Archive d’étiquettes pour : Jérôme Seydoux

Dans un article qui lui est consacré dans le Figaro du 11 septembre, Jérôme Seydoux, le propriétaire et patron de Pathé, résume sa stratégie : « le cinéma est poussé à occuper naturellement le segment haut de gamme » affirme -t-il. Il le pense pour les salles : « chez Pathé les salles qui marchent le mieux sont les plus chers, dit-il ». Et l’ouverture de l’ancien Paramount Opéra en un ultra-luxueux multiplex de 7 salles et 854 fauteuils,  vise à en faire à nouveau la démonstration.

Il le pense au moins autant pour les films. « Les spectateurs veulent de la qualité et ne viennent pas voir n’importe quoi. Ils ont déjà accès à n’importe quoi depuis leur canapé rajoute-t-il « . En plus, ce n’importe quoi est parfois de qualité .

Et le président de Pathé estime que les films de qualité sont chers. C’est ainsi que sa société distribue et, parfois même, produit les films français aux budgets les plus élevés : tels, l’année dernière « Asterix & Obelix : l’empire du milieu », dont le budget était de 64 millions € et dans lequel Pathé a investi 12 millions €. Il a rassemblé plus de 4,6 millions d’entrées. Cette année « Le comte de Monte Cristo » au budget de 43 millions €, a déjà l’arment dépassé les 7 millions de spectateurs.

Mais gros budget ne signifie pas succès. Ainsi, « La vie pour de vrai », le dernier film réalisé et interprété par Dany Boon a coûté quelques 30 millions €, dans lequel Pathé avait investi 12 millions €, et n’a rassemblé que 812 000 spectateurs, ce qui en fait un échec commercial retentissant. Mais Jérôme Seydoux reconnait que distribuer et produire des films est un métier à risque. Néanmoins remarque-t-il, « Berri m’a dit qu’il ne faut investir que ce que l’on est en mesure de perdre ». Et Jérôme Seydoux a les moyens de beaucoup perdre, ce qui lui permet de prendre de gros risques, au bénéfice d’ailleurs de l’ensemble du cinéma français.

Mais est-ce que la qualité est synonyme de gros budget ? Évidemment pas. Elle suppose certes une fabrication soignée. Mais l’image, le décors, l’interprétation ne sont pas tous. Le scénario est essentiel et une condition préalable. Or il est inquiétant que, cette année, le budget moyen des scénarios de films français a diminué de 60% par rapport à 2023 et le budget médian s’est réduit de moitié. https://siritz.com/financine/impressionnante-chute-du-budget-des-scenarios/

En fait, un film français de cette année illustre ce que signifie qualité. Il s’agit de « Un p’tit truc en plus ». https://siritz.com/cinescoop/le-premier-demmarrage-de-lannee/Comme on le sait il a largement dépassé les 10 millions d’entrées et continue sa carrière. Or il ne repose pas sur un casting de stars (50 000 € payés aux rôles principaux), ni sur des scènes spectaculaires. Pourtant son budget prévisionnel est de 6,7 millions €, soit 40% de plus que le budget moyen des films de fiction français. https://siritz.com/cinescoop/le-premier-demmarrage-de-lannee/C’est qu’il a été fait avec un grand soin et pas à la va-vite comme, malheureusement une grande nombre de films français.

Mais Jérôme Seydoux souligne à juste titre que notre formidable exception culturelle, qui repose en grande partie sur l’obligation de nos grandes chaînes d’investir une partie de leur chiffre d’affaires dans de nouveaux films français, a un énorme inconvénient : toutes ces chaînes, sauf Arte et Canal+, visent à séduire la ménagère de moins de 50 ans. C’est-à-dire, pas les jeunes, ce qui explique que plus de la moitié des spectateurs ont plus de 50 ans. Et pas les marchés étrangers, ce qui explique la baisse de nos exportations de films français.

Une analyse pertinente du fonctionnement de l’économie est indispensable à L’État pour mener une bonne politique économique. Il en est de même pour une entreprise ou un secteur pour augmenter sa rentabilité. L’histoire du cinéma en fournit des preuves éclatantes. A titre d’exemple, après plusieurs années de stabilité aux alentours de 200 millions d’entrées la fréquentation des salles de cinéma français n’a cessé de chuter pour passer de 202 millions de spectateurs en 1982 à 116 millions en 1993.

Les professionnels du secteur ont d’abord été persuadés que c’était dû au développement et au succès de la diffusion des films par la vidéo. Ils ont obtenu de l’État que ce média ne puisse diffuser les films que bien après la sortie en salle. La fréquentation a continué de chuter. Puis ils ont estimé que la piraterie, qui permettait de visionner les films gratuitement et sans respecter de délais, était la cause principale de cette évolution. Le cinéma, soutenu par l’État, a lutté férocement contre cette piraterie et réussi à la freiner sensiblement. La fréquentation a continué de chuter.

Puis les professionnels du cinéma ont été persuadé que la poursuite de cette baisse était due à l’augmentation du nombre de chaînes hertziennes, passées de 3 à 7, une augmentation renforcée par la multiplication des chaînes du câble. Ils ont obtenu que l’État impose aux chaînes toute une série de contraintes (limitation du nombre de films diffusés, délai avant la diffusion de ces films, obligation d’investir dans de nouveaux films, etc…). La fréquentation a poursuivi s chute.

Jusqu’à ce qu’en 1991, un nouveau professionnel du cinéma, Jérôme Seydoux, qui avait racheté le réseau de salles de cinéma Pathé, estime que c’étaient les exploitants de salles de cinéma qui étaient eux-mêmes responsables de cette chute. En effet, dans les années 70, ceux-ci avaient trouvé la poule aux oeufs d’or : le complexe. Il s’agissait de transformer chacune de leurs grandes salles en plusieurs petites salles, avec des capacités très étagées. De ce fait, avec charges à peine augmentées ils multipliaient leur offre de films, donc leur chiffre d’affaires, donc leur marge. Et ils pouvaient programmer chaque film dans la salle dont la capacité correspondait à sa fréquentation.

Mais cette poule aux oeufs d’or avait deux énormes inconvénients. En premier lieu, les salles de ces complexes avaient de plus petits écrans et, pour multiplier le nombre de fauteuils de chaque salle, ceux-ci étaient de plus en plus resserrés et de plus en plus inconfortables. Au point que le public commençait à se dire que l’écran de cinéma se rapprochait de celui de la télévision, mais qu’il était plus confortable de regarder celle-ci à domicile.

En second lieu, comme la fréquentation des salles était réduite par rapport à celle de la grande salle initiale, pour maintenir la fréquentation les distributeurs avaient augmenté le nombre de salles diffusant le même film dans une même ville, voire un même quartier. La fréquentation était maintenue mais se répartissait en plusieurs salles

Enfin, la multiplication des salles jouant le même film lors de sa sortie obligeait les distributeurs à augmenter le nombre de leurs copies, donc leurs charges, donc à réduire leur rentabilité. Donc, en fait, les complexes étaient la véritable cause de la chute de la fréquentation.

Et Jérôme Seydoux était le seul à l’avoir compris. Il avait compris que si les cinémas comme avant les complexes, avaient de grands écrans, que leurs fauteuils étaient de nouveau confortables, mais qu’en outre, ils continuaient à offrir un large choix de films comme avec les complexes, et, qu’en outre, ils étaient facilement accessibles, le public reviendrait. Il suffisait donc de construire ce que l’on appellerait des multiplex. Le paradoxe est que, depuis des années il en existait un qui marchait très bien, à Bruxelles, le Kinepolis. Mais ni ses propriétaires ni aucun exploitant n’avait compris que c’était là ce qui allait faire remonter la fréquentation à ses niveaux antérieurs.

Les deux premiers multiplexes de Pathé ouvrirent en 1993 dans des centres commerciaux de province où le parking était abondant et gratuit. Ils eurent immédiatement un immense succès. Pathé ne cessa d’en ouvrir et d’autres exploitants l’imitèrent. La fréquentation remonta a plus de 200 millions d’entrées et ce, malgré les 27 chaînes de la TNT, le passage de la cassette au DVD, l’irruption de la vod et de la s-vod.

Il est donc probable que la fréquentation va pouvoir retrouver ses niveaux pré-covid. Et, surtout, que, cette année, malgré la Coupe d’Europe de foot-ball et les JO elle dépassera ses niveaux de l’année dernière. Il serait profitable d’analyser les véritables causes des performances inespérées de ces derniers mois. Malheureusement la régulation de notre secteur, comme c’est très souvent le cas en France, repose sur des à priori idéologiques qui ne tiennent pas compte des réalités. https://siritz.com/editorial/le-cinema-est-un-marche-doffre/

DES BUDGETS ET DES RÉMUNÉRATIONS EXCEPTIONNELS

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Depuis le début de l’année jusqu’à fin avril, deux films, « Astérix et Obélix, l’empire du milieu » https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-guillaume-canet-2/  (65 millions €) et « Les trois mousquetaires, d’Artagnan »,(36 millions €)  https://siritz.com/cinescoop/les-trois-mousquetaires-dartagnan/,tous deux distribués par Pathé, ont un  budget prévisionnel très supérieur au budget le plus élevé de l’année dernière, « Notre-Dame Brûle », https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-jean-jacques-annaud/ , (31,5 millions €) également distribué par Pathé. C’est conforme à la stratégie du propriétaire et PDG de l’entreprise qui mise sur les films à grand spectacle susceptibles de rassembler des millions de spectateurs.

C’est sans doute ce qui explique la progression (10%) du budget prévisionnel moyen des films de fiction qui passe de 4,7 à 5,2 millions €. Plus significatif est la progression de plus de 15% du budget médian il y a donc une progression tendancielle du budget prévisionnel des films français de fiction. Cela s’explique en partie par l’augmentation du nombre de coproductions dont les financements reposent sur plusieurs pays et qui visent plusieurs marchés initiaux.

En ce qui concerne la rémunération des réalisateurs c’est encore les films de Pathé qui les fonts fortement progresser. En effet, l’année dernière les deux rémunérations les plus élevées étaient celles des frères Dardenne (900 000 €) https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-des-freres-dardenne/ et de Claude Lelouch (825 000 €), https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-claude-lelouch/, qui, comme nous l’expliquions n’étaient pas significatives parce que les réalisateurs étaient leurs propres producteurs. La rémunération la plus élevée d’un réalisateurs n’étant pas son producteur était celle de Jean-Jacques Annaud (740 000 €) pour « Notre-Dame Brûle » et au 10ème rang on trouvait David Moreau (422 000 €).

Cette année la rémunération de Dany Boon pour la réalisation de « La vie pour de vrai », (2 520 000 €) explose les compteurs https://siritz.com/cinescoop/la-vie-pour-de-vrai/. La encore c’est un film produit et distribué par Pathé. En deuxième position, loin derrière, mais devant toutes les rémunérations de 2022, on trouve Neil Jordan (1,078 millions €)  pour la réalisation de « Marlowe » https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-neil-jordan/

Mais il s’agit d’un réalisateur et d’un film anglo-saxon dans lequel la France est très minoritaire. En bas du Top 10 à fin avril il y a déjà trois réalisateurs à 400 000 €.

Cette progression des rémunérations les plus élevées explique sans doute que la rémunération moyenne ait bondi de 90%. En revanche, la rémunération médiane a chuté de 20%, ce qui est énorme. Les films à petit budget et leurs réalisateurs sont de plus en plus obligés de se serre la ceinture.

Comme on le sait, en générale, le scénario est désormais la dépense la plus importante dans le budget d’un film, bien avant la rémunération du ou des réalisateurs ou celle des rôles principaux.

Là, c’est  encore Pathé qui , en 2023) explose des chiffres. Le budget du scénario de » Astérix et Obélix, l’empire du milieu) (6,542 millions € ). Il est largement devant le champion de l’année dernière, qui était celui de « Irréductible »  (1,170 millions €), comprenant 700 000 € d’achat des droits de remake d’un film italien qui dépassait largement la rémunération du réalisateur Jérôme Commandeur (175 000 €). https://siritz.com/cinescoop/remuneration-de-jerome-commandeur/. Jusque là le champions était le scénario de « Asterix et Obélix-Au service de sa majesté (5 millions €), réalisé par Laurent Tirard et sorti le 17 octobre 2012.

Mais cette année, le budget du scénario de « La vie pour de vraie » (4,5 millions € pour le seul Dany Boon) arrive en seconde position devant les 3,560 millions de « Alibi.com 2 » https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-philippe-lacheau-3/ . Jusque là les champions des budgets de scénarios ayant un seul scénariste étaient ceux pour les films de Dany Boon et ce s’étaient entre 4 et 4,2 millions €. Cela confirment tout cas  la primauté du budget du scénario qui est beaucoup plus important que la rémunération du réalisateur.  Cela fait progresser le budget moyen de 20% par rapport à l’année dernière.

En revanche, compression des coûts oblige, le budget médian des scénarios des films de cette année a diminué de 25% par rapport à celui des films de l’année dernière. Mais il se situe toujours au-dessus de la rémunération médiane des réalisateurs de films de cette année.

Cette année ce sont les rôles principaux de « Marlowe » qui, avec 4,79 millions €  sont les mieux payés. Mais il s’agit de stars internationales d’un film anglo-saxon.

C’est largement plus que les 2,057 millions € de « Tout ce qu’on a encore tous fait au bon dieu » https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-philippe-de-chauveron/  en 2022. En 2023, en seconde position on trouve les rôles principaux d’un autre film Pathé, « Astérix et Obélix-Lempire du milieu » avec 1,889 millions €.  La moyenne de cette année est très supérieurs à celle de l’année dernière. En revanche, là encore compression des coûts oblige, cette année, la médiane des rémunérations des rôles principaux est 40% inférieure à celle de l’année dernière.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

LA VALEUR PLUTÔT QUE LE VOLUME ET LE NOMBRE

L’annonce de Jérôme Seydoux aux Échos de vendredi dernier que Pathé va entrer en bourse en 2024 indique dans quel sens l’écosystème du cinéma français va être profondément modifiée. Certes, attirer des investisseurs alors que la fréquentation en France a baissé de 30% par rapport aux années pré-covid, que Pathé a perdu 104 millions € ces deux dernières années et que Cineworld, le deuxième plus grand exploitant mondial, vient de déposer le bilan, semble une gageure. https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/jerome-seydoux-vise-une-introduction-en-bourse-pour-pathe-en-2024-1786769

Mais le président de Pathé explique que son secteur est en train de vivre une révolution copernicienne : « voir Top Gun en Dolby, en IMAX, en 4DX, cela n’a rien à voir avec un visionnage sur votre téléviseur ».  C’est pourquoi, dans une précédente interview au Figaro, il affirmait que « nous tablons sur une baisse de la fréquentation de 20% « qui serait donc de 160 millions de spectateurs par an et non plus de 200 millions. » Il estime ne pas être en concurrence avec les plateformes, « sauf pour attirer les talents. Pour les attirer il faut qu’on puisse travailler avec eux à la fois sur des films et des séries ».
C’est notamment dans cette optique que Pathé a produit, pour une sortie en 2023, des films à grand spectacle et à budget élevé, dont deux sur les 3 Mousquetaires ainsi que les prochains Asterix et Dany Boon.

Ce qui est frappant c’est que, interviewé par le Figaro de samedi dernier, Christophe Guérin, directeur général de Nexans, fabricant français de câbles qu’il vient de ramener à la rentabilité, dit exactement la même chose : « Pendant des décennies on a appris aux managers dans les meilleurs écoles qu’il fallait plus de clients, plus de volume, plus de produits pour faire de meilleurs profits. Il faut tout désapprendre(…). De la valeur plus que du volume. Depuis 2018 on est passé de 17 000 à 4 000 clients, de 300 000 à 200 000 produits ».

Et ni les producteurs ni les créateurs ne peuvent crier au malthusianisme car les plateformes, mais aussi la vod, sont en train de faire exploser la demande de fiction, d’animation et de documentaires. C’est désormais à la profession et aux pouvoirs publics de s’adapter à cette nouvelle réalité.https://siritz.com/editorial/revoir-lecosysteme-de-notre-cinema/

Un premier test de cette volonté d’adaptation sera la réponse donnée à la demande de fusion de TF1 avec M6. L’enjeu est d’avoir des diffuseurs français capables de rivaliser avec les plateformes et les studios américains pour attirer les meilleurs talents. Refuser cette fusion sous prétexte qu’elle donnerait à TF1/M6 une position trop dominante, notamment sur le marché de la publicité, alors à ces plateformes sont en train d’y pénétrer ferait preuve d’un aveuglement lourd de conséquence pour notre souveraineté culturelle. https://www.capital.fr/entreprises-marches/le-projet-de-fusion-tf1-m6-reste-menace-apres-des-auditions-cruciales-1445494

SELON JÉRÔME SEYDOUX ELLE PASSE PAR LA MONTÉE EN GAMME DE L’OFFRE

Dans le Figaro de mardi dernier, Jérôme Seydoux, le président et propriétaire de Pathé, s’est exprimé de manière très intéressante sur les causes des difficultés que rencontre le cinéma français.

Son point de vue est évidemment à prendre en compte puisqu’il est à la fois le premier exploitant de salles de cinéma de France et d’Europe et l’un des principaux producteurs et distributeurs de films.Mais aussi parce que c’est lui qui, en 1993, a mis fin a la fin de la chute de la fréquentation en France. Celle-ci, du fait  du fort développement de l’offre télévisuelle, était passée de 202 millions de spectateurs en 1982 à 116 millions de spectateurs en 1993. Il a compris que la reconquête du public passait par les multiplexes, avec leurs grands écrans, leurs salles gradinées et leurs fauteuils confortables ainsi que des parkings gratuits, puisqu’ils étaient situés dans des centres commerciaux à la périphérie des villes. Il en a ouvert deux en 1993 qui ont été de gros succès et la profession a suivi.

Jérôme Seydoux

Aujourd’hui il constate l’actuelle chute de la fréquentation en France qui est passée d’un minimum de 200 millions de spectateurs par an à, sans doute, quelques 160 millions, ce qui est très insuffisant pour l’équilibre financier des entreprises du secteur.

A ses yeux les plateformes sont la troisième irruption de la télévision dans le monde du cinéma. Elles existaient avant la Covid mais leur usage a été fortement développé par le confinement. Une nouvelle fois le cinéma doit s’adapter et cesser «d’être le Vatican du cinéma, un pays très dogmatique».

Il critique fortement notre chronologie des médias signée il y a peu. Si les français maintenaient leur position la S-Vod pourrait sortir en salle dans les autres pays et directement sur ses plateformes en France. Alors qu’à ses yeux le cinéma et les plateformes ne sont pas des adversaires car « demain la salle sera une véritable devanture pour celles-ci.

« En France, il n’y a pas assez de talents pour produire 340 films par an. Nous ferions mieux de produire moins de films mais de meilleure qualité, et le CNC devrait arrêter de saupoudrer les aides pour d’avantage les concentrer. »

En fait, pour concurrencer le petit écran à domicile, le cinéma doit, comme il l’avait fait avec les multiplexes, devenir une sortie offrant un véritable spectacle.  « C’est pourquoi Pathé va ouvrir Boulevard des Capucines, où se situera le siège de Pathé, un restaurant, un bar, des salles de coworking et sept salles de cinéma avec 1 000 places haut de gamme…. Les spectateurs veulent bien revenir chez nous. Forcément les prix augmenteront pour accompagner cette montée en gamme. »

Une initiative qui sera suivie de près par le reste de la profession en France et dans le monde.