Les résultats de la fréquentation de la journée du mercredi 10 septembre semblent confirmer la thèse d’une évolution structurelle du public du cinéma par rapport à l’avant Covid, comme analysé dans l’éditorial d’il y a deux semaines https://siritz.com/editorial/le-cinema-doit-remettre-en-question-ses-equilibres/
Certes c’était une journée très particulière du fait du mouvement « bloquons tout ». Nul doute qu’un grand nombre de spectateurs ont préféré ne pas se déplacer pour aller au cinéma. En outre, de nombreuses salles était fermées, à commencer par le premier multiplex de France et du monde, l’UGC Les Halles. Mais tous les films étaient à la même enseigne.
« Conjuring le jugement dernier » tire son épingle du jeu
Or, que constate-t-on : un seul film a tiré son épingle du jeu. Tous les autres ont des résultats très décevants par rapport à ce que leurs distributeurs et les exploitants étaient en droit d’attendre d’eux. Le film d’épouvante américain, distribué par Warner, « Conjuring : le jugement dernier » a rassemblé 156 712 spectateurs dans 439 salles. Il en avait déjà rassemblé 91 717 dans les avant-premières. C’est le deuxièmes démarrage de l’année derrière le dessin animé « Lillo & Stich », distribué par Disney avec 262 605 entrées, avant-premières comprises, sur 590 copies et qui a fini avec 5, 157 millions d’entrées.
Comme on le sait, les films d’épouvantes, même quand ils démarrent très fort ont comme caractéristique de chuter très vite, d’environ 40 à 50%, voire plus, dès la deuxième semaine. « Conjuring l’heure du jugement » est le 4ème d’une franchise. Le premier, sorti en 2013, avait rassemblé 1,163 millions spectateurs. Le second, en 2016, 1,474 spectateurs. Le 3 ème, en 2021 avait dèmarré à 126 000 entrées dans 518 salles et terminé à 1,887 millions. Donc le 4 ème opus, malgré la manifestation « bloquons tout », fait plus que les précédents.
Pas les 15 autres films
En revanche, le second des 15 films qui sortent cette semaine est « Connemara », l’adaptation du roman à succès de Nicolas Mathieu, réalisé par Alex Lux et distribué par StudioCanal. https://siritz.com/cinescoop/retrouvailles-et-difference-de-classe/ Il ne rassemble que 25 727 entrées sur 274 salles. Et la moitié de ces entrées sont celles des avant-premières. Mercredi il ne réalise donc que 7% des entrées de « Conjuring ». Le dessin animé « Shaun le mouton » fait également 25 000 entrées, dont 21 000 lors des avant-premières. Et tous les autres films sont loin derrière.
Certes, les résultats de la fréquentation des jours suivants devraient être meilleurs du fait du retour au cours normal des choses et de l’ouverture de toutes les salles. Mais les résultats de mercredi prouvent bien que, désormais, la sélection par le public est beaucoup plus sévère qu’avant le Covid. Certains films peuvent tirer leur épingle du jeu, mais la quasi totalité d’entre eux marchent beaucoup moins qu’avant. Ce qui explique la baisse continue de la fréquentation. La leçon de mercredi est spectaculaire : l’évolution structurelle du public est patente. Puisque le comportement du public a changé, la profession doit donc s’adapter à ce ce changement.
FEEL GOOD MOOVIE AVEC STARS
CinéscoopLe troisième long métrage réalisé par Emmanuel Poulain-Arnaud https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-621394/filmographie/, « Regarde » », https://fr.wikipedia.org/wiki/Regarde est un feel good movie avec stars.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Emmanuel Poulain-Arnaud
Le budget prévisionnel de cette coproduction entre la France (90%) et la Belgique (10%) est de 8 millions €. C’est 60% de plus que le budget prévisionnel moyen des films français de fiction sortis au début de cette année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/ Pour la préparation, 41 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 130 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est légèrement plus que la rémunération moyenne des réalisateurs. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-2025-comparee-a-2024/.Il a écrit le scénario avec Julien Rigoulot et Jean-André Yerlès pour 452 000 €, soit 2,5 fois le budget moyen des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/
La musique a été confiée à Julien Glabs pour 150 000 €. C’est, là encore, 2,5 fois la moyenne des droits musicaux. https://siritz.com/financine/remuneration-des-compositeurs-de-musique/ La rémunération des rôles principaux est 1,470 millions €. C’est plus de 5 fois la rémunération moyenne des rôles principaux. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-roles-principaux-en-2025/C’est la troisième rémunération des rôles principaux de 2025, derrière « Dracula » (2,7) et « God save la Tuche » (2,250). Cela prouve que le film repose bien sur le face à face entre deux stars, Audrey Fleurot et Dany Boon.
Le film est coproduit par Chapka Films (Laetitia Galitzine) et TF1 studio. SND et TF1 films production sont coproducteurs. Canal+, Disney+, TF1 et TMC l’ont préacheté.TF1 studio et SND ont donné un minimum garanti pour tous les droits de distribution.
Le producteur belge est Beside productions qui l’a financé essentiellement avec son tax shelter.
Le précédent film réalisé par Emmanuel Poulain-Arnaud était « Le test », sorti en 2021. Son budget prévisionnel était 5,4 millions €. Il était produit par 24 25 films et Apollo Films avait donné un minimum garanti pour les droits de distribution. Le film avait rassemblé 306 000 spectateurs. https://siritz.com/cinescoop/pour-la-realisation-de-le-test/
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
L’HISTOIRE D’UNE ÉPIPHANIE SELON BELVAUX
CinéscoopLe 10ème long métrage écrit et réalisé par le belge Lucas Belvaux est une adaptation de son roman « Les tourmentés ». Le film, « Les tourmentés », est une coproduction franco-belge. C’est l’histoire d’une épiphanie selon Belvaux lui-même. Épiphanie est le terme utilisé pour signifier qu’une personne a trouvé la dernière pièce d’un puzzle et voit désormais la chose dans son intégralité.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Lucas Belvaux
Le budget prévisionnel de cette coproduction entre la France (85%) et la Belgique (15%) a un budget prévisionnel de 5 millions €, ce qui est le budget prévisionnel moyen des films français de fiction de notre baromètre des budgets. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/ Pour la préparation, 37 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 137 500 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien, soit 10% de plus que la rémunération des réalisateurs. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-2025-comparee-a-2024/ Les droits du livre ont été acquis pour 59 000 € et il a écrit le scénario pour 82 000 €. Le coût total du scénario est donc 141 000 €, soit 80% du budget moyen des scénarios. La musique a été confiée à Frédéric Vercheval pour 50 000 €. C’est 20% de moins que le budget moyen des droits musicaux.https://siritz.com/financine/remuneration-des-compositeurs-de-musique/Enfin, les rôles principaux ont reçu 400 000 €. C’est 40% de plus que la rémunération moyenne des rôles principaux. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-roles-principaux-en-2025/
Le producteur délégué est Bizibi (Emmanuel Agnerey). Le film a bénéficié de 650 000 € d’avance sur recettes avant réalisation. Une sofica garantie et deux sofica non garantis y ont investi. Les régions Ile de France et Rhône-Alpes ont apporté une aide remboursable. UGC Images a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution.
Le producteur belge est Artemis productions. Il a bénéf icié de l’aide de Wallonie-Bruxelles. La RTBF, Be TV et Proximus l’ont coproduit et préacheté.
Le précédent film réalisé par Lucas Belvaux était « Des hommes », sorti en 2021. Son budget prévisionnel était 5,6 millions €. Il était produit par Synecdoche et distribué par Ad Vitam. Il avait rassemblé 174 000 spectateurs. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-lucas-belvaux/
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
UNE ÉCRIVAINE MANIPULÉE PAR L’IA
CinéscoopPour le 6ème long métrage qu’il a réalisé, « Dalloway » https://fr.wikipedia.org/wiki/Dalloway,Yann Gozlan https://fr.wikipedia.org/wiki/Yann_Gozlan a choisi d’adapter le roman de Tatiana de Rosnay, « Fleurs de l’ombre », un thriller sur une écrivaine manipulée par l’IA.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Yann Gozlan
Cette coproduction entre la France (70%) et la Belgique (30%), a un budget prévisionnel de 9,3 millions €, soit un peu moins que le double des budgets des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025.Pour la préparation, 45 jours de tournage (dont 21 en studio) et la post-production la rémunération du réalisateur est de 350 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est un peu moins que le triple de la rémunération des réalisateurs de fiction. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-2025-comparee-a-2024/
Il a écrit le scénario avec icolas Bouvet et Thomas Kruithof pour 123 000 €. Les droits d’adaptation du roman ont été achetés 90 000 €. C’est dire que le budget total du scénario est un quart de plus que la moyenne des budgets de scénario. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/ La musique a été confiée à Philippe Rombi pour 200 000 €, soit un peu plus de trois fois la moyenne des droits musicaux des films. https://siritz.com/financine/remuneration-des-compositeurs-de-musique/La rémunération des rôles principaux est 400 000 €, soit 40% de plus que la rémunération moyenne des réalisateurs. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-roles-principaux-en-2025/
Les producteurs délégués sont Mandarin et Cgie (Les frères Altmayer) et Gaumont. Canal+ et Netflix l’ont préacheté. Gaumont a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution en France et un autre pour les mandats de distribution à l’étranger.
Le producteur belge est Panache productions.Il a bénéficié du tax shelter ainsi que du soutien de Wallimage et de ScreenBruxelles. Betv et Proximus sont coproducteurs et l’ont préacheté. Anga a donné un minimum garanti pour la distribution dans le Benelux.
Le précédent film réalisé par Yann Golzlan était « Visions », sorti en 2023. Il était produit par Eagle Teams Entertainment et 24 25 films pour un budget prévisionnel de 9 millions €. SND était le distributeur et le film avait rassemblé 175 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
À LA RECHERCHE DU SPERME PARFAIT
CinéscoopPour son deuxième long métrage cinéma, « Toujours possible », https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=1000006713.html le producteur, scénariste et réalisateur Jacques Ouaniche https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Ouaniche réalise une comédie qui part à la recherche du sperme parfait.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Jacques Ouaniche
Son budget prévisionnel est 1,9 millions €, soit 55% du budget prévisionnel médian des films français de fiction sortis cette année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/. Pour la préparation, 24 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 60 000 €, répartie en part égale entre à-valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est à peu près la moitié de la rémunération médiane des réalisateurs. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/. Il a écrit le scénario avec Jane Ainscough pour 125 000 €, soit 10% de plus que le budget médian des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/
La musique a été confiée à Randy Korber et les droits musicaux sont de 20 000 €. C’est la moitié des droit musicaux médians. https://siritz.com/financine/remuneration-des-compositeurs-de-musique/. Les rôles principaux ont reçu 163 000 €, soit 50% de plus que leur rémunération médiane. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-roles-principaux-en-2025/
La société de Jacques Ouaniche, Noé productions, est producteur délégué du film. E.D Benyam est coproducteur. Le film a demandé le soutien du CNC pour la musique et l’aide de la Spedidam. OCS l’a préacheté pour la France et la Suisse. Star Invest a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution.
Le précédent long métrage pour le cinéma réalisé par Jacques Ouaniche était « Victor Young Perez », la biographie du boxeur juif tunisien Victor Perez qui a été champion du monde. Le film, dont il était coproducteur délégué, était sorti en 2013 et il avait été distribué par Océan Films. Il avait rassemblé 50 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
LA LEÇON DE MERCREDI EST SPECTACULAIRE
ÉditorialLes résultats de la fréquentation de la journée du mercredi 10 septembre semblent confirmer la thèse d’une évolution structurelle du public du cinéma par rapport à l’avant Covid, comme analysé dans l’éditorial d’il y a deux semaines https://siritz.com/editorial/le-cinema-doit-remettre-en-question-ses-equilibres/
Certes c’était une journée très particulière du fait du mouvement « bloquons tout ». Nul doute qu’un grand nombre de spectateurs ont préféré ne pas se déplacer pour aller au cinéma. En outre, de nombreuses salles était fermées, à commencer par le premier multiplex de France et du monde, l’UGC Les Halles. Mais tous les films étaient à la même enseigne.
« Conjuring le jugement dernier » tire son épingle du jeu
Or, que constate-t-on : un seul film a tiré son épingle du jeu. Tous les autres ont des résultats très décevants par rapport à ce que leurs distributeurs et les exploitants étaient en droit d’attendre d’eux. Le film d’épouvante américain, distribué par Warner, « Conjuring : le jugement dernier » a rassemblé 156 712 spectateurs dans 439 salles. Il en avait déjà rassemblé 91 717 dans les avant-premières. C’est le deuxièmes démarrage de l’année derrière le dessin animé « Lillo & Stich », distribué par Disney avec 262 605 entrées, avant-premières comprises, sur 590 copies et qui a fini avec 5, 157 millions d’entrées.
Comme on le sait, les films d’épouvantes, même quand ils démarrent très fort ont comme caractéristique de chuter très vite, d’environ 40 à 50%, voire plus, dès la deuxième semaine. « Conjuring l’heure du jugement » est le 4ème d’une franchise. Le premier, sorti en 2013, avait rassemblé 1,163 millions spectateurs. Le second, en 2016, 1,474 spectateurs. Le 3 ème, en 2021 avait dèmarré à 126 000 entrées dans 518 salles et terminé à 1,887 millions. Donc le 4 ème opus, malgré la manifestation « bloquons tout », fait plus que les précédents.
Pas les 15 autres films
En revanche, le second des 15 films qui sortent cette semaine est « Connemara », l’adaptation du roman à succès de Nicolas Mathieu, réalisé par Alex Lux et distribué par StudioCanal. https://siritz.com/cinescoop/retrouvailles-et-difference-de-classe/ Il ne rassemble que 25 727 entrées sur 274 salles. Et la moitié de ces entrées sont celles des avant-premières. Mercredi il ne réalise donc que 7% des entrées de « Conjuring ». Le dessin animé « Shaun le mouton » fait également 25 000 entrées, dont 21 000 lors des avant-premières. Et tous les autres films sont loin derrière.
Certes, les résultats de la fréquentation des jours suivants devraient être meilleurs du fait du retour au cours normal des choses et de l’ouverture de toutes les salles. Mais les résultats de mercredi prouvent bien que, désormais, la sélection par le public est beaucoup plus sévère qu’avant le Covid. Certains films peuvent tirer leur épingle du jeu, mais la quasi totalité d’entre eux marchent beaucoup moins qu’avant. Ce qui explique la baisse continue de la fréquentation. La leçon de mercredi est spectaculaire : l’évolution structurelle du public est patente. Puisque le comportement du public a changé, la profession doit donc s’adapter à ce ce changement.
UN SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE OPPRESSANT
CinéscoopPour son second long métrage, « L’intérêt d’Adam », https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Intérêt_d%27Adam, la réalisatrice belge Laura Wandel https://fr.wikipedia.org/wiki/Laura_Wandel nous plonge dans un suspense psychologique oppressant.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
LAURA WANDEL
Il s’agit d’une coproduction entre la Belgique (66%) et la France (34%). Le budget prévisionnel est 3,2 millions €, c’est-à-dire 90% du budget median des films français de fiction sortis cette année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/ Pour la préparation, 34 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 75 000 €, dont 35 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 40 000 € de salaire de technicien, soit 95% de la rémunération médiane des réalisateurs. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-2025-comparee-a-2024/.Elle a écrit le scénario avec Iris Kaltenback pour 76 000 €, soit deux tiers du budget médian des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/.Les rôles principaux ont reçu 125 000 €, ce qui correspond à la rémunération médiane des rôles principaux. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-roles-principaux-en-2025/.Il n’y a pas de bande musicale.
Les producteurs délégués belges sont Dragon Films (Stéphane Lohest) et les Films du fleuve (Les frères Dardenne). Le film a obtenu l’aide à l’écriture, l’aide au développement et l’aide à la production de Wallonie-Bruxelles, l’aide du Fonds audiovisuel de Flandre et l’aide du Media Slate. La RTBF l’a coproduit, l’a préacheté et lui a fait bénéficier de son fonds. Be TV et Proximus l’ont préacheté.Lumière lui a donné un minimum garanti pour les mandats salle et vidéo de Belgique et Indie Sales d’un minimum garanti pour les ventes à l’étranger.
Le producteur français est Les Films de Pierre (Pierre Berger et Pierre Thoretton). Iris Films est coproducteur tout comme France 3 cinéma. Le film a été préacheté par Canal+, Ciné+ et France télévisions. Memento Films a donné un minimum garanti pour les mandats France et Indie Sales pour les ventes à l’étranger.
Le premier film de Laura Wandel était « Un monde », sorti en 2021 en Belgique et en 2022 en France. Le producteur belge était Lumière. En France il était distribué par Tandem et avait rassemblé 66 000 spectateurs. https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_monde_(film)
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
LE PARCOURS DE VIE D’UN HANDICAPÉ
CinéscoopLe premier long métrage de fiction réalisé par la comédienne Hélène Médigue https://fr.wikipedia.org/wiki/Hélène_Médigue#:~:text=Hélène%20Marie%2DFrançoise%20Médigue%20naît,national%20supérieur%20d’art%20dramatique, « Une place pour Pierrot » https://diaphana.fr/film/une-place-pour-pierrot/ raconte le parcours de vie d’un handicapé.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Hélène Medigue
Son budget prévisionnel est 3,5 millions €, ce qui est le budget médian des films sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 75 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien, soit un peu moins que la rémunération médiane des réalisateurs. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-2025-comparee-a-2024/Elle a écrit le scénario avec Stéphane Cabel pour 86 000 €, soit 75% du budget médian des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/La musique a été confiée à Philipe Kely et les droits musicaux reviennent à 65 000 €, soit le budget moyen des droits musicaux. https://siritz.com/financine/remuneration-des-compositeurs-de-musique/.Les rôles principaux ont reçu 120 000 €, soit leur rémunération médiane. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-roles-principaux-en-2025/
Le producteur délégué est Nord-Ouest films (Christophe Rossignon). Une sofica garantie et trois sofica non garanties y ont investi. France 3 cinéma est coproducteur et Pictanovo a fait un prêt remboursable. Canal+, Ciné+ et France télévisions l’ont préacheté. Diaphana a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution France et Play time pour les ventes à l’étranger.
Le précédent film produit par Nord-Ouest film était « Les femmes au balcon » sorti en 2023. Son budget était 3,5 millions €. Il était réalisé par Noémie Merlan et distribué par Tadem. Il avait rassemblé 94 000 spectateurs. https://siritz.com/cinescoop/une-comedie-qui-vire-au-terrifiant/
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
RETROUVAILLES ET DIFFÉRENCE DE CLASSE
CinéscoopAlex Lux
Le quatrième long métrage réalisé par l’ acteur, humoriste, metteur en scène, auteur de théâtre et romancier Alex Lutz https://fr.wikipedia.org/wiki/Alex_Lutz est « Connemara », une adaptation du roman éponyme de Nicolas Mathieu. https://fr.wikipedia.org/wiki/Connemara_(film,_2025) : Retrouvailles et différence de classe.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Le budget prévisionnel du film est 5 millions €, c’est-à-dire le budget prévisionnel moyen des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/ Pour la préparation, 30 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 100 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est la rémunération moyenne des réalisateurs. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-2025-comparee-a-2024/. Il a écrit le scénario avec Hadrien Bichet et Amélia Guyadet pour 149 000 €. Par ailleurs les droits d’adaptation ont été acquis pour 224 000 €. Donc le coût global du scénario est 375 000 €. C’est un peu plus du double du budget moyen des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/
La musique est composée par Vincent Blanchard, avec en plus la chanson de Sardou « Le Lac de Connemara », le tout pour 64 000 €. C’est le budget moyen des musiques de films. https://siritz.com/financine/remuneration-des-compositeurs-de-musique/Les rôles principaux ont reçu 200 000 €. C’est 70% de la rémunération moyenne des rôles principaux.
Les producteurs délégués sont Incognita (Edouard de Vésinne) et Supermouche productions (Brigitte Ducottet). StudioCanal est coproducteur. Le film a bénéficié de l’aide non remboursable de la Région Grand Est, du Département des Vosges, d’Épinal et de Nancy. Canal+ et C8 l’ont préacheté. StudioCanal a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution France et un autre pour le mandat de vente à l’étranger. Le producteur belge Wrong men est coproducteur a un tout petit niveau.
Le précédent film réalisé par Alex Lutz était « Une nuit», sorti en 2023. Produit par Maneki Films, pour un budget prévisionnel de 2,7 millions €, il était déjà distribué par StudioCanal. Il avait rassemblé 117 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
UNE ÉCOLE ALTERNATIVE EN MILIEU DÉFAVORISÉ
CinéscoopCaroline Benarrosh a réalisé de nombreux reportages et documentaires pour la télévision http://www.cineart.fr/talent/caroline-_benarrosh.htm. Le documentaire « La Casa » est son premier long métrage pour le cinéma. Il présente une école alternative pour milieu défavorisé.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Caroline Benarrosh
Son budget prévisionnel est 473 000 €. C’est un tiers de plus que le budget prévisionnel moyen des documentaires français sortis au début de cette année. https://siritz.com/financine/le-barometre-financier-des-documentaires-en-2025/
Pour la préparation, 30 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 46 000 €, dont 20 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 26 000 € de salaire de technicien, soit 30% de plus que la rémunération moyenne des réalisateurs de documentaire. En outre, elle a reçu 11 200 € pour son scénario alors que très peu de réalisateurs de documentaires sont rémunérés pour un scénario. La musique a été confiée à François Saint-Jour pour 10 000 €. C’est 80% de la rémunération médiane des compositeurs de musique de documentaires.
Le producteur délégué est The Jokers films (Manuel Chiche et Violaine Barbaroux). Le film a reçu 45 000 € d’avance sur recettes après réalisation et 60 000 € d’aide du fonds pour images de la diversité. Il a bénéficié d’une aide remboursable de la région Ile de France, ainsi que des aides dans le cadre du mécénat de LVMH et d’Impact Films. Vidéo de Poche a mis en participation une partie de sa rémunération. The Jokers a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution.
Le précédent film distribué par The Jokers films était le dessin animé « Maya, donne-moi un autre titre », réalisé par Michel Gondry et sorti le 18 juin dernier. Son budget prévisionnel était 714 000 €. Il était produit par Partizan Films. The Jokers films avait donné un minimum garanti de 30 000 € et il avait rassemblé 6 600 spectateurs en France.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
UNE BONNE NOUVELLE POUR LE CINÉMA
ÉditorialLe rachat de l’UGC par Canal+ annoncé la semaine dernière est une bonne nouvelle pour le cinéma.
On savait depuis quelques années que Guy Verrecchia cherchait à vendre sa société à un groupe qui en assurerait la pérennité. Plusieurs noms circulaient. Compte tenu des mauvais résultats du cinéma, dans son ensemble, https://siritz.com/editorial/le-cinema-doit-remettre-en-question-ses-equilibres/ le début de l’année cela se semblait devoir être difficile. Mais il a bien eu un acheteur. Et pas des moindre.
Car le groupe Canal + est l’un des principaux acteurs de l’audiovisuel en France, en Europe et désormais, avec le rachat de MultiChoice, en Afrique Sub-Saharienne. Il connaît particulièrement bien le cinéma. Il est donc particulièrement bien placé pour avoir réfléchi à l’avenir potentiel d’un groupe qui possède l’un des principaux circuits de salle en France. Ce rachat signifie donc qu’il pense que ce circuit, et donc les salles en général, ont un avenir.
Par ailleurs, il considère donc comme intangible la chronologie des médias. Le fait de posséder ce puissant circuit de salles va renforcer son attachement à ce principe et aux moyens de le faire respecter. De ce point de vue c’est donc bien l’antithèse de Netflix, le géant mondial des plateformes. Un enjeu d’autant plus important qu’il ne faut pas oublier qu’aux États-Unis, depuis 1949, les majors n’ont pas le droit de posséder des salles de cinéma aux USA. Or, désormais, pour la plupart d’entre elles, leur principale activité est une plate-forme. Et, même en production, les séries représente une part importante. Ce qui explique que certaines d’entre elles sont loin d’être des inconditionnelles de la chronologie des médias.
Nul doute que Canal+ est en train-et l’a peut-être fait- d’établir un diagnostic de la fort baisse de la fréquentation, en France et dans le monde, et à trouver des remèdes. Le cinéma étant une industrie de l’offre on verra tout d’abord si quelques « très gros morceaux » qui doivent sortir d’ici la fin de l’année ne vont pas renverser la tendance. Et, même si ça n’est pas le cas, le cinéma a connu de nombreuses crises. La dernière a eu lieu de 1983 à 1993 : la fréquentation en France a chuté de 203 millions d’entrées à 116 millions ! Et elle a commencé à remonter pour dépasser les 200 millions d’entrées dès qu’a été fait le bon diagnostic et que les exploitants ont investi dans le bon remède : le multiplex.
Pour que le cinéma rétablisse malgré la concurrence de l’i-phone et des plateforme, au niveau où il était avant la crise du Covid, le temps que les spectateurs potentiels lui consacrent quel est le bon remède ?