Archive d’étiquettes pour : Un nombre de films qui croit et une part de marché qui diminue

Ce sont les distributeurs français qui sont les plus touchés par la baisse de la fréquentation des salles en France, qui se situe toujours autour de 30%. Tout d’abord parce que c’est avant la crise de la Covid qu’ils se sont engagés sur les films qui sortent en 2022. Leurs minima garantis sont donc trop élevés par rapport à la réalité du marché. En outre,  leurs frais d’édition ont augmenté parce que les tarifs des médias traditionnels n’ont pas diminué alors qu’il est de plus en plus indispensable d’y ajouter ceux des réseaux sociaux qui sont loin d’être négligeables.
En France, la part de recettes salle du distributeur est plafonnée à 50% et peut très vite descendre à 25% s’il veut rester à l’affiche. Or c’est le distributeur qui paye la promotion des films dans les salles qui vont le jouer. Bien évidemment cela lui permet aussi de faire de la publicité dans les salles qui ne vont pas le jouer. Mais, à la différence des exploitants, il ne participe en aucune façon aux recettes de ce média.
Fait incroyable, le distributeur est le seul dont le fonds de soutien automatique soit plafonné à un million d’entrées. Au-delà de ce million cette recette différée devient véritablement une taxe additionnelle de 10,7% qui s’ajoute à la tva. Plus le film rassemble des spectateurs, plus  distributeur est  pénalisé.

C’est évidemment la preuve la plus flagrante que tout le système de soutien aux films français vise à multiplier leur nombre et non à leur permettre de conquérir un large public.
Espérons que le CNC est conscient de cette incohérence. Il rétorquera sans doute qu’il n’a pas les moyens d’un déplafonnement de l’aide automatique aux distributeurs. Mais les pouvoirs publics auraient pu saisir l’occasion de l’apport supplémentaire apporté par les plates-formes au préfinancement de la production pour  rééquilibrer la répartition du soutien automatique  entre producteurs et distributeurs.https://siritz.com/editorial/revoir-lecosysteme-de-notre-cinema/

En fait, la révision de l’écosystème de notre cinéma devient de plus en plus indispensable. Or le cinéma c’est « un film dans une salle » ce qui signifie que les distributeurs en sont un maillon essentiel.