La comédie« Lucky », une coproduction franco-belge qui est sortie le 26 février et dont le budget est de 5,3 millions €, distribué par Apollo Films, a 4 producteurs délégués. Du côté français (77%) 2.4.7 films (Xavier Rigault) qui avait produit « K.O » et « Les hommes du feu », sortis en 2016, et Tchin-Tchin Productions (Gaëtan David), qui avait produit « Je te survivrai », sorti en 2012. Du côté belge (23%), Panache Productions (André Logie) qui, en 2018 était le producteur de « Jusqu’ici tout va bien », « Ma famille et le loup », « Toute ressemblance… » ainsi que « Une belle équipe). Lui est associé La Compagnie cinématographique (Gaïtan David) qui, en 2012, était le producteur « Je te survivrai ».
S’est le belge Olivier van Hoofsdat qui est le réalisateur de Lucky. Son premier long métrage, « Dikkenek », sorti en 2006, a été produit par Luc Besson. Sa rémunération de réalisateur est de 170 000 €, répartis à égalité entre salaire et droits d’auteurs. Le compositeur Agoria s’est vue confié la bande originale du film et les droits musicaux sont budgétés à 120 000 € (2,2% du budget). Le film est interprété par Michaël Youn, Florence Foresti et Alban Ivanov et le budget des rôles principaux est de 215 000 € (4% du budget).
Cinescoop est alimenté par les données fournies par https://cinefinances.info/ qui est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/03/Lucky.png1258950Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-03-09 10:03:002020-03-08 12:13:18170 000 € pour le réalisateur de « Lucky ».
100 000 € pour le compositeur de la bande originale du fil
C’est Same Player, qui a co-produit avec Gaumont (qui est également distributeur) « Papi-Sitter » qui est sorti le 4 mars . Same Player, la société de Vincent Roget et Gala Vara Fritz, est l’un des plus prolixes producteurs du cinéma français. Ainsi, il est le coproducteur délégué, avec Ciné Nominé, de « L’esprit de famille », réalisé par Eric Besnard, sorti le 26 février et distribué par Apollo Films. Il est le co-producteur délégué, avec Montauk Films, de « Mon chien stupide », réalisé par Yvan Attal, distribué par Studio Canal , sorti en 2019 et qui a réalisé 501 000 entrées. Mais un autre film, sorti en 2019, et coproduit par ces deux sociétés, « Alien Crystal Palace », réalisé par Arielle Dombasle, distribué par Orange Studio, a réalisé moins de 2 500 entrées.
« Papi Sitter » est une comédie, interprétée par Gérard Lanvin et Olivier Marchal. Son devis initial est de 5,7 millions € pour 32 jours de tournage. Le film a été réalisée par Philippe Guillard. Sa rémunération est de 120 000 € (2,1% du devis), répartis à part égal entre le salaire réalisateur et les droits d’auteur. S’y ajoute, pour son scénario et ses dialogues 125 000 € de droits d’auteur. Pour son précédent film, « On voulait tout casser », sorti en 2015, (budget de 9,3 millions €, 9 semaines de tournage), sa rémunération de réalisateur était de 200 000 €.
A noter que, pour sa composition de la bande originale, la rémunération de Roméo Guillard est de 100 000 € (1,7% du devis).
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/Papi-sitter.png1284956Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-03-09 10:01:002020-03-08 12:06:19Une rémunération de 245 000 € pour la réalisation et le scénario de « Papi Sitter »
Ce chiffre est encore de 57% si l’on prend en compte le soutien automatique et sélectif à la distribution
Certes, pour 48 % des films, le distributeur a un mandat de distribution sur un ou plusieurs autres médias pour amortir son investissement. Mais ces mandats ne peuvent avoir une valeur significative, et encore, que si le film est un succès en salle, ce qui ne change donc que marginalement les données de ce baromètre.
Ce baromètre est établi à partir de données fournies par le site https://cinefinances.info/ . C’est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Ce baromètre confirme que la distribution est le secteur le plus fragile de notre industrie cinématographique
Comme on le voit, sans le soutien du CNC, il n’y a pas un seul mois où les recettes en salle d’une majorité de films français couvrent les frais du distributeur. Et, en mars et juillet, sans le soutien du CNC, respectivement 82% et 84% des films sont déficitaires. En revanche, avec le soutien automatique et sélectif, en avril 40% des films sortis sont bénéficiaires et en novembre 47%. C’est pourquoi, compte tenu de ces résultats spectaculaires, c’est le nombre de films qui ne couvrent pas l’investissement du distributeur qui a été pris en compte plutôt que celui des films qui le couvrent.
Ces résultats montrent le poids du soutien, surtout dans les films à budget réduit et à investissement réduit du distributeur, pour lesquels ce dernier peut atteindre l’équilibre avec peu d’entrées.
Rappelons que le poids du soutien du CNC est principalement celui du soutien automatique (le soutien sélectif est très rare) pour les films qui font peu d’entrées. Ainsi, en janvier, la moitié des films réalisent moins de 50 000 entrées et leur soutien automatique est de 50% des recettes salles du distributeur.
Mais il ne faut pas l’analyser comme une subvention de l’Etat puisqu’il est financé, non par le contribuable, mais par un prélèvement de 10,7% sur la recette salle et de 5,5% sur la recette des chaînes de télévision. Il n’est reversé aux entreprises que sous condition d’investissement. C’est donc une épargne forcée. C’est aussi un droit de douane car il ne bénéficie pas aux entreprises ou productions étrangères.
Bien entendu, en plus de son investissement sur chaque film, le distributeur doit couvrir le coût de sa structure.
Mais ce baromètre ne fournit qu’une vision de l’économie de la distribution. Siritz.com va publier, d’autres baromètres qui analyseront les sortis de films français de d’autres points de vue. Les résultats seront tout aussi spectaculaires et parlants.
Notamment ils répondront à la question : si la majorité des films français ne sont pas rentables pour leur distributeur comment se fait-il qu’il y ait 120 distributeurs établis et que de grands groupes qui ont des activités rentables par ailleurs ont également une activité de distribution ?
https://cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
* Méthodologie de calcul des baromètres
Les baromètres sont établis à partir de calculs film par film. La marge brute (est-ce que le distributeur a couvert son investissement ?) est la différence entre le chiffre d’affaires salle du distributeur et son investissement (frais d’édition et, dans la plupart des cas, minimum garanti).
Le chiffre d’affaires est établi à partir du nombre d’entrées du film à la fin de sa carrière en salle multiplié par la recette moyenne du distributeur par entrée. Cette dernière est établie chaque année par le CNC qui calcule le prix moyen de la place de cinéma et la part moyenne du distributeur sur ce prix de place.
Le soutien automatique généré par un film est lié au chiffre d’affaires en salle de celui-ci et le soutien sélectif est publié par le CNC. Le soutien sélectif aux entreprise de distribution n’est pas pris en compte car il vise à couvrir une partie des frais des structures des distributeurs qui ont un plan de sortie d’au moins 3 films dans l’année.
Le minimum garanti est fourni par Cinéfinances.info dont les informations sur chaque film proviennent des contrats qui sont déposés au registre public du CNC.
Les frais d’édition (frais techniques, frais de promotion et de publicité) sont des évaluations de Siritz. Pour chaque film cette évaluation s’appuie sur l’étude annuelle du CNC sur les coûts de distribution des films français, qui prend en compte plusieurs critères. A partir de cette étude Siritz a établi un algorithme qui prend en compte plusieurs critères (ampleur de la sortie, budget du film, genre du film, profil du distributeur).
Les résultats de celui-ci ont été comparés aux contrats de distribution fournis par Cinéfinances.info qui indiquent les médias pour lesquels le distributeur a un mandat, les taux des commissions de distribution, le minimum garanti et le plafond des frais d’édition au-delà desquels le distributeur doit demander l’autorisation du producteur. Souvent, le contrat fixe aussi un plancher de frais d’édition. Sauf quelques rares exceptions l’algorithme donnent des chiffres conformes au contrat.
Par ailleurs, en 2019, Cinéfinances.info a interrogé des producteurs sur le montant des frais d’éditions transmis par le distributeur. En général, les plafonds et les planchers sont respectés. Et les évaluations se sont révélées exactes avec une faible marge d’erreur.
Enfin, sur un baromètre qui porte sur 15 à 20 films par mois, les marges d’erreur dans un sens ou dans l’autre se compensent en grande partie.
En revanche Sirit.com ne peut évaluer les marges arrière dont pourraient bénéficier certains distributeurs et qu’ils ne transmettraient pas au producteur.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/03/siritz-social.png7681024Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-03-09 10:00:002020-03-09 15:30:42En 2019 les recettes salles de 71% des films français sortis n’ont pas couvert l’investissement du distributeur
Le cinéma et l’audiovisuel prodigieuse source de création de richesses et d’emplois
Le monde est entré dans une période où le cinéma et l’audiovisuel vont connaître un développement exceptionnel. Ainsi, en 2019, presque partout dans le monde la fréquentation, mais aussi la production cinématographique, ont augmenté. Et les plates-formes de S-Vod font bondir les abonnés et les commandes de séries.
A titre d’exemple, selon les statistiques du British Film Industry, « les dépenses de production dans les films de cinéma et de fictions haut de gamme au Royaume-Uni devraient doubler, passant de 2 milliards £ à 4 milliards £ de 2017 à 2025 ». De même, HBO estime que, « avec ce qui est dans les tuyaux », c’est ã dire qui est commandé et en développement, il faudrait 2000 plateaux de tournage dans le monde, alors qu’il n’y en a que mille. En un mot, le cinéma et l’audiovisuel vont être une prodigieuse source de création de richesse et d’emplois. Et la France, avec la qualité reconnue de ses créateurs et de ses techniciens, un patrimoine unique au monde et le rayonnement de son histoire comme de sa culture semble parmi les mieux armés pour tirer partie de cette situation.
Or ça n’est pas le cas. Certes nous pouvons nous vanter d’être le premier producteur de films en Europe, mais nos exportations étaient jusqu’à présent dérisoires, reposant sur quelques films. Il est vrai qu’elles ont bondi en 2019, sans doute du fait de la très grande qualité de plusieurs de nos films qui ne sont pas contenté de distraire, mais ont abordé, avec talent et originalité, notre histoire, les grands problèmes de notre société ou la condition humaine. A titre d’exemple, les ventes remarquables de « Portrait de la jeune fille en feu », de Céline Sciamma, un film dont le budget n’atteint pas 5 millions €, prouvent que la « qualité France » peut-être reconnue et appréciée sur tous les continents. Il y a donc là un chemin à poursuivre. Par ailleurs, nous produisons deux fois moins de fiction que les britanniques ou les allemands et, nos exportations, sauf pour l’animation, sont très insuffisantes. Donc, malgré tous nos atouts, nous sommes loin de notre potentiel.
Des règles du jeu et une primauté du cinéma dépassées
En fait, l’économie de ces secteurs repose sur des règles qui ont été mises en place en 1986 et sont fortement dépassées. D’autre part, ces règles reposaient sur le principe de la primauté du cinéma, la fiction étant un art mineur. Depuis, le monde a profondément évolué, sous l’effet de la numérisation et de la globalisation, tandis que la fiction, avec ses séries, est devenue un art majeur. Mais le cinéma a lui-même été révolutionné par les multiplexes et les sorties nationales, voire mondiales. Surtout, son développement dans les nouveaux géants de l’économie mondiale (Chine, Inde, etc…) à la fois nous ouvre de nouveaux marchés de vente à l’étranger et nous crée aussi des candidats à la production chez nous.
Le ministre de la culture et le président du CNCA préparent de profondes adaptations de nos règles du jeu. Elles vont inévitablement se heurter à d’inévitables conservatismes et à la défense de rentes de situation. Surtout, l’ampleur des changements nécessaires est telle que c’est comme refaire les fondations d’un immeuble sans que ses habitants en subissent le moindre gène.
Chaque lundi, Siritz.com aura pour but de faire prendre conscience des véritables enjeux et des principaux défis que notre cinéma et notre audiovisuel ont à relever. Il ne vise pas à couvrir l’actualité du secteur mais à fournir des outils d’analyse et de réflexion utiles. Avec des informations exclusives et en donnant la parole aux créateurs, aux techniciens, aux entrepreneurs ainsi qu’aux responsables politiques et administratifs. Tandis que ses comptes Facebook et Twitter vont permettre à l’ensemble des acteurs de réagir et de s’exprimer.
https://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/1-scaled.jpg18971920Serge Siritzkyhttps://siritz.com/wp-content/uploads/2020/02/LOGO_SIRITZ_NB.svgSerge Siritzky2020-03-09 10:00:002020-03-09 08:55:06Cerner les enjeux pour relever les défis
170 000 € pour le réalisateur de « Lucky ».
Cinéscoop4 coproducteurs délégués
La comédie« Lucky », une coproduction franco-belge qui est sortie le 26 février et dont le budget est de 5,3 millions €, distribué par Apollo Films, a 4 producteurs délégués. Du côté français (77%) 2.4.7 films (Xavier Rigault) qui avait produit « K.O » et « Les hommes du feu », sortis en 2016, et Tchin-Tchin Productions (Gaëtan David), qui avait produit « Je te survivrai », sorti en 2012. Du côté belge (23%), Panache Productions (André Logie) qui, en 2018 était le producteur de « Jusqu’ici tout va bien », « Ma famille et le loup », « Toute ressemblance… » ainsi que « Une belle équipe). Lui est associé La Compagnie cinématographique (Gaïtan David) qui, en 2012, était le producteur « Je te survivrai ».
S’est le belge Olivier van Hoofsdat qui est le réalisateur de Lucky. Son premier long métrage, « Dikkenek », sorti en 2006, a été produit par Luc Besson. Sa rémunération de réalisateur est de 170 000 €, répartis à égalité entre salaire et droits d’auteurs. Le compositeur Agoria s’est vue confié la bande originale du film et les droits musicaux sont budgétés à 120 000 € (2,2% du budget). Le film est interprété par Michaël Youn, Florence Foresti et Alban Ivanov et le budget des rôles principaux est de 215 000 € (4% du budget).
Cinescoop est alimenté par les données fournies par https://cinefinances.info/ qui est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au
Une rémunération de 245 000 € pour la réalisation et le scénario de « Papi Sitter »
Cinéscoop100 000 € pour le compositeur de la bande originale du fil
C’est Same Player, qui a co-produit avec Gaumont (qui est également distributeur) « Papi-Sitter » qui est sorti le 4 mars . Same Player, la société de Vincent Roget et Gala Vara Fritz, est l’un des plus prolixes producteurs du cinéma français. Ainsi, il est le coproducteur délégué, avec Ciné Nominé, de « L’esprit de famille », réalisé par Eric Besnard, sorti le 26 février et distribué par Apollo Films. Il est le co-producteur délégué, avec Montauk Films, de « Mon chien stupide », réalisé par Yvan Attal, distribué par Studio Canal , sorti en 2019 et qui a réalisé 501 000 entrées. Mais un autre film, sorti en 2019, et coproduit par ces deux sociétés, « Alien Crystal Palace », réalisé par Arielle Dombasle, distribué par Orange Studio, a réalisé moins de 2 500 entrées.
« Papi Sitter » est une comédie, interprétée par Gérard Lanvin et Olivier Marchal. Son devis initial est de 5,7 millions € pour 32 jours de tournage. Le film a été réalisée par Philippe Guillard. Sa rémunération est de 120 000 € (2,1% du devis), répartis à part égal entre le salaire réalisateur et les droits d’auteur. S’y ajoute, pour son scénario et ses dialogues 125 000 € de droits d’auteur. Pour son précédent film, « On voulait tout casser », sorti en 2015, (budget de 9,3 millions €, 9 semaines de tournage), sa rémunération de réalisateur était de 200 000 €.
A noter que, pour sa composition de la bande originale, la rémunération de Roméo Guillard est de 100 000 € (1,7% du devis).
En 2019 les recettes salles de 71% des films français sortis n’ont pas couvert l’investissement du distributeur
BaromètresCe chiffre est encore de 57% si l’on prend en compte le soutien automatique et sélectif à la distribution
Certes, pour 48 % des films, le distributeur a un mandat de distribution sur un ou plusieurs autres médias pour amortir son investissement. Mais ces mandats ne peuvent avoir une valeur significative, et encore, que si le film est un succès en salle, ce qui ne change donc que marginalement les données de ce baromètre.
Ce baromètre est établi à partir de données fournies par le site https://cinefinances.info/ . C’est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
Comme on le voit, sans le soutien du CNC, il n’y a pas un seul mois où les recettes en salle d’une majorité de films français couvrent les frais du distributeur. Et, en mars et juillet, sans le soutien du CNC, respectivement 82% et 84% des films sont déficitaires. En revanche, avec le soutien automatique et sélectif, en avril 40% des films sortis sont bénéficiaires et en novembre 47%. C’est pourquoi, compte tenu de ces résultats spectaculaires, c’est le nombre de films qui ne couvrent pas l’investissement du distributeur qui a été pris en compte plutôt que celui des films qui le couvrent.
Ces résultats montrent le poids du soutien, surtout dans les films à budget réduit et à investissement réduit du distributeur, pour lesquels ce dernier peut atteindre l’équilibre avec peu d’entrées.
Rappelons que le poids du soutien du CNC est principalement celui du soutien automatique (le soutien sélectif est très rare) pour les films qui font peu d’entrées. Ainsi, en janvier, la moitié des films réalisent moins de 50 000 entrées et leur soutien automatique est de 50% des recettes salles du distributeur.
Mais il ne faut pas l’analyser comme une subvention de l’Etat puisqu’il est financé, non par le contribuable, mais par un prélèvement de 10,7% sur la recette salle et de 5,5% sur la recette des chaînes de télévision. Il n’est reversé aux entreprises que sous condition d’investissement. C’est donc une épargne forcée. C’est aussi un droit de douane car il ne bénéficie pas aux entreprises ou productions étrangères.
Bien entendu, en plus de son investissement sur chaque film, le distributeur doit couvrir le coût de sa structure.
Mais ce baromètre ne fournit qu’une vision de l’économie de la distribution. Siritz.com va publier, d’autres baromètres qui analyseront les sortis de films français de d’autres points de vue. Les résultats seront tout aussi spectaculaires et parlants.
Notamment ils répondront à la question : si la majorité des films français ne sont pas rentables pour leur distributeur comment se fait-il qu’il y ait 120 distributeurs établis et que de grands groupes qui ont des activités rentables par ailleurs ont également une activité de distribution ?
https://cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma. Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.
* Méthodologie de calcul des baromètres
Les baromètres sont établis à partir de calculs film par film. La marge brute (est-ce que le distributeur a couvert son investissement ?) est la différence entre le chiffre d’affaires salle du distributeur et son investissement (frais d’édition et, dans la plupart des cas, minimum garanti).
Le chiffre d’affaires est établi à partir du nombre d’entrées du film à la fin de sa carrière en salle multiplié par la recette moyenne du distributeur par entrée. Cette dernière est établie chaque année par le CNC qui calcule le prix moyen de la place de cinéma et la part moyenne du distributeur sur ce prix de place.
Le soutien automatique généré par un film est lié au chiffre d’affaires en salle de celui-ci et le soutien sélectif est publié par le CNC. Le soutien sélectif aux entreprise de distribution n’est pas pris en compte car il vise à couvrir une partie des frais des structures des distributeurs qui ont un plan de sortie d’au moins 3 films dans l’année.
Le minimum garanti est fourni par Cinéfinances.info dont les informations sur chaque film proviennent des contrats qui sont déposés au registre public du CNC.
Les frais d’édition (frais techniques, frais de promotion et de publicité) sont des évaluations de Siritz. Pour chaque film cette évaluation s’appuie sur l’étude annuelle du CNC sur les coûts de distribution des films français, qui prend en compte plusieurs critères. A partir de cette étude Siritz a établi un algorithme qui prend en compte plusieurs critères (ampleur de la sortie, budget du film, genre du film, profil du distributeur).
Les résultats de celui-ci ont été comparés aux contrats de distribution fournis par Cinéfinances.info qui indiquent les médias pour lesquels le distributeur a un mandat, les taux des commissions de distribution, le minimum garanti et le plafond des frais d’édition au-delà desquels le distributeur doit demander l’autorisation du producteur. Souvent, le contrat fixe aussi un plancher de frais d’édition. Sauf quelques rares exceptions l’algorithme donnent des chiffres conformes au contrat.
Par ailleurs, en 2019, Cinéfinances.info a interrogé des producteurs sur le montant des frais d’éditions transmis par le distributeur. En général, les plafonds et les planchers sont respectés. Et les évaluations se sont révélées exactes avec une faible marge d’erreur.
Enfin, sur un baromètre qui porte sur 15 à 20 films par mois, les marges d’erreur dans un sens ou dans l’autre se compensent en grande partie.
En revanche Sirit.com ne peut évaluer les marges arrière dont pourraient bénéficier certains distributeurs et qu’ils ne transmettraient pas au producteur.
Cerner les enjeux pour relever les défis
ÉditorialLe cinéma et l’audiovisuel prodigieuse source de création de richesses et d’emplois
Le monde est entré dans une période où le cinéma et l’audiovisuel vont connaître un développement exceptionnel. Ainsi, en 2019, presque partout dans le monde la fréquentation, mais aussi la production cinématographique, ont augmenté. Et les plates-formes de S-Vod font bondir les abonnés et les commandes de séries.
A titre d’exemple, selon les statistiques du British Film Industry, « les dépenses de production dans les films de cinéma et de fictions haut de gamme au Royaume-Uni devraient doubler, passant de 2 milliards £ à 4 milliards £ de 2017 à 2025 ». De même, HBO estime que, « avec ce qui est dans les tuyaux », c’est ã dire qui est commandé et en développement, il faudrait 2000 plateaux de tournage dans le monde, alors qu’il n’y en a que mille. En un mot, le cinéma et l’audiovisuel vont être une prodigieuse source de création de richesse et d’emplois. Et la France, avec la qualité reconnue de ses créateurs et de ses techniciens, un patrimoine unique au monde et le rayonnement de son histoire comme de sa culture semble parmi les mieux armés pour tirer partie de cette situation.
Or ça n’est pas le cas. Certes nous pouvons nous vanter d’être le premier producteur de films en Europe, mais nos exportations étaient jusqu’à présent dérisoires, reposant sur quelques films. Il est vrai qu’elles ont bondi en 2019, sans doute du fait de la très grande qualité de plusieurs de nos films qui ne sont pas contenté de distraire, mais ont abordé, avec talent et originalité, notre histoire, les grands problèmes de notre société ou la condition humaine. A titre d’exemple, les ventes remarquables de « Portrait de la jeune fille en feu », de Céline Sciamma, un film dont le budget n’atteint pas 5 millions €, prouvent que la « qualité France » peut-être reconnue et appréciée sur tous les continents. Il y a donc là un chemin à poursuivre. Par ailleurs, nous produisons deux fois moins de fiction que les britanniques ou les allemands et, nos exportations, sauf pour l’animation, sont très insuffisantes. Donc, malgré tous nos atouts, nous sommes loin de notre potentiel.
En fait, l’économie de ces secteurs repose sur des règles qui ont été mises en place en 1986 et sont fortement dépassées. D’autre part, ces règles reposaient sur le principe de la primauté du cinéma, la fiction étant un art mineur. Depuis, le monde a profondément évolué, sous l’effet de la numérisation et de la globalisation, tandis que la fiction, avec ses séries, est devenue un art majeur. Mais le cinéma a lui-même été révolutionné par les multiplexes et les sorties nationales, voire mondiales. Surtout, son développement dans les nouveaux géants de l’économie mondiale (Chine, Inde, etc…) à la fois nous ouvre de nouveaux marchés de vente à l’étranger et nous crée aussi des candidats à la production chez nous.
Le ministre de la culture et le président du CNCA préparent de profondes adaptations de nos règles du jeu. Elles vont inévitablement se heurter à d’inévitables conservatismes et à la défense de rentes de situation. Surtout, l’ampleur des changements nécessaires est telle que c’est comme refaire les fondations d’un immeuble sans que ses habitants en subissent le moindre gène.
Chaque lundi, Siritz.com aura pour but de faire prendre conscience des véritables enjeux et des principaux défis que notre cinéma et notre audiovisuel ont à relever. Il ne vise pas à couvrir l’actualité du secteur mais à fournir des outils d’analyse et de réflexion utiles. Avec des informations exclusives et en donnant la parole aux créateurs, aux techniciens, aux entrepreneurs ainsi qu’aux responsables politiques et administratifs. Tandis que ses comptes Facebook et Twitter vont permettre à l’ensemble des acteurs de réagir et de s’exprimer.