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Le 24ème film  de Roman Polanski https://fr.wikipedia.org/wiki/Roman_Polanski , l’un des grands metteurs en scéne du cinéma mondial, est présenté hors compétition au Festival de  Cannes. « Le Palace » https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Palace_(film,_2023) est une satire sur les clients et les employés d’un palace suisse.

Ciné.info* a fourni les données financières de cet article.

Roman Polanski

Cette coproduction entre l’Italie (63%), la Suisse (13,5%), le France (13,5%), La Pologne (13, 5%) et  la France 10% a budget prévisionnel de 13,8 millions €. C’est plus de deux fois et demi le budget prévisionnel moyen d’un film français de fiction. https://siritz.com/financine/le-budget-des-films-de-fiction-explose/ Ce budget est en outre le troisième  de ceux des films français sortis cette année, derrière le film d’animation/live « Chien & Chat » (19,2 millions €) https://siritz.com/cinescoop/a-la-fois-live-et-animation/ et « Les chèvres » (19,1 millions €).https://siritz.com/cinescoop/une-comedie-de-cayave-au-moyen-age/

Pour la préparation, 54 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur est de 550 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est la rémunération la plus élevée des films sortis cette année derrière les 600 000 €  de Fernado Trueba et Javier Marsical pour le film d’animation« They shot the piano player » https://fr.wikipedia.org/wiki/They_Shot_the_Piano_Player.  Il a écrit le scénario avec Jerzy Skolimowski pour 600 000 €. C’est le second plus élevé derrière le scénario de « Le dernier des hommes » de David Oelhoffen (841 000 €).  https://siritz.com/cinescoop/film-de-guerre-en-indochine/. Les rôles principaux ont reçu 1,2 millions €, sont en troisème position derrière ceux de« Frères » https://siritz.com/cinescoop/un-film-qui-parie-sur-son-casting/(1,725 millions) et« Cocorico » https://siritz.com/cinescoop/cocorico-pour-le-demarrage-de-cococico/(1,237 millions).

Les producteurs français sont R.P Productions (Robert Ben Mussa et Roman Polanski) qui a otenu le soutien d’Eurimages.  R.P Production  a donné un minimum garanti pour les mandats salle, vidéo, vod et s-vod. Swaschbukler Films, spécialisé dans les films de patrimoine assure la distribution physique. Warner Bros International a donné un minimum garanti pour toutes les ventes internationales. Lucky Bob(Wojciech Gostomczyk) est le producteur polonais. Il a bénéficié du soutien du Polish Institute et d’Eurimages.

Le précédent film de Roman Polanski était « J’accuse », sorti en France le 13 octobre 2019. Il était produit par Légendaire (Alain Goldman) et R.P Productions pour 22,4 millions €. Gaumont, France 2 et  France 3 étaient coproducteurs. Gaumont avait donné un minimum garanti pour le mandat salle, vidéo, vod, S-vod  et la TV. Pour la préparation, 71 jours de tournage et la post-production la rémunération du réalisateur était de 500 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. Il avait écrit le scénario avec André Harris pour 750 000 €. Les rôles principaux avaient reçu 270 000 €. Le film avait rassemblé 1,6 millions d‘entrées.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

Imaginons que les libraires Français décident de ne plus vendre aucun exemplaire du « Voyage au bout de la nuit ». Certes c’est un grand chef d’oeuvre de la littérature française et mondiale. Mais Louis-Ferdinand Céline s’est comporté comme un salaud par son antisémitisme et sa collaboration avec les nazis sous l’occupation.

Pour les mêmes raisons les libraires décident de ne plus vendre les romans de Brasillach, à commencer par « Comme le temps passe ». Et aucun théâtre ne présente plus une pièce de Jean Anouilh qui était lui aussi un vantisémite.

Naturellement cela fait sourire. C’est pourtant le comportement de plusieurs exploitants à l’égard d’un film Français, l’ émouvant documentaire « Promenade à Varsovie » de Mateusz Kudla et Anna Kokoszka-Romer à propos du retour de Roma Polanski sur les lieux de son enfance. La plupart des exploitants ont refusé de le sortir parce que Polanski a été condamné, aux États-Unis, pour avoir eu des relations sexuelles avec une mineure. Il y a 40 ans. Et parce qu’il est accusé de viol par plusieurs femmes, mais, dans ce cas, sans que cela ai jamais été jugé. Certains de ces exploitants ont clairement indiqué que la « morale » était leur motif puisqu’ils ont tout simplement refusé de visionner le film. Laurent Pétin, le distributeur du film, estime que « ces exploitants qui ont refusé de programmer le film se comportent comme des auxiliaires de justice. »

 

Seuls deux exploitants à Paris l’ont sorti. Tous les autres, et notamment tous ceux du Quartier Latin, ont refusé de le programmer, très souvent sous prétexte, non du passé des Polanski, mais « parce qu’il ne marchera pas ». Or, si c’est leur argument, ils se sont lourdement trompés puisque c’est lui qui, avec 322 entrées à l’Arlequin dès le premier jour, réalise, de loin, le plus grand nombre d’entrées de tous les films du Quartier Latin. Et, au Balzac à Pars, sur les Champs-Élysées, il est, de loin, en tête des entrées de trois films programmés.

Il y avait une époque où les exploitants n’avaient pas peur que leur programmation déclenche la polémique. Mais nous sommes visiblement entrés dans une autre époque où la crainte des manifestations ou des critiques d’une petite minorité sur les réseaux sociaux ou dans la presse, suffit pour entrainer la censure de certaines œuvres.

Notons tout de même qu’il n’y a eu aucune polémique dans la presse ou sur les réseaux sociaux ni aucune manifestation devant le cinéma Arlequin à la suite de la programmation du film.