La fréquentation des 8 premiers mois de l’année est 16% en dessous de celle de l’année dernière. Or, 2024, avec 181 millions d’entrées et 2 films français à 10 millions d’entrées, nous faisait espérer qu’après la crise du Covid, cette fréquentation allait, en 2025, retrouver le minimum de 200 millions d’entrées par an qui était celui des 10 années précédentes le Covid. Pour l’instant il n’en est rien. Il faut d’ailleurs noter que presque nul part, et notamment pas aux États-Unis, la fréquentation n’a retrouvé son niveau d’avant Covid
Et, pourtant, comme avant le Covid, nous sommes revenus à un rythme annuel de 750 nouveaux films sortis, dont 300 français, pour alimenter plus de 2 000 établissements cinématographiques. Et la répartition du marché est presque la même : 55% pour les films américains, 35 % pour les films français et 10% pour tous les autres.
Ne s’agit-il pas d’une évolution structurelle ?
On peut certes se dire qu’il s’agit simplement d’un passage à vide de l’offre. Mais l’enjeu ne vaut-il pas la peine de se demander s’il ne s’agit pas d’une évolution structurelle ? Or il est clair que le confinement consécutif au Covid a fait exploser la pénétration des plateformes : les jeunes comme les retraités ont découvert le streaming qui permet d’accéder d’un click à un nombre incalculable de séries et de films. Et les jeunes sont devenus accros à internet et aux réseaux sociaux.
À l’évidence ces deux médias accaparent une part importante du temps des spectateurs potentiels du cinéma qui sont donc devenus moins disponibles et beaucoup plus exigeants. Les premiers à se rendre compte de cette explosion de l’offre et à réagir sont les dirigeants des plateformes. Comme le note Marina Alcaraz, dans un article des Échos du 22 août, « ils ont fortement réduit les commandes de séries au premier semestre de cette année ». Une des principales raisons, comme le note Philippe Bailly de NPA conseil, c’est que, partout « le public est noyé sous une quantité de contenus(….) streaming des chaînes traditionnelles compris, à un instant T, le public français peut accéder à 200 000 heures de contenus…. Ce qui contribue à émietter et fragmenter l’audience. » Les plateformes cherchent plutôt à conquérir de nouveaux spectateurs et à le fidéliser en acquérant l’exclusivité de droits sportifs.
La loi de l’offre et de la demande s’applique au temps disponible
Certes, aller au cinéma pour voir un film est différent de voir ce même film chez soi sur un téléviseur ou un ordinateur. Mais la loi de l’offre et de la demande s’applique au temps disponible. Plus il y a d’offres, plus la valeur, c’est à dire l’intérêt de ces offres baisse. Et seuls les offres à forte valeur ajoutée pour le spectateur tirent leur épingle du jeu.
Ce constat est évidement un terrible défi pour les exploitants et les distributeurs de films. Il l’est beaucoup moins pour les producteurs et tous ceux qui participent à la création et la fabrication des films, parce que la production et la fabrication de séries, même si elle vient de chuter, avait explosé. Mais l’industrie du cinéma, qui concerne à la fois les producteurs, les distributeurs et les exploitants se doit de remettre en question ses équilibres. Notamment il ne peut reposer sur l’idée que plus il y a d’offres, mieux l’industrie se portera.Une idée qui part du principe que plus il y a de films, plus il y a de chance de découvrir de nouveaux génies de la réalisation ou un nouveau « Plus petits truc en plus » qui gonflerait le box-office.
Notons que cinéma n’est pas le seul secteur à souffrir de cette évolution. L’édition est dans la même situation. Et il y a peu de chances pour l’offre de près de 500 nouveaux livres pour la rentrées littéraire 2025 renverse le cours des choses.
Mais cela ne veut pas dire que le cinéma ne peut renverser le cours des choses. Une fois qu’elle aura fait le bon diagnostic l’industrie devra imaginer une nouvelle stratégie. Face à une abondance de l’offre une des habituelles stratégies est de proposer des produits haut de gamme auxquelles les autres offres ne peuvent se comparer. Et haut de gamme ne veut pas forcément dire des budgets plus élevés mais un contenu différent et, avant tout, vu comme étant différent.
À LA RECHERCHE D’UNE ENFANT DISPARUE
Cinéscoop« La voie du serpent », https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Voie_du_serpent, réalisé par le japonais Kiyoshi Kurosawa, https://fr.wikipedia.org/wiki/Kiyoshi_Kurosawaest le remake français du film japonais du même réalisateur « Le chemin du serpent », sorti en 1998. C’est son 24ème film. Ce thriller à la recherche d’une enfant disparue, est une coproduction entre la France, la Belgique, le Luxembourg et le Japon.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Kiyoshi Kurosawa
Son budget prévisionnel est 3 millions €, soit 85% du budget médian des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/ Pour la préparation, 25 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 82 000 €, dont 40 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 42 000 € de salaire de technicien. C’est la rémunération médiane des réalisateurs. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-2025-comparee-a-2024/.Les droits de remake ont été acquis 43 000 € et il a écrit le scénario avec Thomas Ferenczi pour 50 000 €. Le budget total du scénario est donc 85% du budget médian des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/.La rémunération des rôles principaux est 180 000 €, soit un tiers de plus que la rémunération médiane des rôles principaux. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-roles-principaux-en-2025/.Nicolas Erréra a composé la musique pour 6 000 €, soit 15% de la rémunération médiane des compositeurs de musique de films. https://siritz.com/financine/remuneration-des-compositeurs-de-musique/
Le producteur délégué du film est Cinéfrance studio (Julien Deris). Canal+ et Ciné+ l’ont préacheté. Art House a donné un minimum garanti pour la distribution en France et le distributeur Kadowaka un minimum garanti pour la vente à l’étranger. Le producteur et distributeur belge est Tarentula qui a prévendu le film a Bet TV, Proximus, O’ Brother. Le producteur et distributeur luxembourgeois est Tarentula Luxembourg. Le producteur japonais est Kadowaka group.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
UNE COMÉDIE PLONGÉE DANS LA VIE POLITIQUE
CinéscoopLe premier long métrage de Carlos Abascal Peiro, https://www.ubba.eu/fiche/realisateur/carlos-abascalpeiro, qui a déjà réalisé plusieurs court-métrages, est « Fils de » https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=323864.html, une comédie plongée dans la vie politique.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Carlos Abascal Peiro
Son budget prévisionnel est 5,7 millions €, soit 10% de plus que le budget prévisionnel moyen des films de fiction français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/ Pour la préparation, 35 jours de tournage, dont 11 en Belgique, et la post-production la rémunération du réalisateur est de 95 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien, soit les trois quarts de la rémunération moyenne des réalisateurs de ces films. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-2025-comparee-a-2024/. Il a écrit le scénario pour 68 000 €, soit 60% du budget médian des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/La rémunération des rôles principaux en 335 000 €, ce qui correspond à 15% de plus que la rémunération moyenne des rôles principaux. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-roles-principaux-en-2025/La musique a été confiée à Frédéric Alvarez pour 60 000 €. C’est la rémunération moyenne des compositeurs de musique de films. https://siritz.com/financine/remuneration-des-compositeurs-de-musique/
Le producteur délégué du film est Fair play productions (Gaétanne Rieusset). Goodfellas et France 3 cinéma sont coproducteurs en France. Umédia est coproducteur belge. 4 sofica non garanties y ont investi. Le distributeur initial était Bac Film qui a déposé le bilan et a été remplacé par Ad Vitam qui a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution en France. Goddfellas a donné un minimum garanti pour les ventes à l’étranger.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
UNE COMÉDIE SUR UN ENTERREMENT TRÈS PARTICULIER
CinéscoopLe 4ème long métrage réalisé par Cécilia Rouaud https://fr.wikipedia.org/wiki/Cécilia_Rouaud« Adieu Jean-Pat » https://www.imdb.com/fr/title/tt35405442/ est une comédie sur un enterrement très particulier.
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Cécilia Rouaud
Son budget prévisionnel est 6,6 millions €, soit un tiers de plus que le budget prévisionnel moyen des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/Pour la préparation, 33 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 180 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est, là encore, un tiers de plus que la rémunération moyennes des réalisateurs. Laurent Tirard et Fad Caro sont crédités du scénario pour 313 000 €, soit deux tiers de plus que le budget moyen des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/
Les rôles principaux ont reçu 700 000 €, soit deux fois et demi la rémunération moyenne des rôles principaux. La musique a été confiée à Nicolas Weil, Alexandre Lier, Sylvain Ohrel et Low Entertainment (groupe) pour 150 000 €. Là encore c’est deux fois et demi les droits musicaux moyens des films français.
Les producteurs délégués sont Les Films sur Mesure (Olivia Lagache) et SND. M6 film est coproducteur. La région Aquitaine a accordé une aide non remboursable. Le film a été préacheté par Canal+, Ciné+, M6 et W9. SND a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution. Umedia est coproducteur belge.
Le précédent film de Cecila Rouaud était « Les complices », sorti en 2023. Son budget prévisionnel était 4,4 millions. Il était produit par Firelight et déjà distribué par SND. Il avait rassemblé126 000 spectateurs. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-cecilia-rouaud/
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
LA SAGA D’UN TICKET DE GROS LOT
CinéscoopPour son deuxième long métrage, « Le roi soleil « , https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Roi_Soleil_(film)#:~:text=Le%20Roi%20Soleil%20est%20un,Cardona%20et%20sorti%20en%202025.&text=Pour%20plus%20de%20détails%2C%20voir%20Fiche%20technique%20et%20Distribution,Vincent Mael Cardona https://fr.wikipedia.org/wiki/Vincent_Maël_Cardona réalise un film policier aux multiples rebondissements. C’est en quelque sorte la saga d’un ticket de gros lot de la loterie nationale.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Vincent Maël Cardona
Son budget prévisionnel est 6,6 millions €. C’est un tiers de plus que le budget moyen des films de fiction français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/ Pour la préparation, 39 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 82 000 €, dont 40 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 42 000 € de salaire de technicien. Cela correspond à la rémunération médiane des réalisateurs de ces films. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-2025-comparee-a-2024/
Il a écrit le scénario avec Olivier Demangel pour 307 00 €, soit 90% du double du budget moyen des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/. À noter que c’est également 90% du montant de la rémunération des rôles principaux.Celle-ci est 20% de plus que la rémunération moyenne des rôles principaux. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-roles-principaux-en-2025/Delphine Malaussena a composé la musique pour 120 000 €, ce qui est le double des droits musicaux moyens. https://siritz.com/financine/remuneration-des-compositeurs-de-musique/
Les deux producteurs délégués sont Srab Films (Christophe Barral et Toufik Ayadi) et Easy Tiger (Marc-Benoît Créancier). Studio Canal, Auvergne Rhône-Alpes et France 2 cinéma sont coproducteurs. Canal+, Ciné+ et France télévisions l’ont préacheté. StudioCanal a donné un minimum garanti pour tous les mandats.
Le premier long métrage réalisé par Vincent Maël Cardona était « Les Magnétiques », sorti en 2021. Il était produit par les deux mêmes producteurs pour un budget prévisionnel de 3,4 millions €. Son distributeur était Paname distribution et il avait rassemblé 70 000 spectateurs. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-vincent-cardona/
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
LE CINÉMA DOIT REMETTRE EN QUESTION SES ÉQUILIBRES
ÉditorialLa fréquentation des 8 premiers mois de l’année est 16% en dessous de celle de l’année dernière. Or, 2024, avec 181 millions d’entrées et 2 films français à 10 millions d’entrées, nous faisait espérer qu’après la crise du Covid, cette fréquentation allait, en 2025, retrouver le minimum de 200 millions d’entrées par an qui était celui des 10 années précédentes le Covid. Pour l’instant il n’en est rien. Il faut d’ailleurs noter que presque nul part, et notamment pas aux États-Unis, la fréquentation n’a retrouvé son niveau d’avant Covid
Et, pourtant, comme avant le Covid, nous sommes revenus à un rythme annuel de 750 nouveaux films sortis, dont 300 français, pour alimenter plus de 2 000 établissements cinématographiques. Et la répartition du marché est presque la même : 55% pour les films américains, 35 % pour les films français et 10% pour tous les autres.
Ne s’agit-il pas d’une évolution structurelle ?
On peut certes se dire qu’il s’agit simplement d’un passage à vide de l’offre. Mais l’enjeu ne vaut-il pas la peine de se demander s’il ne s’agit pas d’une évolution structurelle ? Or il est clair que le confinement consécutif au Covid a fait exploser la pénétration des plateformes : les jeunes comme les retraités ont découvert le streaming qui permet d’accéder d’un click à un nombre incalculable de séries et de films. Et les jeunes sont devenus accros à internet et aux réseaux sociaux.
À l’évidence ces deux médias accaparent une part importante du temps des spectateurs potentiels du cinéma qui sont donc devenus moins disponibles et beaucoup plus exigeants. Les premiers à se rendre compte de cette explosion de l’offre et à réagir sont les dirigeants des plateformes. Comme le note Marina Alcaraz, dans un article des Échos du 22 août, « ils ont fortement réduit les commandes de séries au premier semestre de cette année ». Une des principales raisons, comme le note Philippe Bailly de NPA conseil, c’est que, partout « le public est noyé sous une quantité de contenus(….) streaming des chaînes traditionnelles compris, à un instant T, le public français peut accéder à 200 000 heures de contenus…. Ce qui contribue à émietter et fragmenter l’audience. » Les plateformes cherchent plutôt à conquérir de nouveaux spectateurs et à le fidéliser en acquérant l’exclusivité de droits sportifs.
La loi de l’offre et de la demande s’applique au temps disponible
Certes, aller au cinéma pour voir un film est différent de voir ce même film chez soi sur un téléviseur ou un ordinateur. Mais la loi de l’offre et de la demande s’applique au temps disponible. Plus il y a d’offres, plus la valeur, c’est à dire l’intérêt de ces offres baisse. Et seuls les offres à forte valeur ajoutée pour le spectateur tirent leur épingle du jeu.
Ce constat est évidement un terrible défi pour les exploitants et les distributeurs de films. Il l’est beaucoup moins pour les producteurs et tous ceux qui participent à la création et la fabrication des films, parce que la production et la fabrication de séries, même si elle vient de chuter, avait explosé. Mais l’industrie du cinéma, qui concerne à la fois les producteurs, les distributeurs et les exploitants se doit de remettre en question ses équilibres. Notamment il ne peut reposer sur l’idée que plus il y a d’offres, mieux l’industrie se portera.Une idée qui part du principe que plus il y a de films, plus il y a de chance de découvrir de nouveaux génies de la réalisation ou un nouveau « Plus petits truc en plus » qui gonflerait le box-office.
Notons que cinéma n’est pas le seul secteur à souffrir de cette évolution. L’édition est dans la même situation. Et il y a peu de chances pour l’offre de près de 500 nouveaux livres pour la rentrées littéraire 2025 renverse le cours des choses.
Mais cela ne veut pas dire que le cinéma ne peut renverser le cours des choses. Une fois qu’elle aura fait le bon diagnostic l’industrie devra imaginer une nouvelle stratégie. Face à une abondance de l’offre une des habituelles stratégies est de proposer des produits haut de gamme auxquelles les autres offres ne peuvent se comparer. Et haut de gamme ne veut pas forcément dire des budgets plus élevés mais un contenu différent et, avant tout, vu comme étant différent.
TENDRE HOMMAGE À MA CHÈRE SISSI
ÉditorialMardi 20 août j’ai appris, par sa fille de décès de Sylviane Achard, qui avait été ma collaboratrice pendant 18 ans à Écran total. Cela a été un choc pour moi comme pour tous les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel qui l’ont connu.D’autant plus que j’avais déjeuné quelques semaines auparavant avec elle et quenelle était aussi rayonnante et joyeuse que d’habitude.
Sylviane Achard
Le flot de message sur les réseaux sociaux sont une preuve de son aura. Elle est entrée à Écran total en septembre 1998, après 6 ans passés à Dixit, la maison d’édition créée par Jean-Pierre Fougea. Dixit, qui vient d’être rachetée par l’ESRA, le sponsor de Cinéfinances.info que j’ai créé il y a 15 ans. Le monde est petit.
Sylviane a débuté comme responsable de la communication du magazine Écran total que j’avais créé en 1993. Puis elle est très vite devenue directrice du développement, puis directrice commerciale. J’ai tout de suite été impressionné par sa vitalité, sa pugnacité et son rayonnement. Elle a très fortement augmenté le chiffre d’affaires du groupe qui comprenait aussi le mensuel Vidéo total et organisait les Ithèmes, la manifestation de remise des prix des chaînes du câble. Pour être si efficace elle devait bien comprendre les ressorts à la fois du cinéma, de l’audiovisuel et des industries techniques.
Elle est restée dans l’entreprise jusqu’en 2016. Après l’avoir vendu j’ai moi-même quitté Écran total mais j’ai continué à voir Sylviane à chaque fois qu’elle venait à Paris. A chaque rencontre je me sentais rajeunir.
Tendre hommage à ma chère Sissi.
DE SAINT-DENIS À SAINT-TROPEZ
CinéscoopLe premier film réalisé par le comédien Amin Harfouch https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=504066.html réalisé par le comédien Amin Harfouch https://www.allocine.fr/rechercher/?q=Comme+des+riches, une comédie de Saint-Denis à Saint-Tropez.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Amin Harfouch
Son budget prévisionnel est 3,2 millions €, soit un peu moins que le budget prévisionnel médian des films français de fiction de cette année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/ Pour la préparation, 28 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 80 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est la rémunération médiane des réalisateurs. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-2025-comparee-a-2024/
Le scénario a été écrit par Amin Harfouch, Bachir Arfaoui et Ernesto Ona pour 120 000 €., soit un peu plus que le budget médian des scénarios. Les rôles principaux ont reçu 75 000 €, soit deux tiers de la rémunération médiane des rôles principaux. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-roles-principaux-en-2025/La musique a été composée par David Stanke pour 50 000 €. C’est 80% des droits musicaux moyens. https://siritz.com/financine/remuneration-des-compositeurs-de-musique/
Le producteur délégué est Cinéfrance studios (Julien Déris et David Gauquié). TF1 films production est coproducteur. Netflix, TF1, et TMC l’ont préacheté. Universal France a donné un minimum garanti pour tous les droits de distribution en France et Cinéfrance International un minimum garanti pour le mandat de ventes à l’étranger.
Le précédent film produit par Cinéfrance studios était « La réparation », réalisé par Régis Warnier. Son budget prévisionnel était 3 millions €. Sorti le 16 avril dernier il était distribué par Nour Films. Il avait rassemblé 191 000 entrées. https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Réparation
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DEUX FEMMES FACE À LA VIOLENCE D’UN HOMME
CinéscoopLe premier long métrage de Nathalie Najem qui a été la scénariste de nombreux films https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-98956/filmographie/ est « Aux jours qui viennent » https://fr.wikipedia.org/wiki/Aux_jours_qui_viennent On y voit deux femmes face à la violence d’un homme.
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NATHALIE NAJEM
Son budget prévisionnel est 2 millions €, soit 60% du budget prévisionnel médian des fictions de cette année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/
Pour la préparation, 48 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 32 000 €, dont 8 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 24 000 € de salaire de technicien. C’est 40% de la rémunération médiane des réalisateurs. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-2025-comparee-a-2024/. Elle a écrit le scénario pour 40 000 €, soit le tiers du budget médian des scénarios. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-2025-comparee-a-2024/.Les rôles principaux ont reçu 48 000 €, ce qui correspond à 40% de leur rémunération médiane. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-roles-principaux-en-2025/La musique a été confiée à Zani Tal pour 19 000 €, soit la moitié des droits musicaux médians. https://siritz.com/financine/remuneration-des-compositeurs-de-musique/
Le producteur délégué est 31 juin Films (Agnès Vallée et Emmanuel Barraux). 2 sofica non garanties ont investi dans le film. La région Sud et la ville de Nice ont apporté des raides non remboursables. Canal+ et Ciné+ l’ont préacheté. Paname distribution a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution en France et Indie Sales un minimum garantie pour le mandat de ventes à l’étranger.
Le précédent film produit par 31 juin Films était « Quelques jours pas plus », sorti le 3 avril 2024. https://fr.wikipedia.org/wiki/Quelques_jours_pas_plus Réalisé par Julie Navarro il avait un budget de 2 millions €.Distribué par Bac Films il avait rassemblé 50 000 spectateurs. https://siritz.com/cinescoop/journaliste-rencontre-une-humanitaire-et-un-afghan/
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ADOLESCENTES À LA RECHERCHE DU SENS DE LA VIE
CinéscoopLe premier long métrage réalisé par Prïncia Car https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=643963.html« Les filles désir » https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=300785.html a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs du dernier Festival de Cannes. Il présente, à Marseille, des adolescentes à la recherche du sens de la vie
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Prïncia Car
Son budget prévisionnel est 1,8 millions €, soit la moitié du budget prévisionnel moyen des films de fiction français sortis cette année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/ Pour la préparation, 24 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 56 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est 70% de la rémunération médiane des réalisateurs. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-2025-comparee-a-2024/ Le scénario a été écrit par Léna Mardi pour 26 000 €, soit le quart du budget médian des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/Les rôles principaux ont reçu 12 000 €, soit 10% de la rémunération médiane des rôles principaux. La musique a été composée par Damien Bonnel et Kahina Quali pour 45 000 €. C’est 100% de plus que les droits musicaux médians. https://siritz.com/financine/remuneration-des-compositeurs-de-musique/
After hours productions (Johanna Nahon) est le producteur délégué. C’est son premier long métrage. Zinc et France 3 cinéma sont coproducteurs. Le film a obtenu le soutien de mécènes. Le CNC lui a accordé une aide à la diversité et une aide à la musique. La région Sud lui a accordé un aide non remboursable. Canal+, Ciné+ et France télévisions l’ont préacheté. Zinc a accordé un minimum garanti pour tous les mandats de distribution en France et Pyramide un minimum garanti pour les mandats de vente à l’étranger.
Le dernier film distribué par Zinc est « Rapaces » de Peter Dourountzis, sorti le 2 juillet dernier. Il était produit par 24 25 films et Oriflamme Films. Son budget prévisionnel était 5,3 millions € et il avait rassemblé 98 000 spectateurs la première semaine. https://siritz.com/cinescoop/thriller-avec-angoisse-et-sueurs-froides/
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UNE COMÉDIE QUI DÉCOIFFE
CinéscoopLe 4ème long métrage que réalise Camille Delamarre https://fr.wikipedia.org/wiki/Camille_Delamarre est « Certains l’aiment chauve », une comédie qui décoiffe.
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CAMILLE DELAMARRE
Son budget prévisionnel est 10 millions €, soit le double du budget prévisionnel moyen des films de fiction français sortis cette année. https://siritz.com/financine/budgets-previsionnels-en-2025/ . Pour la préparation, 33 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 200 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est deux tiers de plus que la rémunération moyenne des réalisateurs. https://siritz.com/financine/remuneration-des-realisateurs-2025-comparee-a-2024/Le scénario a été écrit par Antonin Fourlon pour 115 000 €. C’est le budget médian des scénarios des fictions françaises cette année. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/Les rôles principaux ont reçu 1 million €, soit trois fois et demi la rémunération moyenne des rôles principaux. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-roles-principaux-en-2025/
La musique a été confiée à Alexandre Azaria pour des droits de 100 000 €, ce qui correspond à deux tiers de plus que la rémunération moyenne de ces droits. https://siritz.com/financine/remuneration-des-compositeurs-de-musique/
Curiosa Films (Olivier Delbosc) et Estello Films (Olivier Gastinel) sont producteurs délégués. TF1 Films production est coproducteur. Le film a été vendu au groupe TF1 (3 passages), à Canal+ et à Disney. UGC droits audiovisuels a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution.
Le précédent film de Camille Delamarre était un film américano-italien, « Assassin club », sorti en 2023. https://fr.wikipedia.org/wiki/Assassin_Club
Avant cela il avait réalisé « Le transporteur-héritage », sorti en 2015. Son budget était 25 millions €. Il était produit par Luc Besson et distribué par Europacorp. Il avait rassemblé 600 000 entrées.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.