Avant l’annonce de la dissolution, la ministre de la Culture, Rachida Dati, avait l’intention de soumettre au vote du Parlement une loi fusionnant au sein d’une holding les trois entreprises publiques de l’audiovisuel : France télévisions, Radio France et l’INA. Tout ce qui concerne l’audiovisuel public est évidemment d’une importance capitale pour notre pays, d’abord pour notre cinéma, dont il est une source de financement essentiel et , surtout, pour l’ensemble de nos médias, alors qu’avec les plate-formes et les réseaux sociaux ceux-ci sont devenus un élément essentiel de notre économie et de notre démocratie.
Or, sur son passionnant site internet « Après la révolution numérique » l’économiste des médias, Alain Le Diberder, souligne dans un article intitulé « L’économie cachée de la réforme de l’audiovisuel public » que celle-ci ne s’appuie sur aucune analyse économique préalable. »https://alain.le-diberder.com/leconomie-de-la-reforme-de-laudiovisuel-public/ A priori cette fusion devrait permettre de faire des économies d’échelle. Or, au contraire, l’article démontre qu’elle va accroitre les dépenses de l’audiovisuel public.
Tout d’abord cette réforme n’aborde en aucune façon le financement à long terme de celui-ci qui, à la différence de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne, reste incertain depuis la suppression de la redevance. Pour l’instant, de manière provisoire, il est assuré par l’attribution d’une fraction de la TVA perçue par l’État. Or, ainsi que le souligne Alain le Diberder, la maîtrise du déficit public de la France étant une priorité répétée, « il est peu probable que l’État s’engage de manière crédible à un financement garanti sur le moyen terme. »
En fait, « cette fusion va entrainer des surcoûts inévitables quoique difficiles à chiffrer. » Rappelons que La Cour des comptes notait en 2016 que la fusion, en 2009, des chaînes de télévision publiques au sein de France télévisions avait nécessité deux plans de réduction d’effectifs qui avaient coûté 56 millions €. Et, qu’en outre, un accord avec les représentants des salariés renchérissait la masse salariale de 31,7 millions € par an.
Il est en fait certain que trois sources de dépenses supplémentaires seront inévitables :
- le coût de la holding, même si celle-ci ne sera que provisoire
- Les coûts de l’harmonisation des contrats de travail estimée à 20 ou 30 millions € par an
- Le coût de la réorganisation. Celle de 2009 avait coûté largement plus que les 40 millions € annoncés par son PDG en 2010.
En somme, comme France télévisions a passé, avec les organisations professionnelles, jusqu’en 2028, des engagements précis d’investissement dans le cinéma et la production d’oeuvres audiovisuelles, il devra y avoir des économies ailleurs. C’est à dire dans les émissions de flux, d’information, dans les droits sportifs et dans les programmes de radio.
Cette constitue donc de la pure gesticulation pour que la ministre de la Culture puisse dire qu’elle a agi et mettre son nom sur une loi « historique » . Certes, avec le développement des plates-formes et des réseaux sociaux il est plus essentiel que jamais d’avoir un secteur public de l’audiovisuel fort. Mais la priorité devrait être de lui trouver une financement à long terme pérenne, à l’image du Royaume-Uni et de l’Allemagne. Le projet de loi se garde bien d’apporter une solution à ce véritable problème. C’est assez fréquent des actions de l’État français dès qu’il s’agit d’économie et il est peu probable que le prochain gouvernement y change quelque chose.
UN THRILLER POST-APOCALYPTIQUE
CinéscoopCe thriller post-apocalyptique, « Survivre »https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=323029.html, est le premier long métrage pour le cinéma réalisé par Frédéric Jardin, https://fr.wikipedia.org/wiki/Frédéric_Jardin
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Frédéric Jardin
Il s’agit d’une coproduction entre la France (77%) et la Belgique (13%) dont le budget prévisionnel est 4,8 millions €, soit 90% du budget prévisionnel moyen des films de français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/2024-reduction-des-budgets-previsionnels/ Pour la préparation, 31 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 200 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Ce qui revient à 50% de plus que la rémunération moyenne des réalisateurs. Il a écrit le scénario avec Matt Alexander pour 130 000 €, soit deux tiers du budget moyen des scénarios. https://siritz.com/financine/impressionnante-chute-du-budget-des-scenarios/. Les rôles principaux ont reçu 50 000 €, ce qui ne représente que deux tiers de la rémunération médiane des rôles principaux. https://siritz.com/financine/remuneration-des-roles-principaux-2024-2023/
Les producteurs délégués sont Monkey Pack Films (Jean-Yves Robin et Hadrien Foussard) et M.E.S Productions (Marc-Etienne Schwartz). Une sofica y a investi. Il a obtenu le soutien de la région Nouvelle-Aquitaine et l’aide aux effet visuels numériques du CNC. Canal+, Ciné+ et C8 l’ont préacheté. KMBO a donné un minimum garanti pour le mandat de distribution en salle et Fédération internationale/WTF en a donné un plus élevé (ce qui prouve que c’est un film pour le marché international) pour le mandat de vente internationale. Le producteur belge est Umédia qui a bénéficié du Tax shelter. Wallimage a donné un minimum garanti pour le mandat de distribution en Belgique.
Le précédent film produit par Monkey Pack Films était la coproduction franco-belge « Le Lion », réalisée par Ludovic Colbeau-Justin et sorti le 29 janvier 2020. Son budget prévisionnel était de 15,8 millions €. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-ludovic-jusstin-colbeau/ . Pathé avait donné un minimum garanti pour la distribution. Le film avait rassemblé 458 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
MG : MOINS ÉLEVÉ PLUS IMPORTANT
FinanCinéLe distributeur joue un rôle essentiel dans le financement des films français de fiction.L’année dernière, pour les films français de fiction sortis depuis le début de l’année, 80% d’entre eux avaient bénéficié d’un minimum garanti. https://siritz.com/financine/distribution-alibi-com2-champion/ Cette année, à mi-Juin ce pourcentage reste élevé mais tombe à 72%.
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Si on prend en compte le montant de ces minima garantis, le recul est encore plus frappant puisqu’il concerne à la fois le plus élevé, le moyen et le média. Bien entendu ce minima garanti est en partie fonction de l’étendue des mandats accordés au distributeur.
En 2023, celui accordé par Pathé pour « Astérix et Obélix, l’empire du milieu, atteint près de 12 millions €. Le distributeur bénéficie de tous les mandats (salle, vidéo, vod, -S-vod, tv, étranger). https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-guillaume-canet-2/ Il sera dépassé par les 14,4 millions € de minimum garanti que Pathé a accordé plus tard pour les deux « 3 Mousquetaires ». https://siritz.com/cinescoop/les-trois-mousquetaires-dartagnan/ et https://siritz.com/cinescoop/les-trois-mousquetaires-milady/. Depuis le début de l’année en cours, le montant le plus élevé est celui accordé par StudioCanal pour « Le dernier Jaguar » et qui n’est que de 4,25 millions €. Le distributeur français a, là encore, tous les mandats, sauf celui du Canada qui est coproducteur à 14%. https://siritz.com/cinescoop/un-film-daventure-qui-est-un-exploit/
En mai 2023, le minimum garanti moyen était de 654 000 € alors que cette année il est tombé à 330 000 €, soit la moitié. Pour les 650 000 € que Pan Distribution a accordé pour « Inestimable » https://fr.wikipedia.org/wiki/Inestimable le distributeur n’a pas les mandats s-vod ni tv, alors que pour les 330 000 € de minimum garanti accordé par Wild Bunch pour « N’avoue jamais », le distributeur n’a ni le mandat tv ni le mandat vente à l’étranger https://siritz.com/cinescoop/un-adultere-40-ans-apres/. Quant au minimum garanti médian il est tombé de 175 000 € à 150 000 €.
Ces reculs s’expliquent avant tout par la nette chute des budgets prévisionnels des films cette année par rapport à l’année dernière. https://siritz.com/financine/2024-reduction-des-budgets-previsionnels/
Car si on calcule en pourcentage du budget prévisionnel global l’évolution n’est pas du tout la même. Ainsi, cette année, pour « Wake up », https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=320542.html le minimum garanti (2 millions €) d’Alba Films, pour tous les mandats , représentait …47% du budget prévisionnel (4,2 millions €). L’année dernière, le plus élevé ne dépassait pas 27% du budget prévisionnel. Il s’agit de celui (3 millions €) accordé par SND pour « Zodi et Téhu, frères du désert » (11 millions € de budget) https://fr.wikipedia.org/wiki/Zodi_et_Téhu,_frères_du_désert Le pourcentage moyen augmente aussi, passant de 7% l’année dernière à 8%. Seul le pourcentage médian recule de 6 à 5%.
En somme, cette année, le préfinancement par le distributeur en salle baisse, mais joue un rôle plus important dans le financement des films.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
DÉMISSION DE L’ÉTAT DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
ÉditorialLa conflagration qui va frapper la France tient en grande partie au fait que de grands pans de notre économie sont gérés en dépit du bon sens. Prenons un petit exemple qui concerne notre enseignement supérieur privé et que le remarquable rapport sur l’enseignement supérieur à but lucratif, de deux députées (Mme Béatrice Descamps et Estelle Folest) de l’Assemblée nationale sortante, vient de souligner https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/rapports/cion-cedu/l16b2458_rapport-information.
L’ensemble de notre audiovisuel est concerné parce que ce secteur en pleine expansion, car il a besoin d’un nombre croissant de professionnels bien formés. Il est donc de ceux susceptibles de contribuer à la multiplication des emplois et la réduction du chômage. Or, parce que l’État ne joue pas correctement son rôle dans l’enseignement supérieur privé, celui-ci contribue probablement â la multiplication des chômeurs. Il faut savoir que si l’enseignement supérieur privé est en plein expansion c’est que l’enseignement supérieur public n’est pas en mesure d’absorber tous les bacheliers qui veulent acquérir une formation supérieure. Le privé joue donc un rôle croissant (actuellement, en moyenne, plus de 25% des étudiants).
Malheureusement l’État n’a pas mis en place les outils qui permettraient de garantir que chacun de ces enseignements privés est à la hauteur de ce qu’il promet aux élèves. C’est à dire que chaque école dispense un enseignement qui soit du niveau de ce que demande le secteur audiovisuel. Et que les formations dispensées garantissent un taux raisonnable d’emplois. Ce contrôle est pourtant une fonction régalienne d’un ministère de l’enseignement supérieur.
Le rapport souligne « des dérives préoccupantes qui témoignent de l’absence de régulation du secteur privé lucratif et d’une protection insuffisante de l’étudiant-consommateur. Les alertes en la matière, qui vont de l’information lacunaire à des cas d’escroquerie en passant par des faillites au milieu de l’année universitaire, semblent se multiplier. Les enquêtes de lasDGCCRF font état de nombreuses pratiques illégales. »
Concrètement cela veut dire qu’un nombre croissant d’écoles privées proposent de faux diplômes, qui ne sont pas certifiés par le ministère de l’enseignement supérieur, ni même par le ministère du travail. Ainsi se multiplient les écoles qui permettent d’obtenir un « bachelor », diplôme qui n’est pas reconnu en France. Or, les écoles privées ne sont pas obligées de fournir « des informations sur la reconnaissance, les processus d’évaluation associés et la signification des diplômes ou certifications proposées. Ni sur la possibilité ou non de poursuite d’études à l’université ou dans une autre école. Ni sur la possibilité d’accès aux bourses. »
De même les écoles ne sont pas tenues de fournir des informations précises et à jour sur la carrière de tous les élèves qui en sont sortis, alors que les grandes écoles du privée le font spontanément, tout simplement parce que ces données leur sont favorables.
Ce qui est le plus grave c’est que les écoles qui ne respectent pas ces règles représentent une part croissante de l’enseignement supérieur privé. Car elles s’engouffrent dans une faille laissée par Parcoursup. En effet, les écoles publiques ou privées qui délivrent des diplômes certifiés par l’État doivent attendre le début juin pour que l’État leur indique les bacheliers susceptibles d’accéder à leur enseignement. Alors que celles qui délivrent un « diplôme » non certifié n’ont pas à attendre cette date. Et un nombre croissant d’élèves préfère avoir tout de suite la certitude d’accéder à une école du supérieur, dès qu’ils auront leur bac, plutôt sue d’attendre jusqu’en juin.
Or les entreprises de l’audiovisuel recherchent des diplômés dont la compétence est assurée plutôt qu’un jeune avec n’importe quel parchemin. Et voilà comment, parce que l’État ne joue pas pleinement son rôle, il permet à des entreprises s’enrichirent en fabriquant de futurs chômeurs.
Il faudrait au plus vite commencer par supprimer cette faille de Parcourus. Mais, à l’aube des législatives il semble que les partis d’opposition veulent plutôt réduire les contrôles que les augmenter. Un peu comme on avait réussi à obtenir 80% de bacheliers en abaissant le niveau du bac.
UN DOCUMENTAIRE SUR LES RAMASSEURS D’ALGUES AU CHILI
Cinéscoop« Les premiers jours », https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=327541.html, ce documentaire sur les ramasseurs d’algue au Chili est le deuxième long métrage pour le cinéma de Stéphane Breton qui a réalisé de nombreux documentaires pour la télévision. https://fr.wikipedia.org/wiki/Stéphane_Breton_(réalisateur)
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article
STÉPHANE BRETON
Son budget prévisionnel est 288 000 €, soit deux tiers du budget moyen mais aussi médian des documentaires français sortis l’année dernière. https://siritz.com/financine/leconomie-des-films-documentaires/ Pour une durée non connue de préparation et de tournage et de post-production la rémunération du réalisateur est de 12 500 €, dont 500 € d’à valoir sur droits d’auteur et 12 000 € de salaire de technicien, ce qui correspond à deux tiers de la rémunération médiane des réalisateurs de documentaire. Il a écrit le scénario pour 15 000 €.
Le film est produit par Les films d’Ici (Serge Lalou). Les Films du Pays Plat (Alain Rauscher) est coproducteur. Le CNC lui a accordé une aide au développement renforcé.
Dean Média est le distributeur.
Le précédent film réalisé par Stéphane Breton pour le cinéma était « Les filles du feu », sorti le 13 juin 2018https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=264436.html Son budget prévisionnel était de 183 000 €. Il racontait l’histoire de combattantes kurdes contre Daesh au Kurdistan Syrien. Pour la préparation, 120 jours de tournage et la post-production, la rémunération du réalisateur avait été de 30 000 €, dont 10 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 20 000 € de salaire de technicien. Il avait reçu 3 000 € pour le scénario. Quark Productions était le producteur délégué et il était coproduit par La Brivonne SAS. Le film avait bénéficié de 100 000 € d’avance sur recettes, soit 54% du budget prévisionnel du film, alors que dans notre baromètre de 2023 le pourcentage le plus élevé était de 32%. Distribué par Quark Productions le film avait rassemblé 1 800 spectateurs dans 4 salles.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
LA DIMENTION TRAGIQUE DE LA DÉPRESSION
CinéscoopCe 4ème long métrage de Blandine Lenoir https://fr.wikipedia.org/wiki/Blandine_Lenoir, «Juliette au printemps » https://fr.wikipedia.org/wiki/Juliette_au_printemps#:~:text=Juliette%20au%20printemps%20est%20une,sortie%20est%20prévue%20en%202024.&text=Pour%20plus%20de%20détails%2C%20voir%20Fiche%20technique%20et%20Distribution présente la dimension tragique de la dépression.
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Blandine Lenoir
Son budget prévisionnel est de 3,9 millions €, soit 20% de plus que le budget prévisionnel médian des films de fiction français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/2024-reduction-des-budgets-previsionnels/ Pour la préparation, 86 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 85 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien.C’est 15% de plus que la rémunération médiane des réalisateurs. https://siritz.com/editorial/remuneration-du-realisateur-en-du-budget/ Il s’agit d‘une adaptation de la bande dessinée de Camille Jourdy « Les fantômes reviennent au printemps », dont les droits ont été acquis pour 174 000 €. La réalisatrice a écrit le scénario avec Maud Ameline. Le coût du scénario revient à 85% du budget moyen des scénarios. https://siritz.com/financine/impressionnante-chute-du-budget-des-scenarios/ Les rôles principaux ont reçu 100 000 €, soit 10% de plus que leur rémunération médiane. https://siritz.com/financine/remuneration-des-roles-principaux-2024-2023/
Le producteur délégué est Karé Productions (Antoine Rein). France 3 est coproducteur. 6 soficas, dont 2 garanties par le producteur, y ont investi. Le CNC a apporté une aide à la musique et la région Nouvelle Aquitaine aide à l’écriture. Canal+, Ciné+ et France 3 l’ont préacheté. Diaphana a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution salle, vidéo et vod, Indie Sales pour le mandat de ventes à l’étranger.
Le précédent film réalisé par Blandine Lenoir était « Annie Colère », https://fr.wikipedia.org/wiki/Annie_colère sorti le 30 novembre 2022. Son budget prévisionnel était 3,3 millions €. Pour la préparation, 48 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice était de 74 000 €, dont 36 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 38 000 € de salaire de technicien. Elle avait écrit le scénario avec Axelle Ropert pour 91 000 €. Les rôles principaux avaient reçu 90 000 €. Aurora Films et France 3 étaient coproducteurs. Canal+, Multithématiques et France 3 l’avaient préacheté. Il y avait les mêmes distributeurs. Le film avait rassemblé 171 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
UN FILM CHORAL SUR LA MORT
Cinéscoop« Paradis Paris » https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradis_Paris , un film choral sur la mort, est le 6ème long métrage de Marjane Satrapi, https://fr.wikipedia.org/wiki/Marjane_Satrapi la célèbre auteur franco-iranienne des bandes dessinées « Persepolis » dont c’est le 6ème long métrage pour le cinéma.
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Marjane Satrapi
Son budget prévisionnel est 6,3 millions €, ce qui revient à 20% de plus que le budget prévisionnel moyen des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/editorial/remuneration-du-realisateur-en-du-budget/ Pour la préparation, 41 jours de tournage et la post-production sa rémunération de réalisatrice est de 58 000 €, dont 10 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 48 000 € de salaire de technicien, soit 35% de la rémunération moyenne des réalisateurs. https://siritz.com/editorial/remuneration-du-realisateur-en-du-budget/ Elle a écrit le scénario avec Marie Madinier pour 100 000 €, soit le budget médian des scénarios. https://siritz.com/financine/2024-reduction-des-budgets-previsionnels/ Les rôles principaux ont reçu 181 000 €, soit à peu près leur rémunération moyenne. https://siritz.com/financine/remuneration-des-roles-principaux-2024-2023/
Le producteur délégué est Vito Films (Isaac Cherbit). Marjane Satrapi et Studio Canal sont coproducteurs. Le film a bénéficié de 700 000 € d’avance sur recettes et la région Ile de France lui a apporté son soutien. Canal+, Ciné+ et C8 l’ont préacheté. Studio Canal a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution sauf la tv. Il y a un coproducteur suisse, Dauphin Studio, à 1,2%.
Le précédent film de Marjane Satrapi était « Radioactive ». https://fr.wikipedia.org/wiki/Radioactive_(film), l’adaptation du roman graphique « Radioactive: Marie & Pierre Curie: A Tale of Love and Fallout » de Lauren Redniss C’était un film britannique. Il était sorti en France le 11 mars 2020. Il y était distribué par Studio Canal qui était également coproducteur avec Shoebox Film. L’exploitation du film avait été fortement gênée par le confinement du covid. En France il avait rassemblé 101 000 spectateurs et dans le monde un million.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
FILM D’ACTION FRANÇAIS EN INDE
Le CarrefourLe système de soutien au cinéma français est sans doute l’un des plus performants au monde. Mais, pour en bénéficier pleinement il faut en comprendre la complexité et y être introduit.
Voici l’exemple d’un producteur-réalisateur qui a réussi en France dans les documentaires sur le sport au point d’avoir les moyens de financer entièrement un film qu’il a réalisé, mais qui n’a toujours pas les moyens de le sortir en salle puisqu’il n’a toujours pas de distributeur.
Narinderpal-Singh CHANDOK
Il faut dire que s’il est de nationalité française, Narindepal Singh Chandok est né en Inde en 1971, à New-Deli (Inde). Il n’est venu en Europe qu’à l’âge de 8 ans, en Allemagne, puis en France aux Ullis, près de Massy. Sa famille est Sikh (religion monothéiste très minoritaire, un peu les juifs de l’Inde). Il ne brille pas à l’école et commence à travailler très jeune dans de petites entreprises. Il travaille ainsi dans le restaurant indien de ses parents. Mais il a une passion pour le cinéma que la carte UGC ne fait que renforcer. Il travaille au parc Disney en construction, puis à son ouverture, dans des boutiques.
Il est ensuite amené à produire pour la chaîne CFI des programmes sur les sports de combat. Puis, il se lance lui-même dans la réalisation de documentaires. Il crée ainsi une série de 12×26’ sur les arts martiaux et la culture locale de 12 pays. Ils sont achetés par Planète Canal. Puis il les revend à TV5 monde. Avec et argent il en fait une série de 20×52’. Et ainsi de suite. Il va réaliser plus de 35 documentaire. Cette activité est une réussite.
Et puis un jour il veut faire un long métrage.
Il trouve très vite un sujet. En fait tout se passe en Inde. Deux frères, Jaspal et Vicky, récemment arrivés de la campagne, n’ont qu’un but : émigrer au Canada. Ils vivent à Chandigard, la ville construite par Le Corbusier au Pendjab. Ces gentils garçons tiennent un minuscule magasin. Mais pour se payer le voyage et l’installation, ils en viennent alors à commettre des assassinats pour le compte de Sanjay, chef corrompu de la police. Quand Jaspal tombe amoureux d’une fille « trop bien pour lui », le rêve canadien s’estompe. La fratrie se fragilise quand Sanjay se retourne contre eux …
Ce n’est donc pas du tout un film de genre Bollywood. Mais Singh affirme qu’il correspond à la réalité. « Jaspal » est tourné en Inde en Pendjabi, mais les principaux techniciens sont français. Il y a bien entendu des techniciens assistants indiens et les comédiens le sont tous aussi. Même le monteur français fait partie du voyage, car c’est lui qui dit au réalisateur si la prise suffit pour monter le film quand on sera en France. Il joue donc également le rôle de scripte.
Le film, tourné en 45 jours, dure un peu plus de 2 heures et a un budget total de 500 000 €, entièrement financé par le producteur. C’est donc un film français. Singh a cherché à obtenir l’aide Cinéma du monde du CNC, mais elle lui a été refusé. En tout cas le producteur estime pouvoir obtenir l’agrément d’investissement. Il cherche évidemment un distributeur, condition nécessaire pour sortir correctement en salle.
En fait, il travaille déjà à son prochain film et souhaiterait surtout que celui-ci lui serve de carte de visite pour trouver cofinancements et partenaires.
« Blood » est un film d’action : une française routarde part avec son compagnon pour une ballade en Inde. Une nuit ils se font agresser. Lui est gravement tabassé mais elle sait se défendre. Les agresseurs vont s’en rendre compte trop tard…
Bande annonce de « Jaspal » :
https://www.youtube.com/watch?v=mgH0fh2B6v4
AUDIOVISUEL PUBLIC : UNE RÉFORME GESTICULATION
ÉditorialAvant l’annonce de la dissolution, la ministre de la Culture, Rachida Dati, avait l’intention de soumettre au vote du Parlement une loi fusionnant au sein d’une holding les trois entreprises publiques de l’audiovisuel : France télévisions, Radio France et l’INA. Tout ce qui concerne l’audiovisuel public est évidemment d’une importance capitale pour notre pays, d’abord pour notre cinéma, dont il est une source de financement essentiel et , surtout, pour l’ensemble de nos médias, alors qu’avec les plate-formes et les réseaux sociaux ceux-ci sont devenus un élément essentiel de notre économie et de notre démocratie.
Or, sur son passionnant site internet « Après la révolution numérique » l’économiste des médias, Alain Le Diberder, souligne dans un article intitulé « L’économie cachée de la réforme de l’audiovisuel public » que celle-ci ne s’appuie sur aucune analyse économique préalable. »https://alain.le-diberder.com/leconomie-de-la-reforme-de-laudiovisuel-public/ A priori cette fusion devrait permettre de faire des économies d’échelle. Or, au contraire, l’article démontre qu’elle va accroitre les dépenses de l’audiovisuel public.
Tout d’abord cette réforme n’aborde en aucune façon le financement à long terme de celui-ci qui, à la différence de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne, reste incertain depuis la suppression de la redevance. Pour l’instant, de manière provisoire, il est assuré par l’attribution d’une fraction de la TVA perçue par l’État. Or, ainsi que le souligne Alain le Diberder, la maîtrise du déficit public de la France étant une priorité répétée, « il est peu probable que l’État s’engage de manière crédible à un financement garanti sur le moyen terme. »
En fait, « cette fusion va entrainer des surcoûts inévitables quoique difficiles à chiffrer. » Rappelons que La Cour des comptes notait en 2016 que la fusion, en 2009, des chaînes de télévision publiques au sein de France télévisions avait nécessité deux plans de réduction d’effectifs qui avaient coûté 56 millions €. Et, qu’en outre, un accord avec les représentants des salariés renchérissait la masse salariale de 31,7 millions € par an.
Il est en fait certain que trois sources de dépenses supplémentaires seront inévitables :
En somme, comme France télévisions a passé, avec les organisations professionnelles, jusqu’en 2028, des engagements précis d’investissement dans le cinéma et la production d’oeuvres audiovisuelles, il devra y avoir des économies ailleurs. C’est à dire dans les émissions de flux, d’information, dans les droits sportifs et dans les programmes de radio.
Cette constitue donc de la pure gesticulation pour que la ministre de la Culture puisse dire qu’elle a agi et mettre son nom sur une loi « historique » . Certes, avec le développement des plates-formes et des réseaux sociaux il est plus essentiel que jamais d’avoir un secteur public de l’audiovisuel fort. Mais la priorité devrait être de lui trouver une financement à long terme pérenne, à l’image du Royaume-Uni et de l’Allemagne. Le projet de loi se garde bien d’apporter une solution à ce véritable problème. C’est assez fréquent des actions de l’État français dès qu’il s’agit d’économie et il est peu probable que le prochain gouvernement y change quelque chose.
LE VAMPIRISME COMME UNE MALADIE SOCIALE
CinéscoopAvec ce drame fantastique qui présente le vampirisme comme une maladie sociale, « En attendant la nuit » https://fr.wikipedia.org/wiki/En_attendant_la_nuit, Céline Rouzet, https://www.unifrance.org/annuaires/personne/446485/celine-rouzet réalise son deuxième film.
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Céline Touzet
Il s’agit d’une coproduction entre la France (88%) et la Belgique (12%) pour un budget prévisionnel de 2,1 millions €, soit 60% du budget prévisionnel médian des films de fiction français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/2024-reduction-des-budgets-previsionnels/ Pour la préparation, 27 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 30 000 €, dont 13 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 17 000 € de salaire de technicien, soit 40% de la rémunération médiane des réalisateurs cette année. https://siritz.com/editorial/remuneration-du-realisateur-en-du-budget/ Elle a écrit le scénario avec William Martin pour 44 000 € ce qui revient à 44% du budget médian des scénarios. https://siritz.com/financine/impressionnante-chute-du-budget-des-scenarios/ Les rôles principaux ont reçu 34 000 €, soit 37% de leur rémunération médiane. https://siritz.com/financine/remuneration-des-roles-principaux-2024-2023/
Les producteurs délégués français sont Reboot Films (Olivier Aknin) et Eliane Antoinette (Candice Zaccagnino). 24 Mai production (Lola Gans) est coproducteur. Le film a bénéficié de 152 000 € d’avance sur recettes après réalisation. Le CNC lui a également apporté une aide à la musique et une aide à la réécriture. 4 soficas y ont investi. La région Bourgogne-Franche-Comté et la région Centre Val de Loire lui ont apporté leur soutien. OCS et Disney+ l’ont préacheté. Tandem a donné un minimum garanti pour les mandats salle et vidéo tandis que Play time en a donné un pour les ventes à l’étranger hors Benelux.
Le producteur belge est Altitude 100 production (Guillaume et Stéphane Malandrin). Il a bénéficié du Tax shelter et du soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles. BeTV et RTBF sont coproducteurs et ont effectué un pré-achat.
Le premier film réalisé par Céline Rouzet était un documentaire tourné en Papouasie Nouvelle Guinée, « 140 KM à l’Ouest du Paradis », sorti en salle le 21 septembre 2022. Il avait les mêmes producteurs et était distribué par New-Story. Il avait rassemblé 2 600 entrées dans une seule salle.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
LA TERRIBLE RÉALITÉ SUR LES KHMERS ROUGES
CinéscoopDans « Rendez-vous avec Pol Pot » https://fr.wikipedia.org/wiki/Rendez-vous_avec_Pol_Pot Rithy Pan https://fr.wikipedia.org/wiki/Rithy_Panh décrit les réactions différentes de 3 journalistes français qui découvrent la terrible réalité sur les Khmers rouges. Cette fiction est le 22 éme film de ce grand réalisateur de documentaires. Il est librement adapté du livre d’Elizabeth Becker, Les Larmes du Cambodge : l’histoire d’un autogénocide
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Rithy Pan
Cette coproduction entre la France (90%) et le Cambodge (10%) a un budget prévisionnel de 2 millions €. C’est 57% du budget prévisionnel médian des films de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/2024-reduction-des-budgets-previsionnels/ Pour la préparation, 55 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 110 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien, soit 80% de la rémunération moyenne des réalisateurs cette année. https://siritz.com/editorial/remuneration-du-realisateur-en-du-budget/ Il a écrit le scénario avec Pierre Erwan Guillaume pour 42 000 €, soit 42% du budget médian des scénarios. https://siritz.com/financine/impressionnante-chute-du-budget-des-scenarios/Les rôles principaux ont reçu 109 000 €, soit 20% de plus que leur rémunération médiane. https://siritz.com/financine/remuneration-des-roles-principaux-2024-2023/
Le producteur délégué est CDP (Catherine Dussart). Le film a reçu 550 000 € d’avance sur recettes. Une sofica y a investi. Canal+ l’a préacheté. Sophie Dulac Distribution a donné un minimum garanti pour le mandat de distribution en salle et LHB pour le mandat de vente à l’étranger.
Le dernier film réalisé par Rithy Pan sorti en salle en France était le documentaire « Irradiés », sorti le 26 janvier 2022 et distribué par Les Acacias. Il avait rassemblé 1200 spectateurs dans 3 salles. https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=280800.html
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.