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L'édito de Serge
Serge Siritzki

RECUL STRUCTUREL DU NOMBRE DE BLOCKBUSTERS

Par Serge Siritzky

LES STUDIOS SONT FORCÉS DE RÉDUIRE LEUR PRODUCTION DE FILMS 

La chute de la fréquentation par rapport à l’avant-covid continue â être la préoccupation principale des professionnels du cinéma. Et aussi des articles de presse consacrés au secteur. https://www.lefigaro.fr/medias/un-ete-morose-pour-la-frequentation-des-cinemas-francais-20220902

 La majorité des analyses rappellent que le cinéma est un marché d’offre et que, surtout cet été, l’offre n’était pas au rendez-vous. Tout d’abord parce qu’elle dépend très majoritairement des films américains. Or les studios d’Outre-atlantique ont réduit de plus de moitié leur production. En effet celle-ci est calibrée pour un marché mondial. Or, dans de très nombreux marchés, les salles restent largement fermées. En outre, en Chine, deuxième marché pour les films américains, non seulement la stratégie zéro covid a maintenu de nombreuses salles fermées mais le pays contingente de plus en plus l’importation de films américains. Enfin, trois des studios-Disney, Warner et Paramount-investissent en priorité dans leurs plateformes et dans la production pour ces plateformes.
Le cinéma français ne peut compenser ce recul parce que son écosystème vise à multiplier le nombre de films produits et non à produire des films qui vont attirer le maximum de spectateurs. https://siritz.com/editorial/questions-sur-lavenir-du-cinema/

Par ailleurs, comme le souligne très justement Éric Marti, dirigeant de Comscore France, « désormais le public veut bien se déplacer, mais pour aller voir LE film qu’il faut voir. »
Ce changement d’attitude est probablement dû en grande partie au fort développement de l’offre des plateformes. Il y a 10 jours, l’actualité des médias et des réseaux sociaux était le début de la série « House of dragons » sur Netflix. Cette semaine c’est le démarrage de la série « Les anneaux du pouvoir » sur Amazon prime. Une série dont le budget est de un milliard de dollars, soit celui de 5 blockbusters.

L’impact des plateforme ne va pas s’atténuer car elles ont les moyens d’attirer les meilleurs talents. Des talents qu’elles vont souvent subtiliser au cinéma.

Une autre explication, peut-être encore plus fondamentale, de la baisse de la fréquentation est que la société numérique est un puissant facteur d’individualisme et de repliement sur soi. Les algorithmes et les réseaux sociaux nous poussent à nous enfermer dans des univers qui ne font que conforter nos habitudes et nos certitudes, plutôt que de sortir pour découvrir ce que les autres ont à nous apprendre.

Face à ce constat, nous ne cessons de répéter que, pour survivre, le cinéma français doit impérativement revoir son écosystème. Mais on n’aperçoit pas le début du commencement d’une démarche dans ce sens. https://siritz.com/editorial/revoir-lecosysteme-de-notre-cinema/

Rappelons que www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

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