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L'édito de Serge
Serge Siritzki

ULTIME PROPOSITION DU CINEMA

Par Serge Siritzky

Pour éviter qu’il soit  victime de l’effet domino 

Le couvre-feu à 21 h est évidemment une catastrophe pour le cinéma. Comme pour beaucoup de professions comme le théâtre ou certains restaurants.  La séance de 20 h représente en effet, en moyenne, 40% des entrées des films. Pour certains c’est même plutôt 50%. Et lez zones rouges concernées représentent environ un tiers des entrées. Mais, là encore, pour certains films c’est jusqu’à 50%. Ce qui représente donc une perte moyenne de 12% des entrées potentielles et 25% pour certains films.

C’est pourquoi un distributeur comme ARP qui sortait ce mercredi « Pronuptia »,  le film du grand réalisateur Coréen Yeon Sang-Ho, a annoncé vendredi qu’il suspendait la sortie de ce film. Et ce,  bien que la promotion ait été engagée et que de nombreux exploitants avaient déjà organisé des avant-premières. 

Et, comme débutent les vacances de la Toussaint, d’autres films importants sont programmés pour ce mercredi et ont lancé leur promotion. C’est le cas d’ « Adieu les cons », de et avec Albert Dupontel, produit et distribué par Gaumont. C’est un film dont le budget dépasse les 10 millions €.  En revanche r « Petit Vampyr », un dessin animé de Joann Sfar, distribué par Studio Canal et « Poly », réalisé par Nicolas Vannier et distribué par SND, s‘adressant à un public  familial et d’enfants sont sans doute moins touchés par la suppression de la dernière séance. Et ils sont de toute façons destinés à sortir pendant les vacances scolaires.

Risque de report de la sortie des films après la Toussaint

Finalement ARP a décidé de maintenir la sortie de son film pour ne pas sanctionner les exploitants qui ne sont pas dans les zones rouges et alors que les vacances de la Toussaint sont une période de haute fréquentation.Mais les distributeur des films qui doivent sortir d’ici la fin novembre, comme le très attendu « Aline », de et avec Valérie Lemercier, distribué par Gaumont, ont tout intérêt à retarder  leur sortie au-delà de la fin du couvre feu. Or, sans les films américains qui représentent normalement entre 55 et 60% de la fréquentation,  les salles perdent déjà de l’argent tous les jours. C’est ce rappelait dans le Carrefour de la semaine dernière, François Thirriot, le président du Syndicat français, le principal syndicat d’exploitants. https://siritz.com/le-carrefour/ultime-proposition-de-la-fncf/ Ce qui signifierait que les salles de cinéma, faut d’approvisionnement en nouveaux films importants seraient condamnées à fermer.

Maintenir la séance de 20 heures

La FNCF  et toute la profession du cinéma ont proposé que les salles puissent maintenir leur séance de 20 h et que le ticket fasse fois pour les spectateurs de cette séance qui rentreraient chez eux. La ministre de la culture  a soutenu cette mesure. Mais le Premier ministre l’a refusé, arguant que le couvre feu, pour être efficace, doit être simple et pas truffé d’exceptions. Il est en effet probable que si le cinéma obtenait le bénéfice de cette exception le gouvernement devrait répondre aux demandes d’une avalanche de professions qui auraient de bonnes raison de demander une exception de ce type. L’enjeu sanitaire est tel que cette position se comprend.

Compenser les entrées perdues

Pour éviter que les distributeurs reportent la sortie de leurs films et que les salles soient obligées de fermer, la FNCF et la profession ont proposé une autre solution à l’Etat. Il s’agirait de compenser financièrement le chiffre d’affaires que représente la dernière séance. Ainsi, l’année dernière, pendant ces 6 semaines,  le cinéma a réalisé 30 millions d’entrées. Actuellement le cinéma, sans les films américains,  réalise 40% des entrés de l’année dernière. Ce qui donnerait 12 millions d’entrées. Si, du fait du couvre-feu, les salles perdaient 40% de leurs entrées restantes , cela représenterait 4,8/5 millions d’entrées. Les zones rouges représentent en moyenne  40%  de ces entrées, soit 2 millions d’entrées. Si les pouvoirs publics  accordaient une compensation de 5 € par place, répartie à 50/50 entre salle et distributeur, sur ces entrées perdues, cela leur coûterait 10 millions €.

Cette somme s’ajouterait aux 50 millions € d’aide que Roselyne Bachelot a annoncé aux exploitants à la Congrès de Deauville. 

https://www.culture.gouv.fr/Presse/Communiques-de-presse/Un-plan-de-relance-et-de-modernisation-inedit-pour-le-cinema-et-l-audiovisuel

Mais si l’ensemble des salles ferment dès la fin de vacances scolaires pour un mois, il faut déduire la TVA et la TSA que l’Etat perdrait sur quelques 7/8 millions d’entrées. Soit de l’ordre 3 ou 4 millions € . Plus  le coût du chômage partiel de l’ensemble du personnel de toutes les salles de France.

Si les pouvoir publics refusent cette proposition il est à craindre que de nombreux exploitants et distributeurs ne survivent pas à cette nouvelle fermeture. Tandis que certains distributeurs de films très attendus risquent de céder à nouveau aux sirènes des plate-formes américaines. Et donc que la profession subisse un effet domino qui décime ses rangs.

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