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LES CHIFFRES RÉÉLS DES DEUX AGRÉMENTS

Le 3 juillet 2020 Siritz.com a publié un article sur la rémunération de la réalisatrice Zoé Wittock https://siritz.com/cinescoop/la-remuneration-de-zoe-wittock-pour-jumbo/pour le film « Jumbo ». Puis, le 12 février 2021 un article sur le plan de financement de ce film https://siritz.com/financine/le-pre-financement-public-de-jumbo/.

Les chiffres de ces articles sont fournis par notre site Cinéfinances.info* qui les rassemble à partir des contrats déposés au registre public et, souvent, à partir du dossier d’agrément d’investissement (avant que le film ne soit produit).

Or, pour ce film, le dossier que nous avons utilisé n’était pas le dossier définitif qui a été effectivement approuvé par la commission d’agrément d’investissement. Il nous parait donc indispensable de fournir à nos lecteurs les chiffres exactes.

Tout d’abord, en ce qui concerne l’article sur le financement, il était intitulé « Le préfinancement public de Jumbo » https://fr.wikipedia.org/wiki/Jumbo_(film,_2020). En effet, il indiquait que les financements publics représentaient 87% du financement du film. Mais les 250 000 € de financement d’Eurimages, au regard de l’agrément français, ne sont pas considérés comme de l’argent public. Celui-ci ne représente donc que 42% du budget et non 78%, comme nous l’avions écrit. Au total le film a néanmoins bénéficié de 72% d’argent public français et européen.

Le budget prévu du film était de 2 753 860 €, avec une répartition légèrement différente de celle publiée de la part de chaque coproducteur : Insolence Productions (Anaïs Bertrand) pour la France, 35,7% ; Les Films Fauves (Luxembourg) 34,68% ; Kwassa Films (Belgique), 29,63%.

ANAÏS BERTRAND

L’Avance sur recettes est de 440 000 € et non de 470 000 €.

La sofica Sofitvciné a porté pour 77 000 € le minimum garanti de WT Films, le distributeur international.

Les salaires de producteurs prévisionnels étaient de 211 819 €, les frais généraux de 189 953 €, mis en participation. Dans l’agrément de production (une fois le films réalisé), le budget du film a été de 2 986 437 €. Insolence production a mis en participation 93 138 € de salaire producteur, 70 139 € de frais généraux et 56 631 € en numéraire. Le Luxembourg a participé à hauteur de 44 693 € et la Belgique de 39 176 €. L’intégralité des imprévus a été consommé durant la post-production.

Ce film ne bénéficiait d’un financement ni de la télévision, ni d’une région ni des aides à la création visuelle et sonore du CNC. Il ne pouvait donc qu’être produit à l’international où le système d’aide est différent.

Une coproduction internationale indispensable

La réalisatrice étant belge les producteurs souhaitaient tourner dans les Hauts de France. La Belgique et le Luxembourg sont devenus des partenaires et des lieux de tournage indispensables. Ce qui supprimait les possibilités de bénéficier du crédit d’impôt.

Le film devait sortir le 18 mars 2020. Il n’a pu sortir que le premier juillet, au début des vacances. Insolence production estime que le distributeur français Rezo, a été un partenaire incroyable. En France le film n’a rassemblé que 6 869 spectateurs. Mais il s’exporterait bien. Il a ainsi été présenté à Sundance et remporté le Gild Filmpreis à la Berlinale (section Génération)

C’est le premier film de la réalisatrice Zoé Wittock. En plus de sa rémunération comme réalisatrice, celle-ci a touché 22 500 € de droits d’auteur sur le scénario, ce MG étant indexé sur le budget du film.

« Jumbo » est le premier long métrage produit par Anaïs Bertrand. Il illustre l’énorme investissement en temps et en argent que peut représenter la production d’un film et le risque important qu’il constitue pour le producteur et le distributeur. Mais  cette prise de risque explique la vitalité persistante de notre cinéma.

 

*www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie le budget, le plan de financement et la répartition des recettes de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il dispose d’un puissant moteur de recherche multicritères et de 10 ans d’archives.