Le cinéma en France dépend largement du cinéma américain puisqu’avant le Covid il générait 55% des entrées et la majoriténdu financement du compte de soutien du cinéma français. La médiocrité de son actuelle fréquentation est due essentiellement à l’absence des habituels blockbusters américains. Ce qui se passe au sein des majors américains nous concerne donc au plus haut point.https://siritz.com/editorial/les-raisons-detre-optimiste-de-la-fnef/
Or, comme l’annonce le magazine The Economist, il est très probable que, dans les mois qui viennent, on assiste à la disparition d’une de ses majors historiques, Paramount, comme l’ont été celle de la MGM qui appartient aujourd’hui à Amazon ou de Twenty Century Fox, racheté par Disney. En effet, Shari Redstone, l’héritière de la dynastie Redstone qui contrôlait le groupe à travers Paramount Global, cherche à vendre. Paramount Global contrôle le studio, le service de s-vod et toute une série de chaines linéaires qui vont de CBS à MTV.
Sa télévision linéaire (80% de son chiffre d’affaires) est en train de s’effondrer, les abonnés au câble résiliant en masse leur abonnement. e même, la s-vod, malgré ses nombreux succès, comme les séries « Yellowstone », et ses 60 millions d’abonnés, vient de perdre 1,2 milliard $ en 9 mois. Depuis plusieurs mois, Redstone a reçu plusieurs proposition de rachat, dont celle du groupe Warner.
La plus avancée semble être celle de la société de production Skydance (David Ellison, dont le père Larry a créé Oracle et possède une fortune estimée à 130 milliards $). Il pourrait vendre les chaînes à Byron Allen qui possède The Weather Channel.
En fait, les problèmes de Paramount illustrent ceux de tous les Studios qui sont nés à l’ère de la pellicule. Ils possèdent tous des chaînes linéaires qui sont en déclin et se sont tous lancés dans la S-vod, cumulant entre eux 25 milliards $ de perte de 2020 à 2023. Certes, celle de Warner serait enfin arrivée à l’équilibre et Disney la prévoyant pour la fin de cette année. Mais, pour des acteurs moins gigantesques, tels Paramount +, Peacock (NBC/Universal) ou Tubi (Fox), la rentabilité semble hors de portée.
Racheté par Skydance Paramount peut continuer à exister comme producteur et distributeur. Mais face à des groupes aussi puissants que les géants du numérique(Amazon, Netflix et Apple) et de l’audiovisuel (Disney et Warner) le studio aura-t-il les moyens de prendre le risque de financer toute une série de plus en plus coûteux blockbusters du cinéma et des séries, tout comme d’attirer certains des plus grands talents alors que ces-x-ci ne sont pas en nombre illimité. Au moins aussi coûteux sont les acquisitions de droits de retransmissions sportives. Or là, pour pouvoir rivaliser avec les géants du numérique, Disney, Warner et Fox (Murdoch) en sont venu à décider de s’associer.
DES CÉSARS ENFIN À LA HAUTEUR
ÉditorialLa 49 ème cérémonie des César a été pour la première fois depuis sa création à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre d’elle. Elle a été l’illustration de ce que le cinéma n’est pas seulement l’un de nos principaux loisirs mais aussi un art qui reflète nos sociétés et marque notre époque.
Certes il y a encore eu quelques tunnels au cours desquels, emportés par leur bonheur, les récipiendaires ont trop longuement remercié tous ceux qui avaient compté dans leur vie. La musique l’arrivait finalement à leur faire prendre conscience qu’ils avaient dépassé la limite. Mais la plupart des lauréats avaient préparé par écrit leur intervention et exprimé la conception de leur métier et la signification de l’oeuvre couronnée. Les interventions de la présidente comme des présentateurs mêlaient pertinence et humour. Et ils avaient tous fait l’effort de les apprendre par cœur ce qui n’était le cas d’aucun des récipiendaires. Gageons que l’année prochaine, ils sauront faire cet effort, car le cinéma fait partie du monde du spectacle.
Certaines des intervention, comme celle bouleversant de Judith Godrèche, soulignaient quel point cet art est au coeur des grands enjeux de notre époque. Il y a eu quelques interventions en faveur de Gaza mais pas la moindre pour dénoncer le pogrom du 7 octobre. Les films nominés, et tout particulièrement pour le César du meilleur film, nous ont rappelé à quel point, en 2023, le niveau de notre cinéma était très élevé et explique ses très bons résultats au niveau du public. https://siritz.com/editorial/les-raisons-detre-optimiste-de-la-fnef/ Et, le fait que toutes les œuvres retenues pour le César suprême soient réalisées par des femmes marque un tournant dans l’histoire de notre cinéma mais aussi de la société française.
La profession vient de faire un triomphe à « Anatomie d’une chute ». On ne comprend d’ailleurs pas comment ce film qui avait triomphé à Cannes et se trouve bien placé pour emporter des Oscars face aux films américains, n’a pas été sélectionné pour représenter la France dans la catégorie des meilleurs films étrangers. Les deux César d’honneur sont évidemment justifiés. Les talents d’Agnes Jaoui sont multiples et sa présentation par Djamel Debbouze était à la fois émouvante et pleine d’humour.
Il était également émouvant d’entendre Christopher Nolan, l’un des plus grands réalisateurs vivants, expliquer que c’est la France qui l’a fait découvrir aux studios américains. En revanche l’attribution du César du film étranger à un film québécois plutôt qu’à « Oppenheimer » est un véritable coup de théâtre. Car le film de Nolan donne tout son sens à des récompenses comme les César, les Golden Globes ou les Oscar. En effet, alors que, comme dans les années 30, nos démocraties et notre État de droit sont menacés, alors que le Tsunami de la guerre et de ses abominations se répand dans le monde, le chef d’oeuvre de Nolan n’est pas seulement passionnant de bout en bout. Il nous rappelle que, de fil en aiguille, cette situation peut nous conduire vers le gouffre. Ce choix est un peu comme si, en 1938 on avait primé « Drôle de drame », qui est un excellent film, plutôt que « La grande illusion » que Goebbels traitait d’ » ennemi cinématographique n°1″. Pour un sujet aussi sérieux préfère-t-on regarder à côté ?
FILM DE GUERRE EN INDOCHINE
Cinéscoop« Les derniers hommes », le 4ème long métrage réalisé par David Oelhoffen, est un film de guerre tiré du roman « Les nains jaunes », d’Alain Gandy, paru en 1991 aux Presses de la Cité. https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Oelhoffen
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
David Oelhoffen
Il s’agit d’une coproduction entre la France (69%) et la Belgique (31%) pour un budget prévisionnel de 8,8 millions €, soit 70% de plus que le budget prévisionnel moyen des films de fiction français sortis l’année dernière. https://siritz.com/financine/le-budget-des-films-de-fiction-explose/ Pour la préparation, 45 jours de tournage en Guyane et la post-production la rémunération du réalisateur est de 125 000 €, dont 76 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 49 000 € de salaire de technicien. C’est une peu moins que la rémunération moyenne des réalisateurs de films de fiction français. https://siritz.com/financine/realisateurs-les-ecrats-de-realisation-saccroissent/
Il a écrit le scénario avec Jacques Perrin, Éric Derou, Laurent Gaudé et Christophe Cheysson. L’ensemble du coût du budget est de 841 000 €, ce qui revient à plus de quatre fois le budget moyen des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-du-scenario-remuneration-du-realisateur/ Les rôles principaux ont reçus 517 000 €, soit 2,4 fois ce qu’ils ont reçu en moyenne en 2023. https://siritz.com/financine/les-stars-ne-garantissent-pas-le-succes/
Le producteur français est Galatée film (Christophe Barratier, Nicolas Mauvernay et Nicolas Elgozy). Il a reçu le soutien de Eurimages, Média, le CNC, Procirep/Angoa, la Collectivité territoriale de la Guyane et l’Escadron de Détection et contrôle Aéroportés. Une sofica y a investi. Canal+ et Ciné+ l’ont préacheté. Tandem a donné un minimum garanti pour les mandats salle, vidéo et vod, Studio OCS pour le mandat international hors Bénélux.
Le producteur Belge est Versus Productions( Jacques-Henri Bronckaet). Il bénéficié du tax shelter. Allons voir (Frédéric Bouté) est coproducteur. Wallimage et Eurimages ont apporté leur soutien. La RTBF, Proximus et Be tv l’ont préacheté.
Le précédent film de David Oelhoffen était « Frères ennemis » https://fr.wikipedia.org/wiki/Frères_ennemis_(film,_2018). Il est sorti le 3 octobre 2018. Il s’agissait d’une coproduction entre la France (94%) et la Belgique (6%) pour un budget de 4,2 millions €.
Pour la préparation, 38 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 80 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Il avait écrit le scénario pour 118 000 € et les rôles principaux avaient reçu 301 000 €. Le producteur était One World Films et Bac Films était coproducteur. Trois soficas y avaient investi et la région Ile de France avaient apporté son soutien. OCS l’avait préacheté et Bac Films avait la distribution avec un minimum garanti. Le film avait rassemblé 180 000 spectateurs. Versus Production était le producteur Belge.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
VERSION DÉJANTÉE DE LA GUERRE DES ÉTOILES
CinéscoopBruno Dumont réalise son 12 éme film. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bruno_Dumont
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Cette version déjantée de la guerre des étoiles est une coproduction entre la France (70%), l’Allemagne(10%), l’Italie(10%) et la Belgique(10%) pour un budget prévisionnel de 7,1 millions €. C’est un tiers de plus que le budget prévisionnel moyen des films français de fiction sortis en 2023. https://siritz.com/financine/le-budget-des-films-de-fiction-explose/
Pour la préparation, 44 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 130 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien, soit la rémunération moyenne des réalisateurs en 2023. https://siritz.com/financine/realisateurs-les-ecrats-de-realisation-saccroissent/ Il a écrit le scénario pour 109 000 €, soit la moitié du budget moyen des scénarios des films de fiction. https://siritz.com/financine/budget-du-scenario-remuneration-du-realisateur/Les rôles principaux ont reçu 266 000 €, soit 20% de plus que la moyenne de ce qu’ils ont reçu en 2023. https://siritz.com/financine/les-stars-ne-garantissent-pas-le-succes/
Le producteur français est Tessalit production (Jean Bréhat). Le film a bénéficié d’une avance sur recettes de 600 000 €. Il a bénéficié du soutien du CNC pour le mini-traité franco-allemand et la Création visuelles et sonore. Eurimages lui a accordé son soutien. Pictanovo (région Hauts-de-France) est coproducteur et deux soficas y ont investi.
Canal+ et Ciné+ l’ont préacheté. ARP sélection a donné un minimum garanti pour les mandats salle, vidéo, vod et s-vod. Memento international a le mandat de vente international. Le producteur allemand est Red Balloon, le producteur Italien est Crescent Films et le producteur belge Novack Production.
Le précédent film réalisé par Bruno Dumont était « France », sorti le 25 août 2021. Son budget prévisionnel était de 5,6 millions €. C’était une coproduction entre la France (60%), l’Allemagne (20%), l’Italie (10%) et la Belgique (10%) Pour la préparation, 36 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 52 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Les rôles principaux avaient reçu 293 000 €.
Le producteur français était 3 B production et le distributeur déjà ARP Sélection. Le film avait rassemblé 140 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
UNE COMÉDIE DE CAYAVÉ AU MOYEN-ÂGE
Cinéscoop« Les chèvres ! », cette nouvelle comédie réalisée par Fred Cayavé et qui se situe au Moyen-Âge, est son 7ème long métrage. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fred_Cavayé
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Fred Cayavé
Son budget prévisionnel de 19 millions € est le plus élevé de celui des films français sortis depuis le début de l’année, derrière « Chien & chat « , sorti le semaine dernière. https://siritz.com/cinescoop/a-la-fois-live-et-animation/ C’est près de quatre fois le budget moyen des films français de fiction sortis en 2023. https://siritz.com/financine/le-budget-des-films-de-fiction-explose/
Pour la préparation, 45 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 350 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Soit 2,8 fois la rémunération moyenne des réalisateurs de films de fiction français. https://siritz.com/financine/realisateurs-les-ecrats-de-realisation-saccroissent/ Il a écrit le scénario avec Nicolas Slomka, Matthier Rumani et Sarah Kaminsky pour 623 000 €. C’est 3 fois la moyenne des budgets des scénarios des films français. https://siritz.com/financine/budget-du-scenario-remuneration-du-realisateur/ Les rôles principaux, dont Dany Boon et Jérôme Commandeur, ont reçu 308 000 €, soit 50% de plus que la moyenne de ce que les rôles principaux ont reçu l’année dernière, https://siritz.com/financine/les-stars-ne-garantissent-pas-le-succes/.
Le film est produit par Jerico Films (Eric Jehelmann) et Vendôme Films (Philippe Rousselet). TF1 films est coproducteur. Le film a bénéficié de soutien du CNC, de l’Angoa, de la région Aquitaine et du département de la Dordogne. Netflix (pour un énorme montant), TF1 (2 passages) et TMC (2 passages) l’ont préacheté. Pathé a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution.
Le précédent film réalisé par Fred Cayavé était « Adieu monsieur Haffmann », sorti en salle le 12 janvier 2022. https://fr.wikipedia.org/wiki/Adieu_monsieur_Haffmann_(film) Son budget prévisionnel était de 10,8 millions €. Pour la préparation, 50 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 250 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Il s’agissait d’une adaptation de la pièce de théâtre de Jean-.Philippe Daguerre. Fred Cayavé avait écrit le scénario avec ce dernier et Sarah Kaminsky pour 400 000 €. Ils avaient transformera comédie qu’était la pièce et comédie-dramatique. Les droits d’adaptation de la pièce avaient été acquis pour 100 000 €. Les rôles principaux avaient reçu 573 000 €. Le producteur délégué était Vendôme Films. OCS et France Télévisions l’avaient préacheté. Pathé et Orange studio avaient donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution. Le film avait rassemblé 750 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
LES DERNIÈRES HEURES DE MOLIÈRE
Cinéscoop« Le malade imaginaire » est la première réalisation d’Olivier Py, comédien, metteur en scène de théâtre et d’opéra. https://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Py
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Olivier Py
Ce film a un budget prévisionnel de 1,6 million €, soit moins de la moitié du budget prévisionnel médian des films de fiction français sortis en 2023. https://siritz.com/financine/le-budget-des-films-de-fiction-explose/ Pour la préparation, 17 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 11 500 €, dont 500 € d’à valoir sur droits d’auteur et 11 000 € de salaire de technicien, soit un peu plus de 15% de la rémunération médiane des réalisateurs de nos films en 2023. https://siritz.com/financine/realisateurs-les-ecrats-de-realisation-saccroissent/
Il a coécrit le scénario avec Bertrand de Rouffignac pour 47 000 €, soit moins de la moitié au budget moyen des scénarios de ces films. Les rôles principaux, dont Bertrand de Rouffignac, ont reçu 48 000 €, soit 60% de leur rémunération médiane l’année dernière. https://siritz.com/financine/les-stars-ne-garantissent-pas-le-succes/
Le producteur délégué est Atelier de production (Mathieu et Thomas Verhaeghe). Memento coproduction est coproducteur. Une sofica y a investi et la région Sud lui a apporté son soutien. Canal+, OCS et TV5 Monde l’ont préacheté. Memento Distribution lui a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution en France tandis que Playtime a le mandat de distribution à l’étranger, sans minimum garante.
Sorti dans 202 salles le film a rassemblé 24 000 entrées le premier week-end, soit 1% de toutes les entrées.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
VERS UNE MAJOR HISTORIQUE DE MOINS
ÉditorialLe cinéma en France dépend largement du cinéma américain puisqu’avant le Covid il générait 55% des entrées et la majoriténdu financement du compte de soutien du cinéma français. La médiocrité de son actuelle fréquentation est due essentiellement à l’absence des habituels blockbusters américains. Ce qui se passe au sein des majors américains nous concerne donc au plus haut point.https://siritz.com/editorial/les-raisons-detre-optimiste-de-la-fnef/
Or, comme l’annonce le magazine The Economist, il est très probable que, dans les mois qui viennent, on assiste à la disparition d’une de ses majors historiques, Paramount, comme l’ont été celle de la MGM qui appartient aujourd’hui à Amazon ou de Twenty Century Fox, racheté par Disney. En effet, Shari Redstone, l’héritière de la dynastie Redstone qui contrôlait le groupe à travers Paramount Global, cherche à vendre. Paramount Global contrôle le studio, le service de s-vod et toute une série de chaines linéaires qui vont de CBS à MTV.
Sa télévision linéaire (80% de son chiffre d’affaires) est en train de s’effondrer, les abonnés au câble résiliant en masse leur abonnement. e même, la s-vod, malgré ses nombreux succès, comme les séries « Yellowstone », et ses 60 millions d’abonnés, vient de perdre 1,2 milliard $ en 9 mois. Depuis plusieurs mois, Redstone a reçu plusieurs proposition de rachat, dont celle du groupe Warner.
La plus avancée semble être celle de la société de production Skydance (David Ellison, dont le père Larry a créé Oracle et possède une fortune estimée à 130 milliards $). Il pourrait vendre les chaînes à Byron Allen qui possède The Weather Channel.
En fait, les problèmes de Paramount illustrent ceux de tous les Studios qui sont nés à l’ère de la pellicule. Ils possèdent tous des chaînes linéaires qui sont en déclin et se sont tous lancés dans la S-vod, cumulant entre eux 25 milliards $ de perte de 2020 à 2023. Certes, celle de Warner serait enfin arrivée à l’équilibre et Disney la prévoyant pour la fin de cette année. Mais, pour des acteurs moins gigantesques, tels Paramount +, Peacock (NBC/Universal) ou Tubi (Fox), la rentabilité semble hors de portée.
Racheté par Skydance Paramount peut continuer à exister comme producteur et distributeur. Mais face à des groupes aussi puissants que les géants du numérique(Amazon, Netflix et Apple) et de l’audiovisuel (Disney et Warner) le studio aura-t-il les moyens de prendre le risque de financer toute une série de plus en plus coûteux blockbusters du cinéma et des séries, tout comme d’attirer certains des plus grands talents alors que ces-x-ci ne sont pas en nombre illimité. Au moins aussi coûteux sont les acquisitions de droits de retransmissions sportives. Or là, pour pouvoir rivaliser avec les géants du numérique, Disney, Warner et Fox (Murdoch) en sont venu à décider de s’associer.
UNE STAGIAIRE PLONGE DANS LE JOURNALISME D’INVESTIGATION
Cinéscoop« Vivants » https://fr.wikipedia.org/wiki/Vivants_(film) est le troisième long métrage d’Alix Delaporte. Une jeune stagiaire blonde dans le journalisme d’investigation. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alix_Delaporte
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Alix Delaporte
C’est un film dont le budget prévisionnel est de 4,5 millions €, soit 80% du budget prévisionnel moyen des films de fiction français sortis en 2023. https://siritz.com/financine/le-budget-des-films-de-fiction-explose/
Pour la préparation, 30 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 107 000 €, dont 50 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 57 000 € de salaire de technicien, soit également 80% de la rémunération des réalisateurs de films de fiction en 2023. https://siritz.com/financine/realisateurs-les-ecrats-de-realisation-saccroissent/ Elle a écrit le scénario avec Alain Le Henry . Elle a reçu 88 500 € et lui 62 500€, ce qui revient au total à deux tiers du budget moyen des scénarios de ces films. https://siritz.com/financine/budget-du-scenario-remuneration-du-realisateur/ Les rôles principaux ont reçu 50 000 € soit le quart de ce qu’ils ont reçu en moyenne en 2023. https://siritz.com/financine/les-stars-ne-garantissent-pas-le-succes/
Le film est produit par Trésor Films (Alain Attal). Trois soficas y ont investi et la région Ile de France lui a apporté son soutien. Canal + l’a préacheté. Pyramide a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution salle et vidéo, un autre pour les mandats vod et s-vod et un troisième pour le mandat de vente internationale.
Le précédent film réalisé par Alix Delaporte était « Le dernier coup de marteau », sorti le 11 mars 2015. Son budget prévisionnel était de 3,6 millions €. Pour la préparation, 39 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice était de 60 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Elle avait déjà écrit le scénario avec Alain Le Henry. Elle avait reçu 40 000 € et lui 35 000 €. Les rôles principaux avaient reçu 71 000 €.
Le producteur était Lionceau films. Le film avait bénéficié de 550 000 € d’avance sur recettes. France 2 était coproducteur. Les régions Languedoc-Roussillon et PACA avaient apporté leur soutien. 2 soficas y avaient investi. Canal+, Orange et France 2 y avaient investi. Pyramide avait donné un minimum garanti. Le film avait rassemblé 118 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
LES VIEUX REVIENNENT POUR NOUS FAIRE RIRE
CinéscoopLa comédie « Maison de retraite », sortie en 2022 et réalisé par Thomas Gilou, un abonné aux succès populaires, avait rassemblé plus de 2 millions de spectateur. Voici maintenant « Maison d de retraite 2 ». https://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_de_retraite_2. Mais cette fois-ci il est réalisé par Claude Zidi Jr https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Zidi dont c’est le 4ème film et dont le dernier « Deguns 2 », sorti en 2023, avait rassemblé plus de 500 000 spectateurs.
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Claude Zidi Jr
C’est un film au budget prévisionnel de 11,5 millions €, c’est-à-dire 2,2 fois le budget moyen des films de fiction français sortie en 2022. https://siritz.com/financine/le-budget-des-films-de-fiction-explose/ Pour la préparation, 36 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 150 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien, ce qui revient à 10% de plus que la rémunération moyenne des réalisateurs de films de fiction français de 2023. Il a écrit le scénario avec Kev Adams et Élodie Hesme. Le budget total de ce scénario représente plus du double du budget moyen des scénarios. Les rôles principaux ont reçu 531 000 €, soit 2,5 fois ce qu’ils ont reçu en moyenne en 2023.
Le film est produit par My Family (Elisa Soussan) & The Man France (Raphaël Gribinski et Stan Wawrinka). TF1 est coproducteur. Les régions Sud et Ile de France ont apporté leur soutien. OCS, Amazon, TF1 et TMC l’ont préacheté. Apollo a donné un minimum garanti pour les mandats salle, vidéo, vod, Dvd et un autre pour les ventes internationales.
« Maisons de retraite » était sorti le 10 février 2022. Son budget prévisionnel était de 5 millions €. Pour la préparation, 30 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 248 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Le scénario avait été écrit par Kev Adams et Catherine Diamant pour 426 000 €. Les rôles principaux avaient reçu 516 000 €.
My Family était le producteur tandis que The Man et TF1 étaient coproducteurs. Une sofica y avait investi. TF1, OCS, et TMC l’avaient préacheté. UGC avait les mandats salle, vidéo et étranger sans minimum garanti.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
À LA FOIS LIVE ET ANIMATION
Cinéscoop« Chien & chat » est un film qui mélange animation et live. https://fr.wikipedia.org/wiki/Chien_et_Chat . C’est le 3ème long métrage réalisé par la comédienne franco-italo-libanaise Reem Kherici. https://fr.wikipedia.org/wiki/Reem_Kherici
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Reem Kherici
Cette coproduction entre la France (68%) et le Canada (32%) a un budget prévisionnel de 19,2 millions €. C’est près de 4 fois le budget moyen des films de fiction français sortis en 2023. https://siritz.com/financine/le-budget-des-films-de-fiction-explose/ Et c’est le budget le plus élevé des films français sortis depuis le début de l’année. Pour la préparation, 34 jours de tournage (dont 33 au Canada) et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 400 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien, soit le triple de la rémunération moyenne des réalisateurs de film français l’année dernière. https://siritz.com/financine/realisateurs-les-ecrats-de-realisation-saccroissent/
Elle a écrit le scénario pour 325 000 €, soit plus d’une fois et demi le budget moyen des scénarios de ces films. https://siritz.com/financine/budget-du-scenario-remuneration-du-realisateur/ Les rôles principaux , dont la réalisatrice, ont reçu 346 000 €. C’est 60% de plus que la moyenne de ce qu’ils ont reçu en 2023. https://siritz.com/financine/les-stars-ne-garantissent-pas-le-succes/
Mandarin Production (Éric et Nicolas Altmayer) et La Station Animation (Christian Ronget) sont les producteurs délégués. Gaumont et TF1 sont coproducteurs. Le CNC a accordé une aide automatique et une aide sélective aux effets visuels numériques (CVSA). Netflix, TF1 (2 passages), TMC (2 passages) l’ont préacheté. Gaumont a tous les mandats de distribution.Le producteur canadien est Canin et Felin qui a bénéficié de l’aide de Téléfilm Canada et d’un minimum garanti de distributeur.
Le précédent film de était « Jour J », sorti le 26 avril 2017 pour un budget prévisionnel de 6,9 millions €. Pour la préparation, 40 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice était de 175 000 €, dont 120 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 50 000 € de salaire de technicien. Elle avait écrit le scénario avec Philippe Lacheau et Stéphane Kazadjian pour 200 000 €. Les rôles principaux, dont elle, avaient reçu 242 000 €.
Fidélité (Curiosa films et Moana Films) était coproducteur. Rhônes-Alpes Cinéma, Pathé et France 2 étaient coproducteurs. Le film avait bénéficié d’aides diverses du CNC et d’une aide de la région Ile de France. Canal+, Multithématiques et France 2 l’avaient préacheté. Pathé avait donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution. Le film avait rassemblé 415 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.
DRAME PSYCHOLOGIQUE DE SCIENCE-FICTION
Cinéscoop« La Bête » https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Bête_(film,_2023) est le 10 ème long métrage de fiction réalisé par Bertrand Bonello qui est par ailleurs compositeur, comédien, scénariste et producteur. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_Bonello Il s’agit d’une adaptation libre de « La bête dans la jungle » de Henri James. C’est un drame psychologique de science-fiction.
Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.
Bertrand Bonello
Il s’agit d’une coproduction entre la France (90%) et le Canada (10%) pour un budget prévisionnel de 7,5 millions €, soit 45% de plus que le budget moyen des fictions de films français sortis en 2023. https://siritz.com/financine/le-budget-des-films-de-fiction-explose/
Pour la préparation, 40 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 160 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est 20% de plus que la rémunération moyenne des réalisateurs de films de fiction français. https://siritz.com/financine/realisateurs-les-ecrats-de-realisation-saccroissent/ Les droits d’adaptation du livre ont été acquis pour 100 000 €. Le réalisateur a écrit le scénario avec Guillaume Breaud qui a écrit les dialogues et reçu 31 000 €. Le budget du scénario est donc deux tiers du budget moyen des scénarios des films français. https://siritz.com/financine/budget-du-scenario-remuneration-du-realisateur/ Les deux rôles principaux ont reçu 246 000 € ce qui revient à 20% de plus de ce que les rôles principaux ont reçu en moyenne. https://siritz.com/financine/les-stars-ne-garantissent-pas-le-succe
Les producteurs délégués sont Les Films du Bélier (Justin Taurand) et My New Picture (Bertrand Bonello). Arte est coproducteur. Eurimages a apporté son soutien.Le film a bénéficié d’une aide remboursable de la Région Ile de France ainsi que du soutien de la région sud et du département des Alpes maritimes. Six soficas y ont investi. Canal+, Ciné+ et Arte l’ont préacheté. Ad vitam a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution salle et vidéo, Kinology pour le mandat de ventes internationales.
Le producteur canadien est Sons of Manuel (Xavier Dolan et Nancy Grant). Il a bénéficié des Crédit d’impôt provincial et fédéral ainsi que d’une aide de la Sodec, de Téléfilm Canada et d’Eurimages. Maison 4 :3 Distribution Canada a donné un minimum garanti pour le mandat de distribution au Canada.
Le précédent film de Bertrand Bonello était « Zombi Child » https://fr.wikipedia.org/wiki/Zombi_Child qui est sorti le 12 juin 2019. Son budget prévisionnel était de 2 millions €. Pour la préparation, 24 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 90 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Il avait reçu autant pour le scénario. Les rôles principaux avaient reçu 23 000 €. Le producteur était My New Picture. Arte était coproducteur et les trois mêmes chaînes l’avaient préacheté. Ad Vitam avait donné un minimum garanti. Le film avait rassemblé 30 000 spectateurs.
www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.