Partager l'article

L'édito de Serge
Serge Siritzki

IL VA FALLOIR NAVIGUER A VUE

Par Serge Siritzky

La situation va empirer du côté américain

Le cinéma, c’est à dire un film dans une salle, est de nouveau totalement à l’arrêt. Heureusement les tournages pour le cinéma comme pour la télévision se poursuivent. Pour s’adapter à cette  situation Siritz.com, de même que lors du premier confinement, fournira les analyses financières des films récents qui passent à la télévision. Au contraire, Cinéfinances.info fournira à ses abonnés le budget, le plan de financement et la répartition des recettes des films à la date de la programmation qui avait été prévue.

Bien évidemment, cette fermeture est un nouveau coup dur pour toute la profession. Les plus touchés sont les distributeurs et les producteurs des films qui venaient de sortir ou allaient juste sortir. Dans certains cas les recettes ne permettent même pas d’amortir les frais d’édition. Pour la nième fois le gouvernement devrai imaginer des soutiens leur permettant de passer  se cap. https://siritz.com/editorial/pour-le-cinema-penser-a-la-suite/

Plusieurs motifs de satisfaction

Néanmoins, au milieu de cette situation désastreuse les professionnels français du cinéma ont plusieurs motifs de satisfaction ou du moins de réconfort. Quand les salles ont ré-ouverte, les français sont retournés au cinéma.  Il est clair que, pour les spectateurs assidus et réguliers, le cinéma est une occupation essentielle à leur vie sociale. Par ailleurs, des  films comme « De Gaulle » ou « La bonne épouse » qui venaient de sortir lors du confinement, ont repris leur carrière à la réouverture des salles et pourront tout de même dégager une marge.

En outre, la plupart des films français qui sont sortis à partir du 22 juin ont réalisé les performances qu’ils auraient réalisées sans les restrictions  sanitaires auxquelles les salles étaient soumises. Cela est  peut-être dû au fait qu’ils bénéficiaient de sorties plus large et n’avaient pas la concurrence des films américains. Mais les faits sont là.

Les bons résultats des vacances scolaires

Et, pour ces vacances scolaires avec couvre feu, la première semaine a réalisé le tiers de celles de l’année dernière avec  son tir groupé de blockbusters (« Joker , « Maléfique », « Angry Birds », mais la seconde en a réalisé 63%, avec  un seul blockbuster (« Les Trolls ») contre 2 nouveaux blockbusters en 2019 (« Abominable » et « Terminator »). Or l’année dernière était, globalement, une année record pour la fréquentation. Et, ce mois d’octobre,  plusieurs films français, tels « 30 Jours Max », « Adieu les cons » et « Poly » étaient partis pour être millionnaires, et, même, multimillionnaires.

Notre écosystème dispose de puissants amortisseurs

Ce séisme qui frappe le cinéma français ne va pas mettre à terre son écosystème car celui-ci dispose de puissants amortisseurs. Ainsi les chaînes doivent respecter des obligations d’investissement. Certes, leur chiffre d’affaires a baissé, mais  ses effets vont, dès janvier, être, en grande partie, compensés par les nouvelles obligations des GAFAM. Tandis que les Soficas et les régions maintiendront leur niveau d’investissement. Certes, il y aura une forte baisse du produit de la  TSA pour alimenter le soutien financier. Mais l’Etat a promis de la compenser et, même au-delà, pour inciter les producteurs et les distributeurs à sortir leurs films et les salles à ouvrir dès que ce sera possible.

En revanche, on ne voit apparaître aucun rayon de soleil du côté des Etats-Unis. Au contraire : la situation va empirer.

https://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18693612.html

Et les productions des autres pays européens ne bénéficient pas d’amortisseurs aussi puissants que ceux de la France. 

Il va falloir continuer à naviguer à vue.

© Copyright - Blog Siritz