Les exceptionnelles performances du cinéma français en 2024 sont évidemment encourageantes pour les professionnels français de ce secteur. Elles devraient l’être aussi pour les responsables politiques français et européens qui sont pétrifiés de découvrir que nous vivons dans un monde où domine la loi du plus fort et que l’Europe, divisée par nature, ne fait pas partie des plus forts. Bien plus elle est très en retard, sinon absente, en matière des technologies et des industries qui constituent une part croissante de l’économie mondiale.
Tout d’abord le succès de notre cinéma est impressionnant. Ainsi, alors que la fréquentation des salles a reculé partout en Europe, et dans la plupart des pays du monde, à commencer par les États-Unis, elle a augmenté en France. Et cette augmentation est uniquement due à la progression des films français qui dominent nettement les films américains. https://siritz.com/editorial/seuls-les-films-qui-paraissent-exceptionnels/
Ce succès est d’ailleurs reconnu internationalement, comme le confirme le triomphe aux Golden globes « Emilia Perez », mais aussi de la coproduction franco-lettonne « Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau ». On peut y ajouter les deux articles dithyrambiques que le New-Times a consacré â« Emilia Perez » et au « Comte de Monte-Cristo » qui estimait que ces films français sont à la hauteur des meilleurs films américains.
Certes, aux États-Unis, le box-office des films français reste Picrocholin. Car il se heurte au plafond de la langue. Constatons que, quand celui-ci saute, le cinéma français peut triompher, même aux États-Unis. Pour preuve, le triomphe de « The Artist » aux Oscars : il n’y avait de barrière de la langue puisqu’il était muet. Tout comme pour le dessin animé « Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau ». Il est vrai que ces succès sont des succès d’estime, pas des succès populaires, car le grand public ne se déplace pas pour voir des films muets. Mais pénétrer un marché par le haut de gamme est souvent une bonne méthode.
l’IA, une opportunité pour le cinéma français et européen
Et ceci nous ramène au défi technologique. Nous savons que, bientôt, l’intelligence artificielle permettra de doubler les films à l’aide de logiciels et de se passer de comédiens pour ce doublage. Cela supprimera de nombreux emplois, mais ce sera une économie pour les producteurs et les distributeurs internationaux, équivalente au remplacement de la pellicule par le numérique. L’ensemble du cinéma, y compris les comédiens, en a amplement bénéficié.
Mais l’intelligence artificielle pourra faire bien plus que doubler la voix. Elle pourra sans doute aussi adapter le mouvement des lèvres des comédiens dans chacune des langues. Elle réussit déjà à le faire avec des fake vidéos indétectables. Et si, comme le reconnait la presse américaine, les productions françaises peuvent-être du niveau des meilleures production de Hollywood, il n’y aura plus de barrière de la langue. En outre, , comme la France et les Européens ont une grande maîtrise des coproductions internationales, n’oublions pas que le marché de l’Union Européenne comporte 450 millions d’habitants contre seulement 320 millions aux États-Unis.
Il est donc clair que l’intérêt de la France et de l’Europe est d’être à la pointe dans la technologie du doublage par l’intelligence artificielle. Et que l’Europe et la France doivent se doter d’entreprises leaders dans ce secteur. Personne ne sait à quelle vitesse l’IA va évoluer ni jusqu’où. Mais il semble qu’elle aille toujours plus vite que prévu. Avis aux start up.
Les leçons du succès du cinéma français
En tout cas, comme nous l’avons dit, ce succès du cinéma européen, doit aussi être une leçon pour les responsables politiques européens. En effet, il est avant tout dû à une idée très simple qui a donné naissance à un mécanisme très efficace. Rappelons-nous qu’en 1946, par les accords Blum-Byrnes, les États-Unis ont imposé à la France, en contrepartie de ce qui allait devenir le Plan Marshall, de laisser passer tous les films de cinéma américains, car les américain savaient qu’ils allaient être les propagateurs de l’American Way of Life. Le cinéma français risquait d’être balayé. Or les Français ont réagi avec audace. Ils ont créé le compte de soutien : une taxe additionnelle de 10,7% sur chaque billet vendu. Les producteurs et distributeurs français pouvaient récupérer plus que les taxes qu’ils avaient générées, mais uniquement s’ils réinvestissaient ces sommes dans de nouveaux films ou le développement de leurs salles. C’était l’assurance que jamais ils ne baisseraient les bras. Ce soutien financier est donc à la fois un droit de douane sur les films étrangers, avant-tout américains, et une épargne forcée qui incite les entreprise à constamment investir.
Notons que ce soutien bénéficie aux producteurs, mais aussi aux distributeurs et aux salles, qui sont des acteurs essentiels de l’économie du cinéma. Alors que les autres pays européens ne soutiennent que leurs producteurs, ce qui explique la faiblesse de leur cinéma.
Plus tard, France a complété ce système en instaurant une taxe équivalente, de 5,5%, sur les chaînes de Tv et les plateformes. Et elle a obligé les chaînes et les plateformes à investir une part minimale de leur chiffre d’affaires dans la la production de films et d’œuvres audiovisuels français. Grâce àui, inspirons-nous du cinéma ces deux mécanismes nous sommes le no 1 du cinéma en Europe et nos producteurs audiovisuels sont également les no 1 en Europe.
Faire preuve de la même audace avec les réseaux sociaux
Face au défi des réseaux sociaux la France doit prendre le taureau par les cornes et s’inspirer de l’audace qui a permis le succès de notre industrie du cinéma et de l’audiovisuel. Oui. Inspirons-nous du cinéma français
Le défi est capital, car le monde est entré dans une nouvelle ère. Aux deux siècles précédents, les grands magnats de l’industrie influençaient à la fois les dirigeants politiques par leur puissance financière et l’opinion publique en possédant des journaux ou des télévisions qui les informaient. Or, au XXIème si’or ècle, les plus grandes puissances financières du monde sont celles qui contrôlent les principales sources d’informations. Elles sont plus puissantes que les dirigeants politiques élus. Au point qu’elles sont en passe de faire sauter les règles qui, jusqu’ici, dans le monde capitaliste, entravaient les abus de position dominante et, dans les démocraties, celles qui rendaient les éditeurs d’information responsables des informations qu’ils propagent.
Pour contrer Musk, inspirons-nous de l’audace du compte de soutien qui a permis le succès du cinéma français. La réglementation européenne permet de sanctionner les géants du numérique s’ils ne respectent pas certaines règles. La France, qui pourrait s’allier avec d’autres États, devrait mettre en place un mécanisme qui les incité financièrement à le faire.
HOMMAGE AU CINÉMA EN SALLE DE CINÉMA
CinéscoopPour son 15ème long métrage, mi-fiction, mi-documentaire, « Spectateurs ! https://fr.wikipedia.org/wiki/Spectateurs_!#:~:text=est%20un%20film%20français%20réalisé,plus%20pertinent%2C%20retirez%2Dle, Arnaud Desplechin https://fr.wikipedia.org/wiki/Arnaud_Desplechin rend un hommage au cinéma en salle de cinéma.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Arnaud Desplechin
C’est un film dont le budget prévisionnel est 2,1 millions €, soit 55% du budget médian des films de fiction français sortis l’année dernière. https://siritz.com/financine/les-barometres-2024-des-films-de-fiction/. Pour la préparation, 15 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 75 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est 80% de la rémunération médiane des réalisateurs de films de fiction. Il a écrit le scénario pour 78 000 €, soit 70% du budget médian des scénarios. Les rôles principaux ont reçu 22 000 €, soit 10% de leur rémunération médiane.
Le producteur délégué est CG Cinéma (Charles Gilibert). Arte est coproducteur. Le film a bénéficié d’un apport de Canal et d’une avance sur recettes avant réalisation. Deux sofica non garanties y ont investi. La région Ile de France et Pictanovo lui ont apporté leur soutien. Arte et Ciné+ l’ont préacheté. Les Films du Losange a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution France et un autre pour le mandat tv. Scala Film a donné un minimum garanti e pour le mandat de vente à l’étranger.
Le précédent film d’Arnaud Desplechin était « Frère et sœur », sorti en 2022. Son budget prévisionnel était 4,4 millions € et son producteur Why not production. Wild Bunch était le distributeur. Le film avait rassemblé 235 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
UNE FAMILLE CONFRONTÉE AUX EXTRATERRESTRES
CinéscoopLe 2ème long métrage réalisé par la comédienne Elise Otzenberger https://www.unifrance.org/annuaires/personne/322742/elise-otzenberger est la comédie dramatique « Par Amour » https://fr.wikipedia.org/wiki/Par_amour_(film,_2024) : une famille confrontée aux extraterrestres. Par amour elle va s’y faire.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Élise Otzenerger
Le budget prévisionnel du scénario est 2,3 millions €, soit 60% du budget médian des films de fiction français sortis en 2024. https://siritz.com/financine/les-barometres-2024-des-films-de-fiction/. Pour la préparation, 27 jours de tournage et la post-production la rémunération de la réalisatrice est de 40 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est 40% de la rémunération médiane des réalisateurs. La réalisatrice a écrit le scénario avec Maud Ameline, Mauricio Carrasco, Louise Groult et Cécile de France, cette dernière étant l’un des rôles principaux du film. Le budget du scénario est 100 000 €, soit 60% du budget médian des scénarios. Les rôles principaux ont reçu 166 000 €, soit 70% de leur rémunération médiane.
Le financement de « Par Amour »
Les producteurs délégués sont Mamma Roman (Marine Bergère et Romain Daubeach). Solab est coproducteur. Trois sofica, dont deux garanties, y ont investi. Le film a bénéficié du soutien de la Région Grande Est et d’Eurométropole de Metz. Le CNC lui a apporté l’aide à la création visuelle et sonore ainsi que l’aide à la musique. Canal+ et Ciné+ l’ont préacheté. Tandem a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution en France et Playtime pour les ventes à l’étranger.
Le premier film d’Élise Otzenberger était « Lune de Miel », sorti en 2019. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lune_de_miel_(film,_2018) C’était une coproduction entre la France (80%) et la Pologne (20%), pour un budget prévisionnel de 1,2 millions €. Le producteur était Rectangle productions et le distributeur Le Pacte. Le film avait rassemblé 6 000 spectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LA PUISSANCE DE L’ART ET LA RÉALITÉ DE LA VIE
CinéscoopPour son 5ème long métrage que David Oelhoffen https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Oelhoffen a réalisé, « Le 4èmemur », https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Quatrième_Mur_(film).Il confronte la puissance de l’art à la réalité de la vie.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
David Oelhoffen
Il s’agit d’une coproduction entre la France (60%), le Luxembourg (30%) et la Belgique (10%), pour un budget prévisionnel de 3,6 millions €, légèrement en dessous du budget prévisionnel de tous les films français de fiction sortis en 2024. https://siritz.com/financine/les-barometres-2024-des-films-de-fiction/ Pour la préparation, 37 jours de tournage (dont 36 au Liban et au Luxembourg) et la post-production, la rémunération du réalisateur est de 267 000 €, dont 87 700 € d’à-valoir sur droits d’auteur et 180 170 € de salaire de technicien. Le film est une adaptation du roman éponyme de Sorj Chalandon, Prix Goncourt des Lycéens. Le scénario a été écrit avec Catherine Stagehand. Le coût total du scénario est 208 000 €, soit 30% de plus que le budget moyen des scénarios en 2024. Les rôles principaux ont reçu 291 000 €, soit, là aussi, 30% de plus que ce qu’ils ont reçu en 2024.
Les producteurs délégués français sont Eliph production ( Christine Rouxel) & Rhamsa (Production Maya Hariri). L’émissaire de Baal, Equity-Jean-Luc Elhoueiss, et Equity-Bluewater sont co-producteurs. Le film a bénéficié de 110 000 € d’avances sur recettes après réalisation et de 196 000 € d’autres aides sélectives. 2 sofica garanties y ont investi. Canal+, Ciné+ et TV5 monde l’ont pré-acheté. Le Pacte a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution en France et un autre pour les mandats de distribution à l’étranger.
Le producteur luxembourgeois est Amour fou Luxembourg. Il a bénéficié du soutien du Fonds national de soutien à la production. Le producteur belge est Panache production qui a bénéficié du Tax shelter et du soutien de Wallimage. Proximus et Be tv l’ont préacheté.
Le précédent film réalisé par David Oelhoffen. Il était produit par Galatée Films et distribué par Tandem. Sorti dans 33 salles il avait rassemblé 6 000 spectateurs
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LA RÉMUNÉRATION DE TROIS POSTES DU BUDGET
FinanCinéÀ partir des données fournies par Cinéfinances.info* nous avons établi des baromètre des films de fiction français de l’année 2024. https://siritz.com/financine/les-barometres-2024-des-films-de-fiction/
Ces baromètres portaient sur les montants. Mais il nous a semblé intéressant d’établir des baromètres qui comparent la rémunération de trois postes-réalisateurs, scénarios et rôles principaux- en pourcentage du budget général. C’est un outil très utile pour ceux qui exercent ces métiers.
Tout d’abord, donc, comparons la rémunération du ou des réalisateurs au budget général du film :
Le pourcentage le plus élevé de ce graphique est celui de « Septembre sans attendre », un film de Jonas Trueba et dont le budget prévisionnel est de 5,9 millions € https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-du-realisateur-jonas-trueba/
Les pourcentages les plus élevés sont de 30% et 24%. Mais ils concernent des films atypiques, dont le budget est respectivement de 118 000 € et 225 000 €.
Les 9,56% sont ceux de « Les derniers hommes », réalisé par David Oelhoffen et dont le budget est 8,8 millions €. C’est une adaptation d’un livre dont les droits ont été acquis à un prix élevé qui est inclus dans le budget du scénario. https://siritz.com/cinescoop/film-de-guerre-en-indochine/
Le film où la rémunération des rôles principaux est la plus élevée en pourcentage du budget est « Les boules de Noël », réalisé par Alexandra Leclerc. Son budget est de 8 millions €. La rémunération des trois rôles principaux est de 14,64% de ce budget.
À partir de ces baromètres, il est possible de comparer ce que ces trois postes pèsent dans le budget prévisionnel global. Tout d’abord le pourcentage moyen :
Ensuite en pourcentage médian :
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 15 ans d’archives.
INSPIRONS-NOUS DU CINÉMA FRANÇAIS
ÉditorialLes exceptionnelles performances du cinéma français en 2024 sont évidemment encourageantes pour les professionnels français de ce secteur. Elles devraient l’être aussi pour les responsables politiques français et européens qui sont pétrifiés de découvrir que nous vivons dans un monde où domine la loi du plus fort et que l’Europe, divisée par nature, ne fait pas partie des plus forts. Bien plus elle est très en retard, sinon absente, en matière des technologies et des industries qui constituent une part croissante de l’économie mondiale.
Tout d’abord le succès de notre cinéma est impressionnant. Ainsi, alors que la fréquentation des salles a reculé partout en Europe, et dans la plupart des pays du monde, à commencer par les États-Unis, elle a augmenté en France. Et cette augmentation est uniquement due à la progression des films français qui dominent nettement les films américains. https://siritz.com/editorial/seuls-les-films-qui-paraissent-exceptionnels/
Ce succès est d’ailleurs reconnu internationalement, comme le confirme le triomphe aux Golden globes « Emilia Perez », mais aussi de la coproduction franco-lettonne « Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau ». On peut y ajouter les deux articles dithyrambiques que le New-Times a consacré â« Emilia Perez » et au « Comte de Monte-Cristo » qui estimait que ces films français sont à la hauteur des meilleurs films américains.
Certes, aux États-Unis, le box-office des films français reste Picrocholin. Car il se heurte au plafond de la langue. Constatons que, quand celui-ci saute, le cinéma français peut triompher, même aux États-Unis. Pour preuve, le triomphe de « The Artist » aux Oscars : il n’y avait de barrière de la langue puisqu’il était muet. Tout comme pour le dessin animé « Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau ». Il est vrai que ces succès sont des succès d’estime, pas des succès populaires, car le grand public ne se déplace pas pour voir des films muets. Mais pénétrer un marché par le haut de gamme est souvent une bonne méthode.
l’IA, une opportunité pour le cinéma français et européen
Et ceci nous ramène au défi technologique. Nous savons que, bientôt, l’intelligence artificielle permettra de doubler les films à l’aide de logiciels et de se passer de comédiens pour ce doublage. Cela supprimera de nombreux emplois, mais ce sera une économie pour les producteurs et les distributeurs internationaux, équivalente au remplacement de la pellicule par le numérique. L’ensemble du cinéma, y compris les comédiens, en a amplement bénéficié.
Mais l’intelligence artificielle pourra faire bien plus que doubler la voix. Elle pourra sans doute aussi adapter le mouvement des lèvres des comédiens dans chacune des langues. Elle réussit déjà à le faire avec des fake vidéos indétectables. Et si, comme le reconnait la presse américaine, les productions françaises peuvent-être du niveau des meilleures production de Hollywood, il n’y aura plus de barrière de la langue. En outre, , comme la France et les Européens ont une grande maîtrise des coproductions internationales, n’oublions pas que le marché de l’Union Européenne comporte 450 millions d’habitants contre seulement 320 millions aux États-Unis.
Il est donc clair que l’intérêt de la France et de l’Europe est d’être à la pointe dans la technologie du doublage par l’intelligence artificielle. Et que l’Europe et la France doivent se doter d’entreprises leaders dans ce secteur. Personne ne sait à quelle vitesse l’IA va évoluer ni jusqu’où. Mais il semble qu’elle aille toujours plus vite que prévu. Avis aux start up.
Les leçons du succès du cinéma français
En tout cas, comme nous l’avons dit, ce succès du cinéma européen, doit aussi être une leçon pour les responsables politiques européens. En effet, il est avant tout dû à une idée très simple qui a donné naissance à un mécanisme très efficace. Rappelons-nous qu’en 1946, par les accords Blum-Byrnes, les États-Unis ont imposé à la France, en contrepartie de ce qui allait devenir le Plan Marshall, de laisser passer tous les films de cinéma américains, car les américain savaient qu’ils allaient être les propagateurs de l’American Way of Life. Le cinéma français risquait d’être balayé. Or les Français ont réagi avec audace. Ils ont créé le compte de soutien : une taxe additionnelle de 10,7% sur chaque billet vendu. Les producteurs et distributeurs français pouvaient récupérer plus que les taxes qu’ils avaient générées, mais uniquement s’ils réinvestissaient ces sommes dans de nouveaux films ou le développement de leurs salles. C’était l’assurance que jamais ils ne baisseraient les bras. Ce soutien financier est donc à la fois un droit de douane sur les films étrangers, avant-tout américains, et une épargne forcée qui incite les entreprise à constamment investir.
Notons que ce soutien bénéficie aux producteurs, mais aussi aux distributeurs et aux salles, qui sont des acteurs essentiels de l’économie du cinéma. Alors que les autres pays européens ne soutiennent que leurs producteurs, ce qui explique la faiblesse de leur cinéma.
Plus tard, France a complété ce système en instaurant une taxe équivalente, de 5,5%, sur les chaînes de Tv et les plateformes. Et elle a obligé les chaînes et les plateformes à investir une part minimale de leur chiffre d’affaires dans la la production de films et d’œuvres audiovisuels français. Grâce àui, inspirons-nous du cinéma ces deux mécanismes nous sommes le no 1 du cinéma en Europe et nos producteurs audiovisuels sont également les no 1 en Europe.
Faire preuve de la même audace avec les réseaux sociaux
Face au défi des réseaux sociaux la France doit prendre le taureau par les cornes et s’inspirer de l’audace qui a permis le succès de notre industrie du cinéma et de l’audiovisuel. Oui. Inspirons-nous du cinéma français
Le défi est capital, car le monde est entré dans une nouvelle ère. Aux deux siècles précédents, les grands magnats de l’industrie influençaient à la fois les dirigeants politiques par leur puissance financière et l’opinion publique en possédant des journaux ou des télévisions qui les informaient. Or, au XXIème si’or ècle, les plus grandes puissances financières du monde sont celles qui contrôlent les principales sources d’informations. Elles sont plus puissantes que les dirigeants politiques élus. Au point qu’elles sont en passe de faire sauter les règles qui, jusqu’ici, dans le monde capitaliste, entravaient les abus de position dominante et, dans les démocraties, celles qui rendaient les éditeurs d’information responsables des informations qu’ils propagent.
Pour contrer Musk, inspirons-nous de l’audace du compte de soutien qui a permis le succès du cinéma français. La réglementation européenne permet de sanctionner les géants du numérique s’ils ne respectent pas certaines règles. La France, qui pourrait s’allier avec d’autres États, devrait mettre en place un mécanisme qui les incité financièrement à le faire.
LA CAMPAGNE DE SARKOZY ET KHADAFFI
CinéscoopAprès une longue carrière de monteur, Yannick Kergoat https://fr.wikipedia.org/wiki/Yannick_Kergoatvient de réaliser son 3ème documentaire pour le cinéma, « Personne n’y comprend rien » https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=1000013459.html au moment où débute le procès sur le financement de la campagne de Sarkozy et Khadaffi.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Yannick Kergoat
Le film a un budget prévisionnel de 661 000 €, soit un tiers de plus que le budget prévisionnel moyen des documentaires français sortis en 2024. Pour la préparation, 6 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 49 000 €, dont 7 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 42 000 € de salaire de technicien. C’est 30% de plus que la rémunération moyenne des réalisateurs de documentaire. Il a écrit le scénario avec d’autres journalistes de Médiapart, Fabrice Arfi, Karl Laske, Fabric Arfi est d’ailleurs l’un des journalistes qui a révélé l’affaire du financement de la campagne de Sarkozy par Khadaffi pour Médiapart. Il avait également révélé l’affaire Cahuzac. Notons que Mediapart est coproducteur du film.
Les producteurs délégués sont Belladonne films (Gabrielle Juhel) et Norte Production (Valentina Novati). Ils ont eu recours au crowdfunding pour un peu plus des deux tiers du financement du film. Jour2fête a donné un minimum garanti pour le mandat de distribution salle.
Le précédent documentaire réalisé par Yannick Kergoat était « La (très )grande évasion », sorti en juillet 2022, un brûlot contre le capitalisme. https://fr.wikipedia.org/wiki/La_(Très)_Grande_ÉvasionProduit par Le Bureau Films et distribué par Wild Bunch,il avait rassemblé 18 000 sspectateurs.
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LA FILIATION ET LA QUÊTE D’HORIZON
CinéscoopLe premier long métrage réalisé par Koya Kamura, https://www.ubba.eu/fiche/realisateur/koya-kamurad’origine Indonésienne, est « Hiver à Sokcho ». https://fr.wikipedia.org/wiki/Hiver_à_Sokcho Il est tiré du roman éponyme de Elisa Shuan-Dusapin. Il traite de la filiation et la quête d’horizon.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Koya Kamura
Cette coproduction entre la France (94,47%) et la Corée du Sud (5,53%) a un budget prévisionnel de 2,6 millions €, soit deux tiers du budget prévisionnel médian des films français de fiction sortis en 2024 https://siritz.com/financine/les-barometres-2024-des-films-de-fiction/ Pour la préparation, 56 jours de tournage, dont 25 en studio en France, 30 en Corée du Sud, et la post-production la rémunération du réalisateur est de 41 000 €, dont 18 000 € d’à valoir sur droits d’auteur et 23 000 € de salaire de technicien. C’est 45% de la rémunération médiane des réalisateurs. Les droits d’adaptation du roman ont été acquis pour 88 000 €. Stéphane Ly-Cuong a aidé le réalisateur a adapter le scénario pour 2 000 €. Le budget global du scénario est donc 90% du budget médian des scénarios. Les rôles principaux ont reçu 112 000 €, soit la rémunération médiane des rôles principaux.
C’est le premier long métrage du producteur délégué OFFSHORE (Fabrice Préel-Cléach). Le film a bénéficié de 550 000 € d’avance sur recettes, ainsi que de l’aide à la musique , de l’aide au développement, et de l’aide au programme du CNC. Il a également bénéficié de l’aide à la musique de la Sacem. Les région Pays de la Loire et la région Grand Est lui ont apporté une aide remboursable tandis que l’Eurométropole de Strasbourg est coproducteur. Canal+ et Ciné+ l’ont préacheté. Diaphana a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution salle, vidéo et vod, et Playtime a donné un minimum garanti pour le mandat de distribution tv tandis que Be for film a donné un minimum garanti pour le mandat de distribution monde hors Corée du Sud. Keystone est le producteur et distributeur Sud-Coréen.
A noter que le précédent film distribué par Diaphana était « Marmaille », réalisé par Grégory Lucilly. Sorti le 4 décembre 2024 dans 62 salles il a rassemblé 20 000 spectateurs, il a un budget prévisionnel de 3,3 millions €. https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=304410.html
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
COMÉDIE DRAMATIQUE SUR UNE EXPÉRIENCE VÉCUE
CinéscoopLe premier long métrage réalisé par Agnès de Sacy https://fr.wikipedia.org/wiki/Agnès_de_Sacy, qui a été scénariste de nombreux court-métrages, est « La fille d’un grand amour ». https://fr.wikipedia.org/wiki/Agnès_de_Sacy . Une comédie dramatique sur une expérience vécue.
Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.
Agnès de Sacy
Cette coproduction entre la France (89,95%) et la Belgique (10,05%) a un budget prévisionnel de 4,3 millions €, soit 80% du budget moyen des films français de fiction sortis en 2024 https://siritz.com/financine/les-barometres-2024-des-films-de-fiction/.Pour la préparation, 30 jours de tournage, dont 2 en Espagne, ainsi que la post-production, la rémunération de la réalisatrice est de 80 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est deux tiers de la rémunération moyenne des réalisateurs en 2024. Elle a écrit le scénario avec Michel Spinosa et Gilles Taurand pour 92 000 €, soit 10% de moins que le budget médian des scénarios. Les rôles principaux ont reçu 320 000 €, soit 40% de plus que leur rémunération médiane.
Le producteur délégué est Pan Cinéma (Philippe Godeau). France 2 cinéma est coproducteur. Le film a reçu le soutien de la région Occitanie. Canal+, Ciné+ et France 2 cinéma l’ont préacheté. Pan Cinéma a donné un minimum garanti pour les mandats de distribution salle, vidéo et vod et autre pour le mandat de distribution à l’étranger.
A noter que le producteur délégué est celui de « Un p’tit truc en plus » , réalisé par Artus, qui a atteint 11 millions d’entrées https://siritz.com/editorial/le-ptit-truc-en-plus-du-cinema/. Il a également produit « Largo Winch, Le prix de l’argent », réalisé par Olivier -Depasset, dont le budget prévisionnel était 16,3 millions € et qui a rassemblé 404 000 spectateurs. https://fr.wikipedia.org/wiki/Largo_Winch_:_Le_Prix_de_l%27argent
*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
LES BAROMÈTRES DE LA PRODUCTION DE FILMS FRANÇAIS
ÉditorialChaque semaine, depuis 2010, le site payant Cinéfinances.info publie, publie pour ses abonnées, le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent. Ils constituent une base de données qui peut être consultée selon de nombreux critères ( budget, réalisateur, intervenant, genre, etc..). Par exemple, un producteur qui veut monter un film de 5 millions € de budget peut sélectionner tous les films d’un budget approchant, sorti l’année précédente, et voir comment, ceux qui lui ressemblent ont été financés, ce que chaque intervenant a investi et demandé en retour. C’est donc un puissant outil à la disposition de toutes les entreprises qui interviennent dans le financement des films.
Le blog Siritzky.com publie chaque jour, sauf le week-end, quelques uns de ces chiffres concernant les films qui viennent de sortir. Par ailleurs, il s’appuie sur ces données pour constituer des baromètres financiers concernant les films français. Ces baromètres de la production de films français sont présentés sous forme de graphique avec des analyse et des comparaisons. Il y a en premier lieu des baromètres annuels pour la fiction, le documentaire et l’animation. Pour la fiction ils portent sur le budget, la rémunération du ou des réalisateur le budget du scénario et la rémunération des rôles principaux. Ils distinguent le montant le plus élevé, le montant moyen, le montant médian (autant de plus élevés que de moins élevés). Ils indiquent en outre le montant le plus bas. Par ailleurs, d’autres baromètres présentent ces dépenses en pourcentage du budget.
Enfin un baromètre comparer entre elles les données des principaux postes des films de fiction cités ci-dessus.
Puis, chaque trimestre seront publiés des baromètres concernant, pour la fiction, le documentaire et l’animation, la situation depuis le début de l’année, en les comparant au baromètre de l’année dernière.
Le baromètres 2024 de la production de fiction est publié aujourd’hui dans la rubrique FinanCiné. Les autres baromètres annuels seront publiés dans les jours qui viennent.
LES BAROMÈTRES 2024 DES FILMS DE FICTION
FinanCinéCinefinances.info publie chaque semaine pour ses abonnés les chiffres du budget prévisionnel, du plan de financement et de la répartition des recettes de tous les films français qui sortent. En 2024 il y avait 205 films de fiction.Ces données permettent d’élaborer, pour tous les professionnels du secteur, d’utiles baromètres financiers sur la production de films français de fiction en 2024.
Le premier des ces baromètres concerne les budgets prévisionnels. Les 204 films de fiction ont un budget cumulé de 1,089 milliard €. Comme on le sait, le budget le plus élevé est celui de « Le comte de Monte-Cristo » https://siritz.com/cinescoop/et-de-trois-alexandre-dumas/ qui avoisine les 43 millions €. Il en est à plus de 9 millions d’entrées. En 2023, le budget le plus élevé était celui de « Astérix et Obélix, l’empire du milieu » https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-guillaume-canet-2/ et atteignait les 64 millions €. Il avait rassemblé 4,6 millions de spectateurs.
Cette années 5 films ont plus de 20 millions € de budget contre 7 l’année dernière et 17 entre 10 et 20 millions d’entrées contre 20 l’année dernière. Les films de plus de 10 millions de budget ont représenté un total de 497 millions € en 2023 pour descendre à 396 millions € en 2024, soit une baisse significative de 20%.
Le budget moyen est 5,2 millions €, comme les 5,2 million € de l’année dernière. Quant au budget médian il est de 3,98 millions €, ayant donc légèrement progressé par rapport aux 3,6 millions de 2023. À noter que l’on trouve un film de fiction au budget de 56 000 €. Ce budget est même inférieure à celle de tous les documentaires. Il s’agit de « Si proche du soleil » de Benjamin Rancoule https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=293559.html.
En ce qui concerne la rémunération du réalisateur (à-valoir sur droits d’auteur + salaire de technicien), la plus élevée cette année est celle de Gilles Lellouche pour« L’amour ouf ! » https://siritz.com/cinescoop/blockbuster-romantique-et-violent-francais/, avec 900 000 €. C’est beaucoup moins que celle de Dany Boon l’année dernière pour la réalisation de «L’amour pour de vrai », qui était de 2,42 millions € https://siritz.com/cinescoop/la-vie-pour-de-vrai/
De même, la rémunération moyenne des réalisateurs a chuté de 136 000 € et 127 000 € . Mais la rémunération médiane a fortement augmenté, passant de 73 000 € à 90 000 €.
Le budget du scénario comprend la rémunération du ou des scénaristes. En France le réalisateur est toujours scénariste ou co-scénariste. Mais ce budget peut aussi comprendre, en plus, l’acquisition des droits d’adaptation d’un livre, d’une BD, d’une pièce de théâtre ou d’un film.
En 2024 c’est le budget du scénario de « L’amour ouf ! »qui arrive largement en tête avec près des 2 millions €. Mais ils sont presqu’essentiellement consacrés à l’achat des droits d’adaptation du roman best-seller de Neuville Thomson. En tous cas on est très loin des 5,2 millions € de 2023 pour le nouvel opus d’Astérix et Obélix. Là encore, cette somme était consacrée essentiellement à l’acquisition des droits d’adaptation de la célèbre bande dessinée.
Quant aux 158 000 € de budget moyen du scénario, ils sont très en deçà des 202 000 € de l’année dernière. Toutefois le budget médian est stable. Il y a 5 films de fiction pour lesquels il n’y a aucun budget pour le scénario. Mais, comme le réalisateur est aussi le scénariste, ses droits d’auteur sont peut-être censés rémunérer son scénario.
En tête de la rémunération des rôles principaux on trouve les 1,237 millions € pour le casting de la comédie « Cocorico », réalisé par Julien Hervé. Ce film au budget de 10 millions €, avait rassemblé près de 2 millions de
spectateurs https://siritz.com/cinescoop/cocorico-pour-le-demarrage-de-cococico/
La rémunération moyenne des rôles principaux cette année est de 225 000 €, ce qui est un peu au-dessus des 210 000 € de l’année dernière. En revanche leur rémunération médiane a sensiblement progressé, passant de 87 000 € à 105 000 € (+25%).