Compte tenu de l’énorme succès de « Vaiana 2 (Disney), il est désormais à peu près certain que la fréquentation cinématographique française de 2024 dépassera les 181 millions d’entrées de 2023. En effet, Vaiana 1, sorti en 2016, avait rassemblé 311 000 entrées son premier jour et avait terminé sa carrière à plus de 5,6 millions d’entrées. Le n°2 en rassemble 456 000 le premier jour, soit un tiers de plus. Et ce, sans avant-premières. Le succès de cette « suite » est à rapprocher de celle de « Gladiator II », qui réalise pour sa première semaine le même nombre d’entrée que le n°1, sorti en 2 000, soit plus de 1,2 millions entrées. Et ce, malgré une presse qui était loin d’être enthousiaste. La première version avait terminé à plus de 4,8 millions d’entrées.
Le jour de la sortie de « Vaiana 2 », un film français, « En fanfare », démarre avec 48 000 entrées, auxquelles il faut rajouter 52 000 entrées d’avant-premières. Il est donc parti pour dépasser largement le million d’entrées. Ainsi, à la fin de la semaine, il est probable que la fréquentation cumulée depuis le début de l’année soit à peu près au même niveau que celle de l’année dernière à la même époque.
Le mois de décembre à venir
Le dernier mois de l’année dernière, n’avait pas été exceptionnel, avec tout de même la suite de « Les trois mousquetaires » (+3,5 millions d’entrées), et deux blockbusters pour familles américains, « Wonka » (3,9 millions d’entrées) et « Aquaman » (2,3 millions d’entrées). Il est évidemment impossible de prévoir à l’avance la carrière des films qui vont sortir dans le mois qui vient. Mais il semble que le prochain Disney, « Musafa : Le roi lion », soit un très gros morceau. Il y a plusieurs films français avec des budgets dépassant sensiblement les 10 millions € de budget, donc auxquels leurs producteurs et distributeurs croient beaucoup. Évidemment il n’y a aucune corrélation automatique entre le niveau du budget et celui des entrées. Le cinéma est une industrie de prototypes et à risque.
Par ailleurs, il y aura toujours, en continuation, les succès français et américains qui continuent à hausser la fréquentation. Et puis, n’oublions pas que le plus gros succès de l’année est un « petit » film français, « Un p’tit truc en plus ».
Donc, on peut espérer terminer l’année 2024 au-dessus de 2023 et approcher 185 les millions d’entrées. C’est-à-dire, malgré tout, environ 10% en-dessous des 200 millions de spectateurs annuels qui étaient le plancher pratiquement depuis 2003. C’est bien mais pas assez.
STUDIOS CLEFS EN MAIN POUR UNE TV
Le CarrefourL’Arcom a décidé de remplacer les chaînes C8 et NRJ12 par Ouest France FTV et Réels TV. Le premier appartient du groupe de presse Ouest France et le second au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, à travers son entreprise de presse CMI France (https://fr.wikipedia.org/wiki/Czech_Media_Invest.
Or, il se trouve que la chaîne Arte France va, à la fin de 2025, abandonner les studios qu’elle utilise 11 boulevard du lycée, à Issy-Les Moulineaux, pour concentrer toute son activité sur son siège de Vanves. Ces studios lui servaient pour des captations de nombreuses émissions : concerts vivants, conférences, plateaux TV en extérieur et production de magazines pour la télévision mais aussi pour le net.
Jean Senet, qui possède la société propriétaire de ces studios, cherche donc à les louer à l’une de ces deux nouvelles chaînes de la TNT. À moins que ce soit à l’une des chaînes qui ne cessent de fleurir sur le net.
Ce sont de studios ultra modernes, de 1 250 m2. Ils comprennent tout l’équipement nécessaire pour faire fonctionner une chaîne :
Un plateau de 250 m2
et un autre de 20 m2,
deux studios de mixage, une cabine speak, une régie image, une régie son et 500 m2 de bureaux de production. La cafétéria bénéficie de la climatisation et de la domotique.
Précisions que ces studios ont été construits en 1950, mais la toiture et l’intérieur ont été entièrement rénovés récemment. Le sol est en revêtement lino et carreaux. Les locaux bénéficie d’une isolation aux normes européennes, avec double vitrage. Le chauffage est à pompe à chaleur réversible.
Le prix annuel de la location serait le même qu’actuellement : 300 000 €
Ces studios sont accessibles par le métro (ligne 12) et l’a (189 et 126).
C’est donc véritablement des studios clef en main pour une TV.
C’EST BIEN MAIS PAS ASSEZ
ÉditorialCompte tenu de l’énorme succès de « Vaiana 2 (Disney), il est désormais à peu près certain que la fréquentation cinématographique française de 2024 dépassera les 181 millions d’entrées de 2023. En effet, Vaiana 1, sorti en 2016, avait rassemblé 311 000 entrées son premier jour et avait terminé sa carrière à plus de 5,6 millions d’entrées. Le n°2 en rassemble 456 000 le premier jour, soit un tiers de plus. Et ce, sans avant-premières. Le succès de cette « suite » est à rapprocher de celle de « Gladiator II », qui réalise pour sa première semaine le même nombre d’entrée que le n°1, sorti en 2 000, soit plus de 1,2 millions entrées. Et ce, malgré une presse qui était loin d’être enthousiaste. La première version avait terminé à plus de 4,8 millions d’entrées.
Le jour de la sortie de « Vaiana 2 », un film français, « En fanfare », démarre avec 48 000 entrées, auxquelles il faut rajouter 52 000 entrées d’avant-premières. Il est donc parti pour dépasser largement le million d’entrées. Ainsi, à la fin de la semaine, il est probable que la fréquentation cumulée depuis le début de l’année soit à peu près au même niveau que celle de l’année dernière à la même époque.
Le mois de décembre à venir
Le dernier mois de l’année dernière, n’avait pas été exceptionnel, avec tout de même la suite de « Les trois mousquetaires » (+3,5 millions d’entrées), et deux blockbusters pour familles américains, « Wonka » (3,9 millions d’entrées) et « Aquaman » (2,3 millions d’entrées). Il est évidemment impossible de prévoir à l’avance la carrière des films qui vont sortir dans le mois qui vient. Mais il semble que le prochain Disney, « Musafa : Le roi lion », soit un très gros morceau. Il y a plusieurs films français avec des budgets dépassant sensiblement les 10 millions € de budget, donc auxquels leurs producteurs et distributeurs croient beaucoup. Évidemment il n’y a aucune corrélation automatique entre le niveau du budget et celui des entrées. Le cinéma est une industrie de prototypes et à risque.
Par ailleurs, il y aura toujours, en continuation, les succès français et américains qui continuent à hausser la fréquentation. Et puis, n’oublions pas que le plus gros succès de l’année est un « petit » film français, « Un p’tit truc en plus ».
Donc, on peut espérer terminer l’année 2024 au-dessus de 2023 et approcher 185 les millions d’entrées. C’est-à-dire, malgré tout, environ 10% en-dessous des 200 millions de spectateurs annuels qui étaient le plancher pratiquement depuis 2003. C’est bien mais pas assez.
UNE RÉFLEXION SUR LE VIVANT
CinéscoopPour le second long métrage qu’elle a réalisé, « Animale » https://fr.wikipedia.org/wiki/Animal, Emma Benestan nous plonge dans une réflexion sur le vivant. https://fr.wikipedia.org/wiki/Emma_Benestan
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Emma Benestan
Cette coproduction entre la France (88,4%) et la Belgique (11,6%) a un budget prévisionnel de 4,4 millions €, soit 85% du budget prévisionnel moyen des films de fiction français sortis depuis le début de l’année.https://siritz.com/financine/2024-reduction-des-budgets-previsionnels/ Pour la préparation, 30 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 67 600 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien, ce qui revient aux trois quarts de la rémunération médiane des réalisateurs. https://siritz.com/editorial/remuneration-du-realisateur-en-du-budget/Elle a écrit le scénario pour 134 000 €, soit 90% du budget moyen des scénarios. https://siritz.com/financine/impressionnante-chute-du-budget-des-scenarios/Les rôles principaux ont reçu 90 000 €, soit 10% de plus que la rémunération médiane des rôles principaux. https://siritz.com/financine/remuneration-des-roles-principaux-2024-2023/
Le financement
Le producteur délégué est June Fims. Wild Bunch et France 3 cinéma sont coproducteurs. 2 sofica non garanties y ont investi. Le film a bénéficié du CNC de 520 000 € d’avance sur recettes ainsi que de l’aide aux effets visuels et sonores, de l’aide au développement et de l’aide aux images de la diversité. Il a également bénéficié de l’aide au développement de la région Sud et de la région Occitanie, puis, de ces deux régions, de l’aide à la production . Canal+, Ciné+ et France 3 l’ont préacheté. Wil Bunch a donné un minimum garanti pour tous les mandats France et Films Constellation un minimum garanti pour le mandat de vente à l’étranger.
Le producteur belge est Frakas Production qui a bénéficié du Tax shelter. Le Centre Wallonie-Bruxelles lui a apporté son soutien tandis que la RTBF et BE TV l’ont préacheté.
Fragile
Le précédent film d’Emma Benestan était « Fragile », sorti en 2021. Son budget prévisionnel était 2,1 millions. La réalisatrice avait eu une rémunération de 50 000 €. Le producteur délégué était Unité et le distributeur Haut et court. Le film avait rassemblé 22 000 spectateurs. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-demma-benestan/
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
QUAND UN REVEILLON VIRE AU CAUCHEMAR
CinéscoopPour son 7 ème long métrage, «Les boules de Noël »https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Boules_de_Noël, Alexandra Leclère nous livre encore une comédie. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandra_Leclère. Quand un réveillon y vire au cauchemar.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
ALEXANDRA LECLÈRE
C’est un film deont l budget prévisionnel est 8 millions €, soit 50% de plus que le budget moyen des films de fiction français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/2024-reduction-des-budgets-previsionnels/Pour la préparation, 35 jours de tournage, dont une en studio, et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 200 000 €, dont 120 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 80 000 € de salaire de technicien. Soit trois quarts de plus que la rémunération moyenne des réalisateurs. https://siritz.com/editorial/remuneration-du-realisateur-en-du-budget/Elle a écrit le scénario pour 210 000 €, soit près de la moitié de plus que le budget moyen du scénario. https://siritz.com/financine/impressionnante-chute-du-budget-des-scenarios/ Quant aux rôles principaux ils ont reçu 347 000 € ce qui revient à deux tiers de plus que leur rémunération moyenne.
Les producteurs
Le film est produit par Les films du kiosque (François Kraus et Denis Pineau-Valencienne). Moana Films et TF1 Films Production sont coproducteurs. 3 sofica garanties y ont investi. Le département de la Charente-Maritime lui a apporté son soutien. Le film a été préacheté par Canal+ (+ catch up et Suisse), Ciné+ (+ catch up), TF1 (2 passages+ catch up) et TMC (2 passages+ catch up). Umédia est co-producteur belge avec du tax shelter. Sony a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution.
Mes très chers enfants
Le précédent film d’Alexandra Leclère était la comédie « Mes très chers enfants », sortie en 2021. Le film, produit par Les Films du 24, avait un budget de 9 millions €. Il était distribué par UGC. La rémunération de la réalisatrice était 75 000 € et elle avait écrit le scénario pour 210 000 €. Le film avait rassemblé 657 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
UNE COMÉDIE AVEC TAMBOURS ET TROMPETTES
CinéscoopLe troisième film réalisé par Emmanuel Courcol, qui a été acteur dans de nombreux films et scénariste de bien d’autres. https://fr.wikipedia.org/wiki/Emmanuel_Courcol, « En Fanfare » », est une comédie avec tambours et trompettes. https://fr.wikipedia.org/wiki/En_fanfare
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Emmanuel Courcol
Son budget prévisionnel est de 6,1 millions €, soit 20% de plus que celui de la moyenne des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/2024-reduction-des-budgets-previsionnels/ Pour la préparation, 39 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 110 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien, ce qui correspond à peu près à la rémunération moyenne des réalisateurs. https://siritz.com/editorial/remuneration-du-realisateur-en-du-budget/Il a écrit le scénario avec Irène Muscari pour 138 000 €, soit, là encore, pas loin du budget moyen des scénarios. https://siritz.com/financine/impressionnante-chute-du-budget-des-scenarios/Les rôles principaux ont reçu 280 000 €, soit un tiers de plus que ce qu’ils ont reçu en moyenne. https://siritz.com/financine/remuneration-des-roles-principaux-2024-2023/
Le producteur
Le producteur délégué du film est Agath Films et Cgie-Ex Nihilo (Patrick Sobelman, Marie Balducci, Nicolas Blanc et Marc Bordure). France 2 cinéma est coproducteur. Le film a bénéficié d’une aide non remboursable de Pictanovo. 6 soficas y ont investi. Canal+, Ciné+ et France 2 l’ont préacheté. Diaphana a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution salle, vidéo, VàD, et VàDà et Play time un mandat de distribution pour les ventes à l’étranger.
Le précédent film réalisé par Emmanuel Courcol était la comédie « Un triomphe », sorti en 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_triomphe Il avait le même producteur et son budget prévisionnel était 3,5 millions €. La rémunération du réalisateur était 60 000 €. Le distributeur était Memento films et il avait rassemblé 320 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LE MIROIR CRUEL DES ILLUSIONS D’INSTAGRAM
CinéscoopAprès plusieurs court-métrages, Agathe Riedinger, https://fr.wikipedia.org/wiki/Agathe_Riedinger, dans son premier long métrage, « Diamant brut » https://fr.wikipedia.org/wiki/Diamant_brut_(film), nous fait découvrir le miroir cruel des illusions d’Instagram pour une jeune fille.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Agathe Riedinger
Son budget prévisionnel est 2,9 millions €, soit un peu plus que la moitié du budget prévisionnel moyen des films de fiction français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/2024-reduction-des-budgets-previsionnels/ Pour la préparation, 32 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 60 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est deux tiers de la rémunération médiane des réalisateurs. https://siritz.com/editorial/remuneration-du-realisateur-en-du-budget/Elle a écrit le scénario pour 41 000 €, ce qui correspond à la moitié du budget médian des scénarios. La principale interprète a reçu 17 000 €, soit 20% de la rémunération médiane des rôles principaux.
Quant à son producteur délégué il s’agit de SILEX Films (Priscilla Bertin et Judith Nora). France 2 cinéma est coproducteur. Le film a bénéficié de 550 000 € d’avance sur recettes. Le CNC lui a accordé l’aide au développement, l’aide à la création, l’aide à la création de musique originale ainsi que l’aide à l’audiodescription et au sous-titrage. Trois soficas non garanties y ont investi. Pyramide a donné un minimum garanti pour les mandats distribution salle, vidéo, VàD et VàDA et un autre pour le mandat de ventes à l’étranger.
La vie de la mère
Le précédent film produit par Silex films était « La vie de la mère », réalisé par Julien Carpentier et sorti cette année. Son budget prévisionnel était 2,1 millions €. Il avait rassemblé 165 000 entrées. https://siritz.com/cinescoop/tumultueuses-retrouvailles-dune-mere-et-dun-fils/
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
HOMMAGE À MON AMI STEPHANE POZDEREK
Le CarrefourLe Syndicat National des Techniciens et Travailleurs de la Production Cinématographique et de Télévision
rend hommage à Stéphane POZDEREC, notre Délégué général durant quarante-cinq années. SIRITZ.COM s’y joint
Notre Délégué général, Stéphane POZDEREC, s’en est allé le 19 novembre 2024.
Les Présidents, le Conseil syndical et tous ses membres saluent la mémoire de celui qui a conduit la destinée de leur Organisation depuis mars 1974 jusqu’à 2019, et lui a rendu et préservé dans toute sa dimension sa qualité de Syndicat professionnel.
Stéphane était de ces êtres d’exception pour qui servir la cause du Syndicalisme et les intérêts des salariés était l’engagement de toute une vie.
Gérard Lyon-Caen sur le droit du travail
Ayant travaillé dès l’âge de 14 ans, d’abord comme bûcheron dans la région de Toulouse, puis comme apprenti mécanicien à Pau, il est monté à Paris en 1959, sous l’impulsion du pilote automobile Olivier Gendebien. Il a travaillé comme agent méthode, notamment chez Hispano-Suiza, pour collaborer à la conception des trains d’atterrissage du Concorde.
La découverte des écrits de Gérard Lyon-Caen sur le droit du travail va transfigurer sa conscience du monde. Il rappelait parfois que cette lecture lui avait ouvert la porte sur la compréhension absolue de la nature des relations de production et d’échanges qui fondent notre société et le sens des institutions sociales qui en découlent.
Il est engagé en 1972 par Manpower et y assure son premier mandat de délégué syndical.
Parallèlement, il est rédacteur pour la revue Économie et politique, il signe ses articles sous le pseudonyme Serge Madon.
Après les mouvements grèves de 1973 qui ont paralysé les chantiers du complexe sidérurgique de Fos-sur-Mer, il parvient à obtenir du patronat des agences de travail intérimaires un Accord sur le contrat de travail à durée déterminée qui transpose en les adaptant les droits issus des dispositions du CDI.
Il démissionne de tous ses mandats lorsqu’il découvre que l’Accord signé par les instances nationales de la CGT ne maintient pas ce qui était issu de la négociation qu’il avait conduite.
Délégué permanent du SNTPCT
C’est ainsi qu’en 1974, après avoir refusé un poste important d’encadrement chez Manpower (les chaînes, mêmes dorées, restent toujours des chaînes expliquera-t-il), il entre au SNTPCT comme délégué permanent.
Il rappelait que, lors de son engagement par notre Syndicat, celui-ci ne disposait pas d’assez de cotisations pour qu’il puisse se faire sa paie. Et c’est alors qu’il a entrepris de lui donner une véritable stature, en refondant sa fonction d’Organisation revendicative.
Son mandat est jalonné tout au long d’événements marquants qui inscrivent le SNTPCT dans une continuité d’action depuis sa création en 1937 : veiller sur notre patrimoine, la convention collective, défendre la liberté d’expression et de création, et le maintien des mécanismes d’aides automatiques à la production pour assurer l’existence et le développement d’une Production cinématographique et audiovisuelle nationale, et son rayonnement.
Rupture avec la CGT
En 1981, entre les deux tours de l’élection présidentielle, la Fédération et la Confédération CGT entendent imposer au SNTPCT, alors affilié CGT, un changement radical de sa politique revendicative et lui imposer le concept dit « d’audiovisuel », confondant et fusionnant cinéma et télévision.
« Je ne connaissais ni ne comprenais rien des motifs de ce revirement de politique revendicative, qui nous sommait d’abandonner la convention collective de la Production cinématographique, sa grille de salaires minima garantis, et le mécanisme du Fonds de soutien automatique, pour les fondre dans « l’audiovisuel », mais je savais ce qu’il en était des conséquences d’un tel processus.
J’ai alors mis tout en œuvre avec l’aide de Me Pierre BRAUN afin que le Syndicat conserve la propriété de son nom, de son histoire, de son identité, dont la Fédération entendait s’accaparer par un coup de force en vue de le réduire au rang de section syndicale. »
Aussi fait-il venir des huissiers pour faire constater l’irrégularité des assemblées convoquées « pour conciliation et reprise en main « démocratique » » par la Fédération.
Grâce à Stéphane, notre Syndicat a pu rester la propriété pleine et entière des techniciens qui en étaient membres et décider jusqu’à aujourd’hui de la politique librement et majoritairement adoptée par ses adhérents.
L’on pourrait ainsi faire le compte des actions qu’il a entreprises, pour parvenir au démantèlement de la Commission de négociation d’une : -convention dite « des intermittents techniques de l’audiovisuel » fusionnant et confondant, télédiffuseurs, prestataires et producteurs — films en vue réelle et d’animation mêlés — afin d’aboutir, au bout de vingt ans, après que ce projet de convention unique, impraticable, ait volé en éclats :
-à une convention de la prestation en 1999 que notre syndicat a négociée et qui fixait pour la première fois un salaire minimum garanti du réalisateur (une course d’obstacles titrait-il dans l’un des articles de notre journal) ;
-à une convention de la production de films d’animation en 2004 ;
-à la convention de la production audiovisuelle de 2007, sans pouvoir cependant maintenir l’Accord de 1968 qui faisait application sur tous les téléfilms des salaires minima de la production cinématographique, entreprenant une longue action qui a récemment permis dernièrement de vaincre un obstacle supplémentaire à la distinction entre films de télévision et émissions de télévision ;
– auparavant, l’accord de 1984 qui garantissait le maintien du niveau des salaires minima de la production cinématographique par ajustement automatique à l’indice des prix INSEE et que Stéphane ratifiait tous les six mois ;
-le doublement des points retraite en 1991, qui doublait parallèlement les pensions des retraites complémentaires, y compris de façon rétroactive pour ceux qui avaient déjà liquidé leur retraite : « c’est l’Accord le plus considérable que j’ai jamais signé » rappelait-il.
La grande affaire fut la révision et l’extension de la Convention collective de la Production cinématographique et de films publicitaires entre 2005 et 2013, d’obtenir le maintien des grilles de salaires minima, le maintien de sa structuration en plusieurs titres pour distinguer l’activité pérenne des entreprises de production et la réalisation des œuvres, alors que le Ministère du travail, les syndicats de producteurs et les autres Syndicats de salariés s’opposaient à l’idée même d’une révision des textes de 1950 et 1960 et entendaient faire du passé table rase.
Que de tortuosité, d’obstacles a-t-il fallu enjamber, que de stratégies a-t-il fallu déployer pour convaincre le Ministère du travail qu’il n’avait d’autre issue que de publier l’arrêté d’extension malgré la campagne de presse orchestrée par les Syndicats de producteurs non signataires, en soufflant cette suggestion d’en différer l’entrée en vigueur pour se donner une marge de temps et négocier une fin de crise.
Ne jamais trahir les intérêts de ceux que le Syndicat rassemble et représente
Tant de propositions formulées par notre Organisation sous son impulsion pour le maintien des salaires, lutter contre les délocalisations. Stéphane était sur tous les fronts à la fois.
Cependant, en conservant sa capacité d’analyse : « Tu comprends, il faut parfois savoir prendre de la hauteur. » nous rappelait-il.
Les grades d’officier qui lui avaient été décernés par les Ministres de la Culture, ceux du Mérite et des Arts et Lettres, étaient ceux du Syndicat tout entier. Toto Mercanton le lui rappelait : « Stéphane tu as un défaut, tu n’as pas d’ambition. ».
Elle oubliait peut-être la principale : démontrer qu’il pouvait exister en France une Organisation syndicale digne de ce nom portant haut les principes qui guident sa raison d’être : détenir l’indépendance de son financement par les cotisations, et ne jamais trahir les intérêts de ceux que le Syndicat rassemble et représente, préserver sa combativité.
Aujourd’hui, nous sommes dans la peine qu’il ne soit plus parmi nous. Il va certes beaucoup nous manquer : ses coups de gueule, ses reproches et son exigence, sa voix portant loin ses convictions, à tous il manquera comme la référence de ce que représente le combat syndical pour l’amélioration des salaires et des conditions de travail, son investissement pour tous les techniciens dont il a si bien défendu les intérêts.
« Savent-ils ce qu’ils me doivent et ce qu’ils doivent à notre action », s’interrogeait-il parfois…
Mais il nous reste la fierté et le bonheur de l’avoir connu, et de l’avoir aimé,
-pour son engagement sincère : il s’enorgueillissait d’avoir la confiance des dirigeants du Syndicat dès son arrivée, que notre Président Claude Renoir lui ait interdit de le vouvoyer (il était le seul), et de ce qu’il obtenait pour tous ;
-pour son humilité, il s’étonnait que l’on puisse lui porter de l’admiration ou même de l’attention, alors que ses analyses économiques et juridiques absolument clairvoyantes et précises (il affirmait que cette précision lui venait de son expérience d’ajusteur et de mécanicien),
-son aptitude à expliquer, à synthétiser, à décrypter les tenants et aboutissants de façon simple et claire, sa pensée toujours juste et posée, en donnait véritablement la matière ;
-pour sa capacité à nous donner chaque jour une leçon de vie et de volonté que nous ne pourrons jamais oublier.
Nous exprimons à ses enfants, ses petits enfants, à sa famille et ses proches toute notre amitié et nos condoléances.
Paris, le 22 novembre 2024 Le Conseil syndical
La cérémonie se tiendra :
jeudi 28 novembre 2024 à 14h00 2 Cour Victor Hugo
83660 Carnoules
Le Syndicat lui rendra par la suite un hommage pour les 45 années qu’il lui a consacré et ce qu’il lui a apporté.
CHANGER À LA VITESSE GRAND V
ÉditorialLe monde, à commencer par le monde de la culture, de l’audiovisuel et du cinéma, est en train de changer à la vitesse grand V. Une vitesse qui ne fait que n’accélérer et bouleverser tous les modèles économiques. De nombreux créateurs s’en rendent compte et à juste titre, veulent agir.
Ainsi, la semaine dernière, 206 réalisatrices, réalisateurs et scénaristes ont signé une lettre ouverte pour encourager la création d’une plate-forme dédiée aux œuvres de télévision. Ils rappellent que depuis 2016 un accord interprofessionnel à été instauré pour obliger les producteurs à fournir leurs meilleurs efforts pour favoriser les diffusion de ces milliers d’oeuvre. Mais ils regrettent que les moyens matériels pour remplir cette obligation aujourd’hui.
La leçon de Kaizen
Ce n’est pas tout à fait exact parce que L’INA a créé le site Madelen qui permet de regarder gratuitement 7 366 contenus, dont 1048 fictions et 298 épisodes de fiction. Ces diffusions sont financées par un abonnement de 2,99€ par mois. Mais elles sont consultables surtout sur ordinateur, tablette ou téléphone et quelques téléviseurs Samsung. Et il ne s’agit que d’œuvres dont l’INA a hérité des droits.
Bien évidemment, ces chiffres sont dérisoires comparés à ceux de Youtube qui est, du point de vue de la diffusion, de loin, la première chaîne en France et dans le monde (un milliard d’heures vidéos diffusées par jour dans le monde). Les programmes « vus » sont financés par de la publicité : en moyenne 18 € par 1 000 « vus », dont 68 % sont reversės au producteur ou à la chaîne. Ainsi ces derniers reçoivent entre 3 et 5 € pour 1000 « vus ». Rappelez-vous que le documentaire Kaizen a réalisé 22 millions de vus sur You tube. https://siritz.com/editorial/les-lecons-du-triomphe-de-kaizen/Donc le producteur de Kaizen a reçu entre 66 000 € et 110 000 € de Youtube.
Or, 2 jours avant le démarrage sur Youtube, il avait ėté organisé 800 séances payantes dans des salles de cinéma française, car voir l’ascension de l’Everest sur un grand écran au cinéma, même en payant, est autre chose que le voir même gratuitement chez soi sur son ordinateur ou téléviseur. Et ces séances avaient générées 310 000 entrées. Au prix moyen du billet, le distributeur avait donc dû facturer aux salles de cinéma aux alentours d’un millions d’entrées…
Les enjeux de l’avenir
On voit que les médias traditionnels (cinéma et télévision) offrent encore des rentabilités sans commune mesure avec internet.Mais, compte tenu de la puissance de Youtube, il est certain qu’il sera très bientôt possible de regarder la plateforme sur tous les téléviseurs. Ce sera évidemment une énorme concurrence pour les chaînes. Mais aussi la possibilité pour les producteurs de diffuser directement leur production ou d’utiliser Youtube et les réseaux sociaux pour la promotion de leurs œuvres auprès des média traditionnels que sont la télévision et le cinéma. La qualification de chaîne TNT perdra de sa signification puisque n’importe qui pourra accéder à votre écran de télévision. L’Arcom va devoir élargir sa réglementation à tous les diffuseurs qui accèdent à votre téléviseur et le CNC leur ėtendre la taxe sur les services de télévision, actuellement payée seulement par les chaînes.
Les auteurs de fiction de télévision ont donc bien perçu en quoi ces enjeux sont en train de bouleverser le secteur audiovisuel. Mais les européens sont loin de posséder des plateformes qui soient autre chose que des nains par rapport au géants américains.
PRODIGIEUSES POUR RÉALISER LEUR RÊVE
CinéscoopDans le premier long métrage de Frédéric et Valentin Potier, « Les prodigieuses » https://fr.wikipedia.org/wiki/Prodigieuses_(film) deux jumelles vont devoir être prodigieuses pour réaliser leur rêve.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
FRÉDÉRIC POTIER
VALENTIN POTIER
Le budget prévisionnel de ce film est 6 millions €, ce qui est 20% de plus que le budget prévisionnel moyen des films français de fiction sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/2024-reduction-des-budgets-previsionnels/Pour la préparation, 39 jours de tournage et la post-production la rémunération des réalisateurs est de 48 000 € d’à valoir sur droits d’auteur, soit un peu plus de la moitié de la rémunération médiane des réalisateurs. https://siritz.com/editorial/remuneration-du-realisateur-en-du-budget/Ils ont écrit le scénario pour 91 0000 € ce qui est légèrement au-dessus du budget médian des scénarios. https://siritz.com/financine/impressionnante-chute-du-budget-des-scenarios/ En revanche la rémunération des rôles principaux est de 501 000 €, soit 2,4 fois la rémunération moyenne des rôles principaux dans les films de fiction français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/remuneration-des-roles-principaux-2024-2023/
Les producteurs délégués sont Jéricho Films (Éric Jehelmann) et One world films (Marc du Pontavice). Apollo, Orange studio et France 3 cinéma sont coproducteurs. Deux soficas garanties par les producteurs délégués y ont investi. Canal+ (+ catch up), Ciné+ et France 3 l’ont préacheté. Apollo et Orange studio ont donné un minimum garanti pour tous les tous mandats de distribution. Le producteur belge Beside Productions est coproducteur.
A noté que Jérico Films a produit « Les chèvres », sorti cette année, dont le budget prévisionnel est 19 millions € et qui avait rassemblé 183 000 spectateurs. https://siritz.com/cinescoop/une-comedie-de-cayave-au-moyen-age/
One world film a produit “Pendant ce temps sur terre », également sorti cette année et dont le budget prévisionnel est 5,6 millions €. Il n’avait rassemblé que 14 000 spectateurs. https://siritz.com/cinescoop/rencontre-dun-nouveau-type/
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
PASSER DE L’ENFANCE AU MONDE DES ADULTES
CinéscoopLe 4ème long métrage réalisé par Jennifer Devoldère https://fr.wikipedia.org/wiki/Jennifer_Devoldère#:~:text=Jennifer%20Devoldère%20est%20une%20réalisatrice,de%20l’acteur%20Bruno%20Devoldère, « Le Panache » https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Panache On y suit un jeune élève passer de l’enfance au monde des adultes.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Jennifer Devoldère
Son budget prévisionnel est 6,4 millions €, soit 20% de plus que le budget prévisionnel moyen des films de fiction français sortis depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/2024-reduction-des-budgets-previsionnels/Pour la préparation, 37 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 180 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien, ce qui est 50% de plus que la rémunération moyenne des réalisateurs. https://siritz.com/editorial/remuneration-du-realisateur-en-du-budget/ Il s’agit d’une adaptation de la pièce Dans la Peau de Cyrano de Nicolas Devort. La réalisatrice a écrit le scénario avec Cécile Sellam. Le tout revient à un budget de 206 000 €, soit trois quarts de plus que le budget moyen des scénarios. https://siritz.com/financine/impressionnante-chute-du-budget-des-scenarios/Les rôles principaux ont reçu 520 000 €, soit soit deux fois et demi leur rémunération moyenne. https://siritz.com/financine/remuneration-des-roles-principaux-2024-2023/
Les producteurs délégués sont Vertigo Films ( Farid Lahoussa, Aïssa D’abri et Denis Penot) et SND. M6 films est coproducteur. Le film a bénéficié du soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpe. Il a été préacheté par Canal+ (catch up, suisse, international), Ciné+ et M6. SND a donné un minimum garanti pour tous les mandats.
Le précédent film réalisé par Jennifer Devoldère était « Sage-Homme », sorti en 2003. Son budget prévisionnel était de 4,6 millions € et il avait la même co-scénariste. Karé production producteur délégué et Warner Bros distributeur. Il avait rassemblé 628 000 spectateurs. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-jennifer-devoldere/soit
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.