Les bons résultats de « Top gun Maverick » confirment que l’absence de blockbusters américains était bien l’une des explications de la baisse de la fréquentation. Le film a rassemblé 320 000 spectateurs le premier jour, dont 120 000 entrées d’avant-premières. C’est juste derrière « Doctor Strange » qui, en trois semaine approche les 2,5 millions d’entrées, alors que la première version de cette franchise, sortie en 2016, n’avait pas atteint 2 millions d’entrées.
On pourrait ainsi revenir â plus de 190 millions d’entrées par an et le compte de soutien pourrait retrouver son équilibre. https://siritz.com/editorial/baisse-de-la-frequentation-2-explications/
Est-ce que l’exploitation pourrait se contenter de ce niveau ? Peut-être les multiplexes, mais sans doute pas les salles art et essai qui ont peu accès à ces blockbusters.
Donc, comment regagner les 15 à 20 millions de spectateurs qui sont nécessaires à la survie de ces salles et au maintien de la production française à son niveau d’avant la crise ?
Revient le débat sur le nombre de films produits, mais aussi distribués, puisqu’il faut inclure les films étrangers. Certains estiment qu’ils sont trop nombreux. Une moyenne de 12 films qui sortent chaque semaine, et certaines semaines 20 films, c’est évidemment trop. Mais le problème c’est que l’on ne peut dire qu’après coup ceux qui sont en trop. Et aussi que, même parmi les films qui ne marchent pas, la profession découvre régulièrement des talents qui vont renouveler le cinéma de demain.
Bien entendu, les études confirment que la concurrence des plateformes est une des causes structurelles de la baisse de la fréquentation. Comme l’avait été la concurrence de la télévision dans les années 60, puis celle de la vidéo et du piratage dans les années 80. Et, à chaque fois, le cinéma a su trouver la riposte en se renouvelant, avec les complexes, puis les multiplexes.
Il est clair qu’il doit de nouveau renouveler son offre.
Dans le passé la solution n’a été trouvée qu’au bout d’une dizaine d’années. C’est long alors que s’annonce une période de crise économique qui va peser sur les trésoreries et le crédit.
Comme par le passé, ce sont les exploitants qui cherchent la solution en repensant le modèle économique de leur offre. Jérôme Seydoux, le propriétaire de Pathé, qui avait lancé ses multiplexes en 1993, a décrit sa solution. Il s’agit de faire en sorte que la configuration de la salle renforce le spectacle cinématographique. https://siritz.com/editorial/operation-reconquete-du-public/
D’autres pensent que cela passe par la création de véritables événements. Pa exemple, il est clair que les avant-premières avec l’équipe du film ont du succès. Pourquoi ne pas les organiser simultanément dans toutes les salles qui sortent un film avec la vidéo projection et les questions du public grâce à un système qui s’apparente au téléphone sonne. Un ou plusieurs prestataires pourraient mettre au point les outils de cette formule.
En tout cas, toutes les solutions doivent reposer sur l’idée que le cinéma reste le premier et indispensable loisir collectif à dimension sociale.