Siritz : Les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel se sont réjouit de l’annonce par le chef de l’Etat de l’entrée en vigueur, dès le 1er janvier 202, 1de le directive Services Média Audiovisuels. Donc les plates-formes de S-Vod vont entrer dans le système de soutien à la production française. Ce qui va compenser l’inévitable baisse des investissements des chaînes françaises.
Alain Le Diberder : Cette transposition était inscrite dans le projet de loi audiovisuelle. Mais cette loi doit être suivie d’un décret qui fixera l’essentiel de ses modalités d’application et, en premier lieu, le pourcentage du chiffre d’affaires que ces plates-formes devront investir dans la production française. On parle de 16%, 20%, voire 25%. Il y a ensuite le problème de l’assiette, car, par exemple, Amazon Prime concerne d’autres services que les films et les séries. Il faut préciser également la nature des investissements concernés. Par exemple, si Netflix avait tourné « The Irishman » en France est-ce que l’intégralité du coût du film aurait été pris en compte ? Dans le débat au Parlement il semble que ce devait être uniquement les droits France qui devraient être pris en compte. Enfin, quelle devrait être la ventilation des droits entre le cinéma et l’audiovisuel.
Siritz : 25% c’est pour le cinéma ou cinéma plus audiovisuel, avec un plancher pour le cinéma.
ALD : A priori c’est pour l’ensemble. La ventilation entre les deux c’est justement ce que les discussions interprofessionnelles préalables au décret devaient fixer.
Siritz : Le Parlement peut voter cette partie de la loi à la rentrée ou le gouvernement procéder par ordonnance.
Ce qui est important c’est le décret
ALD : Oui. Mais ce qui est important c’est le décret. Et aujourd’hui, tous les points ne sont pas tranchés. Netflix est en discussion avancé sur ces points. Ce n’est pas du tout le cas d’Amazon. Ni de tous les autres : Disney, Apple, Comcast, etc… A ce jour les Américains ont accepté le principe d’une contribution à la production française en payant une Taxe vidéo de 5,15% au CNC. La question est celle des contreparties. Si Netflix doit investir le même pourcentage que Canal+ dans le cinéma, ils vont demander la même fenêtre dans la chronologie des médias.
Siritz : Mais ça signifie que les films sortent d’abord en salle et que Netflix acceptent l’exclusivité de plusieurs mois pour les salles.
Pour l’instant les discussions ont lieu principalement avec Netflix
ALD : Si les films ne sortent pas en salle, ce ne sont évidemment pas des films et il n’y a plus de problème de chronologie des médias. Mais les investissements ne sont pas pris en compte dans les obligations à remplir pour le cinéma. Mais, ce qui est inquiétant c’est que, pour l’instant, les discussions ont lieu principalement avec Netflix. Ils font du lobbying en France et ont signé des accords avec la SACD. Amazon, bien qu’ils diffusent des films et des œuvres françaises depuis plusieurs années, n’a rien signé avec la SACD et ne rémunère donc pas les auteurs. On sait que ce groupe est assez indifférent à notre droit du travail, notre droit de la concurrence et même à notre droit fiscal. Le film est pour lui un produit d’appel. Ce sera la même chose pour Apple, et aussi pour Google et Facebook quand ils commenceront à leur tour à diffuser films et œuvres audiovisuelles. Ce sont les plus dangereux. Donc, être pressé de faire entrer dans notre système des groupes dont on n’a pas encore mesuré la stratégie d’ici 5 ans me paraît pour le moins précipité. Aujourd’hui, par exemple, Amazon paye des prix que les diffuseurs français ne peuvent payer. S’ils réussissent à les marginaliser, dans 5 ans ils feront ce qu’ils voudront.
La directive SMA n’a pas prévu de système de sanctions
Siritz : Mais si on fixe des règles précises, quelles sont les sanctions ? Les grandes chaînes françaises ont des fréquences hertziennes qu’on peut leur retirer.
ALD : La directive SMA n’a pas prévu de véritable système de sanctions. En France, derrière TF1 et M6, il y avait Bouygues ou la Lyonnaise des eaux qui dépendaient beaucoup des commandes publiques. Mais Amazon c’est 1 200 milliards $ de capitalisation boursière dans le monde., 600 000 salariés et ils ne dépendent d’aucune dépense publique.
Siritz : A l’heure du tout numérique notre réglementation est effectivement vieillotte.
ALD : C’est vrai, elle aurait dû changer dès 2010. A l’époque tous les « nouveaux » facteurs et acteurs qui composent le paysage audiovisuel d’aujourd’hui étaient présents. Mais la modifier sur des points importants comme la fiscalité ou la chronologie des médias pour avoir 50 à 60 millions € d’investissements en plus dans la production de films en 2021 ne me semble pas valoir le coup. C’est ouvrir la boite de Pandore. Les plates-formes peuvent attendre. Netflix a gagné 7 millions d’abonnés et produit de plus en plus de séries françaises avec notre réglementation actuelle. S’il s’agit de redynamiser le financement du cinéma français. il y a d’autres voies, comme celles proposées par le rapport Boutonnat.
Siritz : En tout cas, les plates-formes, quand elles interviennent, prennent tous les droits.
ALD : C’est le cœur de leur modèle d’affaires. Elles pourront faire des exceptions pour se faire admettre au début, mais à moyen terme c’est le modèle d’affaires qui s’imposera. Actuellement, la production française est dans un système de colocation. Location aux salles, au distributeur, aux télés, et souvent un film est préfinancé par trois chaînes, qui se partagent les fenêtres. Aucun de ces acteurs n’est propriétaire du film. Par contre, la plate-forme elle est propriétaire du film, parce qu’elle en veut la diffusion exclusive et qu’elle est prête à le financer seule.
Siritz : Netflix demande la même fenêtre que Canal+. Mais, logiquement le critère de la chronologie des médias, c’est le prix public. Dans ce cas Canal + doit se situer avant Netflix puisque son abonnement est deux fois plus élevé.
On fait entrer dans notre poulailler un renard très sympathique qui sera suivi par une meute de loups
ALD : Je crains qu’en vertu du principe très théorique de la neutralité technologique ce soit la même fenêtre. Pour les plates-formes un film est intéressant par sa contribution à l’abonnement. Elle est déconnectée de l’audience du film. Un film dont on a beaucoup parlé, mais qui a été relativement peu vu, comme « The Irishman » de Scorsese, c’est très bon pour l’abonnement. Pour eux les dépenses dans des films sont fondamentalement des dépenses de marketing.
Siritz : Donc Netflix a une logique tout à fait différente des acteurs actuel de notre cinéma.
ALD : Oui. On fait rentrer dans notre poulailler un renard très sympathique. Mais qui va être suivi par une meute de loups. Ce renard, lui, n’a pas envie de tuer toutes les poules. Il a bien compris qu’il faut qu’elles puissent se reproduire. Mais il a déjà une logique différente de celle du paysan-Canal+ qui faisait croître son poulailler.
Siritz : Canal+ investit dans beaucoup de films.
ALD : Avec des budgets et des fenêtres d’exploitation contraintes et relativement courtes. Et en partageant son pouvoir, souvent avec une autre chaîne à péage et avec une ou deux chaînes gratuites. Pour financer son film un producteur empile des intervenants. L’inconvénient c’est que la prise de risque est sans doute trop diluée. Mais les investisseurs laissent en fait une paix relative au réalisateur et au producteur délégué. Avec les plates-formes le feu vert viendra des Etats-Unis.
C’est la vraie épine de Damoclès sur la tête du cinéma
Siritz : Canal+ était la chaîne du cinéma et du sport. La chaîne est prise à la gorge par l’explosion des droits sportifs. Elle doit perdre des abonnés, elle est sans doute déficitaire et n’a pas encore déposé sa demande de renouvellement de fréquence qui arrive à échéance à la fin de l’année.
ALD : C’est la vraie épée de Damoclès sur la tête du cinéma. Canal+ pourrait renoncer à sa fréquence TNT, ce qui serait un coup de théâtre. Cela lui permettrait d’alléger une grande partie de ses obligations et, accessoirement, d’être vendue à un opérateur non-européen. Sky, qui appartient à Comcast, a déclaré au-début de l’année s’intéresser à cette hypothèse, c’est un vieux serpent de mer. Et puis la valorisation d’Universal Music est plus élevée que celle de Vivendi, sa maison mère, ce qui laisse supposer que, pour les marchés financiers, celle de Canal+ est quasi-négative. Si Canal+ est vendue et passe sous pavillon américain la question de la place des plateformes de S-vod sera réglée, elles seront indispensables. Mais si le Canal+ actuel survit, les producteurs devaient éviter de faire du Canal+ « bashing » car son rôle financier reste extrêmement positif. Ils se sont engagés à investir dans des premiers films et des films de producteurs indépendants ainsi que dans toute une série de contraintes que n’accepteront pas les plates-formes.
Siritz : Mais faire entrer les plates-formes dans notre système d’obligation suppose qu’on aligne leur fiscalité sur celle des chaînes. Si elles payent une taxe vidéo de 5,15% comme Canal+ au lieu de 2% actuellement, leur TVA va passer de 20 à 10%. C’est un véritable cadeau.
ALD : Effectivement. Mais je ne vois pas le Parlement voter ce cadeau aux Gafa. La catastrophe serait de les aligner sur tout. Si on y pousse on va le regretter dans 3 ans. Déjà la directive SMA remplace la directive Télévision sans frontière qui imposait aux chaînes européennes d’avoir 50% de programmes européens. La directive SMA en impose 30%. C’est mieux que rien, mais c’est un recul.
Ce sont la salle de cinéma et les festivals qui apportent leur valeur aux films
Siritz : Les salles de cinéma en France sont un secteur très dynamique. 2019 a encore été une très bonne année. Les deux premiers mois de 2020 ont vu une baisse notable de la fréquentation, sans doute due à une offre de films plus faible que précédemment. Mais la fermeture des salles due au Covid 19 est une catastrophe. Il n’a pas de recettes et des charges fixes dont elles peuvent reporter le paiement, mais qu’elles risquent de ne pouvoir payer quand elles rouvriront. Les trois grands circuits ont les moyens de passer ce cap. Mais pour les exploitants indépendants qui représentent 50% des entrées c’est une autre histoire.
ALD : Il y a effectivement un vrai risque de disparition des petites salles. Or elles présentent deux intérêts majeurs. En premier lieu, pour la diversité des offres, car elles représentent plus 50% de la fréquentation pour le cinéma d’auteur. En second lieu elles ont un rôle social essentiel dans les villes petites et moyennes. La crise sanitaire a été l’occasion d’une revalorisation de la place de ces villes dans la France future. Et, dans ces villes, où il n’y pas de multiplexes, la fermeture d’un cinéma serait une catastrophe symbolique. Et politique. En 2020 il y a un risque de voir 100, 200, 500 villes perdre leur cinéma. C’est donc catastrophique pour le cinéma indépendant et d’auteur ainsi que pour la vie culturelle et sociale des territoires.
Siritz : Il faut donc absolument que l’Etat et les collectivités locales lancent un grand plan de soutien aux salles indépendantes?
ALD : Oui. Que l’on prenne en charge leur loyer pendant la période de fermeture. Certaines régions, comme Auvergne Rhône-Alpes, préachètent des billets et les revendent un euro la place aux jeunes. Cela permettra de garantir la fréquentation et ça va faire revenir les jeunes au cinéma. Et cette argent va revenir à la distribution et à la production beaucoup plus que si on apporte un financement à l’amont de la filière.
Siritz : Mais la salle de cinéma ne finance 10 à 15% du coût de la production.
ALD : Mais la salle de cinéma est le cœur d’un système de visibilité, par le promotion gratuite sur tous les médias. En plus des dépenses de marketing des distributeurs, la salle crée la valeur des films. Et il faut y ajouter les festivals. Le festival de Cannes c’est plusieurs centaines de millions € de promotion gratuite pour les films. Netflix a annoncé, en 2018, qu’ils faisaient 80 films. Je pense que les gens n’ont entendu parler que d’un ou deux. En revanche, pour ne prendre que la dernière édition, Cannes « fait » la carrière de « Parasite » ou celle des « Misérables ». C’est ce couple salle-festival qui donne sa valeur aux films. Cela a beau être immatériel et ne pas être inscrit dans des contrats, le système salles plus festival physique est une pièce essentielle de l’économie du cinéma et le numérique est incapable d’être une alternative. En tout cas aujourd’hui et demain matin. Après, on verra.
*Alain Le Diberder a été conseiller de Jack Lang pour les médias et les nouvelles technologies, conseiller pour les nouveaux programmes d’Hervé Bourges, PDG de TF1 (1991 à 1994), directeur des nouveaux programmes de Canal+ (2001 à 2010), directeur des programmes d’Arte (2011 à 2017). Il a créé Buzz 2 Buzz qui est une «cabinet d’architecture en nouveaux médias et en internet ». Il a écrit « La nouvelle économie de l’audiovisuel », publié aux Editions se la Découverte.
Voire aussi son article :
https://alain.le-diberder.com/cinema-aubenas-dabord-los-gatos-plus-tard/
Et l’Editorial du 4 mai :https://siritz.com/editorial/de-la-chronologie-des-medias-au-rapport-boutonnat/
La rémunération de Marsaud/Idir pour « La vie scolaire »
CinéscoopCanal+ a diffusé vendredi soir le film sorti en 2019. C’est le deuxième des deux réalisateurs qui travaillent en équipe
Canal+ a diffusé vendredi soir, le film sorti en 2019. C’est le deuxième film des deux réalisateurs qui travaillent en équipe.
Selon les informations financières fournies par Cinefinances.info*, ils ont partagé 125 000 € d’à-valoir sur droits d’auteur et autant de salaires de réalisateurs technicien.
Fabien Marsaud est plus connu sous le nom de « Grand corps malade ». C’est un slameur (auteur-compositeur-interprète) à succès, mais aussi un poète et un écrivain. Mehdi Idir réalise des films publicitaires et des clips. Dont ceux des succès de « Grand corps malade ». Il a également réalisé un court métrage, « Le bout du tunnel, tiré d’une chanson de Grand corps malade. Sur ce film les réalisateurs ont partagé 200 000 € en tant que scénaristes.
Le budget du film est de 5,4 millions €. Il a été produit par Mandarin Cinéma (Les frères Altmayer) et Kallouche cinéma (Jean Rachid). Canal+ l’avait préacheté 1,21 millions € et OCS 0,2 millions €.https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Vie_scolaire. Les salaires des rôles principaux du film n’ont coûté que… 62 000 €, ce qui prouve qu’un casting de stars n’est pas indispensable au succès d’un film.
Le premier film de ces deux réalisateurs était « Patients », sorti en 2016. Ils avaient partagé 36 000 € d’à-valoir sur droits d’auteurs et 64 000 € de salaire technicien. S’y ajoutait 60 000 € pour le scénario. Le livre autobiographique de Grand corps malade dont avait été tiré le film avait été acheté 30 000 .
Le budget du film était de 4 millions €. Il avait déjà été produit par Mandarin cinéma et Kallouche cinéma. OCS l’avait préacheté 900 000 € et Multithématiques 100 000 €. Il avait dépassé 1,28 millions de spectateurs.
* www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Voir aussi : https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-rebecca-zlotowski-pour-une-fille-facile/ et https://siritz.com/cinescoop/194-000-e-a-cedric-kahn/
« La directive SMA ouvre la boite de Pandore »
Le CarrefourSiritz : Les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel se sont réjouit de l’annonce par le chef de l’Etat de l’entrée en vigueur, dès le 1er janvier 202, 1de le directive Services Média Audiovisuels. Donc les plates-formes de S-Vod vont entrer dans le système de soutien à la production française. Ce qui va compenser l’inévitable baisse des investissements des chaînes françaises.
Alain Le Diberder : Cette transposition était inscrite dans le projet de loi audiovisuelle. Mais cette loi doit être suivie d’un décret qui fixera l’essentiel de ses modalités d’application et, en premier lieu, le pourcentage du chiffre d’affaires que ces plates-formes devront investir dans la production française. On parle de 16%, 20%, voire 25%. Il y a ensuite le problème de l’assiette, car, par exemple, Amazon Prime concerne d’autres services que les films et les séries. Il faut préciser également la nature des investissements concernés. Par exemple, si Netflix avait tourné « The Irishman » en France est-ce que l’intégralité du coût du film aurait été pris en compte ? Dans le débat au Parlement il semble que ce devait être uniquement les droits France qui devraient être pris en compte. Enfin, quelle devrait être la ventilation des droits entre le cinéma et l’audiovisuel.
Siritz : 25% c’est pour le cinéma ou cinéma plus audiovisuel, avec un plancher pour le cinéma.
ALD : A priori c’est pour l’ensemble. La ventilation entre les deux c’est justement ce que les discussions interprofessionnelles préalables au décret devaient fixer.
Siritz : Le Parlement peut voter cette partie de la loi à la rentrée ou le gouvernement procéder par ordonnance.
Ce qui est important c’est le décret
ALD : Oui. Mais ce qui est important c’est le décret. Et aujourd’hui, tous les points ne sont pas tranchés. Netflix est en discussion avancé sur ces points. Ce n’est pas du tout le cas d’Amazon. Ni de tous les autres : Disney, Apple, Comcast, etc… A ce jour les Américains ont accepté le principe d’une contribution à la production française en payant une Taxe vidéo de 5,15% au CNC. La question est celle des contreparties. Si Netflix doit investir le même pourcentage que Canal+ dans le cinéma, ils vont demander la même fenêtre dans la chronologie des médias.
Siritz : Mais ça signifie que les films sortent d’abord en salle et que Netflix acceptent l’exclusivité de plusieurs mois pour les salles.
Pour l’instant les discussions ont lieu principalement avec Netflix
ALD : Si les films ne sortent pas en salle, ce ne sont évidemment pas des films et il n’y a plus de problème de chronologie des médias. Mais les investissements ne sont pas pris en compte dans les obligations à remplir pour le cinéma. Mais, ce qui est inquiétant c’est que, pour l’instant, les discussions ont lieu principalement avec Netflix. Ils font du lobbying en France et ont signé des accords avec la SACD. Amazon, bien qu’ils diffusent des films et des œuvres françaises depuis plusieurs années, n’a rien signé avec la SACD et ne rémunère donc pas les auteurs. On sait que ce groupe est assez indifférent à notre droit du travail, notre droit de la concurrence et même à notre droit fiscal. Le film est pour lui un produit d’appel. Ce sera la même chose pour Apple, et aussi pour Google et Facebook quand ils commenceront à leur tour à diffuser films et œuvres audiovisuelles. Ce sont les plus dangereux. Donc, être pressé de faire entrer dans notre système des groupes dont on n’a pas encore mesuré la stratégie d’ici 5 ans me paraît pour le moins précipité. Aujourd’hui, par exemple, Amazon paye des prix que les diffuseurs français ne peuvent payer. S’ils réussissent à les marginaliser, dans 5 ans ils feront ce qu’ils voudront.
La directive SMA n’a pas prévu de système de sanctions
Siritz : Mais si on fixe des règles précises, quelles sont les sanctions ? Les grandes chaînes françaises ont des fréquences hertziennes qu’on peut leur retirer.
ALD : La directive SMA n’a pas prévu de véritable système de sanctions. En France, derrière TF1 et M6, il y avait Bouygues ou la Lyonnaise des eaux qui dépendaient beaucoup des commandes publiques. Mais Amazon c’est 1 200 milliards $ de capitalisation boursière dans le monde., 600 000 salariés et ils ne dépendent d’aucune dépense publique.
Siritz : A l’heure du tout numérique notre réglementation est effectivement vieillotte.
ALD : C’est vrai, elle aurait dû changer dès 2010. A l’époque tous les « nouveaux » facteurs et acteurs qui composent le paysage audiovisuel d’aujourd’hui étaient présents. Mais la modifier sur des points importants comme la fiscalité ou la chronologie des médias pour avoir 50 à 60 millions € d’investissements en plus dans la production de films en 2021 ne me semble pas valoir le coup. C’est ouvrir la boite de Pandore. Les plates-formes peuvent attendre. Netflix a gagné 7 millions d’abonnés et produit de plus en plus de séries françaises avec notre réglementation actuelle. S’il s’agit de redynamiser le financement du cinéma français. il y a d’autres voies, comme celles proposées par le rapport Boutonnat.
Siritz : En tout cas, les plates-formes, quand elles interviennent, prennent tous les droits.
ALD : C’est le cœur de leur modèle d’affaires. Elles pourront faire des exceptions pour se faire admettre au début, mais à moyen terme c’est le modèle d’affaires qui s’imposera. Actuellement, la production française est dans un système de colocation. Location aux salles, au distributeur, aux télés, et souvent un film est préfinancé par trois chaînes, qui se partagent les fenêtres. Aucun de ces acteurs n’est propriétaire du film. Par contre, la plate-forme elle est propriétaire du film, parce qu’elle en veut la diffusion exclusive et qu’elle est prête à le financer seule.
Siritz : Netflix demande la même fenêtre que Canal+. Mais, logiquement le critère de la chronologie des médias, c’est le prix public. Dans ce cas Canal + doit se situer avant Netflix puisque son abonnement est deux fois plus élevé.
On fait entrer dans notre poulailler un renard très sympathique qui sera suivi par une meute de loups
ALD : Je crains qu’en vertu du principe très théorique de la neutralité technologique ce soit la même fenêtre. Pour les plates-formes un film est intéressant par sa contribution à l’abonnement. Elle est déconnectée de l’audience du film. Un film dont on a beaucoup parlé, mais qui a été relativement peu vu, comme « The Irishman » de Scorsese, c’est très bon pour l’abonnement. Pour eux les dépenses dans des films sont fondamentalement des dépenses de marketing.
Siritz : Donc Netflix a une logique tout à fait différente des acteurs actuel de notre cinéma.
ALD : Oui. On fait rentrer dans notre poulailler un renard très sympathique. Mais qui va être suivi par une meute de loups. Ce renard, lui, n’a pas envie de tuer toutes les poules. Il a bien compris qu’il faut qu’elles puissent se reproduire. Mais il a déjà une logique différente de celle du paysan-Canal+ qui faisait croître son poulailler.
Siritz : Canal+ investit dans beaucoup de films.
ALD : Avec des budgets et des fenêtres d’exploitation contraintes et relativement courtes. Et en partageant son pouvoir, souvent avec une autre chaîne à péage et avec une ou deux chaînes gratuites. Pour financer son film un producteur empile des intervenants. L’inconvénient c’est que la prise de risque est sans doute trop diluée. Mais les investisseurs laissent en fait une paix relative au réalisateur et au producteur délégué. Avec les plates-formes le feu vert viendra des Etats-Unis.
C’est la vraie épine de Damoclès sur la tête du cinéma
Siritz : Canal+ était la chaîne du cinéma et du sport. La chaîne est prise à la gorge par l’explosion des droits sportifs. Elle doit perdre des abonnés, elle est sans doute déficitaire et n’a pas encore déposé sa demande de renouvellement de fréquence qui arrive à échéance à la fin de l’année.
ALD : C’est la vraie épée de Damoclès sur la tête du cinéma. Canal+ pourrait renoncer à sa fréquence TNT, ce qui serait un coup de théâtre. Cela lui permettrait d’alléger une grande partie de ses obligations et, accessoirement, d’être vendue à un opérateur non-européen. Sky, qui appartient à Comcast, a déclaré au-début de l’année s’intéresser à cette hypothèse, c’est un vieux serpent de mer. Et puis la valorisation d’Universal Music est plus élevée que celle de Vivendi, sa maison mère, ce qui laisse supposer que, pour les marchés financiers, celle de Canal+ est quasi-négative. Si Canal+ est vendue et passe sous pavillon américain la question de la place des plateformes de S-vod sera réglée, elles seront indispensables. Mais si le Canal+ actuel survit, les producteurs devaient éviter de faire du Canal+ « bashing » car son rôle financier reste extrêmement positif. Ils se sont engagés à investir dans des premiers films et des films de producteurs indépendants ainsi que dans toute une série de contraintes que n’accepteront pas les plates-formes.
Siritz : Mais faire entrer les plates-formes dans notre système d’obligation suppose qu’on aligne leur fiscalité sur celle des chaînes. Si elles payent une taxe vidéo de 5,15% comme Canal+ au lieu de 2% actuellement, leur TVA va passer de 20 à 10%. C’est un véritable cadeau.
ALD : Effectivement. Mais je ne vois pas le Parlement voter ce cadeau aux Gafa. La catastrophe serait de les aligner sur tout. Si on y pousse on va le regretter dans 3 ans. Déjà la directive SMA remplace la directive Télévision sans frontière qui imposait aux chaînes européennes d’avoir 50% de programmes européens. La directive SMA en impose 30%. C’est mieux que rien, mais c’est un recul.
Ce sont la salle de cinéma et les festivals qui apportent leur valeur aux films
Siritz : Les salles de cinéma en France sont un secteur très dynamique. 2019 a encore été une très bonne année. Les deux premiers mois de 2020 ont vu une baisse notable de la fréquentation, sans doute due à une offre de films plus faible que précédemment. Mais la fermeture des salles due au Covid 19 est une catastrophe. Il n’a pas de recettes et des charges fixes dont elles peuvent reporter le paiement, mais qu’elles risquent de ne pouvoir payer quand elles rouvriront. Les trois grands circuits ont les moyens de passer ce cap. Mais pour les exploitants indépendants qui représentent 50% des entrées c’est une autre histoire.
ALD : Il y a effectivement un vrai risque de disparition des petites salles. Or elles présentent deux intérêts majeurs. En premier lieu, pour la diversité des offres, car elles représentent plus 50% de la fréquentation pour le cinéma d’auteur. En second lieu elles ont un rôle social essentiel dans les villes petites et moyennes. La crise sanitaire a été l’occasion d’une revalorisation de la place de ces villes dans la France future. Et, dans ces villes, où il n’y pas de multiplexes, la fermeture d’un cinéma serait une catastrophe symbolique. Et politique. En 2020 il y a un risque de voir 100, 200, 500 villes perdre leur cinéma. C’est donc catastrophique pour le cinéma indépendant et d’auteur ainsi que pour la vie culturelle et sociale des territoires.
Siritz : Il faut donc absolument que l’Etat et les collectivités locales lancent un grand plan de soutien aux salles indépendantes?
ALD : Oui. Que l’on prenne en charge leur loyer pendant la période de fermeture. Certaines régions, comme Auvergne Rhône-Alpes, préachètent des billets et les revendent un euro la place aux jeunes. Cela permettra de garantir la fréquentation et ça va faire revenir les jeunes au cinéma. Et cette argent va revenir à la distribution et à la production beaucoup plus que si on apporte un financement à l’amont de la filière.
Siritz : Mais la salle de cinéma ne finance 10 à 15% du coût de la production.
ALD : Mais la salle de cinéma est le cœur d’un système de visibilité, par le promotion gratuite sur tous les médias. En plus des dépenses de marketing des distributeurs, la salle crée la valeur des films. Et il faut y ajouter les festivals. Le festival de Cannes c’est plusieurs centaines de millions € de promotion gratuite pour les films. Netflix a annoncé, en 2018, qu’ils faisaient 80 films. Je pense que les gens n’ont entendu parler que d’un ou deux. En revanche, pour ne prendre que la dernière édition, Cannes « fait » la carrière de « Parasite » ou celle des « Misérables ». C’est ce couple salle-festival qui donne sa valeur aux films. Cela a beau être immatériel et ne pas être inscrit dans des contrats, le système salles plus festival physique est une pièce essentielle de l’économie du cinéma et le numérique est incapable d’être une alternative. En tout cas aujourd’hui et demain matin. Après, on verra.
*Alain Le Diberder a été conseiller de Jack Lang pour les médias et les nouvelles technologies, conseiller pour les nouveaux programmes d’Hervé Bourges, PDG de TF1 (1991 à 1994), directeur des nouveaux programmes de Canal+ (2001 à 2010), directeur des programmes d’Arte (2011 à 2017). Il a créé Buzz 2 Buzz qui est une «cabinet d’architecture en nouveaux médias et en internet ». Il a écrit « La nouvelle économie de l’audiovisuel », publié aux Editions se la Découverte.
Voire aussi son article :
https://alain.le-diberder.com/cinema-aubenas-dabord-los-gatos-plus-tard/
Et l’Editorial du 4 mai :https://siritz.com/editorial/de-la-chronologie-des-medias-au-rapport-boutonnat/
Quatre annonces de Franck Riester
CinéscoopRépondant, dans le Parisien du samedi 9 mai, aux questions de professionnels de la culture, le ministre a fait des annonces précises concernant le cinéma et l’audiovisuel
La première de ces quatre annonces, concerne la date d’ouverture des salles de spectacle et de cinéma. Il a confirmé qu’il faudra attendre les résultats du premier déconfinement pour, le 2 juin, fixer cette date.
http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/franck-riester-si-je-pouvais-vous-dire-la-reouverture-sera-a-telle-date-je-le-ferais-09-05-2020-8313603.php
En second lieu, concernant le fonds de garantie des risques de pandémie pour les tournages, le Trésor apporterait 50 millions €. Le chef de l’Etat avait affirmé que cette somme devrait être complétée par les régions, les assureurs et les soficas. Le ministre a déclaré : « il sera opérationnel très prochainement ». L’existence de ce fonds est une condition préalable à la reprise des tournages de films de cinéma et de fictions pour la télévision.
voir sur cette question Le Carrefour d’Olivier Auguste Dormeuil https://siritz.com/le-carrefour/tournages-assurer-les-risques-pandemiques/
Par ailleurs, le ministre confirme la très forte baisse des recettes du fonds de soutien du CNC puisqu’il n’y a plus de recettes salles et que les recettes des chaînes ont fortement baissé. Dans ces conditions, il déclare que l’Etat va refinancer le CNC.
Enfin, concernant la réouverture des salles de cinéma, il affirme « on réfléchit à un plan de reprise et de relance ».
Ce plan reprend-il l’idée d’augmenter le fonds de soutien automatique à l’exploitation et la distribution les première semaines d’ouverture des salles pour compenser les effets de l’application de règles sanitaires et inciter les distributeurs à lancer des films porteurs dès l’ouverture ? Le ministre ne l’a pas dit.
Voir sur cette question l’Editorial suivant https://siritz.com/editorial/pour-faire-redemarrer-les-salles-de-cinema/
Les annonces précises et vagues de Macron
CinéscoopHier, à l’occasion d’un face à face virtuel avec des professionnels, le président Emmanuel Macron, en bras de chemise, a réagi aux appels de stars de la culture.
Année blanche pour les intermittents
Les annonces d’Emmanuel Macron sur la culture étaient très attendues. En effet, habituellement un intermittent doit travailler 507 heures pour bénéficier du chômage le reste de l’année. Mais, compte tenu de la difficulté que la plupart d’entre eux vont avoir à travailler, ils auront du mal à avoir travaillé 507 heures en un an. C’est pourquoi le chef de l’Etat a annoncé que, jusqu’à fin août 2021, ils pourront continuer à toucher le chômage sans avoir à justifier de ces 507 heures de travail. Ce sera coûteux pour l’Etat : on parle d’un milliard € qui s’ajouteront aux 900 millions € de déficit en période normal pour plus de 120 000 intermittents.
Directive SMA appliquée au 1er janvier
De même, le président a annoncé que la transposition de la directive SMA sur les plates-formes entrerait en vigueur au 1er janvier 2021. Elle devrait donc être votée à l’automne. Comme le notait Jérôme Seydoux, https://www.lepoint.fr/tiny/1-2374156, le président de Pathé, dans une interview au Point, elle est essentielle. En effet, le chiffre d’affaires publicitaire des chaînes en clair, va fortement coûter cette année et donc leurs obligations d’investissement dans le cinéma et l’audiovisuel en 2021, qui est assis sur ce chiffre d’affaires. Cette nouvelle loi obligera les plates-formes à investir une partie minimum de leur chiffre d’affaires dans les films et les fictions française. En outre elles paieront une taxe de 5,5% au compte de soutien du CNC qui en a bien besoin.
Flou pour l’assurance des tournages
En revanche les annonces du chef de l’Etat ont été beaucoup plus floues en ce qui concerne la production cinématographique. On sait que les tournages devront respecter des règles sanitaires qui sont en cours d’élaboration et qui vont forcément allonger leur durée ainsi que leur coût. Surtout, la reprise des tournages de films comme de fictions est conditionnée à la couverture du risque de pandémie par les assureurs. Jusqu’ici ceux-ci n’étaient pas assurés et les assureurs n’accepteront cette couverture qu’à certaines conditions, notamment l’existence d’un fonds de garantie spécifique, qu’ Emmanuel Macron a qualifié de Fonds d’indemnisation.
Voir l’interview du courtier Olivier Auguste Dormeuil https://siritz.com/le-carrefour/tournages-assurer-les-risques-pandemiques/
Dominique Boutonnat, le président du CNC s’emploie à monter ce fonds. Emmanuel Macron a annoncé qu’il serait abondé par les pouvoirs publics (Trésor et Régions) mais aussi, évidemment les assureurs. Ainsi que les banques et les soficas. Or les statuts des soficas ne prévoient pas cette possibilité et de nombreux actionnaires ont sursauté. Il faudrait même, peut-être, modifier la loi pour leur permettre d’y participer. Néanmoins, Dominique Boutonnat travaillerait avec les soficas sur des mécanismes qui se présenteraient juridiquement comme des investissements en production. Ils pourraient fonctionner comme un investissement en développement qui est perdu si le film ne se fait pas.
De toute façon, en cas d’arrêt d’un tournage pour cause de pandémie, il semble que le producteur aura à sa charge, en plus de sa prime d’assurance qui serait augmentée, une partie du coût du sinistre, même si cette prise en charges est limitée. Puis interviendront les autres participants au fonds (Fédération des Assureurs, banques du cinéma et de l’audiovisuel, Régions, soficas, etc…). Et enfin le Trésor.
Certains professionnels suggèrent que les stars du cinéma qui ont des rémunérations élevées pourraient consacrer à ce fonds un petit pourcentage de cette rémunération. Y compris sur le pourcentage sur les recettes qu’ils touchent. Cette somme pourrait être en partie déductible de l’impôt sur le revenu, comme le don à une fondation.
Pour l’instant, tous les acteurs potentiels de ce fonds sont extrêmement discrets. Il semblerait que celui-ci pourrait être de l’ordre d’une cinquantaine de millions €, entre 40 et 50% étant apportés par le Trésor. Et tant qu’il ne sera pas mis en oeuvre, aucun producteur ne prendra le risque de reprendre ou de démarrer un tournage.
Rien sur les salles de cinéma
En revanche le président n’a pas fait allusion à l’ouverture des cinémas. Il attendra évidemment les résultats du dé-confinement du 11 début juin et, peut-être même, ceux du début de l’ouverture des restaurants, pour aborder la question.
La rémunération de Rebecca Zlotowski pour « Une fille facile »
CinéscoopLe 4ème long métrage de la réalisatrice, a été diffusé hier par Canal+
La rémunération de la Rebecca Zlotowski sur ce film était de 82 000 €. Elle était composée de 26 500 € d’à valoir sur droits d’auteur et de 56 000 € de salaire. Comme sur ses précédents films, la réalisatrice était en outre co-scénariste. Toutes les informations financières de cet article ont été fournies par Cinéfinances.info *.
Comme les trois premiers films de la réalisatrice il a été produit par Les films Velvet (Frédéric Jouve et Marine Alaric). Son budget était de 2,6 millions et Canal+ l’avait acheté 680 000 €. Il avait rassemblé 83 000 spectateurs.
Voir plus ‘informations sur le film :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Une_fille_facile
« Planétarium », sorti en 2016 se passait dans les années 30. Son budget était de 8 millions €. Pour ce film la rémunération de Rebecca Zlotowski était de 248 000 €, réparti en 200 000 € d’à-valoir sur les droits d’auteur et 48 000 € de salaire. Le film avait rassemblé 82 000 spectateurs.
« Grand Central », sorti en 2013, avait un budget de 4 millions €. La réalisatrice avait reçu 30 000 € de droits d’auteurs et autant en salaire. Le film avait atteint 223 000 entrées.
Son premier film, « Belle épine », était tiré de son projet de fin d’études à la Fémis. Son budget était de 1,86 millions €. Rebecca Zlotowski avait reçu 10 000 € en droits d’auteur et 15 000 € de salaire. Le film n’avait attiré que 22 000 spectateurs.
Voir aussi la rémunération de Cédric Kahnhttps://siritz.com/wp-admin/post.php?post=1193&action=edit
La rémunération de Benoit Jacquot https://siritz.com/wp-admin/post.php?post=1003&action=edit
La rémunération des réalisateurs de fiction des films sortis en 2019 : https://siritz.com/wp-admin/post.php?post=869&action=edit
* www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
OCS au Top des préfinancements de films en 2019
BaromètresCanal+ est, de loin, le principal partenaire de préfinancement des films français, en nombre de films et en volume investi. Mais, selon les données fournies par le site Cinéfinances.info*, c’est OCS qui arrive en tête du Top des préfinancements de films sortis en 2019. « Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon dieu ? » la comédie réalisée par Philippe de Chauveron, a en effet bénéficié d’un préachat de 3,4 millions € pour 2 passages. Le budget du film était de 17 millions €.
En revanche, les quatre autres films du Top 5 ont été achetés par Canal+ Ces chiffres comprennent l’apport de la chaîne et aussi celui de sa filiale de chaînes cinéma, Multithématiques. Ce dernier se situe en général, entre 300 000 à 450 000 € . Mais il n’est pas présent systématiquement. A noter ainsi que, pour « All inclusive », la comédie de Fabien Onteniente, ce n’est pas Multithématiques mais OCS qui a acquis, pour 320 000 €, le passage de chaîne à péage après Canal+. Ce montant n’est évidemment pas inclus dans l’apport de Canal+
La chaîne à péage est intervenue dans le préfinancement de 114 films français sortis en 2019. Son apport le plus bas était de 80 000 € pour la coproduction franco-sénégalaise, « Atlantique », réalisé par Mati Diop, dont le budget était de 2,17 millions €.
Hors apport de Multithématiques, le préfinancement moyen de Canal + sur les films français sortis en 2019 était :
Sur 10 ans, c’est Canal + (en y ajoutant Multithématique) qui, 8 fois sur 10, a fait le plus gros apport. 2019 marque une chute importante de l’apport maximum des chaînes payantes.
On voit même que, depuis 3 ans, l’apport des chaînes à péage baisse chaque année.
* www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Voir le Top 2019 des chaînes gratuites : https://siritz.com/wp-admin/post.php?post=1049&action=edit
* www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Cedric Kahn : 194 000 € en tant que réalisateur
CinéscoopCanal + a diffusé mardi soir « Fête de famille », réalisé par Cédric Kahn. Son box-office et sa rémunération ne cessent de progresser depuis 2014
194 000 € à Cedric Kahn pour la réalisation de « Fête de famille ». Produit par Les films du Worso (Sylvie Pialat), le budget du film était de 5,3 millions €. Il est sorti le 4 septembre 2019 et avait atteint 326 000 entrées. Canal+ l’avait préacheté pour 1,047 millions €.
Selon les informations fournies par Cinefinances.info *,Cédric Kahn à reçu 90 000 € d’ à-valoir sur les droits d’auteur et 104 000 € en salaire de réalisateur technicien.
Son précédent long métrage était « La prière ». Produit par le même producteur, il était sorti en 2018. Son budget était de 3,9 millions € et il avait rassemblé 223 000 entrées. La rémunération de Cédric Kahn était de 142 000 €, dont 85 000 € en droits d’auteur et 57 000 en salaire.
En 2014 était sorti « Vie sauvage » dont il était le réalisateur. Il était produit par Les Films du Lendemain et Le Pacte pour un budget de 5,3 millions €. Il a réalisé 189 000 entrées. La rémunération de Cédric Kahn était 120 000 €, dont 60 000 € de droits d’auteur et autant en salaire.
Lire aussi sur la rémunération des réalisateurs :
Benoit Jacquot : https://siritz.com/category/cinescoop/
Katia Lewkowicz ;https://siritz.com/cinescoop/90-000-e-de-remuneration-pour-la-realisatrice-de-forte/
Pour Cedric Kahn 194 000 € le place bien au-dessus de la moyenne des réalisateurs français en 2019.
Le baromètre de la rémunération des réalisateurs en 2019 : https://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/remuneration-des-realisateurs-de-films-francais-de-fiction/
* www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Consommation de films piratés en progression
BaromètresCette progression reflète celle de l’ensembles des biens culturels selon une étude de l’Hadopi
La consommation des films piratés est à la hausse pendant le confinement selon une étude de la Hadopi . Or, le piratage, en France, est une véritable plaie pour l’économie du cinéma. l explique notamment la chute continuelle des ventes de DVD et le poids marginal de la VoD par location ou vente.
Les pouvoirs politiques français successifs se sont bien gardés de lutter contre ce fléau en mettant en place des sanctions dissuasives. Voir l’éditorial https://siritz.com/editorial/de-la-chronologie-des-medias-au-rapport-boutonnat/
La Hadopi étudie cette pratique en permanence et dans le détail. Le 30 avril elle vient de publier une étude : « Consommation des biens culturels dématérialisés en période de confinement ». Elle est très intéressante. Il s’agit d’un sondage régulier auprès d’un échantillon représentatif de la population française. Il confirme ce dont on se doutait : une augmentation de la consommation de biens culturels, et notamment de films, en période de confinement. Ainsi, en mai 2019, 81% des sondés déclaraient pratiquer cette consommation. Lors des premières semaines de confinement le taux est passé à 84% pour se situer à 89% à la fin du mois d’avril.
Comme on le voit, la Hadopi note une progression de la consommation de films piratés par rapport à mai 2019. Mais, au début du confinement le pourcentage d’internautes confirmant cette consommation a commencé par diminuer avant de remonter fortement.
Par ailleurs ces internautes indiquent aussi que leur consommation légale a encore plus augmenté.
La question est de savoir si le confinement a un peu plus ancré les habitudes de piratage ou si la croissance de celles-ci n’est que provisoire. Il serait par ailleurs intéressant d’étudier les rasions pour les quels, aux Etats-Unis, Universal a réalisé un chiffre d’affaires de 100 millions € avec un film proposé en Vol Premium pendant la fermeture des salles.https://siritz.com/cinescoop/chronologie-des-medias-comcast-recadre-universal/
Voir aussi l’étude de l’Hadopi : https://www.hadopi.fr/actualites/consommation-de-biens-culturels-dematerialises-en-situation-de-confinement-vague-2-suite
Tournages : assurer les risques pandémiques
Le Carrefour18 producteurs ont lancé un cri d’alarme à Bruno Lemaire pour attirer son attention sur l’importance capitale de l’enjeu. Un assurance donne son point de vue sur les solutions possibles.
Siritz : Quand les tournages ont été arrêtés les producteurs ont découvert qu’ils n’étaient pas assurés contre les risques de pandémie. Pour l’instant l’Etat prend en charge, directement par le chômage partiel, ou indirectement par le report des charges ou les crédits bancaires, une grande partie des conséquences d’une suspension des tournages. Mais quand ceux-ci pourront reprendre aucun producteur ne pourra relancer ou démarrer une production s’il doit financer seul les conséquences d’un nouvel arrêt parce qu’un comédien ou le réalisateur décède du Covid 19. Est-ce que les compagnies d’assurance, en France et dans le monde, ont imaginé des solutions ?
OAD : Jusqu’à maintenant les risques de pandémie étaient exclus de nos contrats. La dernière pandémie qu’il y a eu dans le monde c’était il y a un siècle et on ne pensait pas que cela pourrait arriver de nouveau. Sur cette question on vit au jour les jours. Il faut bien comprendre que tous les assureurs dans le monde sont réassurés par quelques très gros réassureurs qui sont principalement en Europe : Hanover Ré, Munich Re, Suisse Ré et Scor. Avec tous les événements qui viennent de se passer ils en ont pris un sacré coup, notamment du fait de tous les évènements sportifs ou culturels annulés.
https://www.rubini-et-associes.com/qui-sommes-nous-
Siritz : Donc il y avait tout de même des contrats qui assuraient les risques de pandémie.
L’assurance de Wimbledon contre les risques de pandémie va coûter 200 millions €
OAD : Oui. C’est en général exclu des contrats, mais on peut racheter des exclusions. C’était, par exemple, le cas du tournoi de Wimbledon et ça va coûter dans les 200 millions €. Ces réassureurs vont payer beaucoup de sinistres dans le monde et j’imagine que ça doit se chiffrer en plusieurs milliards €. Donc, pour pouvoir assurer les productions de films et de séries, il faut que les assureurs aillent voir les réassureurs et que ceux-ci leur donnent des capacités d’assurer les risques de pandémie. Or, pour l’instant, ils sont surtout en train de payer des sinistres plutôt que de chercher le financement de nouvelles garanties. C’est pourquoi ça va prendre pas mal de temps.
Siritz : Mais cela veut-il dire que, pour l’instant, on n’a pas bougé pour le cinéma et l’audiovisuel ?
OAD : Non, on avance. Et on estime pouvoir avoir quelque chose en juin. Mais ça ne couvrira pas tout. Ce sera peut-être une solution qui « capera » un risque.
Il y aura un plafond au remboursement
Siritz : Qu’est-ce que cela veut dire ?
OAD : Qu’il y aura un plafond au remboursement. Si le décès d’un réalisateur arrête totalement le tournage d’un film l’assureur ne remboursera pas tout le film. De toute façon il va falloir y aller très progressivement. Avec tout ce qui se passe, et le risque d’une deuxième vague, les assureurs n’ont pas envie d’assurer le risque de pandémie. Il faut redémarrer en y allant très progressivement.
Siritz : Donc, par exemple, sur un film de 10 millions € l’assureur ne garantirait que 5 millions €.
OAD : Je pense que ce sera bien moins que ça. Les réassureurs ont subi un tel choc qu’ils ne sont pas très chauds pour prendre de gros risques. Mais je parle des conséquences du Covid. On peut imaginer qu’il y aura très peu de films où un comédien, un réalisateur ou un chef opérateurs va mourir des conséquences du Covid. S’il est malade mais que le tournage reprend 2 ou 3 semaines plus tard, le coût n’est pas celui de la totalité du film. Et sur les autres risques on va continuer à les assurer normalement.
Siritz : Mais le plafond sera en valeur absolue ou en pourcentage du tournage ?
OAD : Je pense en valeur absolue. Mais c’est un « work in progress ».
Dominique Boutonnat est en train de travailler à un fonds de garantie
Siritz : Prenons les tournages qui sont interrompus. Les producteurs ont déjà engagé des sommes importantes. Si le tournage ne reprend pas parce qu’il n’y a pas d’assurance possible, que les producteurs ne peuvent donc livrer leur production, ils devront rembourser leurs financements et un grand nombre d’entre eux vont sauter. Est-ce qu’on a imaginé des règles sanitaires à respecter pendant le tournage pour que l’assurance de la pandémie devienne possible ?
OAD : D’abord, Dominique Boutonnat, le président du CNC, est en train de travailler à un fonds de garantie, d’indemnisation qui sera abondé par le Trésor et la fédération des assurances. Le montant n’est pas encore fixé avec précision, mais il pourrait garantir les conséquences du Covid sur les tournages.
Siritz : Mais est-ce qu’on a déjà imaginé les règles sanitaires à respecter sur les tournages ?
OAD : Oui. Il y aura obligatoirement un contrôle sanitaire sur tous les tournages. Par exemple, une présence médicale et un référent Covid. Chaque membre de l’équipe devra avoir un masque. Les protocoles sont en train d’être mis en place par le Comité d’hygiène, les syndicats professionnels. Il y aura des protocoles sanitaires à respecter sur tous les tournages.
Siritz : Le port du masque pour les comédiens qui jouent devant la caméra ?
OAD : Non. Ca ne sera évidemment pas possible. Je parle de tous les gens derrière la caméra.
Siritz : Est-ce que tous ceux qui arrivent le matin seront testés.
OAD : Normalement oui. Une infirmière ou un infirmier, voir quelqu’un de la protection civile prendra la température de chacun à l’arrivée et au départ. La cantine va changer. Ce sera plutôt des plateaux repas avec des espaces séparés. Ne seront sur le plateau que les gens qui doivent absolument y être pour éviter au maximum les risques de contact. Ce sont les directeurs de production qui sont et devront être à la manœuvre la-dessus.
Siritz : Les bruits courent que, pendant la période de reprise où le Covid frappe encore, on obligerait tous ceux qui sont sur un tournage à ne pas rentrer chez eux et, par exemple, aller dans un hôtel qui leur est réservé pour ne pas être confinés.
OAD : Non. Ce confinement me paraît irréalisable. Certains ont même parlé de confiner les comédiens avant le tournage. Mais ce sera au cas par cas. Dans le Morvan je ne pense qu’il y ait beaucoup de risques. A Paris, aujourd’hui on ne pourrait tourner.
Siritz : Est-ce qu’on a une évaluation, grosso modo, de combien la couverture du risque pandémie pourrait augmenter le coût des assurances ?
Le respect du protocole sanitaire sur les tournages va en augmenter les coûts
OAD : C’est un peu tôt pour le dire, mais ça ne sera pas négligeable. Tout dépendra notamment du fonds de garantie du CNC. Ce qui est sûr c’est que le respect du protocole sanitaire sur les tournages va en augmenter les coûts, parce que cela va allonger les tournages, qu’il va falloir fournir des masques et payer des infirmiers.
Siritz : Est-ce qu’on a une idée de quand les tournages pourraient démarrer si le dé-confinement n’entraine pas de rebond ? Pour les restaurants on parle du début juin.
OAD : En théorie on pourrait recommencer à partir du 12 mai puisque l’Etat pousse au redémarrage de l’économie. Mais le 12 mai je ne suis pas sûr qu’il y aura une police d’assurance Covid. Il vaut donc mieux imaginer juin. Et cela va dépendre des tournages. Pour un film avec beaucoup de comédiens et de figurants, mieux vaut imaginer 2021, voir 2022.
Siritz : Mais pour les films dont le tournage a été stoppé, par exemple dans un studio, leur producteur ne peut reporter le tournage. Il a construit son décor, il va falloir qu’il réussisse à garder ses comédiens, son réalisateur et ses équipes en prolongeant son contrat. Il doit reprendre au plus tôt.
OAD : Dans certaines régions, comme l’Ile de France, tout va dépendre de la décision du politique. Nous on espère avoir des premières polices d’assurance en juin.
Voir aussi Serge Hayat sur le casse-tête du redémarre des tournages :https://siritz.com/le-carrefour/serge-hayat-dans-les-salles-de-cinema-la-reprise-sera-tres-timide-puis-il-y-aura-embouteillage/
Top 5 des salaires des principaux comédiens
FinanCinéEn 2019 « Le Chant du loup » largement en tête
En 2012 le distributeur Vincent Maraval (Wild Bunch), dans une tribune au Monde, s’élevait contre le fait que les comédiens français étaient trop payés. https://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2012/12/28/les-acteurs-francais-sont-trop-payes_1811151_3208.html
A la suite de quoi, une réglementation a plafonné leurs salaires. Qu’en est-il aujourd’hui ?
En s’appuyant sur les données fournies par le site Cinéfinances.info*, voici le Top des plus importantes rémunérations des principaux comédiens des films français sortis en 2019. Il s’agit des salaires cumulés des principaux interprètes. Rappelons que le plafonnement ne concerne pas les éventuels intéressements au chiffre d’affaires ou aux résultats des films. Ceux-ci n’apparaissent évidemment pas dans les budgets.
Ce sont les 4 principaux interprètes du « Chant du loup », réalisé par Antonin Baudry, qui arrivent en tête. Les salaires cumulés d’Omar Sy, Mathieu Kassovitz, Reta Kated et Français Civel s’élèvent à 2 283 000 €. Cela représente 12% du budget de cette superproduction a suspense qui se passe dans un sous-marin nucléaire. Il faut en outre ajouter les charges sociales. Le film a réalisé 1,8 millions d’entrées et de bonnes ventes internationales.
La comédie de Philippe de Chauveron, « Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon dieu ? » arrive en seconde position. Les principaux comédiens de ce film ont également reçus en salaire 12% du budget du film. Le film a réalisé plus de 6,7 millions d’entrées.
Les salaires des interprètes principaux de « Nous finirons ensemble » sont en troisième position. Ils représentent 9% du budget. Le film choral de Guillaume Canet a réalisé 2,8 millions d’entrées.
Tout comme ceux du « Dindon », la comédie de Jalil Jasper, qui est une adaptation de la pièce de Feydeau mais qui n’a réalisé que
256 000 entrées.
Enfin, ceux de « All inlusive », la comédie de Fabien Onteniente, qui a atteint 820 000 entrées, représentent 8% du budget.
Ainsi, on voit qu’on est loin de 2012 où plusieurs comédiens avaient un salaire qui dépassait largement 1 million €, voir 1,5 millions € par film. En revanche, de plus en plus souvent, certains comédiens jouent les premiers rôles dans plusieurs films par an.
Ces chiffres sont à comparer à ceux de la rémunération des réalisateurs de films de fictiohttps://siritz.com/les-barometres-de-la-distribution/remuneration-des-realisateurs-de-films-francais-de-fiction/n.
*www.Cinefinances.info* est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.