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Frédéric Forestier  https://fr.wikipedia.org/wiki/Frédéric_Forestier et Antonin Fourlon https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=634844.html réalise en commun, la comédie franco-belge « Chasse gardée 2 » https://fr.wikipedia.org/wiki/Chasse_gardée_2 alors qu’ils avaient déjà coréalisé « Chasse gardé ». C’est le 11ème film réalisé par Frédéric Forestier et le second réalisé par Antonin Foulon qui était essentiellement un scénariste jusque-là.

Cinéfinances.info* a fourni les données financières de cet article.

Frédéric Forestier

Antonin Fourlon

Il s’agit d’une coproduction entre la France (99%) et la Belgique (1%) pour un budget prévisionnel de 14,8 millions €, soit 2,7 fois le budget prévisionnel moyen des films français de fiction de notre dernier baromètre. https://siritz.com/financine/barometre-des-budgets-previsionnels/.C’est aussi le 14 ème budget prévisionnel le plus élevé depuis le début de l’année. Pour la préparation, 40 jours de tournage et la post-production la rémunération des deux réalisateurs est de 450 000 €, répartie en part égale entre à valoir sur droits d’auteur et salaire de technicien. C’est 3,5 fois la rémunération moyenne des réalisateurs. https://siritz.com/financine/le-barometre-de-la-remuneration-des-realisateurs-2/Et c’est aussi la 8ème rémunération de réalisateurs depuis le début de l’année. Le scénario, qui a été écrit par Antonin Fourlon a été payé 150 000 €, soit 80% du budget moyen des scénarios. https://siritz.com/financine/budget-des-scenarios-en-2025-et-2024/

La musique a été confiée à Erwan Chandon et le budget total de la musique est 200 000 €, ce qui revient à 3,2 fois le budget moyen des musiques de films. https://siritz.com/financine/remuneration-des-compositeurs-de-musique/Enfin la rémunération des rôles principaux est 1,33 millions €, soit près de 6 fois la rémunération moyenne des rôles principaux et la 8ème plus élevée depuis le début de l’année. https://siritz.com/financine/la-remuneration-des-roles-principaux-en-2025/

Pour bien illustrer la part du budget que la production de « Chasse gardée 2» a consacré aux quatre principaux postes de l’affiche par rapport à ce qui leur est consacré dans la moyenne des films le tableau ci-dessous est   éclairant :

Comme on le voit, en pourcentage du budget général, celui des rôles principaux est le double de la moyenne des films, celui de la rémunération des réalisateurs et du budget de la musique est plus élevé que la moyenne  alors que le budget du scénario n’est que les deux tiers de la moyenne.

Les producteurs délégués sont Curiosa Films (Olivier Delbosc) et Starman Films (Julien Arnoux). TF1 studio /UGC ainsi que  TF1 Films production sont coproducteurs. Le film a bénéficié de l’aide automatique et de l’aide sélective aux effets visuels et sonores du CNC. Pictanovo lui a apporté une aide remboursable. Canal+, Disney et TF1 l’ont préacheté. Et TF1 studio/UGC a donné un minimum garanti pour tous les mandats de distribution.

Le premier « Chasse gardée », était sorti en 2023. Il avait les mêmes producteurs délégué et le même distributeur. Il avait rassemblé 1,94 millions d’entrées. https://siritz.com/cinescoop/le-choc-de-bobos-contre-chasseurs/ Son budget prévisionnel était 9,4 millions €. On voit que la nouvelle comédie gonfle ses muscles.

www.Cinefinances.info est un site, accessible par abonnement, destiné aux professionnels du cinéma.  Il publie budget, le plan de financement et la répartition des recettes prévisionnels de tous les films français qui sortent (hors les films « sauvages » qui ne déposent pas leurs contrats au registre public et ne demandent donc pas l’agrément qui leur permettrait d’accéder à l’aide du CNC). Il s’agit des chiffres de l’agrément d’investissement sur la base duquel le producteur a monté son financement. Il dispose de nombreuses archives et d’un puissant moteur de recherche. Il dispose d’archives des films sortis depuis 2010 et d’un puissant moteur de recherche, avec de multiples critères.

RENDUES INÉVITABLES PAR LE POIDS DES GAFA ET DE LA S-VOD

Le projet de rachat du groupe M6/RTL par le groupe TF1 illustre l’inévitable recomposition de l’industrie audiovisuelle à l’heure de l’élargissement de l’industrie des écrans. https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/31/rtl-m6-pencherait-pour-l-offre-de-rachat-de-tf1_6075090_3234.html Sur le marché de la télévision française cette fusion rendrait le groupe ultra-dominant. Mais, de nos jours, le marché de la télévision n’est qu’une partie décroissante de l’industrie en pleine croissance des écrans. Par exemple, en matière d’audience comme d’acquisition de programmes, TF1 et M6 sont en concurrence avec France télévisions, Canal+ et OCS mais aussi avec Netflix, Disney +, Amazon prime, Paramount + et, bientôt, HBO Max et Apple TV.  Sur le marché de la publicité toutes les chaînes françaises sont en concurrence avec Google et Facebook à côté desquels elles sont des nains.

Mais, même en fusionnant, elles resteront des nains. Néanmoins, alors que leur chiffre d’affaires publicitaire va inévitablement et régulièrement décliner, TF1 et M6 fusionnées vont pouvoir réaliser des économies d’échelle et, donc réduire leurs coûts pour maintenir, voire augmenter leurs marges. Ces réductions de coûts ne devraient pas porter sur les programmes, sinon elles accélèreraient leur déclin relatif face aux plateformes de S-Vod.

TF1 et M6 ont déjà créé une plate-forme de S-Vod avec France télévisions, Salto, qui, à ce jour ne semble pas véritablement réaliser une percer. Elle ne le ferait que si elle proposait des contenus exclusifs très porteurs.

D’une manière générale, les GAFA et les plateformes américaines de S-VoD ont un avantage structurel, c’est qu’ils ont une couverture mondiale. Pour l’acquisition des programmes et attirer les plus grands talents, elles ont donc des moyens considérablement plus importants que les acteurs nationaux européens. C’est ainsi que c’est Netflix qui va diffuser le prochain film de Jean-Pierre Jeunet, de Dany Boon et de Jane Campion https://siritz.com/financine/razzia-de-netflix-sur-les-films-de-cinema/

Par ailleurs, la fusion de TF1 et de M6 s’inscrit dans un mouvement mondial. Ainsi, aux États-Unis Disney a racheté Fox, tandis qu’ATT va faire fusionner Warner Média avec le groupe de chaînes de Discovery. Et Amazon est en train de négocier le rachat de MGM.

Il est dommage que les grands groupes européens aient renoncé à s’unir pour se mondialiser. TF1 et M6 envisagent de fusionner par ce que Bertelsmann a décidé de se retirer de la France. Mais c’est que l’Europe est un agrégat de cultures différentes alors que la culture américaine est une culture mondiale. N’oublions pas que les films américains réalisent 55% de la fréquentation des salles françaises, alors que notre production, qui est de loin la première d’Europe, en réalise à peine 35%.

La France va imposer aux plateformes américaines d’investir un pourcentage de 20 à 25% de leur chiffre d’affaires dans les œuvres françaises. Or, comme on le sait, elles ont déjà commencé à investir massivement dans nos œuvres.  L’État prévoit deux obligations qui les gêneront. D’une part cet investissement ne devra concerner que la diffusion en France. Mais, si cela les intéresse, elles seront de loin les mieux placées pour rajouter un complément et acquérir les droits mondiaux. Ou bien elles pourront aussi inciter ces films à se faire en coproduction avec un pays étranger dont le producteur leur cèdera les droits mondiaux. D’autre part, 20% de cet investissement devra porter sur des films de cinéma qui sortent en salle et respectent une chronologie des médias qui donnera une priorité à Canal+. Alors qu’elles recherchent surtout des séries et exceptionnellement des longs métrages. Néanmoins, elles auront les moyens, sur les films les plus porteurs, d’augmenter leur apport pour que le producteur se passe de celui de Canal+.

A coup sûr, les grands gagnants de ces évolutions seront les talents et les producteurs qui vont bénéficier d’une augmentation du nombre de leurs diffuseurs et d’une explosion de la demande de contenus.

En conclusion le nouvel encadrement que les pouvoirs publics cherchent à mettre en place ne doit pas tenter d’entraver l’inévitable évolution économique. Il doit le réguler pour en optimiser les effets du développement.