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L'édito de Serge
Serge Siritzki

DES PERSPECTIVES BIEN SOMBRES

Par Serge Siritzky

Le jour où les taux d’intérêts reviendront à un niveau normal…

L’évolution de la pandémie sur notre territoire est particulièrement inquiétante. Il est  probable que le gouvernement sera contraint de renforcer les mesures de contrôle sanitaire. Et, notamment, que  la fermeture des salles de cinéma s’étendra bien au-delà de quatre semaines annoncées initialement. https://siritz.com/editorial/il-va-falloir-naviguer-a-vue/

Pour les exploitants, qui ont des charges fixes, c’est évidemment catastrophique. La ministre de la culture est, sans doute, en train de batailler pour obtenir des soutiens financiers. Les distributeurs sont dans une situation tout aussi catastrophiques. Les recettes vidéo ne représentent qu’un mince filet de compensation, légèrement augmenté par le confinement. Ceux qui ont le mandat télévision sur certains films de novembre doivent tenter d’accélérer leurs ventes, mais en acceptant des prix inférieurs à ce qu’ils auraient dû obtenir.

Comme nous le soulignions la semaine dernière, la production de films, comme de fiction TV, se poursuit. Mais son financement repose largement sur la mobilisation de promesses de financement. Cette mobilisation a un coût financier qui, du fait de l’a suspension de la distribution,  sera bien supérieur à ce qui était prévu. Là encore la ministre de la culture doit batailler pour obtenir un soutien. 

Or, cette situation concerne toute la culture et, surtout, une très grande partie de l’économie. L’Etat-comme la plupart des Etats dans le monde- ne peut financer ces soutiens qu’au prix d’un endettement historique, qui défie toute rationalité économique. Pour l’instant les taux d’intérêts sont au plus bas et la création de monnaie par les banques centrales n’a pas le moindre effet inflationniste. Sans doute parce que cette monnaie est en partie épargnée et, donc, non consommée, par les classes moyennes. En France, on est à près 100 milliards € d’épargne, ce qui est un montant historique.

Mais l’histoire rappelle que les taux d’intérêt comme les niveaux d’épargnent fluctuent. Le jour où ces taux, pour les dettes des Etats, passeront de 0/1% à 3 ou 4%, ce qui, sur le long terme est un niveau normal, nombre d’entre, à commencer par la France, seront en faillite. Avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer sur le service public et les retraites. Donc, la vie de chacun d’entre nous.

Les longues journées de confinement offrent la possibilité de réfléchir à toutes ces perspectives et à l’organisation de notre société. Ainsi la crise sanitaire nous a fait prendre conscience des énormes insuffisances de notre système de santé qui, jusque là avaient été ignorés par les gouvernement successifs.

Plus profondément, certains économistes estiment qu’en tout état de cause il faudra impérativement modifier le fonctionnement du capitalisme. Et, notamment, le rôle et les exigences des fonds d’investissement.

https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/11/07/patrick-artus-rien-de-majeur-ne-changera-si-le-rendement-exige-du-capital-reste-aussi-eleve_6058863_3232.html

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