusqu’où il est capable d’aller. Il est en tout cas probable qu’il dépassera le record de 2023, les 7,3 millions d’entrées de « Super Mario ». Ce qui est incroyable c’est qu’il paraitrait que le projet avait été refusé par plusieurs producteurs, puis plusieurs distributeurs. Décidément le cinéma n’est pas une science exacte.
Bien entendu ces performances permettent aux entrées nationales hebdomadaires de progresser par rapport à l’année dernière : de 3% la semaine de sortie du film, de 67% sa seconde semaine et de 8% sa troisième. Or, les 9 premiers mois de 2023 nos salles étaient à un étiage de 200 millions d’entrées. Cette année, en entrées cumulées elles sont certes toujours à moins 14% de l’année dernière à la même époque , mais principalement du fait du trou d’air de la production américaine. Or, deuxième semestre et, surtout, à partir de la fin des jeux Olympiques l’offre américaine devait retrouver son niveau habituel.
Ce qui est certain c’est que les films français, eux, sont à un étiage très fort. Le double prix obtenu par « Emilia Perez » de Jacques Audiard au Festival de Cannes est encore une illustration de l’excellence du cinéma français. Il est très rare qu’un film soit doublement couronné et il est probable que le jury n’a pas voulu attribué une Palme d’or a un film qui avait déjà le prix d’interprétation. Après la Palme d’or et les deux golden Globes attribués l’année dernière à « Anatomie d’une chute » de Justine Triet notre création ne cesse de briller.
COMÉDIE LÉGÈRE SUR UN SUJET GRAVE
CinéscoopCette comédie légère pour un sujet grave, « Colocs de choc » https://fr.wikipedia.org/wiki/Colocs_de_choc est le deuxième long métrage réalisé par Elodie Lélu https://www.legroupeouest.com/les-auteures/elodie-lelu/
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Élodie Lélu
Il s’agit d’une coproduction entre la France (10%), la Belgique (66%) et le Canada (25%) pour un budget prévisionnel de 2,2 millions €, soit 60% du budget prévisionnel médian des films de fiction français sortis en 2023. https://siritz.com/financine/le-budget-des-films-de-fiction-explose/Pour la préparation, 27 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 41 000 €, dont 19 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 22 000 € de salaire de technicien, ce qui revient à 60% de la rémunération médiane des réalisateurs l’année dernière. https://siritz.com/financine/realisateurs-les-ecrats-de-realisation-saccroissent/Elle a écrit le scénario avec Jean-Claude Van Rijckeghem pour 45 000 €, soit 45% du budget médian des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-du-scenario-remuneration-du-realisateur/ Les rôles principaux ont reçu 92 000 €, soit 15% de plus que leur rémunération médiane l’année dernière. https://siritz.com/financine/les-stars-ne-garantissent-pas-le-succes/
Le producteur français est Mandala Films (Isabelle Gripon). Canal+ et Ciné+ l’ont préacheté. Daisy Day Films a donné un minimum garanti pour le mandat de distribution en salle. Le producteur belge est Iota production (Isabelle Truc) . Il a bénéficié du Tax shelter. Le Fonds Wallonie Bruxelles Wallimage et Média développement ont apporté leur soutien. La RTBF et Be Tv l’ont préacheté. Le producteur canadien est Camera Oscura (Christine Falco). Il a bénéficié du crédit d’impôt, du soutien de la SODEC et du Fonds Harold Greenberg. Film Option International a donné un minimum garanti pour le mandat de distribution.
Le premier film d’Élodie Lélu, « C’est de famille », n’est pas sorti en France.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
2024 : RÉDUCTION DES BUDGETS PRÉVISIONNELS
FinanCinéNous avons établi un baromètre des budgets prévisionnels des films français de fiction sortis depuis le début de l’année jusqu’au 15 mai 2024, c’est-à-dire juste au début du Festival de Cannes 2024 et l’avons comparé à celui de l’ensemble de l’année dernière.
Comme on le voit, le budget le plus élevé depuis le début de l’année est de 19 millions €. Il s’agit de la comédie « Les chèvres !», réalisée par Fred Cayavé, interprété par Dany Boon. https://siritz.com/cinescoop/une-comedie-de-cayave-au-moyen-age/ Il n’a rassemblé que 183 000 spectateurs. L’année dernière le budget prévisionnel le plus élevé était de 64 millions €, donc de plus du triple, pour « Asterix et Obélix, l’empire du milieu », réalisé par Guillaume Canet et sorti le 1er février. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-guillaume-canet-2/ Il a rassemblé 4,622 millions €.Il faut jouter que sur l’ensemble de l’année dernière 8 films ont dépassé un budget de 19,2 millions €, dont les 2 « Trois Mousquetaires » à plus de 36 millions €.https://siritz.com/cinescoop/les-trois-mousquetaires-milady/ et https://siritz.com/cinescoop/les-trois-mousquetaires-milady/ 4 films avaient un budget situé entre 20 et 29 millions € et un à 19,245 millions €.
C’est principalement ce qui explique que le budget moyen des films de fiction français de l’’ensemble de l’année dernière était de 5,268 millions €, dépassant de 11% les 4,747 millions € de cette année.
Néanmoins, ce qui est frappant c’est que le budget médian (autant de budget au-dessus qu’en dessous de ce montant) de cette année est de 3,428 millions € contre 3,557 millions €, soit une baisse de 3,6%. Il s’agit du budget prévisionnel de « Roqya », réalisé par Saïd Belktiva , qui vient de sortir https://siritz.com/cinescoop/une-chasse-aux-sorcieres-moderne/ comparé à celui de « Disco Boy », réalisé par Giacomo Abbruzzese, https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-giacomo-abbruzze/sorti l’année dernière.
Ce qui est le plus frappant est la comparaison des films au budget prévisionnel les moins élevés. Cette année il revient aux …56 000€ de « Si proche du soleil », réalisé par Benjamin Rancoule. Sorti dans 2 salles il a rassemblé 183 spectateurs. https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=293559.html Le budget prévisionnel d’un film de fiction le moins élevé de l’année dernière était celui de 170 000 € pour « Un prince », réalisé par Pierre Creton et qui, sorti dans 32 salles, avait rassemblé 7 374 spectateurs. https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_prince