La plateforme Netflix commence à être un acteur important de notre cinéma et de notre audiovisuel. Or, il y a quelques semaines, son principal responsable du département film,  l’américain Scott Stuber, a été remplacé par un nouveau, Dan Lin https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=235737.html.  Stuber a dirigé Netflix pendant sept ans avant d’annoncer son départ. Pendant sa direction il a fait venir à Netflix plusieurs réalisateurs couronnés aux Oscars et on peut considérer qu’il est l’un des principaux responsables de l’évolution de l’audiovisuel vers l’ère de la s-vod et du streaming.

Lin, fils d’un émigré Taïwanais, à 50 ans, a été vice-président en charge de la production chez Warner et a fondé Rideback Productions qui a produit plusieurs séries et films à succès. Il dépendra de Bela Bajaria, le responsable des contenus de Netflix. Il est considéré comme l’un des plus brillants producteurs américains actuels.

Mais ce passage d Stuber à Lin semble devoir s’accompagner d’une profonde transformation de politique du cinéma de la plate-forme. Sous le premier, les budgets étaient élevés et la surveillance relativement légère. C’est lui qui a amené Martin Scorcese ou Jane Campion à travailler pour la plate-forme. Il n’hésitait pas à investir massivement dans les spectacles à effets spéciaux, avec des stars de catégorie A, qui étaient à la fois démolis par la critique et réalisaient de fortes audiences.

Aujourd’hui Netflix envisagerait de réduire significativement le nombre de films produits par an et de mettre l’accent sur la qualité et le contrôle. Cela s’explique aussi par le fait que les grands studios ont fini par accepter de lui louer leurs films. Sur la liste des 10 films les plus vus récemment, 6 proviennent en effet de studios. Netflix reste par ailleurs plus que jamais fidèle à son exigence d’être le premier diffuseur, alors que d’autres plateformes n’écartent pas le sortie salle préalable. Or, cela peut entrainer une difficulté à convaincre les grands réalisateurs, dont la plupart continuent à penser qu’un film est avant tout destiné à un public dans une cinéma.

L’humoriste Artus https://fr.wikipedia.org/wiki/Artus_(humoriste) passe à la réalisation avec la comédie « Un petit truc en plus » https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_p%27tit_truc_en_plus dont il est également l’un des rôles principaux.  Un fils et son père s’y cachent en tant qu’éducateur et pensionnaire dans une colonie de vacances spécialisée pour jeunes adultes en situation de handicap mental, loin de la police qui les recherche. Les comédiens handicapés sont étonnants par leur capacité à jouer juste. Cela doit jouer dans l’énorme succès du film qui a démarré le 1er mai férié avec 16 000 entrées au Ciné-Chiffres, 250 000 sur la France et 280 000 avec les avants-premières, et une moyenne de 550 entrées par salle et 150 par séance. Un quart d’un marché exceptionnel à 900 000 entrées. C’est le meilleur démarrage de l’année dépassant celui de Dune 2 (260 000 entrées).

Ce succès s’explique sans doute en partie parce qu’il fait rire sur un sujet qui est un fait de société qui ne laisse personne indifférent. https://siritz.com/editorial/faire-rire-de-dures-faits-de-societe/

Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.

Artus

C’est un film dont le budget prévisionnel est de 6,7 millions €, soit 30% de plus que le budget prévisionnel moyen des films de fiction français sortis en 2023.   https://siritz.com/financine/le-budget-des-films-de-fiction-explose/ Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 95 000 €, dont 45 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 50 000 € de salaire de technicien. Ce qui revient à 70% de la rémunération moyenne des réalisateurs. Il a écrit le scénario avec Clément Marchand et Milan Mauger pour 160 000 €, soit 75% du budget moyen des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-du-scenario-remuneration-du-realisateur/ Les rôles principaux ont reçu 50 000 €, soit moins de la moitié de la rémunération médiane des rôles principaux. https://siritz.com/financine/les-stars-ne-garantissent-pas-le-succes/

Le producteur est Ciné Nomine (Pierre Forette et Thierry Wong). Auvergne-Alpe Cinéma, BNP Paribas Pictures, Echo Studio, Impacte Films, Pan Cinéma, Same Player, Kabo Films et M6 sont coproducteurs. Trois soficas y ont investi.Canal+, Ciné+, M6 (2 passages) et W9 (2 passages) l’ont préacheté. Pan Distribution  a le mandat de distribution salle, vidéo et vod sans minimum garanti.Other Angle Pictures a le mandat de ventes international  également sans minimum garanti.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

Le député européen José Bové découvre un scandale au sein de la Commission européenne dans « Une affaire de principe https://fr.wikipedia.org/wiki/Une_affaire_de_principe#:~:text=Une%20affaire%20de%20principe%20est,Antoine%20Raimbault%2C%20sorti%20en%202024. le second long métrage d’ Antoine Raimbault https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Raimbault C’est une suspense sur le fonctionnement de la démocratie.

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Antoine Raimbault

Il s’agit d’une coproduction entre la France (83%) et la Belgique (17%) pour un budget prévisionnel de 6,8 millions €, soit 30% de plus que le budget prévisionnel moyen des films de fiction français en 2023. https://siritz.com/financine/le-budget-des-films-de-fiction-explose/ Pour la préparation, 40 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 150 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est 10% de plus que la rémunération moyenne des réalisateurs. https://siritz.com/financine/realisateurs-les-ecrats-de-realisation-saccroissent/ Il s’agit d’une adaptation du livre « Hold-up à Bruxelles », de José Bové et Gilles Luneau dont les droits ont été acquis pour 30 000 €. Le scénario a été écrit avec Marc Syrigas pour 150 000 €. Le budget total du scénario est donc de 90% du budget moyen des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-du-scenario-remuneration-du-realisateur/Les rôles principaux ont reçu 337 000 €, ce qui correspond à 60% de plus que ce qu’ils ont reçu en moyenne. https://siritz.com/financine/budget-du-scenario-remuneration-du-realisateur/

Les producteurs français sont Agat Films (Patrick Sobelman, Marie Balducchi, Nicolas Blanc et Marc Bordure) & Memento Production (Alexandre Mallet-Guy). France 3 est coproducteur. Le film a bénéficié de 530 000 € d’avance sur recettes. 4 soficas y ont investi. La Région Grand Est et la Métropole de Strasbourg ont apporté une aide remboursable. Canal+, Ciné+ et France 3 l’ont préacheté. Memento Films a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution salle et vidéo, Charades pour les mandats de vente internationale hors Bénélux et Italie.

Le précédent film d’Antoine Raimbault était « Une intime conviction », sorti le 6 février 2019 pour un budget prévisionnel de 3,1 millions €. C’était une coproduction entre la France (93%) et la Belgique (7%). Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 57 000 €, dont 27 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 30 000 € de salaire de technicien. Les rôles principaux avaient reçu 105 000 €.

Delante Production était le producteur. Le film avait bénéficié de 450 000 € d’avance sur recettes. La Région Ile de France et la Région Occitane avaient apporté leur soutien. 3 soficas y avaient investi. Canal+ et Multithématique l’avaient préacheté. Memento Films avait apporté un minimum garanti pour les mandats salle et vidéo. Le producteur Belge était Umedia. Le film avait rassemblé 404 000 spectateurs.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

Dans ce policier d’épouvante, « Le mangeur d’âmes » https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Mangeur_d’âmes  qui est le 8ème film que Julien Maury https://fr.wikipedia.org/wiki/Julien_Maury et Alexandre Bustillo réalisent ensemble https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Bustillo, deux policiers découvrent une vérité terrifiante empreinte de légendes occultes.

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Julien Maury

Alexandre Bustillo

Son budget prévisionnel est de 3,4 millions €, soit le budget médian des films français de fiction sortis en 2024. https://siritz.com/financine/le-budget-des-films-de-fiction-explose/.Pour la préparation, 33 jours de tournage et la post-production la rémunération des réalisateurs est de 150 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien, soit 10% de plus que la rémunération moyenne des réalisateurs. https://siritz.com/financine/realisateurs-les-ecrats-de-realisation-saccroissent/

Il s’agit de l’adaptation du roman de roman de Alexis Laipsker dont les droits ont été acquis 20 000 €. Le scénario a été écrit avec Ludovic Lefebvre qui a reçu 50 000 €. Le budget total du scénario est donc 70% du budget médian des films de fiction français. https://siritz.com/financine/budget-du-scenario-remuneration-du-realisateur/ Les rôles principaux ont reçu 88 000 €, ce qui est exactement leur rémunération médiane l’année dernière. https://siritz.com/financine/les-stars-ne-garantissent-pas-le-succes/

Les producteurs sont Phase 4 Productions (Pierre Marcel Blanchot) & Place du Marché Productions (Léon Maidenberg et David Layani). Star Invest France (Grégory Ouaniche) est coproducteur. La région Grande Est et le département des Vosges lui ont apporté leur soutien. Star Invest a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution salle et vidéo tandis que WT Films en a donné un pour le mandat de vente internationale.

Le précédent film que Julien Maury et Alexandre Bustillo ont réalisé est « The Deep house » sorti le 30 juin 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Deep_House

Il s’agissait d’une coproduction entre la France (61%) et le Belgique (39%) dont le budget prévisionnel était de 5,7 millions €. Pour la préparation, 48 jours de tournage et la post-production la rémunération des réalisateurs était de 100 000 €, dont 10 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 90 000 € de salaire de technicien. Ils avaient reçu 150 000 € pour le scénario et les rôles principaux 184 000 €. Radar Films était le production, Apollo Films et Logical Pictures étaient coproducteurs. OCS l’avait préacheté. Apollo Films avait donné un minimum garanti pour les mandats salle, vidéo, vod et s-vod, Logical Pictures pour le mandat de vente internationale. Le producteur belge était Umédia.

Le film avait rassemblé 210 000 spectateurs en France.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

Pourquoi avez-vous écrit ce livre sur l’histoire de votre famille ?

Serge Siritzky : Parce que je pense qu’elle est doublement exemplaire. Tout d’abord c’est l’histoire d’une famille qui, au cours du siècle dernier, pour sauver sa vie parce qu’elle était juive, a dû, trois fois de suite fuir le pays où elle était établie pour se réfugier dans un pays dont elle ne parlait même pas la langue. Elle s’y est lancé dans le cinéma et, à chaque fois, y a réussi en révolutionnant le métier.

Ensuite, c’est une approche nouvelle de l’histoire du cinéma. On l’a raconté à travers la vie des réalisateurs, des comédiens ou des producteurs. Rarement à travers celle des exploitants de salle de cinéma. Or, jusque dans les années 60, le cinéma fonctionnait comme le théâtre : un film sortait dans une salle d’exclusivité. Il y restait des semaines ou des mois avant d’être présenté dans d’autres salles. Le propriétaire de la salle d’exclusivité jouait donc un rôle essentiel dans le choix des films qui sortaient et leur promotion. Or Lėon Siritzky et ses fils étaient des exploitants de salles d’exclusivité et ils ont joué un rôle déterminant et génaralement méconnu dans les histoires du cinéma mondial.

A quoi correspond le titre : « Le cinéma était leur pays » ?

Serge Siritzky : Comme je vous l’ai dit, ils ont dû fuir de pays en pays. Mais où qu’ils étaient, ils sont restés dans le cinéma et, petit à petit, ils ont fini par être connus par les professionnels du cinéma du monde entier, cette profession étant un vaste pays.

Que signifie la photo de couverture ?

C’est celle de mon grand-père quand il était exploitant de salles de cinéma à Constantinople et de mon père qui devait avoir 7ou 8 ans. Mon grand-père portait le fez ce qui montre qu’il pensait être devenu turc. Cela illustre en fait qu’ils ont vécu dans plusieurs pays mais sont toujours restés dans le cinéma.

Votre grand-père, Léon, votre père Samy et votre oncle Jo devaient surtout connaître les producteurs ou les distributeurs mais pas les réalisateurs.

Serge Siritzky : Pas du tout. Comme on peut le découvrir dans mon livre, Léon était très ami avec les frères Chaplin, Pagnol, Renoir ou Korda. Plusieurs d’entre eux parlent de lui dans leurs mémoires. Par exemple, on y voit pourquoi, sur les tournages, on appelait Léon « le sorcier ». Quant à Samy et Jo ils ont aussi été de grands producteurs et distributeurs. Ils ont produit des films de Claude Berri, Jean-Luc Godard, François Truffaut ou Bertrand Tavernier.

Vous racontez comment ils ont lancé la Nouvelle vague.

Oui. Dans les années 50, leurs salles ne pouvaient concurrencer celles de Gaumont, Pathé et UGC pour jouer les gros films de grands metteurs en scène et avec des stars. Mais ils ont découvert et joué des films de tout jeunes metteurs en scènes et avec des acteurs inconnus, des films à petit budget, tournés rapidement en décors naturel et qui ont tout de suite été d’énormes succès. Mais, au départ personne ne savait que cela allait être une vague. C’est François Giroud qui, la première, s’en est rendu compte et a parlé de Nouvelle vague.

Un des points forts de votre récit c’est la spoliation de votre famille par l’État français à la Libération.

Serge Siritzky : Oui. Pendant l’occupation ma famille a réussi à se réfugier aux États-Unis. Son circuit de salles qui était l’un des plus importants en France est tombé dans les mains de nazis. Quand mon grand-père est revenu en France, en 1946, pour récupérer son bien, afin de ne pas le lui rendre, et le conserver comme entreprise publique, l’État l’a accusé et fait condamner à la prison pour collaboration et profit illicite avec les nazis. Son circuit constituait la plus grande partie de ce qui s’appelait désormais l’UGC. Il s’est enfui aux États-Unis. En 1950 Samy et Jo sont revenus en France où ils sont repartis de zéro.

Votre famille a toujours dit que cette accusation était mensongère et que, donc, il s’agissait de spoliation.

Serge Siritzky : Oui. Mais mon livre en apporte pour la première fois la preuve officielle. Il s’était agi d’un complot de très hauts fonctionnaires et magistrats, dont certains, comme on le voit dans leurs écrits, clairement mus par l’antisémitisme. Je fournis toutes les preuves écrites et je donne les noms qui vont faire du bruit. Un organisme juridictionnel officiel vient de qualifier cette spoliation de « Crime d’État ». J’avais même pensé titrer mon livre par ces deux mots.

Pourquoi ne pas l’avoir fait ?

Serge Siritzky : Parce que ce n’est qu’un épisode de l’histoire de ma famille. Une famille qui a fui les pogromes en Russie, la guerre civile et les massacres en Turquie et les nazis en France. La condamnation de mon grand-père et la spoliation des Siritzky est une ignominie de la justice française et de notre République. Mais en 1948 les Siritzky n’ont pas risqué leur vie.

Vous arrêtez votre récit à votre oncle Jo. Or vous avez été PDG de Parafrance après lui et vous ne parlez pas de cette période.

Serge Siritzky : Effectivement. Dans un premier jet j’avais parlé de cette période. Mais quelqu’un m’a fait remarquer que le sujet de mon livre c’est l’histoire d’une famille de perpétuels immigrés, qui ont commencé par devoir fuir la Russie et qui ont plusieurs fois risqué leur vie et tout perdu. Moi, je suis né aux États-Unis, ma vie a toujours été facile, j’ai fait Sciences Po et l’ENA. La plus grande partie de ma carrière je l’ai passé comme propriétaire de magazines.  Ça n’est pas la même histoire.

Mais ce que vous avez vécu dans le cinéma ne présentait aucun intérêt ?

Serge Siritzky : Disons que cela relèverait plutôt du roman policier. Par exemple, j’ai été personnellement, témoin et victime d’une corruption au sein de l’État. Mais, à la différence de la spoliation de ma famille, j’en ai été témoin, mais je n’en ai pas la preuve écrite et je pourrais être attaqué et condamné pour diffamation si j’en parlais. Un ami avocat m’a conseillé de raconter cette histoire sous forme de roman à clef. Mais je n’ai pas le talent d’un romancier.

Ce drame romantique britannique est le troisième film du réalisateur singapourien, Anthony Chen. https://fr.wikipedia.org/wiki/Anthony_Chen « L’échappée (Drift) » a été tourné en anglais en Grèce. https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Échappée_(film,_2023)%)Une femme  cherche à affronter les fantômes de son passé dans une île grecque.

Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.

                                            Anthony Chen

Ce drame romantique britannique est le troisième film du réalisateur singapourien, Anthony Chen. https://fr.wikipedia.org/wiki/Anthony_Chen « L’échappée (Drift) » a été tourné en anglais en Grèce. https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Échappée_(film,_2023)%)

Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.

Il s’agit d’une coproduction entre la France (57%), la Grèce (22%) et le Royaume-Uni (21%). Son budget prévisionnel est de 4 millions €, soit 80% du budget moyen des films de fiction français sortis en 2023. https://siritz.com/financine/le-budget-des-films-de-fiction-explose/Pour la préparation, 35 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 95 000 €, dont 6 000 € d’à-valoir sur droits d’auteur et 89 000 € de salaire de technicien, soit deux tiers de la rémunération moyenne des réalisateurs de films de fiction françaises. https://siritz.com/financine/realisateurs-les-ecrats-de-realisation-saccroissent/ Il s’agit d’une adaptation du roman américain d’Alex Maksik dont les droits ont été acquis 158 000 €. Ce dernier a participé à l’écriture du scénario avec Susan Farrel qui a reçu 3 000 €. Le budget du scénario est donc 80% du budget moyen des scénarios de films de fiction français. https://siritz.com/financine/budget-du-scenario-remuneration-du-realisateur/ La rémunération des rôles principaux n’est pas individualisée dans le budget.

En France les producteurs sont Paradise City Films (Émilie Georges) et Sunac/Aim/Ages LLC/ Yi Peng. Épicentre a le mandat de distribution salle sans minimum garanti. En Grèce le producteur est Héretic et au Royaume-Uni ce sont  Drift Films LLC et Fortyninesicty Films qui ont bénéficié d’un crédit d’impôt et de l’aide du BFI Global Screen Fund.

Le précédent film d’Anthony Chen était « Wet season », sorti en salle le 19 février 2020. https://en.wikipedia.org/wiki/Wet_Season_(film)un film singapourien. En France il avait été déjà distribué par Épicentre et avait rassemblé 12 000 spectateurs.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

Pour son second film, « Frères », https://fr.wikipedia.org/wiki/Frères_(film,_2024)le réalisateur Olivier Casas https://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Casas aborde le drame de deux frères qui, enfants, ont vécu cachés dans la forêt pendant 7 ans.

Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.

Olivier Casas

Son budget prévisionnel est 3,9 millions €. C’est 10% de plus que le budget prévisionnel médian des films de fiction français sortis en 2023. https://siritz.com/financine/le-budget-des-films-de-fiction-explose/Pour la préparation, 31 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 40 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien, soit 60% de la rémunération médiane des réalisateurs. https://siritz.com/financine/realisateurs-les-ecrats-de-realisation-saccroissent/Il a écrit le scénario avec Paul Lafregeyre et Audrey Lanj pour 32 000 €, soit 30% du budget médian des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-du-scenario-remuneration-du-realisateur/Les rôles principaux ont reçu 345 000 €ce qui revient à deux tiers de plus que leur rémunération moyenne. https://siritz.com/financine/les-stars-ne-garantissent-pas-le-succes/ Il est clair que le film parie sur son casting.

Les producteurs sont Quad Films (Nicolas Duval) et Traveling Angel Films (Olivier Casas). 5 H Films Invest est coproducteur. La région Nouvelle Aquitaine, le département de la Dordogne et le département de la Charente-Maritime lui ont apporté leur soutien. Canal+ et Ciné + l’ont préacheté. Zinc a donné un minimum garanti pour tous les mandats.

Le premier film d’Olivier Casas était la comédie « Baby Phone », sorti le 8 mars 2017. Il s’agissait d’un remake r de son propre court-métrage éponyme. C’était une coproduction entre la France (53%), la Belgique (35%) et le Royaume-Unis (12%) pour un budget prévisionnel de 3,8 millions €.

Pour la préparation, 31 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 60 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Il avait coécrit le scénario avec Audrey Lanj et Serge Labadie pour 60 000 €. Les rôles principaux avaient reçu 500 000 €. Baby Phone Cinéma était le producteur. Canal+ et D8 l’avaient préacheté. La Belle company était le distributeur en France sans minimum garanti. Le film avait rassemblé 91 000 entrées.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors Nouvelle les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

Pour son 6ème film, “N’avoue jamais »https://fr.wikipedia.org/wiki/N%27avoue_jamais_(film).Yvan Calerac écrit et réalise à nouveau une comédie. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ivan_Calbérac

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Ivan Calderac

Son budget prévisionnel est de 5 millions €, soit à peu près le budget prévisionnel moyen des films français de fiction sortis l’année dernière. https://siritz.com/financine/le-budget-des-films-de-fiction-explose/ Pour la préparation, 30 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 140 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Là encore c’est la rémunération moyenne des réalisateurs de films français de fiction. https://siritz.com/financine/realisateurs-les-ecrats-de-realisation-saccroissent/ Il a écrit le scénario pour 150 000 € ce qui correspond aux trois quarts du budget moyen des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-du-scenario-remuneration-du-realisateur/. Les rôles principaux ont reçu 211 000 €, soit la rémunération moyenne des rôles principaux. https://siritz.com/financine/les-stars-ne-garantissent-pas-le-succes/

Les producteurs sont NAC Films (Jérôme Corcos et Antoine Pezet) et Mizar Films (Nicolas Mauvernay). Wild Bunch et France 3 sont coproducteurs. 4 soficas y ont investi tandis que la région Sud, le département des Alpes Maritimes et la Ville de Nice lui ont apporté leur soutien.

Canal+, Ciné+ et France 3 l’ont préacheté. Wild Bunch a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution salle, vidéo, vod et s-vod  tandis que Fédération international en a donné un pour le mandat de vente internationale.

Le précédent film de Ivan Calbera est la comédie « La dégustation », sorti le 31 août 2022. https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-ivan-calberac/ Son budget prévisionnel était de 5,3 millions €. Pour la préparation, 20 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 200 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Il s’agissait d’une adaptation de sa pièce de théâtre dont les droits d’adaptation avaient été achetés 160 000 €. Il avait écrit le scénario pour 140 000 €. Les rôles principaux avaient reçu 160 000 €. Le producteur était Mandarin et Cgie. StudioCanal était coproducteur et distributeur avec tous les mandats pour lesquels il avait donné un minimum garanti. Le film avait rassemblé 304 000 spectateurs.

Après avoir analysé les menaces qui pèsent dur Disney https://siritz.com/editorial/disney-la-forteresse-fissuree-mais-debout/, Paramount https://siritz.com/editorial/chef-doeuvre-en-peril-paramount/et Comcast-Universal https://siritz.com/le-carrefour/le-premier-et-le-plus-deteste-de-laudiovisuel/, Alain Lediberder analyse celles qui pèsent sur Warner ». Il commence par rappeler que « qui aime le cinéma aime Warner, ou au moins l’admire ». https://alain.le-diberder.com/warner-la-belle-et-la-bete/

En effet, sous son label a été inventé le parlant, s’est développée la couleur, a été créée une suite ininterrompue de chefs-d’œuvre et de succès, et la révolution des séries. Du moins sur les écrans. En revanche si l’on franchit la scène on découvre au contraire une caricature de ce qui est dénoncé comme le pire du capitalisme au XXI° siècle. En 2024 il semble cependant que l’histoire touche à sa fin. Selon de nombreux experts la survie de Warner n’est pas assurée, du moins sous sa forme actuelle d’un conglomérat.

Warner a été créée en 1923 et n’a mis que quelques années pour rejoindre le groupe des Majors d’Hollywood.  Au passage elle avait « inventé » le cinéma parlant avec Le Chanteur de Jazz (1927), embauché Ernst Lubitsch, lancé John Barrymore et acquis quelques éditeurs musicaux dans une industrie naissante avec George Gershwin à son catalogue. Bonnie and Clydela nuit de l’Iguanela horde sauvage sont des films Warner, tout comme ceux du Kubrick d’après 2001, la quasi-totalité des films de Clint Eastwood, la saga Harry Potter, dernièrement BarbieDune 2.

En 1989 Warner entreprend de fusionner avec Time Inc, une grande société de presse magazine présente également dans le câble et qui avait également financé le lancement d’une prometteuse chaîne payante, HBO. L’affaire suivante, la fusion avec le groupe de Ted Turner, Turner Broadcasting, en 1995 fut beaucoup plus compliquée. Elle apportait à Warner, pour environ 9 milliards de dollars, CNN et le mini-network WTBS mais aussi l’énorme catalogue des films de MGM (de 1924 à 1986) que Turner avait racheté.

La première catastrophe

En janvier 2000 fut annoncée la fusion entre Warner et AOL, société aujourd’hui défunte, mais qui à l’époque était une star de la bourse et semblait contrôler l’accès à Internet. La fusion fut autorisée au début de 2001, au moment où la bulle Internet explosait déjà. Steve Case serait le président et celui de Warner, Gerald Levin, deviendrait simple CEO. L’opération était censée créer un géant valant plus de 360 milliards de dollars. Ce fut en effet une épouvantable catastrophe, pas seulement financière (l’ensemble ne valait plus que 70 milliards dès 2003) mais également humaine. Cependant, même catastrophique, la période AOL n’avait pas chamboulé Warner en profondeur. Le groupe conservait une culture d’entreprise décentralisée.

En 2017 la proposition d’ATT de racheter Warner pour 85 milliards de dollars fut accueillie avec satisfaction. Mais ce fut peut-être le début de la fin de l’ancien Warner, en tout cas du modèle décentralisé qui prévalait alors. Warner devint une division de ce groupe de télécommunications, d’abord nommé ATT media business avant de reprendre le nom de Warnermedia. La cohabitation entre les Texans des télécoms et les « saltimbanques » de la télévision s’avéra là aussi impossible, pire encore que celle entre les startupers d’AOL et les dirigeants de vieux médias.

ATT décida en 2022 de se séparer de sa branche audiovisuelle en la fusionnant avec le groupe Discovery. L’arrivée de David Zaslav, le patron de Discovery à la tête du groupe accentua encore le sentiment de crise et de déclin.

WarnerDiscovery aujourd’hui :

-« Networks » représentait environ 50% du chiffre d’affaires en 2022 et regroupe les activités de chaînes de télévision linéaire. Ce segment est le seul significativement rentable du groupe avec un résultat opérationnel de 3,8 milliards. Malheureusement c’est celui dont le déclin apparait certain.

-« Direct to consumer » est désormais composé du seul service de svod  Max, qui regroupe les abonnés de HBO (même ceux en linéaire), et de l’ancien service Discovery+. En 2023 le service semble avoir réduit ses pertes et a connu au moins un trimestre en léger excédent d’exploitation. En revanche, en 2022, malgré des recettes de 9,7 milliards de dollars (21% du total du groupe), le résultat opérationnel était catastrophique avec un solde négatif de 5,7 milliards.

-« Studios» est en fait un fourre-tout qui regroupe notamment la production de films, celle de séries, la distribution de films et les ventes de jeux vidéo. Le cinéma est l’activité la plus prestigieuse du groupe, la seule à disposer d’une notoriété international.Cependant, même si le studio produit régulièrement des grands succès et maintient une part du marché américain du cinéma comprise entre 13 et 18% depuis quinze ans, le cinéma ne pèse pas plus de 15% dans les recettes du groupe. Globalement le segment « studios » était légèrement bénéficiaire en 2022 avec un excédent d’exploitation de 541 millions de dollars.

Mais au total le solde d’exploitation de ces trois segments était négatif de 1,4 milliard de dollars.

Et demain ? En 2024, malgré les succès récents de BarbieWonka, ou Dune 2, par ailleurs dûs à des personnes qui ont été virées par l’équipe actuelle, l’entreprise Warner est dans une situation très difficile. Le cours de son action semble avoir durablement décroché en-dessous des évolutions des principaux indices boursiers.

Les scénarios possibles sont alors les suivants :

-Une nouvelle vente de Warner à un groupe audiovisuel plus puissant. Mais les deux candidats audiovisuels cités parfois dans la presse, Comcast et Disney, sont eux-mêmes très endettés.

-Un rachat de Warner par un groupe de la Silicon Valley. Apple est parfois évoquée, mais Google ou Meta sont envisageables.

-La vente progressive d’activités pour se désendetter. Restent réellement en fait quatre noyaux durs : HBO (devenue le service de streaming Max), le studio, le catalogue et CNN. Mais la vente d’un de ces joyaux de la couronne ruinerait sans doute la légitimité de la réunion du reste dans un groupe et serait fatale.

-Le plus raisonnable en 2024 serait dans une première étape la réunion de deux voire trois services de streaming, Max, Peacock et Paramount+.

-Le scénario de la fuite en avant n’est pas non plus tout-à-fait à exclure comme l’indique l’extension du service Max en Europe et notamment en France, ce qui ne devrait pas contribuer rapidement à la rentabilité du groupe.

Warner est donc dans la situation la plus inconfortablement incertaine des quatre groupes historiques. Disney a des problèmes mais les surmontera, Comcast en a peu et Paramount en a trop. Mais Warner ne peut ni croître, ne serait-ce qu’à cause de sa dette, ni diminuer sans risque d’éclater. Il est certain cependant que la marque, elle, ne disparaitra pas, ni le plaisir de voir ou revoir un de ses 5000 films.

Bercy cherche non plus 10 mais 20 milliards d’euros d’économie dans les dépenses de l’Etat. Il serait étonnant que, parmi les secteurs où il pense pouvoir en trouver, ne se trouve pas le cinéma et l’audiovisuel.

Mais si c’est le cas de quelles dépenses pourrait-il s’agir ?

Tout d’abord dans celles du CNC, celles-qui sont alimentées par la taxe additionnelle sur les recettes. Celle du cinéma qui est de 10,7% et celle de l’audiovisuel qui est de 5,5%. Celle du cinéma est l’un des plus brillant outils d’intervention de l’État puisqu’il explique la résilience du cinéma français, qui, par son réseau de salles et ses films est, de loin, le premier d’Europe. C’est en effet, à la fois un droit de douane sur les films étrangers, à commencer par les films américains, et une épargne forcée pour les producteurs, distributeurs et exploitants qui ne peuvent en bénéficier que s’ils investissent les aides automatiques qu’ils ont générées ou les subventions auxquels ils ont droit. Pour réaliser des économies l’État pourrait tout simplement ponctionner une partie de ces soutiens. Il pourrait faire de même pour le soutien à la production des oeuvres audiovisuelles.

La question est de savoir s’il va réduire le soutien automatique qui, dans le cinéma, est inversement proportionnel aux  entrées des films, ou le soutien sélectif qui bénéficie avant tout aux productions à petit budget. Le choix pourrait être une occasion de mettre en cause notre actuel système de soutien au cinéma qui incite à la multiplication des films à petit budget et aux performance limitées plutôt qu’à celle des films à fortes entrées. Rappelons en effet que, en ce qui concerne l’aide automatique à la distribution, celle-ci est plafonnée à un million d’entrées. C’est à dire que, au-delà du million d’entrées, les recettes d’un film français continuent d’être soumise à la taxe additionnelle de 10,7% mais ne bénéficient plus d’aucun soutien automatique. Ces films sont donc traités comme des films étrangers et ne bénéficient donc plus des avantages de l’exception culturelle. Cette stratégie pourrait être l’une des explications de la disparition de nos films français événements et de notre balance commerciale très déficitaire.

Par ailleurs, le CNC dispose d’une trésorerie non négligeable qu’il doit être particulièrement tentant de ponctionner, d’autant qu’elle ne serait pas ressentie par les bénéficiaires du CNC.

En revanche il est peut probable que Bercy augmente la TVA du cinéma,  de  5,5%, même s’il est le plus bas. En effet, il ne cesse de répéter qu’il ne va pas augmenter les impôts.

Reste le crédit d’impôt. Le bruit court qu’il envisage de réduire les crédit d’impôt recherche, un secteur qui, pourtant, reste un des points faibles de la France. La réduction du crédit d’impôt des emplois à domicile semble actée. Elle s’analyserait comme une augmentation des impôts de personnes relativement aisées. Le crédit d’impôt à la production en France cinéma et de l’audiovisuel semblerait également étudié. Pourtant il est justifié par le fait que la France est un pays cher, du fait de ses charges sociales très élevées et de sa durée de travail. Le réduire serait entrainer des délocalisations, donc une réduction des emplois et, donc, des impôts prélevés par l’État et des recettes de la sécurité sociales. L’État finirait par dire que son déficit s’est creusé non du fait de l’augmentation de ses dépenses, mais parce que ses recettes ont été moins élevées que prévues.

Surtout, cette incitation aux délocalisation serait en complète contradiction avec l’objectif de créer des grands studios de tournage qui est l’une des priorités du plan de ré-industrialisation de la France pour 2030. https://www.cnc.fr/professionnels/actualites/lancement-de-lappel-a-projets-france-2030–la-grande-fabrique-de-limage–sur-les-studios-et-la-formation_1673805

Ce qui est surprenant c’est que ni les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel, ni le CNC ne semblent avoir encore mis cette menace à leur ordre du jour. La ministre de la Culture l’a forcément. Mais elle aura du mal à se battre si elle n’y est pas fortement poussée par le secteur.

Ces craintes sont peut-être infondées. Mais mieux vaut prévenir que guérir. Le boulet est plus facile à stopper avant qu’il ne parte.